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15.1

Décidément, on aurait dit que Miranda le faisait exprès. Ne réalisait-elle pas que ses salariés seraient plus engagés et motivés si elle leur laissait avoir une vie à côté du travail ? Non, finissait par réaliser Léna, Miranda semblait avoir envie qu'ils vivent, dorment et respirent Toivoiose, au cas où, autrement, ils risqueraient d'oublier qu'ils font partie de cette merveilleuse entreprise. Léna devenait cynique, mais c'est parce qu'elle était terriblement frustrée de ne pas pouvoir profiter de ses fiançailles. Enfin, elle avait au moins profité de la fête de fiançailles organisée par leurs amis, même si ça avait probablement impliqué de décevoir Miranda. Léna, en même temps, était plutôt contente d'avoir eu une bonne excuse pour échapper à l'afterwork Toivoise. Non pas qu'elle n'apprécie pas ses collègues, au contraire même, elle les adorait. Mais elle avait quand même envie de passer ses soirées dans sa vraie vie, et non pas avec eux. Léna avait envie de profiter de ses fiançailles en étant avec Lucien, tout simplement. Que ce soit pour parler organisation de mariage ou juste pour glander devant la télé, elle avait envie de passer un peu de temps avec son fiancé. Etait-ce vraiment trop demander ?

Cet afterwork était, de loin, apparu à Léna comme une sorte de piège, et la suite lui démontrait qu'elle avait eu raison de le voir ainsi. Boire des verres avec des collègues, c'était bien sympa mais, quand on s'engageait dans cette voie, comment ensuite y mettre fin sans les vexer ? Même en n'ayant pas été là, dans tous les cas, c'était impossible. L'ambiance avait été créée, et Léna avait été considérée comme y étant incluse par défaut, vu que son absence ) cette soirée n'empêchait personne de la considérer comme un membre de l'équipe d'emblée incorporée dans quoi que ce soit que le groupe pouvait choisir en tant que groupe. Il y avait eu cette soirée, et ça avait donné quoi ? Comme on pouvait s'y attendre, bien évidemment, Miranda avait proposé de faire de cette merveilleuse soirée un événement hebdomadaire. C'était bien évidemment sur la base du volontariat, mais comment parler de volontariat quand, dans un cabinet de dix personnes, neuf sur dix sont hyper motivés pour participer ? Est-ce que la dixième passera pour une personne dans son droit de ne pas avoir été volontaire, ou juste pour une antisociale qui n'a pas envie d'être pleinement intégrée dans le collectif ? C'était tellement pernicieux. Prendre des verres avec les collègues n'avait rien d'une torture, mais le faire chaque jeudi, c'était quand même le faire une cinquantaine de jours dans l'année, et donc y sacrifier un septième de toutes les soirées qu'elle comptait.

En plus, s'il n'y avait que les afterworks, ça pourrait encore aller. Mais non, ils semblaient tous avoir décidé, lors de cette soirée mais peut-être même déjà avant, de devenir une bande d'amis qui feraient leur vie les uns avec les autres. Sauf que c'était avec Lucien que Léna avait choisi de faire sa vie, pas avec eux. Elle avait l'impression qu'on ne pouvait qu'en être ou ne pas en être mais que, si on n'en était pas, on n'était pas vraiment un membre à part entière de l'équipe. Léna avait envie d'être un membre à part entière de l'équipe Toivoiose, mais elle avait pensé que ça viendrait à un prix moins exorbitant. Après ce fameux jeudi, Miranda avait même dit qu'il y aurait des évènements organisés sur certains samedis du mois. Alors là, qu'elle passe ou pas pour une rabas-joie, Léna sécherait. La seule raison qui la convaincrait de venir, ce serait que Lucien soit accepté, mais elle n'osait pas demander. En plus, elle n'avait même pas envie de demander. Elle avait envie que ses deux vies restent séparées. Elle avait envie de passer du temps avec son fiancé, et non pas de tenter d'intégrer son fiancé au cabinet pour ne plus être séparée de lui. Quoi que, ça pourrait être une bonne solution. N'avaient-ils pas besoin d'une boulangerie à domicile ?

Léna n'osait pas parler avec Miranda de tout ça. Elle avait déjà tenté d'évoquer son impression dérangeante sur tout ça en expliquant ce qu'elle ressentait avant leur séminaire, et on voit ce que ça avait donné. Soit Miranda ne comprenait pas, soit elle n'en avait rien à foutre. Enfin, Léna pouvait aussi comprendre qu'en tant que directrice, Miranda puisse avoir sa propre vision de ce que devait être un collectif soudé, et que celle-ci ne soit juste pas compatible avec ses propres envies. Miranda avait tout à fait le droit de choisir de prioriser sa propre vision par rapport aux désirs individuels d'une seule salariée trop amourachée de son petit-copain pour apprécier la chance qui lui était donnée. N'était-ce pas comme ça que Miranda voyait Léna ? Probablement que si. Et Léna pouvait comprendre que sa vision et ses préoccupations puissent sembler insignifiante à côté de tous les autres enjeux et objectifs qu'il pouvait exister.

C'est vrai que les autres collègues ne semblaient pas dérangés par tout ça, au contraire. En même temps, Christian et Millah semblaient avoir le béguin l'un pour l'autre donc, de leur point de vue, toutes ces activités extra-professionnelles ne pouvaient probablement que sembler être une chance inouïe. Kelly avait un copain qui vivait dans une autre région, Yvan était avec quelqu'un qui était sans cesse en déplacement, et les autres étaient tous célibataires. Puis, ce n'était pas en étant tout le temps avec leurs collègues que les célibataires risquent de rencontrer l'amour (sauf à faire comme Christian et Millah) et, bien évidemment, cela va sans dire, personne n'avait d'enfant dont s'occuper.

Léna avait l'impression de ne pas être vraiment à sa place au milieu de tout ça. Elle s'était pourtant sentie tellement à sa place chez Toivoiose pendant qu'elle construisait le cabinet avec Miranda et Noah, malgré le fait d'avoir dû y sacrifier ses soirées. Aujourd'hui, les choses lui semblaient devenir radicalement différentes. Les sacrifices que l'entreprise lui demandait ne lui semblaient plus être justifiés par des nécessités concrètes, mais juste par des lubies d'un groupe dont elle faisait partie sans se sentir en phase avec ces lubies. Léna n'avait plus la main sur tout ce qui était construit ; tout changeait trop vite et il fallait soit s'adapter, soit s'auto-exclure et se sentir en décalage. Le pire, dans tout ça, c'est qu'au niveau du travail, les plannings étaient enfin en train de devenir favorables. Les rendez-vous en soirée avaient énormément diminué, Kelly était déjà capable d'assurer seule certains d'entre eux de manière autonome, et Léna pouvait, la plupart des soirs de la semaine, rentrer chez elle à temps pour manger avec Lucien. Mais il avait fallu mettre en place des afterwork, et maintenant ils parlaient de créer en un club footing qui irait courir tous les mercredis, et allez savoir ce qu'ils allaient bien inventer pour arriver à occuper toutes les autres soirées de leurs semaines entre collègues.


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