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11.2


La seule chose à laquelle Gaëlle avait vraiment envie de renoncer, c'était son travail. Malheureusement, de ce qu'elle comprenait de sa dernière discussion avec monsieur Bardi, si elle en arrivait un jour à ce stade, ce ne serait pas aujourd'hui. D'ailleurs, parmi les dix participants de ce week-end à la campagne, tous travaillaient, comme Gaëlle, dans de grandes entreprises. Aucun d'entre eux ne parlait de quitter son job, mais tous parlaient des petites choses auxquelles ils avaient appris à renoncer. La matinée du samedi avait été dédiée à des discussions sur ce sujet, et Gaëlle s'était sentie bien bête de n'avoir rien à raconter. Elle avait juste renoncé à une belle somme d'argent pour participer au séjour d'initiation mais, si elle disait ça devant tout le monde, ce serait probablement mal vu. Enfin, ça pourrait aussi être entendu comme une plaisanterie rigolote, mais Gaëlle doutait que ce soit pris ainsi.

Gaëlle réfléchissait aux choses auxquelles elle pourrait renoncer, car ce serait apparemment ce qui lui serait demandé le lendemain matin. Elle écoutait ce que disaient les autres en prenant des notes mentales et se sentait quelque peu soulagée en constatant que tous les renoncements semblaient traités au même niveau, qu'ils soient petits où grand. Il y avait une participante qui avait renoncé à son téléphone portable, et qui était maintenant bien embêtée pour toutes les démarches quotidiennes de la vie. Elle racontait comment elle avait essayé de faire un achat en ligne et s'était trouvée bloquée parce que sa banque lui demandait d'utiliser une application pour valider son paiement. Le groupe l'avait encouragée à poursuivre sur la voie dans laquelle elle s'était engagée, en commençant par renoncer également aux achats en ligne. A côté de ça, il y avait une autre participante qui avait décidé de commencer tout doucement, en se séparant déjà de toutes les choses qu'elle n'utilisait pas. Elle avait jeté tout un historique de paperasse et de souvenir d'enfance, puis tous ses vêtements sans losanges jaunes et verts, ainsi que quelques ustensiles de cuisine.

Au début, cette participante avait été félicitée tout autant que la première. Pourtant, ensuite, les ustensiles de cuisine avaient donné lieu à un débat houleux. La femme en question, dans sa dynamique de se séparer uniquement des choses qu'elle n'utilisait déjà plus, avait jeté uniquement un tire-bouchon, un ouvre-boîte et d'autres choses qu'elle avait en doublon. Elle avait expliqué avoir arrêté totalement de boire de l'alcool et de manger des conserves, soulignant que le fait de cuisiner restait cependant pour elle un plaisir et un moment privilégié. Elle avait gardé son verre mesureur et sa balance électrique, son mixeur et sa machine à raclette, et ça, visiblement, ça n'avait pas plu à tous. Certains semblaient avoir adopté au quotidien un mode d'alimentation similaire à celui des séminaires, et avoir du mal à comprendre qu'on puisse apprécier, sans se fourvoyer, de préparer un gâteau ou de manger une raclette. Monsieur Bardi était intervenu pour calmer le jeu, en expliquant que chacun avait le droit d'avancer sur son propre chemin d'épanouissement et que, pour certains, la méditation et l'introspection pouvaient passer, de manière plus ou moins temporaires, par des tâches telles que la cuisine ou la pâtisserie. Il avait été un peu moins conciliant sur le sujet de la raclette, qu'il semblait considérer comme un plaisir des sens ayant vocation à être dépassée par une bonne conversation entre amis sans support fromager.

Gaëlle avait un peu de mal à se projeter dans tout ça ou à voir ce qu'elle pourrait y gagner, mais elle essayait de rester ouverte d'esprit. Peut-être qu'une démarche comme celle de cette femme semblait un bon début ? Effectivement, renoncer à ce qu'on n'utilisait déjà pas, ça avait quelque chose de satisfaisant. Gaëlle faisait régulièrement un grand ménage dans ses affaires, et ça avait toujours sur elle des vertus d'épurement psychologique. Peut-être qu'elle pourrait aller plus loin, et jouer le jeu pleinement. Elle pourrait renoncer à son ouvre-boîte, elle aussi, car, même si elle n'avait pas renoncé aux conserves alimentaires, la plupart d'entre elles avaient leur système d'ouverture intégré. Gaëlle n'avait pas utilisé son ouvre-boîte depuis des années et, à y réfléchir, il y avait aussi des objets bien plus imposants qu'elle n'utilisait quasiment plus. Sa télévision, par exemple, ne servait que pour regarder les informations, et renoncer à les regarder pourrait être une autre forme d'épurement. Ses souvenirs d'enfance, par contre, Gaëlle tenait à les conserver. Quant à la paperasse, c'était beaucoup trop compliqué : plonger le nez dedans pour jeter dix feuilles et gagner la crainte d'avoir jeté quelque chose qui s'avérerait peut-être nécessaire plus tard, ça ne semblait absolument pas une activité bénéfique au bien-être.

Gaëlle se sentait en sécurité dans ce groupe, car elle n'avait pas le sentiment qu'on lui mettait la pression ou d'être jugée. Il y avait quand même des moments un peu perturbants, comme les commentaires sur la machine à raclette ou le fait de cuisiner, par lesquels elle se sentait nécessairement visée aussi. Mais monsieur Bardi venait toujours rappeler le cadre d'acceptation et de bienveillance dans lequel ils devaient évoluer, et la majorité des participants l'appuyaient. D'ailleurs, quand Gaëlle avait dit n'avoir renoncé à rien pour le moment, personne n'avait fait de commentaire négatif. Plusieurs participants avaient dit que chacun démarrait à son rythme, et l'un d'eux avait même dit que Gaëlle avait peut-être déjà renoncé à certaines choses sans s'en rendre compte. Ils avaient tous abondé là dessus, en expliquant par exemple qu'en venant à ce week-end elle avait renoncé à bien des possibilités de divertissement plus futiles, ou qu'en suivant les règles d'alimentation elle renonçait déjà, au moins temporairement, à ses habitudes courantes et aux attentes que son corps pouvait avoir d'être sustenté par trois copieux repas à heures fixes.

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