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1.3


Miranda avait monté son propre cabinet, et Michel l'avait aidée ; lui qui connaissait bien mieux qu'elle tous les aspects administratifs de la création d'entreprise. Il avait passé avec elle des soirées à travailler sur le sujet. Ils avaient fait ça ensemble, jusqu'au moment où elle n'avait plus eu besoin de lui. Michel avait son propre travail, et il n'allait pas passer toutes ses soirées à travailler bénévolement pour sa compagne. Elle avait déjà suffisamment profité de lui, et elle ne voulait pas lui demander plus. Elle voulait se débrouiller seule, être indépendante, et, dès qu'elle en avait eu les capacités, elle l'avait fait. C'est là que tout avait vacillé.

Miranda avait embauché deux personnes : Noah assurait les aspects administratifs, et Léna l'aidait sur les tâches opérationnelles. A partir de là, Michel était devenu jaloux. Au début, Miranda avait cru qu'il était jaloux de Noah et qu'il s'agissait juste d'une stupide et commune forme de jalousie masculine, mais elle s'était vite rendu compte que ça n'avait rien à voir avec ça. Michel était jaloux car, grâce à Noah, Miranda n'avait plus besoin de lui. C'était une histoire d'égo. Miranda en était convaincue, mais Michel contestait. Michel disait que ce n'était pas de Noah qu'il était jaloux, mais du travail de Miranda. Il comprenait que son travail soit une passion, mais ne pouvait pas accepter qu'elle continue d'y consacrer toutes ses soirées si ce n'était plus quelque chose qu'ils faisaient ensemble. Ce n'est pas parce qu'une chose est une passion qu'elle doit prendre toute la place d'une vie sans laisser un centimètre ou une minute pour quoi que ce soit d'autre. Une vie épanouie, ce n'est jamais une seule chose. Miranda était d'accord avec ça, d'une certaine manière, mais trouvait ces principes inapplicables pour le moment. Miranda avait besoin de s'investir pleinement, le temps que le cabinet décolle et que les choses se mettent en place. Il fallait qu'elle donne de son temps et y mette toute son énergie mentale, juste le temps que l'équipe grandisse et devienne plus autonome.

Michel comprenait lui aussi, en tout cas au début. Il comprenait, jusqu'au jour où il a décidé que dix mois c'était trop de temps. Il avait programmé une semaine de voyage sur la dernière semaine du mois de juillet, sans prévenir Miranda. Il lui avait dit qu'elle en avait besoin, et il ne lui avait pas laissé le choix. Pour elle, c'était un ultimatum terriblement malvenu. Et puis, il y avait, sur cette semaine-là, des évènements qu'elle ne pouvait pas se permettre de louper. Comment la petite Léna aurait-elle pu se rendre seule à ces conférences qui devait servir de point d'appui pour agrandir leur réseau de partenaires ? Léna n'avait que vingt-trois ans et, même si elle était excellente pour accompagner les salariés en reconversion, elle n'avait pas l'assurance nécessaire, ni le discours assez bien rôdé, pour promouvoir le cabinet. Quant à Noah, ce n'était pas là non plus que se situaient ses compétences, et l'événement nécessitait vraiment quelqu'un sachant parler de la réalité du terrain. Il fallait que Miranda y soit elle-même ; c'était indispensable. Michel était allé sans elle en voyage, et, aussitôt revenu, il avait commencé à préparer ses cartons et à chercher son propre appartement. Miranda avait cru qu'il la soutenait sans réserve dans son projet professionnel mais, visiblement, il ne la soutenait que jusqu'à une certaine limite. Que la limite en question ait été une semaine de vacances prévue sans la prévenir, Miranda ne le comprenait pas.

Michel, lui, disait que ce n'était pas ça et qu'il y avait d'autres choses. Peut-être que c'était vrai. Il y avait eu tous ces soirs où Miranda n'avait pas répondu aux SMS dans lesquels il lui demandait à quelle heure elle rentrerait, c'est vrai. C'est vrai, mais c'est vrai aussi qu'elle ne peut pas répondre à son téléphone quand elle est en rendez-vous d'accompagnement, et qu'il le sait très bien. Il y avait aussi eu toutes ces fois où Michel avait relancé l'idée de faire des enfants, et où Miranda avait détourné la conversation. C'était vrai, mais Michel devant être capable de comprendre que ce n'était pas le moment pour elle de penser à ça. Il y avait aussi eu toutes les fois où il avait demandé de planifier des soirées en amoureux, et toutes celles qu'elle avait dû annuler, finissant par conclure qu'elle n'avait pas assez de visibilité sur son planning pour se permettre de planifier quoi que ce soit. Et il y avait eu, soi-disant, des moments où Michel se serait senti lui-même mal dans son travail travail, sans qu'elle ne le remarque ou ne prenne la peine de lui demander comment c'était passé sa journée.

Peut-être que tout ça était vrai. Peut-être que Michel avait eu raison de la quitter. Peut-être que, comme avoir un enfant n'aurait pas été une bonne idée avant d'avoir concrétisé ses projets professionnels, vivre une vie de couple n'était pas une bonne idée avant cette échéance. Miranda n'était pas capable d'être une bonne compagne tant qu'elle n'était pas en maîtrise de sa vie professionnelle. Elle était prête à l'admettre, mais le problème restait de savoir à partir de quel moment on pourrait considérer qu'elle était en maîtrise de sa vie professionnelle. Le cabinet était créé et elle était en mesure de se donner un salaire à elle-même ainsi qu'à ses deux salariés. C'était déjà exceptionnel ; et pourtant il restait tant à faire. Mais, si on suivait cette ligne de pensée, ne restait-il pas toujours une infinité de choses à faire, quand on était une entreprise susceptible de se développer jusqu'à l'infini ? Ça, c'est ce que lui demandait Michel.

Michel aimait beaucoup trop raisonner sur les extrêmes. Miranda n'avait pas pour ambition de devenir une entreprise internationale, ni même nationale. Ce qu'elle voulait, c'était juste une entreprise d'une dizaine ou d'une vingtaine de salariés, avec des process suffisamment bien rôdés pour que personne (même pas elle-même) ne soit indispensable. Elle voulait juste une entreprise qui tournait assez bien pour que chacun puisse être suffisamment autonome pour permettre à un autre de prendre des congés au moment où il le souhaite. Elle ne demandait pas la lune. Elle voulait juste créer un environnement sain pour tous, qui leur permette de faire un travail qu'ils considèrent de qualité, d'être évalués d'une manière qu'ils considèrent juste, et de travailler dans des conditions qui soient bonnes aussi bien en termes d'horaires et de salaires qu'en termes d'ambiance, de niveau de stress, ou de sécurité quant à l'avenir de l'entreprise. Elle ne demandait pas la lune. Elle demandait juste à créer une entreprise saine ; mais c'était peut-être déjà lunaire.

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