Chapitre 1 (Layla)
Je respirai cet air si pur, si chaud. Je venais souvent me poser sur ce banc, à admirer les arbres pousser, le soleil éclairer les fleurs violettes, ou encore la rivière, au-dessus duquel un pont reliait les deux rives. Dans cet endroit tranquille, seul le bruit des cascades s'écoulant sur les rochers ou celui les oiseaux chantonnant en paix venait déranger ma sérénité.
La paix. Il nous avait fallu beaucoup de temps pour pouvoir l'instaurer... Nous avions une planète pour quatre sections. Terre, Eau, Air et Feu. Moi, je faisais partie de celle de la terre. Avant, les clans de l'air et de la terre étaient proches, ils vivaient ensemble, mélangés... Mais il avait fallu que tout bascule. Les clans de l'eau et du feu étaient entrés en guerre, détruisant nos clans respectifs en même temps. Ensuite, ils nous avaient fait croire que c'était celui de l'air qui nous avait attaqués, avançant la théorie inverse au camp de l'air. Nous nous étions donc détestés des décennies durant, jusqu'à ce que la déesse de la paix prenne cette histoire en main. C'était il y avait cinq ans à peine, j'étais déjà née, alors j'avais pu assister au brutal changement. Premièrement, elle avait rétabli la vérité, même si beaucoup de citoyens de l'air et de la terre continuaient de s'accuser mutuellement. Ensuite, elle nous avait séparés en quatre continents de superficie égale. J'avais beaucoup d'amis dans ce clan, comme par exemple Jeanne, ma meilleure amie de toujours. Quand on n'avait plus pu se voir, du fait de la distance et de l'interdiction formelle, j'ai appris à m'ouvrir aux personnes du clan de la terre. J'avais découvert d'autres facettes, d'autres caractères. Ça avait été une bonne expérience, finalement.
Et, le plus important, la déesse avait instauré un système de formation des enfants de cinq à quinze ans, un système particulier... Il s'agissait de leur apprendre à se battre pour se défendre, afin que, dans l'éventualité d'une nouvelle guerre civile, les plus jeunes ne soient pas massacrés encore une fois. Cela avait donné lieu à quelques "évolutions" comme ils disaient. Les meilleurs avaient droit depuis peu à une nouvelle formation, pour devenir agents secrets, et infiltrer "si guerre" les autres clans. À seize ans seulement, je faisais partie de ceux-là.
Le soleil éblouissait mes yeux, et je dû me protéger le visage d'une main, quand une voix me fit sursauter.
- Je me doutais que tu serais là.
Un sourire se forma sur mon visage. Je n'avais pas besoin de me retourner. Je savais très bien qui c'était.
- Tu ne peux pas te passer de moi deux minutes ! dis-je en riant.
- C'est vrai, comment je pourrais faire pour me séparer de ma meilleure amie quelques heures !
C'était Rex, mon meilleur ami. Il était lui aussi du clan de la terre, et apprenti agent secret. Cheveux châtains, yeux verts et peau mate, comme moi et comme chacune des personnes du clan de la terre. Nous avions des visages différents selon les sections. Les personnes du clan de l'air, elles, étaient plutôt blondes aux yeux gris, avec la peau claire. Dans le clan du feu, ils étaient tous roux aux yeux rouges, et avaient la peau foncée. Enfin, ceux de la section de l'eau avaient les cheveux bruns, les yeux bleus et la peau pâle.
Rex m'offrît un sourire, et je le lui rendis.
Il faisait partie de mes meilleurs amis. L'autre, c'était Danjer.
Danjer était spécial sur notre planète. C'était un spécimen rare, un être différent de la norme physique de notre clan. Il n'était ni châtain ni les yeux verts. Ses cheveux étaient une cascade de boucles blondes et il avait des yeux bruns. Une exception parmi notre monde.
- Eh ! Layla ! me secoua Rex. Tu penses à quoi ? On va se balader ?
J'acquiesçai. Nous nous baladions souvent tous deux dans la forêt, l'air du printemps caressant nos visages. Je me levai et le suivis.
Les oiseux volaient tranquillement. Plus loin, la rivière stoppa notre chemin. L'eau turquoise s'écoulait sur les rochers. J'y trempais une main. Elle était calme, chaude et apaisante. Chaude. Elle était chaude. J'eus soudainement une idée. Je retirai mes vêtements, sous le quel je portais un maillot de bain en feuilles, parce que j'adorais nager.
- Le dernier à l'eau est une feuille séchée ! lançai je en me dirigeant vers la rivière.
Je fis une énorme bombe. Je vis Rex qui me fixait.
- Quoi ! Allez, viens. Qu'est que qu'il y a ?
- Rien, c'est juste que....
Son manque d'enthousiasme me tira une grimace. Il était à deux doigts de m'enlever le mien. Et j'étais là, un sourire débile sur le visage, dans l'eau, à observer son air dépité. C'était un peu gênant, tout de même.
- Je vais t'atomiser ! lança t-il tout à coup en se jetant à l'eau.
Nous nous mîmes à rire alors qu'il essayait de me noyer. C'était vraiment mon meilleur ami. Je l'adorais.
Nous passâmes un long moment dans la rivière, puis on finit par se décider à aller chez moi.
- Salut maman ! m'exclamai- je en rentrant.
- Layla ! Contente que te voir, Rex !
- Bonjour madame, répondit mon meilleur ami.
Je fis signe à Rex de me suivre et me dirigeai vers ma chambre, Rex sur mes talons. Je m'affalai sur mon lit molletonné en feuilles (ce n'était pas parce que nous vivions en communion avec la nature qu'on ne devait pas disposer d'un minimum de confort), et cherchai dans le tiroir de ma table de nuit le carnet des plantes, autrement dit mon journal intime, et je commençai à écrire.
"Cher journal, aujourd'hui, je me suis vraiment amusée ! J'étais sur mon banc habituel, quand Rex m'a rejointe. Nous nous sommes baladés dans les bois, nous avons cueilli des fleurs, et le mieux dans tout ça, c'est qu'à la fin, on s'est jetés dans la rivière et on s'est baignés ! J'aimerais bien un jour partir en voyage. Ça serait génial avec Rex et Danjer. Je vais te dire un secret. En même temps, ça sert à ça les journaux intimes ! J'ai toujours rêvé de partir en vacances avec ma mère et mes meilleurs amis. J'adore là où je vis, mais... Si seulement c'était possible..." Je relevai la tête de mon lit, en fixant Rex. Il regardait par la fenêtre de ma chambre. Je lui lançai un coussin à la tête et nous nous mîmes à rire.
Le soir, maman l'invita à manger, puis on décida d'aller nous balader. Je pris la direction de notre forêt, car je voulais lui montrer quelque chose. Plus loin, un magnifique arbre se dressait devant nous. Je me baissai en m'approchant, et lui indiquai une toute petite porte cachée sur l'arbre.
- La nature nous réserve bien des surprises ! lui lançai je.
Il me sourit.
- C'est impressionnant, on dirait que les animaux nous imitent ! me répondit il. Ils sont si fasci....
Mais il eut à peine le temps de finir sa phrase, qu'une voix le coupa.
- Vous voilà ! Je vous est cherchés partout ! s'exclama soudain Danjer, arrivé comme un éclair. Il y a un énorme problème ! Nous sommes tous convoqués au centre d'entraînement. Venez, dépêchez vous, la déesse de la paix a été enlevée....
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