Chapitre 9: Tushar
J’étais assise en tailleur sur le dos d’Améthyste. Lyana était derrière moi et s’accrochait à ma taille tandis que Pyrite volait devant sa mère. Alyx quant à elle était sur le dos de papa dragon et lui racontait sa vie.
— Mais tu vois, s’exclama-t-elle, j’aurais voulu lui dire ses quatres vérités mais la pauvre dame venait de se réveiller de plusieurs mois de comas alors…Je me suis forcée à écouter tous ses prétendus malheurs pendant des heures. Et puis, tu te souviens de Lyssia? Je t’en avais parlé il y a quelques minutes. Il faut que tu ne le répètes à personne mais elle m’a demandé de lui concocter une potion pour pouvoir choisir le pouvoir qu’elle aura à ses dix-huit ans. La pauvre est complètement dans le déni, personne ne sait faire ça…
Je soupirais, c’était comme ça depuis deux longues heures. Lyana avait fini par s'assoupir après la première heure ce qui n’était pas plus mal. Elle était terrorisée et n'arrêtait pas de me serrer comme si j’étais une bouée de sauvetage.
— Et puis je me souviens aussi du conseil quand j’étais encore petite. Il était composé des mêmes personnes sauf qu’à la place de Lyana il y avait sa mère.
Améthyste descendis brusquement et atterrit lourdement sur le sol.
— Que se passe-t-il? grogna la princesse en ouvrant doucement ses paupières.
— Quelque chose ne va pas. Il y a un autre dragon pas loin, je le sens.
— Ce sont tes amis, non? dit Alyx en descendant de Jaspe.
Le papa dragon était tout le temps à l'affût et tournait doucement autour de nous dans un mouvement protecteur.
— Améthyste, qu'est-ce qui se passe et pourquoi Jaspe ne nous dit rien? S'inquiéta la princesse en croisant les bras contre sa poitrine.
— Je pense qu’il sait tout comme moi que les dragons qui nous observent en ce moment même sont loin d'être nos amis. Pour ce qui est du fait qu’il ne vous parle pas c’est une autre histoire. En gros, il ne vous fait pas encore assez confiance pour savoir vous transmettre ses pensées.
— Peut-être qu’ils sont simplement intrigués et qu'ils ne nous feront pas de mal, dit la doctoresse.
Pile à ce moment précis un énorme dragon blanc comme la neige fondit droit sur nous. Maman dragon nous poussa contre le flanc de Jaspe qui nous couvrit de son aile rouge. Améthyste se plaça devant mes amies et moi sans oublier Pyrite qui se blottit contre mes jambes. Lyana s'agrippa à mon bras. Son corps tremblait comme une feuille contrairement à Alyx qui regardait le nouvel arrivant avec excitation. Elle sautillait presque sur place.
Le dragon blanc nous regarda avec dédain et poussa un hurlement. Améthyste lui répondit en adoptant une attitude plus agressive.
— Tu comprends ce qu’ils disent? demanda Alyx en se tournant vers moi.
— Tu as vraiment cru que je parlais le dragon?
— C’est un chef d’un petit groupe de dragons qui voulaient se cacher des humains. Il s’appelle Tushar. Je n’en sais pas plus, nous informa la dragonne. Du moins, pour l’instant.
Tushar était une créature gigantesque. Il était encore plus imposant que Améthyste et Jaspe. Pourtant, le papa dragon faisait déjà facilement dix fois ma taille en hauteur.
Maman dragon se détacha de notre petit groupe pour se rapprocher du géant de glace qui ne bougea pas d’un millimètre.
Jaspe nous poussa tous à l’écart à tel point que les rugissements d'Améthyste ne s’entendaient presque plus.
— Vous pensez qu’elle arrivera à tenir tête à ce géant? demanda Lyana, toujours agrippée à mon bras.
— J’en suis sûre, s’exclama Alyx en souriant.
— Comment peux-tu être si optimiste, râla la princesse. Croyez-le ou non mais je me suis attachée à cette montagne d’écailles mauves.
— Moi aussi, déclara la doctoresse. Donc je lui fais confiance. Elle va gérer!
— Je ne comprends pas comment elle pouvait être terrifiée par les elfes alors qu’elle parle tranquillement avec Tushar comme si de rien n’était. Elle avait juste peur pour nous et pas une seconde pour elle, s'étonna Lyana
— Les Hornes ont développé des armes. Des trucs qui tirent des balles enduites d’une substance noire comme le charbon. Elle n’est pas nocive pour les elfes mais mortelle pour les dragons. Les Hornes ne sont pas comme le clan Azèle à ne jamais sortir sous peine d'être bannis. Ils partent à la chasse sans se soucier d'atterrir au milieu d’un village de nomades. Ils tuent les dragons pour leurs écailles. Elles sont résistantes au feu mais surtout valent très cher. Voilà pourquoi notre maman dragon a plus peur des elfes que des dragons, expliqua la doctoresse avec une voix empreinte de tristesse.
— Il a l’air quand même un peu étrange ce dragon. Il regarde sans cesse derrière lui comme s'il avait peur que quelqu’un arrive. Un peu parano non? Rigola la princesse.
— Mon père avait fait des recherches sur les différents dragons qui existaient à l’époque où il était encore vivant. Il tenait un carnet avec le nom de tous ceux qu’il avait vu survoler le ciel de notre camp et puis de ceux qu’il avait croisés quand nous avons été bannis. Il y en avait une bonne trentaine et pourtant je me souviens parfaitement de Tushar. Mon père l’avait appelé Glace. C’est très original, je sais, dit-elle en rigolant. Bref, il est connu pour être un grand protecteur. Donc si les notes de mon père ne sont pas fausses, il veille sur au moins deux autres dragons.
— C’est génial, s’écria Lyana. Trois dragons pour le prix d’un!
— C’est pas aussi facile, soupira Alyx. Il doit les protéger, autrement dit il ne nous fera pas confiance facilement.
— Super, t’es en train de nous dire que c’est perdu d’avance? soupirais-je.
— Non, tout n’est pas perdu. Il ne faut jamais perdre espoir.
Elle regarda en direction du grand dragon blanc et du mauve qui sont toujours en grande discussions.
— Et puis au pire, le clan des nomades nous est toujours ouvert. On peut y retourner en cas d’échec.
— Tiens, regardez qui voilà, dis-je en pointant du doigt des rochers derrière Tushar.
Un petit dragon brun et un autre de taille moyenne et de couleur rose regardaient le dragon blanc avec inquiétude. Tushar les observait de temps en temps du coin de l'œil.
— Je pense qu’il est temps pour nous de se montrer à découvert, soupira Jaspe en enlevant son aile du dessus de nos têtes.
— C’est pas vrai, pleurnicha Lyana en secouant la tête. J’aime pas ça du tout.
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