Chapitre 3: Une princesse dans la rivière, plouf.
Lyana se retourna vers moi, ses mèches blondes volaient dans tous les sens avec le vent qui venait de se lever.
— C’est ta faute, lâcha-t-elle en croisant ses bras.
Je levais les yeux au ciel. Je n’avais plus d’énergie pour me battre avec elle. Je remis mon sac à dos correctement et commençais à marcher.
— Et mais attends! Tu vas où?
— Je vais trouver un abri pour la nuit. Sauf si tu veux dormir à la belle étoile évidemment.
Elle mit les mains dans ses poches et regarda le sol. Je pensais n’avoir jamais vu quelqu’un avec un égo pareil.
Je soufflais et continuais ma marche jusqu’à une rivière. Il faisait chaud et de l’eau fraîche n’était jamais de refus.
J’avais déjà étudié une carte de notre monde. Le territoire des Hornes est loin de l’autre côté du cours d’eau. En théorie, nous sommes en sécurité.
La princesse se laisse tomber par terre et trempe ses pieds dedans.
— On a autre chose à faire, signalais-je à la princesse.
— Bha, tu peux le faire toute seule. Je suis toujours supérieur à toi même si nous sommes bannies.
Je soufflais un bon coup et la poussais dans l’eau. Elle en ressortit trempée mais surtout furieuse. Elle essaya de se jeter sur moi mais trébucha sur un pan de sa jupe. Elle capitula finalement et sortit un paquet de biscuit de son sac qu’elle commença à grignoter en silence. Je lui lança un regard réprobateur.
Nous étalons des vêtements par terre. Aucune de nous n’avais la force de continuer pour trouver un vrai abri.
Cette nuit-là, je n'arrivais pas à fermer l'œil. Ma tête se posais tellement de questions qu’on dirait qu’elle allait exploser.
— Je vais chercher le sac, tu viens avec moi? demandais-je à l’autre bannie après avoir pris mon petit-déjeuner.
— Non, j’ai mieux à faire.
— Comme quoi?
— Lire au bord de l’eau, me répondit-elle sérieusement.
Je la regarda bouche bée puis me retournai et filai. Sa présence m’insupportais au plus haut point mais rester seule m’aurait fait devenir folle.
Les premiers rayons de soleil perçaient les nuages et réchauffaient l'atmosphère. Il n'avait pas fait froid cette nuit, nous étions en été. Mais si notre quête durait jusqu’à l’hiver, nous allons être gelées.
Je vis au loin les grandes palissades de mon clan. Mon coeur se serra douloureusement, je ne savais pas si je pourrais réussir et pour être honnête j'avais envie de tout plaquer pour devenir une nomade. Je savais que je n’avais qu’une infime chance de survie et ça me décourageait. Pour une fois, je m’autorisais à rêver d’un clan ouvert à tous ou le seul test était d'être simplement gentil. Un peuple qui accepte tout le monde.
J’oublia vite mes pensées quand je vis un sac en bandoulière bleu et or par terre. Je l’ouvris doucement et trouvais des gourdes qui filtraient l’eau ainsi qu’une mini-casserole pliable, des couverts, un briquet, un moustiquaire et tout un tas d’autres breloques pouvant nous être utiles.
Une fois revenue près de la princesse, je remplis les gourdes qu'elle s’empressa de boire.
— Je te signale que c’est moi qui vient de marcher, tu aurais pu m’en laisser un peu non?
— Non.
Je vais m'asseoir un peu plus loin et en fait une pour moi que je bois doucement en observant les alentours. Je crut halluciner quand je vis des traces de roues un peu plus loin.
— Lyana, hurlais-je surexcitée.
— C’est princesse Lyana.
Je ne relèvais pas et lui montrais les traces sur le sol.
— Super, des empreintes de roues.
Elle me regarda dans les yeux.
— Je m’en fous.
Un cri d'exaspération franchit mes lèvres.
— Cela veut dire que les nomades sont passés par là! Ils s'arrêtent pendant toute une saison entière à un endroit. Nous sommes au début de l’été!
— Et pourquoi voudrais-tu les rejoindre? demanda-elle en fronçant les sourcils.
— Ils ont des cartes et en reprenant la route on aurait plus de chance de croiser un dragon.
Elle souffla et retourna à notre petit campement. Je remballais tout dans mon sac à dos. Quand elle vit que je me retournais dans la direction des nomades, Lyana me pris par le bras.
— Tu as oublié de prendre le sac de ce matin.
Je me dégageai de son emprise et secouai la tête.
— Tu n’as rien pris du village, lui répondis-je sèchement, à part tes vêtements. Tu n’as rien pris pour notre survie, c’est moi qui porte tout depuis hier. Cette nuit, je t’ai vue mettre ton sac dans le mien alors je pense que porter celui-ci ne vas pas te tuer. Il contient la moitié de ce qu’il faut pour qu’on vive.
— Mais, je suis ta future reine.
— Tu sais quoi?
— Non, mais je sens que tu vas me le dire, rigola-t-elle.
— La princesse que tu es peut aller se faire foutre.
Je tournais les talons et suivis les traces jusqu’à ce que mon ventre crie famine. Je m’assis à côté d'un petit lac et remplis ma gourde avant de manger un peu des biscuits.
Pendant tout ce temps, je regardais souvent en arrière pour vérifier qu’elle suivait toujours. Lyana portait bien le sac mais traînait. On aurait dit un escargot. De temps en temps, je craquais et je pleurais et à ces moments là, j’étais heureuse qu’elle ne pouvais pas me voir, ni m’entendre. Je ne savais pas combien de temps nous allions devoir continuer à avancer pas à pas sous un soleil brûlant.
Je soufflais pour la dixième fois de la journée. La chance ne semblait pas être de notre côté.
Et c’était comme ça pendant trois longs jours. Toujours la même chose, marcher, dormir, boire et manger.
La routine s’était installée et on ne se parlait presque pas. Elle pensait qu’elle était supérieure et moi je ne pouvais plus la voir. Le fait qu’elle avait si mauvais caractère et que j’avais les nerfs à vif ne m'aidait pas beaucoup à retrouver ma bonne humeur habituelle.
Une part de moi redoutait notre arrivée chez les nomades. Peut-être qu’ils ne nous accepteront pas. Après tout, c’était totalement possible et un peu logique.
Après deux autres longs jours, j'aperçus enfin des gens rassemblés autour de grands feux de bois. Je ressentis de la joie mêlée à de la peur et de l'appréhension. Soudain, je sentis mes jambes me lâcher et ce fut le noir complet.
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