Je n'étais que haine, que tristesse, que vengeance.

J'avais, à cause des invisibles et de ma naïveté, été absent pendant cinq jours.
Nous étions Mercredi quand je suis revenu.
Ma mère avait donc été menacée le Lundi.

Le lendemain , je ne vins pas en cours.
Je rendis visite à ma mère.

A l'accueil, une dame m'arrêta:
« Où vas-tu comme ça, petit ?
-Je dois voir ma mère, dis-je en serrant les dents. »

En l'absence de ma mère, j'avais passé la nuit en surveillance d'un policier, se qui n'était pas commode.
J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps, hurlant que l'assassin le payerait.
Et maintenant que je m'étais calmé, je ressentais un trou dans mon cœur à la mention de tout se qui la concernait.

« Tu n'as pas le droit de voir qui que se soit sans présence d'un tuteur. Où est ton père ?
-Je n'en ai pas.
-Je vois... bon, puisque tu n'as aucun adulte pour t'aider, je vais être cet adulte. Je m'appelle Emily. Je suis infirmière dans cet hôpital. (NDA:réf dans « les envoyés de la Lune)
-Je... vous remercie.
-Y'a pas de quoi ! Au fait, qui est ta mère ?
-Elina Tilma, madame.
-Tu peux m'appeler Emily. Alors, voyons voir... »

Elle chercha dans ses papiers, à la recherche de la fameuse patiente.

« Ah ! La voilà. Elle ne s'est pas encore réveillée et en a pour un mois à l'hôpital et trois mois en fauteuil roulant mais n'est plus en danger de mort. Tu es autorisé à la voir, seulement tu n'as pas le droit de l'approcher à moins d'un mètre pour ne pas la contaminer avec n'importe quels microbes. »

Je ressentis un soulagement. Elle n'était pas en danger de mort !

Nous montâmes trois étages et nous plantâmes devant la chambre numéro 61.

J'entrai dans la chambre en compagnie d'Emily puis m'agenouilla devant ma mère.
Elle avait de nombreux plâtres et des fils reliées à sa peau qui lui envoyait des produits de différentes couleurs dans le sang.

Après lui avoir dis quelques mots, j'entendis un cri dans la chambre d'à côté. Un cri de petite fille.

« Désolé petit mais j'ai une cliente urgente à côté. Je te demande de sortir quand tu auras fini et de fermer la porte. »

J'hochais la tête tandis-que ma tutrice sortait en courant de la pièce.
Je décidai d'aller jeter un œil à côté.
Il y avait, là, une petite fille endormie qui devait avoir six ans.
La vue des fils qui la reliaient à des appareils me choquèrent.

Comment une si petite fille pouvait être ici ?
Était-elle malade depuis longtemps ?

Puis un éclair traversa mes yeux et je tombai sous la douleur.

Quelqu'un se précipita vers moi mais je n'entendis rien.
Rien qu'un son dans ma tête qui me soufflait des mots :

Cette petite est puissante. Elle pourra sauver le monde de la destruction.
Son destin est lié à celui de la Lune à jamais.
En un oiseau elle se transformera et un pouvoir de guérison naîtra de ses doigts.

Des mots qui s'insinuaient dans ma tête, me donnant la migraine.
Des éclairs jaillissaient devant mes yeux, qui se convulsèrent.

Puis tout s'arrêta.

Quelle était cette fille ?
Cette démone au destin exceptionnel ?
Que c'était-Il passé ?
Qu'était-Ce cette force qui avait inondé mes yeux ?

« Tu vas bien, mon garçon ? »

Un médecin se tenait devant moi.
Il avait l'air réellement inquiet mais je répondis en hochant la tête à sa question.

Mieux valait ne pas attirer l'attention sur moi et sur de qui c'était passé.
Les seules personnes avec qui je pouvais en parler sans qu'on me prenne pour un fou étaient malheureusement les Invisibles.

Je demandai :
« Qui est cette fillette à côté ?
-C'est Luna, une petite fille orpheline, pourquoi ?
-Pour savoir. Je n'ai pas l'habitude de voir une petite fille dans un hôpital. Surtout si jeune. Que lui est-il arrivé ?
-Ces questions sont normalement interdites à des inconnus du malade. Au fait, où est ton tuteur ?
-C'est madame Emily qui s'occupe de moi car ma mère est ici et que je n'ai jamais connu mon père. Mais elle a eut une urgence avec cette petite fille.
-Bien. Mais as-tu mal quelque part ? Tu hurlais et t'agitais dans tous les sens quand je suis arrivé. Tu m'as fais très peur.
-Non...j'avais juste... une petite migraine qui est arrivée comme ça...
-Je pense que je dois quand même t'examiner.
-Pas la peine. D'ailleurs, je dois retourner en cours car je n'ai pas le droit de venir ici plus d'une demi-heure.
-Mais... »

Trop tard.
J'étais déjà parti.
Mais je n'allais pas retourner en cours.
J'avais un besoin urgent de trouver les Invisibles.

Mon bracelet s'alluma tout d'un coup et un son métallique en sorti.
« crrrr... crrr... lieu de rendez-vous... crrrr.... place Linta...crrr... »

Ils étaient au courant de mon envie de les voir et ils avaient anticipé le lieu de rendez-vous !
Mais me surveillaient ils à se point ?
Avaient-ils vu se qui c'était passé ?
La place Linta... c'était la place à côté de mon collège !

Je courus vers le lieu indiqué, la peur au ventre.
Ils m'avaient tout de même fait prisonniers.
Et même s'ils voulaient m'aider, ils n'étaient pas inoffensifs.

Arrivé sur place, je vis les hommes encapuchonnés dans un coin sombre.
Ils me firent signe d'approcher mais je fus retenu par quelqu'un derrière moi.
Je me retournai pour lui faire face et m'immobilisai.
Tom !
Il avait l'air en colère !

« Je peux savoir pourquoi tu n'es pas venu en cours depuis la semaine dernière ? Déjà , au moment de la fête, tu étais introuvable ainsi que Sophie, ensuite, plus de nouvelles de vous depuis ce jour et quand je viens chez toi, je me fais accueillir par des policiers et des pompiers qui me disent que je n'ai pas le droit d'entrer par faute d'agression. Et puis je te trouve là, venant de nul part. Tu ne crois pas que j'aurais le droit à des explications ? »

La fête !
Je l'avais complètement oublié avec toutes ces histoires !
Sophie demeurait introuvable ?
Ce pouvait-il que.... non ! Ils ne pouvaient pas l'avoir attrapé en même temps que moi !

« Alex ? Tu m'entends quand je te parles ? »

Je levai les yeux vers mon ami, ne sachant pas quoi dire.

Soudain, l'éclair qui s'était activé devant mes yeux pour la petite fille se réactiva et je m'écroulai au sol.

Un humain. Un humain comme les autres qui deviendra chercheur plus tard. Il aura deux enfants avec sa femme Filia et mourra à quatre-vingt-deux ans.

L'éclair s'arrêta.

« Alex ! Que se passe-t-il ? Qu'as-tu ? Demanda-t-il d'un ton affolé.
-Tout va bien. »

Je me relevai péniblement.
Du coin de l'œil, je vis les Invisibles me faire signe de venir.
Il fallait à tout prix que je me débarrasse de Tom.

« Sais-tu où est Sophie ? Car je croyais qu'elle était avec toi pendant tout ce temps. »

Improvise.

« ...Non je ne sais pas où elle est et je m'en moque.
-Qu...quoi ?
-Je... je ne l'aime plus. Elle m'a mal parlé et je ne veut plus avoir affaire à elle.
-Mais... pourquoi ? »

Je n'avais pas le choix. Je devais lui tourner le dos. Il était urgent que je m'en débarrasse.

Après avoir soufflé un bon coup, je commençai à lui crier dessus :
« N'ai-je pas le droit de vivre ma vie comme il me l'entend ? Es-tu obligé de te comporter comme une mère protectrice ? Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi je reste avec toi. De plus, je ne t'ai jamais aimé. Jamais ! Tu n'es rien pour moi. Je mérite une plus belle vie qu'avec toi qui me la souille ! »

Je regardai enfin Tom dans les yeux. Il demeurait figé, choqué, et je me demandai si je n'y étais pas aller trop fort.
Qu'importe !
Si cela pouvait me permettre de le protéger et de pouvoir enfin poser ma question aux Invisibles qui m'attendaient.
Mes questions.

« Tu n'as rien de l'Alex que j'ai connu. »
Il avait parlé doucement, presque en murmurant mais ces mots eurent la force d'une gifle pour moi.
Je compris que j'étais allé trop loin.
Tom parti en courant, les dents serrées, des larmes sortant de ses yeux.
Je m'élançais à sa poursuite.

« Tom ! Attends ! Je ne voulais pas te dire ça ! Je suis désolé ! Ne...me laisse pas. »

Trop tard. Tom était parti, me laissant seul face à mon destin.

Je marchai tant bien que mal vers le coin sombre où se tapissaient les Invisibles.

« Bonjour Alex. Venez. »
C'était la voix de Fintan qui avait parlé.
Je ne quittai pas mes pieds de vue et entrai dans la pièce indiquée.
Là se trouvaient deux chaises.
Ils m'indiquèrent une des deux chaises et un homme (Fintan ? Gethen ?) s'assit devant moi.
« Bien. Si tu veux savoir se qu'il t'arrive en ce moment, c'est ton pouvoir qui s'active.
-Un... un pouvoir ?
-Oui. Tous les elfes en ont un. »

C'était une femme qui se tenait devant moi. Je fus donc surpris qu'elle me réponde avec une voix d'homme à ma question.
Devant mon désarrois, elle ricana.
« Je suis polyglotte. Ce pouvoir signifie que je peux changer de voix et comprendre toutes langues. »

Je comprenais mieux. Elle pouvait donc imiter ma voix.
Quand j'eus posé ma question, elle me répondis en imitant parfaitement ma voix :
« Effectivement. Ce qui n'est qu'un tour de passe-passe inutile dans le métier d'Invisible. C'est pourquoi j'en ait un autre. Maintenant, tu veux sans-doutes savoir le tien.
-Oui...
-Tu es discerneur. Tu peux voir le potentiel des elfes que tu touches. C'est pour cela que tu es là. Je veux que tu essaie de trouver cet autre pouvoir qui est le mien. »

Je suis discerneur ?
Je peux deviner le pouvoir des gens ?
Mais alors, était-ce un pouvoir que j'avais décelé en la petite fille et en Tom ?
Non !
Pas Tom !
Il ne pouvait pas être un elfe !