Une heure du matin. Je suis allongé dans mon lit, la pièce est sombre et mes pensées ne sont que pénombre. Plus pour longtemps je le sais, car quand je dormirai, mes songes te seront voués. Tu hantes mes nuits et serpentes mon esprit.

Casque, électro à fond, je pense à d'autres choses. Il le faut car sinon, avec ta voix, je me morfonds. Je dois refuser à une sirène sa danse. Je dois nier une évidence. Fermer les yeux... Tu apparais, là-haut dans les cieux. Me boucher les oreilles... Tu es une merveille, tu vis parmi les dieux. Je tends mon bras vers la lune, pour ne serait-ce qu'effleurer ton petit nuage. Mais derrière chaque dune, je ne trouve aucune trace de ton passage. Où es-tu mon cœur ? La seule déesse que je câlinerai ce soir sera Morphée. S'il te plaît laisse-moi te chercher encore quelques heures... Je remue ciels et ciels pour te retrouver.

Mon âme cogne à mon front, sûrement mon crâne qui rogne ma raison. Tant de fragilité ! Si mon visage est de pierre, mon cœur lui est de verre. Mon regard est un immense champ sans vent. D'une lassitude pénible mais pourtant si sensible. Pourtant admire ce que tu sèmes en moi ! J'aimerais que l'on s'aime, et voir tes yeux en émoi. Encore une fois, une seule. Alors pour transmettre mes sentiments, je grave à la plume. Je prélève mes larmes, mon encre est leur écume. En maniant mon poignet, je transcris mes excès de zèle. Mes crayons sont devenus mes ailes.

Des ailes, s'envoler, enfin ! Ma feuille me servira de parachute si jamais je me brûle en chemin. Mon périple se termine auprès d'un soleil endormi. C'est dur de décrocher une étoile de sa galaxie.