L'entrée de la riche villa était surmontée d'un mur de trois mètres et la porte surveillée par une caméra. Personne ne décrocha quand ils sonnèrent à l'interphone, mais quelqu'un vint leurs ouvrir la porte. Un petit homme au formes rondes dans un costume noir, les yeux cernés et rougis apparut peu après l'ouverture.

- Bonjour Monsieur, Gendarmerie Nationale se présenta Célestin avec un salut militaire. Je suis le major Lemoine, voici la brigadière chef Rosma. Nous aimerions parler à Monsieur Marchal s'il vous plaît.

- C'est moi-même.

- Nous sommes ici pour votre fille monsieur. Nous aimerions vous poser quelques questions. Est-ce que nous pouvons rentrer ?

- J'ai déjà tout dit à la police... Mais je vous en prie, entrez.

La porte refermée derrière les deux gendarmes, le petit homme triste et fatigué les mena dans la villa, dans le salon plus précisément.

- Vous voulez boire quelque chose ? Demanda-t-il

- Merci monsieur, mais nous sommes en service. J'ai remarqué qu'il n'y avait pas de caméras... ni même de détecteurs infra-rouges. Même les fenêtres n'ont pas de capteurs d'ouvertures intempestives de visible. Or nous savons que vous avez un système d'alarme... Comment fonctionne-t-il ? Pourquoi n'a-t-il pas fonctionné samedi dernier ?

- En novembre quatre-vingt treize, commença Eric Marchall en se servant un whisky. J'ai été victime d'un chantage à la sex-tape. Un pirate informatique a pénétré dans le serveur de la société de sécurité et a observé mes ébats amoureux avec ma femme. J'ai refusé de payer et j'ai changé pour un modèle qui ne s'installerait pas dans la maison et qui ne serait pas visible de l'extérieur. Je n'ai pas tout compris de son fonctionnement mais il est sous le gazon à l'extérieur. Le système est désactivé quand quelqu'un est éveillé dans la maison.

- Désactivé ?

- Oui, il ne déclenche pas l'alerte.

- Ça vous ennui si on jette un œil à la centrale de commande ?

- Non. Venez.

Équipé de son verre alcoolisé, il les guida à la cave où ils furent mis en face d'une armoire informatique complexe et d'un petit écran tactile.

- Oullaa... Ça vous dérange si je fais venir un expert ?

- Si vous voulez... qu'espérez-vous y trouver ?

- Il y a une probabilité pour que même si elle n'ait pas déclenché l'alarme, elle ait enregistré une anomalie. Nous donnant de précieux indices.

Le regard du père alterna plusieurs fois entre la machine sans émotions et le gendarme qui compatissait. Il fit un pas vers le major avant de lui dire dans les yeux :

- Faites venir tous les experts dont vous avez besoin. Démontez cette engin boulon par boulon si cela s'avère nécessaire... Faites tout ce qui est requis pour retrouver l'ordure qui a tué ma fille.

- Nous nous y employons monsieur. Brigadière ? Occupez-vous du téléphone, j'appelle notre commandant pour lui demander de l'aide.

L'homme endeuillé ne comprit pas la référence avant que la jeune femme ne l'interroge sur la position du portable de sa fille.