Le test de Vasquin
Jeudi 14 Mars 18h32
Le soleil entamait sa lente glisse derrière l'horizon lorsqu'il arriva devant la caserne. Aishan, la jeune brigadière l'attendait un téléphone à la main.
- J'ai trouvé quelque chose d'intéressant, fit-elle en montant dans le véhicule.
- Je t'écoute.
- Elle était encore en vie à 23h10
- Comment ça ?
- Je me suis connecté à son compte Instagram. L'accès est public. J'ai la dernière photo d'elle encore en vie.
Le véhicule s'arrêta à un feu rouge. La jeune femme présenta le petit écran. Carolina posait en bikini à côté de la piscine, les lunettes sur le front et un vernis à ongles entre les mains comme pour en faire la promotion. Le long du bassin, les huit bougies allumées créaient un effet glamour à l'image.
- Et elle était avec son assassin... Commenta le gendarme. Vu son visage elle le connaissait.
- Comment le savez-vous ? Demanda-t-elle en regardant l'image une nouvelle fois. Ça fait presque un quart d'heure que je cherche un indice ou un reflet quelque part.
La voiture repartit au feu vert.
- Quand on analyse une photo, enseigna le major, on doit se poser deux questions : la première est ''Qu'est-ce que je vois ?''
- Et la seconde ? Interrogea-t-elle en regardant la photo de manière plus insistante
- ''Qui tient l'appareil ?''
Les deux mains de la victime apparaissaient à l'écran.
La jeune femme n'eut pas le temps de commenter cette découverte que la radio embarquée grésilla.
- Lemoine, ici brigade Nice, parlez.
- Réponds, je conduis.
La jeune femme prit le dispositif avant de répondre tandis que le véhicule bleu montait dans les hauteurs du Mont Boron. De part et d'autre du véhicules s'alignaient les richissimes villas :
- Brigade Nice, ici brigadière Rosma. Le lieutenant Lemoine conduit mais écoute. Parlez.
- Célestin, fit calmement le commandant dans la radio. Qu'est-ce que vous avez foutu avec Noa ? La commissaire Delerme est furieuse.
- Il refusait de parler. Je lui ai fait le test de Vasquin, fit le conducteur dont les propos étaient répétés par son équipière.
- Et ?
- Tout les numéros sauf le dernier.
- Je comprends... Bon et votre traque de la ''Dénomination d'Aziz'' ?
- On avance lentement mais sûrement.
- La femme de ménage ?
- Je la crois innocente. Mais je laisse les flics creuser de ce côté, je peux aussi me tromper.
- Un autre suspect ?
- Pas encore.
- Bien. Je vais calmer la commissaire, continuez votre job. Brigade Nice terminé.
Pendant la discussion. La voiture de Gendarmerie était arrivée au domicile des Marchal.
- Quel est ce test de Vasquin ? C'est la première fois que j'en entends parler.
- Dans la gendarmerie, on est des militaires. On s'adapte aux situations. Le capitaine Vasquin était un vieux de la vielle alors que je venais tout juste d'être nommé gendarme. Il s'est retrouvé sur une affaire de meurtre impliquant des hommes d'affaires du monde arabe... Pas moyen de leur soutirer la moindre information, ils refusaient littéralement de parler. Il les supposait innocents, mais ils avaient un trou dans leur emploi du temps qu'ils refusaient d'expliquer verbalement.
- Comment a-t-il fait ?
- Il a deviné que ce qui s'était passé à ce moment-là ne devait pas être rendu public pour des raisons d'image. Il a écrit des motifs avec un chiffre devant chacun d'eux, leur a fait lire, puis a brûlé le papier. Seuls les chiffres sont sortis de leur bouche, et seul le capitaine les a compris. Et il n'y avait aucune preuve vue que le papier avait brûlé. Parole contre parole, ils avaient parlé sans laisser de preuves matérielles.
Le véhicule garé, les deux soldats sortirent et avancèrent vers la villa.
- Quels genres de motif ?
- Un : Homosexualité, deux : drogue, trois : prostitution, quatre : salle de jeu clandestine, cinq : autre motif non explicité. Pour une personnalité publique, ce sont des là des risques majeurs de ruiner son image.
- Mais certains sont illégaux, protesta Aishin.
- Oui, mais celui qu'on cherche est un assassin. Pas une cuillère dorée qui fait des âneries de son nez ou de son cul. Il finira par se faire coincer dans un avenir plus ou moins lointain. Ce n'est pas lui que l'on cherche, et je n'ai pas le temps de m'en occuper. On arrive. Il faut mettre la main sur le portable et interroger les employés présents.
- Sur quel sujet ? Les rapports de police montrent qu'ils ont tous un alibi.
- Rapport avec la victime. Qu'en pensaient-ils ? Quelles étaient leurs relations ?
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