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1. La grande bibliothèque

1. La grande bibliothèque

« Bon, Inaë, comment vas-tu trouver ce que tu cherches dans ce souk ? » Elle observait l'intérieur du grand dôme de pierre sur lequel elle et son étudiant Sofian s'étaient aventurés. Le bâtiment était à moitié en ruine et de nombreux trous et fissures permettaient d'en distinguer l'intérieur qui était plongé dans l'obscurité. Les quelques rayons de soleil qui parvenaient à traverser l'épais brouillard de l'atmosphère terrestre et à s'infiltrer dans ces orifices donnaient une idée du grand bazar abrité sous ce dôme.

— À quoi pensez-vous ? demanda Sofian en voyant l'air soucieux d'Inaë.

— Je pense que nous risquons d'y passer des jours... tu as vu la taille de ce hall ? Je ne devrais pas être surprise : après tout, il s'agissait de l'Alexandrica, la plus grande bibliothèque que l'Humanité ait jamais construite sur Terre. Mais je crois qu'on ne peut pas l'imaginer correctement, dans toute sa splendeur et dans toute son immensité, sans l'avoir vue.

Sofian reconnaissait bien là sa directrice de thèse, passionnée et perpétuellement fascinée par les vestiges du savoir humain qu'il lui était donné d'étudier. Il avait un sentiment similaire, une sorte d'humilité instinctive devant ce que des siècles d'Histoire avaient laissé en héritage à sa génération, une génération éphémère et noyée au milieu de toutes les autres, passées et futures.

— Avec un peu de chance, dit-il, le bâtiment sera encore en assez bon état pour que nous nous y repérions facilement.

— Je ne suis pas aussi optimiste que toi, Sofian. Tu as vu l'aspect extérieur ? À part le grand dôme, le reste est en ruine. Dans le cas contraire, nous ne serions pas forcés de venir crapahuter ici et nous serions entrés par la porte. Si nous trouvons des supports de sauvegarde intacts, ce sera déjà inespéré. N'imagine pas que nous allons tomber sur une pile de dépliants avec le plan du bâtiment...

— Mais nous avons déjà un plan, n'est-ce pas ?

— Certes, reconnut Inaë. Mais il s'agit d'un plan d'archive dont rien ne nous dit qu'il était à jour au moment où l'Alexandrica a été abandonnée. Et nous ne savons pas à quel point la bibliothèque a été endommagée depuis.

— Des pillages ?

— Je pensais simplement à l'œuvre du temps. Cela fait déjà deux siècles que nous avons pratiquement abandonné la Terre. Les quelques sociétés industrielles qui achèvent d'extraire les quelques ressources naturelles de la planète n'ont pas d'intérêt à s'occuper des vieilles structures commerciales, résidentielles ou culturelles... les pillages qui ont eu lieu pendant l'Exode ont surtout concerné les grands centres commerciaux et les quartiers bancaires. Là où était la richesse... et la richesse des bibliothèques n'était pas celle qui intéressait les gens alors. Non, je doute que l'Alexandrica ait beaucoup souffert de pillages. Mais nous allons bientôt en avoir le cœur net.

Inaë posa son sac à dos sur la pierre recouverte de mousse et en sortit son matériel de spéléologie. Ils allaient devoir descendre en rappel vers le plancher tout en bas du grand dôme. Sofian trouvait toujours amusant le contraste entre les heures passées dans leurs bureaux au Laboratoire d'Histoire Pré-Galactique, enfermés comme des rats de bibliothèque, et les rares expéditions comme celle-ci qui se révélaient parfois pour le moins... acrobatiques.

— Je vais passer en premier, dit Inaë. Au cas où.

— Au cas où nous nous ferions attaquer par des livres ? fit Sofian avec un sourire.

— Tu peux rire, mais ne va pas t'imaginer que l'expédition sera une partie de plaisir. Outre les risques de se retrouver ensevelis, nous pourrions aussi faire de mauvaises rencontres.

— Je croyais que la Terre était pratiquement déserte en dehors des grandes usines ?

— Pratiquement oui. Je ne serais pas étonnée qu'il reste des descendants de quelques vagabonds trop attachés à la planète mère de l'Humanité pour partir... ou encore des bêtes sauvages qui auraient établi leurs tanières ici. Tous les animaux n'ont pas disparu malgré la grande dégradation des conditions de vie... Ce n'est pas pour t'impressionner que j'ai pris des armes avec nous. Cette expédition comporte des risques, j'espère que tu en es bien conscient, mon jeune doctorant.

— Bien sûr, bien sûr, se rattrapa Sofian. Désolé si je vous ai semblé désinvolte.

— Il n'y a pas de mal... maintenant aide-moi à descendre.

Et en quelques minutes, Inaë se retrouva suspendue dans le vide, se laissant glisser lentement vers le sol en orientant sa lampe torche un peu partout pour examiner les environs. L'intérieur du bâtiment était encore plus impressionnant que l'aspect massif de l'extérieur. De grands piliers cernaient le dôme et plongeaient vers le sol à peine visible depuis cette hauteur. Les murs étaient recouverts alternativement d'œuvres d'arts – tableaux, fresques – et d'immenses écrans noirs qui, à la grande époque de l'Alexandrica, devaient diffuser d'autres œuvres en vidéo.

À mi-hauteur, on pouvait voir les différents étages formés d'esplanades concentriques qui cernaient le grand cylindre vertical formé par le hall. Certains de ces étages s'étaient écroulés, mais sur d'autres trônaient encore des présentoirs et des vitrines d'exposition : le hall constituait la partie musée de l'édifice et ses nombreux couloirs raccordaient les différentes salles de la bibliothèque.

Inaë toucha enfin le sol et le son de ses pieds sur la pierre soulevèrent deux siècles de poussière en résonnant. Elle eut un frisson à la pensée fugitive qu'elle violait là un sanctuaire qui dormait déjà bien avant sa naissance. Sofian la rejoignit bien vite. Ils étaient deux êtres minuscules au milieu de ce grand hall vide.

Inaë sortit le plan qu'elle avait emporté de sa poche. Ou plutôt la copie du plan, l'original étant bien trop précieux et fragile pour être transporté ainsi.

— Par où souhaitez-vous commencer ? demande Sofian d'une voix très basse qui semblait effrayée de l'écho. Il y a tellement de couloirs ici que je ne saurais choisir...

— Si je me repère bien, je pense que ce qui reste de l'aile ouest est en face de nous. Apparemment, on pouvait y trouver des œuvres du XVIIe siècle.

— Et elle est dévastée, dit Sofian tristement. La plupart des supports de sauvegarde ont dû être écrasés dans l'éboulement et ceux qui auraient éventuellement été préservés sont inaccessibles. Quel gâchis...

— Un gâchis pour les quelques originaux qui s'y trouvaient, remarqua Inaë, mais pour ce qui est des copies d'archives, je suis prête à parier que nous en avons d'identiques dans nos bibliothèques galactiques.

— N'aviez-vous pas espoir de récupérer ici des documents plus anciens que ceux de nos bibliothèques modernes ?

— Cela va te paraître étrange, mais non. En fait, je recherche précisément des choses plus récentes que cela.

Sofian lui jeta un regard interrogateur mais Inaë n'en dit pas plus, absorbée par le plan qu'elle parcourait des yeux. Elle tourna la tête à droite et pointa sa lampe torche vers le couloir qu'y s'y trouvait.

— L'aile nord a l'air intacte, au moins vue d'ici... suis-moi.

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