Chapitre VII
Si Pandora s'était imaginée une telle foule dans ses rêves, en réalité, elle était encore plus impressionnante. Les attelages se succédaient dans la cour de la demeure des Kent, des valets de pieds, des domestiques et d'autres encore s'occupaient d'accueillir toute la société à l'intérieur. La duchesse avait de la chance, le temps lui était favorable en début de printemps. Ils venaient tout juste d'arriver avec leur attelage et attendaient patiemment qu'on vienne les mener à l'intérieur. Sentant le regard de son père sur elle, la jeune femme le regarda finalement :
« Et bien ? Qu'avez-vous donc ? »
Le comte lui sourit moqueusement, lui répondant :
« Penses-tu pouvoir fuir le duc de Wayland pendant toute l'après-midi ? »
Elle se tint le front d'une main, sachant que cela allait lui être bien compliqué de l'éviter.
« Bien évidemment qu'elle le pourra ! Les hommes ne font que parler d'elle et ils voudront surement passer du temps avec Dora... », intervint Faith, tentant de lui redonner espoir.
« Dio mi aiuti... », dit-elle dans un soupir. (Que Dieu me vienne en aide.)
Son père et Faith se regardèrent avant qu'ils n'en viennent à éclater de rire. Pandora les fusilla du regard, agacée qu'ils se moquent de sa situation. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'accepter la proposition farfelue de son père ? Oui, bien sûr, c'était pour obtenir la liberté qu'elle avait tant désiré auparavant, cependant si elle avait su que le duc n'aurait pas accepté d'annuler le mariage à son retour, jamais elle n'aurait signé.
« Milord, Ladys », fit une voix forte, qui les fit tous se tourner dans une même direction. Le valet de pied avait finalement ouvert la porte et tendait la main afin d'aider les jeunes femmes à descendre.
Une fois sur la terre ferme, ils suivirent le valet de pied jusqu'au salon de la duchesse qui était accompagné de son vieux mari chauve, fumant la pipe. Celui-ci se détacha de sa femme qui l'épuisait, elle était d'un dynamisme étonnant et décida d'aller rejoindre ses vieux amis dans sa salle de jeu. Le duc de Kent, plus communément appelé, Georges Montgomery, était un vieil ami du père des filles Fortune, il se connaissait depuis bien longtemps et Donovan Fortune avait l'intention d'aller le rejoindre. Ce n'était plus pour lui ce genre d'événement, il se considérait assez vieux pour cela.
Déjà des cercles d'amis se formaient, la pièce se remplissait et quelques-uns se mettaient déjà en route pour sortir et profiter de la chaleur du soleil à l'extérieur. Le jardin était assez vaste, la duchesse avait séparé son jardin afin de faire deux côtés se définissant à vue d'œil. La plupart des femmes préféraient le gigantesque jardin pour leurs promenades et les hommes se distinguaient pour leurs préférences aux cartes, sur la terrasse, ou bien des parties de chasse.
Les yeux de Pandora ne savaient où se poser, plusieurs personnes venaient se présenter à eux, plus particulièrement à elle. La société anglaise voulait connaître cette mystérieuse Italienne, qui venait de faire son entrée dans le monde, il y a moins d'une quinzaine de jours.
« Pandora, Faith, venez donc que je vous présente ! », lança une jeune femme dont la robe en mousseline verte soulignait gracieusement ses formes, bien qu'elle n'en ait pas beaucoup.
Lady Grace Hamilton se fraya un chemin à travers les personnes afin d'arriver jusqu'à eux.
« Grace ! », répliqua Pandora, un sourire aux lèvres.
Faith la salua d'une révérence, tandis que Donovan esquissa un sourire.
« Ravie que vous paraissiez enfin au grand jour, monsieur le comte, dit-elle à leur père qui avait l'habitude de ne sortir qu'en soirée. Comment allez-vous ?
— Très bien merci, comme se passe votre vie conjugale mon enfant ?
— Êtes-vous certain de vouloir en entendre parler ? »
Il grimaça, sachant que la jeune fille était aussi bavarde et crue que sa mère ne l'était. Elle en rit en voyant le visage du comte.
« Dites-moi Lady Hamilton, où pourrais-je trouver votre père ?
— Oh, je pense qu'il est parti dans sa salle de jeu. Voudriez-vous qu'un domestique vous y mène ?
— Oh depuis le temps, je pense connaitre cette demeure mieux que personne ! », répondit-il avant de saluer ses filles.
Le comte lança un regard sévère à Faith et offrit son plus beau sourire à son aînée avant de disparaitre, il espérait qu'aucune des deux ne viennent le déranger. Elles étaient, à présent, assez grandes pour veiller sur l'une et l'autre. Et il comptait profiter de cette après-midi pour renouer les liens avec ses vieux partenaires, depuis le temps qu'il n'avait pas assisté à ce genre d'événement et ne les avait plus vus !
Grace se raidit brusquement en sentant une main ferme sur sa hanche avant de se détendre, reconnaissant l'odeur de son mari.
« Faith, tu dois reconnaître mon mari. Quant à toi, Dora, je pense que c'est la première fois que tu le vois...Voici Arthur Hamilton, vicomte de Sussex, l'homme qui partage désormais ma vie.
— Enchanté de faire enfin votre connaissance. », répondit celui-ci.
Arthur serra contre son dos le corps de sa femme puis plaça son regard sur l'amie de sa femme. Sa femme l'avait informé qu'elle l'avait rencontré dans son pensionnat et qu'elle se nommait, Pandora Fortune. Depuis leurs treize ans, elles ne s'étaient plus jamais quittées jusqu'à ce que la jeune Italienne décide de quitter l'Angleterre pour une certaine raison que Grace s'était gardée de lui dire. Il admirait la loyauté de sa femme envers ses amis, d'autant plus que cette Lady Fortune pouvait être accablé de certain scandale et que malgré cela, Grace n'avait jamais remis en cause leur amitié pour si peu.
La sœur cadette de la jeune femme battit des cils en voyant le jeune homme leur offrir un sourire séduisant. Faith salua le vicomte tandis que sa sœur restait muette. Pandora avait froncé légèrement des sourcils et avait fait une analyse détaillé et minutieuse du mari de sa plus fidèle amie. Il était plaisant à regarder, malgré la maigreur dont il était constitué, il avait en effet une musculature différente de bien d'autres hommes et pourtant cela le rendait séduisant. Elle remarqua la même chevelure auburn que leur père, néanmoins la sienne était bouclée. Grace avait toujours aimé chez les hommes leurs belles chevelures bouclées, elle était au moins satisfaite que le vicomte ait une chose dont Grace avait toujours désiré. Les yeux du vicomte n'étaient pourtant pas allumés d'un certain désir, contrairement à ceux de Grace qui avait relevé son visage fin, afin de regarder son époux.
« Etait-ce un mariage de convenance ? », dit-elle soudainement, à l'adresse de sa meilleure amie.
Grace roula des yeux en l'entendant quant à Arthur, son rire alerta les autres nobles de l'arrivée de la jeune femme, faisant les gros titres depuis son retour.
« Dora ! s'exclamèrent en chœur sa sœur cadette, et son amie elle-même, qui était outrée.
— Qu'insinuez-vous par là ?, demanda Arthur en resserrant sa femme contre lui.
— Où est donc l'amour que vous lui portez ? Le cachez-vous ? En avez-vous donc pour elle ?
— Je m'excuse, ma sœur peut parfois être brusque. », commença Faith avant que Pandora n'arque un sourcil en la regardant.
Sa sœur cadette haussa des épaules, exaspérée par sa sœur ainée et ses propos insolites.
Arthur Hamilton cligna plusieurs fois des yeux, son audace le laissait perplexe. Il ne savait quoi répondre, il pensait que même s'il lui donnait la réponse qu'elle attendait de lui, il aurait tort ou elle lui en porterait préjudice. Lui qui avait toujours fait attention à la bienséance à cause d'un père trop porté sur l'alcool, engendrant une enfance humiliante à son garçon à cause de sa grossièreté. Arthur s'était toujours abstenu de montrer ses émotions en public, quant à l'amour, il pensait que cela resterait dans le domaine du privé même si parfois une forte envie de prendre dans ses bras sa femme le soulevait. Néanmoins, il avait toujours eu peur de se montrer grossier et qu'elle en soit touchée comme il avait pu l'être par le passé avec son père.
« Pandora ! Que...
— Chérie, la coupa-t-il en posant ses yeux sur ceux de sa femme.
— Bien que vous ne puissiez voir l'amour que je lui porte, je vous assure, Lady Maynfield que mon amour pour votre amie est sans limite.
— Je l'espère fortement, auquel cas je me sentirais obligée de briser votre couple. Grace mérite un homme qui l'aime, j'espère que vous l'aurez déjà compris. »
Le regard de Pandora se posa sur Arthur qui esquissa un sourire moqueur. Soudainement, elle se figea sur place en se remémorant ses dernières paroles.
« Lady Maynfield », savait-il qui elle était ?
« Je pense que votre époux vous cherche, l'informa le vicomte à voix basse.
— Ne me dites pas que vous êtes...
— Je suis l'un de ses amis le plus proche, oui... », reprit Arthur, qui ressentait le besoin étrange de retenir sa femme dans ses bras, tandis qu'elle avait tenté de s'y dégager.
Pandora baissa son regard sur son amie puis sur sa sœur. Faith avait placé sa main gantée devant sa bouche, s'empêchant de rire en voyant la réaction de sa sœur ainée. Que le jeu commence ! S'était-elle dit.
« Sors-moi de là, souffla Pandora entre ses dents à l'adresse de son amie.
— Il est temps que tu prennes de nouvelles initiatives Dora, je suis mariée et tu seras étonnée de savoir qu'Annabelle l'est aussi. », finit-elle par lui annoncer, en se détachant doucement de son mari.
Grace Hamilton avait été étonnée par la réaction de Pandora en voyant Arthur. Mais il était vrai que parfois, elle se demandait si son mari ne s'était marié avec elle que par obligation. Et lorsque sa meilleure amie lui en avait fait la remarque à cet instant précis, l'anxiété la gagna. Pourtant, elle devait faire bonne figure afin d'annoncer la bonne nouvelle à toute la société. Sa mère avait préparé cet événement justement pour elle, Grace se devait d'honorer les efforts de sa mère.
« Vas-tu donc m'abandonner entre les mains de cet arrogant personnage ?, s'exclama Pandora, en fronçant des sourcils.
Grace la salua d'un geste de la main avant de se précipiter vers une vieille femme venant tout juste d'arriver, Pandora reconnut sa tante au loin et ne s'étonna pas de la voir aussi heureuse. La jeune femme avait toujours été proche de sa famille, contrairement à elle.
« Arrogant ? Vous avez une bien mauvaise opinion de ce cher duc. Pourquoi fuir votre époux ? intervint Arthur en la regardant toujours.
— Qui n'en aurait pas une mauvaise ? Il est le débauché le plus célèbre d'Angleterre, n'est-il pas normal que je veuille le fuir ? Surtout que je ne partage en aucun cas les sentiments que vous pourriez éprouver à l'égard de Grace envers cet homme. »
Il en rit un peu.
« Je doute que le duc fasse de vous son épouse. Vous avez l'air d'être éprise de liberté et à mon avis, il vous dégoute, n'est-ce pas ?
— Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il me dégoute. Il ne m'attire tout simplement pas. »
« Mensonge, mensonge » Avait-il voulu répondre mais il resta silencieux en entendant sa réponse.
Arthur Hamilton chercha des yeux sa femme dans la pièce mais ne la vit pas à l'intérieur, il commença alors par s'inquiéter puis repensa à la réaction qu'elle avait eue lorsque Pandora avait lancé ce fameux sujet, celui précisément qu'il avait toujours pris soin d'éviter auprès de sa femme.
« Si vous voulez bien m'excuser. »
Le vicomte les quitta prestement, s'empressant d'aller retrouver sa femme.
« Pourquoi ne peux-tu cesser de jouer la comédie ?, lança Faith qui afficha une mine boudeuse. »
Pandora lui répondit d'un sourire avant de finalement l'informer :
« Tu aurais dû voir Grace lorsqu'elle est venue à la maison, elle était complètement bouleversée.
— Pourquoi donc ?
— Elle pensait que le vicomte avait une maitresse. Cependant, il n'en aurait jamais eu l'audace. Il l'aime beaucoup trop pour penser à la tromper avec une autre.
— Alors... »
Sa sœur cadette fronça des sourcils, ne comprenant visiblement pas de quoi il retournait.
« Grace m'a demandée de réagir de cette manière lorsque je verrais son époux afin de justement savoir quelle réaction il aurait lorsque j'en viendrais au vif du sujet, mais j'ai su qu'il n'en était rien.
— Comment ça ? Pourrais-tu être plus claire Dora, je ne comprends pas.
— N'as-tu donc pas vu la main qu'il a glissée sur sa hanche ? Ou bien lorsqu'il l'a serrée dans ses bras, tout en mettant une distance appropriée pour que la société n'en soit pas outrée ? Le fait qu'il ait toujours besoin d'être aux côtés de sa femme, sans qu'il n'y fasse attention...
—Viens-en donc au fait ! », s'impatienta sa sœur, qui avait préféré rester muette durant tout le long de la conversation entre le vicomte et sa sœur. Elle avait ressenti une sorte de tension dont elle n'avait voulu alimenté par sa présence, alors elle s'était doucement effacée, restant spectatrice de leurs propos.
« Cet homme est fou amoureux de Grace, mais il n'a jamais eu l'habitude de montrer son amour pour les personnes en public. On a dû lui apprendre, dans son éducation, à respecter le sens des convenances et à rester prudent, n'attisant ainsi les commérages de la société. Quant à Grace, elle est une femme angoissée qui a toujours eu besoin d'une attention particulière. Notamment lorsqu'on parle de l'amour. Si Arthur est incapable de lui montrer son amour, elle finira par se lasser d'attendre de lui qu'il le fasse finalement et se trouvera d'autres divertissements. »
Faith écarquilla ses yeux. Elle était abasourdie par l'analyse qu'avait donnée sa sœur en si peu de temps. D'où lui venait cette habitude de cerner les personnes ? La dernière fois, elle lui avait avoué que Clarissa était une jeune femme d'un tempérament farouche, qui se désespérait pourtant de chercher son prince charmant. La société avait fait d'elle, un oiseau en cage, elle essayait de changer de caractère mais en vain. Nul ne le pouvait, sauf en s'assagissant, mais elle n'était encore qu'une enfant, et elle avait encore un imaginaire débordant.
« Mesdames ! », s'écria une voix qui leur parut familière.
Clarissa, vêtue d'une robe écarlate, au décolleté tapageur se jeta dans les bras de sa meilleure amie, heureuse de la voir. Elle avait de belles boucles brunes qui encadraient son visage et le chignon dont on l'avait coiffé amincissait son visage. Un drôle de chapeau en plume d'oie barrait la vue de Pandora, et, en levant son regard, elle s'aperçut que la tante de celle-ci en était la détentrice.
« Lady Brighton, Clarissa, répondit Pandora avant que Faith prenne les mains de son amie.
— Je suis tellement contente que vous soyez ici.
— Nous sommes aussi heureuses que vous ma chère, il est dit que la duchesse ait une chose importante à nous dire, que pensez-vous que ce soit ? »
Pandora avait sa petite idée, mais décida de rester muette. La nouvelle s'ébruitera assez vite si jamais elle leur annonçait ce qu'il en était et, Grace voulait que personne ne l'apprenne avant qu'elle ne le leur informe la bonne nouvelle.
« Je n'en ai aucune idée. », mentit-elle.
La tante de Clarissa plissa ses yeux et remarqua au loin une silhouette qu'elle reconnaissait entre mille.
« N'est-ce pas le duc de Wayland au loin ? »
Pandora se raidit instantanément. Elle ne daigna pas regarder dans la même direction qu'elle et posa son regard autre part.
« Oui, c'est bien lui, affirma sa sœur cadette qui retint un sourire.
— Clarissa, ne voyez-vous donc pas qu'il vous regarde ?
— Ah bon ?
— Et bien, saluez-le ! »
Etant dos à lui, Pandora pensait qu'il ne la reconnaitrait pas et elle ne désirait aucunement qu'il le fasse. En balayant du regard la pièce, son regard s'arrêta sur un homme qu'elle n'aurait jamais pensé revoir après tant d'années. Il ne cessait de la regarder, ses pupilles bleues ne se détachaient d'elle, et elle-même n'arrivait à se détacher de son regard, dont l'intensité la rendit sourde aux bruits qui l'entouraient. Pandora le suivit des yeux tandis qu'il s'apprêtait à sortir de la pièce, se dirigeant sur la terrasse. En un geste de la main, il l'invita à le rejoindre. La jeune femme prit un temps mais lorsque l'arrivée du duc se fit ressentir, elle s'éclipsa aussitôt ne désirant l'affronter.
Le duc de Wayland s'était retrouvé ici seulement parce qu'il avait l'intention d'honorer l'invitation de son vieil ami. Il n'aimait guère se retrouver autour d'hypocrites mais il semblerait que son après-midi allait être exquise. Trevor avait eu l'heureuse surprise de s'apercevoir que sa maitresse et la femme qu'il aurait voulu épouser, avant l'arrivée de sa dite épouse, étaient réunies à cet événement. Pourquoi ne pas jongler entre ses deux pouliches ? Peut-être qu'Annabelle finirait par revenir le voir depuis leur dispute, et qu'il arrêterait de penser à son épouse. Mais si jamais sa maitresse n'acceptait le fait qu'il ne puisse accepter ses sentiments, il avait la belle Clarissa. Un petit bout de femme qu'il rêverait de dévorer. Elle était à lui, et elle en était consciente, mais cela était encore plus amusant si elle se laissait aller dans ses bras, poussée par son propre désir pour lui. Il suffisait que ses yeux bleus la dévorent du regard pour qu'elle s'empourpre et quitte la pièce avant que ses pensées n'aillent trop loin.
« Mesdames, déclara-t-il d'une voix, fort séduisante.
— Monseigneur, êtes-vous venus accompagner de votre épouse ? La société se tarde de la rencontrer. », demanda Jeanne Brighton en se cachant derrière son affreux éventail, qui déçut le duc pour son manque de goût.
Il n'était pas aussi original que le chapeau dont elle s'était fagotée, mais il se plaisait plus à le regarder que son chapeau. Il y avait la tête d'une oie empaillée au milieu du chapeau et des plumes formaient une couronne autour de la tête celle-ci. Bien qu'il ait toujours admiré les tenues extravagantes de cette chère Jeanne Brighton, parfois il en venait à en être frustré. Il était encore soulagé que Clarissa, la chère et belle nièce de la veuve, à la robe provocatrice, ne se mette à la recherche d'une telle excentricité. Bien qu'elle puisse l'être avec certains accessoires, comme certains éventails ou chapeaux qu'elle en était venue à se vêtir les fois où il l'avait rencontrée. Mais là, elle portait seulement un collier assez simpliste où un rubis pendait et se nichait au creux de ses seins, néanmoins elle équilibrait assez bien le tout en mettant de belles boucles d'oreilles assez petites, pas aussi voyantes que celle de sa belle-sœur.
Faith avait osé mettre ses toutes nouvelles paires, Pandora les lui avait achetées en Italie avant son retour à Londres. De grosses perles blanches pendaient à ses oreilles allant avec sa robe de couleur crème dont le corsage serrait une poitrine proportionnée à son corps. Il était carré et la forme de la jupe était plus évasée que celles d'autres femmes, qui préféraient celles où un tas de jupons y étaient rajoutés afin de rendre le bas de leurs robes énormes. La couronne de tresses lui allait à la perfection, contrairement aux chignons auxquels elle avait pris gout.
« Je viens justement ici pour les en informer. »
Brusquement, il surprit une jeune femme s'éloigner de leur groupe. Trevor reconnut Pandora sans aucune difficulté. Avec sa robe bleu royal aux fils dorés, ses belles boucles sombres retombant en cascade sur l'une de ses épaules et ses belles lèvres pulpeuses, il n'y avait qu'elle qui pouvait porter une robe aussi bien que Pandora Fortune. Soudainement, elle se tourna avant de franchir la porte du balcon, leurs regards se croisèrent mais il semblerait qu'elle préférait le fuir que de l'affronter. Il n'avait pas pris en compte la conversation qui s'était ensuivie après sa réponse, Trevor essayait de paraître insensible aux charmes de la belle jeune femme, cependant en la voyant rejoindre le balcon, tout ce qu'il avait voulu faire c'était de la rejoindre afin d'avoir une conversation avec elle.
« M'avez-vous entendue ?, répéta Clarissa à l'adresse du duc.
— Veuillez m'excuser, j'ai besoin de prendre l'air. », dit-il soudainement en les quittant.
La jeune fille le regarda s'en aller avec un certain mécontentement. Où était passé tout son intérêt pour elle ? Clarissa le vit se frayer un chemin entre certaines personnes, puis il avait saisi rapidement une coupe de vin avant d'atterrir devant les portes de la terrasse. Elle ne savait ce qu'il attendait ou ce qu'il regardait, mais il semblerait que le duc soit intéressé par le couple qui s'était dressé sur la terrasse et converser. Avec les rideaux tirés et légèrement transparents, tout ce que ce qu'elle pouvait entrevoir à travers, ce fut le dos d'une femme et le profil d'un homme.
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