Chapitre 25 - Besoin de temps
( pas encore corrigé)
Lundi 22 septembre 2012
19h30
PDV Melvin
Soan est parti. Je suis toujours sur le trottoir devant chez moi, sonné. Tout s'est passé, tellement vite, j'ai rien compris. Pourquoi s'est-il mis dans un état pareil? Pourquoi s'est-il enfuit? Franchement, il m'aurait dit " je suis pas prêt" ou " stop", j'aurais arrêté. S'il en avais pas envie, j'aurais jamais tenté d'aller plus loin. Je comprends pas ce qui s'est passé. Je comprends pas ses larmes...s'il pouvait pas ok, aucun souci mais pourquoi partir et surtout pourquoi pleurer...je suis perdu. Même si je sais qu'il a un côté fragile, il est pas non plus a fleur de peau, je pensais pas que la sexualité lui fasse autant peur qu'il en vienne à pleurer. Commençant a avoir froid, je décide de rentrer a l'intérieur ou j'ai laissé mon portable. Je monte a la chambre, le récupérer et redescend en bas.
Ce soir je fais le repas vu que mon père s'est chargé de la sortie de Filou. Je fais rien de très compliqué, une soupe en poudre que je dilue dans de l'eau, et un cordon bleu, pour un repas plus consistant. La casserole sur le feu, je laisse la soupe se préparer tout en tentant de joindre mon chéri. Entendant les sonneries a l'autre bout, je patiente tout en m'interrogeant. Peut-être qu'il s'est senti nul de pas pouvoir aller plus loin et qu'il a cru qu'il me décevait? Peut-être qu'il s'est dit que si on couchait pas, je finirais par vouloir changer de mec? Mais non, c'est pas plausible, il me connait un minimum, il sait bien que je ne suis pas ce genre de gars, que j'aurais pu attendre tout le temps qu'il voulait. Il répond pas, je finis par me retrouver sur le répondeur. Je laisse un message. Un autre. Encore un autre et encore, et encore. Je m'excuse une énième fois, et sature sa boite vocale. Dépité, je tente alors les sms.
" Hey mon roi lion, je voulais pas te brusquer, je suis terriblement désolé. C'est pas grave si t'étais pas prêt pour ça,j'attendrais...y'a aucun malaise. S'il te plait, fais moi un signe.
Même pas cinq minutes après je recommence:
" Soan, excuse-moi, j'ai vraiment cru que t'en avait envie, ton corps réagissait...je me suis laissé emporté mais ça n'arrivera plus, je te promets. Je te laisserais le temps. Répond-moi.
Au bout d'une vingtaine de texto qui disent a peu près tous la même chose, je vois que rien n'y fait, il veut pas me répondre. De la cuisine, j'entends la porte s'ouvrir, je sais que c'est surement mon père mais pendant l'espace d'un instant, je prie pour que ce soit mon chéri. Hélas un aboiement, détruit tous mes espoirs. J'entends les pas du chien se répercuter sur le sol alors qu'il traverse le salon, pour pénetrer par la suite ou je me trouve et se jeter sur sa gamelle. Peu après c'est mon paternel qui rentre et en me voyant il fait une tête bizarre avant de dire.
- Eh fils qu'est-ce qui se passe? Je m'attendais pas à te retrouver en pleurs en revenant...
Je n'y avait même pas fait attention mais maintenant qu'il le dit, je les sens. Les larmes qui embuent mes yeux. Celles qui ont laissées des traces humides sur mes joues.
- Mmm t'en fais pas, c'est rien, je me suis même pas aperçu que je pleurais...
- Dis-moi ce qui t'arrives, tu t'es disputé avec Soan?
- Même pas...On été super bien...puis je sais pas, j'ai du mal interpreter ses réactions, puisqu'alors que je croyais qu'on était sur la même longueur d'onde, il est parti. D'un coup comme ça, a la vitesse de l'éclair, il est sorti de ma chambre et il s'en est allé, j'ai même pas pu le rattraper.
- Bon, vous faisiez quoi avant qu'il ne s'en aille? Je veux bien essayer de te rassurer, de te conseiller mais il faut que je comprenne les circonstances
- On...on faisait...on allait...
- C'est bon je vois, ne te met pas plus mal a l'aise, si tu as si mal a poser les mots sur ce que vous faisiez, ça ne peut-être que ce à quoi je pense. Très bien, ne t'angoisse pas, peut-être qu'il trouvait que votre relation allait un peu vite a son gout et qu'il a préféré s'en aller pour ralentir les choses entre vous. C'est vrai, ça fait peu de temps que vous êtes ensemble, peut-être qu'il voulait attendre que vous vous connaissiez encore mieux que maintenant ou peut-être s'est-il senti mal a l'aise vis-a vis d'Andréas.
- Ouais ok mais il aurait pu me le dire, j'aurais compris. Puis il est parti les yeux mouillés, il avait l'air tellement mal, je me suis excusé mais rien n'y a fait. Depuis j'essai de le joindre mais rien, il veut plus me répondre. C'est vrai que ça va vite entre nous, mais s'il m'avait dit je veux ralentir, j'aurais accepté. Hors, il avait vraiment l'air réceptif...Je comprends rien....J'ai peur d'avoir tout foutu en l'air, mais je veux pas le perdre, je tiens tellement à lui. Je m'en veux...
- Melvin, ne t'en fais pas, je suis certain que tu l'a pas perdu, il te faut lui laisser du temps, je suis sur que bientôt vous pourrez avoir l'occasion de vous expliquer. Tu sais je crois que sous son apparence gros dur, il cache une grande sensibilité, et s'il a réagi si excessivement, c'est qu'il y a une raison et ça ne vient pas forcément de toi. Peut-être qu'il a un mauvais souvenir avec un garçon, pas forcément intime mais peut-être autre chose qui le bloque, qui expliquerait sa réaction. Vous finirez par vous expliquer. Il bosse au salon, il ne pourra pas te fuir indéfiniment. Allez mon poussin fais-moi un sourire. dit-il tenant mon visage entre ses grandes mains
- J'ai 16 ans papa...
- Merci je suis au courant, j'ai pas encore perdu la boule.
- Ahah, très drôle.
- Je profite juste de pouvoir faire mon papa-poule encore un peu. Tu as eu besoin de beaucoup d'affection pour traverser la perte d'Andy, ce qui a fait que contrairement aux autres garçons de ton âge, tu ne t'es pas éloigné de moi. Mais je sais que dorénavant que tu vas bien mieux et que tu es un homme et non plus un enfant, les étreintes avec papa vont naturellement être moins nombreuses, ce qui est tout a fait normal pour ton épanouissement. Alors je vais te laisser prendre tes distances parce que forcément ça viendra mais, les petits surnoms, ça je les garderais. Tu n'y échappera pas. Allez, la soupe est presque bouillante, tu met la table, et je cuis les cordons bleus.
- Ok, je te laisse les surnoms mais tu sais, je pense que suis encore jeune et que des chagrins d'amour je vais surement en traverser, alors même si je suis plus distant parce-que c'est l'évolution qui veut ça, y'aura bien des moments ou j'aurais encore besoin de tes câlins. Tu me remonte le moral mieux que personne, encore la t'as réussi a me faire sourire.
- Quand on est parents, et qu'on connait son enfant, les mots pour l'appaiser viennent tous seul. Tu comprendra si un jour tu as un fils a ton tour.
- Mmm, je sais pas, c'est beaucoup plus compliqué pour moi d'avoir des enfants.
- Pour moi aussi, ça a été long et compliqué, même inattendu mais tu es bel et bien là, et si dans quelques années, tu a envie d'être père a ton tour, je t'épaulerais avec grand plaisir. J'ai bien envie de devenir un papy-poule un jour, peu importe les difficultés que tu auras, avec celui qui partagera ta vie pour avoir un ou plusieurs petit bout, je serais la pour toi.
- J'en doute pas une seconde mais pour le moment, je suis qu'un ado, donc on va se calmer et redescendre un peu sur terre. Et puis moi je suis possessif, je compte bien garder mon papa-poule pour moi tout seul encore quelques années avant que peut-être son affection se reporte sur ses petits enfants.
- On partage pas son papa...t'es trop mignon dit-il m'ébourriffant les cheveux
- Arrête je déteste quand tu fais ça. En plus je peux pas me venger t'as pas de cheveux.
- C'est bien pour ça que je le fais. Allez, remettons-nous a nos occupations.
- Bonne idée, faut que je m'occupe sinon je pense trop.
***
La table mise et les cordons bleus cuit, nous nous installons et dégustons tranquillement le repas. Mon père fait des blagues pour que je retrouve le sourire et parfois elles sont tellement nulles que ça marche. J'ai toujours pas de nouvelles de Soan et même si j'essaye de me dire comme mon père que j'arriverais à le revoir et a en parler, je suis quand même inquiet. Très inquiet
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A quelques patés de maison de là.
PDV Soan
Dès que je suis rentré dans mon appartement, je me suis réfugié dans ma chambre, saluant a peine mon frère et ma soeur. Je leur ai vaguement dit que j'avais besoin d'être tranquille et je me suis isolé. J'avais besoin de me retrouver seul. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mon téléphone étant posé sur ma table de nuit, loin de moi. Je l'ai mis en silencieux quand j'ai repris ma voiture pour m'éloigner de Melvin. Je savais qu'il aurait essayé de me joindre et il n'a pas arrêté. A de nombreuses reprise, l'écran lumineux de mon téléphone a éclairer la pièce plongé dans la pénombre, mes volets étant fermé. Je l'ai regardé s'allumer, créant un halo de lumière autour de lui, mais je n'ai jamais décroché, j'avais trop honte. Honte de m'être enfui dans un moment comme celui-la. Quand on s'embrassait, j'ai très vite senti cette chaleur naissante dans mon bas-ventre et j'ai tenté de briser cette situation en l'attaquant avec des chatouilles, mais ça n'a pas eu l'effet escompté. Les baisers ont continué et je les adorait, j'avais pas envie d'arrêter mais quand il a passé sa main sous mon t-shirt, j'ai pris peur. Peur qu'il découvre cette cicatrice et l'histoire qui se cache derrière, l'histoire de ma vie. Alors que seul dans le noir je gamberge, la porte de ma chambre s'ouvre:
- Soso, tu viens, on a préparé a manger avec Matt, me dit ma petite soeur
- C'est gentil ma Lily, mais je n'ai pas trop faim. J'ai besoin d'être seul.
- Ça va?
- Oui ma puce, je suis juste fatigué, et je me sens un peu patraque mais ne t'inquiète pas, je vais bien.
- D'accord.
La porte se referme et je me retrouve à nouveau seul avec moi-même. Enfin pas vraiment, il est toujours là avec moi, en permanence. Je ne le connais pas mais je pense très souvent à lui. Ce donneur inconnu qui en perdant la vie à sauvé la mienne. J'arrive a vivre normalement sans penser constament au fait que je vis avec le coeur d'un autre mais par moment, j'y pense. Mis a part, Lilou, Matthéo et des médecins, personne ne connaît ce détail important de ma vie. Je ne veux pas être traité différemment d'un autre, qu'on ait pitié de moi. Pendant 17 ans, j'étais surprotégé et je pouvais rien faire comme tous le monde, puis j'ai été transplanté et tout a radicalement changé. J'étais plus le pauvre gosse malade, qu'inconsciemment les gens appréicait justement parce qu'il était mal a point. J'étais juste moi. Je ne veux pas qu'on m'aime parce-que j'ai été malade ou parce-que mon histoire est touchante, je veux qu'on m'aime juste moi Soan. Je veux qu'on m'aime parce-que je suis gentil, drôle, généreux, sensible, mais pas parce que mon histoire est touchante. Je veux me sentir aimé pour moi, par pour mon histoire.
Au yeux de Melvin, de son père et de tous les gens que je connais autre qui ne savent rien de mon histoire, je me sens apprécié, pour moi. J'ai peur de perdre ça. Je vais forcément devoir donné une explication à mon copain, et j'ai peur que ça change tout entre nous. Je ne sais pas s'il est amoureux, on a pas abordé le sujet, avec ce qu'il a vécu, je ne veux pas le brusquer. En fait, j'ai peur que s'il n'est pas encore amoureux, ces sentiments s'accentuent à cause de mon histoire et non parce-qu'il tombe sous mon charme. Je veux qu'il tombe amoureux de moi naturellement, pas parce-que je l'ai ému. Je veux qu'il tombe amoureux, comme tout homme tombe amoureux, a cause d'un regard, d'un sourire, d'une alchimie.
Ma porte s'ouvre à nouveau et la lumière enclenché par l'interrupteur m'aveugle. Ce n'est pas Lilou mais Matthéo, un plateau repas en main.
- J'ai dit a ta soeur que je n'avais pas faim.
- Je sais mais si tu crois que j'ai pas fait attention a tes yeux rougis tout à l'heure quand t'es rentré, tu te met le doigt dans l'oeil.
- J'ai besoin d'être seul.
- C'est Melvin?
- J'ai pas envie d'en parler...
- Donc c'est lui?
- Matt, s'il te plait, laisse-moi.
- Non, je te signale qu'on partage la même chambre, alors je ne peux faire autrement. Allez dis-moi je peux peut-être t'aider. J'y connais pas grand-chose en amour, mais ça me ferait plaisir de servir quelque chose dans cette famille. Tu prends toujours tout sur toi, tu devrais aussi te laisser aller toi aussi.
- C'est comique venant de toi qui ne veut jamais te confier.
- Si je te promet qu'un de ces quatre, je ferais l'effort de me confier, tu m'explique?
- Oui
- Alors c'est promis.
- Très bien.Je suis amoureux de Melvin, seulement, je flippe a l'idée de lui parler de mon passé, de mon opération. J'ai peur que de son côté il tombe définitivement amoureux a cause de ça et non à cause de moi tout simplement. Tu comprends? C'est un peu comme une personne qui reste avec une autre, juste parce qu'elle est malade et non parce qu'elle l'aime.
-Il est venu vers toi parce-que tu lui a plu, les sentiments sont déja la, je pense que ça changera rien puisqu'il a déja craqué. Il va être touché, c'est inévitable mais il ne va pas tomber amoureux juste parce qu'il est touché. S'il tombe amoureux c'est pour toi. Tu te pose trop de question, si j'avais la chance d'avoir quelqu'un qui s'intéresse à moi, je foncerais, sans hésiter. Lilou et moi, tu crois qu'on t'aime parce-que tu a été malade?
- C'est pas pareil, vous êtes ma famille.
- On t'aime parce que tu es notre frère mais on aurait tout aussi bien pu te détester alors qu'on est de la même famille, ça veut rien dire. Melvin c'est ton mec et s'il est avec toi, c'est parce qu'il tient à toi et peut-être qu'il t'aimera encore plus après ça, mais ça ne sera jamais que pour ça. Si t'étais un connard qui avait été par le passé malade, pas beaucoup de personne t'aimerait, la maladie touche, mais ne force pas a aimer.
- Tu as surement raison.
- J'ai entièrement raison oui, maintenant mange.
- Merci petit-frère. Les parents seraient très fier de toi.
- Ça m'étonnerait...
- Moi j'en suis certain.
- Si tu le dis, maintenant tu devrais faire signe a ton mec, il s'inquiète dit-il mon portable en main.
- Donne-moi ça, c'est perso. Dis-je levant la loque que je suis pour le récupérer.
- Ça va j'ai juste vu qu'il avait cherché a te joindre de nombreuses fois.
- Je sais.
- Rassure-le.
- Ouais.
Dégustant le sandwich que ma fratrie m'a gentiment préparé, je tape un sms:
" Pardon petit prince de t'avoir planté comme ça, de pas t'avoir répondu, je me sentais pas bien, j'avais besoin d'être seul. J'en ai encore besoin, je te ferais signe pour qu'on se revoit, mais s'il te plait laisse moi, revenir vers toi de mon plein gré.
Ok je te laisserais tout le temps dont tu as besoin, je suis désolé, je voulais pas te brusquer...
J'avais moi aussi envie de toi, tu n'as absolument rien fait de mal, je t'assure, c'est moi. Y'a des choses que je t'ai pas dites sur moi et c'est ce qui m'a empéché d'aller plus loin avec toi. C'est rien de grave mais c'est pas facile a dire c'est pourquoi il me faut du temps.
Je comprends, j'espère juste que ce sera pas trop long, tu me manque et j'aime pas qu'on se quitte comme ça...
Moi non plus, je m'en veux d'être parti si brusquement, tu me manque aussi, je suis certain que quand je t'expliquerais, tu comprendra ma difficulté a me livrer a toi. J'ai besoin de me retrouver seul mais je ferais au plus vite. Bonne nuit.
Bonne nuit a toi aussi, bisou.
Bisou ♥
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