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Chapitre 59

Alors que le groupe se séparait, chacun retournant dans son dortoir respectif et Bella et moi dans les quartiers de Dumbledore, cette dernière pensée se mit à me tracasser. Que s'était-il passé avec les Volturi ? La prédiction d'Alice était-elle erronée ? J'accélérai le pas. Qu'était-il arrivé aujourd'hui ? J'avais l'impression qu'il me manquait des éléments essentiels d'information.

« Alice, » dis-je en faisant irruption dans la résidence du directeur. « Que s'est-il passé aujourd'hui ? Je pensais que les Volturi- »

Alice se précipita hors de sa chambre, rapidement rejointe par Carlisle et Esme. « Ils sont arrivés aujourd'hui, Edward – juste après le petit déjeuner. »

« Mais pourquoi n'en ai-je pas entendu parler avant maintenant ? »

« C'était mon idée, » dit Bella à côté de moi. Je la regardai avec une expression insondable. Elle grimaça. « Tu avais l'air tellement stressé ce matin... tellement tendu. Tu avais besoin de te détendre, Edward. Puis je t'ai entendu faire des plans avec Cedric et les autres... alors j'ai parlé à Alice et Carlisle... »

« Et de mon côté j'ai parlé avec Jasper et Emmett, et je leur ai suggéré de vous emmener loin du château et de vous tenir occupés pendant quelques heures afin que tu puisses te détendre, » dit Carlisle. « Tu as été soumis à beaucoup de stress, Edward, et tu mets plus de poids sur tes épaules que nécessaire... Tu avais besoin d'un moment de détente. »

« Mais comment se fait-il que je n'ai pas entendu parler de ça ? » M'interrogeai-je à voix haute. Sûrement que j'aurais dû entendre quelque chose au sujet de ce plan dans l'esprit d'au moins un des membres de ma famille...

« Eh bien, quand Bella nous a parlé ce matin, tu étais déjà parti – et j'ai seulement dit quoi faire à Jasper et Emmett, mais je ne leur ai pas donné de raison, donc ils n'avaient aucune idée qu'il y avait un motif sous-jacent. »

« Mais toute la journée, les Volturi ont été ici ? Et s'ils nous trouvaient ? Si quelque chose arrivait à Bella ? »

« Je suis restée à l'intérieur toute la journée. Rappelle-toi que mes examens commençaient aujourd'hui... »

J'avais complètement perdu le fil de ce qui se passait autour de moi. Ça avait été une journée vraiment amusante, aussi m'était-il difficile de maintenir quelque niveau de colère que ce soit... Seulement, maintenant j'avais peur.

« Alors que s'est-il passé avec les Volturi ? » Demandai-je.

« Nous avons gardé un œil sur eux, » entendis-je Dumbledore répondre alors qu'il nous rejoignait dans la pièce. « Ils ont passé pas mal de temps autour de Venlaw. Les ouvriers sont plus qu'un peu effrayés par les 'yeux de la forêt.' Sirius dit qu'ils ont l'impression d'être épiés. »

« Sirius circule librement ? Mais s'ils l'attrapent ? »

« Il visite seulement les ouvriers en tant que sympathique chien errant. » Dumbledore sourit. « Qui, soit dit en passant, est venu me rendre visite à mon petit cottage dans les bois... »

« J'aimerais bien le revoir, » soupira Esme. « Je me sens mal pour lui, dormir dans les bois comme ça. »

« Donc ils n'ont encore rien fait ? »

« Non. Je pense qu'ils attendent que les ouvriers s'en aillent afin de pouvoir enquêter. Ils se sont arrêtés près des ruines cet après-midi. Severus les surveillait, mais ils ne sont pas restés longtemps, seulement environ une heure. Leur propre odeur devrait être plus forte que celle de n'importe qui d'autre depuis que nous avons cessé d'utiliser cette entrée après leur dernière visite, » supposa Dumbledore.

« Et dire que j'ai bêtement passé l'après-midi à m'amuser avec Cedric et les gars en volant sur des Sombrals. »

« Ah oui, » sourit Dumbledore, « c'est donc ça que vous faisiez. Je me demandais. Cela a semblé affecter un peu l'un des Volturi... Il n'arrêtait pas de regarder vers le ciel avec l'expression la plus perplexe sur son visage. Je présume que vous êtes montés assez haut ? »

« Oui, » confirmai-je.

« Ça devait être Demetri, » dit Alice en souriant. « J'aurais aimé pouvoir anticiper cette scène. »

« Mais il n'en demeure pas moins que j'aurais dû être là... et les gars auraient dû étudier pour leur examen demain... » S'ils n'obtenaient pas de bons résultats, ce serait ma faute.

« Il n'était pas déraisonnable de passer un dernier moment en compagnie de tes amis, Edward – ou de te détendre et profiter de la vie. » Dumbledore me regarda avec des yeux perçants. « Tu ne sais jamais quand ces amitiés pourraient te sauver. »

Je soupirai. Ses paroles étaient sages, mais je me sentais coupable malgré tout. « Alors, quoi d'autre ai-je manqué aujourd'hui ? »

Bella me regarda en rougissant. « Eh bien, il y avait une rencontre avec les parents des élèves ce matin, mais puisque tes parents sont ici, il ne semblait pas nécessaire pour toi d'y assister, selon Dumbledore... Et puis il y a eu un autre article de Rita Skeeter... »

« Quoi ? Cette sorcière ! »

Mon choix de mots fit glousser Dumbledore. « Ah, oui – quoique je suis sûr que tu pourrais utiliser un terme plus péjoratif pour décrire les gens comme Rita... surtout si on tient compte de l'article d'aujourd'hui, » dit-il en me tendant un exemplaire de La Gazette du Sorcier.

Mes yeux tombèrent immédiatement sur le gros titre : 'HARRY POTTER PERTURBÉ ET DANGEREUX'. Je parcourus rapidement l'article, ou œuvre de fiction, comme il aurait été plus approprié de le qualifier. L'histoire écrite par Rita Skeeter n'était qu'un tissu de mensonges racontant comment Harry était instable et dangereux – probablement en quête d'attention avec ses lamentations à propos de sa cicatrice qui le faisait souffrir. Je fus profondément troublé en voyant qu'elle mentionnait la journée où Harry avait eu sa vision dans la classe de Divination... « Mais comment peut-elle être au courant de ce genre de choses, à moins d'avoir une source sur le campus ? » Demandai-je, ne m'adressant à personne en particulier.

« Eh bien... » Dit Bella, « Hermione a une idée à ce sujet... Tu sais quand nous avons suggéré que Rita puisse être une métamorphe ? Elle pense que peut-être que l'école et le terrain autour sont vraiment sur écoute... Skeeter pourrait se transformer en une créature assez petite pour passer inaperçue, comme un insecte, et écouter les conversations des gens sans qu'ils ne le sachent. »

Cette réalisation me frappa. C'était une idée de génie – se métamorphoser en insecte... « Hermione est-elle certaine de ce qu'elle avance ? »

« Non, c'est juste une idée... Elle se souvient d'un grand coléoptère dans ses cheveux après la deuxième tâche... Elle cherche d'autres éléments de preuve. »

Je secouai la tête. « C'est à peine croyable tout ce que j'ai manqué aujourd'hui... »

Bella passa ses bras autour de ma taille et se colla contre moi. « Edward, tu avais besoin d'une pause aujourd'hui... Tu avais besoin de te détendre avant ce soir. » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour m'embrasser et je la laissai faire avec joie. « Je voulais prendre soin de toi, pour une fois. »

Je la serrai plus étroitement. « Je t'aime, tu sais... »

« Ouais, je sais. »

À un certain moment, les autres nous laissèrent pour que nous puissions profiter d'un instant seul à seul. J'aurais pu rester là toute la nuit, à tenir Bella dans mes bras. Malheureusement, je n'eus même pas dix minutes.

« Bon, Bella – il est temps de se préparer. » Alice tira sur son bras, essayant de la dégager de notre étreinte. Je grognai et Bella gémit son mécontentement. « Allez, Bella, il faut que tu te prépares. Hermione est déjà là. »

Bella soupira en lâchant ma taille. « Tu sais, ce n'est pas une grosse affaire. »

« Bien sûr que si, petite sotte... Tu n'étais pas la fille qui sort avec un Champion de Poudlard au Bal de Noël... »

« On ne s'assoit même pas ensemble – on doit s'asseoir avec nos Maisons respectives... et c'est seulement le dîner... » Protesta-t-elle mollement, ce qui ne l'empêcha pas de suivre Alice dans sa chambre où elle avait installé deux chaises ajustables sur pied, une aire de maquillage remplie d'une multitude de bouteilles, de tubes, de poudres, de pinceaux et d'autres choses que je ne reconnaissais même pas, ainsi qu'un poste pour coiffer les cheveux avec plusieurs accessoires qui auraient pu autant passer pour des instruments de torture. Je m'appuyai contre le cadre de porte et regardai la scène, ne voulant pas laisser Bella tout de suite.

Alice n'était vraiment pas quelqu'un qu'on pouvait ignorer. Elle ordonna aux deux filles de s'asseoir dans les chaises et voltigea autour d'elles, les examinant sous tous les angles. « Rosalie, » dit-elle calmement, et en un instant Rosalie fut là, me bousculant en passant la porte.

« Que veux-tu que je fasse ? » Demanda-t-elle.

« Nous voulons quelque chose de chic mais de désinvolte en même temps ici – rien de trop élaboré – mais les cheveux d'Hermione ont besoin d'être démêlés, et Bella, eh bien tu sais – il suffit de leur donner un peu de... vie, » indiqua Alice avec un mouvement de sa main au-dessus de chaque tête qu'elle mentionnait – comme si chacune était une entité en soi. Rosalie se mit au travail pendant qu'Alice commençait à répandre un liquide quelconque sur leur visage et leur cou avant de les attaquer avec un énorme pinceau de maquillage. C'était fascinant à regarder, comme un accident de voiture.

Rosalie s'affaira d'abord sur Hermione, utilisant une sorte de gel pour masser son cuir chevelu. Ensuite, séparant les mèches en sections à l'aide de pinces, elle prit l'un des instruments de torture, autrement connu sous le nom de fer à lisser les cheveux, et l'appliqua de la racine à la pointe, avant de prendre une autre section. De la vapeur s'échappait des mèches à mesure qu'elle travaillait, et j'en vins à me demander si Hermione aurait encore des cheveux quand elle aurait terminé. Étonnamment, cependant, les frisottis se transformèrent en longues mèches lisses. « Rosalie, tu sais vraiment faire de la magie, » dit Hermione en regardant ses cheveux se métamorphoser. Quand elle eut fini, elle passa à Bella, prenant ses longues mèches lisses et les entortillant autour d'un fer à friser. Je trouvais amusant de les voir lisser les cheveux naturellement bouclés d'Hermione tout en essayant de faire apparaître des boucles dans les cheveux raides de Bella.

Je secouai la tête quand Alice passa à l'étape du maquillage. Bella n'en avait pas besoin, mais Alice insista. Je choisis ce moment-là pour les laisser entre elles... C'était assez de fascination pour une journée. De plus, je savais qu'ensuite elles allaient mettre leurs tenues pour la soirée et que je ne serais pas autorisé à rester dans la pièce pour ça. Alice aimait 'dévoiler' plus que tout.

Je trouvai Carlisle en train de lire un livre très ancien sur les sorciers. Il était écrit à la main sur du parchemin et sa couverture rigide était sculptée à la main et incrustée de pierres précieuses. « Qu'est-ce que tu lis ? »

« J'essaye d'en apprendre davantage sur l'histoire entre les sorciers et les vampires. Ils en savent vraiment beaucoup plus sur nous que nous n'en savons sur eux... Mais je suppose qu'en tant qu'espèce, nous nous sommes toujours sentis un peu supérieurs – pas besoin d'en apprendre davantage sur les sorciers puisqu'ils ne constituent pas une menace, tu sais, » sourit-il avec une ironie désabusée.

« Ils ne sont pas exactement 'inoffensifs,' » répliquai-je en secouant la tête. Combien de fois, cette année, me l'étais-je fait rappeler ?

Carlisle leva les yeux vers moi à cet instant. « Sois prudent ce soir, Edward. »

« Je le serai. »

« Ok, elles sont prêtes, » appela Alice. « Viens ici, Edward... »

Carlisle me sourit alors que nous entrions tous les deux dans le salon.

« Ok, Edward... attends juste ici. » Alice alla me placer contre le mur du fond. « Bon, je vais aller les chercher. » Elle sourit en battant des mains de contentement, sautillant hors de la pièce pour aller chercher Bella et Hermione... Je pouvais les entendre venir dans le couloir. « Voilà, elles arrivent. »

Deux filles émergèrent du corridor, mais je n'en vis qu'une seule. Bella était absolument magnifique. Ses cheveux avaient l'air naturels, mais en même temps ils étaient plus beaux – on aurait dit qu'ils étaient plus abondants, d'une teinte plus riche, et plus ondulés que d'habitude... Les mèches auburn attrapaient la lumière et reflétaient la beauté de sa couleur profonde. Ses splendides yeux bruns insondables étaient encore plus saisissants. Sa rougeur naturelle encore plus parfaite. C'était Bella, mais en plus remarquable, et je préférais ça au maquillage exagéré et à la coiffure sophistiquée qu'elle portait lors du Bal. Elle était vêtue d'une blouse légère dans ma teinte préférée de bleu, avec un décolleté en V et coupée de façon à couler de ses épaules et à glisser souplement le long de son corps, drapant ses jeans bleu nuit qui moulaient ses jambes comme une seconde peau. Je me précipitai à ses côtés et l'attirai dans une étreinte passionnée. « Tu es belle à couper le souffle, » lui dis-je en pressant mes lèvres sur les siennes. Elle était un peu plus grande qu'à l'accoutumée. Je jetai un coup d'œil à ses pieds et vis furtivement le rouge de ses ongles d'orteils sous le denim de son jean alors qu'elle vacillait sur ses talons.

« Des stilettos, Alice ? Vraiment ? » Demandai-je. Je n'étais pas sûr que ce soit la bonne occasion.

« Les stilettos se portent en toute occasion, Edward, » insista Alice.

Je me tournai vers Bella et l'embrassai à nouveau. Mon besoin d'elle semblait insatiable. Elle était délicieuse.

« Ne bousille pas son maquillage, » m'avertit Alice.

Je me désengageai de Bella et l'admirai une fois de plus. Elle était un ange. Comment avais-je pu avoir autant de chance ? Je ne la méritais pas. Elle rougit sous mon regard intense. « Hermione n'est-elle pas ravissante elle aussi ? » Dit-elle, essayant de rediriger l'attention.

Je regardai Hermione. Alice avait fait un superbe travail sur elle aussi. C'était toujours la même jeune fille, seulement plus distincte, plus prononcée. Ses longs cheveux tombaient maintenant droit dans son dos, soyeux et brillants. Elle portait une blouse rouge en coton léger et un jean dans une nuance de bleu plus pâle que celui de Bella. Le rouge lui allait bien. « Tu es très jolie, Hermione, » lui dis-je, mais elle pâlissait auprès de Bella. Je sentis une vague de déception à la pensée que nous n'allions pas pouvoir nous asseoir ensemble au dîner.

Celui-ci était plus élaboré que tous les repas auxquels nous avions pris part au cours de l'année, à l'exception du Bal. Il y avait plusieurs services, et la table d'honneur comprenait quelques invités du Ministère – Ludo Verpey, et M. Cornelius Fudge en remplacement de M. Croupton.

« Mesdames et Messieurs, » annonça Dumbledore une fois que le dernier plat eut été magiquement enlevé, « dans cinq minutes je vais vous demander de vous rendre sur le terrain de Quidditch pour la troisième et dernière tâche du Tournoi des Trois Sorciers. Je demanderais aux champions de bien vouloir suivre M. Verpey vers le stade dès maintenant. »

Je pris une grande respiration en me levant. La table des Poufsouffle se mit à applaudir à tout rompre. C'était destiné à m'encourager, mais je sentis uniquement le poids supplémentaire de leur espoir placé sur moi.

« Ça va bien se passer, » dit Cedric en se levant pour être face à moi. « Vraiment, tu nous as déjà rendus fiers. » Il tendit les bras et serra chacune de mes épaules dans ses mains, regardant attentivement mon visage. J'avais pris sa place en tant que champion de Poudlard, je lui avais menti, m'étais servi de lui pour m'aider tout au long de l'année, et le voilà qui m'encourageait. Il était le meilleur ami que j'avais jamais eu.

« Merci, » répondis-je. Que pouvais-je dire de plus ?

Je rattrapai Harry, Fleur et Krum pour suivre Ludo vers le terrain de Quidditch. Nous demeurâmes tous assez silencieux, mais Krum me fit un petit sourire quand nous nous rejoignîmes.

« Tu te sens bien, Harry ? » Demanda discrètement Ludo à Harry en le prenant en aparté. « Confiant ? »

« Oui, ça va, » répondit Harry, et je pouvais voir dans son esprit qu'il disait la vérité. Il avait passé en revue les différents sortilèges, charmes et maléfices que nous avions appris et il était encouragé en sachant qu'il pouvait se les rappeler tous.

Le terrain de Quidditch était maintenant complètement transformé. Les petites haies qui étaient là un mois plus tôt atteignaient à présent au moins 7 mètres de haut, et même plus à certains endroits. Tout ce que nous pouvions voir devant nous était un grand mur de verdure avec une brèche à l'avant, qui était l'entrée de cet immense labyrinthe.

Cinq minutes après notre arrivée, les invités et les élèves commencèrent à affluer dans les gradins avec des voix exaltées et des piétinements enthousiastes. Je me demandais si c'était comme ça pendant les matchs de Quidditch réguliers. Bien sûr il y avait plus de gens ici aujourd'hui, et les circonstances étaient un peu plus excitantes. Néanmoins je présumai que les deux événements étaient comparables.

Je remarquai que c'était le crépuscule – le ciel était d'un bleu clair et les premières étoiles commençaient tout juste à briller. Je me rappelais avoir dit à Bella que c'était la période de la journée la plus sûre pour nous. Est-ce que cela serait vrai ce soir ? Je cherchai son visage dans les estrades, le trouvant vers la droite dans la deuxième rangée, entre Carlisle et Emmett. Elle me sourit chaleureusement et son sourire me donna un regain de force. Je ne lui avais jamais dit que même sans sa capacité à ajouter de la force à mes tentatives de magie, elle me procurait de la force quotidiennement. J'allais le lui dire ce soir, aussitôt que nous aurions passé à travers la troisième tâche.

Hagrid, Professeur Maugrey, Professeur McGonagall et Professeur Flitwick entrèrent dans le stade, approchant du groupe de champions et de Ludo. Chacun portait une grande étoile rouge lumineuse sur son chapeau, sauf Hagrid qui portait la sienne sur le dos de son gilet de moleskine.

« Nous allons patrouiller l'extérieur du labyrinthe, » dit Professeur McGonagall. « Si vous êtes en difficulté, et que vous souhaitez être secourus, envoyez des étincelles rouges dans le ciel, et l'un de nous ira vous chercher, vous comprenez ? »

Je hochai la tête comme les autres. Je comprenais, oui, mais je n'avais aucune idée de comment envoyer des étincelles rouges en l'air avec ma baguette magique. Je n'avais pas appris ce sortilège. Je supposai que l'avertissement de McGonagall ne m'était pas destiné de toute façon. J'étais là pour protéger Harry.

« Allez-y, alors ! » Lança vivement Ludo aux quatre patrouilleurs.

« Bonne chance, Harry, » entendis-je Hagrid chuchoter alors qu'ils partaient dans des directions différentes. Ludo pointa sa baguette sur sa gorge comme il l'avait fait avant et marmonna, « Sonorus. » Sa voix fut immédiatement amplifiée magiquement, résonnant à travers les gradins.

« Mesdames et Messieurs, la troisième et dernière tâche du Tournoi des Trois Sorciers est sur le point de commencer ! Permettez-moi de vous rappeler le pointage actuel de chaque champion ! À égalité au premier rang, avec quatre-vingt-cinq points chacun – Messieurs Edward Cullen et Harry Potter, tous les deux de l'école Poudlard ! » Le rugissement des acclamations et des applaudissements était tellement fort que j'entendis les animaux de la Forêt Interdite devenir agités et quelques oiseaux prendre leur envol. « Au second rang, avec quatre-vingts points – M. Viktor Krum, de l'Institut Durmstrang ! » D'autres acclamations et applaudissements retentirent, mais pas aussi tapageurs que les premiers. « Et en troisième place – Mlle Fleur Delacour, de l'Académie Beauxbâtons ! » Des applaudissements polis s'ensuivirent.

« Donc... à mon coup de sifflet, Harry et Edward ! » Déclara Ludo. « Trois – deux – un ! » Et il donna un bref coup de sifflet. Harry et moi nous précipitâmes à l'intérieur du labyrinthe, loin du bruit de la foule, loin des regards expectatifs, et loin de la sécurité de ma famille... C'était très silencieux dans le labyrinthe. Je pouvais à peine distinguer la présence des centaines de voix qui tapissaient les estrades, et je me demandai si un peu de magie était à l'œuvre. Il faisait plus sombre, bien que cela ne faisait aucune différence pour moi. Ça en ferait une pour Harry, cependant, et je me demandais comment il allait. Je l'aperçus en train de sortir sa baguette, puis il dit « Lumos, » ce qui eut pour effet d'allumer celle-ci.

Edward... Je n'avais jamais été aussi heureux d'entendre la voix d'Alice dans mes pensées. Après une quinzaine de mètres dans le labyrinthe, tu vas rencontrer un embranchement... Je pouvais le voir dans son esprit, j'allais tourner à droite et Harry allait bifurquer à gauche – puis la vision devint floue. Tu dois suivre Harry... Je ne peux pas vous regarder tous les deux en même temps. Il s'agit d'un labyrinthe. Il y a trop de décisions...

Juste comme elle l'avait prédit, nous arrivâmes à une fourche dans le labyrinthe. « À plus tard, » dit Harry en prenant le passage vers la gauche. Je tournai pour prendre le passage vers la droite et attendis six secondes en regardant Harry s'éloigner. Puis je revins sur mes pas et suivis Harry dans l'obscurité.

Ludo fit retentir son sifflet pour la seconde fois et j'entendis la démarche maladroite de Viktor Krum alors qu'il pénétrait dans le labyrinthe. Il fallait que je fasse vite. Il ne serait pas avantageux que Krum me voie suivre Harry. Heureusement, Harry avait accéléré le pas, et maintenant il joggait légèrement en tenant sa baguette au-dessus de sa tête pour voir aussi loin que possible. Je le suivis sans faire de bruit. Il tourna à droite à la fourche suivante et se hâta encore plus.

Ludo donna un troisième coup de sifflet. Fleur devait donc être en train d'entrer dans le labyrinthe. Suivre Harry devint un tantinet plus difficile alors qu'il commençait à regarder en arrière. Il devait sentir ma présence. Cependant, à chaque fois qu'il se retournait, je réussissais à me faufiler dans une fente à même la haie ou dans un autre passage, évitant de me retrouver dans son champ de vision. Bien sûr, avec la nuit tombante, cela s'avéra de plus en plus facile, et chaque ombre devint ma cachette.

Il atteignit un autre embranchement. Baissant les yeux sur sa baguette, il dit « Pointe au nord, » la tenant à plat dans sa paume. La baguette tourna une fois et pointa vers sa droite, en direction du nord. Il choisit la bifurcation à gauche dans sa tentative de se diriger vers le nord-ouest, vers le centre du labyrinthe. Je pouvais voir que son plan était de tourner à droite à la prochaine occasion.

J'étais étonné par l'absence d'obstacles. Je m'étais attendu à trouver quelque chose à chaque tournant, et pourtant jusqu'à maintenant ce n'était rien de plus qu'un simple dédale de passages. Je continuai de suivre Harry tandis qu'il prenait quelques virages de plus. Soudainement, il y eut un mouvement à ma droite. C'était l'un des Scroutts à pétard, et il se dandinait rapidement en se dirigeant tout droit vers moi. J'essayai de me rappeler ce qu'Emmett avait fait. Il avait déstabilisé la créature en la fixant intensément, et ensuite, à la dernière minute, avait sauté et atterri sur son dos. Toutefois, la bête avait fini par apprendre cette astuce. Au moment où je m'apprêtais à sauter, elle fit une embardée sur le côté et se retourna. Je changeai ma trajectoire pour me lancer dans la direction opposée, seulement maintenant je faisais face à l'autre extrémité du Scroutt à pétard. J'eus tout juste le temps de m'enlever de son chemin en entendant l'explosion familière, et des flammes jaillirent près de moi, léchant ma manche.

Je levai les yeux et vis Harry me regarder. « Les Scroutts à pétard d'Hagrid ! » Sifflai-je. « Ils sont énormes – j'ai réussi à m'esquiver, mais tout juste ! » Je m'empressai d'emprunter le passage suivant comme si je ne faisais que traverser celui où se trouvait Harry et le regardai continuer son chemin.

Désolée, Edward – je n'ai pas vu ça venir avant que tu ne décides d'essayer de le monter. Je t'ai seulement vu le dépasser en courant...

Harry avait créé un écart assez important entre nous, aussi dus-je courir plus vite qu'à une vitesse humaine pour le rattraper. Je tournai un coin en touchant à peine le sol et faillis entrer en collision avec lui. Il s'était arrêté au milieu d'une allée, regardant fixement la sombre silhouette encapuchonnée d'un Détraqueur. Celui-ci glissait vers Harry, la main tendue... Je vis Harry frissonner de froid et je perçus un changement dans la température ambiante, bien que cela ne fît aucune différence sur mon corps. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais appris aucun sortilège pour affronter un Détraqueur. Je fouillai mon esprit – la seule chose dont je pouvais me souvenir était -

« Spero Patronum ! » Cria Harry. Sa baguette émit un grand faisceau de lumière, prenant rapidement la forme d'un cerf magnifique. Il galopa vers le Détraqueur qui tomba en arrière et trébucha sur l'ourlet de ses robes...

« Attends ! » Hurla-t-il. « Tu n'es qu'un épouvantard ! Riddikulus ! » Il y eut un craquement sonore, et la forme encapuchonnée explosa dans une volute de fumée. Je restai derrière Harry alors qu'il poussait un soupir, la silhouette blanche argentée qu'il avait fait apparaître se dissipant lentement. Je sentis la solitude de son esprit, son désir d'avoir de la compagnie durant ce parcours solitaire. Je faillis l'alerter de ma présence à cet instant, mais il prit une grande respiration et recommença à se déplacer rapidement à travers le labyrinthe.

Il prit plusieurs autres virages – à gauche... à droite... puis encore à gauche... Je fus quelque peu pris au piège lorsqu'il tourna dans une allée qui menait à une impasse. Je dus plonger au sol et rouler de côté pour permettre à Harry de revenir sur ses pas. Malheureusement, c'est aussi à ce moment-là que je découvris un autre danger du labyrinthe. Les haies possédaient des tentacules qui se tendirent vers moi, s'enroulant autour de mon corps, me tirant sous le mur de verdure. Aussitôt que Harry fut passé, je me libérai aisément pour le suivre, mais c'était une bonne chose que j'aie fait cette découverte.

Après avoir été obligé de me libérer à nouveau dans l'impasse suivante, je suivis Harry lorsqu'il emprunta un passage vers la droite, où une étrange brume dorée flottait dans l'air. Il s'arrêta une fois de plus, levant sa baguette et la pointant vers le mystérieux brouillard. « Reducto ! » Lança-t-il. Je savais que ça ne fonctionnerait pas. Ce sortilège marchait uniquement sur les objets solides. Comme prévu, le faisceau magique passa à travers la brume en laissant celle-ci intacte. Je vis Harry secouer la tête, se réprimandant mentalement en se demandant quoi faire ensuite. Devrais-je marcher directement à travers ce brouillard ? Que se passera-il si je le fais ? Est-ce que ça vaut la peine de courir ce risque ? Peut-être que je devrais revenir sur mes pas.

Je savais qu'Alice ne serait pas en mesure de voir l'issue avant que Harry ne se décide. Je restai en arrière et attendis, et c'est à cet instant qu'un cri brisa le silence.

« Fleur ? » Hurla Harry, regardant frénétiquement autour de lui. Le cri était venu de plus loin. Harry décida d'avancer.

Edward – ignore tes sens et continue, m'avertit Alice alors que je regardais Harry faire un pas dans la brume. Dès qu'il eut avancé d'un pas, il fit halte. Avait-il était stupéfié ? Je me glissai vers lui, prêt à le saisir s'il le fallait. Je cherchai son esprit, mais je ne voyais vraiment pas quel était le problème. Il semblait capable de bouger, mais il était confus quant à savoir s'il devait ou non le faire. Il débattait entre essayer de faire un pas en avant et abandonner. Je regardai plus attentivement le sol devant lui. Il ne paraissait y avoir aucun danger. Fermant les yeux, il avança d'un pas et tomba au sol. Puis il se leva et se précipita vers l'avant.

Il fallait que je le suive. Dès que je frappai la brume, je me sentis comme si j'avais été tourné à l'envers. Cette sensation me donna la nausée. Ma vision et mon sens de l'équilibre me disaient que mes pieds étaient maintenant coincés au sol tandis que ma tête pendait vers le bas dans le ciel. Je regardai devant moi et vis que Harry était déjà rendu au prochain tournant. Je n'avais pas le temps d'arrêter. Ignorer ce que mon corps me disait allait à l'encontre de tout ce que mes 80 années et plus comme vampire m'avaient appris. Malgré tout, Alice me dit de continuer. Je me sentais malade tandis que je fermais les yeux, faisais un pas et me sentais atterrir solidement sur le terrain. J'ouvris les yeux, soulagé de constater que le monde s'était remis à l'endroit, et je me précipitai à la poursuite de Harry qui avait tourné à droite et était maintenant hors de ma vue.

J'entendis ses pensées contradictoires tandis qu'il courait... Est-ce que Fleur va bien ? A-t-elle fait jaillir ses étincelles rouges dans les airs ? Est-ce que quelqu'un viendra à sa rescousse ? Devrais-je essayer de la trouver ? Et celles-ci : Fleur est-elle désormais hors de la course ? Est-ce que j'ai une chance de gagner ? Une vision de lui en train de soulever la Coupe des Trois Sorciers devant le reste de l'école tandis qu'on le regardait et qu'on l'applaudissait traversa son esprit avant qu'il ne l'écarte rapidement...

Nous étions plus près du centre à présent, mais le labyrinthe se compliquait, surtout pour moi qui essayais de suivre Harry à une distance raisonnable, car nous n'arrêtions pas d'aboutir à des impasses. J'étais en train de devenir expert dans l'art de mater les tentacules sous les haies. Je venais juste de me dépêtrer après l'une de ces impasses lorsque j'entendis Harry crier « Stupefix ! » Je tournai le coin à temps pour voir Harry mordre la poussière et je me penchai tandis que son maléfice de Stupéfixion ricochait sur la carapace du deuxième Scroutt à pétard. Celui-ci avait roussi les cheveux de Harry, mais à part ça, il avait l'air d'aller bien.

C'est alors que l'explosion familière retentit, mais du côté opposé, et le Scroutt fonça en direction de Harry. J'étais en train de sauter pour le tirer hors de la trajectoire de la bête quand il cria « Impedimenta ! » Le maléfice frappa encore la carapace du Scroutt et ricocha. Harry recula de quelques pas et tomba à la renverse. Le Scroutt serait au-dessus de lui dans quelques secondes. Il était juste à ma portée. Je tendis la main au moment où il prononçait à nouveau l'incantation. « IMPEDIMENTA ! »

Cette fois-ci le Scroutt se figea, à seulement quelques centimètres de la forme effondrée de Harry. Il avait réussi à viser le ventre souple du Scroutt avec le sortilège. Je vis ma main presque fermée sur le manteau de Harry. Je m'empressai de la retirer et roulai hors de vue, attendant que la haie me fasse prisonnier une fois de plus, et je regardai Harry se lever. Il prit l'allée à gauche. Je me libérai en vitesse et repris ma filature pendant que le Scroutt regagnait sa mobilité.

Harry tourna encore à gauche et se retrouva dans une impasse, puis il alla à droite et tomba sur une autre impasse. Il fit une pause pour réfléchir, effectuant à nouveau l'enchantement des Quatre-Points, puis commença lentement à faire marche arrière. J'entendis le bruit de pas se rapprochant de notre position. C'était la démarche empotée de Krum. Nous devions approcher du but. Je fus alarmé en entendant ses intentions.

Le trouver... Effectuer le sortilège Doloris... Je dois le trouver...

Je m'arrêtai. Étaient-ce Karkaroff et Krum qui voulaient nuire à Harry depuis le début ? Il déambulait maintenant dans le passage parallèle au nôtre. Aussitôt qu'il trouverait une ouverture, Harry serait pris totalement au dépourvu. Je n'avais pas le choix. À la vitesse de l'éclair, je sautai par-dessus la haie et atterris sans faire de bruit, regardant à la ronde pour localiser la position de Krum. Il était trop tard lorsque j'entendis Alice dire Non Edward dans ma tête, car à cet instant précis j'avais les yeux rivés sur la baguette magique de Viktor Krum. Le regard sur son visage était vide de toute expression, comme s'il était en transe. Je sus alors qu'il devait être sous l'emprise de Karkaroff – obéissant à ses ordres. Pas étonnant que Karkaroff l'ait favorisé et qu'il n'ait pas voulu qu'il côtoie Hermione. Elle aurait découvert le pot aux roses. Il devait être sous le sortilège de l'Imperium.

Si c'était bel et bien le sortilège de l'Imperium, je ne savais absolument pas comment le briser. Peut-être que c'était une simple transe. « Qu'est-ce que tu fais ? » Criai-je à son intention en espérant que ça aurait un certain effet. Il n'en fut rien. Son regard vide se remplit soudain de malice. « Qu'est-ce que tu crois que tu fais ? » Hurlai-je dans un ultime effort tout en me jetant sur son bras.

« Doloris ! » Le mot explosa dans ma tête alors qu'un millier d'aiguillons de douleur parcouraient mon corps. Celui-ci se cambra et se crispa, et je suis certain que je poussai un cri d'agonie, mais je ne l'entendis pas. Je ne percevais plus que ce seul mot... Doloris. Le temps ne signifiait plus rien tandis que la douleur traversait mon corps – et puis, tout aussi soudainement, elle disparut.

« Stupefix, » entendis-je Harry crier, et tout de suite après, le bruit sourd du corps de Viktor frappant le sol. Je restai allongé là, essayant de retrouver mon calme pendant qu'Alice criait des obscénités dans ma tête.

Espèce d'idiot... À quoi pensais-tu ? Et s'il avait utilisé le feu des sorciers ? Je ne peux pas perdre mon frère préféré, tu sais...

« Est-ce que ça va ? » Entendis-je Harry me demander en attrapant brutalement la manche de mon habit.

« Ouais, » répondis-je. « Ouais... Je n'arrive pas à le croire... Il a voulu me surprendre... Je l'ai entendu... Il avait sa baguette braquée sur moi... » J'étais sous le choc. Je ne pouvais pas imaginer comment il avait pu me prendre par surprise. Je me levai, secouant la douleur. Harry et moi regardâmes Krum.

« Je ne peux pas croire ça... Je pensais qu'il était de notre côté, » soupira Harry.

« Moi aussi, » dis-je sans élaborer. Je me demandais combien il en savait réellement, s'il était même conscient de la menace qui pesait sur lui.

« As-tu entendu Fleur crier plus tôt ? » Me demanda-t-il.

« Ouais. » Puis les morceaux se mirent en place dans mon esprit. « Tu ne penses pas que Krum s'en est pris à elle aussi ? »

« Je ne sais pas, » dit lentement Harry.

« Devrions-nous le laisser ici ? » Me demandai-je.

« Non, » répliqua Harry. « Je pense que nous devrions envoyer des étincelles rouges. Quelqu'un viendra le chercher... Sinon il va probablement se faire manger par un Scroutt. »

À mon avis c'était peu probable. Les Scroutts n'avaient montré aucun penchant pour quelque viande que ce soit. Harry leva sa baguette et fit jaillir une pluie d'étincelles rouges dans l'air, très haut au-dessus de Krum, marquant sa position.

Je me demandais comment j'allais faire pour recommencer à le suivre en secret. Ce serait plus difficile maintenant, alors que nous étions ensemble. « Eh bien... Je suppose qu'il vaudrait mieux continuer... » Devais-je lui suggérer de poursuivre l'épreuve ensemble ?

« Quoi ? » Fit Harry. « Oh... ouais... c'est vrai... » Et il s'éloigna dans le passage, ne prononçant pas un mot de plus. Je présumai qu'il n'avait plus que la victoire en tête à présent, comme il se devait. C'était son championnat, sa compétition. Il devait gagner ce tournoi.

Je restai en arrière et, comme je l'avais fait avant, je fis semblant de tourner à droite quand Harry tourna à gauche. Je le regardai continuer à avancer dans le passage, puis je le suivis. Il fit halte, utilisant une fois de plus l'enchantement des Quatre-Points pour s'assurer qu'il se déplaçait dans la bonne direction. Par l'intermédiaire de ses pensées, je pouvais sentir son désir d'atteindre la Coupe le premier, à peine tempéré par le choc des actions de Krum.

L'obscurité de la nuit était tombée, rendant plus facile pour moi de suivre Harry sans qu'il ne le sache, mais plus difficile pour Harry de trouver son chemin. Il manquait maintenant de foncer dans des impasses avant de revenir sur ses pas, ne distinguant plus très bien ce qui se trouvait devant lui. Il prenait de l'assurance parce qu'il était sûr qu'il approchait du but. Il marchait rapidement le long d'un sentier en ligne droite quand je vis la créature qui l'attendait au bout. Je paniquai. Harry ne l'avait pas vue. J'accélérai le pas, mais il s'arrêta subitement et leva sa baguette pour éclairer la créature en question.

Il s'agissait d'un sphinx. Il avait le corps d'un lion surdimensionné, de grosses pattes griffues et une longue queue jaune se terminant par une touffe brune. Sa tête, cependant, était celle d'une femme. Elle tourna ses longs yeux en amande vers Harry alors qu'il approchait. Il leva sa baguette avec hésitation. Elle n'était pas accroupie comme si elle allait bondir. Elle se contentait d'arpenter le passage d'un côté à l'autre, l'empêchant de poursuivre son chemin.

Puis elle parla, d'une voix profonde et rauque. « Tu es tout près de ton but. Le moyen le plus rapide d'y parvenir, c'est de passer devant moi. »

« Dans ce cas... vous voulez bien me laisser passer, s'il vous plaît ? » Demanda Harry.

« Non, » dit-elle en continuant de se déplacer de gauche à droite et de droite à gauche. « À moins que tu saches résoudre mon énigme. Si tu donnes la bonne réponse, je te laisserai passer. Si ta réponse est mauvaise, je t'attaquerai férocement. Enfin, si tu ne dis rien, tu pourras repartir indemne dans la direction opposée. »

Je me raidis, prêt à intervenir. Ceci, au moins, était une lutte pour laquelle j'étais préparé. Je ne savais pas si cette créature mythique en particulier avait la force qui en ferait un adversaire à ma taille, mais j'avais tué des vampires par le passé. J'étais sûr que je pourrais au moins me débrouiller...

« D'accord, » dit Harry. « Puis-je entendre l'énigme ? »

Le sphinx s'assit sur ses pattes de derrière, en plein milieu du chemin, et récita :

« D'abord, pense au premier de ce qu'il faut apprendre
Lorsque l'on ne sait rien à l'âge le plus tendre.
Ensuite, dis-moi donc ce que fait par naissance
Celui qui, au palais, a élu résidence.
Enfin, pour découvrir la dernière donnée
Il suffit de la prendre à la fin de l'année.
Tu connaîtras ainsi la créature immonde
Que tu n'embrasserais pour rien au monde »

Harry la regarda bouche bée. « Pourrais-je l'entendre à nouveau... plus lentement ? » Demanda-t-il timidement.

Elle cligna des yeux, sourit, et répéta le poème.

Pas possible, tu es face à face avec un sphinx ? Beugla la voix d'Emmett dans ma tête. Alice devait commenter le déroulement de l'épreuve dans ses moindres détails...

Hum... 'Ce qu'il faut apprendre à l'âge le plus tendre'... Marcher ?... L'alphabet ?... La première lettre de l'alphabet ?... La réponse est A ! Hermione était en train de résoudre l'énigme. 'Celui qui a élu résidence au palais'... Le roi ? Le roi règne ?... La fin de l'année... Oh, les dernières lettres du mot année... Oh mon Dieu, il s'agit du mot araignée, bien sûr... Dis-lui que l'énigme est le mot araignée...

Mais alors que j'ouvrais la bouche, j'entendis Harry résoudre l'énigme lui-même... « A... règne...ée... Une créature que je n'embrasserais pour rien au monde... Une araignée ! »

Le sphinx lui sourit davantage, se leva, étira ses pattes de devant, et s'écarta pour le laisser passer.

« Merci ! » Dit-il, étonné de sa propre intelligence, et il s'élança en avant.

Je m'apprêtais à le suivre, mais le sphinx me barra la route.

« Tu ne passeras pas, » déclara-t-elle.

« Mais j'ai résolu l'énigme moi aussi. C'est une araignée. »

« Tu ne passeras pas. » Elle me fixa intensément, adoptant une posture défensive. Je m'étais préparé à lutter contre elle quand la vie de Harry était en jeu, mais maintenant il était passé et il fallait que je le rattrape.

Ne le fais pas, Edward... Tu n'as pas le temps.

Je grognai à l'intention du sphinx en lui tournant le dos. Je l'entendis grogner en retour de façon menaçante. « Va-t'en, vampire, » siffla-t-elle.

Il fallait que je trouve un autre chemin. Je m'empressai de revenir sur mes pas dans un autre sentier qui allait dans la même direction que celui emprunté par Harry. Je courais à toute vitesse maintenant. S'il le fallait, je pourrais encore sauter par-dessus la haie. Je tournai à quelques reprises, jusqu'à ce que je puisse l'entendre. Il était de l'autre côté de la haie, courant sans retenue. Je vis une ouverture devant moi. Je m'y précipitai, et aboutis dans l'allée de Harry. Il était à ma gauche, et le long passage menait à la Coupe des Trois Sorciers à ma droite. Mais à ce moment-là, à ma grande surprise, une énorme araignée noire sauta sur le chemin devant moi.

« Edward, à ta gauche ! » Hurla Harry, mais trop tard. Je plongeai sur le côté, ma baguette volant de ma poche.

« Stupefix ! » Entendis-je derrière moi. Le sortilège ne fit que ricocher sur le corps gigantesque. Mais Harry obtint l'attention de l'araignée géante. Elle se retourna et se dirigea vers lui à la place. « Stupefix ! Impedimenta ! Stupefix ! » Harry jeta sortilège après sortilège sur la créature, mais ils s'avérèrent tous inutiles. Elle devait être protégée par quelque chose de magique.

L'araignée souleva Harry en l'air dans ses pattes avant, celui-ci luttant furieusement en lui donnant des coups de pied. J'attrapai ma baguette magique et sautai sur l'énorme bête. Si ma baguette ne m'était d'aucune aide, peut-être que mes mâchoires le seraient. « Stupefix, » essayai-je, visant les yeux de l'animal. Je sentais mon corps se vider de son énergie, et je savais que ma baguette n'avait eu aucun effet sur l'araignée. J'étais à peine capable de m'accrocher en attendant la demi-seconde qu'il fallait pour que je récupère. J'avais assez donné avec la magie. Je me penchai sur l'une de ses pattes et la serrai entre mes dents.

Je ne sais pas si c'est ma morsure, ou Harry lançant un « Expelliarmus » bien senti, mais la bête le relâcha. Je n'avais pas pu mordre complètement à travers la patte. Il devait vraiment y avoir quelque chose de magique protégeant cette créature, mais j'avais quand même réussi à faire une entaille. À ce stade, toutefois, elle se redressa, me jetant en bas de son dos. Je tombai sur le sol et roulai, me préparant à contre-attaquer.

Harry gisait sur le sol, baguette à la main. Je vis son plan et j'agis en même temps que lui. Nous criâmes « Stupefix » simultanément en visant la partie inférieure de l'araignée. Les deux sortilèges combinés firent ce qu'un sortilège tout seul n'avait pas réussi : l'araignée se renversa sur le côté, aplatissant la haie à proximité, et recouvrant le passage avec son enchevêtrement de pattes poilues.

« Harry ! » Criai-je en courant vers lui. « Tu vas bien ? Est-elle tombée sur toi ? »

« Non, » dit-il à bout de souffle. Je pouvais sentir le sang de sa blessure. L'odeur appétissante fit s'accumuler le venin dans ma bouche. Je le ravalai et arrêtai de respirer en examinant Harry. Les sécrétions des pinces de l'araignée s'étaient répandues sur ses vêtements déchirés, et je m'inquiétais qu'elles ne soient allées dans la plaie, ce qui inhiberait la coagulation. J'examinai la plaie de plus près. La blessure semblait propre.

Harry réussit à se relever, mais sa jambe blessée ne pourrait pas supporter son poids. Il s'appuya contre la haie, tentant de reprendre son souffle. « Prends-la, alors, » dit-il. « Vas-y et prends-la. Tu es rendu. »

Je jetai un coup d'œil autour de moi et me rendis compte que je me tenais à quelques mètres de la Coupe des Trois Sorciers. Je me retournai vers Harry. Je réalisai que si c'était Cedric qui était ici plutôt que moi, il aurait gagné – il aurait été proclamé le champion. Mais cette récompense ne m'appartenait pas. Et si Cedric était là, il ferait probablement ce que je m'apprêtais à faire.

« C'est à toi de la prendre. Tu devrais gagner. C'est la deuxième fois que tu me sauves la mise ici. »

« Ce n'est pas comme ça que c'est censé fonctionner, » répondit Harry. « Celui qui atteint la Coupe le premier obtient les points. C'est toi. Je te le dis, je ne vais gagner aucune course sur cette jambe. »

Je commençai à contourner l'araignée pour rejoindre Harry. « Non. »

« Arrête d'être chevaleresque et va simplement la prendre, » répliqua-t-il avec agacement. « Ensuite nous pourrons sortir d'ici. »

Son ton me fit sourire. Je l'avais entendu avant, dans la voix de Bella. Je le regardai essayer de se redresser contre la haie et je cherchai un moyen de l'aider à comprendre.

« Tu m'as informé au sujet des dragons, » soulignai-je.

« J'avais moi aussi eu de l'aide à ce sujet, » dit-il sèchement. « Tu m'as aidé avec l'œuf. Nous sommes quittes. »

« Quelqu'un m'avait aidé avec l'œuf en premier lieu, » fis-je remarquer.

« Nous sommes quand même quittes, » insista Harry, testant sa jambe avec précaution. Elle trembla sous le poids. J'avais diagnostiqué une entorse, probablement causée quand l'arachnide l'avait laissé tomber.

« Tu aurais dû avoir plus de points pour la deuxième tâche, » poursuivis-je. « Tu es resté derrière pour délivrer tous les otages. J'aurais dû faire ça. » J'aurais dû rester derrière pour m'assurer qu'il allait revenir...

« J'ai été le seul assez stupide pour prendre cette chanson au sérieux ! » Rétorqua amèrement Harry. « Va juste prendre la Coupe ! »

« Non. » Il n'était pas le seul à avoir pris la chanson au premier degré. Je me rappelais la peur que j'avais eue quand j'avais atteint la surface une minute après le délai... me demandant si j'avais perdu Bella pour toujours. J'enjambai l'amas de pattes emmêlées et vins me tenir à côté de Harry, libérant la voie pour qu'il aille chercher la Coupe. « Vas-y, » insistai-je.

Il regarda vers la Coupe, les yeux remplis de convoitise. Pendant un moment, il se vit émerger avec la Coupe dans les mains. Il imagina les rugissements de la foule et le visage de Cho, brillant d'admiration. Je pensais qu'il était sur le point de s'élancer, mais alors il tourna les yeux vers moi. « Tous les deux, » dit-il.

« Quoi ? » Il me prenait au dépourvu.

« Nous allons la prendre en même temps. Ça sera quand même une victoire de Poudlard. Nous allons être à égalité. »

Je le dévisageai, ébahi par son caractère. Ce n'était pas quelque chose que beaucoup d'autres auraient fait à sa place – peut-être seulement Cedric. « Tu... tu es sûr ? »

« Ouais, » dit-il. Puis, avec plus d'assurance, « Ouais... Nous nous sommes aidés mutuellement, n'est-ce pas ? Nous nous sommes tous les deux rendus jusqu'ici. Prenons-la simplement ensemble. »

Ça rendrait aussi Cedric et les autres très fiers. Ce serait une victoire partagée que la maison Poufsouffle chérirait pendant des années à venir. Un sourire apparut sur mon visage. « Entendu. Viens ici. »

Je saisis le bras de Harry sous l'épaule et l'aidai à boiter vers la table où trônait la Coupe. Lorsque nous l'atteignîmes, nous tendîmes tous les deux nos mains sur ses poignées étincelantes.

« À trois, ok ? » Dit Harry. « Un – Deux – Trois. »

NON ! Entendis-je crier la voix mentale d'Alice alors que je nous voyais disparaître. Au même instant, je perçus la sensation exaltante de l'air qui se fendait à une vitesse alarmante sur mon passage. Nous volions très haut au-dessus des terres, et bientôt Poudlard ne fut plus qu'un point minuscule...

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