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Chapitre 46

J'avais passé la nuit à considérer les possibilités qui s'offraient à nous, à déterminer la ligne de conduite que nous devions adopter, et à écouter ma famille faire la même chose. Mais plus que tout, j'avais passé la nuit à m'inquiéter au sujet de Bella. Pourquoi étais-je destiné à la rapprocher du danger, non pas qu'elle ait besoin de mon aide ? Pourquoi la providence, ou les dieux, ou le monde entier étaient-ils contre nous ? Ne serions-nous jamais en mesure de simplement profiter de l'existence ?

« ARRÊTEZ ! » Entendis-je Alice s'écrier. « Chaque fois que vous prenez une nouvelle décision, j'ai une nouvelle vision. Pouvons-nous en discuter tous ensemble s'il vous plaît ? »

Nous nous réunîmes dans la bibliothèque. Alice avait l'air blême, comme si elle avait besoin de beaucoup de sommeil.

« Nous sommes désolés, Alice, » débuta Carlisle. « Nous n'avons pas réfléchi. Établissons un plan d'action possible et voyons où cela nous mènera. »

« Tenons-leur tête et battons-nous ! » Lança Emmett, le sourire fendu jusqu'aux oreilles.

« Pas une bonne idée, » répondit Alice, plongée dans sa vision. « Tellement de variables. Certains résultats nous montrent victorieux, d'autres montrent qu'il y a un prix à payer… aucun ne joue en notre faveur quand le mot parviendra aux oreilles des Volturi. »

Emmett s'affala dans son siège, abattu.

« Vont-ils entendre raison ? » Demanda Carlisle. « Peut-on leur parler ? »

Alice secoua la tête presque immédiatement. « S'ils trouvent Bella encore humaine, elle va mourir. »

Mon estomac vide ne fit qu'un tour lorsque j'entrai dans l'esprit d'Alice et que j'y vis Felix drainer Bella de tout son sang et moi-même tomber à genoux à côté de son corps pâle et sans vie, essayant désespérément de la ranimer… Un combat s'ensuivit… La fin de mon existence. « Ce n'est pas une option, » dis-je tranquillement.

« Et si nous laissons Bella à Poudlard ? » Demanda Esme.

« Ils vont simplement attendre, » répliquai-je. Je n'avais pas besoin de voir la vision d'Alice pour le savoir. « Si nous sommes là, ils sauront qu'elle est à proximité… Et son odeur est partout dans cette demeure. »

Jasper hocha vigoureusement la tête. « Et si nous fuyions, ils vont simplement nous traquer. »

« Quelle option avons-nous alors ? » Souffla Esme.

Le silence s'abattit sur la pièce alors que sept vampires se creusaient les méninges pour trouver une solution.

« Nous pourrions laisser Bella à Poudlard et prendre la fuite, » suggéra Rosalie. « De cette façon ils vont nous suivre, et seulement nous. » Je fus surpris par la générosité de sa suggestion. Il y a un an, elle aurait offert de livrer Bella aux Volturi elle-même.

« Et quand ils nous rattraperont, ils vont nous ramener aux Volturi, » répondit Jasper. « Ou alors nous serons forcés de nous battre – et ils vont envoyer un contingent plus important… Seulement la prochaine fois, il n'y aura pas de temps alloué à la discussion, » dit-il sinistrement.

Il avait raison, bien entendu. Tuer les membres de la garde des Volturi n'était pas une option. Rien de bon ne pourrait en ressortir.

Edward, tu dois participer au Tournoi, me fit remarquer Alice.

Je la regardai avec incrédulité, secouant la tête. Pourquoi se tracassait-elle avec ça maintenant ? Bella était plus importante. Notre famille était plus importante. Harry avait la Branchiflore à présent, donc il allait très bien pouvoir se débrouiller.

Elle insista. « Edward, » dit-elle très distinctement, « tu dois participer à l'épreuve demain matin… Tu dois décider de faire ça. »

Il y eut un bref moment de silence… puis le visage de Jasper s'orna lentement d'un sourire. « Elle a raison, Edward. Tu dois faire l'épreuve demain. »

Je commençai à voir des images instantanées d'une vision en train de prendre forme alors que je saisissais le sens des paroles d'Alice et Jasper, et je pris la décision de participer, une option que j'avais immédiatement rejetée quand j'avais découvert au sujet de la visite de la garde des Volturi.

Ma famille était assise dans les gradins à Poudlard tandis que je plongeais dans l'eau… Jane, Felix et Demetri erraient autour de la maison, notant notre odeur, et Demetri utilisait son don… mais il était incapable de voir où nous étions allés. Une autre scène – Jane, Felix et Demetri dans les ruines à la bordure de Peebles, qui pouvaient sentir nos odeurs datant d'une semaine, mais la piste prenait fin subitement.

« Ce n'est pas concluant, » soulignai-je. Cela montrait uniquement leur confusion… Pas le résultat final.

« C'est la seule façon, » murmura Alice.

« Je suis d'accord, » soupira Carlisle. « Nous devons nous rendre à Poudlard et nous tenir en alerte… »

Jasper opina. « Et espérer qu'ils ne découvriront pas le subterfuge… »

Nous nous dirigeâmes sur les lieux de la seconde tâche une heure avant que celle-ci ne débute, utilisant la poudre de cheminette de manière à ne pas créer de piste qu'ils pourraient suivre.

« Ça donnera l'impression que nous nous sommes simplement volatilisés, » commenta Jasper avec un sourire de satisfaction quand nous arrivâmes à Poudlard. « Si nous avions couru parmi les ruines, nous aurions laissé une trace odoriférante fraîche qu'ils pourraient suivre. Je ne suis pas sûr de ce qui se passerait s'ils décidaient de traverser et d'escalader la gorge. »

J'avais hâte de retrouver Bella, de la voir et de savoir qu'elle avait réussi à trouver le livre sur la Branchiflore pour Harry. Je me rendis d'abord dans le Hall principal et dans la Grande Salle, pensant que je la verrais là avec Harry, Ron et Hermione, mais curieusement aucun d'entre eux n'était dans les parages… Je courus à la bibliothèque. Peut-être qu'ils cherchaient encore. Je fronçai les sourcils. C'était un peu tard pour ça. Mais comme je jetais un coup d'œil à la bibliothèque, je ne vis personne… J'étais sur le point de partir lorsque j'entendis la voix mentale de Harry.

« Hagrid, je suis désolé… tellement désolé. »

Je regardai à la ronde encore une fois. Peut-être qu'il n'était pas loin – non, il n'y avait personne dans la bibliothèque. Je me concentrai – je ne pouvais pas du tout entendre les pensées d'Hermione et de Ron… Et seulement un marmonnement périodique de Harry… comme s'il était endormi. Le château me jouait-il des tours ?

Je commençais à me sentir pris de panique. Je pouvais habituellement trouver Hermione, Ron ou Harry n'importe où dans le château ou sur le terrain avoisinant. Et maintenant il y en avait deux que je ne pouvais pas entendre, et le troisième m'était complètement inutile. Où était Bella ? Son odeur était présente, mais vieille de plusieurs heures. Elle n'avait pas été ici depuis hier soir.

Je courus à travers les salles et me rendis à la salle commune de Gryffondor. Chapardant le mot de passe de l'un des élèves à l'intérieur, je m'y faufilai.

« Que fais-tu ici ? » Demanda l'un des premières années.

« Je cherche Bella, » répondis-je, « ou encore Hermione, Ron ou Harry. »

« Nous ne les avons pas vus de toute la nuit, » dit Fred Weasley en sortant du passage menant au dortoir des garçons.

« C'est vrai – aux dernières nouvelles ils étaient à la bibliothèque, » ajouta George.

« Je viens juste d'y aller… » Je sourcillai. Où étaient-ils ?

« Le tournoi est sur le point de commencer. Tu devrais descendre au lac, » poursuivit Fred. « Je ne veux pas que tu aies une excuse quand Harry va te battre ! » Lança-t-il en souriant.

Je retournai un sourire désabusé aux jumeaux et ressortis aussi vite. Ce n'était pas une mauvaise idée. Il était possible qu'ils soient au bord du lac en train de réviser la stratégie de Harry ou simplement d'attendre que l'épreuve débute… Je passais à côté de la cabane d'Hagrid lorsque je stoppai net. Je cherchai à travers mon souvenir de la vision d'Alice.

Ma famille était assise dans les gradins à Poudlard pendant que je plongeais dans l'eau…

Je pouvais très clairement voir les membres de ma famille assis dans les gradins, mais où était Bella ? Je me concentrai sur cette image gravée dans ma mémoire parfaite, parcourant les tribunes… Elle n'était pas là. Hermione et Ron non plus.

Je sentis une douleur traverser ma poitrine. Que faire s'ils étaient allés se balader ? S'ils s'étaient glissés hors de l'enceinte du château pour aller prendre une Bièreaubeurre aux Trois Balais tard dans la nuit ? Ils se retrouveraient directement là où la garde des Volturi les attendait.

Je secouai la tête. Ils ne feraient pas ça. Hermione, pour sa part, aurait trop peur de se faire expulser de l'école… et Alice les aurait vus si c'est ce qui s'était produit. Non, ils devaient être quelque part dans les environs. Je me ressaisis et continuai vers le lac.

Il y avait une foule en train de se rassembler lorsque j'approchai. Les gradins utilisés lors de la première tâche avaient été installés sur le bord de l'eau. Je me demandais ce que les spectateurs allaient pouvoir voir entre le moment où nous allions plonger dans le lac et notre retour.

« Bon, te voilà. » Ludo Verpey attrapa mon bras alors que j'arrivais à sa hauteur, parcourant la foule des yeux pour trouver Bella, mais en vain. « Viens avec moi, Edward, nous nous réunissons dans cette tente jusqu'à ce qu'il soit presque temps de commencer. » Il sourit en me tirant hâtivement dans la tente. J'étais le seul à l'intérieur.

Le temps s'écoula lentement. Viktor et Fleur arrivèrent un quart d'heure avant l'heure de l'épreuve. Ne restait plus qu'à attendre Harry.

« Où est ce garçon ? » Entendis-je Ludo marmonner alors qu'il faisait les cent pas devant la tente.

Je jetai un coup d'œil à l'extérieur de la tente, cherchant Bella parmi la foule encore une fois. Mais il n'y avait aucun signe de sa présence. Pas même la pensée furtive de quelqu'un qui l'aurait vue ce matin… Je tentai une connexion avec mon esprit, me concentrant très fort… Je pouvais seulement entendre la voix paniquée de Harry dans le château. Il devait être en route. Mais Hermione et Ron n'étaient nulle part.

Je me concentrai sur mon audition externe. Peut-être que Dumbledore avait jeté un sort sur le château afin de le doter d'une protection supplémentaire. J'aurais quand même dû être capable d'entendre leurs voix… Il n'y avait rien d'autre que le bruit de Harry en train de converser avec Dobby, l'elfe de maison.

Edward ? Alice me lança sa vision du futur de Harry disparaissant.

« Il est avec Dobby, » m'empressai-je de marmotter en retour, tellement vite et bas que seule ma famille pouvait m'entendre. Je souris en entendant Dobby lui donner un peu de Branchiflore. Bon, au moins je n'avais plus à me préoccuper de ça. Mais c'était une bien mince consolation. Bella était toujours introuvable.

Je m'apprêtai à sortir de la tente pour aller parler à Carlisle, ou Dumbledore.

« Non, non, non, » fit Ludo en me bloquant le chemin. « Il nous manque déjà un champion. Nous n'avons pas besoin de faire passer ce nombre à deux… Personne d'autre ne doit manquer à l'appel ici… » Dit-il.

Mais c'était précisément ce que je commençais à penser. Je sondai l'esprit d'Alice. Elle l'aurait vu s'il s'était passé quelque chose… mais tout ce que j'entendis fut l'appel aux armes de la République en japonais… Elle me cachait quelque chose…

« Où est Bella, Alice ? » Marmonnai-je rapidement. Il n'y eut pas de réponse.

« Carlisle ? » Dis-je d'une voix plus menaçante.

Edward, tu dois te concentrer sur la tâche à accomplir… sur Harry, répondit-il.

« S'il te plaît, Carlisle ? » Le suppliai-je.

L'esprit d'Alice s'éclaircit subitement… Elle rejoua la vision qu'elle avait eue à un certain moment après notre arrivée… En fait il s'agissait davantage d'une anti-vision. Bella avait simplement disparu. C'est comme quand elle se rend chez les loups-garous… La voix d'Alice était remplie de crainte tout en essayant de me rassurer… ou les elfes de maison… Peut-être qu'elle est chez les elfes de maison avec Hermione…

Dobby et la Branchiflore ! Est-ce qu'ils avaient eu de la difficulté à se la procurer pour Harry ? Est-ce qu'Hermione avait demandé l'aide de Dobby ? Cela expliquerait la disparition, mais j'aurais quand même dû être en mesure d'entendre les pensées d'Hermione, ou l'une de leurs voix… Rogue pourrait-il les enfermer s'il les surprenait dans sa réserve ? Avait-il une pièce spéciale qui bloquait les sons et les pensées ? C'était possible. Il en était bien capable… Peut-être… mais j'avais le sentiment angoissant que ce n'était pas ça.

« Champions, le moment est venu de prendre vos places. Harry n'aura qu'à se rattraper quand il arrivera, » nous dit Ludo, visiblement déçu.

Il nous aligna le long du rivage, à trois mètres de distance… Je pouvais l'entendre argumenter avec la table des juges pour différer l'épreuve… Pendant ce temps, je continuai d'essayer d'entrer en contact en me servant de tous mes sens – cherchant la foule, écoutant les voix audibles et mentales… respirant profondément pour détecter le moindre soupçon de son parfum… Il n'y avait rien.

Les voix de Madame Maxime et de Karkaroff s'élevèrent au-dessus du tapage environnant. Elles étaient insistantes. « La tâche doit se poursuivre comme prévu… » Percy Weasley n'était pas enclin à s'opposer non plus. Ludo soupira, vaincu. Il allait devoir commencer l'épreuve sans Harry.

Juste à cet instant, je captai une odeur familière et levai les yeux pour voir Harry courant vers nous depuis le château. Je cherchai plus loin, m'attendant à voir Hermione, Ron… et Bella… Bella, où es-tu ? Mais il était seul.

« Oh, parfait ! Notre quatrième champion est arrivé. » Ludo frappa dans ses mains pour exprimer son soulagement.

« Je suis… là… » Lança Harry à bout de souffle en s'arrêtant brusquement sur le rivage boueux, éclaboussant les habits de Fleur.

« Où étais-tu ? » S'enquit Percy Weasley d'un ton autoritaire et réprobateur. « La tâche est sur le point de commencer ! »

« Bon, ça va, Percy ! » Intervint Ludo. « Laisse-le reprendre son souffle ! »

« Essaye de mettre ta tête entre tes jambes, » suggérai-je doucement. « Où sont les autres ? »

Il me regarda en secouant la tête – il ne les avait pas vus – puis il suivit mon conseil, prenant de grandes respirations. Bientôt son rythme cardiaque et sa respiration revinrent à la normale. Ma respiration, toute futile qu'elle soit, était toujours frénétique… Où était-elle ?

« Ça va, Harry ? » Questionna Ludo lorsqu'il se leva. Harry acquiesça. « Tu sais ce que tu vas faire ? » Chuchota-t-il.

« Ouais, » répondit Harry, encore un peu essoufflé. Ludo lui donna une accolade rapide et retourna à la table des juges.

« Sonorus ! » Dit-il, sa baguette magique pointée sur sa gorge, comme nous l'avions vu faire à la Coupe du Monde… Ça semblait très loin dans le temps à présent. Tout avait paru si nouveau et merveilleux alors, jusqu'à ce que les Mangemorts arrivent. Nous aurions dû retourner chez nous après le premier signe de danger. Nous pourrions être à la maison maintenant, mariés, heureux, en sécurité…

« Bon, tous nos champions sont prêts pour la seconde tâche, laquelle va débuter à mon coup de sifflet. » Sa voix amplifiée tonna dans la foule. « Ils ont exactement une heure pour récupérer ce qu'on leur a pris. Dans trois… deux… un ! »

Le coup de sifflet retentit. Je fis une pause, prenant un dernier moment pour regarder à la ronde en quête de Bella… en vain. Il fallait que je m'acquitte de l'épreuve – le plus vite j'allais passer au travers, le plus vite je pourrais découvrir où se trouvait Bella. Je m'empressai de sortir ma baguette et effectuai l'incantation pour faire apparaître une bulle d'air autour de ma tête. C'était bizarre et inconfortable d'avoir la tête enfermée dans une bulle. Je repoussai mes craintes de côté, plongeai dans le lac, et nageai aussi vite que je le pouvais… J'étais à vingt mètres de la rive lorsque je réalisai que je n'avais aucune idée où j'allais… Plus important encore, je ne savais pas ce qui était arrivé à Harry.

Je revins en arrière pour voir si je pourrais capter son odeur… Quelque part près du rivage, je trouvai une odeur semblable à la sienne, bien que rappelant vaguement le poisson. Je me demandai si c'était à cause de la Branchiflore… Je la suivis à travers les longues plantes aquatiques qui bordaient le fond du lac.

Qu'est-ce que c'était que ça ? Je vis quelque chose du coin de l'œil… Puis un autre… C'étaient des petites créatures très rapides. J'en attrapai une prestement pour l'examiner. Ces êtres aquatiques ressemblaient énormément à des petits diables avec des cornes sur la tête et des crocs, de même qu'une longue queue. Celui que je tenais poussa un grognement féroce. Un de ses petits copains s'empara de ma jambe, puis un autre, et encore un autre. Sottes créatures. Je grognai en retour, exhibant mes dents acérées. Les créatures furent soudainement prises de panique et s'éloignèrent sans demander leur reste. Elles n'étaient pas si stupides que ça, après tout.

Je continuai à suivre l'odeur de Harry. Elle me conduisait de plus en plus loin dans les profondeurs du lac… L'eau devint plus sombre, comme si le limon dans la vase noire du fond du lac avait été remué par le passage de Harry. Sa trajectoire changea subitement de direction, déviant vers la droite… En la suivant, j'entendis un petit rire. Je stoppai, clapotant dans l'eau pour en identifier la source. C'était le même rire que j'avais entendu dans la salle de bain des préfets… Je l'entendis encore. Était-il possible que les sirènes aient la capacité de projeter leurs voix pour embrouiller leurs prédateurs et leurs proies ?

J'écartai cette pensée de mon esprit et continuai mon exploration, suivant l'odeur de Harry alors que sa piste défrichait la forêt de plantes aquatiques pour atteindre un désert sous-marin de vase noire… C'est à ce moment-là que j'entendis le chant – les mêmes voix que j'avais entendues quand j'avais ouvert mon œuf sous l'eau… Je continuai de progresser, l'odeur de Harry me guidant à l'endroit d'où provenaient les voix. Seulement une petite partie de mon esprit se demanda ce que j'allais devoir recueillir une fois rendu là. Cela n'avait pas d'importance maintenant… Tout ce que je devais faire c'était m'assurer que Harry allait bien et revenir aussi vite que possible pour découvrir ce qui était arrivé à Bella et la protéger des Volturi.

Une minute après les avoir entendues, je pus les voir, bien que de très loin. Ce devait être les sirènes, mais elles ne ressemblaient en rien à l'image qui trônait dans la fameuse salle de bain… ni d'ailleurs à quoi que ce soit que j'aie déjà vu ou lu au sujet de ces créatures mythiques. Ces êtres de l'eau avaient la peau grisâtre et de longs cheveux vert foncé indisciplinés. Leurs yeux étaient jaunes, tout comme l'étaient leurs dents acérées aux contours irréguliers. Beaucoup de ces créatures arboraient des cordes de cailloux autour du cou et portaient des lances. Je pouvais discerner Harry à présent, mais il était assez loin. Ses pieds et ses mains s'étaient effectivement changés en palmes, et il se déplaçait à une allure appréciable.

En m'approchant, je vis des peintures des sirènes sur les rochers, dans lesquelles on les voyait s'affairer à diverses activités, dont l'une était la chasse au calmar géant… Une autre peinture les montrait en train de défendre leurs maisons d'une attaque… Puis en approchant davantage, j'aperçus ce qui paraissait être leur ville. Il y avait des structures en pierre grossière – des maisons, ressemblant presque à ce qu'on mettrait dans un aquarium.

Les sirènes me zieutèrent avec méfiance en me voyant approcher. Elles percevaient que j'étais d'une nature autre que les sorciers… Je m'empressai de nager à travers les maisons, suivant maintenant les sons vers ce que je soupçonnais être l'emplacement de nos objets, mais je m'en fichais. Rien n'était assez important pour retarder mon retour à la surface quand je serais sûr que Harry allait bien s'en tirer.

Et là, alors que je prenais le dernier virage, je la vis… pâle, le souffle inexistant, sans vie… C'était l'horreur de tous les cauchemars que je n'aurais jamais… Au milieu de la ville, de ce qui devait être leur place centrale, se trouvait un chœur de sirènes en train de chanter, invitant les champions à approcher, et au milieu de ces créatures ensorcelantes, une sirène géante avait été taillée dans un gros rocher, et Bella était attachée après.

Dans ma vision périphérique, je vis Harry en train d'argumenter avec les sirènes. Il avait Ron, mais il voulait sauver Hermione aussi… J'entendis Krum derrière moi et je savais que Fleur ne devait pas être loin non plus. Je retournai mon attention sur Bella… Que disait la chanson ? Après l'heure écoulée, renonce à tout espoir, tes efforts seront vains car il sera trop tard… J'avais à peine le temps de la récupérer et de remonter à la surface en toute sécurité… Il faudrait que la remontée se fasse graduellement, sinon ses tympans risquaient d'éclater. Je pouvais seulement espérer que son état actuel n'ait rien de réellement alarmant.

Je m'élançai pour la réclamer. « Fleur et Krum s'en viennent ! » Criai-je à Harry… Il fallait sortir d'ici, que je ramène Bella à la surface… J'étais certain que Harry me suivait… certain que Fleur et Krum allaient secourir ceux qui leur étaient chers… Ma seule préoccupation était de ramener Bella à temps. Allaient-ils vraiment la tuer si nous n'y parvenions pas ? La douleur à cette pensée traversa mon corps, envoyant des secousses dans mes bras et mes jambes… Je ne pouvais pas vivre sans elle. Il vaudrait mieux que Voldemort me frappe maintenant, si elle était perdue pour moi.

Je fus pris de panique en brisant la surface de l'eau. J'étais en retard… Il m'avait fallu une minute de plus que le temps alloué… Le désespoir s'empara de moi à cet instant… Je me sentis tourbillonner dans les ténèbres que j'avais seulement connus une fois avant – après ce terrible coup de fil confirmant pour moi que Bella était morte… Je me sentais à court de souffle, moi qui n'en avais pas besoin… jusqu'à ce que je réalise que Bella cherchait le sien. Elle était vivante, et se portait bien… c'est-à-dire qu'elle crachait un peu d'eau qu'elle avait avalée du lac, mais elle était vivante !

Je l'attirai tout contre moi, respirant son parfum qui me rappelait qu'elle était toujours avec moi. Dans l'eau froide, la chaleur de son corps était encore plus intense. J'oubliai momentanément que nous n'étions pas seuls mais devant l'école au complet, et je l'embrassai fougueusement, passionnément, avec l'intensité de l'amour retrouvé… et elle m'embrassa en retour, avec la même férocité que notre premier baiser, enroulant ses bras autour de mon cou et ses jambes autour de ma taille. Je la collai contre moi, une main au creux de son dos et l'autre caressant ses longs cheveux bruns tout en goûtant ses lèvres…

Puis, quelque part entre ses frissons et Carlisle se raclant la gorge sur le rivage, nous rompîmes notre étreinte, penauds tous les deux.

« Notre premier champion à avoir complété la tâche est Edward Cullen, » retentit la voix de Ludo dans la foule, qui explosa en une combinaison d'acclamations et de sifflements.

Let's get it on… Fredonna Emmett dans sa tête.

Je secouai la tête en tirant Bella sur la rive. Elle tremblait pour de bon à présent, après être restée si longtemps dans l'eau froide, et mon corps aussi froid n'arrangeait pas les choses. Nous fûmes accueillis par Madame Pomfresh qui nous donna de grandes serviettes et couvertures chaudes.

« Venez ici, mes chers… Oh Seigneur, mais tu es glacé… Tiens. » Elle m'enveloppa dans une autre couverture.

Mais tout ce que je pouvais faire c'était m'abreuver de la vue de Bella, ma Bella… vivante.

Je baignai dans la chaleur de cette constatation durant trois minutes quarante-deux secondes avant de réaliser que j'étais le seul champion qui était revenu. Où était Harry ? Je jetai un coup d'œil autour et sur le lac… Il était juste derrière moi tout à l'heure, non ? Il tenait Ron pour le ramener à la surface… Deux têtes émergèrent… Ah, enfin… Oh… Il s'agissait de Viktor Krum et d'Hermione.

« Notre second champion à avoir complété la tâche est Viktor Krum. » Les supporters de Durmstrang applaudirent bruyamment, mais aucun autant que Karkaroff. Le reste des élèves se joignirent à eux, mais avec beaucoup moins d'enthousiasme. Madame Pomfresh alla à leur rencontre avec des serviettes chaudes et moelleuses. Après avoir été enveloppée, Hermione vint nous rejoindre, Bella et moi, pour attendre.

Où donc était Harry ? J'étais pourtant sûr qu'il me suivait… Krum n'avait même pas encore atteint la place centrale de la ville sous-marine quand Harry avait quitté celle-ci. Je devins soudainement très nerveux. Dans mon effort pour ramener Bella à la surface du lac, avais-je laissé Harry derrière ? De toute évidence c'était le cas – et maintenant il n'était nulle part en vue…

Une autre personne refit surface… seule. C'était Fleur. Elle toussa et crachota en faisant son chemin vers la berge. Il n'y eut aucun applaudissement pour elle – elle n'avait pas complété la tâche. « Fleur, ma chère, » dit Madame Maxime en allant la retrouver sur la rive, « où est l'objet ? »

« Les strangulots… » Elle éclata en sanglots. « Je n'arrivais pas à me débarrasser d'eux. »

« Mais ta sœur… Elle est toujours là-bas ? »

Ses yeux s'écarquillèrent de panique. « Gabrielle ? » Elle fondit en larmes.

« Qu'est-ce qui prend tellement de temps à Harry ? » Hermione regarda attentivement la surface de l'eau.

« Crois-tu qu'il s'est perdu ? » Demanda Bella.

« Il était tout près de moi… Il aurait dû être derrière nous. » Je fixai le lac d'un air morne. Il était ma responsabilité, mon travail… J'étais censé être ici pour le protéger.

Dumbledore s'avança, observant le lac comme s'il percevait quelque chose. Je me sentais terriblement mal. Je l'avais laissé tomber. J'avais laissé tomber Harry… Devais-je y retourner et tenter de le retrouver ? Peut-être qu'il n'était pas trop tard.

« Regardez ! » Lança Hermione en pointant vers le plan d'eau.

C'étaient la tête rousse de Ron, la tête argentée de la petite sœur de Fleur, et Harry… La foule applaudit alors frénétiquement, plus que pour moi et Krum réunis. Et les sirènes étaient avec eux, leurs expressions sinistres durant la tâche remplacées par d'agréables sourires.

Je pouvais voir Harry prendre de grandes bouffées d'air. L'effet de la Branchiflore devait s'être épuisé. Ron et la sœur de Fleur étaient en train de récupérer.

« On peut dire que c'est humide. » Ron sourit en crachant un long jet d'eau. Puis, remarquant la jeune fille : « Pourquoi l'as-tu ramenée ? »

« Fleur n'est pas venue la réclamer. Je ne pouvais pas la laisser là, » répondit Harry à bout de souffle.

« Harry, espèce d'andouille, » le taquina Ron. « Tu n'as pas pris cette chanson au sérieux, n'est-ce pas ? Dumbledore n'aurait jamais laissé aucun de nous se noyer ! »

« Mais la chanson disait… » Commença Harry.

« Seulement pour faire en sorte que vous reveniez à l'intérieur de la limite de temps ! » Dit Ron. « J'espère que tu n'as pas perdu de temps à jouer les héros au fond du lac ! »

Je me sentais vraiment comme le derniers des idiots. Évidemment que Dumbledore n'aurait laissé aucun d'eux se noyer… mais j'avais été si inquiet pour Bella – je ne pouvais pas la perdre. Ma vie n'était rien sans elle. Je l'attirai plus près de moi avec le bras qui maintenait une surveillance constante autour de sa taille.

« Allez, » soupira Harry, tout aussi embarrassé que moi. « Aide-moi avec elle, je ne pense pas qu'elle puisse nager très bien. »

Tous les trois regagnèrent le rivage, toujours accompagnés des sirènes. Elles se mirent à chanter, et l'horrible bruit criard qui laissait une sonnerie dans mes oreilles retentit sur le lac.

Sont-ils obligés de faire ça ? Se plaignit Emmett.

Ma famille s'était rassemblée autour de Bella et moi tandis que nous regardions Harry revenir. J'étais reconnaissant pour leur présence.

« Je l'ai abandonné, Carlisle, » dis-je à voix basse.

« Tu as fait de ton mieux, » répondit-il… C'est tout ce qu'on te demande, Edward.

Je sais ce qui s'est passé, débuta Alice. Je ne peux pas voir les sirènes… Elle était étonnamment joyeuse de cette découverte. Quand elles ont pris Bella, son futur a disparu avec elles… Elles étaient en cause pendant tout ce temps. Elle aussi avait craint que quelque chose ne se soit passé avec la garde des Volturi.

« Les Volturi, » dis-je, subitement paniqué…

« Ils sont arrivés, » confirma lugubrement Carlisle. « Maintenant nous devons attendre et voir. »

J'acquiesçai. Le danger était loin d'être derrière nous. En comparaison, les activités de ce matin ressemblaient à une course dans les bois… Je regardai mon amour, ma Bella, ma raison de vivre. Allais-je la prendre maintenant ? Prendre son âme pour sauver sa vie ? Je ne pouvais pas imaginer la laisser partir.

Elle me dévisageait avec des questions dans les yeux. Bien sûr, elle n'était pas au courant au sujet des Volturi.

« Alice a eu une vision, » expliquai-je rapidement. « Jane, Felix et Demetri s'en viennent… En fait ils sont ici. »

Son visage déjà pâle devint blanc, une expression de panique et de peur traversant son regard. Je détestais lui causer quelque douleur que ce soit, mais j'avais appris à ne pas lui cacher la vérité. C'était mieux ainsi.

« Ils sont ici – à Poudlard ? » Ses yeux firent le tour de la place, cherchant d'abord les silhouettes familières tant redoutées, puis voyant tous les élèves, les victimes potentielles. « Pourraient-ils attaquer ? »

« Nous ne pensons pas qu'ils puissent nous trouver, » répondis-je. « Enfin, nous espérons. »

Nous fûmes alors interrompus. « Mesdames et messieurs, nous avons pris notre décision, » tonna la voix magiquement amplifiée de Ludo Verpey. « Murcus, le chef des êtres de l'eau, nous a raconté en détails ce qui s'est passé au fond du lac, et nous avons donc décidé d'accorder des points sur un total de cinquante pour chacun des champions selon l'ordre suivant :

Mademoiselle Fleur Delacour, bien qu'ayant démontré un excellent usage du sortilège de Têtenbulle, a été attaquée par les strangulots en approchant de son but, et n'a pas pu récupérer son otage. Nous lui accordons vingt-cinq points. »

La foule offrit des applaudissements polis.

« Je méritais zéro, » dit-elle avec regret en secouant la tête.

« M. Edward Cullen, qui a lui aussi utilisé le sortilège de Têtenbulle, a été le premier à revenir avec son otage, mais il est retourné au bord du lac une minute après que l'heure allouée se soit écoulée. »

Cedric, ses amis et le reste des Poufsouffle m'acclamèrent avec frénésie. Je souris de les voir me soutenir avec autant d'enthousiasme, en particulier Cedric. C'était un bon ami.

« Par conséquent nous lui attribuons quarante-sept points. »

Bella me regarda avec une fierté que je ne méritais pas et s'étira pour m'embrasser. Je n'éternisai pas notre baiser, compte tenu de notre démonstration plus tôt. « Je t'aime, » murmura-t-elle.

« M. Viktor Krum s'est servi d'une forme incomplète de métamorphose, laquelle fut efficace malgré tout, et a été le deuxième champion à revenir avec son otage. Nous lui allouons quarante-point. »

Karkaroff applaudit vivement, rempli d'orgueil… et peut-être d'une certaine vanité à l'égard des résultats de son champion.

« M. Harry Potter a utilisé la Branchiflore à bon escient, » dit Verpey. « Il est revenu en dernier, et bien au-delà du délai d'une heure. Cependant, le chef des êtres de l'eau nous a informé que M. Potter a été le premier à atteindre les otages, et que s'il a tardé à revenir, c'est à cause de sa détermination à ramener tous les otages en lieu sûr, et pas seulement lui-même. »

Espèce de crétin. Ron roula des yeux.

Aussi bête qu'héroïque… Hermione lui sourit en secouant la tête.

« La plupart des juges, » poursuivit Verpey en lançant un regard très mauvais à Karkaroff, « sentent que cela démontre une fibre morale et veulent lui accorder un pointage parfait. Toutefois… le score de M. Potter est de quarante-cinq points. »

Une secousse d'allégresse ébranla la foule… Harry et moi étions à égalité, pour ainsi dire. Il avait encore une chance de gagner ce tournoi… Une très bonne chance.

« Eh ben voilà, Harry ! » Cria Ron par-dessus le rugissement de la foule. « Tu n'a pas agi en nigaud après tout – tu montrais que tu avais la fibre morale ! »

Bella et moi éclatâmes de rire avec les autres membres de la famille – à l'humour de sa déclaration et au soulagement du jugement rendu… C'était un soulagement momentané, avant le sinistre avenir qui nous attendait en dehors des limites de Poudlard.

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