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Chapitre 42

Tel que prédit, un taxi s'arrêta dans l'allée à 12h50 pile. Une Renée et un Charlie épuisés sortirent du véhicule. Carlisle et moi nous précipitâmes à l'extérieur pour nous occuper de leurs bagages.

« Charlie, Renée, quelle surprise ! » Les accueillit Carlisle. « Nous venons juste d'apercevoir le taxi dans l'allée… »

« Nous sommes si heureux d'être ici, » dit Renée en acceptant l'étreinte de Carlisle avant que celui-ci ne se tourne vers Charlie pour lui serrer la main. « Nous sommes venus pour faire une surprise à Bella. »

« Bien sûr ! » S'exclama joyeusement Carlisle. « Elle va être très surprise. »

Je saisis leurs valises des mains du chauffeur et lui donnai un généreux pourboire, temps des fêtes oblige, puis je suivis les autres dans la demeure.

« C'est absolument incroyable ! » Renée resta bouche bée d'admiration à la vue du château. « Comment avez-vous fait ? »

« La rénovation des vieilles maisons est la passion d'Esme. Les propriétaires ont fait un arrangement exceptionnel avec nous pour l'année… Alors j'ai bien peur que vous nous ayez surpris au milieu d'un peu de désordre. » Carlisle sourit, sachant que le chantier de rénovations avait été réduit au minimum pendant la nuit. La résidence était parfaitement en ordre, sauf pour les revêtements muraux à moitié achevés au rez-de-chaussée.

« Wow. » Renée regarda à la ronde quand nous entrâmes dans le château.

« Bella, » appela Carlisle, « quelqu'un est ici pour te voir. »

Juste au bon moment, Bella descendit les escaliers. « Oh Seigneur… mais maman, je t'ai parlé au téléphone la nuit dernière… Comment ? » Elle jouait la surprise avec exagération, mais Renée et Charlie ne parurent pas s'en rendre compte alors qu'ils l'attiraient dans leurs bras pour l'étreindre chaleureusement.

« J'étais en train de faire ma valise quand tu as téléphoné, » expliqua Renée en souriant. « C'était vraiment difficile de ne pas te le dire… mais j'y suis parvenue, » dit-elle avec fierté.

« Hé, Bells, » marmonna Charlie. C'étaient les premiers mots qu'il prononçait. « C'est bon de te voir. »

« Oh, papa ! » Elle l'attira dans ses bras, quelque peu mal à l'aise.

« Eh bien, c'est une bonne chose que ce château ait une vocation de 'Bed&Breakfast,' » commenta Esme en rejoignant la joyeuse assemblée à l'entrée. « Nous avons des lits en quantité… Vous allez rester avec nous, bien entendu. »

« Eh bien, nous ne voulons pas nous imposer. Nous pouvons trouver une chambre dans un hôtel. »

« Ne soyez pas ridicules. Vous ne vous imposez pas du tout… et vous auriez à faire tout le chemin jusqu'à Édimbourg pour trouver un endroit maintenant. Restez avec nous, » insista Esme.

« Eh bien, c'est effectivement un endroit avec des chambres d'hôtes, » concéda aisément Renée en regardant les lieux.

« Venez, permettez-moi de vous faire visiter… Edward, va déposer leurs bagages en haut dans les chambres disponibles, d'accord, cher ? » Me demanda Esme. Puis elle se tourna vers nos invités. « Vous devez être très fatigués. »

« Hé, maman… Phil n'est pas venu avec toi ? » Entendis-je Bella s'enquérir alors qu'ils se dirigeaient dans le couloir. Je transportai les valises jusqu'au troisième étage, où il y avait quelques chambres vides que nous avions nettoyées en vue de leur visite.

« Non, l'équipe que Phil entraîne prend seulement quelques jours de congé pour la période des fêtes. Il ne pouvait pas faire une pause dans ses activités de coach. »

« Alors quand avez-vous décidé tout ça ? C'est un tel choc… »

« Eh bien, tu me manquais vraiment beaucoup, ma fille. On ne peut pas dire que tu passes ton temps à m'écrire ou à m'appeler, » répondit Renée en faisant mine de désapprouver. « Quoi qu'il en soit, on annonçait des sièges à bon marché pour le jour de Noël, alors je suis allée vérifier sur le site Internet de la compagnie aérienne. Phil a proposé que je vienne te visiter en guise de cadeau de Noël. Mais il ne pouvait pas m'accompagner, alors j'ai appelé ton père et il avait congé toute la semaine de toute façon. Alors nous voilà ! »

« Oh, maman… » Je gloussai en entendant le ton faussement réprobateur de Bella. Elle secouait probablement la tête à cette minute précise, amusée par la spontanéité de sa mère. « Je suis contente que vous soyez venus. »

Esme leur montra la cuisine, la salle à manger inutilisée, la bibliothèque, les pièces en cours de rénovation et la suite des propriétaires. « Il y a plusieurs chambres en haut. La plupart des membres de la famille sont installés au deuxième étage. Nous disposons de plusieurs chambres vides à l'étage supérieur. Edward s'est occupé de monter vos bagages et d'en choisir deux pour vous… » Elle fit une pause, les observant pour essayer d'évaluer leur état. « Avez-vous davantage besoin de dormir ou de manger en ce moment ? » Questionna-t-elle.

« Je suis exténué, » répondit Charlie. « C'est encore le milieu de la nuit dans l'état de Washington. »

« Bien sûr, » sourit Esme. « Permettez-moi de vous conduire à vos chambres. Aimeriez-vous avoir quelque chose, Renée ? »

« Juste un autre câlin de ma fille… Je ne peux pas croire que nous soyons vraiment ici – en Écosse ! » Couina-t-elle.

Je les croisai alors qu'ils montaient l'escalier. « Bonjour Charlie, bonjour Renée. Je m'excuse de ne pas vous avoir salués convenablement tout à l'heure. » J'acceptai l'étreinte d'une Renée très enthousiaste et offris ma main à Charlie. Il la prit, et après un regard de Renée, tendit son autre main et serra mon épaule dans une sorte de demi accolade. « Content de te voir aussi, Edward. »

« Nous serons vite de retour en bas pour continuer la visite, » s'exclama Renée.

Esme leur montra leurs chambres au milieu d'un flot constant de soupirs admiratifs et de commentaires sur la beauté du château. Quelque chose me disait que Renée ne resterait pas isolée dans sa chambre très longtemps.

J'avais raison. Quarante minutes après leur arrivée, Renée était de retour en bas, fraîchement douchée et prête à visiter les lieux. « Je pense que je vais prendre une tasse de café et manger une bouchée, et ensuite toi et moi allons rattraper un peu du temps perdu, » dit-elle en rejoignant Bella à la bibliothèque. Je m'excusai et retournai dans notre chambre pour écouter, sachant que Renée avait envie de parler à sa fille en privé. Au bout d'une minute, elle revint avec une tasse et une assiette remplie de nourriture. « Cette Esme aime vraiment cuisiner. C'est à se demander comment ils font dans cette famille pour tous conserver des silhouettes de rêve…

Alors, Bella, raconte ! Qu'est-ce qui se passe avec toi ? Comment vont les études ? Et les préparatifs du mariage ? »

Bella émit un petit rire. « Oh maman – nous avons reporté le mariage à l'été prochain. Je n'y ai guère pensé récemment. »

« Quoi ? » S'étonna Renée. « C'est le jour le plus important de ta vie – il faut que tu sois préparée ! »

« Eh bien, Alice m'a quand même beaucoup aidée… » Elle fit une pause. Ce n'était pas un sujet de conversation qu'elle voulait aborder, de peur qu'Alice n'apparaisse avec ses quatre énormes classeurs à anneaux regorgeant d'idées et de suggestions pour notre mariage. « D'ailleurs, tout était déjà pas mal planifié avant que nous ne décidions de venir ici. »

« Je ne comprends pas pourquoi vous n'êtes pas allés de l'avant avec le mariage – ou que vous ne l'avez pas célébré ici… Cet endroit est magnifique… Je veux dire, si vous comptez vous marier… Tu ne commences pas à avoir des doutes, n'est-ce pas ? »

« Non, rien de tout ça, maman. Je veux juste que ce soit parfait. »

« Bien entendu… Alors, comment ça va à l'école ? Est-ce que tu t'amuses ? Il s'y passe des choses intéressantes ? »

Bella rit de bon cœur. « Euh, ouais – nous avons beaucoup de plaisir. Ils ont organisé une… heu… danse pour Noël. C'était vraiment sympa. »

« Que portais-tu pour l'occasion ? »

« Eh bien, Alice nous avait dégoté de superbes robes de créateurs, à mon amie Hermione et à moi. Il faudra que je te montre ça plus tard. Et pour faire bonne mesure, elle nous a transformées en reines de beauté. Tu aurais dû voir ça, Alice a pratiquement attaqué la pauvre Hermione. »

« Tu n'as jamais mentionné Hermione avant. » Je pouvais percevoir le froncement de sourcils dans la voix de Renée.

« Ah non ? » La panique était manifeste chez Bella. « Euh… c'est vrai que j'ai été très occupée avec l'école et tout… Hermione est vraiment une chic fille. »

« Alors, vas-tu nous la faire visiter, cette école ? »

« Hum, en fait le campus est fermé pendant les vacances de Noël, » répondit Bella avec hésitation.

« Oh. » Renée semblait moyennement déçue. « Donc, passons aux choses importantes – comment ça se passe avec Edward ? Toujours le grand amour ? »

« Oui. » Je pouvais la sentir rougir même de l'endroit où je me trouvais. « Les choses vont vraiment bien… »

Une autre pause, puis :

« Okay, Bella, raconte. Tu ne restes pas dans le dortoir, n'est-ce pas ? »

Renée avait une façon d'aller droit au but. Pas moyen pour Bella de se défiler…

« Non. » Encore de l'hésitation dans sa voix. « En fait je reste ici… avec Edward. »

Renée poussa un profond soupir. « Eh bien, il était temps. »

« Maman ! » Bella paraissait mortifiée.

« Ne me parle pas sur ce ton offusqué, Bella – si tu pensais être la jeune mariée toute pure et innocente le jour de tes noces… Eh bien tu pourrais encore l'être – mais ne sois pas ridicule, ma chérie. Tu ne voudrais certainement pas commettre une erreur. »

Je sourcillai à son petit laïus. Ça semblait logique, de nos jours, mais ce n'était pas ce que je voulais pour nous… et Bella non plus à présent.

« Maman… je reste avec Edward, mais ce n'est pas comme ça… On ne fait pas… euh… »

« Allons, Bella. Je ne suis pas Charlie. Tu peux être honnête avec moi… »

Je ne pouvais pas résister. Je cherchai l'esprit de Renée pour voir Bella à travers ses yeux. Oui, elle avait la teinte d'une pivoine et elle avait l'air très embarrassé. Je gloussai à l'expression outragée sur son visage.

« Maman, » murmura-t-elle, espérant peut-être que personne d'autre n'allait l'entendre, bien qu'elle aurait dû savoir à quoi s'en tenir. La seule paire d'oreilles qui n'était pas en train d'écouter cette conversation était celle de Charlie qui ronflait au troisième étage. « Edward et moi n'avons pas eu de relations sexuelles… Nous attendons. »

« Mais vous partagez une chambre, » dit Renée spéculativement.

Bella hocha la tête.

« Dormez-vous dans des lits séparés ? »

Cette fois-ci elle secoua la tête.

« Dis-moi que c'est une blague ! »

Emmett s'étrangla de rire dans sa chambre au bout du couloir. Allez, Renée, parle-lui !

Renée poursuivit. « D'où est-ce que ça vient, ça ? As-tu fait vœu de chasteté à l'école ou quoi ? »

« Ce n'était pas mon idée, » se défendit Bella. « Edward voulait que nous fassions les choses comme il se doit… et je suis d'accord avec lui. »

« Alors vous dormez ensemble tous les soirs, et il ne veut pas…? »

« Il veut, mais nous ne le faisons pas. »

« Est-il gay ? »

Il y eut un autre renâclement à l'autre bout du corridor.

« Non, maman, il m'aime et il veut le faire, et moi aussi, mais nous attendons… Nous avons décidé que nous voulions procéder de cette façon, » répondit-elle, presque agressive.

« Wow ! Eh bien c'est impressionnant, je suppose. Tant mieux pour toi, ma chérie. » Renée ne semblait pas convaincue, mais alors son esprit fut submergé par une vague d'amusement et elle pouffa de rire.

« Qu'y a-t-il de si drôle ? » Demanda Bella en faisant la moue, la colère inondant ses yeux.

« Je suis désolée, Bella. Vraiment. Je pense sincèrement que c'est génial. Peut-être que les choses auraient été préférables… si… » Elle essuya les larmes de rire qui coulaient sur son visage. « … Mais Charlie ne va jamais te croire. Il va piquer une crise quand il va apprendre que tu partages une chambre avec Edward. » Le rire l'empêcha d'en dire plus.

Le visage de Bella perdit toutes ses couleurs. Elle était plus stressée à ce sujet qu'elle ne l'avait laissé paraître.

« Oh, ne t'inquiète pas. Je suis sûre qu'il ne fera rien de trop radical. Il a laissé son arme à feu à Forks. » Elle rit de plus belle.

« D'accord… » Elle combattit les vagues de rire afin de regagner un certain contrôle. « D'accord… je suis navrée. Je ne devrais pas rire… C'est admirable. Je suis fière de toi, trésor. J'ai juste été un peu surprise, c'est tout. C'est très logique, cependant… » Elle cherchait à se rattraper afin de rentrer dans les bonnes grâces de Bella. « Au moins vous savez que vous allez vous marier pour les bonnes raisons. »

« Merci, » répondit Bella. « Tu ne penses pas que papa sera trop fâché, n'est-ce pas ? »

Renée tendit la main et caressa les cheveux de Bella et le côté de son visage. « Oh, je suis certaine qu'il sera très en colère… Je suis désolée, Bella, mais il le sera… Il te voit encore comme sa petite fille. Rien ne va changer ça. » Elle se mit soudainement à bâiller. « Mais je ferai ce que je peux pour aider. » Elle sourit, bâillant encore une fois. « Eh bien, on dirait que je suis plus fatiguée que je ne le croyais. Je te verrai plus tard, d'accord ? »

Elles s'embrassèrent, puis Renée monta à sa chambre. Pendant un long moment on n'entendit que les ronflements de Charlie dans le château. J'étais sur le point d'aller voir ce que Bella faisait lorsque j'entendis le bruit de sa chaise qui glissait plus loin de la petite table, et son pas dans le corridor et dans l'escalier. Quelques secondes plus tard elle apparut dans notre chambre. Je lui ouvris mes bras, sachant qu'elle aurait besoin de réconfort après cette conversation difficile.

Je restai allongé avec elle dans mes bras pendant un bon moment, lui caressant les cheveux et le visage sans rien dire. J'aurais aimé savoir ce qui trottait dans sa tête… Je savais qu'elle était plongée dans ses pensées… Si seulement j'avais pu entendre ce qu'elle pensait, quels arguments se livraient bataille dans son esprit, quelles conclusions elle tirait de tout ça… Finalement je fus incapable d'attendre davantage.

« À quoi penses-tu ? » Demandai-je.

Elle soupira. « Une part de moi se dit, si Charlie va penser qu'on le fait de toute façon, et que Renée pense qu'on devrait le faire, alors pourquoi est-ce qu'on attend… Mais ensuite je me souviens de ton âme et qu'il faut faire les choses convenablement… Je ne sais pas, Edward. »

Je la serrai plus étroitement. C'était un miracle qu'elle m'aime, et qu'elle ait accepté non seulement de se conformer à mes désirs, mais de les défendre aussi, à présent – c'était beaucoup lui demander. Sa discussion avec Renée n'avait pas été facile. Elle s'était attendue à ce que sa mère soit indulgente et décontractée en ce qui concernait notre décision de partager une chambre. Ce qu'elle n'avait pas anticipé, par contre, était de se faire tourner en ridicule. J'étais fier d'elle pour avoir tenu bon et maintenu ses positions.

Au bout d'un certain temps, Bella s'assoupit. Je me demandais si sa conversation avec son père allait être aussi horrible qu'elle le craignait. Quand nous l'avions informé au sujet de nos fiançailles, il s'était attendu à ce que Renée nous donne du fil à retordre, et en fait elle avait été on ne peut plus raisonnable. Serait-ce la même chose ici ?

Il pensait que nous étions intimes il y avait déjà plusieurs mois de ça. Je gloussai en me remémorant la conversation que Charlie et Bella avaient été mortifiés d'avoir… À l'époque il s'était réconcilié avec l'idée que nous soyons ensemble. Peut-être que ce ne serait pas aussi pénible que ce qu'elle imaginait.

Elle se réveilla à 19h. Son estomac gargouilla, signalant qu'il était temps pour elle de souper. Elle se retourna et me donna un baiser furtif avant de se rendre à la salle de bain pour se rafraîchir le visage et mettre de l'ordre dans ses cheveux.

« Je peux apporter ton repas ici si tu veux, » proposai-je en l'entendant finir ses ablutions dans les toilettes.

« Non, je devrais descendre et me montrer sociable, » dit-elle juste avant de se brosser les dents.

Je l'entendis cracher et faire couler un peu d'eau avant de quitter la salle de bain. « Voilà. Suis-je présentable ? »

« Plus que présentable, » souris-je.

J'ouvris la porte et nous sortîmes de la chambre… pour nous retrouver nez à nez avec le visage choqué de Charlie.

« Hum, » dit Bella alors que le visage de Charlie commençait à devenir rouge… puis écarlate… puis pourpre. Comment oses-tu ! Emmener ma petite fille à l'autre bout du monde afin de pouvoir profiter d'elle… Il me fusilla du regard. Je pouvais presque voir la fumée s'échapper de son nez et de ses oreilles.

« Papa ? » Fit Bella, essayant de court-circuiter ce regard meurtrier qu'il me lançait. « Papa, regarde-moi. » Il continua de me dévisager avec fureur tandis que Bella levait les yeux vers lui, inquiète. Respirait-il toujours ?

« CHARLIE ! » Dit-elle avec fermeté. Il prit une grande respiration et reporta son attention sur elle. Elle tressaillit sous son regard glacial. « Papa, il faut qu'on parle à ce sujet. »

« PARLER ? Tu veux parler ? Je pensais que nous avions eu une conversation il n'y a pas si longtemps, Bella… N'est-ce pas toi qui m'avais assuré qu'il ne se passait rien ? » Cria-t-il, le pourpre de son visage devenant encore plus prononcé.

« Il ne se passe rien, » répondit-elle en élevant la voix. Elle essayait très fort de garder le contrôle, mais sa colère était en train de monter pour égaler celle de son père.

« Rien ? Tu appelles ça rien ? » Il ouvrit la porte et entra dans notre chambre. « Ceci ? » Il indiqua le lit… avec les deux tables de chevet qui, de toute évidence, appartenaient à chacun d'entre nous. « Ceci. » Il fit un geste en direction du bureau sur lequel nos possessions trônaient pêle-mêle. « Ce n'est certainement pas rien, Bella ! »

« Ce n'est pas ce que tu penses, Charlie… Et même si ce l'était, nous sommes fiancés ! » Elle criait maintenant. « Et je suis une adulte. »

« Très adulte, Bella – mentir à ton paternel et ensuite filer en douce en Écosse ! Quand avais-tu l'intention de revenir ? Quand tu serais enceinte ? »

« Tu es ridicule, papa… » Marmonna-t-elle en essayant très fort de maîtriser sa colère.

Il respira profondément et se retourna pour la regarder. « Je ne pense pas, Bells. » Sa voix était calme et très froide. « Je ne pense pas qu'il soit ridicule de m'attendre à ce que ma propre fille se comporte mieux que ça. Et toi, » dit-il en me lançant un autre regard noir, « comment oses-tu… emmener ma fille loin de sa maison, de ses amis, de sa famille – pour ça. As-tu jamais vraiment eu l'intention de l'épouser, ou bien est-ce juste pour obtenir ce que tu veux avant de la quitter à nouveau ? »

« Charlie, vos propos sont carrément déplacés. Je vais très certainement épouser votre fille. » Ma propre colère était en train de flamber et je devais faire un effort immense pour ne pas la laisser contrôler la situation. « Ça semble très flagrant, je sais… » Je pris une profonde inspiration. « Mais il faut que vous écoutiez ce que Bella veut vous dire. »

« Je déciderai moi-même ce que je dois faire… » Il nous lança un regard mauvais à tous les deux avant de sortir et de remonter à sa chambre.

Je regardai Bella pour voir comment elle allait. Elle n'allait pas bien. Des larmes coulaient sur ses joues, qui étaient cramoisies des suites de la dispute, et aussi parce qu'elle se sentait honteuse. « Il me déteste, » murmura-t-elle avant de se mettre à pleurer pour de bon.

Je l'attirai dans mes bras et la serrai tandis que son corps était secoué par les sanglots. Je l'avais seulement vue aussi bouleversée une fois auparavant, quand elle avait finalement mis un terme aux sentiments qu'elle éprouvait pour Jacob. Ceci n'était pas aussi sérieux, mais ça s'en approchait.

J'entendis des coups frappés doucement à la porte avant que celle-ci ne s'ouvre sur Renée. Elle s'assit à côté de nous sur le lit, tirant Bella de mes bras. « Chérie… Je suis tellement désolée, » dit-elle en fredonnant d'une voix très basse et en caressant ses cheveux. « Ça va s'arranger, tu verras. »

« M-m-m-maman, il me dé-dé-déteste, » sanglota Bella.

« Non, il t'aime, » l'apaisa Renée. « Il t'aime beaucoup… »

« M-m-m-mais, » répliqua-t-elle en cassant sa voix.

« Charlie a simplement une façon compliquée de le montrer parfois, » poursuivit tranquillement Renée. « Quand il va se calmer, nous allons pouvoir lui parler. »

« J-j-je n-n-n-n'sais pas… »

« Fais-moi confiance, Bella… » Renée la tint dans ses bras jusqu'à ce que ses sanglots se dissipent, tandis que je restais à l'écart, lui tenant la main.

Après un moment, Bella se calma, mais ses yeux demeurèrent rouges et gonflés. Elle se redressa et nous regarda tous les deux. « J'ai vraiment foiré sur ce coup là. » Elle sourit timidement.

« Eh bien, sortir de la chambre ensemble juste au moment où Charlie passait devant n'était probablement pas le meilleur moyen de le mettre au parfum, » commenta Renée en souriant gentiment. « Mais il s'en remettra. »

« Je n'en suis pas sûre, » répliqua Bella, dubitative.

Renée nous dévisagea tour à tour. « Vous vous aimez vraiment tous les deux. Il le voit très bien. Il va se faire à l'idée. »

Elle retourna son attention sur moi en se levant. Elle tendit le bras et posa une main sur mon visage, ignorant sa température anormalement fraîche. « Tu es un homme bon, Edward… »

Elle quitta la pièce, nous donnant, à Bella et à moi, l'occasion de réfléchir sur ce que nous devions faire maintenant.

Le souper se déroula paisiblement. La dispute tapageuse avait donné un prétexte au reste de la famille pour sauter le repas du soir et aller se terrer dans leurs chambres, de sorte que je baignais dans un silence gêné en faisant mine de manger. Je détestais avoir à faire ça. La sensation des fragments de protéines et d'amidon coagulés siégeant au fond de mon estomac me faisait me sentir malade. J'étais impatient de pouvoir quitter la table pour aller me débarrasser de ces substances dont mon organisme ne voulait pas. Mais il était important d'être ici ce soir, avec Bella et ses parents, et d'avoir l'air aussi normal que possible.

Pendant le plus clair du repas, il n'y eut que le bruit des fourchettes raclant les assiettes, de la nourriture mâchée et avalée, des boissons sirotées à petites gorgées ou bues d'un seul trait… C'était très calme. Après que nous ayons eu fini de manger et que Charlie se soit renfoncé dans son siège dans sa pose typique, laquelle disait qu'il avait trop mangé, Renée prit la parole.

« Charlie, » débuta-t-elle. Il la regarda avec méfiance. « Je pense qu'il faut que tu entendes ce que ces enfants… euh… ce qu'Edward et Bella ont à dire. »

Il grommela, mais il était malgré tout nettement mieux disposé que cet après-midi. « Je ne sais pas quelle différence ça fera maintenant. »

« Contente-toi de les écouter… » Dit-elle sévèrement. « Et garde l'esprit ouvert. »

Il la regarda avant de tourner les yeux vers Bella et moi. Bella prit une grande inspiration puis laissa sortir l'air de ses poumons avant de parler.

« J'aurais dû te le dire, papa. Je ne reste pas dans le dortoir. Je reste ici, dans la maison des Cullen, avec Edward, » énonça-t-elle très clairement.

Le visage de Charlie devint cramoisi, mais il lutta pour garder le contrôle.

« Et, ce que je t'ai dit quand nous avons parlé… ce que j'ai admis… » Elle ne pouvait pas se résoudre à prononcer les mots. « Eh bien, rien n'a changé. »

« Je n'aime pas qu'on me mente, Bella, » dit-il d'une voix implacable.

« Je ne te mens pas. » Elle prit une autre grande inspiration. « Edward et moi partageons une chambre, mais nous continuons de nous… abstenir. »

Il releva un sourcil en signe d'incrédulité. « Je ne suis pas un idiot, Bells. » Il luttait vraiment très fort pour ne pas péter les plombs encore une fois, mais sa colère était en train de refaire surface… Son visage prit une teinte de rouge encore plus foncée. J'avais peur qu'il explose comme cet après-midi.

« Papa, je sais que tu n'es pas un idiot. » Elle soupira. « Je ne sais pas comment te l'expliquer autrement… Je dors dans la même chambre qu'Edward, dans le même lit, mais nous n'avons pas… »

Charlie grimaça en entendant le mot 'lit,' mais demeura silencieux, les yeux rivés sur son assiette vide tandis que Bella fixait la sienne.

Il soupira. « Je sais que les choses ont changé, Bells. Je sais que le monde est un endroit différent. »

« Ah, je t'en prie, Charlie, » persifla Renée de l'autre côté de la table. « Le monde n'a pas changé tant que ça. »

« Eh bien c'est ça le problème, pas vrai ? Ça ne fait pas si longtemps, » dit-il en s'emportant un peu. « Je me rappelle comment c'était, Renée… quand on ne pouvait pas rester à l'écart l'un de l'autre… T'attends-tu vraiment à ce que je gobe ces foutaises qu'ils crachent depuis tout à l'heure ? » Il se tourna vers Bella et moi. « Pourquoi ne pas simplement être honnête avec moi, Bells ? Je n'aime pas ça, mais au moins ce serait franc et direct. »

« Très bien, Charlie, nous passons notre temps à nous envoyer en l'air, est-ce que c'est ça que tu veux entendre ? » Lança Bella d'une voix légèrement surélevée. Ses paroles firent tressaillir Charlie. « Nous avons des baises d'enfer et c'est génial ! Est-ce que c'est ça que tu veux que je te dise ? » Elle croisa les bras et se renfrogna.

Charlie n'était pas le seul que la tirade de Bella avait rendu mal à l'aise. Si j'avais pu rougir, je suis sûr que j'aurais été de la même couleur qu'un coquelicot à cet instant. Elle avait fait usage de ces mots avec une telle désinvolture que ça me laissait plus qu'un peu embarrassé – une chose tellement intime, et elle l'avait jetée sur la table comme un bol de petits pois.

« Charlie, » dis-je, tentant d'intervenir… ou de me défendre, « je sais que c'est difficile à croire, mais Bella disait la vérité… euh… avant. Je ne crois pas qu'il soit approprié d'avoir des relations intimes avant d'être mariés… Je dois admettre que nous partageons un lit, mais je n'ai pas touché votre fille de cette façon-là. »

Ce fut à mon tour de fixer mon assiette… Je pouvais sentir ses yeux braqués sur moi à travers la table. « Humf, » l'entendis-je grogner alors qu'il se levait et quittait la pièce. Je levai les yeux vers Bella puis vers Renée. Que venait-il de se passer ? Nous avait-il crus ? Je parcourus son esprit, mais celui-ci était un fouillis de pensées incomplètes et d'émotions. Il avait toujours un esprit embrumé. Il m'était difficile de le lire à moins qu'il ait une pensée plus claire.

« Ne vous inquiétez pas, il finira bien par changer d'avis, » dit Renée en quittant la table.

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