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Chapitre 40

« Nous avons beaucoup de temps devant nous avant le bal. Qu'aimerais-tu faire ? » Demanda Cedric lorsque j'arrivai à Poudlard.

À vrai dire, trouver une excuse en béton pour que tu n'ailles pas au bal avec ma fiancée, annuler mon rancard avec Cho, et ensuite démontrer à tout le monde ici exactement à quel point j'aime Bella… « Eh bien, je devrais sans doute aller essayer le bain des préfets, » répondis-je, exhibant mon œuf d'or.

« C'est vrai, bonne idée… Bon, je vais t'y conduire par le chemin que nous empruntons normalement. Il ne devrait pas y avoir de problème si c'est moi qui te laisse entrer, » acquiesça Cedric, bien qu'il ait envisagé faire quelque chose de notre temps libre. Peut-être que j'allais découvrir l'indice tout de suite, et ensuite nous pourrions aller voir Hagrid ou explorer le château un peu plus.

Nous grimpâmes l'escalier menant au Hall d'entrée et empruntâmes le grand escalier en marbre jusqu'au cinquième étage. C'était encore difficile de déterminer à quel moment la bonne partie de la cage d'escalier allait se déplacer pour se connecter au bon palier pour accéder à l'endroit où nous voulions aller. C'était frustrant de le manquer et d'atterrir sur un autre palier, car alors il fallait redescendre et attendre une autre occasion.

Après avoir déambulé le long du couloir, nous approchâmes de la statue que nous avions passée en sens inverse la nuit de notre visite non autorisée. « C'est Boris le Hagard, » mentionna Cedric alors que nous la dépassions… Hmmm. Je pouvais voir d'où lui venait son nom. Quelques portes plus loin, Cedric fit halte, se pencha et chuchota, « Fraîcheur des pins. »

La porte s'ouvrit pour révéler la même salle de bain magnifique avec l'immense baignoire de la taille d'une piscine. C'était le genre de bain que les gens autrefois visitaient en groupes, comme les hammams, cependant ce n'était plus acceptable socialement de nos jours – du moins pas pour les résidents actuels de Poudlard.

Cedric m'indiqua le rebord du bassin. « Là il y a les serviettes… Et quand je serai sorti tu pourras verrouiller la porte de l'intérieur pour préserver ton intimité. » Il regarda autour comme s'il y avait plus à signaler, mais la seule autre chose remarquable dans la pièce, à part la gigantesque baignoire, était la tapisserie de la sirène. « Oh, et tu n'as qu'à tourner les robinets pour l'eau et les bulles – il y a différentes fragrances. J'aime bien celle à l'extrême droite – elle est un peu moins féminine que les autres. »

« Merci. »

« Bon, eh bien… on se reverra dans la salle commune de Poufsouffle quand tu auras terminé, » dit-il en fermant la porte que je m'empressai de verrouiller derrière lui. Je me demandais s'il y avait un moyen de verrouiller l'autre entrée aussi, mais un coup d'œil derrière la tapisserie me montra qu'il n'y avait vraiment aucune façon d'en bloquer l'accès. Il me fallait seulement espérer que les jumeaux Weasley ne viendraient pas prendre un bain ici avant le bal.

Je commençai à me déshabiller, mais notant la taille du bassin, je décidai de faire couler l'eau d'abord. Combien de temps faudrait-il pour le remplir ? C'était un vrai gaspillage d'utiliser toute cette eau pour une seule personne. J'imaginai brièvement comment ce serait d'avoir Bella ici pour partager ce bain avec moi… Ah, oui… Il ne fallait pas que je laisse mes pensées errer dans cette direction, réalisai-je. Ça rendait seulement les choses plus difficiles.

De manière surprenante, le bain se remplit rapidement avec tous les robinets mis à contribution. Je tournai celui pour obtenir un bain moussant comme Cedric me l'avait suggéré. Un parfum boisé se diffusa dans la pièce… Je vérifiai dare-dare les autres fragrances – elles étaient surtout florales, mais il y en avait une qui sentait le chewing-gum et une autre citronnée. Je m'en tins au bain moussant boisé.

Une fois que le bain fut rempli, je retirai mes vêtements à la hâte et entrai dans l'eau, l'œuf d'or en main. Que devais-je faire à présent ? Il ne retentirait pas différemment ici qu'il ne l'avait fait dans la salle commune ou dans la bibliothèque de Venlaw… Mais l'eau pouvait affecter les ondes sonores de manière significative. Elle pouvait amplifier des sons en apparence très bas et changer la fréquence. Ça devait être ça !

J'hésitai une minute. Et si le son était le même, mais amplifié ? Les deux autres fois, la sonnerie dans ma tête avait pris un certain temps à disparaître… Eh bien, je n'allais rien découvrir de nouveau si je me contentais de glander dans le bain, aussi pris-je l'œuf et m'abaissai-je jusqu'à être complètement immergé sous l'eau. Plaçant soigneusement mes mains de sorte à pouvoir rapidement fermer l'œuf au besoin, je libérai le loquet et le laissai s'ouvrir.

Le son qui s'en échappa me rappela le magnifique chant des baleines ou d'autres mammifères marins dans l'océan. Je les avais entendues en nageant au large de la Côte Ouest, près de Forks, mais évidemment c'était avant qu'elles ne perçoivent la présence de ma famille et qu'elles aillent nager en eau plus profonde. Le son que j'entendais ici formait des mots et des phrases très claires… L'œuf chantait une chanson :

« Descends nous visiter et entends nos paroles
Nous devons pour chanter être au-dessous du sol.
À présent, réfléchis, exerce ton esprit,
Ce qui t'est le plus cher, nous te l'avons ravi,
Pendant une heure entière il te faudra chercher
Si tu veux trouver ce qu'on t'a arraché.
Après l'heure écoulée, renonce à tout espoir
Tes efforts seront vains car il sera trop tard. »

Je fermai l'œuf et refis surface. Ainsi donc Maugrey m'avait bel et bien donné un conseil utile… Je n'avais toujours pas confiance en lui, mais je devais admettre que j'avais peu de motifs pour étayer mes soupçons. Il faudrait que j'en discute avec Carlisle.

Mais que signifiaient ces paroles ? J'aurais dû demander à Jasper de venir avec moi. Il était bon pour résoudre les devinettes.

« Descends nous visiter et entends nos paroles, nous devons pour chanter être au-dessous du sol… » Dis-je à voix haute pour voir si ça aiderait… Est-ce que ça pouvait être une sorte de créature souterraine – comme un ver ? Je pouvais visualiser Hagrid faire ça… Des vers géants que nous allions devoir combattre avant qu'ils ne nous mangent avec la terre… et nous disposerions d'une heure pour trouver quelque chose qu'ils nous auraient dérobé – peut-être la chose qu'il nous fallait pour les vaincre ? Allions-nous devoir creuser ? Je pouvais facilement le faire, mais qu'en était-il des autres concurrents ? Peut-être que j'allais avoir besoin de trouver un sortilège pour creuser…

Mais il y avait ce passage à propos du chant… Qui pouvait chanter ? Les oiseaux… Pouvait-il s'agir d'oiseaux qui s'enterraient pour chanter ? Ça n'avait aucun sens. Je secouai la tête.

Peut-être qu'au-dessous du sol n'était qu'un leurre… Peut-être qu'ils ne chantaient pas du tout. La phrase était peut-être une façon poétique de dire que ces oiseaux étaient silencieux… Quels oiseaux étaient silencieux ? Je passai en revue mes connaissances aviaires. J'étais limité dans mon choix, et rien ne semblait correspondre à cet environnement.

Mais la première ligne de l'énigme disait de les visiter là où on pouvait les entendre… Alors ces créatures ne devaient pas être muettes – sinon où les chercherions-nous ?

Peut-être qu'il me fallait aborder les choses sous un autre angle. Je rejouai les dernières lignes dans ma tête… Peut-être que je devais commencer par la fin et remonter vers le début. La chanson était composée de quatre rimes – alors peut-être y avait-il un sens caché dans ces rimes…

Après l'heure écoulée, renonce à tout espoir

Tes efforts seront vains car il sera trop tard.

Cela semblait assez clair. Si nous prenions plus d'une heure, nous serions trop tard. D'accord. Cependant je me demandais s'il y avait plus derrière les mots 'renonce à tout espoir.' Y avait-il un indice ici ?

Pendant une heure entière il te faudra chercher

Si tu veux trouver ce qu'on t'a arraché.

Alors nous allions avoir une heure pour trouver quelque chose qu'ils avaient pris. De quoi pouvait-il s'agir ?

À présent, réfléchis, exerce ton esprit,

Ce qui t'est le plus cher, nous te l'avons ravi,

Il fallait en conclure que notre recherche aurait lieu à l'endroit mentionné dans les deux premières lignes de la chanson – et qu'il faudrait trouver les créatures ou entités abstraites… qui avaient ravi quelque chose de très cher à nos yeux. Bon, donc j'avais la réponse à mon autre question. Nous allions disposer d'une heure pour retrouver notre bien le plus précieux, ou, plus exactement, ce qui avait le plus de valeur pour un sorcier ou une sorcière. Il pouvait s'agir des mêmes choses fondamentales auxquelles les humains ordinaires accordaient beaucoup d'importance – comme l'argent, ou les bijoux, deux choses faciles à enterrer… Beaucoup de gens étaient très attachés à l'argent, mais pas tout le monde. La plupart des gens ne refuseraient pas de l'argent ou des biens de valeur si on les leur offrait, mais de là à dire que c'était ce qui comptait le plus à leurs yeux…

Le poème disait de réfléchir tout en effectuant nos recherches. Est-ce que ça signifiait que la chose que nous allions chercher deviendrait visible au cours de celles-ci ? Ça pourrait ressembler à une chasse au trésor… Peut-être qu'il y aurait d'autres indices ? Mais alors, pourquoi nous donner l'œuf si nous ne pouvions pas résoudre l'énigme à l'avance ? De toute évidence, il fallait en comprendre le sens si nous voulions être prêts pour cette prospection d'une manière ou d'une autre.

Peut-être que la clé résidait dans le fait que le poème s'adressait plus particulièrement aux sorciers et aux sorcières ? Quelle était la chose qui manquerait le plus cruellement à un sorcier s'il ne l'avait plus ? Ah oui, sa baguette magique ! Contrairement aux nôtres, les baguettes des sorciers étaient spécifiquement adaptées à chaque propriétaire. Si on lui prenait sa baguette, un sorcier allait à coup sûr se retrouver en position très précaire. Il y avait toujours la possibilité d'utiliser une autre baguette que la sienne propre, mais celle-là ne fonctionnerait jamais aussi bien.

Mais les champions n'auraient-ils pas besoin de leurs baguettes pour exécuter les sortilèges leur permettant de mener à bien la recherche ? Ça n'avait simplement pas de sens qu'ils doivent participer à quelque chose d'aussi cliché qu'une chasse au trésor pour retrouver leurs baguettes respectives. Ça semblait trop… moldu. Néanmoins c'était la meilleure théorie que j'avais pour le moment.

Donc, retour aux deux premières lignes :

Descends nous visiter et entends nos paroles

Nous devons pour chanter être au-dessous du sol.

Descends nous visiter et entends nos paroles… Tandis que je me cassais la tête à essayer de trouver la signification de cette phrase, je laissai mon regard errer autour de la salle de bain… Nous devons pour chanter être au-dessous du sol… et entends nos paroles… Mon esprit faillit ne pas enregistrer la tapisserie sur le mur alors que mes yeux balayaient celui-ci. Malheureusement, l'image de la tapisserie ne fit que me rappeler les pensées que j'avais eues plus tôt quand j'imaginais emmener Bella ici. Je souris lugubrement… Une source d'inspiration, en effet…

Tandis que je combattais ma nature plus humaine, j'eus soudainement une révélation. Mes yeux se posèrent à nouveau sur la tapisserie. Les sirènes existaient-elles ? Il y a quelques mois j'aurais éclaté de rire à cette idée. Mais maintenant, après tout ce que nous avions vu ? Bien sûr, c'était tout à fait possible. Étaient-ce leurs voix que j'avais entendues dans l'œuf ?

La réponse, qui m'avait échappé pendant si longtemps que l'eau de mon bain était à présent tiède et dépourvue de la moindre bulle, paraissait si évidente. Il m'avait seulement fallu du temps à la trouver parce qu'elle était au-delà des possibilités normales que j'aurais considérées.

En sortant de l'eau, un rire se fit tout à coup entendre. Je regardai autour de moi. La pièce était vide. Je regardai la sirène encore une fois… Était-elle vivante comme les personnages des tableaux ? Ça n'avait pas l'air d'être le cas, et j'aurais juré que le bruit venait de l'un des robinets… J'avais la nette impression d'être observé. Eh bien, c'était sans importance. Il fallait que je m'informe auprès de Cedric au sujet des sirènes.

« Dis donc, c'est ce qui s'appelle un long bain, » commenta celui-ci alors que je me penchais pour passer l'entrée de la salle commune de Poufsouffle. « Est-ce que tu as pu découvrir quelque chose ? »

« Je pense que oui, » dis-je avec enthousiasme. « Est-ce que les sirènes existent ? »

Il me dévisagea avec une expression des plus étranges, la tapisserie de la salle de bain papillonnant dans son esprit. Il se demanda brièvement ce que j'avais fait au juste pendant que j'étais là-haut, mais chassa rapidement cette pensée. « Je crois que oui. J'ai entendu dire que les sirènes vivent dans le lac, mais je ne les ai jamais vues moi-même. »

« Je pense que c'est la solution, » expliquai-je. Il me regarda avec une expression confuse. « D'accord, je vais commencer du début. J'ai mis l'œuf sous l'eau et je l'ai ouvert. L'eau a changé la fréquence du son – j'ai pu entendre une chanson… Quoi qu'il en soit, cette chanson était une devinette que je devais résoudre. Je ne suis pas complètement sûr de la tâche entière – mais je suis certain que ça va impliquer d'aller voir les sirènes afin de récupérer quelque chose qu'elles ont pris… »

« Qu'ont-elles pris ? »

« Je ne sais pas trop… » Hésitai-je. J'étais beaucoup moins certain de l'idée de la baguette magique que je l'étais au sujet des sirènes. Je répétai les paroles de la chanson à Cedric. « Alors, quel est ton avis ? »

« Je pense que tu as visé en plein dans le mille au sujet des sirènes. Je parie que ce sont elles qui ont produit le son dans l'œuf… quant à ce qu'elles ont pris – apparemment c'est quelque chose de grande importance. »

« Exactement, et j'ai pensé qu'il s'agissait peut-être de nos baguettes magiques – vu leur importance. »

« Oui, c'est vrai, mais ceci est un tournoi magique. Ils ne vont pas vous laisser accomplir une tâche sans votre baguette… du moins je ne crois pas… » Il réfléchit pendant un moment. « Il pourrait s'agir de quelque chose d'important pour chaque individu, comme un objet précieux. »

Il avait raison. Je n'avais pas considéré qu'ils puissent choisir des objets individuels, mais c'était une possibilité. Les juges étaient les directeurs de chacune des écoles. Ils avaient certainement les moyens de découvrir quel objet signifiait le plus aux yeux de leurs champions respectifs.

« Quoi qu'il en soit, » dit Cedric, « il va falloir que tu trouves une façon de survivre sous l'eau pendant une heure. »

Heureusement cela ne posait pas de problème, mais je ne pouvais pas l'expliquer à mon ami. Le problème dans mon cas c'était qu'il fallait donner l'impression que j'avais utilisé la magie pour être en mesure de rester une heure sous l'eau. »

« Un simple sortilège pour créer une bulle d'air ferait l'affaire, » suggéra-t-il. « Il faudrait qu'elle soit assez grosse pour contenir suffisamment d'oxygène pour une heure, mais ça devrait fonctionner. »

J'acquiesçai. Ce serait une bonne couverture.

Cedric se leva subitement debout comme s'il était mû par un ressort. « T'as vu l'heure qu'il est ? On ferait mieux de mettre nos habits ! » S'exclama-t-il en se précipitant vers sa chambre. Je le suivis où j'avais déposé mes robes plus tôt. Je me sentais comme si j'avais encore des résidus de savon du bain sur moi et j'avais vraiment envie de prendre une douche. J'avais assez de temps, mais je n'étais pas sûr que Cedric aurait la patience de m'attendre.

« La pièce d'à côté est une salle de bain, si tu veux prendre une douche en vitesse, » dit-il, réglant mon dilemme. Très vite sorti de la douche en question et vêtu de mes robes, je rejoignis Cedric dans son dortoir.

Je le trouvai habillé de pied en cap, le rouge aux joues. Il tenait une petite boîte dans sa main, qu'il dissimula prestement dans ses vêtements lorsque j'entrai dans la pièce. Et si elle n'aime pas la façon dont je danse ? Et si je dis quelque chose de grossier ? Ou de stupide ? Et si je lui écrase un pied ? Ou que je renverse un truc sur elle ? Son niveau de stress était plus élevé que je ne l'avais jamais vu auparavant. En temps normal il paraissait calme et serein… Si ce n'était pas que l'objet de son anxiété était Bella, je me serais senti mal pour lui. Mais dans la situation actuelle, je voulais arracher la petite boîte de ses habits et l'enfoncer dans sa gorge.

« Prêt ? » Demandai-je. « Je suis sûr que les filles seront ici très bientôt. »

« Sûr, » dit-il, prenant une grande respiration. Calme-toi, Cédric… Que va-t-elle penser si elle te voit avec les joues toutes rouges ? Songea-t-il.

Nous nous dirigeâmes vers le Hall d'entrée. Les élèves de Durmstrang commençaient à remplir le château. Je pouvais voir, devant l'entrée à l'extérieur, que les buissons étaient décorés de milliers de petites lumières qui illuminaient une grande figurine du Père Noël et de ses rennes… Au début je n'y prêtai guère attention, présumant qu'il s'agissait du même genre de mini-lumières utilisées partout. Puis je remarquai que non seulement les lumières clignotaient, mais en plus elles se déplaçaient. Je les examinai de plus près. Wow, en réalité il s'agissait de fées – des milliers de minuscules fées ailées éclairaient l'entrée extérieure.

Je fouillai dans mon esprit pour voir si je pouvais entendre le reste de ma famille approcher. Je ne m'étais jamais informé des dispositions prises par les autres pour arriver au château, je savais seulement qu'ils y seraient à 19h40.

À 19h38, j'entendis le grincement des roues d'un chariot en provenance de l'entrée des ruines. Edward, nous arrivons… me prévint Alice dans son esprit, mais sois préparé, Bella est belle à couper le souffle ! Et Hermione aussi, d'ailleurs…

Bella était déjà belle à couper le souffle. Quoi qu'Alice ait pu faire, ça n'allait pas changer ça. Et pourtant, quand le fiacre tiré par un sombral arriva, j'eus effectivement le souffle coupé. Je fis deux pas en direction de l'équipage lorsqu'il s'arrêta avant que le mouvement de Cedric n'attire mon attention. Je reculai. Bien entendu j'aurais dû savoir qu'il allait vouloir aider Bella à descendre du fiacre.

Je le regardai tandis qu'il lui offrait sa main et qu'elle sortait du véhicule. La robe de soirée bleu glacial qu'Alice avait choisie pour elle, sans rapport aucun avec les tenues plus traditionnelles des autres élèves, soulignait la perfection de sa peau. Alice avait ajouté une petite cape de style similaire aux robes des sorcières, et qui tombait à sa taille. Elle s'harmonisait tellement bien avec la robe de soirée qu'on aurait dit que les deux vêtements ensemble étaient un nouveau type de robe de sorcière. Alors que la brise soufflait un coin de sa cape pendant qu'elle descendait de l'attelage, je vis que le collier que je lui avais offert convenait effectivement parfaitement à l'encolure en V et à la couleur de sa robe. Le tissu de celle-ci adhérait à son corps souple, ruisselant en cascades de volants vers le sol, passant d'un bleu foncé à la taille à un bleu pâle – presque blanc – à l'ourlet. Alice avait insisté pour que Bella porte des talons aiguilles dans une nuance plus foncée de bleu, faisant fi de ses protestations, et l'effet de la chaussure sur le fragment de jambe que j'entrevis quand elle posa le pied sur la terre ferme était rien de moins qu'envoûtant. Ses cheveux étaient tirés sur un côté de son visage et tenaient en place grâce au peigne de ma mère, retombant en douces mèches ondulées du côté opposé.

Nom d'un chien ! Qu'est-ce qu'elle est belle ! Je balayai le voisinage pour découvrir quel autre regard s'était attardé sur ma bien-aimée, seulement pour trouver Ron Weasley, vêtu dans les robes brunes les plus hideuses qu'il m'ait été donné de voir. Apparemment il les avait modifiées légèrement lui-même avec une banale paire de ciseaux car on voyait des effilochures pendouiller de son col et de ses poignets. Je me rendis alors compte, en entendant ses pensées, que ce n'était pas Bella qui avait capturé son attention. Bouche bée, il fixait Hermione alors qu'elle descendait à son tour du fiacre. Mais… que s'est-il passé ? Ses cheveux… son sourire… mais…

Alice avait indéniablement fait un travail incroyable, comme à son habitude, sur Hermione. Ses cheveux normalement frisottés et crépus avaient été lissés et ramenés en une cascade de vagues partant de l'arrière de sa tête. Sa robe, coupée dans un style similaire à celle de Bella, était bourgogne, avec une encolure et un corsage ajusté en satin foncé. La partie inférieure de la robe tombait en une série de volants bourgogne eux aussi, pâles à la taille, et de plus en plus foncés en descendant vers l'ourlet qui balayait le sol. Elle avait elle aussi une demi-cape qui s'harmonisait à sa tenue, et des stilettos dans une teinte plus sombre de bourgogne.

Elle va au bal avec… il lui a demandé… Quoi ? Les pensées de Ron devinrent nettement aigres alors qu'il détachait son regard d'Hermione assez longtemps pour voir qui l'aidait à descendre de l'attelage. Viktor Krum ? Elle a accepté de venir avec Viktor Krum ?

Il tourna les talons et se rua vers l'escalier en marbre, Harry juste derrière lui. Je pouvais sympathiser. Nous étions dans la même position, Ron et moi, sauf que Bella était ma fiancée, et non pas mon amie. Et j'avais su à l'avance que cela allait se produire… En fait j'en étais responsable. Je me retournai et me dirigeai à mon tour vers l'escalier pour attendre ma cavalière.

Je ne sais pas pourquoi il a l'air si maussade. Il a Cho… et moi je suis coincé avec cette idiote de Parvati qui passe son temps à rire sottement. La remarque de Harry me rappela de réarranger mes traits de manière à arborer la même expression agréable et affable que les autres élèves de sexe masculin qui attendaient en bas et autour de l'escalier. Je patientai alors que les jeunes sorcières en robes de soirée aux couleurs vibrantes descendaient l'escalier pour accepter les bras offerts par les jeunes sorciers qui faisaient le pied de grue en bas, sapés comme des princes dans leurs robes formelles. J'avais hâte de voir Cho arriver, ne serait-ce que pour pouvoir me rendre à la Grande Salle et admirer à nouveau Bella avec mes propres yeux. La regarder à travers les yeux de diverses personnes autour de moi ne me suffisait pas.

Finalement je vis Cho descendre l'escalier avec son groupe d'amies. J'entendis une pensée mélancolique traverser l'esprit de Harry quand j'offris ma main gantée à Cho au moment où elle atteignait la dernière marche. J'enroulai ensuite sa main autour de mon bras au niveau du coude tel qu'il convenait de le faire. Elle sourit timidement en levant les yeux vers moi, mais ne dit rien.

Je me sentais terriblement mal. C'était une personne pleine de gentillesse, une chic fille. Elle méritait d'aller à la danse avec quelqu'un qui voulait être avec elle. Je résolus que seulement pour ce soir, j'allais être cette personne. Je ne la laisserais pas se sentir moindre que ce qu'elle méritait, bien que je n'aurais pas dû être le garçon agissant de la sorte avec elle.

« Les champions, par ici s'il vous plaît, » entendis-je la voix de Professeur McGonagall annoncer, et je conduisis Cho à l'endroit où les autres étaient en train de se rassembler.

« On se revoit dans une minute, » lança Parvati, la cavalière de Harry, à sa sœur et à Ron en s'éloignant. Quant à Ron, il se tourna sombrement vers la Grande Salle, Padma à ses côtés… Juste comme ils étaient sur le point d'y entrer, Alice les aperçut. Avec un soupir d'exaspération, elle saisit Ron par le bras et l'entraîna vigoureusement dans une salle avoisinante.

« Je te le ramène tout de suite, » cria-t-elle à Padma qui la fixait avec incrédulité. J'étouffai un rire en la voyant sortir une paire de ciseaux et tailler de manière experte toutes les petites franges de tissu laissées par le travail bâclé de Ron. Ensuite elle fit rapidement quelques retouches avec du fil et une aiguille qu'elle avait dans son sac à main, de manière à ce que la robe de Ron soit mieux ajustée aux épaules et dans le dos. « Il faudra se contenter de ça, » marmonna-t-elle.

Ron avait été atterré par la soudaine attaque d'Alice, mais quand il jeta un coup d'œil à sa silhouette sur une surface réfléchissante en retournant vers la Grande Salle, il apprécia davantage cet assaut. Pas mal du tout, vraiment. Très classique comme look. Cette moldue sait certainement ce qu'elle fait.

Alice eut un petit sourire auto-satisfait en regardant Ron marcher la tête un peu plus haute vers la Grande Salle en compagnie de Padma.

Alice elle-même était superbe. En tant que moldue, elle n'avait pas senti le besoin de modifier sa tenue pour imiter une robe de sorcière. Sa robe de velours bordeaux au style oriental lui allait à ravir. Comme sa toilette était déjà pourvue de beaucoup d'ornements, elle avait opté uniquement pour des boucles d'oreilles en or en forme de larmes rehaussées d'un grenat. Je souris en notant les pensées admiratives de Jasper envers la beauté de son épouse. Ses pensées, qui jadis me rendaient mélancolique, ne m'apportaient plus que du bonheur à présent que j'avais Bella.

Pendant ce temps, Emmett admirait sa femme de loin, prenant plaisir à regarder la réaction de Drago alors que Rosalie se dirigeait vers lui dans le Hall d'entrée. Elle était exquise, bien sûr, dans sa robe noire moulant ses courbes à la perfection. La cape noire assortie à sa robe était ouverte sur le devant, révélant son large décolleté en V à la limite de la décence, et mis en valeur par un délicat collier de rubis en forme de Y qui attirait l'œil vers le bas. Elle aurait éclipsé toutes les autres stars sur le tapis rouge lors d'une première. Je me concentrai pour bloquer les pensées émanant de l'esprit barbare de Drago. Elles n'étaient pas nobles ou dignes d'un gentleman… mais je soupçonnais que c'était justement le but du petit jeu d'Emmett et Rosalie.

Elle sourit lentement et sensuellement en se glissant vers lui, balançant ses hanches de façon suggestive et rejetant ses cheveux dorés derrière ses épaules. Drago déglutit avec peine quand elle le regarda droit dans les yeux comme si personne d'autre n'existait. Avec chaque pas qu'elle faisait, son sourire devenait un peu plus radieux, et elle rétrécissait les yeux un peu plus lascivement jusqu'à ce que finalement elle se retrouve juste devant lui. Elle faisait un bon quinze centimètres de plus que Drago en temps normal, et avec les talons aiguilles qu'elle portait pour la soirée, le visage de ce dernier arrivait à la hauteur de son décolleté qu'il zieutait sans vergogne. Elle posa une main gantée sur son visage et le força à la regarder dans les yeux.

« Bonsoir Drago, » ronronna-t-elle, son doigt traçant sa joue et le contour de sa mâchoire. « J'ai tellement hâte de danser avec toi. » Elle se pencha et embrassa sa joue, s'attardant un peu plus longtemps qu'il était prudent de le faire.

« Hum, » répondit-il avant que ses yeux ne roulent dans leur orbite et qu'il s'effondre sur le sol avec un bruit sourd.

J'entendis Emmett s'étrangler de rire, et en me retournant je vis qu'il était plié en deux à côté de Carlisle et Esme. Celle-ci lança un regard désapprobateur à Rosalie. Pour sa part, Carlisle se contenta de sourire légèrement.

Drago n'était toujours pas revenu à lui après une minute, si bien que ses amis Crabbe et Goyle le traînèrent chez Madame Pomfresh. Rosalie le regarda s'éloigner, haussa les épaules, et alla rejoindre un Emmett terriblement amusé, une Esme réprobatrice et un Carlisle qui essayait de garder une expression neutre. Alice et Jasper rejoignirent leur groupe et ils se dirigèrent tous vers la Grande Salle pour assister au bal.

Je me retournai vers le groupe constitué des champions et de leurs escortes. Nous attendions Krum et Hermione, mais aussi que le reste des élèves et des professeurs soient rassemblés dans la Grande Salle. Je me demandais comment ils avaient aménagé une aire de danse avec toutes les longues tables dans le chemin.

« Salut Harry, salut Parvati ! » Dit Hermione en joignant enfin notre groupe avec Krum.

Hermione Granger ? Parvati était très étonnée. Que lui est-il arrivé ?

C'était un peu insultant que ceux qui nous entouraient soient si surpris de son apparence modifiée. Hermione n'avait toujours fait preuve que de gentillesse en plus d'être très vive d'esprit. Krum l'avait remarquée presque immédiatement. C'était une jolie fille, mais elle n'était pas profondément préoccupée par les questions frivoles et sottes qui faisaient se morfondre beaucoup de filles de son âge. Il paraissait clair qu'un trop grand nombre de ses congénères ne l'avaient pas vraiment vue avant ce soir. Bien entendu sa présence auprès de Krum fut accueillie par moult regards glaciaux de la foule de filles qui auraient voulu être à sa place. Fidèle à elle-même, elle les ignora et profita simplement de la soirée.

« Très bien maintenant, » dit McGonagall en frappant dans ses mains pour avoir l'attention. « Vous devez tous vous mettre en ligne avec vos partenaires et me suivre. » Elle se dirigea rapidement vers la porte.

Extrêmement mal à l'aise, nous traversâmes la Grande Salle vers l'extrémité où se trouvait la table d'honneur. De toute évidence c'est nous qui allions l'occuper ce soir. Tandis que nous avancions dans la pièce, je remarquai que le mobilier avait été changé. Les longues tables avaient entièrement disparu et, à leur place, il y avait des tables rondes dispersées dans toute la salle, chacune d'elles pouvant accueillir douze personnes. Les élèves et le corps enseignant se levèrent et nous applaudirent quand nous entreprîmes de marcher jusqu'à la table d'honneur.

Un sifflement perçant éclata dans ma conscience. Emmett me sifflait après dans sa tête alors que je passais à côté de lui. Dis donc, t'es vraiment craquant dans cette tenue, frérot ! Je le fusillai du regard avant de recomposer les traits de mon visage en une expression agréable et joyeuse.

Bella et Cedric étaient installés à la dernière table sur notre droite. Je surpris le regard de ma fiancée posé sur moi en passant devant et je risquai un petit sourire discret. Si on me regardait à cet instant précis, on allait simplement croire qu'une pensée amusante venait de me traverser l'esprit. Bella me fit un clin d'œil furtif.

Les tables étaient dressées avec des couverts en or, comme d'habitude, mais exceptionnellement ce soir il y avait une petite carte avec un menu. Je regardai les autres, mais leurs esprits semblaient aussi confus que le mien. Puis Dumbledore, les yeux pétillants, regarda son assiette et énonça clairement, « Côtelettes de porc, » et elles apparurent. Les autres comprirent le principe, et bientôt chacun d'eux parcourait le menu et indiquait ses préférences. Cette méthode de service aurait certainement rendu quelques restaurateurs célèbres aux États-Unis.

Il n'y avait rien à manger pour moi et je ne voulais pas me retrouver avec la sensation d'un excédent de nourriture dans mon estomac pendant la soirée, aussi décidai-je de ne rien commander. « N'as-tu pas faim ? » Demanda Cho.

« Pas vraiment – j'ai mangé un peu avant de venir ici, » répondis-je. Nous étions allés chasser la nuit dernière.

« Oh. » Elle sourit timidement et se tourna vers sa nourriture, qu'elle sembla chipoter plus qu'autre chose.

Plus loin à la table, Viktor discutait de façon volubile avec Hermione, lui que je n'avais pas entendu prononcer plus de dix phrases depuis son arrivée ici. « Nous avons un château nous aussi, mais pas aussi gros que celui-ci, ni aussi douillet. Je pense que… » Il entreprit de lui donner de plus en plus de détails à propos de l'endroit d'où il venait, chaque admission qu'il faisait générant un autre froncement de sourcils chez son directeur Karkaroff. Celui-ci avait déjà lancé un regard noir à Hermione quand Krum l'avait escortée à la table. Apparemment il se méfiait maintenant des intentions de la jeune sorcière.

« Hé, Viktor ! » L'interrompit-il avec un rire qui n'atteignait pas ses yeux d'une froideur glaciale. « Ne va pas divulguer quoi que ce soit d'autre, ou alors ta charmante amie saura exactement où nous trouver ! »

Dumbledore sourit, les yeux scintillants. « Igor, tous ces secrets… On pourrait presque croire que vous ne voulez pas recevoir de visiteurs. »

« Eh bien, mon cher Dumbledore, » dit Karkaroff avec un sourire menaçant, « nous sommes tous protecteurs de nos domaines privés, n'est-il pas vrai ? Ne gardons-nous pas jalousement les voies de l'apprentissage qui nous ont été confiées ? N'avons-nous pas raison d'être fiers d'être les seuls à connaître les secrets de nos écoles respectives, et de vouloir les protéger ? »

« Oh, je n'ai pas la prétention de connaître tous les secrets de Poudlard, Igor, » répliqua amicalement Dumbledore. « Par exemple, pas plus tard que ce matin j'ai emprunté le mauvais tournant en me rendant à la salle de bain, et je me suis retrouvé dans une salle aux proportions magnifiques que je n'avais jamais vue avant, contenant une collection vraiment remarquable de pots de chambre. Quand j'ai voulu y retourner pour enquêter plus en profondeur, j'ai découvert que la salle avait disparu. Mais je dois garder un œil sur ce mystère. Il est possible qu'elle ne soit accessible qu'à 5h30 du matin. Ou peut-être qu'elle apparaît seulement au premier quartier de lune – ou quand la personne qui la cherche a une vessie exceptionnellement pleine. » Il se tourna légèrement de côté, vers Harry et moi ainsi que nos compagnes, et nous fit un clin d'œil. Harry laissa échapper un petit rire tandis que je réprimais le mien.

De l'autre côté d'Hermione, Krum et Karkaroff, se trouvaient Fleur, son cavalier Roger Davies, et Madame Maxime. Fleur se plaignait sans cesse au sujet de tous les aspects de Poudlard pendant que Roger demeurait fasciné par sa beauté, buvant chacune de ses paroles.

Je les ignorai et fis de mon mieux pour être d'agréable compagnie à Cho.

« Comment était ton repas ? » M'enquis-je poliment.

« Délicieux, merci. Tu aurais dû en avoir un peu, » dit-elle en souriant.

« Merci mais… j'ai bien peur que mon estomac ne puisse le prendre en ce moment. C'est une honte. »

« Oui. »

J'essayai de trouver un autre sujet de conversation.

« As-tu eu un Noël agréable ? »

« Oh oui, j'ai reçu une très belle broche de ma mère. Elle appartenait à son arrière arrière-grand-mère, et elle a été passée de mère en fille pendant cinq générations… c'est-à-dire six maintenant. » Elle sourit en se remémorant le moment chaleureux où elle avait ouvert la boîte et la lettre de sa mère expliquant l'histoire du bijou. « J'aurais probablement dû la porter ce soir, mais je craignais de l'endommager. »

Je souris en réponse.

« Et mon père m'a envoyé des provisions pour le prochain semestre… J'aime toujours avoir une nouvelle plume et du parchemin plus épais que celui que nous avons ici… »

« Oui, je comprends, » répondis-je poliment.

« Quel a été ton cadeau préféré ? » Questionna-t-elle.

Je ne pouvais pas lui parler des livrets contenant le journal de Bella qu'elle avait accepté de partager avec moi. « Mon père m'a donné un de ses anciens livres de médecine, » répliquai-je. C'était mon deuxième cadeau préféré, le premier journal médical à partir duquel Carlisle avait étudié, avec ses notes griffonnées dans les marges. Bien sûr le matériel était obsolète, mais c'était une parcelle de lui.

« Ça semble un cadeau vraiment significatif, » commenta-t-elle, et elle le pensait réellement.

« Merci, je- » Je fus soudainement interrompu par Dumbledore qui se leva, attirant notre attention. Il fit signe à tout le monde de se lever, puis, d'un mouvement de baguette, les tables furent repoussées le long des murs, dégageant le plancher. Ensuite il fit apparaître une plate-forme surélevée le long du mur de droite. Une batterie, plusieurs guitares, un luth, un violoncelle et quelques cornemuses furent installés dessus.

Un groupe de musique, les Weird Sisters, nom que j'entendis dans l'esprit de plusieurs élèves dans la salle, monta vivement sur scène au milieu des applaudissements enthousiastes. Apparemment c'était un groupe populaire au sein des adolescents du monde des sorciers.

Dumbledore nous adressa un regard éloquent et nous nous dirigeâmes vers le milieu de la salle pour ouvrir le bal. Edward – Harry ! Lança Alice en faisant intrusion dans ma tête. Je regardai dans la direction de celui-ci et vis qu'il n'avait pas bougé de son siège. Heureusement, Parvati intervint. « Allez ! » Siffla-t-elle, « nous sommes censés danser ! »

Nous nous dirigeâmes vers la piste de danse éclairée de lumières vives au son d'une musique lente et mélancolique. Ainsi donc nous allions danser sur un air peu entraînant. C'était quelque chose que je pouvais faire à cette école, et le faire bien. Je pris la main de Cho dans ma main gantée, plaçant l'autre sur sa taille de façon courtoise, et je commençai à la guider sur la piste. Cho était une bonne danseuse. Elle était gracieuse et avait le sens du rythme, mais c'était bien pâle en comparaison de danser avec Bella. Si c'était Bella qui dansait avec moi, je la tiendrais collée contre moi, ses pieds sur les miens alors que je danserais pour nous deux… son parfum brûlant ma gorge, son corps réchauffant mon âme, si toutefois j'en avais une.

Après le premier couplet, d'autres couples commencèrent à se joindre à nous. J'entendis Cedric demander à Bella de l'accompagner sur la piste de danse. Elle était hésitante, mais avec un soupir elle prit sa main et se laissa conduire. À son honneur, il était tout aussi courtois avec Bella que je l'étais avec Cho, la maintenant à une distance respectueuse, quoiqu'un peu plus près que je le souhaitais. Et il ne la quittait pas des yeux.

Je souris poliment à Cho et elle me rendit mon sourire. Ses pensées me disaient qu'elle s'amusait et prenait plaisir à danser. J'essayai de demeurer attentif, mais mes pensées erraient sans cesse vers Cedric et Bella qui tournoyaient sur la piste.

Après la première danse, je notai que Harry avait ramené Parvati à l'une des tables sur le côté, où Ron et Padma étaient déjà assis. Parvati et Padma s'emmerdaient carrément, lançant des regards noirs à leurs partenaires et regardant les autres danseurs sur la piste avec nostalgie. Il ne fallut pas longtemps avant que d'autres jeunes sorciers profitent de la situation et viennent les dérober, laissant Harry et Ron seuls dans leur coin.

Ah, une ouverture… Je guidai gracieusement Cho vers leur table. « Aimerais-tu avoir un rafraîchissement ? » Demandai-je.

« Hum, » elle était sur le point de dire non, puis se rappelant que je n'avais pas mangé, elle accepta en songeant que je voulais sans doute prendre quelque chose pour moi aussi.

« Je reviens tout de suite, » dis-je, la laissant avec Ron et Harry. Je pris mon temps pour me rendre à la table de rafraîchissements, espérant que Harry profite de l'occasion pour demander à Cho de danser avec lui.

Harry zieuta Cho spéculativement et jeta un coup d'œil à Ron, qui regardait sans arrêt en direction d'Hermione et Krum… Il était en train de débattre avec lui-même si oui ou non il devait demander Cho pour une danse lorsque j'entendis Alice. Edward… Viens tout de suite… C'est urgent. Je vis des bribes d'une vision très inquiétante, bien qu'elle essayait de la garder hors de son esprit jusqu'à ce que nous soyons rassemblés. Je me précipitai rapidement vers la porte à l'autre bout de la salle, suivant ma famille à l'extérieur, à l'entrée principale, là où le fiacre l'avait déposée plus tôt.

Bella devait avoir remarqué notre sortie précipitée, car elle vint nous retrouver quelques minutes après que nous nous soyons réunis dehors. Je m'inquiétai momentanément pour elle. Il faisait froid et elle avait laissé sa cape à l'intérieur.

« Que se passe-t-il, Alice ? » Demanda Carlisle.

Immédiatement, j'entrai dans sa vision. Charlie et Renée arrivant à Édimbourg, prenant un taxi pour se rendre à la résidence universitaire et demandant à voir Bella Swan, seulement pour découvrir qu'il n'y avait pas de trace d'une Bella Swan parmi les étudiants de l'établissement en question, ou inscrite à l'université… Puis un coup de fil angoissé au commissariat de police local… Renée pleurant sur l'épaule de Charlie…

« Oh non, » gémis-je.

« Qu'est-ce que… Je déteste quand vous faites ça, les amis, » grommela Emmett.

« Charlie et Renée s'en viennent, » dit Alice sinistrement. « Ils doivent avoir pris la décision très récemment… déniché des sièges à rabais à la dernière minute et pensé que ce serait chouette de faire une surprise à Bella. »

« Quand ? » Haleta Esme.

« Demain. » Elle se concentra pendant une minute. « Il semblerait qu'ils vont arriver à 10h du matin. »

« Oh non ! » S'écria Esme. Comment allons-nous pouvoir inscrire Bella à l'université et en résidence d'ici demain matin ? L'université est-elle même ouverte pendant les vacances ?

« À quelle heure prennent-ils l'avion, Alice ? » Demanda soudainement Jasper. Je vis à quoi il pensait – c'était un bon plan.

Elle réfléchit encore un moment. « À 2h du matin heure locale, » répondit-elle. « En ce qui concerne Renée… Charlie est sans doute déjà en route vers l'aéroport. »

Carlisle soupira. « Est-ce qu'elle peut attraper Renée ? » Demanda-t-il, saisissant l'idée de Jasper.

Elle se concentra à nouveau. « Oui, il y a une chance… Si elle l'appelle maintenant, elle peut l'attraper. »

« D'accord, » commença Carlisle, « Bella, tu dois appeler ta maman pour lui souhaiter Joyeux Noël… Tu dois t'assurer qu'elle comprenne que tu restes avec nous pour les vacances… Donne-lui autant d'information que tu peux sans attirer ses soupçons. »

« Comme si c'était possible, » rétorqua Rosalie en roulant des yeux. « Elle serait incapable de mentir même si sa vie en dépendait. »

Je grimaçai à sa remarque. « Je vais l'aider. »

« Bon, nous ne pouvons pas appeler d'ici… il y a trop d'interférence magique. Vous devrez aller au moins aussi loin que les ruines, » recommanda Carlisle. « Et Edward… sois discret. »

J'acquiesçai. Le reste de la famille demeura devant l'entrée pendant que Bella et moi fuyions les lumières du château. Dès qu'il nous sembla être assez loin pour ne pas être détectés, je la hissai dans mon dos et piquai un sprint.

Nous atteignîmes les ruines en un rien de temps. Je sortis mon téléphone et l'allumai. J'obtins un signal, mais en composant le numéro du téléphone cellulaire de Renée, j'entendis de la statique sur la ligne. « Il va falloir aller un peu plus loin. » Je la remontai dans mon dos et courus jusqu'au village. La réception était meilleure. Je composai le numéro et tendis le téléphone à Bella.

« Maman, » dit-elle quand Renée décrocha le téléphone. « Bonjour maman… je suis tellement contente d'entendre ta voix… Oui, je sais… je n'ai pas beaucoup téléphoné… C'est difficile pour moi de me rappeler l'heure qu'il est dans l'état de Washington avec les fuseaux horaires et tout. Je sais, je sais… Je suis navrée… Je t'aime aussi, maman… Joyeux Noël à toi aussi… Oh, je passe un bon moment, tu sais. Les Cullen m'hébergent chez eux. C'est un endroit vraiment très beau, maman. Tu devrais voir ça – Esme a décoré toute la maison avec des guirlandes et des ornements… Oui, j'ai eu la photo d'Alice. C'était le cadeau parfait… Où est la maison ? »

Bella sourit avant de poursuivre. « Eh bien, en fait c'est un château juste au sud d'Édimbourg, dans un petit village nommé Peebles… Les propriétaires avaient l'habitude d'avoir des chambres d'hôtes pour les visiteurs… Tu peux probablement voir des images sur Internet. Ça s'appelle Château Venlaw… Oui, Venlaw… V-E-N-L-A-W… oui. Dans le village de Peebles… Peebles… P-E-E-B-L-E-S… oui. Euh… l'école est vraiment bien… Les dortoirs sont… ils sont fermés pendant les vacances de Noël. » Elle mit un peu trop d'emphase sur le mot 'fermés,' mais dans l'ensemble elle se débrouillait assez bien…

« Hé, je n'arrive pas à joindre papa – est-ce que tu lui as parlé aujourd'hui ? » Demanda-t-elle… Je sentais qu'elle poussait les limites de sa capacité à exercer la duperie. Je fis le geste de couper avec ma main.

« Oh, d'accord… Je suppose que oui… Bien sûr que vous me manquez. J'aimerais que vous soyez ici avec moi vous aussi. » Elle sourit. « Je t'aime aussi ! Dis le bonjour à Phil de ma part. Je vous aime… » Elle ferma le téléphone et me le tendit. « Mission accomplie, » dit-elle avec un grand sourire.

Pour la première fois ce soir j'étais en mesure de la regarder entièrement, d'apprécier sa beauté sans cacher mon admiration devant une façade d'indifférence. Les petites manches en tissu léger de sa robe ondulaient légèrement dans la brise alors qu'elle me regardait en souriant.

« Bella, tu me coupes le souffle, » murmurai-je.

« Tu n'as pas besoin de respirer, » me taquina-t-elle, bien que son ton soit devenu plus sérieux.

« Mais j'ai besoin de toi. » Je me penchai vers elle et l'attirai à moi dans une étreinte passionnée, écrasant ses lèvres contre les miennes. Elle enroula ses bras autour de mon cou, se collant à moi encore davantage alors que ses lèvres bougeaient contre les miennes. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement et je pus goûter son souffle. C'était le vin le plus doux. Sa main trouva refuge dans mes cheveux, envoyant des vibrations de plaisir à travers moi. J'ouvris ma bouche pour capturer sa lèvre inférieure. Je n'avais jamais couru le risque d'avoir sa chair si près de mes dents avant, mais j'avais besoin d'elle. Ma langue goûta sa bouche exquise, et immédiatement je m'en réjouis et le regrettai simultanément, car le plaisir que ça me procura réveilla la bête en moi. Je la combattis… Ce n'était pas le désir d'avoir son sang. Cette tentation avait disparu depuis longtemps… C'était elle que je désirais… Ce désir était devenu presque impossible à contrôler quand nous nous comportions ainsi. Je me déplaçai vers sa mâchoire et le long de son cou vers sa gorge, embrassant le contour de la magnifique pièce de joaillerie que je lui avais offerte tandis que mon doigt traçait le décolleté de sa robe. J'étais tellement heureux qu'elle l'ait acceptée… qu'elle ait choisi de porter ce bijou, mais en ce moment je voulais le lui enlever ainsi que le reste de sa tenue parfaite qui ne faisait que rehausser sa vraie beauté.

Ce fut le bruit d'une voiture qui passait au loin sur l'autoroute qui me rappela où nous étions… Nous nous tenions dans une clairière juste à la sortie du village… Je soupirai et me détachai de Bella, riant en songeant à l'effet qu'elle me faisait, à la joie d'être si complètement amoureux. « Je crois que nous devons retourner à Poudlard… Ton rendez-vous galant va se demander où tu es allée te perdre. »

« Réciproquement pour toi. » Elle me rendit mon sourire.

Il n'était que 22h. Encore deux heures de mascarade… Deux heures de plus à jouer notre rôle et à mentir… Je n'avais tout simplement plus la force de me prêter à cette mise en scène. Peut-être que Bella avait raison – peut-être que nous devions juste admettre notre relation et accepter les ennuis que ça pourrait nous attirer…

Je la hissai sur mon dos et courus vers les ruines et ensuite vers le château. Edward, dit Alice en nous voyant approcher, ça va fonctionner. Je peux le voir… mais qu'as-tu fait à Bella ?

Elle vint nous rejoindre à l'extérieur du cercle de lumières à l'entrée de Poudlard. « Bella, Bella, Bella… Ne peux-tu pas te contrôler ne serait-ce qu'une nuit ? » La gronda-t-elle de façon taquine. « Je ne peux pas te laisser retourner à Cedric dans cet état ! Il va penser qu'un animal sauvage t'a attaquée. » Elle tourna les yeux vers moi. Je me fendis d'un sourire… Elle n'était pas loin de la vérité.

Elle attrapa Bella par le poignet et l'entraîna dans le château, dans une salle de bain à proximité pour réparer les dégâts. Je pris un moment pour réarranger mes habits avant de retourner dans la Grande Salle. Je m'empressai d'attraper une bouteille de Bièraubeurre et une paille en repérant Cho. Elle s'était éloignée de l'endroit où je l'avais laissée et elle était en pleine conversation avec ses amies. Harry avait-il finalement trouvé le courage de lui demander une danse ? Je ne voyais rien ni dans l'esprit de Harry, ni dans celui de Cho pour satisfaire ma curiosité.

« Salut, Cho… Je suis désolé pour le retard. Mon père avait quelque chose d'urgent à me dire, » expliquai-je en lui tendant la bouteille que j'avais vite fait d'ouvrir pour mettre la paille dedans.

« Pas de problème, » répondit-elle en prenant la bouteille.

« Harry et Ron n'ont pas l'air de beaucoup s'amuser, » commentai-je, dans l'espoir que l'allusion puisse répondre à ma question. Ce fut le cas, et je vis qu'elle avait bavardé avec Harry pendant quelques minutes. On aurait dit qu'il avait été sur le point de faire sa demande, mais alors quelques amies de Cho s'étaient approchées et il s'était dégonflé. Dommage…

« Non, en effet, » approuva-t-elle. « Je crois que Ron aurait préféré avoir demandé à Hermione de l'accompagner, » sourit-elle.

Je fus étonné de sa remarque. « Je pense que tu as raison, » dis-je en souriant moi aussi. Je lançai un regard en direction d'Hermione et Krum qui paraissaient danser sans répit depuis tout à l'heure.

Bella revint après qu'Alice ait achevé son travail de 'réparation' sur ses cheveux et son visage. Cedric se précipita vers elle aussitôt qu'elle pénétra dans la salle, mais elle le remarqua seulement quand il fut juste à côté d'elle. Ses yeux avaient été ancrés dans les miens.

« Tu l'aimes, n'est-ce pas ? » Dit Cho un peu tristement. Je la regardai avec surprise – c'était la seconde remarque inattendue qu'elle faisait ce soir. Je ne répondis pas. C'était quelque chose à propos de quoi j'étais incapable de mentir carrément.

« Aimerais-tu retourner danser ? » Lui demandai-je à la place. La musique était plus rythmée à présent – plus actuelle, ne nécessitant pas que je tienne étroitement ma partenaire. Cela rendait les choses plus faciles. Alice, Jasper, Emmett et Rosalie étaient tous sur la piste de danse. Emmett, fidèle à sa parole, épatait la galerie avec ses mouvements de danse acrobatique, tombant en semi grand écart et remontant en vrille… Je secouai la tête et Cho éclata de rire tandis que nous le regardions faire. Alice et Jasper, en revanche, s'amusaient autant, mais en dansant de manière moins flamboyante…

Cedric avait convaincu Bella de retourner sur la piste de danse avec lui. Toutefois, avec le nouveau tempo plus rapide, elle ne pouvait plus compter sur lui pour l'aider à maintenir son équilibre. Elle vacillait dangereusement sur ses talons aiguilles en sautant et en se trémoussant en décalage avec le rythme de la musique. C'était attachant de voir comment elle se jetait dans l'action, essayant de faire de son mieux… Je me surpris à sourire en la regardant manquer de faire trébucher les autres danseurs dans sa maladresse.

Non pas qu'elle soit une mauvaise danseuse. Elle se débrouillerait probablement très bien, n'étaient son manque d'équilibre et ses stilettos. Elle avait juste besoin de plus de pratique… J'imaginai le temps que nous aurions à notre disposition pour pratiquer une fois qu'elle serait mienne…

Nous dansions à proximité l'un de l'autre lorsque cela se produisit. Dans un geste qui, je pense, se voulait grandiose, un de ses talons se prit dans la surface en pierre inégale. Sa jambe qui n'était pas prise se tordit sur l'autre, la faisant tomber tête la première vers le sol. NON ! Entendis-je la voix d'Alice dans ma tête alors que je m'élançais pour l'attraper.

« Bella, mon amour… Tu vas bien ? » Je vérifiai ses signes vitaux – sa respiration, son pouls – élevés, mais dans des limites normales étant donné ses activités récentes. Je tâtai sa jambe… probablement une entorse, mais pas de fracture… Je poussai un soupir de soulagement. Elle n'avait rien de grave.

C'est alors que je remarquai Cedric qui me dévisageait, et Carlisle qui se tenait à mes côtés. Je reculai en vitesse et le laissai prendre ma place. Il leva les yeux vers Cedric, comme s'il était celui qui devait être avisé de la situation plutôt que moi. « Elle ira bien… Il se peut qu'elle ait une légère entorse, mais sa jambe n'est pas cassée… »

« Je vais l'emmener voir Madame Pomfresh, » répondit-il, mais il n'offrit pas de la porter dans ses bras cette fois-ci, se contentant de mettre son bras autour de son cou pour la soutenir. Il me lança un autre regard confus en sortant de la Grande Salle.

Le reste de la soirée fut beaucoup plus tranquille. Je fis de mon mieux pour divertir Cho, cependant ses pensées la trahissaient… Elle avait vu la différence dans mes yeux quand je regardais Bella, comment j'avais immédiatement accouru quand elle avait fait sa chute, la façon dont je me plaçais pour toujours l'avoir dans mon champ de vision. Elle souhaitait que quelqu'un soit attiré par elle aussi fortement… Si seulement j'avais pu lui dire que c'était le cas…

Elle s'excusa à 23h30 pour retourner à son dortoir. Je l'escortai jusqu'à l'escalier et lui souhaitai une bonne nuit. Elle sourit. « Je suppose que tu devrais aller voir Bella – t'assurer qu'elle va bien, » dit-elle en montant l'escalier qui menait à son dortoir.

Je fis mon chemin jusqu'à l'infirmerie. Bella était allongée sur un petit lit et Cedric était assis sur celui à côté du sien, plongé dans ses pensées. Il repassait plusieurs images dans sa tête. Toutes nous impliquaient, Bella et moi… La façon dont j'avais réagi quand elle s'était évanouie durant nos pratiques de bouclier… pour ensuite rester à la tête du canapé quand elle récupérait… Comment mon expression changeait chaque fois qu'il parlait d'elle… Comment j'avais été froid et distant après qu'il lui ait demandé de l'accompagner au Bal… La manière dont je l'avais regardée ce soir – il l'avait remarquée même si je pensais avoir été discret… Comment Bella avait noté mon départ précipité et avait suivi immédiatement après, ne revenant pas pendant un certain temps… et finalement comment je l'avais attrapée ce soir et ce que j'avais dit rejoua dans sa mémoire.

Il leva les yeux alors que j'entrais dans la pièce. Il ne me sourit pas. « Madame Pomfresh lui a donné une potion pour son entorse. Elle devrait aller mieux dans quinze à vingt minutes, » dit-il froidement.

« Merci, ma famille se faisait du souci, » répondis-je, conscient de la faiblesse de ma réplique.

Il arqua un sourcil en m'entendant prononcer ces mots, sa mâchoire se crispant dans une expression que je ne connaissais que trop bien… La colère, contrôlée sous une apparence extérieure de calme. Seulement il n'avait pas autant de pratique que moi dans ce domaine. Il était furieux. Ses pensées le dénonçaient, même si son expression restait flegmatique. Il se sentait trahi… Il sentait la douleur de la perte… Il avait été mon meilleur ami, et j'avais brisé sa confiance.

Je demeurai près de la porte. À minuit le reste de la famille arriva. Le Bal avait pris fin. Madame Pomfresh déclara que Bella était apte à marcher. C'était le temps de rentrer à la maison.

« Bella, » fit Cedric alors qu'elle se levait pour s'en aller avec Alice qui s'était approchée afin de lui offrir son soutien. Bella fit une pause et se tourna vers lui. « Je – je voulais que tu aies ceci, » dit-il en lui offrant la petite boîte que j'avais vue dans sa main plus tôt.

« Oh, Cedric… ah… Je ne pense pas pouvoir l'accepter. » Elle leva les yeux vers lui.

Son expression s'adoucit. « Je veux que tu l'aies. Joyeux Noël. » Il sourit.

« Joyeux Noël, Cedric, » répondit-elle en lui rendant son sourire, prenant le petit boîtier avant de se tourner vers nous.

Je jetai un dernier regard derrière moi tandis que nous quittions les lieux, et je sus que j'avais du pain sur la planche si je voulais raccommoder mon amitié avec Cedric.

Alors que nous partions, nous croisâmes Ron et Harry qui retournaient à Gryffondor. « Attendez une minute, » dis-je à ma famille en me dirigeant vers l'escalier pour les rattraper.

« Hé – Harry ! »

« Ouais ? » Répliqua-t-il, se demandant ce que je lui voulais.

Mon regard voyagea entre lui et Ron. Je n'étais pas sûr qu'il soit approprié de partager ceci devant Ron… Et comment devais-je m'y prendre de toute façon ? Il avait essayé de m'aider, quoique ça n'ait pas été nécessaire. Ça pouvait être mon point de départ – juste un échange amical entre concurrents.

Ron était de mauvaise humeur, et attendre ici dans l'escalier n'aidait pas les choses. Son esprit était fixé sur la jeune fille vêtue de bourgogne tirant sur le rose qui était en route vers Gryffondor. Je me demandais quelles autres intrigues romantiques seraient révélées ce soir. Après quelques secondes, il haussa les épaules et continua jusqu'à sa Maison.

« Écoute… je t'en dois une pour m'avoir prévenu au sujet des dragons. Tu sais cet œuf d'or ? Est-ce que le tien pousse des hurlements quand tu l'ouvres ? »

« Ouais, » répondit Harry.

« Eh bien… » Devais-je lui dire carrément ? Allait-il me croire ? Peut-être qu'il valait mieux seulement lui donner un indice. Il le comprendrait possiblement plus vite ainsi. Je pourrais toujours lui donner d'autres indices plus tard. « Prends un bain, d'accord ? » Dis-je de façon énigmatique.

« Quoi ? » Je pouvais voir qu'il ne saisissait pas le sens de mon indice.

« Prends un bain, et, euh, prends l'œuf avec toi et, euh, médite sur tout ça dans l'eau chaude. Ça t'aidera à réfléchir… crois-moi. » Était-ce suffisant ? En avais-je trop dit ? Il semblait déjà méfiant. Je présumai que le fait que j'aie emmené Cho au bal n'aidait pas à augmenter le niveau de confiance entre nous.

« J'ai un autre conseil à te donner, » poursuivis-je. « Utilise la salle de bain des préfets. Quatrième porte à gauche de la statue de Boris le Hagard au cinquième étage. Le mot de passe est 'Fraîcheur des pins.' Il faut que j'y aille… » Ça ferait sûrement l'affaire. Ce n'était ni plus ni moins que l'indice que Maugrey m'avait donné. Ça devrait suffire…

Je dévalai les escaliers pour rejoindre ma famille et Bella qui m'attendaient patiemment. J'avais soudainement hâte de retourner à Venlaw.

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