Chapitre 39
Le mois de décembre s'écoula à une vitesse sans précédent. Peut-être était-ce parce que c'était un moment de l'année très occupé, peut-être était-ce parce que je n'avais pas particulièrement hâte de voir arriver le jour du Bal, peut-être était-ce simplement le temps qui passait…
En fin de compte, Harry n'avait eu besoin d'aucune aide de ma part pour se dénicher une cavalière. Tel que je l'avais suspecté, sa popularité faisait de lui une cible de choix auprès des jeunes sorcières de Poudlard.
Peu de jours après l'annonce du Bal, une élève de troisième année de Poufsouffle aux cheveux bouclés l'avait approché alors qu'il quittait la Grande Salle. Il ne connaissait visiblement pas son nom, et ne se rappelait même pas l'avoir vue dans l'école. Elle lui proposa timidement de l'accompagner au Bal, et il fut tellement étonné qu'il lui dit 'non' avant même de réaliser ce qu'elle lui avait demandé. La pauvre fille en eut le cœur brisé, laissant Harry souffrir les taquineries de Ron et de ses amis durant tout le trajet jusqu'à sa classe.
Le jour suivant, deux filles l'approchèrent pendant le petit déjeuner. Cedric remarqua mon regard insistant et arrêta de manger pour observer la scène. La première était une élève de deuxième année. Elle lui fit tranquillement sa demande, les yeux rivés sur ses chaussures. « J'ai déjà des plans, » répondit Harry avec un peu plus de considération que le 'non' très direct qu'il avait lancé la veille.
Juste après qu'elle se soit éloignée, une imposante cinquième année, qui le dépassait d'à peu près une tête, se dirigea résolument vers lui et le regarda droit dans les yeux. « Harry, j'ai décidé que je vais te permettre de m'emmener au Bal, » dit-elle fermement, ne lui laissant aucun moyen de refuser.
« Je suis désolé… ce serait charmant… mais j'ai déjà des plans, » répondit-il nerveusement, reculant légèrement par crainte d'être assailli physiquement.
« Qu'est-ce qu'il attend ? » Demandai-je à Bella et Hermione ce soir-là.
« Je pense qu'il a une idée de la personne à qui il veut faire sa demande, mais il est trop timide… » Répliqua Hermione. « Mais j'ai bien peur qu'elle y aille déjà avec quelqu'un d'autre. »
Elle me lança un regard on ne peut plus éloquent.
« Ah, » répondis-je, me sentant plus mal que jamais de ne pas avoir remis les pendules à l'heure avec Cho quand j'en avais encore l'occasion. Je n'étais pas le seul à me tracasser. Alors que je regardais Bella via Hermione pendant qu'elle visitait la salle commune de Gryffondor, j'entendis Fred et George fournir un peu d'encouragement.
« Alors… avez-vous déjà trouvé des partenaires pour le Bal ? » Demanda Fred.
« Non, » répondit Ron.
« Eh bien, tu ferais mieux de te dépêcher, cher, parce que tous les meilleurs 'prospects' vont s'envoler. »
« Avec qui tu y vas, alors ? » Questionna Ron.
« Angelina, » répondit Fred sans gêne aucune.
« Quoi ! » S'exclama Ron, éberlué. « Tu lui as déjà fait ta demande ? »
« C'est un bon point ! » Dit Fred. Il tourna la tête et appela à travers la pièce. « Ohé ! Angélina ! »
« Quoi ? » Entendis-je celle-ci répondre.
« Tu veux venir au Bal avec moi ? »
Il y eut une pause. « Bon, d'accord, » dit-elle.
« Et voilà, » déclara Fred, démontrant à quel point c'était facile. « C'était du gâteau. »
Mais Ron et Harry n'avaient quand même pas suivi l'exemple de Fred.
Il ne restait que deux semaines avant Noël lorsque Hermione exprima sa consternation au sujet de Harry quand nous nous rencontrâmes dans le hall d'entrée avant notre session d'étude du soir.
« Il est allé demander à Cho ! » S'exclama-t-elle.
« Non, vraiment ? » S'enquit Bella. « Quand ? »
« Aujourd'hui, après les classes… Il l'a attendue à l'extérieur du cours de Défense Contre les Forces du Mal, » dit-elle avec contrition. « Ça ne s'est pas bien passé. »
« Qu'est-il arrivé ? »
« Eh bien, son amie, Jillian, a tout entendu. Au début elle n'arrivait même pas à le comprendre. Il a dit quelque chose comme 'Tveuxalaubalecmoi ?' Cho a été obligée de lui demander de répéter. Et là il a rougi et il a répété la même chose de manière plus cohérente, et c'est elle qui a rougi. »
« Oh non, » s'attrista Bella. « Pauvre Harry… Qu'est-ce qu'elle a dit ? »
« Elle a dit qu'elle était vraiment désolée – qu'elle avait déjà dit 'oui' à quelqu'un d'autre – toutefois Jillian a dit qu'elle aurait accepté l'invitation de Harry si elle n'avait pas déjà accepté celle d'Edward. »
Je me sentais vraiment minable. Si seulement j'avais pu voyager dans le temps et changer cette journée fatidique – et dire à Cho que j'avais déjà des plans comme Harry l'avait fait quand ça l'arrangeait, ou encore lui dire sans détour qu'elle devrait y aller avec Harry… Ça aurait été encore mieux… Je secouai la tête.
« Nous comprenons, Edward… Tu ne savais pas quoi dire… » Dit Hermione avec bonté. « Quoi qu'il en soit, ensuite il y a eu ce moment incroyablement embarrassant où ni l'un ni l'autre ne savait comment mettre fin à la conversation… et puis tout à coup il lui a demandé avec qui elle y allait. »
« Oh non ! » Haleta Bella. « Et je suppose qu'elle lui a dit. »
« Oui… Tu aurais dû voir son visage quand il est revenu à la salle commune. Il était aussi blanc qu'un spectre… Au moins il avait Ron pour sympathiser avec lui, » gloussa-t-elle.
« Pourquoi est-ce drôle ? » Questionna Bella.
« Oh, pas Harry – ce qui lui arrive est on ne peut plus tragique. Ron – il a demandé à Fleur. » Elle ne put réprimer un éclat de rire sonore. « Je suis navrée… Je ne devrais pas rire, mais apparemment il s'est dirigé droit sur elle et lui a fait sa demande devant Cedric et plein d'autres élèves… Elle n'a même pas eu le temps de réagir. Il s'est enfui. » Elle rit à nouveau. « Je vous demande de m'excuser… Ceci est tellement disgracieux de ma part… mais vraiment, Fleur ? Toujours est-il que j'ai trouvé Ron et Harry dans la salle commune après le dîner, démoralisés au possible… Mais tout ce qui compte vraiment pour eux c'est d'aller au bal avec une jolie fille ! » Souffla-t-elle.
Je vis alors un souvenir traverser son esprit, et il me permit de mieux comprendre sa réaction.
Ron la regardait avec étonnement et stupéfaction. « Hermione, Neville a raison – tu es une fille… »
« Oh, ta vue n'est pas défectueuse, » rétorqua-t-elle acerbement.
« Eh bien – tu peux venir avec l'un de nous ! »
« Non, je ne peux pas ! » Lança-t-elle sèchement.
« Oh, allons, » dit-il avec impatience, « il nous faut des partenaires, nous allons avoir l'air de vrais idiots si nous n'avons pas de compagnie, tous les autres ont quelqu'un… »
« Je ne peux pas y aller avec toi, » répliqua Hermione, embarrassée, « parce que j'y vais déjà avec quelqu'un. »
« Non, ce n'est pas vrai ! » Fit Ron. « Tu as seulement dit ça pour te débarrasser de Neville ! »
« Ah, c'est ce que tu crois ? » Hurla-t-elle, sa colère montant en flèche. « Simplement parce que tu as mis trois ans à le noter, Ron, ça ne veut pas dire que personne d'autre n'a remarqué que je suis une fille ! »
Ron la dévisagea pendant un moment, puis il se fendit d'un sourire. « D'accord, d'accord, nous savons que tu es une fille, » dit-il. « Est-ce que ça fait l'affaire ? Viendras-tu à présent ? »
« Je t'ai déjà donné ma réponse ! » Fit Hermione, de plus en plus irritée. « J'y vais avec quelqu'un d'autre ! »
Elle claqua la porte de sa chambre et le souvenir se dissipa. Je secouai la tête, gloussant discrètement. Il était clair qu'elle aurait voulu que Ron pense à elle bien avant… et il était ridiculement aveugle – même plus que je l'avais été. Bella me lança un regard curieux.
« Je te le dirai plus tard, » promis-je.
« Quoi qu'il en soit, » poursuivit Hermione, revenant parmi nous après avoir repensé à sa conversation avec Ron, « ils ont fini par trouver une solution… Harry a demandé à Parvati Patil, et sa sœur jumelle, Padma, ira avec Ron. » Elle soupira.
Ainsi, cette tâche n'était plus dans le chemin, mais ce n'était certainement pas grâce à moi…
Esme s'était surpassée avec les décorations de Noël. D'une manière ou d'une autre, l'environnement l'avait inspirée davantage que d'habitude, et toutes les rampes d'escalier, les moulures et les étagères étaient bordées de guirlandes de pin naturel, agrémentées de canneberges. Une semaine avant Noël, elle avait envoyé Emmett et Jasper à la recherche d'un sapin digne de ce nom, avec l'aide d'Alice. J'étais content d'avoir d'autres responsabilités à l'école, car il leur fallut cinq heures pour trouver un arbre qui se mérita l'approbation d'Alice. Ils le transportèrent à la maison, seulement pour se rendre compte qu'il était trop grand pour être installé dans la bibliothèque.
« Nous n'avons qu'à couper un ou deux mètres à la base, » dit Emmett en sortant la scie à archet.
« NON ! » S'écria Alice. « C'est la meilleure partie. Tu vas ruiner la symétrie. Il faut juste que nous trouvions un autre endroit où le mettre… » Mais ils eurent beau chercher, il n'y avait pas de place, même dans ce château aux plafonds vertigineusement hauts, pour un arbre faisant plus de huit mètres.
« Nous allons devoir le mettre dans la cour, » conclut Alice, et donc ce même jour, quand Bella, Rosalie et moi revînmes de Poudlard, il y avait un arbre gigantesque entièrement décoré avec des lumières, des boules de Noël et des guirlandes de popcorn au milieu de l'allée.
« Mais où allons-nous mettre les cadeaux ? » Demandai-je à Alice lorsqu'elle eut expliqué la situation, rejouant pour moi l'après-midi dans son esprit.
« Nous les mettrons dans la bibliothèque… et nous pouvons profiter du sapin de l'intérieur, tu vois ? » Elle m'emmena à l'intérieur pour me montrer comment l'arbre avait été placé de façon à ce que tout le monde assis dans la bibliothèque puisse le voir par les fenêtres.
Bella avait, de manière prévisible, plissé le nez à l'évocation des cadeaux. Je décidai résolument qu'elle allait devoir commencer à surmonter son aversion de ceux-ci. Je n'allais sûrement pas me priver de lui en donner…
Et c'est ainsi que le matin de Noël nous nous 'réveillâmes' au son des cantiques de Noël diffusés à travers toute la maison, et avec l'odeur du cidre et des muffins que Bella serait la seule à apprécier.
« Levez-vous Edward, Bella ! Levez-vous ! » Piailla Alice en surgissant dans notre chambre.
« Il est cinq heures du matin, Alice… Bella a besoin de dormir. »
« Je suis réveillée, » grommela celle-ci. « Allons-y qu'on en finisse… et ensuite je pourrai revenir terminer ma nuit. »
« Oh non, on voit bien que tu n'as jamais eu un Noël avec nous, hein, Bella ? » S'exclama Alice avec enthousiasme.
« Euuuhhh, non… Écoute, Alice, Noël est un jour pour se reposer… »
« Petite sotte, Noël est un jour pour s'amuser – on va distribuer les cadeaux et les bas de Noël… Ensuite il faut qu'on fasse une bataille de boules de neige et qu'on aille se balader en traîneau, et qu'on boive un chocolat chaud avec des guimauves, sans oublier le festin de dinde et- »
« Alice, il n'y a pas de neige… et je suis la seule qui puisse boire un chocolat… Nous allons à Poudlard pour le repas de Noël… et le Bal débute à 20h, » argua Bella.
« Ne t'inquiète pas. Nous avons largement le temps pour tout ça… Hermione est toujours censée venir ici, n'est-ce pas ? J'ai trouvé la robe parfaite pour elle – elle va être ravissante ! »
« Je pense qu'elle a sa propre robe, Alice, » l'avertit Bella.
« Elle pense peut-être que c'est le cas, mais attends qu'elle voie ce que j'ai trouvé… » Elle bondit hors de la chambre avec une énergie sans limite.
Bella soupira lourdement et retomba sur le lit. « Devons-nous vraiment vivre avec elle pour l'éternité ? » Gémit-elle.
« Eh bien, tu dois seulement accepter de vivre avec moi pour l'éternité, mais Alice sera probablement dans les parages elle aussi, » gloussai-je.
« Oh, Bella, tu sais que tu m'aimes. » Nous entendîmes la voix d'Alice flotter vers nous en provenance du bas de l'escalier.
Bella répondit avec un sourire crispé. Elle aimait Alice. Elles avaient des caractères presque opposés, à l'exception de leur grande bonté, et je les aimais toutes les deux pour ça. Elle s'extirpa du lit à contrecœur et se rendit à la salle de bain pour prendre une douche. Je me préparai en vitesse dans la chambre et courus en bas pour lui faire un thé bien fort.
Je la retrouvai en haut, vêtue d'un jeans confortable et d'un pull-over. « Tiens. » Je lui tendis la tasse. « J'ai pensé que tu aurais besoin d'un petit remontant pour t'aider ce matin. »
« Merci. » Elle s'étira pour un baiser, et je me pliai volontiers à sa requête, puis elle prit la tasse. Après une gorgée, elle respira profondément. « Eh bien, allons-y… » Elle se tourna vers la porte comme si elle allait affronter un dragon et non pas le matin de Noël.
Comme il fallait s'y attendre, la bibliothèque débordait de cadeaux. Bella écarquilla les yeux et demeura bouche bée d'étonnement. « Où est-ce que tout ça…? » Avant de se mettre au lit la veille, elle s'était faufilée dans la vaste pièce et avait disposé ses cadeaux sur l'une des tables. À ce moment-là, il y avait seulement ses présents et un colis de Charlie dans la bibliothèque. Mais maintenant il y avait des bas de Noël géants remplis à craquer accrochés au manteau de la cheminée pour chaque membre de la famille, et toutes les tables étaient encombrées de montagnes de boîtes aux multiples teintes de vert, de rouge et d'or.
J'étouffai un petit rire. J'avais anticipé que cela serait un peu accablant pour elle, mais je prenais énormément de plaisir à voir sa réaction.
« Allez, allez, » dit Alice en sautillant, prenant la main de Bella pour l'entraîner vers le fauteuil le plus près. « Nous avons tellement à faire… et Dumbledore et Hagrid seront ici à 11h… »
« Dumbledore et Hagrid ? » Bella la regarda avec surprise.
« Bien sûr… Nous voulons partager l'ambiance des fêtes avec eux aussi ! »
« D'accord, » dit-elle, résignée, en s'assoyant.
« Aimerais-tu avoir un muffin, Bella ? » Demanda Esme, lui tendant un panier de muffins aux myrtilles et aux canneberges fraîchement sortis du four.
« Merci, Esme. Ils sentent délicieusement bon. » Elle en prit un et se rassit dans son siège. Son visage laissait voir une expression pugnace – l'expression qu'elle avait lorsqu'elle était sur le point de faire face à quelque chose de très déplaisant.
« Okay tout le monde – nous allons faire ça de façon organisée, » commanda Alice. « Je vais vous donner un de vos cadeaux, et vous pouvez l'ouvrir, mais nous allons tous regarder et nous régaler de votre réaction… »
« Alice, ne pouvons-nous pas avoir recours à la méthode 'folie furieuse' qui consiste à ouvrir tous les cadeaux et à se précipiter dehors ? » Se plaignit Emmett.
« Non ! Nous avons fait ça l'an dernier… Ceci est le premier Noël de Bella avec nous, et nous allons faire les choses comme il faut. »
« Ça n'a vraiment pas d'importance pour moi, » commenta doucement Bella, ce qui poussa Emmett à lancer un regard éloquent à Alice.
« Ça en aura, Bella… C'est juste que tu ne le réalises pas encore, » répliqua fermement Alice. « Bon, commençons par les bas de Noël. »
Elle se déplaça dans la pièce, les petits grelots autour de son cou et pendus à ses oreilles donnant à ses mouvements un élément encore plus musical qu'à l'accoutumée. L'instant suivant, tout le monde avait un bas de Noël en sa possession.
« Étais-tu au courant de tout ça ? » Siffla Bella entre ses dents. Elle aurait dû se rendre compte que c'était inutile – tout le monde pouvait l'entendre de toute manière.
Je gloussai légèrement. « Oui… Ceci est très typique… Ça va aller. »
« Tu n'as rien acheté pour moi, n'est-ce pas ? » Elle me lança un regard noir.
« Attends, et tu verras – ouvre ton bas de Noël… » Je reportai mon attention sur le mien, mais l'observai du coin de l'œil.
Chaque bas était rempli avec un gros morceau de charbon – une blague qui faisait référence à notre côté 'vilain.' Ensuite il y avait quelques oranges et chocolats… Nous incluions toujours ceux-ci par tradition, bien qu'aucun de nous ne puisse en profiter. Au moins cette année Bella le pourrait – et Dumbledore et Hagrid… Peut-être que j'en apporterais à l'école pour Cedric et les copains… Puis il y avait plusieurs petits cadeaux, enveloppés avec habileté dans du papier doré.
Alors que Bella soulevait le premier de ceux-ci, le tournant de tous les côtés, se demandant ce que ça pouvait être, je tendis la main et le lui pris. « Tu permets ? » La taquinai-je. Elle roula les yeux, mais elle me laissa déballer chacun de ses présents et les lui rendre pour qu'elle puisse les sortir de leur emballage et s'en émerveiller.
« Alice – c'est beaucoup trop ! » Dit-elle, montrant une paire de boucles d'oreilles en or.
« Bella – ce ne sont que des bijoux de fantaisie sans valeur… pour porter tous les jours ! » S'esclaffa Alice.
« Oh vraiment ? » Elle les examina de plus près. « J'aurais juré qu'elles étaient en or véritable. Je suppose que ça va aller… »
Je n'allais pas lui dire que ces boucles d'oreilles en or 'sans valeur' se vendaient 250$ la paire. C'était incroyable à quel point les bijoux de fantaisie haut de gamme coûtaient cher de nos jours. Elle reçut plusieurs autres petites babioles pour 'porter tous les jours.'
Ensuite elle s'affaira sur une boîte un peu plus grosse et plus légère que je reconnus facilement. Je jetai un coup d'œil à Carlisle pour voir s'il la regardait alors qu'elle me tendait la boîte pour ouvrir l'emballage. Après avoir fendu le papier, je la lui redonnai. Elle écarta le papier et demeura bouche bée. C'était une boîte de pansements Band-Aid.
« Carlisle ! » L'accusa-t-elle avec une pointe d'humour dans la voix.
« Je suppose que le Père Noël te voit vraiment quand tu dors et quand tu es réveillée… » Dit-il en souriant. Les autres éléments faisant partie de son cadeau étaient un rouleau de sparadrap, de la gaze et une bouteille de désinfectant.
Elle atteignit finalement le fond de son bas de Noël. Il y avait là une paire de gants pour les grandes occasions avec une unique pierre semi-précieuse bleue à chaque poignet, cadeau de Rosalie, un bonnet de lutin du Père Noël avec une clochette à l'extrémité pointue, de la part d'Emmett, et un petit présent venant de moi. Je l'avais soigneusement placé tout au fond du bas pour que ce soit la dernière chose qu'elle trouve et déballe avant que nous débutions avec les 'vrais' cadeaux.
« Tiens, » dit-elle en me tendant la petite boîte. Je souris et libérai le papier du ruban adhésif qui le tenait ensemble avant de la lui rendre. Elle me lança un regard noir en sortant de l'emballage un autre boîtier provenant d'une bijouterie. « Pourvu que ça n'ait pas coûté une fortune… »
Elle ouvrit le couvercle et tira le papier translucide à l'intérieur. Niché au creux de la boîte, se trouvait un peigne en étain incrusté de saphirs et de minuscules diamants dans un motif en spiral qui rappelait la mer. Elle respira plus fort en le contemplant, ses doigts traçant timidement le dessin avant de lever les yeux vers moi avec surprise.
« Ceci appartenait à ma mère, » m'empressai-je d'expliquer. « J'ai pensé que tu voudrais peut-être le porter ce soir… » Puis je me demandai si ce bijou conviendrait à la tenue qu'elle allait mettre pour l'occasion. « Mais tu n'as pas à le faire si tu ne veux pas… » Ajoutai-je en gardant une expression neutre.
« Edward, c'est magnifique. Je l'adore… » Elle lança ses bras autour de mon cou et embrassa ma joue. « Merci… » Puis elle fronça les sourcils. « Je n'ai pas pensé aux bas de Noël. Je n'ai rien mis dans le tien… Je suis désolée ! »
« Oh, Bella, ne t'en fais pas pour ça. Tu nous fais un immense cadeau rien qu'en acceptant tout ça sans trop te plaindre… » Alice lui sourit gentiment. « Okay tout le monde – maintenant c'est le temps d'ouvrir les vrais cadeaux… » Elle commença à distribuer des boîtes et des sacs cadeaux à chaque membre de la famille. « Nous allons procéder du plus jeune au plus vieux, alors Bella, c'est à toi d'ouvrir ton cadeau la première ! »
Le rouge monta aux joues de Bella alors qu'elle regardait le paquet devant elle. C'était un gros sac – un choix prudent – de la part d'Alice et Jasper. Elle sourit à celui-ci en retirant le papier du sac. Elle haleta en sortant un très grand cadre contenant deux photos, l'une de Charlie et l'autre de Renée, et quand elle tira complètement le cadre pour mieux le regarder, Charlie baissa momentanément les yeux avant de relever la tête en souriant timidement, et Renée agita légèrement la main avant de souffler un baiser.
« Oh… Jasper… Alice… C'est parfait ! » S'exclama-t-elle. « Mais comment avez-vous fait ? »
« Oh, il a fallu retourner chercher quelques trucs… alors j'en ai profité pour prendre un des appareils photo magiques avec moi, » sourit Alice.
« Je sais que tes parents te manquent, » ajouta posément Jasper.
Bella bondit de son siège et directement sur Jasper, lançant vivement ses bras autour de lui – le prenant au dépourvu. « Mille fois merci ! » Dit-elle, puis elle le libéra pour étreindre Alice à l'étouffer. Jasper semblait très content de la réaction de Bella – et de sa capacité à lui de garder le contrôle en étant si proche d'elle.
Elle retenait ses larmes en se rasseyant. Jasper se racla la gorge et jeta un regard éloquent à Alice. « Oh, oui – c'est au tour d'Emmett. »
« Hé – je suis plus vieux qu'Edward, Rosalie et Alice ! » C'était une pomme de discorde qu'Emmett aimait ramener constamment sur le tapis. Il était considéré le plus jeune de la famille car il était né en 1915, la même année que Rosalie, mais celle-ci avait joint la famille avant lui. Il argumentait qu'il était le plus vieux parce qu'il avait 20 ans quand il avait été changé, alors que j'avais seulement 17 ans, Rosalie 18, et Alice environ 19. Je souris alors qu'il essayait de faire valoir sa cause une fois de plus.
« Contente-toi d'ouvrir ton cadeau, Emmett ! » Finit par dire Rosalie, mettant un terme à sa diatribe. Il se dépêcha de l'ouvrir et poussa un cri. « Rose ! Bébé ! Merci ! » Il l'attira à lui et l'embrassa avec une fougue qui aurait été plus appropriée dans leur chambre.
« Je vais l'installer dans ta Jeep quand nous serons de retour à la maison ! » Elle sourit et s'empara du cadeau qu'Alice lui tendait.
C'était une grande boîte. Elle l'ouvrit et s'extasia. « Alice – tu l'as trouvée ! Petite maligne, va ! »
Elle sortit une longue robe de soirée noire en soie dotée d'un décolleté plongeant et de bretelles spaghetti qu'elle avait lorgnée dans la collection automne/hiver d'un de ses créateurs préférés. « Juste un voyage éclair à Paris – rien de bien problématique, » pouffa Alice. « Je suis sûre que Drago va l'adorer… »
« J'en suis convaincue. » Elle sourit diaboliquement. Je me demandais jusqu'où elle pousserait cette affaire. Je me sentais presque désolé pour Drago.
« Moi maintenant ! » Sourit Alice, ramassant une autre boîte… « Oh, Jasper, tu n'aurais pas dû ! » S'écria-t-elle en feignant la surprise. Il n'était pas possible de surprendre Alice. Elle extirpa une autre robe de soirée pleine longueur, mais celle-là était en velours bourgogne avec des motifs orientaux et un haut col, dénudée dans le dos. « Je suis sûre que tu l'apprécieras pleinement plus tard ! » Elle lui donna un baiser rapide sur la joue.
« Au tour d'Edward à présent ! » Elle me tendit une boîte que j'avais vu Bella déposer ici la nuit dernière. J'étais extrêmement curieux de voir ce qu'elle avait choisi pour moi… Je jetai un regard dans sa direction et la vis m'observer avec anxiété – comme si elle n'était pas sûre de ce que j'allais penser de son cadeau. Je déchirai prestement le papier d'emballage et découvris une boîte à chaussures. J'ouvris le couvercle, et à l'intérieur je trouvai une pile de cahiers de notes de tailles, formes et styles variés. Je levai à nouveau les yeux vers elle, me demandant de quoi il s'agissait. « Euh, des cahiers de notes, mon amour ? »
Elle commença à tripoter ses doigts. « J'ai pensé… comme tu es toujours en train de souhaiter pouvoir lire mes pensées… que je pourrais te donner ce qui s'en rapproche le plus… J'ai tenu un journal quand j'étais une jeune fille, et il est rassemblé dans ces carnets. Je n'écris plus dedans depuis un moment, mais… je suppose… J'ai pensé que tu aimerais peut-être les lire. » Elle rougit. « Ils sont naïfs et un peu ridicules, vraiment. Peut-être que tu ne les veux pas… »
C'était le cadeau parfait. J'étais surpris qu'elle ait décidé de me les donner. Elle était très protectrice en ce qui concernait ses pensées. Me laisser entrer dans son esprit, même si seulement à travers son journal, était une incroyable expression de la confiance qu'elle m'accordait. J'étais ému au-delà des mots. Je l'attirai dans mon giron et l'embrassai doucement. « C'est parfait, » murmurai-je. « Merci ! »
« Hé là ! Trouvez-vous une chambre, » Gloussa Emmett, Oh, c'est vrai, vous en avez déjà une… Vous ne savez tout simplement pas comment l'utiliser.
Mes yeux lui lancèrent des éclairs alors que Bella devenait écarlate.
« Bon Esme – tiens. »
Esme ouvrit son cadeau avec précaution, ne déchirant pas le papier, et en sortit un boîtier en velours. Elle ouvrit le couvercle et hoqueta. « Carlisle ! C'est sublime. »
Il lui avait acheté un collier de perles antique datant du début du dix-neuvième siècle – quelque chose qu'il avait déniché dans un magasin de bijoux anciens à Édimbourg. La couleur des perles s'était rehaussée au fil du temps, leur donnant une qualité multi-tonale à la fois très belle et classique, à l'image d'Esme.
« Jasper, à ton tour ! » Appela Alice, lui tendant une boîte.
« Qu'est-ce que tu m'as dégoté, chère ? » Demanda-t-il.
« Oh, juste un petit souvenir de notre séjour ici… » Elle sourit.
Il ouvrit la boîte et trouva des robes noires d'allure formelle, comme celles que portaient les sorciers. « De cette façon tu auras l'air d'un sorcier ce soir, » expliqua Alice, tout sourire.
« Merci, mon amour ! » Il lui rendit son sourire. L'expression de leur amour, échangée dans ce regard, était plus intime que la démonstration physique d'Emmett et Rosalie un peu plus tôt.
« D'accord, maintenant Carlisle… » Alice lui tendit une boîte qui était très lourde. Il lança un regard interrogateur à Esme en l'ouvrant, puis en souleva un morceau de pierre.
« Ça vient de l'église de ton père, » expliqua-t-elle. « J'ai fait des recherches et j'ai trouvé son emplacement. L'église n'était plus là, bien entendu, mais avec un peu de travail j'ai été capable de localiser une partie des fondations sous la structure actuelle. »
« Wow, Esme… Je suis… interloqué… » Il retourna le morceau de pierre à plusieurs reprises dans sa main. À un certain moment, il regarda plus attentivement une inscription écrite dans la roche, notant la date et le lieu… « Merci ! » Il se pencha vers elle et l'embrassa chaleureusement.
Et c'est ainsi que s'écoula lentement le reste de la matinée, chacun ouvrant ses cadeaux suivant le même ordre, et exprimant le niveau approprié d'appréciation, de surprise ou, dans le cas de Bella, d'embarras le plus souvent. Elle s'en sortait très bien, aussi étais-je seulement modérément nerveux lorsque vint le temps pour elle d'ouvrir son dernier présent.
Alice lui tendit une petite boîte qui contenait le cadeau que j'avais longtemps hésité à lui donner. Bella me jeta un regard spéculatif, mais il y avait la courbe d'un sourire sur ses lèvres. Je l'avais emballé dans du papier de soie plutôt que dans du papier d'emballage plus rigide, et surtout plus dangereux. Elle sourit davantage en déchirant le papier fragile. Elle trouva la boîte en velours bleu marine que j'avais emballée des semaines auparavant. Elle fit une pause avant de l'ouvrir, prenant une grande respiration… J'étais impatient et appréhensif de la voir procéder. Elle souleva enfin le couvercle comme si elle s'attendait de voir un insecte ou un serpent mortel surgir de la boîte pour l'attaquer.
Là, au fond de l'écrin en velours, se trouvait un collier en or blanc formé de minuscules lys couleur crème, chacun faisant un peu moins d'un centimètre de diamètre. Ils commençaient en une simple chaîne à partir du cou, et se regroupaient pour former un V à l'endroit où ils se rejoignaient, avec quelques fleurs descendant plus bas.
« Ce collier est exquis, » souffla-t-elle, puis, levant les yeux vers moi, « Est-ce un autre bijou de ta mère ? »
« Non, ça vient de la tienne, » dis-je avec fermeté. « Et avant que tu me le demandes, oui, c'est un bijou de grande valeur. » Je le sortis de sa boîte et joignis les deux extrémités derrière son cou. « Ravissant, » murmurai-je, reculant sur mon siège pour l'admirer autour de son cou si gracieux. Il lui allait à merveille, et s'agencerait tout à fait bien avec la robe bleu glacial qu'Alice avait décidé qu'elle devrait porter ce soir parmi la douzaine qu'elle avait maintenant à sa disposition.
Elle porta la main à sa gorge, palpant le relief des petits lys ciselés de manière unique qui pendaient maintenant à son cou, tout en me regardant dans les yeux. J'espérais qu'elle l'accepterait sans protester. Elle demeura silencieuse pendant de longues minutes, un millier de pensées passant à travers ses yeux, et pourtant aucune d'elles exprimée avec des mots.
Finalement, elle plaça une main sur ma joue et se contenta de dire « Merci. »
« Bon, tout le monde, » annonça Alice au moment où Carlisle finissait de déballer son dernier cadeau et Esme ramassait prestement tous les déchets pour les jeter dans la cheminée où un vrai feu flambait. « Allez ranger vos présents en haut dans vos chambres – il est temps d'aller dehors- » Elle eut soudainement cette expression vague si familière et je vis Harry dans son lit, éveillé, puis il disparut. « Il n'est plus là ! » Paniqua-t-elle.
Je repassai la scène dans ma tête. « Alice, je crois que je sais ce qui s'est passé avec Harry. Dobby lui a demandé s'il pouvait le visiter dans son dortoir. C'est le matin de Noël… Je suis persuadé que c'est ce qui est arrivé, » raisonnai-je, bien que me sentant moi-même un peu angoissé.
« Tu as probablement raison, » approuva Alice en tremblant. Je pouvais voir qu'elle était aussi anxieuse que moi.
La bataille de boules de neige qui s'ensuivit – il avait neigé pendant la nuit – fut conséquemment un peu moins joyeuse qu'anticipée. Alice faisait des pauses à tout moment pour se concentrer sur Harry. Je devais la couvrir tout en essayant de regarder la vision moi-même. Le combat durait depuis vingt minutes lorsque Alice poussa enfin un soupir de soulagement. Le futur de Harry avait réapparu, seulement maintenant il portait deux chaussettes de laine horriblement mal assorties.
Ce qui restait de la matinée se déroula tel qu'Alice l'avait prévu, et à 11h, lorsque Dumbledore et Hagrid passèrent nous visiter, Bella était à bout de forces. Elle allait devoir se reposer avant les festivités de ce soir.
Esme sortit le thé et le plateau de douceurs qu'elle avait préparées, ainsi qu'un bol d'oranges et de chocolats provenant des bas de Noël.
« Esme, ma chère, vous vous êtes surpassée aujourd'hui, » rit doucement Dumbledore en versant le thé dans les tasses, la première pour Bella, la seconde pour Hagrid, et la troisième pour lui-même. « C'est incroyablement succulent. »
« Merci – nous avons quelques petits cadeaux pour vous… » Dit Esme, se précipitant dans la réserve et en revenant avec quelques paquets emballés.
Dumbledore et Hagrid commencèrent par déballer chacun un petit paquet qui contenait trois paires de chaussettes en laine. « J'ai appris à tricoter… J'ai pensé que des chaussettes en laine pourraient être pratiques dans un château rempli de courants d'air, » expliqua Esme.
Dumbledore se mit à rire. « Elles sont parfaites, Esme. C'est exactement le cadeau que j'ai toujours voulu recevoir pour Noël. »
« Merci, M'dame, » dit Hagrid en rougissant. « C'est difficile de trouver des chaussettes à ma taille. »
Ensuite chacun d'eux reçut un énorme panier de brioches et de gâteaux… Esme s'était visiblement surpassée au département de la boulangerie, et elle était tellement heureuse de pouvoir le faire pour des gens qui allaient en profiter, que la joie qu'elle ressentait emplissait la pièce.
« Voici un cadeau de notre part. » Rosalie et Alice tendirent une grosse boîte à Hagrid.
Il l'ouvrit et trouva des robes formelles spécialement adaptées à sa taille de demi-géant. Il les regarda avec des yeux grands comme des soucoupes. « Eh ben dites donc, jamais j'n'aurais… »
« Et la deuxième partie du cadeau, c'est que nous allons venir chez vous avant le Bal pour vous aider à vous préparer ! » S'exclama Alice avec le sourire. « Après en avoir fini avec Bella et Hermione, bien entendu ! »
Hagrid les regarda avec hésitation, se rappelant la dernière métamorphose qu'elles lui avaient fait subir. « D'accord… mais vous pourriez y aller un peu plus en douceur… » Ronchonna-t-il.
« Nous ne savions pas trop quoi t'offrir, Albus, » commenta Carlisle. « Je suis certain que tu as des livres en quantité plus que suffisante. »
« Oui, c'est indéniable, » gloussa le vieux sorcier.
« Alors les garçons voulaient t'offrir une autre balade 'à dos de vampire,' étant donné que tu as semblé tellement aimer l'expérience l'autre fois, » dit Carlisle en souriant.
« Ah, oui… » Les yeux de Dumbledore pétillèrent à ce souvenir. « C'était quelque chose… Ce serait très apprécié. Alors, à qui incombe le fardeau ? »
« Eh bien, tu as l'embarras du choix – Edward est le plus rapide, mais Emmett est plus intrépide, et Jasper fera plus de détours pour éviter les obstacles et les secousses… »
« Bon, donc si vous m'offrez une balade palpitante, aussi bien qu'elle le soit pour la peine, » rigola-t-il. « Alors Emmett, c'est parti pour une course mémorable ! »
« Oui-da ! » Acclama Emmett. « Sautez sur mon dos – vous allez vous régaler ! »
Ils disparurent dans la seconde qui suivit. Je regardai leur parcours dans la tête d'Emmett alors qu'il courait à travers la forêt, faisant des bonds de 7 à 10 mètres d'une corniche à l'autre et au-dessus des rochers. J'étais surpris que Dumbledore réussisse à s'accrocher, mais il y parvint, criant de joie tout au long de la randonnée. Après dix minutes, ils furent de retour dans la bibliothèque. Dumbledore sauta agilement du dos d'Emmett comme s'il possédait le corps d'un homme de vingt ans. « C'était exaltant. Merci ! »
« Et nous avons des bonbons, évidemment. » Bella remit un gros sac de dragées au citron à Dumbledore et à Hagrid.
« Et pour finir, Albus, j'ai quelque chose pour toi, » déclara Carlisle. « Je me souviens que quand nous nous sommes rencontrés, tu avais mentionné ton frère, Abelforth. À l'époque, tu m'avais montré une photo de lui. Je pense que je l'ai croisé en Amérique du Nord… J'ai un souvenir que je serais prêt à partager avec toi… » Dit-il, regardant attentivement Dumbledore. « Si tu le souhaites. »
Dumbledore demeura silencieux pendant un moment, réfléchissant soigneusement… « Oui, mon vieil ami. Cela me ferait très plaisir… mais je crains que la procédure ne soit pénible… »
Carlisle hocha la tête. J'observai Dumbledore alors qu'il plongeait ses yeux dans ceux de Carlisle, qui tressaillit en réponse. Je me rappelais ce que j'avais éprouvé quand Rogue s'était immiscé dans ma tête… cette impression d'avoir un autre corps dans ma peau. Contrairement à mon don, qui me faisait simplement entendre et voir ce qui se passait, ceci était comme avoir l'esprit de quelqu'un pénétrer physiquement dans le vôtre pour fouiner. C'était même plus intrusif que le don d'Aro.
« Ah… » Sourit Dumbledore. « Je vois… Merci ! » Dit-il, sa voix chargée d'émotion. Je n'avais pas besoin d'être en mesure de lire ses pensées pour savoir que ce cadeau était le plus significatif que Carlisle pouvait lui offrir… Le plus pur des joyaux n'était rien en comparaison.
« Okay tout le monde. » Alice frappa dans ses mains après un moment. « Nous devons nous préparer pour le repas de Noël à Poudlard ! »
Nous retournâmes tous dans nos chambres respectives pour nous changer dans une tenue qu'Alice jugerait plus appropriée.
La Grande Salle était encore plus belle dans ses atours de Noël qu'elle ne l'avait été pour l'Halloween. La salle était bordée de douze arbres de Noël encore plus gros que celui qu'Alice avait monté dans notre allée, décorés avec toute sorte d'ornements comme des baies de houx lumineuses et de véritables hiboux dorés qui poussaient des hululements. Juste avant d'entrer dans la Grande Salle, nous remarquâmes que l'escalier en marbre était chargé de glaçons qui ne fondaient pas, et les armures de chevaliers chantaient des cantiques. Du plafond de la Grande Salle tombait la neige, et on aurait pratiquement dit que les flocons allaient tapisser le plancher avant de les voir se dissiper à cinq mètres du sol.
Pour une fois, nous pûmes nous asseoir ensemble en famille dans le réfectoire… Beaucoup d'élèves étaient restés à l'école pour le Bal, mais pas tous – la majorité des élèves de première, deuxième et troisième années étaient retournés chez eux puisqu'ils n'étaient pas censés assister à la soirée, sauf s'ils avaient été invités par quelqu'un des années supérieures. C'est pour cette raison que la salle était moins comble que d'habitude.
C'était vraiment plaisant de pouvoir m'asseoir aux côtés de Bella tandis qu'elle mangeait la dinde de Noël avec appétit. Nous plaisantâmes et nous nous taquinâmes à propos des divers cadeaux de Noël reçus cette année et par le passé… J'avais presque oublié où nous étions, souriant et riant avec Bella, tenant sa main sous la table.
« Edward, » entendis-je une voix familière m'appeler, et je m'empressai de retirer ma main de la chaleur de Bella. « Tu n'as pas changé d'idée pour tout à l'heure ? Tu viendras me retrouver pour te préparer ? »
« Oui, bien sûr, Cedric… Je pense que je prendrai ce bain comme tu l'as suggéré, » dis-je, essayant d'alléger son humeur en faisant référence à l'indice contenu dans l'œuf.
Il me regardait avec une drôle d'expression. Son esprit disait qu'il était perplexe au sujet de mon interaction avec Bella… Je me montrai beaucoup plus prudent durant le reste du repas.
De retour à Venlaw, Bella se glissa dans le lit et s'endormit presque immédiatement. J'allai la rejoindre et l'attirai dans mes bras, réfléchissant à la soirée à venir. Celle-ci durerait quatre heures. Seulement quatre heures… Nous passions quotidiennement plus de temps que ça sans nous voir à l'école. Malgré tout, j'aurais voulu passer ces quatre heures avec elle dans mes bras.
Cela me parut très court, mais il s'était écoulé trois heures et demie lorsque Alice pointa sa tête dans l'entrebâillement. « Edward, il est 17h. Il faut que Bella se réveille si nous voulons qu'elle soit prête à temps. »
Le regard que je lui adressai n'était pas avenant. Elle aurait pu simplement me prévenir en pensée au lieu de nous déranger… Mais alors je l'aurais ignorée. Je le savais et elle aussi.
« D'accord, Alice… Je vais me lever, » marmonna Bella en bâillant.
« Super, Hermione devrait arriver d'une minute à l'autre ! » Elle sourit et quitta la pièce. Tu ferais mieux de te déguiser en courant d'air, Edward !
Il était 17h… J'empaquetai mes robes, quelques articles personnels et l'œuf, et je me dirigeai vers Poudlard où mon bain et le Bal attendaient…
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