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Chapitre 33

Les onze jours nous séparant de la première tâche filèrent à la vitesse grand V. Cedric et moi continuâmes nos pratiques, assistés maintenant par Emmett. Au plus grand désarroi de celui-ci, je ne me préoccupais plus autant, mentalement, de l'aide que Bella m'apportait, et je pouvais facilement entendre les attaques qu'il planifiait avant qu'il ne passe à l'action. Trouver le meilleur moyen de rester debout et de nous protéger tous les deux avec le bouclier, alors que Cedric lançait le feu des sorciers dans notre direction et que je devais aussi me défendre contre les attaques physiques d'Emmett, représentait le vrai défi. Nous divisâmes les séances de pratique entre des périodes où je devais seulement me tenir derrière le bouclier magique créé par Dumbledore pendant que Cedric me lançait continuellement des salves, et des moments où je me contentais de lutter contre Emmett en maintenant mon bouclier. Ce n'était pas l'entraînement idéal, mais c'était le mieux que nous puissions faire sans nous mettre en danger.

Emmett et Jasper tinrent leur promesse concernant Harry. Les dragons devaient arriver le 22 novembre, et ils suggérèrent à Hagrid d'inviter Harry à se joindre à lui lors d'une 'promenade nocturne.' Cela ne lui donnait pas beaucoup de temps pour se préparer, mais je supposai qu'il lui fallait seulement décider quoi faire, sans véritablement avoir à apprendre comment le faire, contrairement à moi.

Comme la danse mentionnée par Carlisle n'avait pas encore été annoncée, Bella et moi ne pouvions pas faire grand-chose du côté de Cho et Harry, mais je gardai malgré tout une partie de mon esprit centrée sur Cho pour connaître l'évolution de ses pensées. Bella fit sa part pour dissiper les rumeurs colportées par l'article de Rita Skeeter selon lesquelles Harry et Hermione étaient amoureux l'un de l'autre, insistant sur le fait qu'ils n'étaient rien de plus que de très bons amis, et qu'Hermione était intéressée par quelqu'un d'autre.

Cet élément d'information devint d'un intérêt particulier un jour que nous étions assis à la bibliothèque. Hermione s'était levée pour aller chercher un livre, laissant Bella à elle-même. J'étais installé à la table voisine, travaillant sur un devoir pour le cours de Rogue – essayant de garder une distance raisonnable et dégagée afin de ne pas créer de soupçon.

« Alors, Bella – est-ce vrai ce qu'on raconte dans l'article, à propos d'Hermione et Harry ? Je veux dire, je les vois toujours ensemble… Je croyais qu'ils étaient seulement amis, mais… » Lui dit une cinquième année de Serdaigle en s'approchant d'elle. Je la reconnus comme étant une amie de Cho.

« Ah, cet article… Rita Skeeter est tout à fait ridicule. Harry et Hermione sont amis depuis des années. S'il y avait plus que de l'amitié entre eux, je pense que je le saurais… Et puis d'ailleurs, Hermione a des vues sur quelqu'un d'autre… »

« Ah bon ? Sur qui alors ? Est-ce que c'est Ron ? » Interrogea la fille.

Bella toussota en guise de réponse, pour signaler le retour d'Hermione. « Salut, Hermione, » dit la fille en s'éloignant rapidement.

Bella et Hermione échangèrent un regard exaspéré.

Cependant, alors que la conversation tirait à sa fin, j'entendis à travers la pièce quelqu'un penser avec une voix profonde et bourrue… Des vues sur quelqu'un d'autre… Je me demande… Je ne peux pas imaginer qu'il puisse s'agir de ce grand dadais aux cheveux roux… Je levai les yeux pour repérer la source. C'était Viktor Krum. Il regardait dans la direction d'Hermione avec insistance jusqu'à ce qu'il note qu'il avait attiré mon attention. Il retourna brusquement à son livre. Je le surveillai méticuleusement pendant le reste de la soirée, remarquant qu'il lui fallait beaucoup de temps pour lire les pages du bouquin devant lui, et qu'il levait souvent les yeux de sa lecture pour regarder en direction d'Hermione… Intéressant…

Le lundi avant la première tâche, je commençai soudainement à être inquiet au sujet de Harry. Il avait supposément été informé durant le weekend, mais je me demandais à quel point on pouvait se fier à Hagrid pour ce type de besogne. Il n'était pas la personne la plus organisée dans le meilleur des cas, et dernièrement son attention avait été occupée ailleurs avec Madame Maxime.

« Ne t'en fais pas, » me rassura Emmett quand je lui fis part de mes inquiétudes. « Hagrid avait déjà invité Harry à venir le visiter la dernière fois que je lui ai parlé. Il est au courant ! »

Je n'en étais pas si sûr. Il faudrait que je vérifie aujourd'hui. Au pire, j'irais droit vers lui et je lui dirais qu'il fallait que je lui parle en privé, malgré la foule. Je me donnai jusqu'au déjeuner pour agir.

J'attrapai Cedric et le reste de sa bande au moment où ils finissaient leur petit déjeuner. Harry semblait avoir de la difficulté à avaler le sien. Était-il souffrant ? J'écoutai les battements de son cœur et sa respiration. Ils étaient dans les limites de la normalité, bien que légèrement élevés.

Un dragon ? Que suis-je censé faire avec ça ?

Alors c'était vrai qu'il savait. Je soupirai de soulagement. Toutefois, il fallait que je m'assure qu'il ait une petite idée de comment affronter le dragon. Devais-je demander à Dumbledore de l'aider ? Ou peut-être à Cedric ?

Je préfère cent fois être ici, aux prises avec un dragon, que de retour sur Privet Drive et forcé à affronter Dudley. Ses signes vitaux montrèrent une légère amélioration à cette pensée, et je me rendis compte que leurs variations étaient dues au stress. Humm… Je devais faire en sorte qu'il ait un plan d'ici la fin de la journée… mais comment ?

« Allez, Edward, je veux te montrer ce que nous avons appris dans le cours de Sortilèges. Je sais que d'habitude tu vas à la bibliothèque, mais j'ai demandé à Flitwick si tu pouvais venir aujourd'hui, » dit Cedric avec enthousiasme. Ils venaient de commencer à travailler sur des boucliers fabriqués à partir de toiles magiques. Cedric avait en tête d'essayer de dupliquer le bouclier fabriqué par Dumbledore… Ça s'annonçait intéressant…

Nous prîmes la direction de l'escalier en marbre que nous grimpâmes pour atteindre un corridor que je n'avais encore jamais emprunté. Dans un coin reculé de mon esprit, j'entendis la voix de Harry énoncer « Diffindo ! » Cela me rendit momentanément perplexe car normalement il aurait dû être dans le cours de Botanique avec Carlisle, mais c'est alors que je sentis mon sac se déchirer.

Sidéré, je regardai mon papier parchemin, mes plumes et mes livres se déverser sur le sol, plusieurs bouteilles d'encre se fracassant dans le processus. J'aurais pu tout rattraper, mais non sans révéler ma véritable nature. Je soupirai – c'était frustrant de devoir bouger et me déplacer à un rythme humain… tellement inefficace.

Cedric se pencha pour m'aider à ramasser certaines de mes choses.

« Ne t'embête pas avec ça, » répliquai-je, entendant dans ma voix la frustration d'avoir fait un gâchis que j'aurais pu éviter. « Dis à Flitwick que j'arrive, vas-y… » J'avais déjà vu le trajet dans la tête de Cedric et je savais que je pourrais trouver la classe. Ce n'était pas loin. Qui plus est, alors que je repassais les événements dans mon esprit, je réalisai que c'était sans doute Harry qui avait provoqué cette diversion, et j'étais curieux de voir ce qu'il voulait.

Je l'écoutai approcher en rassemblant le reste de mes affaires… Ah, il voulait me prévenir au sujet des dragons. Je souris à la constatation que sa tentative pour me joindre avait fonctionné beaucoup mieux que ce que j'avais tenté de mon côté pour lui transmettre cette même information.

« Salut, » lançai-je quand je vis qu'il n'était qu'à quelques mètres de moi. Je remarquai que le Manuel de métamorphose avancée que professeur McGonagall avait insisté que je lise la semaine dernière était à présent éclaboussé d'encre. Il faudrait que je le remplace pour elle. « Mon sac vient de déchirer… Et dire qu'il était flambant neuf… » Soupirai-je, dissimulant le fait que je savais très bien qu'il était responsable de mon dégât.

« Edward, la première tâche va être d'affronter des dragons, » cracha-t-il.

« Quoi ? » M'exclamai-je, pris au dépourvu par sa déclaration précipitée.

« Des dragons, » dit-il à toute vitesse comme si je ne l'avais pas entendu la première fois. « Il y en a quatre, un pour chacun de nous, et nous devons tenter de les mater. »

Je fouillai son esprit à mesure qu'il parlait, pour voir s'il avait une idée de comment s'y prendre. Je vis des parcelles de souvenirs – Hermione et lui en train de parcourir des ouvrages sur les dragons, élaborant des stratégies pour les surmonter. Elle n'avait pas pu l'aider beaucoup, d'après ce que je pouvais voir. J'étais profondément soucieux, et je regrettai de ne pas m'être fait un point d'honneur de le prévenir plus tôt. Maintenant il n'avait qu'un peu plus de vingt-quatre heures pour se préparer, alors que j'avais disposé de semaines.

« Tu en es sûr ? » Demandai-je, jouant mon rôle.

« Plus que sûr, » répondit Harry, sa voix et ses signes vitaux indiquant sa panique. « Je les ai vus. »

« Comment ça ? Où les as-tu trouvés ? Nous ne sommes pas censés le savoir… » Je supposai que c'était un commentaire que je pourrais faire si je venais réellement d'être mis au courant pour la première fois. En outre, je voulais le forcer à se rappeler plus de ce qu'il savait afin de pouvoir juger du bourbier dans lequel il se trouvait…

« Ça n'a pas d'importance. » Je vis sa promenade de minuit en compagnie d'Hagrid et de Madame Maxime… Ce qui signifiait que Fleur savait elle aussi à présent… Et ensuite ils étaient tombés sur Karkaroff. Je n'avais pas confiance en cet homme. « Mais je ne suis pas le seul à savoir. Fleur et Krum doivent avoir été mis au parfum à l'heure actuelle, parce que Madame Maxime et Karkaroff ont vu les dragons eux aussi. » Perspicace de sa part d'avoir réalisé ce fait.

J'entendis des pas dans le corridor. « Dois-je le lui dire moi-même ? » Mâchonna la voix mentale de Professeur Maugrey, entremêlée avec celle qui était audible et qui sonnait différemment, alors qu'il clopinait lourdement dans le couloir. Mes yeux devinrent de minces fentes en l'entendant, et je me raidis subitement. Je n'avais pas confiance en cet homme non plus. Je considérai la possibilité d'attraper Harry et piquer un sprint – mais cela serait plus qu'un peu suspect…

« Pourquoi est-ce que tu me le dis ? » Demandai-je, m'enjoignant à poursuivre la conversation tout en attendant de voir ce que Maugrey voulait. Je le vis nous observer avec son œil magique et se faufiler dans une salle de classe à proximité. Il attendait probablement de me voir partir.

« C'est seulement… plus juste que tu le saches toi aussi, tu ne crois pas ? Maintenant nous sommes tous au courant, donc nous sommes tous sur un pied d'égalité, pas vrai ? »

Je détaillai sa frêle silhouette et me demandai comment cela pouvait être possible. Il était mon cadet de trois ans et n'avait pas fini de se développer physiquement… et il avait presque cent ans de moins que moi sur le plan mental. Même en comparaison avec les autres participants, il était maigre, petit, et apparemment mal équipé pour cette tâche. Pendant un bref moment je songeai à l'inviter à Venlaw pour discuter stratégie avec lui. J'étais sûr que Dumbledore excuserait son absence. Mais Maugrey, visiblement fatigué d'attendre de me voir déguerpir, fit son apparition hors de la classe.

« Viens avec moi, Potter, » grogna-t-il. « Toi Cullen, va-t'en. »

Harry semblait incertain, et je ne l'étais pas moins… Il y avait un truc qui clochait chez cet homme.

« Euh, professeur – je suis censé être au cours de Botanique- »

« Peu importe, Potter. Suis-moi dans mon bureau… »

Je les regardai partir, ne sachant pas quoi faire. Je n'avais pas confiance en Maugrey, mais pour le défier ouvertement il me faudrait un bon motif, et je n'en avais pas. J'étais partagé entre mon désir de le suivre, et celui d'aller au cours de Sortilèges, où j'étais sûr que mon absence prolongée avait été notée par Cedric et ses amis. Je résolus de continuer mon chemin jusqu'à la classe de Sortilèges tout en gardant mon esprit sur les pensées de Harry pour m'assurer qu'il allait bien.

« Carlisle, » énonçai-je clairement et un peu fort étant donné qu'une bonne distance me séparait des serres où il se trouvait.

Oui ?

« Maugrey a emmené Harry avec lui… Je garde un œil sur lui. »

Merci, Edward. Je n'ai pas confiance en cet homme. Je vais demander à Emmett de rassembler quelques nécessités en haut près de son bureau… juste pour être prêts dans l'éventualité où nous serions tenus d'agir.

« Merci. Je te tiendrai au courant dès que possible. Je m'en vais au cours de Sortilèges. »

Je pouvais voir la confusion de Carlisle suite à ma déclaration. Il savait que je n'avais pas ce cours dans mon emploi du temps, mais le moment était mal choisi pour lui expliquer la situation. Je venais d'arriver devant la classe de Sortilèges, et Professeur Flitwick était en train de donner sa leçon sur la fabrication de toiles magiques du haut de sa montagne de livres.

Mon esprit étant toujours concentré sur Harry, je vis que Maugrey l'avait en effet ramené dans son bureau. « Ce que tu viens de faire est une chose très honorable, Potter, » dit-il tranquillement. « Assieds-toi, » ordonna-t-il un peu plus fermement, comme s'il était forcé.

Je regardai Harry parcourir la pièce des yeux, détaillant avec intérêt une collection d'instruments magiques des plus insolites. Si je n'avais pas eu de soupçons aussi forts envers Maugrey, je me serais probablement fait un devoir d'aller le visiter, juste pour voir ce que tous ces objets pouvaient faire. Sur son bureau trônait une grosse toupie en verre craquelé… Le nom de cet instrument dans l'esprit de Harry était un Scrutoscope, et apparemment il en possédait un lui aussi, similaire mais plus petit. Son usage m'intriguait, mais le jeune sorcier ne me montra jamais son fonctionnement dans ses pensées. Il regardait déjà ailleurs, dans un coin où il y avait quelque chose sur une petite table qui ressemblait à une antenne de télévision en or bizarrement tordue… Puis son attention fut attirée par un miroir qui ne reflétait pas son visage… Étrange… Au lieu de son reflet, on voyait des silhouettes fantomatiques se mouvoir, toutes plus floues les unes que les autres.

« Tu t'intéresses à mes détecteurs de magie noire on dirait ? » Commenta soudainement Maugrey.

« Qu'est-ce que c'est ? » Demanda Harry en pointant vers l'espèce d'antenne de télévision dorée. C'était une bénédiction qu'il soit si curieux et qu'il manque de connaissances. Je me posais la même question.

« C'est un Capteur de Dissimulation. Il vibre lorsqu'il détecte des mensonges et des trahisons… » Je remarquai un bourdonnement constant qui raviva mes soupçons. « Ça n'a aucune utilité ici, bien entendu, car il y a trop d'interférence – la plupart des élèves mentent pour se justifier quand ils ne font pas leurs devoirs. Conséquemment, le capteur bourdonne depuis mon arrivée ici. J'ai été forcé de désactiver mon Scrutoscope parce qu'il sifflait sans arrêt. C'est un instrument ultra sensible qui peut capter les dangers dans un rayon d'à peu près deux kilomètres. Non seulement s'affole-t-il pour des peccadilles d'écoliers, mais il faut aussi compter avec les créatures malfaisantes qui rôdent hors de l'enceinte du château, » grogna-t-il.

Je me demandais si son explication ne dissimulait pas autre chose… Ça me semblait une excuse très commode qui pouvait tout aussi bien servir à camoufler le fait qu'il était lui-même la raison des sifflements. Ma méfiance s'en trouva décuplée.

« Et à quoi sert le miroir ? » Poursuivit Harry.

« Oh, c'est ma Glace à l'Ennemi. Tu les vois rôder là-bas ? Je n'ai pas à me tracasser à leur sujet tant que je ne vois pas le blanc de leurs yeux. C'est à ce moment-là que j'ouvre ma malle. » Il laissa échapper un bref rire strident. « Alors… Tu es au courant au sujet des dragons, hein ? »

Qu'allait-il faire ? Dénoncer Harry ? L'expulser ? Harry avait l'air de se demander la même chose.

« Ne t'en fais pas, » répondit Maugrey, à notre plus grand soulagement à tous les deux. « C'est la tradition de tricher durant le Tournoi des Trois Sorciers, ça l'a toujours été. »

« Je n'ai pas triché, » se défendit Harry. « J'ai découvert les dragons par accident. »

Maugrey sourit à cet instant – un sourire presque grotesque, vraiment. « Je ne t'accusais pas, gamin. Je l'ai dit à Dumbledore dès le début, il peut être un parangon de droiture autant que ça lui chante, mais il y a fort à parier que le vieux Karkaroff et Olympe Maxime ne le seront pas. Ils vont fournir à leurs champions respectifs autant d'information que possible. Ils veulent gagner. Ils veulent battre Dumbledore, et ce faisant, prouver qu'il est seulement humain. »

Ses mots me firent réfléchir. Certes, Dumbledore avait pris soin de ne pas me parler des dragons, mais il savait que j'allais les découvrir… Et il avait dit qu'il allait s'assurer que je sois prêt. Maugrey ne semblait pas connaître Dumbledore aussi bien que celui-ci nous l'avait laissé croire. Sinon il aurait réalisé que Dumbledore était plus rusé que ne le montraient les apparences.

« Alors… Est-ce que tu as déjà une petite idée de comment tu vas déjouer ton dragon ? »

« Non, » répondit Harry.

« Eh bien, je ne vais pas te le dire, » lui dit Maugrey d'un ton bourru. « Je ne montre pas de favoritisme, moi. Je vais seulement te donner quelques bons conseils d'ordre général, en commençant par celui-ci : utilise tes points forts. » Ne venait-il pas juste de se contredire au sujet de Dumbledore ? Il avait dit qu'il trouvait le vieux sorcier trop vertueux, mais à présent il laissait entendre qu'il faisait preuve de favoritisme… Non, il y avait décidément quelque chose qui n'allait pas au sujet de ce Professeur Maugrey.

« Je n'en ai pas, » répliqua Harry. Et il le croyait sincèrement.

« Je te demande pardon mon garçon, » gronda Maugrey. « Si je te dis que tu en as, c'est que tu en as. Réfléchis bien. En quoi es-tu le meilleur ? »

Il se concentra pendant un moment, puis la réponse lui vint subitement. « En Quidditch… mais je ne vois absolument pas en quoi ça pourrait m'aider. »

« C'est exact, » acquiesça Maugrey. « Tu fais des prodiges en volant sur un balai, d'après ce que j'ai entendu. »

« Oui, mais… je n'ai pas le droit d'avoir un balai. J'aurai seulement ma baguette magique- »

« Mon deuxième conseil, » l'interrompit Maugrey, « est d'utiliser un sortilège tout simple qui te permettra d'obtenir ce dont tu as besoin. »

Obtenir ce dont j'ai besoin… De quoi ai-je besoin ?

« Allons, mon garçon, fais un effort… Ce n'est pas si difficile… »

J'ai besoin de voler, et pour voler – OH ! J'ai besoin de mon Éclair de feu. Mais il faut que je connaisse le sortilège d'attraction… Je le vis imaginer le sortilège qu'on leur avait récemment appris en classe, mais qu'il avait énormément de difficulté à exécuter. J'ai besoin d'aide, songea-t-il avec inquiétude.

Il quitta précipitamment le bureau de Maugrey, son esprit dans une sorte d'état second… à tel point qu'il ne remarqua pas Emmett qui se tenait nonchalamment dans un autre couloir à sa droite. Ce dernier attendit de voir si Maugrey allait suivre Harry, mais le professeur demeura dans son bureau. Après un moment, Emmett suivit Harry de loin jusqu'à ce qu'il arrive au cours de Botanique, puis il alla rejoindre Hagrid. Ils devaient s'occuper des Scroutts à pétard ce matin…

Je retournai mon attention sur le cours de Sortilèges. Cedric avait commencé à tenter de fabriquer une petite toile magique. L'incantation était complexe, mais loin de l'être autant que celle débitée par Dumbledore à Venlaw. Lorsqu'il eut terminé, je pus voir une faible brume verdâtre de 20 centimètres en hauteur et de 10 centimètres en largeur. Je tendis la main pour la sentir. C'était assez solide, mais lorsqu'il se servit de sa baguette pour tester la toile, le faisceau inoffensif de magie qu'il lança passa directement au travers.

« C'est plus difficile que je ne l'avais réalisé. Ce que Dumbledore a fait a dû requérir une incroyable quantité de magie… pour être solide tout en étant complètement transparent… » Il était en admiration, et je pouvais parfaitement le comprendre.

Je cogitai sur ce qui s'était passé dans le bureau de Maugrey. J'étais content que Harry ait un plan à présent, mais je me tracassais au sujet de ses récentes tentatives d'utiliser le sortilège d'attraction, qui s'étaient soldées par un échec. Je ne pouvais pas l'aider, mais peut-être que Cedric, lui, le pourrait. Je décidai de l'approcher à l'heure du déjeuner.

« Où est Harry ? » Demandai-je à Bella et Ron qui étaient assis seuls à la table des Gryffondor.

Qu'est-ce qu'il lui veut ? Harry est-il devenu si renommé qu'ils le connaissent à l'étranger ? Se renfrogna Ron.

« Il est quelque part avec Hermione… Elle a dit quelque chose à propos de lui montrer comment utiliser le sortilège d'attraction avec lequel il a de la difficulté en classe. Elle pense en avoir pour toute la journée, et peut-être même une partie de la nuit, » répondit Bella en gloussant pour avoir l'air de plaisanter, bien que son expression laisse entendre une autre rengaine.

« Merci, » fis-je avec désinvolture. Ne pas la regarder dans les yeux, ne pas regarder son corps, m'éloigner comme si de rien n'était… C'était difficile d'être si proche et de ne pas pouvoir agir selon mes instincts naturels. Heureusement que j'avais eu un siècle pour passer maître dans l'art de ne pas agir selon mes instincts naturels.

« Qu'est-ce que tu leur voulais ? » Questionna Cedric tandis que je m'asseyais à la table des Poufsouffle. Pourquoi parlait-il à Bella ?

« Rien. Je me demandais juste où Harry était… Je suis tombé sur lui dans le corridor quand je ramassais mes affaires – je me demandais s'il n'avait pas par hasard trouvé une de mes plumes, » mentis-je.

« D'abord il te dérobe ton statut de champion, et maintenant ta plume, » commenta amèrement Ernie.

« Je préférerais vraiment que tu ne fasses pas ce genre de remarque, » répliquai-je calmement. « Je doute qu'il ait quoi que ce soit à voir avec ça… C'est la Coupe qui a pigé son nom… »

Ernie voulut ajouter quelque chose, mais un seul regard de Cedric le réduisit au silence.

Je partageai mon inquiétude au sujet de Harry avec Bella ce soir-là.

« Je suis sûre qu'Hermione parviendra à lui faire assimiler ce sortilège, » présuma-t-elle. « Elle est vraiment un bon professeur, et elle est terriblement brillante. »

« Oui, mais regarde combien de temps ça m'a pris pour obtenir que mon bouclier fonctionne à son plein potentiel. Il dispose seulement d'une journée… » Soupirai-je. « J'aurais dû l'avertir plus tôt. »

Elle s'assit à mes côtés, faisant courir sa main toute chaude sur mes épaules. « Tu veux dire le temps que ça nous a pris, » sourit-elle. « Et il va bien s'en tirer, Edward. Il est magique, après tout… » Mais le chevrotement dans sa voix n'était pas si convaincant. Elle aussi craignait pour lui.

« Son plan est déjà forgé à même le danger – imagine, essayer de voler au-dessus d'un dragon… ce serait comme si j'essayais d'en dépasser un en courant… Que va-t-il faire s'il ne maîtrise pas le sortilège d'ici à demain ? » Me tourmentai-je.

« Je vais vérifier ce qu'il en est demain matin et te le ferai savoir, Edward… Écoute ce que je dirai pendant le petit déjeuner. Dans le pire des cas, peut-être que tu pourras sauter devant lui et le protéger avec ton bouclier… Je t'aiderai. » Elle sourit.

« J'espère vraiment qu'on n'en viendra pas à ça. » Je n'aimais pas l'idée de la mettre en danger plus que j'aimais celle de mettre ma famille dans une position où elle risquait d'être découverte. Si on en venait là, il faudrait possiblement que je bouge… et vite. Comment pourraient-ils expliquer ma capacité de me déplacer si rapidement ?

« Alors, comment ça s'est passé ? » Demanda Bella à Hermione au cours du petit déjeuner le lendemain.

« Nous y avons passé toute la nuit – mais ça en a valu la peine. Maintenant il maîtrise le sortilège, c'est sûr, » répondit Hermione.

« Mais est-ce que ça marchera – de voler ? Je veux dire, crois-tu qu'il puisse dépasser le dragon en volant ? »

« Harry ? Je suis certaine qu'il se débrouillera très bien de ce côté-là… En autant que le sortilège fonctionne. »

Je fus étrangement réconforté par la confiance qu'elle avait en Harry, jusqu'à ce que je le voie, une expression de pure panique déformant les traits de son visage. Même Ron le remarqua. Il a l'air de vachement flipper… j'pense pas qu'il ait signé pour ça – des dragons ! Toutes ces histoires que Charlie raconte… L'angoisse était évidente dans son ton. Il semblait que la colère qu'il éprouvait envers son ami soit en train de vaciller. J'espérais seulement qu'ils puissent régler leur conflit, et vite.

Si tôt le petit déjeuner terminé, l'heure du déjeuner arriva, ou du moins c'est ce qu'il me sembla. Les élèves étaient venus à moi toute la matinée pour me transmettre leurs souhaits de bonne chance dont certains étaient sincères tandis que d'autres exsudaient un soupçon de malveillance envers Harry. Je souris poliment à chacun d'eux, ne trouvant rien à répondre. Finalement Dumbledore vint à ma rencontre, mettant fin à mon supplice. « Edward, c'est le moment pour les champions de se rendre dans le parc, » m'annonça-t-il. « Vous devez vous préparer pour la première tâche. » En sortant de la Grande Salle, je vis McGonagall aborder Harry et supposai que c'était la tradition pour le proviseur de conduire son champion à l'endroit où la tâche avait lieu… Il était dommage que ce privilège ait été volé à Harry, mais je comprenais les motifs de Dumbledore.

Il me conduisit en bordure de la Forêt Interdite. Je savais où nous étions pour avoir vu des images de l'endroit dans la tête de mes frères – c'était ici qu'ils gardaient les dragons. Mais au lieu de les voir, je m'approchai d'une grande tente.

« Attends dans la tente. Les autres champions te rejoindront sous peu, » me recommanda Dumbledore. « Et Edward, avant tout, reste en sécurité. » Il tapota mon épaule, puis il s'éloigna pour me laisser affronter mon dragon.

Je pénétrai dans la tente et constatai que j'étais le premier concurrent à y mettre les pieds. Ludo Verpey était là, rôdant à l'entrée. Il se contenta d'opiner de la tête quand j'avançai à l'intérieur, et ne dit rien. Je voulais me préparer, d'une manière ou d'une autre, mais je ne savais pas quoi faire. Je sortis ma baguette magique. Je supposai que je pouvais pratiquer mon bouclier. Je donnai prestement un petit coup de baguette en énonçant « Protego, » et mon bouclier se forma. Je tentai machinalement de me connecter à Bella, mais elle devait encore être dans le château… Je n'arrivais pas à sentir sa présence à proximité. De toute façon elle ne serait pas concentrée pour essayer de me protéger en ce moment, réalisai-je. Je relâchai ma concentration.

Peu de temps après mon arrivée, j'entendis Viktor et Karkaroff approcher. « Garde ta tête… et tu vas réussir, » déclara laconiquement Karkaroff. « Bonne chance – sois la fierté de ton école ! » Il tapa sur l'épaule de Viktor comme Dumbledore avait tapé sur la mienne, puis je vis le champion de Durmstrang entrer dans la tente.

« Oh, salut, » dit-il avant de baisser les yeux au sol et de marcher droit devant lui. Il passait son plan en revue dans sa tête. Il comptait utiliser un maléfice pour rendre le dragon aveugle… « N'es-tu pas nerveux ? » Il releva les yeux vers moi. Je ne l'avais jamais entendu prononcer plus d'un mot à la fois avant cet instant. Ses paroles, cependant, me rappelèrent que j'étais nerveux. Tellement nerveux, en fait, que j'avais oublié d'agir en humain.

« Euh, ouais… » Répondis-je avant de commencer à faire les cent pas, décidant que ce serait ma meilleure approche… J'allais continuer de marcher, même si mon esprit oubliait d'accomplir d'autres tâches telles que me tordre les mains d'anxiété, ou respirer.

Le troisième champion à se présenter fut Fleur. Madame Maxime la gratifia d'une étreinte énergique, peut-être un peu plus vigoureuse que ce à quoi Fleur s'attendait, puis elle disparut, laissant Fleur entrer seule dans la tente.

« Bonjour, » nous dit-elle sèchement en exhibant un sourire forcé avant d'aller s'asseoir. Elle essaya d'avoir l'air calme et vaillant, mais échoua…

Peu après, j'entendis la voix de McGonagall qui approchait avec Harry. « Bon, il n'y a pas lieu de paniquer. Il faut seulement que vous gardiez la tête froide… Nous avons des sorciers sur place pour contrôler la situation si jamais les choses dérapent… Le principal c'est de faire de votre mieux, et personne n'aura une opinion moindre de vous … Vous sentez-vous bien, Potter ? »

« Oui, » entendis-je Harry répondre distraitement. « Oui, ça va. »

Il n'y eut pas d'autres mots échangés pendant un moment, et il était clair que Harry n'allait pas bien du tout. Il était en train de paniquer, malgré les paroles de réconfort prodiguées par McGonagall.

« C'est là que vous devez aller rejoindre les autres champions, » dit-elle alors qu'ils atteignaient la tente. « … Et attendre votre tour, Potter. M. Verpey est là… Il va vous expliquer la – la procédure… Bonne chance. »

Je regardai Harry pénétrer dans la tente, notant que son pouls était élevé, ce qui était cohérent étant donné son niveau de stress considérable. Je lui souris furtivement, espérant lui apporter un peu de réconfort. Il retourna mon sourire de manière plutôt distraite.

Ludo n'avait pas arrêté d'entrer et sortir de la tente pour vérifier que tout soit en place. Il venait juste de revenir lorsque Harry fit son entrée, et il lui réserva un accueil des plus chaleureux alors qu'il avait presque ignoré les autres concurrents dont j'étais. « Harry ! Te voilà enfin ! Entre et fais comme chez toi ! » Je jetai un bref coup d'œil autour de nous et me demandai comment cela pourrait être possible pour Harry…

« Eh bien, à présent que nous sommes tous là, c'est le moment de vous informer au sujet de la première tâche ! » Commença joyeusement Ludo. « Lorsque les spectateurs seront installés, je vais vous offrir ce sac à tour de rôle. » Il leva un petit sac en soie de couleur pourpre et le secoua devant nous. « Chacun de vous pigera dans ce sac un modèle réduit de la chose que vous êtes sur le point d'affronter ! Il y a différentes – euh – variétés, comme vous le verrez. » Je gloussai intérieurement à sa subtile tentative de maintenir le secret. De toute évidence, c'était dorénavant inutile. « Et il y a autre chose que je dois également vous dire… ah, oui… Votre tâche est de vous emparer de l'œuf d'or ! »

J'opinai de la tête, me rappelant quelques passages des visions d'Alice. Ce que Ludo venait de dire concordait avec les images que nous avions vues. Ses visions avaient continué d'être incomplètes jusqu'à la tente. Nous avions supposé que c'était parce que tout dépendait du dragon pigé par chaque concurrent. C'est ça qui allait déterminer ce qui se passerait par la suite, d'où l'incapacité pour Alice de voir beaucoup plus loin.

Je réalisai que j'étais demeuré immobile quand Ludo avait commencé à parler, et par conséquent j'avais maintenant l'apparence d'une statue. Je m'enjoignis à tourner comme un lion en cage pour me donner une contenance. Je pouvais entendre la foule composée des élèves et des autres sorciers se rassemblant à l'extérieur pour observer l'épreuve qui allait débuter d'une minute à l'autre.

Edward, Bella est avec nous, me laissa savoir Carlisle. Elle est assise avec Esme et moi. Nous allons nous assurer que tout aille bien pour elle.

Je vis qu'Esme avait préparé un sac à lunch rempli de divers aliments nutritifs pour Bella. Je souris de la voir si dévouée.

Je reportai mon attention sur ce qui se passait dans la tente, alors que Ludo ouvrait le sac en tissu soyeux et commençait le processus de sélection. « Les dames en premier, » dit-il en tendant le sac à Fleur.

Elle mit sa main – celle qu'elle n'arrivait pas à garder immobile et calme – dans le sac et en sortit un modèle miniature de dragon avec le chiffre 'deux' autour du cou. « Un Vert gallois, » entendis-je quelqu'un dire.

Ludo offrit ensuite le sac à Krum, qui en retira un Boutefeu chinois aux couleurs écarlates portant le chiffre 'trois' autour du cou. Il ne releva même pas les yeux pour le sortir, continuant de fixer le sol.

Puis vint mon tour de piger dans le sac. Je m'empressai de mettre ma main à l'intérieur, la ressortant avec la miniature d'un dragon appelé Suédois à museau court, aux couleurs gris-bleu et qui portait le chiffre 'un' autour du cou. Je regardai la minuscule réplique de ce que j'allais devoir affronter, caracolant autour de ma main en battant des ailes, et j'essayai de me rappeler la vision d'Alice pour avoir une meilleure idée de sa taille véritable. Si je n'avais pas été si nerveux en songeant à la tâche qui m'attendait, j'aurais été amusé par le modèle vivant miniature. Bella aimerait la minuscule petite bête, me pris-je à imaginer. Je la lui donnerais une fois que l'épreuve serait chose du passé. Elle ne pourrait pas s'en plaindre puisque je n'avais pas dépensé un sou pour l'obtenir.

Je me retournai à temps pour voir Harry piger le Magyar à pointes avec le chiffre 'quatre' autour du cou.

« Alors voilà ! » S'exclama Ludo. « Vous avez tous pigé la miniature du dragon que vous allez affronter, et le chiffre dans le cou de chaque bête fait référence à l'ordre dans lequel vous allez passer. Vous voyez ? » Ah oui, alors j'allais être le premier. « Maintenant je vais devoir vous laisser pour aller m'occuper de commenter l'épreuve. M. Cullen, vous êtes le premier vous n'avez qu'à vous rendre à l'enclos lorsque vous entendrez le coup de sifflet, d'accord ? Quant à toi, Harry, puis-je m'entretenir avec toi une petite minute à l'extérieur ? »

« Euh… oui, » répondit Harry avec hésitation. Ça ne semblait pas approprié, mais il suivit malgré tout Ludo à l'extérieur de la tente, et ils disparurent tous les deux sous le couvert des arbres. Je les suivis dans l'esprit de Harry, histoire de m'assurer que rien n'allait arriver à celui-ci.

« Tu te sens bien, Harry ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? »

« Quoi ? Je – non, rien. »

« Tu as un plan ? » Demanda Ludo d'un ton de conspirateur en parlant trop bas pour être entendu des autres oreilles humaines. « Parce que tu sais, ça ne me dérange pas de partager quelques conseils avec toi, si tu le souhaites. Je veux dire, tu es défavorisé par rapport aux autres champions, Harry… Je ferais tout pour t'aider… »

« Non – non – je – je sais déjà ce que je vais faire, merci. » Il essayait de paraître confiant, mais sa voix hésitante le trahit.

« Personne ne le saurait, Harry. »

Je fronçai les sourcils. Il n'y avait aucune malveillance derrière cette proposition, mais elle était sans l'ombre d'un doute inappropriée. Néanmoins, Harry manœuvra de son mieux.

« Non, je vous répète que je vais bien. J'ai un bon plan. Je- »

Un coup de sifflet retentit et je dus quitter la tente, manquant le reste de la conversation. Je sortis et marchai au-delà des arbres et à travers une ouverture dans la clôture qui entourait une sorte de stade. C'était hallucinant à regarder. Je me demandai comment j'avais pu ne pas remarquer sa construction. Ça devait pourtant avoir pris un certain temps… Puis je réalisai qu'il avait probablement été créé par magie.

Les tribunes étaient remplies avec les élèves et le personnel enseignant tel que je l'avais anticipé, mais il y avait aussi plusieurs autres sorciers et sorcières adultes que je ne connaissais pas, et d'autres que je reconnaissais du ministère. Si j'avais eu tendance à avoir le trac, maintenant aurait été le moment pour qu'il se manifeste, mais la seule préoccupation que j'avais était de localiser Bella dans la foule.

Je la trouvai dans les sièges situés au sud, assise dans la deuxième rangée entre Carlisle et Esme. Je sourcillai de la voir si près de l'action, cependant je savais que Carlisle voudrait également être à proximité, juste au cas où… Mais j'allais faire en sorte que ça ne se produise pas.

Je tournai mon attention sur ma tâche, en l'occurrence l'énorme bête aux reflets bleu-gris à l'extrémité opposée de l'enclos. Elle se tenait au-dessus d'un nid rempli d'œufs. Parmi ceux-ci brillait un œuf en or, et j'avais pour mission de m'en emparer.

Le dragon – ou devrais-je dire la dragonne – émit un grognement, comme si elle pouvait lire dans mes pensées et qu'elle savait que c'était mon intention de lui voler son œuf. J'examinai les environs il y avait plusieurs grosses roches par-dessus lesquelles je pourrais facilement sauter, mais peu d'espace pour courir. Je pourrais me cacher derrière les roches si jamais mon bouclier me lâchait.

« Voici notre premier champion, Edward Cullen, » entendis-je annoncer Ludo d'une voix sonore amplifiée par la magie au moment où je mettais les pieds dans l'enceinte. Un chœur d'acclamations rugit à travers la foule rassemblée dans les gradins. Je pouvais distinguer les voix de Cedric, James, Patrick et Ernie dans les sièges à ma droite, de même que celles de ma famille qui m'envoyaient mentalement leurs cris d'encouragement. La seule que je ne pouvais pas entendre était Bella. Je la regardai pendant quelques secondes avec incertitude. Elle était très pâle alors qu'elle observait la bête imposante devant moi. Je lui souris et elle me rendit mon sourire, mais avec beaucoup d'effort. « Sois prudent, » articula-t-elle en silence, et j'acquiesçai.

La dragonne continua de me scruter comme si j'étais une mouche agaçante qu'elle allait bientôt écraser, mais elle ne voulait pas quitter ses œufs. À l'autre extrémité de l'enclos, je ne semblais pas poser une menace suffisante pour justifier davantage qu'un œil vigilant de sa part. Je sortis ma baguette magique, énonçant clairement « Protego. » Mon bouclier apparut. Je me concentrai pour faire la connexion avec Bella et sentis instantanément sa présence, sa force… C'était ce dont j'avais besoin – à ce moment précis elle me fournissait plus que de la force pour alimenter mon bouclier – elle me donnait le courage de continuer.

J'escaladai et contournai les rochers en vitesse, me dirigeant vers la dragonne par le côté, espérant la prendre par surprise. J'avais parcouru la moitié de l'enclos de cette manière lorsque je sentis la première explosion de feu frapper mon bouclier. La bête avait tourné son corps dans ma direction, sans pour autant s'éloigner de ses œufs, mon but ultime. Je bifurquai, coupant à travers le centre entre deux rochers. À la dernière minute, je sautai et me précipitai vers le Suédois à museau court avec mon bouclier en place, pensant que je pourrais le prendre au dépourvu et profiter de son recul momentané.

Cependant, battre en retraite ne faisait pas partie de ses plans. J'avais beau courir vers la créature magique, elle resta plantée là où elle était, son souffle enflammé léchant mon bouclier et ses contours chaque fois qu'elle haletait. Je pouvais sentir la chaleur, mais ma protection ne céda pas. La dragonne ne me laissa pas un centimètre de manœuvre pour que je puisse parvenir au nid et saisir l'œuf d'or. En réduisant la distance qui nous séparait, je la vis lever une patte et tenter de me frapper. Je roulai pour éviter le coup, conservant le bouclier entre moi et sa bouche qui n'arrêtait pas de cracher les flammes meurtrières. Me remettant sur mes pieds, je me retirai à une distance sécuritaire à l'autre extrémité de l'enclos.

Je relâchai mon bouclier afin de nous donner un répit, à Bella et à moi-même. Je lui jetai un bref coup d'œil pour vérifier son état. Elle avait l'air d'aller bien – mieux que lorsque j'étais arrivé dans l'enclos, en fait. Tout à l'heure elle était pâle et semblait faible, alors que maintenant elle avait les joues roses d'excitation. Je lui souris et cherchai un autre point d'attaque.

S'il s'était agi d'un simple animal, j'aurais pu cibler son corps et utiliser mes doigts et mes dents pour entailler la peau comme si elle avait la consistance du beurre – mais j'étais en présence d'un dragon, et son corps lourdement blindé ne céderait pas si facilement à ma force physique. Il fallait que je trouve une autre manière de le neutraliser. Pendant un moment je souhaitai pouvoir voler comme Harry… Mais ma force à moi se trouvait sur la terre ferme.

Cela me rappela notre rencontre dans le corridor la veille, et le livre que McGonagall m'avait conseillé avec insistance d'emprunter et de lire… Était-ce un indice ? Je ne l'avais pas envisagé ainsi sur le coup… Je repassai mentalement en revue les pages du livre de métamorphoses, en quête d'une idée… d'une distraction – oui, c'est ça – une distraction. Il fallait que j'attire la dragonne au loin.

Je me rappelai un sortilège assez simple pour métamorphoser quelque chose en labrador. Mais est-ce que je pourrais le réussir ? Si oui, quelle chose pouvais-je transformer en chien ? Je regardai autour de moi pour voir mes options. Il n'y avait rien d'autre que des roches dans l'enceinte. Eh bien, il faudrait faire avec… Il y en avait une dans un coin éloigné vers la droite. Si ça retenait l'attention de la dragonne assez longtemps, peut-être que je pourrais pivoter à gauche et m'emparer de l'œuf d'or. Je pourrais courir – à la vitesse d'un sprinter olympique… Je réfléchis brièvement pour voir s'il y avait d'autres possibilités, mais aucune ne se présenta à moi, et je perdais de précieuses minutes. D'un coup de baguette je prononçai la formule magique, espérant désespérément qu'elle soit dans les limites de ladite baguette ensorcelée.

Avec un éclair de brume verte, le rocher se mit à gronder. Il trembla et s'agita, attirant l'attention de la bête. Au moment où elle regardait à sa gauche, je commençai à revenir sur mes pas vers les rochers du côté opposé. Je gardai un œil sur le rocher au fond de l'enclos, m'assurant qu'il était bel et bien en train de changer de forme. Après 47 secondes, il fut complètement métamorphosé en labrador gris d'un mètre de haut à l'épaule. La dragonne se glissa hors de son nid pour voir de quoi il s'agissait. C'était l'occasion que j'attendais. Je me retournai à la hâte au bord de l'enclos et me précipitai à travers les rochers, mon attention concentrée sur l'éclat doré du côté opposé.

Je continuai d'observer les mouvements du dragon femelle du coin de l'œil. Il jouait maintenant avec le chien, le poussant avec son museau et le reniflant avec curiosité. Il ne devait pas avoir l'odeur de son repas habituel, mais j'espérais qu'il capterait son intérêt assez longtemps pour que je puisse atteindre l'œuf. Le chien glapit et courut vers un rocher, apeuré, attirant la bête gigantesque un peu plus loin. La victoire était en vue.

J'étais au bord du nid quand j'entendis l'alarme. EDWARD, IL S'EN VIENT ! Me cria la voix mentale de Jasper. Je remis immédiatement mon bouclier en place, joignant Bella via ce lien invisible qui nous unissait tout en avançant inéluctablement vers l'œuf à un rythme trop rapide pour le commun des mortels. Je l'avais dans les mains quand le feu me frappa.

Le bouclier tint bon, mais la puissance de l'explosion me prit de court. Elle était plus féroce que les salves de mise en garde que j'avais reçues auparavant. Des langues de feu atteignirent les pourtours du bouclier tandis que je reculais, mon autre main tenant l'œuf tout contre moi.

« Il a l'œuf ! Il a l'œuf ! » Hurla Ludo avec enthousiasme de son poste, mais c'était le cadet de mes soucis alors que l'énorme monstre cracheur de feu fonçait sur moi. Je mis le pied sur une roche instable… C'était en réalité un des œufs et il chancela sous mon poids, me faisant légèrement perdre l'équilibre. Je ne parvins pas à me rattraper, l'une de mes mains tenant l'œuf et l'autre ma baguette et mon bouclier protecteur. En conséquence, ma position s'en trouva affaiblie et le bouclier fit une embardée de côté, loin des flammes infernales.

Je recouvrai mon équilibre et m'esquivai en vitesse en contournant un rocher. Le souffle brûlant frappa la bordure du rocher et dévia vers mon visage. Je sentis la chaleur, et le venin courant dans mes veines commença à bouillonner. Je me demandai fugitivement si c'était la fin, mais ma peau résista.

Durant ces quelques minutes, les gardiens des dragons s'étaient lancés dans l'enclos pour maîtriser la bête. « Stupefix, » proféra un chœur de voix et, avec un bruit sourd, la créature magique tomba sur le sol dans un sommeil profond. Un silence de mort parcourut les gradins… Je sortis de ma cachette derrière le rocher. Un rugissement d'acclamations s'éleva dans l'assistance lorsque j'apparus, tenant mon œuf d'or.

Soudainement, Carlisle fut dans l'enclos, essayant de me rejoindre. Il tenait quelque chose dans la main avec lequel il couvrit le côté de mon visage en me guidant à l'extérieur. Un bref coup d'œil dans les tribunes me permit de voir Bella appuyée contre Esme. Elle me sourit faiblement, mais elle avait l'air de bien se porter.

Le souffle de feu que tu as pris en plein visage, il pourrait avoir causé des dommages – même à toi. Il aurait causé des brûlures au troisième degré chez un humain. J'ai mis quelque chose sur ta peau pour la faire paraître cramée. Tu devras aller voir Madame Pomfresh. Elle insiste pour traiter tous les champions, m'avertit Carlisle en pensées.

Je hochai la tête pour montrer que j'avais compris. Je me demandais si ça paraissait très moche…

Alors que je me tenais là avec Carlisle, les juges rendirent leurs scores, mais je n'y prêtai aucune attention. Je n'avais d'yeux que pour ma famille, m'assurant que Bella allait vraiment bien, et me retenant de toutes mes forces pour ne pas courir vers elle…

Elle va bien, dit Esme en l'incitant à manger quelques noix de cajou, suivies d'une poignée de myrtilles… Je pense que son inquiétude à ton sujet l'a affectée davantage.

Je poussai un soupir de soulagement. « Viens, Edward, » dit Carlisle à voix haute. « Allons faire vérifier cette blessure par Madame Pomfresh. »

Cedric et le reste des gars attendaient en bordure de l'enclos. « C'était génial, Edward ! » S'exclama Ernie.

« Joli fragment de magie, avec le chien, » commenta Cedric, tout sourire.

« Oui, ça a été une distraction efficace, je suppose. Dommage que ça n'ait pas duré plus longtemps… On dirait que je vais peut-être avoir besoin d'une petite chirurgie esthétique après cet épisode, » répliquai-je, pointant vers mon visage à moitié enveloppé dans un morceau de chiffon.

Chirurgie esthétique… Quoi ? « Madame Pomfresh va régler ça en un rien de temps. Elle n'a jamais laissé une cicatrice de brûlure paraître, » m'assura Cedric.

Je réalisai que je venais de faire une erreur… Les sorciers et sorcières avaient certainement accès à divers enchantements et potions pour éviter de passer sous le bistouri. Je secouai la tête en songeant à mon ignorance.

Les autres ne remarquèrent pas ma bévue, car au même moment Ludo annonçait le concurrent suivant. « Encore trois champions à encourager ! Mlle Delacour, je vous prierais de procéder ! »

« Allez-y, » dis-je à mes amis visiblement anxieux. « J'ai besoin d'être vu par Madame Pomfresh. Allez regarder le reste du tournoi. »

Nous échangeâmes des coups de poings amicaux et ils retournèrent à leurs sièges tandis que je me dirigeais vers la tente des premiers soins.

« Vraiment… Je ne peux pas imaginer comment une telle brûlure a pu se produire… à combattre des dragons, » soupira Madame Pomfresh en examinant mon visage. Un bref regard à travers les yeux de Carlisle me fit voir qu'il avait fait un bon travail. La moitié de mon visage était un gâchis carbonisé, le genre de brûlure qui nécessiterait une greffe de peau dans le monde des moldus.

Le peu de dommage interne causé par la chaleur lorsqu'elle avait affecté mon venin avait déjà guéri, mais il était essentiel de sauvegarder les apparences.

« Oh Seigneur, la brûlure a drainé toute la chaleur hors du reste de ton corps, » commenta l'infirmière. « Tu es pratiquement froid… mon pauvre petit… » Elle sortit un contenant rempli d'une concoction orange et pâteuse. « Cela risque de piquer un peu, » dit-elle en commençant à appliquer l'onguent sur mon visage. Je tressaillis intentionnellement à quelques reprises bien que la pommade ne me fasse pas plus d'effet qu'un masque à base de boue froide. « Voilà. En principe tu seras comme neuf demain matin. »

C'est remarquable, songea Carlisle en comparant la médecine des sorciers et celle des moldus. Si seulement nous avions accès à cette connaissance, nous pourrions réduire les coûts médicaux de manière considérable… et pas de cicatrices… Il sortit de la tente.

Est-ce que la voie est libre ? Entendis-je Alice s'enquérir mentalement. Madame Pomfresh avait quitté la tente pour aller observer comment le champion actuel s'en sortait, se préparant à l'avance à l'avoir comme patient.

« Oui, » murmurai-je très bas. « Il n'y a personne d'autre ici. »

Il y eut un petit courant d'air dans la tente, puis mes sens prirent la relève. Bella était là.

« Je ne pouvais pas la retenir au loin plus longtemps, » expliqua Alice avec un sourire. « Mais fais attention. Cedric a remarqué son départ des gradins… Je suppose que tu pourrais toujours lui dire qu'elle avait besoin de soins médicaux – elle a été malade récemment, après tout. »

Je me contentai de hocher la tête, car à cet instant je contemplais Bella comme j'avais voulu le faire chaque fois que je l'avais vue aujourd'hui, me réappropriant ses traits et respirant son arôme.

Elle lança ses bras autour de moi. « J'ai eu tellement peur, Edward, » chuchota-t-elle contre ma poitrine, pour ensuite commencer à presser ses lèvres avec ferveur sur chaque partie de mon corps qu'elle pouvait atteindre.

Alice tira le rideau dans la section de la tente où nous nous trouvions et s'excusa. Je vais faire le guet.

Dès que je sus que nous avions un semblant d'intimité, je me penchai et embrassai le sommet de son crâne, avec la moitié de ma bouche qui n'était pas entourée de gel orangé. Je l'installai sur mes genoux tout en m'asseyant sur la table d'examen, et je la tins étroitement, savourant la chaleur de son corps contre le mien.

« Ne veux-tu pas voir le reste de la compétition ? » La taquinai-je en riant avec désinvolture.

« Pas le moins du monde, » répliqua-t-elle en me souriant.

Nous demeurâmes ainsi pendant un bon moment, profitant simplement de la présence de l'autre. J'entendis l'échange de champions dans l'enclos ; ce serait bientôt le tour de Viktor Krum.

« Elle s'en vient, » m'avertit Alice en faisant référence à Madame Pomfresh, et Bella s'arracha de mes genoux pour disparaître de l'autre côté du rideau qui séparait la tente en sections. « Madame Pomfresh, » entendis-je Alice s'adresser à l'infirmière, « Bella a vécu pas mal d'émotions fortes en assistant à la première épreuve, et apparemment elle se sent un peu faible. »

« Eh bien, elle ira mieux si elle se repose un peu. Allonge-toi ici, très chère… » Dit-elle tout en entraînant Fleur vers la table d'examen voisine. « Dans votre cas, Mlle Delacour, il semblerait que vos magnifiques robes soient les seules à avoir subi des dommages… ce qui n'est pas de mon ressort, même s'il sera facile d'y remédier. Vous pouvez disposer… »

Elles quittèrent la tente infirmerie aussi vite, et la seconde suivante Bella se retrouva à nouveau dans mes bras. « J'espère sincèrement que les deux prochaines tâches seront plus raisonnables, » déclara-t-elle sévèrement. « Je ne crois pas que je pourrais supporter de regarder mon fiancé être en danger mortel comme ça encore une fois… »

L'usage du mot 'fiancé' fit réagir mon corps de manière très intéressante et je l'attirai plus près, souhaitant être davantage que ça… « Je te promets, Bella, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer que rien ne m'arrive. »

« Je sais, » sourit-elle. « Mais justement, tout n'est pas en ton pouvoir. »

Elle avait raison, et j'en devenais plus conscient dans ce monde où la magie régnait, rendant notre force physique presque vaine. J'avais mal évalué le danger – j'avais supposé que quelle que soit la nature de celui-ci, il serait dirigé vers Bella, et je pourrais la protéger. Ce n'était tout simplement pas le cas ici et, à cause d'un étrange caprice du destin, c'était elle qui m'avait protégé… sauvé de nouveau – mais physiquement cette fois-ci.

« Tu réalises que tu es ma salvatrice, mon ange gardien ? » Lui dis-je. « Tu m'as protégé là-bas… C'est moi qui suis censé te protéger, » méditai-je à voix haute.

« Nous sommes censés nous protéger mutuellement, » rectifia-t-elle.

J'entendis le coup de sifflet et je sus que Krum avait complété sa tâche. Bella commença à glisser en bas de mes genoux, mais Alice murmura, « C'est bon, il a traversé l'épreuve sans une égratignure… »

« Tu es sûre que tu ne veux pas regarder Harry ? » Demandai-je.

Elle secoua la tête, mais je notai une légère hésitation. « Et si je commentais l'action ? »

Elle sourit. « Bien sûr – de cette façon nous pourrons tous les deux entendre ce qui se passe. »

Je cherchai les yeux d'Emmett et de Jasper, tous deux assis derrière Esme et Carlisle. Harry venait juste d'arriver en bordure de l'enclos. Il fit son chemin dans l'arène en tremblant. Le Magyar à pointes attendait, gardant farouchement le nid avec ses œufs.

« Je pense qu'il est sur le point de s'évanouir, » commenta Jasper.

« Pauvre petit, » entendis-je Esme murmurer. « Comment peuvent-ils le laisser participer à ce tournoi ? »

« Oh, il va s'en tirer. » Emmett se leva pour crier, « Allez, Harry, tu peux l'avoir ! C'est qu'une grosse minette ! » Rosalie brandit subtilement son bras en l'air et le fit rasseoir sans que personne ne le remarque.

Le Magyar avait l'air plus agité que mon dragon ne l'avait été. Elle l'observa avec méfiance, ses ailes partiellement déployées, sa queue hérissée de pics fouettant d'avant en arrière, traçant des sillons dans la terre en battant le sol. Qu'est-ce que les piquants de la dragonne pourraient faire à Harry s'il se faisait frapper en plein ciel ? J'avais peur pour lui…

Je le regardai lever sa baguette magique. « Accio Éclair de feu ! » Cria-t-il. L'incertitude et le doute assombrirent son visage alors qu'il se tenait au milieu de l'arène, attendant… attendant… « Est-ce qu'il s'en vient ? » Dis-je à voix haute, me demandant si le sortilège avait fonctionné. Je commençais à douter lorsque j'entendis le faible sifflement de l'air se déplaçant sur la surface lisse de son balai. « Ah, ça y est ! »

« Il a convoqué son balai, et maintenant il arrive, » commentai-je pour le bénéfice de Bella.

Le balai vola dans l'enceinte et s'arrêta pile à côté de lui. Il avait sans l'ombre d'un doute perfectionné le sortilège d'attraction. « Il l'a en sa possession. » Je fus momentanément sidéré en songeant qu'il lui avait fallu seulement une journée pour maîtriser un sortilège, alors qu'il m'avait fallu trois semaines pour y parvenir. Malgré tout, il avait l'air petit et frêle, et bientôt il serait aéroporté – là où il pourrait se faire attaquer et être confronté à une mort certaine en plongeant vers le sol.

Il enfourcha son balai, décolla, et à partir de ce moment-là je ne vis plus le petit, fragile et faible Harry, mais plutôt un jeune homme fort et plein d'assurance qui pouvait voler comme le vent. « Wow ! Vas-y, Harry ! » M'exclamai-je.

« Regardez-le aller ! » Hurla Emmett.

Je gloussai. « Harry vole sur son balai – il est très bon dans ce domaine – Emmett est impressionné, et un tantinet jaloux. »

Il monta de plus en plus haut dans le ciel. « Où s'en va-t-il ? » Se demanda Rosalie à voix haute. Et à cet instant, il piqua vers le sol. C'était comme une reprise du match de Quidditch, ni plus ni moins. Il accéléra, se dirigeant tout droit vers le Magyar à pointes qui le fixait attentivement. « Remonte, remonte, remonte ! » Je vis la bête prendre une profonde respiration et je grimaçai. « Attention ! » Ne pus-je m'empêcher de m'exclamer en voyant le jet de feu sortir de sa bouche et cibler Harry. La foule poussa un cri d'horreur en voyant le feu envelopper la zone où son plongeon l'entraînait.

Ou la zone où son plongeon aurait dû l'entraîner, car en une fraction de seconde son plongeon se changea en remontée, son embardée lui évitant le jet de feu qui allait l'atteindre. Je poussai un soupir de soulagement tandis que la foule applaudissait frénétiquement.

« Saperlipopette ! On peut dire qu'il sait voler ! » S'époumona Ludo. La foule hurla alors qu'il s'élevait à la verticale très haut dans le ciel. « Avez-vous vu sa manœuvre, M. Krum ? »

« Tu aurais dû voir ça, Bella – Harry a plongé tout droit sur la dragonne… tout droit sur elle, mais il a remonté à la dernière minute. Il l'a bernée… Il est absolument incroyable… » J'étais épaté.

Le Magyar à pointes le regarda voler en cercle au-dessus de sa tête tel un faucon. Il se mit à faire tournoyer sa tête pour suivre les mouvements de Harry. « Que fais-tu ?... Oh. » Je me demandai si les dragons pouvaient être pris d'étourdissements. « Tiens, il le fait à nouveau. » Il replongea, manquant de peu le jet de flammes, mais cette fois-ci la dragonne déploya son autre arme – sa queue aux longues épines létales. Alors que Harry faisait une embardée, une des longues pointes entra en contact avec son épaule, déchirant ses vêtements. « Non ! » Tressaillis-je en réponse. Par l'intermédiaire de Jasper, je pouvais sentir le sang de la plaie causée par l'énorme épine. « Il va bien. » Il était blessé, mais pas grièvement.

« Désolé, » repris-je en notant que Bella me regardait avec des yeux interrogateurs. « Il a volé en cercles autour du dragon, et ça a donné le vertige à celui-ci, je crois. Ensuite il a plongé à nouveau, évitant les flammes, mais la bête a balancé sa queue autour et elle l'a heurté. Il est blessé, mais ce n'est rien de sérieux. »

« La dragonne ne veut pas s'éloigner de sa couvée. » Elle était particulièrement protectrice. Elle ne lui donnait pas deux centimètres de manœuvre. « Voilà qui est mieux. » Il remonta puis redescendit vers la créature aux yeux jaunes, bifurquant au dernier moment pour remonter dans une autre direction. « Tourmente-la, Harry. » Il effectua un mouvement oscillatoire, s'éloignant et se rapprochant du dragon femelle, forçant celui-ci à faire le même mouvement avec sa tête. « Tu l'as hypnotisé… » La dragonne étira son cou pour le suivre alors qu'il volait de plus en plus haut… « Tout près. » Et avec un rugissement exaspéré, elle laissa échapper un beuglement de feu qu'il évita facilement.

« Il la taquine il vole autour d'elle comme une mouche… Ça la met en colère… On dirait qu'il essaye de la forcer à quitter ses œufs pour tenter sa chance, » m'empressai-je de rapporter à Bella.

Il piqua vers le sol une fois de plus, venant tout proche pour la provoquer. « Tu l'as dans ta poche maintenant, Harry. » Ce fut la goutte qui fit déborder le vase – elle devait écraser cette nuisance. Elle se dressa alors sur ses pattes de derrière et déploya complètement ses ailes. « Wow, quel spectacle ! » Cette posture montrait le Magyar dans toute sa splendeur. C'était une bête extrêmement dangereuse, mais aussi d'une très grande beauté. Même Emmett en demeura bouche bée. Tandis qu'elle se tenait debout au milieu de l'enclos, en équilibre sur ses pattes de derrière et prête à s'envoler, Harry plongea, plus vite qu'il ne l'avait fait auparavant. « Il va tenter de s'emparer de l'œuf d'or… » Il réussit à se glisser sous le dragon en l'espace d'une seconde pour atteindre le nid qui n'était plus protégé par ses pattes de devant aux longues griffes acérées. « Quel aplomb ! » On aurait dit qu'il planait au-dessus du balai, gardant son équilibre et sa poigne d'une manière ou d'une autre tandis que ses mains lâchaient le manche et saisissaient l'œuf d'or. « Il l'a eu ! Harry l'a eu ! »

Je regardai Bella, réalisant que je ne lui avais presque rien dit. « La dragonne s'est redressée, et Harry en a profité pour voler entre ses pattes et s'emparer de l'œuf d'or, » expliquai-je, bien que mon compte rendu soit très pauvre en comparaison de ce qui s'était réellement passé.

« Ça, par exemple ! Avez-vous vu ce que j'ai vu ? » S'écria Ludo. « Regardez bien, c'est incroyable ! Notre plus jeune champion a été le plus rapide pour attraper son œuf ! Eh bien, voilà qui va certainement faire monter les enjeux sur M. Potter ! »

Alors que les gardiens des dragons se précipitaient dans l'enclos pour maîtriser le Magyar comme ils avaient maîtrisé mon propre dragon, je retournai mon attention sur la femme extraordinaire dans mes bras. « C'était incroyable, Bella. Je suis navré de ne pas t'en avoir dit plus. »

Elle sourit. « Tu en a dit beaucoup… Je ne suis pas certaine que tu le réalises, mais tu es très éloquent… Tes brèves exclamations me disaient tout ce que j'avais besoin de savoir… C'était vraiment fascinant. »

Sa déclaration me rendit perplexe… J'avais fait ça ? En le rejouant dans ma tête, je me rendis compte que j'avais exprimé presque toutes mes pensées à voix haute. Je l'attirai plus près et déposai un baiser au sommet de son crâne.

« Les voilà qui arrivent, » siffla Alice. Bella s'empressa de retourner s'allonger sur le lit de camp. Moins d'une minute plus tard, Harry se faisait pousser dans la tente par une Madame Pomfresh très agitée. « Des dragons ! » S'écria-t-elle en grimaçant de dégoût.

Elle installa Harry dans la section voisine de la mienne et je pus la voir s'occuper de sa blessure à l'épaule à travers le rideau de toile. « L'année dernière, les Détraqueurs, cette année, des dragons… Que vont-ils envoyer dans notre école la prochaine fois ? Tu as beaucoup de chance… Cette blessure est superficielle… Il me faut toutefois la désinfecter avant de pouvoir la soigner… »

Elle tamponna son épaule avec un liquide quelconque dont l'odeur brûla mon nez. Puis, après un petit coup de baguette sur son épaule, elle arrêta de s'activer comme une abeille. « Maintenant reste assis tranquillement pendant une minute – reste assis, j'ai dit ! Ensuite tu pourras aller voir ton score. »

Je la vis sortir à la hâte de la section de Harry et venir dans la mienne. « Comment te sens-tu à présent, Cullen ? » S'enquit-elle.

« Très bien madame, » répondis-je.

« Garde l'onguent durant la nuit. Au matin la brûlure aura disparu… Tu peux y aller maintenant. On t'attend dans la tente des champions. »

Je suivis ses ordres, croisant Hermione et, de façon surprenante, Ron qui entraient dans la tente alors que j'en sortais. Les pensées de Ron me firent présumer qu'il allait faire amende honorable auprès de Harry, aussi tournai-je le coin à l'entrée de la tente et m'arrêtai-je le long de la paroi extérieure pour écouter la conversation via Hermione.

« Tu as été fantastique, Harry ! » S'exclama Hermione avec enthousiasme, mais aussi avec un soupçon de crainte rétrospective – elle n'avait pas été entièrement sûre que le plan de Harry fonctionnerait. « Tu as été sensationnel ! Crois-moi si je te le dis ! »

Harry ne la regardait pas… Il était sans voix devant un Ron très nerveux, très pâle, et très inquiet. « Harry… » Énonça celui-ci avec gravité, « … j'ignore qui a mis ton nom dans cette Coupe – mais – mais je pense qu'on cherche à te tuer ! »

« Tu as fini par comprendre, hein ? » Répliqua froidement Harry. « Tu y a mis le temps. »

Oh, pardonne-lui et n'en parlons plus, bon sang. Cette querelle a assez duré… Allez, Harry… Songea anxieusement Hermione, son regard voyageant de l'un à l'autre de ses deux amis, attendant qu'ils sortent de cette impasse. Ron semblait sur le point de parler, mais Harry l'interrompit. « Bon ça va. Oublie ça, d'accord ? » Il sourit légèrement.

« Non, » poursuivit Ron, « je n'aurais pas dû- »

« Oublie ça, je te dis, » répéta Harry avec un peu plus de force.

Ron et Harry échangèrent un sourire gêné, et Hermione fondit en larmes.

« Il n'y a pas de quoi pleurer ! » Lui dit Harry.

« Vous êtes tellement idiots ! » Cria-t-elle en tapant du pied. Elle les serra tous les deux dans une étreinte étouffante… Ces dernières semaines avaient été pénibles pour elle, avec toute la tension entre ses deux meilleurs amis, et son soulagement se manifestait maintenant dans cette réaction que Harry ne semblait pas comprendre. Cependant dès qu'elle eut ouvert les vannes, elle rougit d'embarras de s'être laissée aller ainsi, et elle s'enfuit en courant.

« Elle est complètement timbrée, ma parole ! » entendis-je Ron commenter dans la tente. « Allez viens, Harry, ils vont annoncer tes notes… »

Harry rassembla ses choses pour suivre Ron. J'étais sur le point de me rendre à la tente des champions lorsqu'ils quittèrent la tente infirmerie. Ron parlait sans cesse, soulagé d'avoir retrouvé son ami. « Tu as incontestablement été le meilleur, tu sais, il n'y avait pas de compétition… » Tout de suite après, j'entendis une autre voix dans la tente.

« Est-ce que Bella va bien ? Je l'ai vue devenir livide et partir. » C'était Cedric qui avait posé cette question avec une voix remplie d'inquiétude. Je stoppai net, figé sur place.

« Oh oui, elle s'en remettra… Elle avait juste besoin d'un peu de repos et de se tenir à l'écart de l'agitation, Cedric, » le rassura Alice. « Madame Pomfresh l'a examinée elle-même. »

Je vis dans l'esprit d'Alice que Bella était restée allongée sur le petit lit avec les yeux fermés pendant que Ron et Hermione visitaient Harry, feignant de dormir, et pas très bien – et ne s'était pas encore relevée quand Cedric était entré.

Les paroles d'Alice ne le dissuadèrent pas de s'agenouiller à côté de ma fiancée. « Tu vas bien, Bella ? »

Elle ouvrit les yeux. « Oh, bonjour Cedric… Je vais bien. C'était juste un peu trop exaltant pour moi. » Elle sourit avec autant d'énergie qu'elle le pouvait pour appuyer ses dires.

Cela n'aida pas la situation. Cedric fut momentanément ébloui par son beau sourire comme je l'avais été plusieurs fois avant lui.

Edward… tenta de m'assurer Alice, si tu écoutes ceci, ne panique pas – je vais le faire sortir d'ici… Fais ce que tu dois faire. Je n'avais pas l'intention de bouger.

« Je devrais probablement la ramener à la maison, » dit Alice, essayant de s'immiscer dans ce moment des plus troublants – Bella semblait toujours totalement inconsciente de l'effet qu'elle avait sur Cedric.

« Je pourrais la porter… si elle veut, » offrit-il, et je ne pus réprimer le grondement sourd dans ma gorge – laissant Alice savoir que j'étais juste de l'autre côté de la paroi de la tente.

« Je ne crois pas que ce sera nécessaire, » répliqua Alice, légèrement alarmée.

« En effet, je ne suis pas si mal que ça ! » Affirma Bella en balançant ses jambes sur le côté du lit de camp pour se relever, essayant de paraître aussi vivante et dynamique que possible. Elle détestait ce genre d'attention.

Cedric avait l'air incertain – pas tout à fait prêt à accepter son retour soudain à la santé après avoir été si pâle seulement quelques minutes plus tôt.

« Edward voudra sans doute célébrer avec vous, les gars, » lança soudainement Alice, puis, réalisant son erreur, Désolé, Edward. Merci, songeai-je avec sarcasme. Maintenant j'allais être obligé de passer plus de temps ici avant de pouvoir retourner à Venlaw… et à Bella. Sans compter que j'avais hâte de me débarrasser de cet affreux produit orange qui couvrait la moitié de mon visage.

« Je suppose que je devrais aller voir comment il va, » dit Cedric, déchiré entre son envie de rester auprès de Bella et celle de me rejoindre. « Il était blessé lui aussi – mais apparemment il a déjà quitté les lieux pour aller dans la tente des champions. »

« Oui, je suis sûre que c'est là qu'il s'est rendu. » Il s'en vient, Edward. « Tu devrais aller le retrouver… »

Je me précipitai un peu trop rapidement vers la tente des champions une fois que je fus certain qu'il quittait la tente de Madame Pomfresh. Krum et Fleur me devançaient de peu, marchant eux aussi en direction de la tente des champions. Je m'efforçai de les rattraper…

« Qu'est-il arrivé à ton beau visage ? » Interrogea Fleur en me voyant. J'avais provisoirement oublié à propos de la substance gluante qui maculait ma figure.

« Mon dragon m'a brûlé le visage, mais tout sera rentré dans l'ordre demain matin. »

« Quel soulagement, » dit-elle. « J'ai seulement ruiné mes beaux costumes… » Elle me montra les marques de brûlure près de sa jambe.

Je lançai un regard perplexe à Krum, me demandant ce que signifiait la soudaine camaraderie de Fleur. Il releva un sourcil avant de retourner à sa contemplation du sol tandis que nous nous introduisions dans la tente.

Harry était déjà là, l'air tout à fait heureux et à l'aise. Je lui souris – nous avions passé à travers la première tâche et en étions sortis vivants… « Bien joué, Harry ! » Le complimentai-je.

« Et réciproquement, » me sourit-il en retour.

« Bravo à vous tous ! » S'exclama Ludo, se faufilant dans la tente en sautillant. Il paraissait immensément heureux des résultats. « Maintenant je voudrais m'entretenir avec vous succinctement. Vous disposez d'une longue pause avant la deuxième tâche qui aura lieu à 9h30 le matin du vingt-quatre février – mais dans l'intervalle nous allons vous donner matière à réfléchir ! Si vous examinez attentivement ces œufs d'or que vous avez tous en votre possession, vous verrez qu'ils s'ouvrent… Vous voyez les charnières ici ? Vous devrez résoudre l'énigme à l'intérieur de l'œuf – parce qu'elle vous indiquera en quoi consistera la seconde tâche, et elle vous permettra de vous préparer ! Est-ce que tout est clair ? » Nous acquiesçâmes. « Vous êtes sûrs ? Eh bien, dans ce cas vous pouvez partir. »

Je m'élançai hors de la tente et fus rejoint par Cedric, James, Patrick et Ernie.

« Bravo, Edward – tu es arrivé en seconde place, » s'exclama Ernie.

« En troisième, en fait, » rectifiai-je. « Harry et Krum se partagent la première place. »

« Quoi qu'il en soit, tu as été formidable, » commenta Patrick. « Un joli tour de passe-passe, là – je n'avais pas réalisé que tu étais si rapide… »

J'étais toujours en train de les écouter et de plaisanter avec eux lorsque je vis Rita Skeeter s'approcher de Harry. Il retournait à Poudlard avec son meilleur ami retrouvé, Ron. Cedric nota ma distraction alors que je regardais la journaliste sortir son stylo magique et un morceau de parchemin.

« Est-ce qu'on devrait intervenir ? » Demanda Cedric, aussi préoccupé que moi.

« Peut-être… juste une minute. » Nous observâmes tous la scène se dérouler.

« Félicitations, Harry ! » Dit-elle avec un sourire radieux. « Je me demandais si tu voudrais bien m'accorder une entrevue éclair ? Comment t'es-tu senti face à ce dragon ? Que penses-tu de l'équité des points ? »

« Ouais, voilà ce que j'ai à vous répondre : au revoir. »

« C'est ça, Harry, montre-lui ta façon de penser, » marmonna Ernie. De toute évidence, ses sentiments envers le statut de champion de Harry avaient changé au cours du match, autant que ceux de Ron.

« Éloignons-nous d'ici, » répliqua Cedric, détaillant Rita Skeeter qui jetait un coup d'œil à la ronde, en quête d'une autre victime pour sa plume acérée.

« Je suis d'accord. » Nous nous éclipsâmes en vitesse en contournant l'autre côté de la tente des premiers soins, puis nous prîmes la direction du château.

De retour à la salle commune des Poufsouffle, il s'avéra difficile de trouver une excuse pour repartir tout de suite. La Maison au grand complet célébrait. Mais cette fois-ci, il n'y avait pas de remarques désobligeantes au sujet de Harry. Il y avait autant d'élèves relatant son vol audacieux et exaltant qu'il y en avait racontant mes tentatives de métamorphose. J'étais content de constater que Harry serait confronté demain à une population étudiante beaucoup moins hostile que ça n'avait été le cas au cours des trois dernières semaines.

« Alors, combien de temps dois-tu porter cette moitié de masque orange ? » Demanda Patrick.

« Madame Pomfresh a dit que je serais retapé demain matin, » répondis-je. « Tiens, ça me fait penser que je devrais rentrer chez moi… La journée a été éprouvante. »

« Mais tu n'as toujours pas passé une nuit avec nous… Cedric le faisait justement remarquer l'autre jour. »

« C'est un jour de semaine, » souligna celui-ci. « Il faut qu'il revienne pendant le weekend afin que nous puissions vraiment lui montrer tous les recoins du château. »

« Oui, il y a des tonnes de choses que tu n'as pas vues – on va demander l'aide des Weasley – ils connaissent toujours les meilleurs passages secrets, » ajouta James.

« Okay, » approuvai-je en riant. « Je vais vérifier avec mon père et voir si je peux venir traîner avec vous, les copains, une nuit durant le weekend un de ces quatre. » Carlisle n'y verrait pas d'inconvénient, mais il en irait tout autrement avec Bella… « À bientôt. »

Et cela étant dit, je rentrai chez moi pour retrouver ma famille et ma Bella qui attendait pour célébrer notre succès.

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