« Je vais vous faire venir à l'avant de la Grande Salle et te présenter, ainsi que ta famille, après la cérémonie de répartition, » expliqua Dumbledore à Carlisle tandis que nous l'écoutions attentivement. Nous étions tous rassemblés dans une petite pièce adjacente à la Grande Salle, près de la table d'honneur réservée au personnel enseignant. « Nous n'allons pas vous soumettre à la cérémonie de répartition, toutefois vous serez en mesure de la voir se dérouler si vous vous installez ici. Je peux vous assigner moi-même vos Maisons étant donné votre statut d'étudiants d'un programme d'échange. »

« C'est quoi le Choixpeau Magique ? » Demanda Bella.

Dumbledore se tourna pour lui faire face. « Lorsque Poudlard a été créée, les quatre fondateurs choisissaient les élèves qui feraient partie de leurs Maisons respectives selon les qualités que ceux-ci possédaient. Serpentard choisissait les plus ambitieux de même que les Sang-pures, Serdaigle choisissait les plus intelligents, Poufsouffle prenait ceux qui avaient le cœur à l'ouvrage et qui étaient bons, et Gryffondor sélectionnait les plus braves et respectueux. Cependant, il fallait prévoir en vue du moment où les quatre membres fondateurs ne seraient plus là. Quelqu'un d'autre devrait alors se charger de la répartition des élèves dans les différentes Maisons. Ils ont donc décidé d'ensorceler un chapeau afin qu'il puisse lire les esprits, pas seulement les pensées, mais aussi les traits de caractère et les aptitudes des élèves pour les distribuer dans chaque Maison. Je suis certain que si on plaçait le chapeau sur ta tête, il découvrirait rapidement que tu ne possèdes pas de compétences magiques. »

« Oh, » répondit Bella. « Dans ce cas je suppose que c'est une bonne chose que nous ne participions pas à cette cérémonie... »

Je me demande ce que ce chapeau nous dirait au sujet de Bella… Serait-il capable de lire dans ses pensées ? Songea Carlisle.

« Maintenant, avant que les choses ne se mettent en branle, » poursuivit Dumbledore, « je voudrais vous rappeler de faire attention. Même quand les gens ne sont pas dans les parages, il y a d'autres créatures qui voient ce qui se passe… comme sauter par-dessus les rambardes pour attraper les filles qui tombent en chute libre. » Il regarda directement vers moi en prononçant ces paroles. Si cela avait été possible, j'aurais rougi. « J'ai dû fournir quelques explications à ce propos… Heureusement, il y a des sorciers qui sont plutôt doués avec les sortilèges de lévitation. »

« Je comprends… vraiment désolé, » marmonnai-je.

« Eh bien, aucun mal… » Dumbledore leva soudainement les yeux vers la porte. « Ah, les voilà. »

Comme il disait ces mots, Hermione et Cedric entrèrent dans la pièce. Je me demandai si Dumbledore avait le même don que moi pour lire dans l'esprit des gens, car moi aussi je les avais entendus approcher, mais il avait annoncé leur présence avant même qu'ils ne pénètrent dans la salle.

« Cedric, Hermione, je suis content que vous ayez pu vous joindre à nous avant le début du banquet. Ah… et voici McGonagall et Rogue… Si seulement Maugrey était ici. Bon, de toute façon je n'ai pas besoin de lui pour ceci… alors procédons. »

« Oui, Dumbledore… Quel est le but de cette réunion ? » Le sorcier aux cheveux noirs graisseux et au visage tranchant gronda avec dédain en regardant en direction de notre groupe. Je supposai qu'il s'agissait du professeur Rogue.

« Ce que j'ai à dire est surprenant et va certainement exiger un acte de foi de votre part. Comme vous le savez, il arrive à l'occasion que Professeur Trelawney fasse des prophéties qui s'avèrent justes. »

« Oui, » gronda encore Rogue.

« Et vous êtes au courant de notre intention d'être les hôtes du Tournoi des Trois Sorciers pour la première fois depuis plus de cent ans. »

« Le Tournoi des Trois Sorciers ! » S'exclama Hermione. « Mais, n'a-t-il pas cessé d'avoir lieu quand… » Elle ne termina pas sa phrase lorsqu'elle vit le regard intense que lui adressa une sorcière à l'apparence sévère qui devait être McGonagall. Je ne pouvais que le supposer, étant donné qu'à l'instar de Dumbledore, elle était en mesure de voiler ses pensées, et Rogue aussi d'ailleurs. Par contre, je n'avais aucune difficulté à lire celles de Cedric et d'Hermione. À cet instant particulier, ils réagissaient à la nouvelle au sujet du Tournoi des Trois Sorciers, bien que de façon complètement différente. Hermione se rappelait diverses tragédies survenues durant les tournois passés, telles qu'archivées dans Tournoi des Trois Sorciers, une histoire à suivre. Je pouvais voir qu'en plus de sa nature studieuse, elle semblait posséder une mémoire photographique puisqu'elle passait en revue les pages du livre dans sa tête. Il faudrait que je trouve un exemplaire du livre en question et que je le lise pour en apprendre davantage.

Quant à Cedric, il considérait la possibilité de participer au tournoi. Il n'était pas vaniteux et ne cherchait pas la gloire pour lui-même. C'était plutôt parce qu'il cherchait toujours à se surpasser, à donner le meilleur de sa personne, et ses standards étaient élevés. Je ne suis pas sûr que je serais choisi, mais si c'était le cas – peut-être que je pourrais le gagner, et la fierté apportée par cette victoire rejaillirait sur l'école et sur Dumbledore. Ah, il était altruiste aussi. Je pouvais voir que c'était quelqu'un avec qui j'allais bien m'entendre.

« Oui, le Tournoi des Trois Sorciers, » poursuivit Dumbledore. « Trelawney a eu une vision qui révélait que Harry Potter serait choisi comme concurrent pour représenter Poudlard. »

« Mais les nouvelles règles… Il n'a pas l'âge requis, » fit remarquer McGonagall, son attitude sévère vacillant pour faire place à l'inquiétude et la compassion.

« Je sais. Nous ignorons comment cela peut se produire ; nous savons seulement que c'est bel et bien ce qui va arriver. » Dumbledore lança un regard morne à chacun de nous, y compris Hermione et Cedric. « Vous ne devez répéter à personne ce que je m'apprête à vous dire. Si vous sentez que vous ne pouvez pas vous conformer à cette demande, vous devriez partir maintenant. »

Évidemment il n'y eut aucune hésitation. Les membres de ma famille et Bella étaient déjà préparés, et il apparaissait clair que McGonagall et Rogue étaient deux des enseignants les plus dignes de la confiance de Dumbledore. Les élèves, cependant, constituaient une source de préoccupation. Mais ni l'un ni l'autre ne manifesta de réticence. Ils se contentèrent de dévisager Dumbledore, attendant qu'il élabore. J'étais frappé par le degré de loyauté que le directeur de l'école avait su cultiver chez ces deux jeunes sorciers. Ce n'était pas surprenant, toutefois. Je ne le connaissais que depuis peu de temps, mais déjà j'avais l'impression que je pourrais affronter le feu des sorciers s'il me le demandait.

« Très bien alors, » continua-t-il, s'étant assuré de l'engagement du groupe. « Je suis sûr que vous allez tous convenir qu'il s'agit d'une situation très dangereuse pour Harry – qu'il fait face à une mort certaine en participant. »

« Certainement, le jeune Potter n'est pas préparé. Nous devons trouver un moyen pour qu'il se retire du tournoi, » exigea McGonagall.

« Minerva, tu sais aussi bien que moi qu'une fois qu'un compétiteur est nommé, il doit faire les épreuves. »

« Professeur, si je peux, » intervint Rogue. « Ceci pourrait être l'œuvre du Seigneur des Ténèbres dans un effort pour se débarrasser de son rival. »

« Cela pourrait en effet être le cas, Severus. Merci de le faire remarquer… Je vais devoir y réfléchir de manière plus approfondie. » Dumbledore demeura songeur pendant un moment. « Quoi qu'il en soit, des précautions doivent être prises. C'est là que Carlisle et sa famille entrent en jeu. »

Quatre paires de yeux de sorciers et sorcières nous regardèrent tout à coup avec un mélange de curiosité et de spéculation. Dumbledore poursuivit. « Ils possèdent des qualités particulières qui font d'eux une excellente forme de protection pour Harry. Cependant, ils ne sont pas magiques. »

« Mais comment feront-ils…? » Commença McGonagall.

« J'y arrive… Carlisle, ou Dr. Cullen si vous préférez, est venu pour poser en tant que professeur de remplacement en botanique pendant que Mme Chourave est en sabbatique. Son niveau de connaissance est sans précédent. »

« Mais il n'a même pas trente ans… » Déclara McGonagall en le dévisageant plus attentivement. « Ou bien… »

« Je peux vous assurer que je suis beaucoup plus vieux qu'il n'y paraît, madame, » répliqua Carlisle. Son admission généra une soudaine lueur de méfiance dans le regard de Rogue tandis qu'il nous scrutait tous à tour de rôle. Je me demandai combien de temps il lui faudrait pour découvrir notre véritable nature.

« Toujours est-il que j'ai demandé à Carlisle de venir ici et d'emmener sa famille avec lui, en particulier son fils Edward, pour aider à protéger Harry. Edward a un talent spécial. En plus de ses attributs physiques considérables, il est capable de lire dans les pensées, à quelques exceptions près. »

« Exceptions ? » Demanda Rogue avec un plaisir narquois.

« Il est incapable de lire dans les pensées de ceux parmi nous qui sont doués en occlumancie… ni dans celles de Bella. » Son explication sembla réconforter Rogue.

« Aussi, comme vous pouvez tous le constater, il ressemble énormément à Cedric, presque comme un cousin, et c'est là que tu interviens. » Il tourna son regard vers Cedric. « Nous voulons entrer Edward dans le Tournoi des Trois Sorciers pour qu'il garde un œil sur Harry. Il est exceptionnellement rapide et robuste, et ses sens sont extrêmement affûtés, mais il ne peut pas faire de magie. Nous avons une baguette ensorcelée qui lui permettra d'exécuter quelques métamorphoses de base, léviter, produire un bouclier et désarmer un adversaire, mais il pourrait y avoir des occasions où il sera appelé à pratiquer d'autre magie. J'espère que tu accepteras de rester près de lui et de lui apporter ton aide lorsqu'il en aura besoin. »

« Donc je ne vais pas pouvoir moi-même entrer dans le tournoi ? » Questionna Cedric. Il fut momentanément déçu, mais ensuite il ressentit la fierté d'avoir la capacité d'aider. C'était un garçon qui avait vraiment un bon caractère.

« Non, mais nous pourrions avoir besoin de ton aide pour qu'il réussisse à passer au travers. »

« Eh bien, si c'est ce que vous attendez de moi, professeur, je suis heureux de pouvoir aider. »

« Merci, Cedric. Je ne l'aurais pas demandé si ce n'était pas absolument nécessaire. »

« Et qu'en est-il des autres ? » Demanda Rogue d'une voix atone.

« Emmett, Jasper, Alice et Esme vont tous passer pour des moldus, bien qu'Emmett va remplir le rôle d'assistant auprès d'Hagrid, avec l'aide occasionnelle de Jasper. Jasper aussi a un talent intéressant… pourquoi ne pas nous en faire la démonstration ? »

Je me sentis soudainement euphorique – comme si tout le bonheur dans l'univers s'était concentré dans mon cœur. À cet instant, je ne pouvais rien imaginer de mieux que de rester debout ici avec ces gens. Puis, subitement, je sentis une désolation absolue s'emparer de moi, comme s'il n'y avait plus une once d'espoir dans le monde. Ensuite, une colère féroce comme je n'en avais jamais éprouvée auparavant. Ce sentiment disparut très vite, évitant ainsi que quelqu'un n'agisse sur ses impulsions violentes, et le calme prit la relève avant qu'enfin je ne retourne à mon état d'esprit normal.

« Mmm, c'était intéressant, en effet, » commenta Rogue. « Je vois aisément comment ça pourrait être un talent utile. »

« Alice est une autre des Cullen possédant un talent unique. Ses compétences prophétiques sont un peu plus fiables que celles de Trelawney. Elle peut voir dans un futur proche avec une précision considérable. »

« Ma capacité à voir le futur est limitée par les décisions des gens. S'ils changent d'idée, les visions changent, » clarifia Alice.

« Malgré tout, ça pourrait être très utile quand nous allons vouloir savoir ce qui attend le jeune Potter au tournant, » déclara McGonagall avec admiration.

« Oui, je suis d'accord, » continua Dumbledore. « Maintenant, Rosalie et Bella vont aussi passer pour des élèves de Poudlard. Rosalie a les mêmes attributs exceptionnels de force et de rapidité qu'Edward, ainsi qu'une ouïe et une vue ultra sensibles. J'ai espoir qu'elle puisse garder une oreille attentive sur les élèves de sexe féminin. »

« Alors elle sera en sixième année avec Edward et Cedric ? » S'enquit McGonagall.

« Oui. »

« Et celle dont les pensées sont hermétiques ? » Rogue dévisagea Bella. « Quel est son rôle ? »

J'avais envie de me placer entre les deux, bien que je sois raisonnablement certain qu'il ne lui ferait pas de mal.

« Nous avons besoin que quelqu'un reste dans l'entourage de Harry. Ça ne peut pas être Edward puisqu'il doit jouer le rôle d'un élève de sixième pour pouvoir entrer dans le tournoi. Alors Bella sera en quatrième avec Harry. C'est là que tu entres en jeu. » Dumbledore se tourna vers Hermione et la regarda avec bienveillance.

« Moi, Professeur Dumbledore ? » Demanda-t-elle, une fierté non dissimulée dans la voix.

« Oui, vous, Mlle Granger, » répondit-il solennellement et avec emphase avant de reprendre sur un ton plus familier, « J'ai besoin de ton aide pour seconder Bella. Tu es une sorcière très talentueuse, Hermione. Je sais que tu feras du très bon travail. »

« Je ferai de mon mieux. »

« Bien entendu, Carlisle, Rosalie et Bella auront aussi des baguettes ensorcelées. »

« Ah, Albus… » Remarqua Carlisle, « Je ne suis pas sûr qu'il soit nécessaire de donner une baguette ensorcelée à tout le monde. » Je peux seulement imaginer les ennuis que Bella risque de s'attirer si elle a une baguette en sa possession.

« Vos baguettes auront seulement des sortilèges de type défensif, Carlisle – rien de dangereux. Vous allez en avoir besoin pour faire de la magie, » expliqua Dumbledore.

Carlisle essaya de jeter un coup d'œil discret vers Bella. Dumbledore sembla comprendre en le voyant faire. « Évidemment, chaque baguette ne sera ensorcelée qu'avec ce qui est absolument nécessaire, » ajouta-t-il.

« Et voler ? » Interrogea Cedric.

« En tant qu'étudiants en échange, ils vont seulement prendre certains cours, donc pas de vol ni de défense contre les Forces du Mal… seulement des cours dans lesquels ils peuvent se débrouiller avec un minimum de magie et, bien sûr, les cours dans lesquels Hermione et toi pouvez les aider. »

« Ils vont prendre le cours de potions ? » Rogue avait posé la question comme s'il s'agissait d'une idée totalement saugrenue. « Ils ne peuvent pas concevoir la science subtile… l'art précis… Comment pourraient des personnes non-magiques… »

« Ils vont être jumelés à des élèves magiques, Rogue. Je suis certain que sous ton excellente direction, ils vont s'en tirer. Ils pourraient même apprendre quelque chose, » gloussa Dumbledore.

« Le banquet du début d'année est sur le point de commencer, Albus, » Rappela McGonagall.

« Bien sûr, Minerva. Merci de me le rappeler. Je vais introduire les Cullen durant le festin, mais je voulais d'abord vous informer de la situation. »

« Je suis sûre que nous allons faire de notre mieux. Maintenant je dois y aller, il faut que j'aille chercher les premières années. »

« À plus tard, et merci encore. » Dumbledore lui fit signe qu'elle pouvait partir.

« Dumbledore, Il est évident que je vais te supporter dans la protection de Harry. » Rogue cracha le nom. J'étais à peu près certain qu'il éprouvait de l'animosité envers Harry. « À présent je vais aller prendre ma place à la table de Serpentard. »

« Certainement, Severus. Merci… Et vous deux devriez également aller rejoindre vos Maisons. » Dumbledore remercia Cedric et Hermione qui regarda une fois de plus en direction de Bella, lui offrant un sourire timide.

Après qu'ils soient partis, je me permis de l'étreindre furtivement. Puis, me rappelant de l'avertissement de Dumbledore, je la relâchai.

« Crois-tu que ça va fonctionner ? » Demanda-t-elle d'une voix qui laissait transparaître sa crainte.

« Je suppose que nous verrons, » répondis-je alors que nous regardions tous par la porte de la petite pièce.

« Oh mes aïeux ! » S'exclama Esme à côté de moi en admirant la Grande Salle. Je vois maintenant ce qu'Hagrid voulait dire. C'est magnifique.

Et ça l'était vraiment. L'immense salle tout en pierre, qui était déjà d'une grande beauté en elle-même, était maintenant décorée de milliers de bougies qui flottaient partout, la baignant dans une chaleureuse lumière. Mais plus impressionnant encore était le fait que le plafond très haut avait disparu, et à sa place on pouvait contempler la voûte céleste. Mais contrairement au vrai ciel de nuit, celui que l'on pouvait admirer au-dessus de nos têtes montrait les sombres nuages tourbillonnants d'une tempête sournoise, complété avec le tonnerre et les éclairs. L'effet était à couper le souffle. Les longues tables étaient agrémentées avec des assiettes et des coupes en or qui reflétaient la lumière des bougies et la tempête. La plupart des élèves étaient assis aux tables de leurs Maisons respectives, et le corps enseignant trônait à la table transversale installée devant la pièce où nous nous trouvions.

« Regarde les fantômes, » chuchota Bella, pointant vers les silhouettes blanches translucides qui planaient en toute liberté dans la Grande Salle, allant même jusqu'à interagir avec les convives.

C'est…wow… rien ne m'a préparé pour ça… Songea Jasper de façon à peine cohérente. Il avait l'habitude de savoir ce qui l'attendait, ce qui s'en venait, et de se préparer en conséquence. Ceci remettait en question toutes ses présomptions.

Si quelqu'un s'était adonné à jeter un coup d'œil à l'entrée de la petite salle où nous étions entassés, j'étais sûr qu'il aurait trouvé le spectacle cocasse, parce que tous les huit, nous avions trouvé une position pour pouvoir observer le déroulement de la soirée, qui assis sur une petite marche sur le bord du mur, qui accroupi, ou debout, ou étirant le cou pour avoir la meilleure vue possible. Heureusement, l'attention des élèves fut détournée ailleurs tandis que les portes de la Grande Salle s'ouvraient et que McGonagall guidait une longue file de très jeunes élèves à l'intérieur.

« Ce sont sans doute les premières années, » murmura Carlisle.

En arrivant à l'avant de la grande salle, le professeur McGonagall installa un tabouret à trois pieds sur le plancher et plaça un vieux chapeau pointu dessus.

S'agit-il du Choixpeau magique ? Se demanda Alice. Vraiment, il aurait besoin d'une cure de jouvence.

J'étais enclin à penser la même chose, mais à ce moment-là, ce qui semblait être une déchirure en bordure du chapeau miteux s'ouvrit comme une bouche et celui-ci se mit à chanter.

« Ouah. C'est cool, » murmura Emmett, admiratif. « Sérieusement, c'est le meilleur des coups. »

Jasper le regarda, partageant son énorme sourire. « Je suis bien de ton avis, » dit-il en frappant son poing contre le sien.

Les élèves applaudirent à tout rompre lorsque le chapeau eut terminé sa chanson. Carlisle tendit la main pour nous enjoindre de rester silencieux. Ce n'était pas encore le temps pour nous de faire connaître notre présence.

« Lorsque je vais appeler votre nom, vous allez mettre le chapeau et vous asseoir sur le tabouret. Quand le chapeau annoncera votre Maison, vous irez vous asseoir à la table appropriée. » McGonagall appela chaque élève suivant l'ordre alphabétique. Un par un ils vinrent s'asseoir sur le tabouret en mettant le chapeau sur leur tête. Dans certains cas, le Choixpeau magique se contentait de dire le nom de la Maison, « Serdaigle, Poufsouffle, Gryffondor ou Serpentard, » mais dans d'autres cas, il énumérait aussi quelques faits et caractéristiques de l'élève tout en réfléchissant à la Maison qui lui conviendrait le mieux. De façon intéressante, la discussion entre le chapeau et l'élève qui le portait était beaucoup plus dense que les quelques bribes que les autres élèves pouvaient entendre – presque comme si le chapeau captait plus d'informations à travers une conversation silencieuse avec l'élève. Je pouvais comprendre pourquoi Dumbledore ne voulait pas que nous participions à la cérémonie de répartition. J'étais certain que le Choixpeau magique serait en mesure de découvrir notre vraie nature sans difficulté. Je me demandais ce qu'il ferait avec cette connaissance.

La répartition prit fin et le professeur Dumbledore se leva. Était-ce le temps d'être présentés ? Mais alors, je l'entendis simplement dire, « Je n'ai que deux mots à vous adresser : bon appétit. » Ce disant, les divers plats sur les tables se remplirent avec suffisamment de nourriture pour sustenter une armée de loups-garous.

« Il a pensé que ce serait plus facile de nous présenter après le repas, » répondit Carlisle à la question que nous n'avions pas posée à voix haute.

« Hum, hum. » Nous nous retournâmes et aperçûmes une de ces petites créatures étranges que nous avions rencontrées pour la première fois à la Coupe du Monde de Quidditch.

« Doux Jésus, » souffla Alice alors que sa vision de Bella vacillait et disparaissait provisoirement. Je sentis la panique me gagner et pris instinctivement une posture défensive.

« Pour Mlle Bella, » dit l'elfe de maison en allant déposer différents mets sur une table qui se trouvait dans le petit local.

« Merci beaucoup, » répondit Bella en se dirigeant vers l'elfe pour s'asseoir à la table et manger le mini festin qu'il avait apporté pour elle.

Il n'y a pas de danger, Edward, m'avertit Carlisle. Je me forçai à détendre ma posture, bien que ce soit excessivement difficile alors que le futur de Bella demeurait indistinct dans la vision d'Alice.

« Il n'y a pas de quoi, Mlle. » L'elfe de maison claqua des doigts et disparut. J'entendis Alice pousser un profond soupir de soulagement à côté de moi tandis que le futur de Bella réapparaissait dans sa tête.

Indifférente à ce qui se passait autour d'elle, Bella s'était installée à la table et avait déjà commencé à manger. « Wow, c'est délicieux. » Je me réprimandai mentalement en me rappelant que nous avions oublié l'heure du lunch, occupés que nous étions à nous préparer pour assister au banquet. Elle devait être affamée.

Lorsque le festin fut terminé, la nourriture disparut des plats aussi soudainement qu'elle s'y était matérialisée, laissant les assiettes propres comme si elles avaient fait un séjour dans le lave-vaisselle.

« C'est incroyable, » s'émerveilla Rosalie.

Le bourdonnement des conversations avait cessé dans la Grande Salle, si bien que dans la fraction de seconde qui suivit, nous fûmes tous de retour devant la porte pour voir ce qui se passait, Bella nous rejoignant peu de temps après et se trouvant une petite place aux côtés d'Alice.

Dumbledore se tenait debout à sa place, au centre de la table réservée au personnel de l'école, souriant aux élèves. « Alors ! À présent que nous avons tous bien mangé et bien bu, je dois demander votre attention une fois de plus, pendant que je fais quelques annonces. »

Alors qu'il procédait avec ses annonces, je jetai un coup d'œil aux élèves dans la salle, essayant de capter le contenu des pensées de chaque table. Je fronçai les sourcils en écoutant la table de Serpentard. Apparemment et sans exception, les élèves de cette Maison étaient des gens orgueilleux et imbus d'eux-mêmes qui se percevaient comme étant les meilleurs de l'école, et leurs familles comme étant les dirigeants du Monde des Sorciers. Le pire de tous était Drago Malefoy.

Non mais regardez cette sang-de-bourde, assise là comme si elle en avait parfaitement le droit. Mais tout ça va bientôt changer. Je suivis son regard jusqu'à la source de sa fixation, et fus surpris de voir Hermione Granger. C'était comme s'il avait fait d'elle spécifiquement le noyau sur lequel il concentrait tout son mépris et son dégoût des sorciers et sorcières 'impurs'. Ce sentiment violent était égalé seulement par la colère qu'il éprouvait envers Harry Potter. Mon regard se reporta sur Drago pour essayer d'en entendre davantage, mais maintenant il se rappelait Rosalie et se demandait où elle était. Je laissai son esprit, sachant que j'aurais besoin d'y revenir pour l'explorer plus avant. Il avait l'air d'en savoir plus que ce qu'il pensait présentement.

Je passai à l'autre table, Serdaigle. Ils semblaient tirer leur fierté du fait qu'ils étaient intelligents et habiles. Les élèves de Poufsouffle étaient principalement altruistes et bons. Je pouvais voir le même genre de caractère que celui de Cedric dans la plupart des esprits de ceux qui partageaient la même Maison.

Finalement Gryffondor – ils n'étaient pas différents des Serdaigle ou des Poufsouffle en ce sens que plusieurs étaient à la fois intelligents et bons, mais plus que ces deux caractéristiques, une autre était prédominante – leur volonté collective à affronter le danger, autrement dit leur bravoure. Ça, et un dédain féroce des Serpentard. C'était vraiment intéressant de constater que le Choixpeau magique avait fait un travail aussi cohérent. J'étais encore plus impressionné et intimidé par la magie.

À cet instant, la salle éclata en cris de consternation et de mécontentement. Je m'empressai de me référer à la partie de mon esprit qui avait porté attention au discours de Dumbledore. Il n'allait pas y avoir de coupe de Quidditch inter-maison cette année. Mes frères partageaient ma déception, bien que la famille au grand complet ait anticipé avec joie les matchs qui auraient dû avoir lieu à l'école tout au long de l'année.

Je me concentrai à nouveau sur Dumbledore. « Ceci est dû à un événement qui débutera en octobre et continuera durant toute l'année scolaire, et qui exigera beaucoup de temps et d'énergie de la part des enseignants – mais je suis certain que vous allez l'apprécier immensément. J'ai le grand plaisir de vous annoncer que cette année, à Poudlard… »

Je l'entendis ajouter le Tournoi des Trois Sorciers dans sa tête, mais les mots n'atteignirent pas ses lèvres car à ce moment précis, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent avec un fracas accompagné d'un grondement de tonnerre à travers le plafond.

Oh, combien sinistre, songea Jasper.

Un homme vêtu d'un long manteau noir apparut dans la porte, s'appuyant sur un bâton. Il tira son capuchon à l'arrière pour révéler un visage usé entouré de longs cheveux poivre et sel. Son visage était couvert de cicatrices – sa bouche ressemblait à une entaille qui s'étirait en diagonale d'un côté à l'autre de son visage, et il manquait une partie à son nez. Ses yeux étaient sa caractéristique la plus frappante. Un de ses yeux était normal, mais l'autre était un cercle rappelant une pièce de monnaie, d'un bleu vif. Cet œil se déplaçait sans cesse, indépendamment de l'autre. C'était la chose la plus étrange qu'il m'ait été donné de voir. Alors qu'il se dirigeait vers le devant de la salle, on entendait un bruit sourd à chacun de ses pas, et je constatai que l'une de ses jambes était une prothèse. Il avança vers Dumbledore et lui serra la main. Celui-ci lui indiqua de prendre place à la table d'honneur où plusieurs sièges demeuraient inoccupés.

« Laissez-moi vous présenter notre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, » dit Dumbledore d'une voix claire. « Professeur Maugrey. »

J'entendis un soupir en-dessous de moi, en même temps que mon esprit notait l'accueil plus que froid réservé au nouveau professeur par le corps étudiant.

« Edward, » haleta Alice. Je me concentrai sur sa vision alors qu'elle essayait de voir le futur de ce professeur Maugrey. Quand elle-même se concentra sur sa silhouette, celle-ci se mit à trembloter. La forme du professeur ne disparaissait pas comme celle des elfes de maison dans sa vision. Plutôt, c'était comme si son corps physique n'arrêtait pas de changer. Il apparut d'abord comme nous pouvions le voir en personne, puis les extrémités de ses membres se mirent à osciller et à muter. « Qu'est-ce que ça veut dire ? »

Je secouai la tête. « Je ne sais pas, » murmurai-je.

« Je suppose que ce serait aussi le moment opportun pour introduire un autre membre du corps professoral qui vient tout juste de se joindre à nous pour l'année avec sa famille. » Dumbledore nous fit signe de sortir.

« Professeure Chourave est en sabbatique cette année, et pour la remplacer nous avons fait appel au professeur Cullen. » Il tendit une main que Carlisle secoua en approchant de lui. « Professeur Cullen nous vient directement d'Amérique. »

Après tant d'années, je m'attendais à ce que notre beauté physique provoque une réaction dans les esprits, mais ça ne manqua pas de m'amuser de voir que l'apparence de Carlisle déclenchait la même réponse chez les jeunes sorcières dans la pièce. Je pouvais facilement deviner que beaucoup d'élèves de sexe féminin s'offriraient pour l'assister dans ses cours cette année.

« Et voici sa famille ; sa femme Esme. » La moitié des esprits dans la salle exprimèrent une vive déception. « Et leurs enfants – plus spécifiquement leurs enfants adoptifs : Emmett, qui se joindra à nous en tant qu'assistant du professeur Hagrid. »

Professeur Hagrid ? Je croyais qu'il n'était qu'un garde-chasse. Les pensées d'Emmett étaient l'écho des nôtres. Hagrid, pour sa part, semblait légèrement embarrassé par le titre.

« Jasper et Alice vont fréquenter l'école des moldus en ville, mais pourraient nous assister de temps en temps. »

Moldus ! Ricana Drago dans ses pensées. Je ne pus m'empêcher de tourner mon regard dans sa direction et de le fixer intensément. Est-ce que j'ai dit ça à voix haute ? Se demanda-t-il.

« Edward et Rosalie seront des élèves de sixième année. Edward est un cousin éloigné de notre cher Cedric Diggory. »

Un murmure de compréhension parcourut l'assemblée. Il était évident que la ressemblance physique entre nous n'était pas passée inaperçue des élèves.

« Et ils ont emmené une étudiante d'un programme d'échange avec eux, Bella Swan, qui sera aussi avec nous pour l'année. Dans le cadre du programme d'échange d'un an, ils seront placés dans des Maisons qui les accueilleront pour cette période de temps. Pour être justes, nous allons les séparer entre vous dans les différentes Maisons. Bella se joindra à Gryffondor. »

OUI ! S'exclama Ron, ce qui me contraria énormément.

« Edward joindra son cousin à Poufsouffle. » Un grondement d'applaudissements s'éleva du groupe.

« Dr. Cullen fera partie de Serdaigle. » Une réponse similaire se fit entendre de l'autre groupe.

« Et Rosalie ira avec Serpentard. »

Bien sûr, pensa Drago, j'ai pu voir ça dès le moment où je l'ai rencontrée. Ensuite il se mit à raconter à ses camarades comment il s'était assis avec Rosalie dans le box à la Coupe du Monde de Quidditch, omettant de mentionner que nous étions tous là avec elle. Rosalie gronda subtilement alors que Drago attirait l'attention sur lui, attention qu'elle sentait à juste titre mériter. Je remis brièvement en question la pertinence de cette répartition.

Sur un autre geste de Dumbledore, nous allâmes rejoindre nos Maisons nouvellement assignées. Je remarquai que Ron était impatient de faire une place entre lui et Hermione, et que celle-ci ne semblait pas plus contente que moi de l'empressement démontré par Ron.

Carlisle s'installa à la table d'honneur, face à Serdaigle, pendant que le reste de la famille prenait place sur les sièges inoccupés. Il y eut un peu de tumulte alors que chaque table accueillait ses nouveaux membres.

Dumbledore s'éclaircit la gorge pour ravoir l'attention de tout le monde. « Comme je le disais, nous allons avoir l'honneur d'être les hôtes d'un événement très excitant au cours des prochains mois, un événement qui n'a pas eu lieu depuis plus d'un siècle. J'ai l'immense plaisir de vous informer que le Tournoi des Trois Sorciers se déroulera à Poudlard cette année. »

« Vous PLAISANTEZ ! » S'écria l'un des jumeaux Weasley, faisant écho aux pensées de la plupart des autres élèves dans la Grande Salle, à l'exception notable de Drago, qui semblait déjà être au courant. Cette réaction explosive eut pour effet de provoquer une chorale de rires parmi les élèves ainsi que le corps enseignant. On leur avait balancé tout un lot de surprises à très peu d'intervalle, et le rire était un soulagement bienvenu.

« Je ne plaisante pas, » répondit Dumbledore, « bien que maintenant que tu le mentionnes, j'ai entendu une histoire très amusante au cours de l'été à propos d'un troll, d'une vieille sorcière et d'un farfadet qui s'étaient tous rendus dans un bar… »

Le professeur McGonagall s'éclaircit la gorge bruyamment.

« Euh – mais peut-être que ce n'est pas le moment… non… Où en étais-je déjà ? Ah oui, le Tournoi des Trois Sorciers… eh bien, certains d'entre vous ne savent pas ce que ce Tournoi implique, alors j'espère que ceux qui le savent vont me pardonner de fournir une courte explication…

Le Tournoi des Trois Sorciers a été créé il y a quelques 700 ans, à titre de compétition amicale entre les trois plus grosses écoles de sorcellerie d'Europe – Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang. Un champion était choisi pour représenter chaque école, et les trois champions rivalisaient dans trois tâches magiques. Les écoles se sont relayées pour accueillir le Tournoi une fois tous les cinq ans, et il était généralement convenu que c'était une excellente façon d'établir des liens entre les jeunes sorciers et sorcières de différentes nationalités – c'est-à-dire, jusqu'à ce qu'il soit abandonné en raison du nombre de plus en plus élevé de décès qui y survenaient.

Il y a eu plusieurs tentatives au cours du dernier siècle pour rétablir le Tournoi, mais aucune n'a vraiment réussi. Cependant, notre propre ministère international de coopération magique et de jeux et sports magiques a décidé que le moment était venu de faire une nouvelle tentative. Nous avons travaillé fort durant tout l'été pour faire en sorte que, cette fois-ci, aucun champion ou championne ne se retrouve en danger mortel.

Les dirigeants de Beauxbâtons et de Durmstrang vont arriver avec leurs candidats potentiels en octobre, et la sélection des trois champions va avoir lieu le jour de l'Halloween. Un juge impartial décidera quels élèves sont les plus dignes de concourir pour la Coupe du Tournoi des Trois Sorciers, la gloire de leur école, et un prix en argent de mille Gallions.

Je sais que vous êtes tous avides de gagner la Coupe afin que la fierté de la victoire retombe sur Poudlard, mais les dirigeants des écoles participantes, de concert avec le Ministère de la Magie, se sont mis d'accord, cette année, pour imposer une restriction quant à l'âge des concurrents. Seuls les élèves de dix-sept ans et plus seront autorisés à soumettre leur nom en tant que compétiteur potentiel. Ceci, » dit Dumbledore en élevant légèrement la voix car plusieurs personnes s'étaient mises à faire du bruit pour manifester leur affront à l'écoute de ses dernières paroles, sans compter que les jumeaux Weasley avaient soudainement l'air furieux, « est une mesure que nous croyons nécessaire étant donné que les tâches demandées au cours du Tournoi seront malgré tout difficiles et dangereuses, quelles que soient toutes les précautions prises à l'avance, et il est extrêmement improbable que les élèves en-dessous de la sixième ou même de la septième année soient en mesure de se débrouiller pour y faire face. Je vais personnellement veiller à ce qu'aucun élève en-dessous de l'âge requis ne dupe notre juge impartial pour devenir le champion de Poudlard. »

Ses yeux bleu clair scintillèrent alors qu'ils fixaient tour à tour les visages mutins de Fred et Georges Weasley. « C'est pourquoi je vous prierais de ne pas perdre votre temps à soumettre votre candidature si vous n'avez pas atteint l'âge de dix-sept ans. Comme je l'ai dit, les délégations de Beauxbâtons et Durmstrang arriveront en octobre, et resteront avec nous pour la majeure partie de l'année. Je sais que vous allez vous efforcer d'être courtois avec nos invités étrangers pendant qu'ils seront avec nous, et que vous donnerez un appui sans réserve au champion de Poudlard lorsqu'il ou elle aura été sélectionné. Maintenant il se fait tard, et je sais combien il est important pour vous tous d'être alertes et bien reposés lorsque vous débuterez vos cours demain matin. Je demanderais à chaque préfet de s'assurer que nos invités soient convenablement présentés à leurs nouvelles Maisons avant leur retour dans la Grande Salle pour se retirer dans leur résidence située en ville. Au lit tout le monde ! Allez ! »

Dumbledore se tourna vers le professeur Maugrey. J'aurais voulu pouvoir rester afin de mieux examiner son esprit, mais il semblait aussi fermé à mon don que plusieurs des autres sorciers adultes. Je pouvais seulement entendre ses pensées quand il s'apprêtait à parler. Étrangement, il avait une voix différente pour les exprimer mentalement que lorsqu'il parlait d'un ton feutré à Dumbledore. Normalement, les pensées d'une personne sonnaient comme sa voix. Tandis que je me questionnais à ce sujet, Cedric tira mon bras.

« Par ici, Edward. Nous devons aller avec le groupe pour apprendre le mot de passe qui donne accès à notre salle commune. »

Je le suivis et le reste des élèves de sa Maison hors de la Grande Salle et en haut du colossal escalier en marbre, attendant qu'une partie de celui-ci bouge pour nous mener au bon palier. Je risquai un œil sur Bella qui bavardait avec un camarade de Gryffondor dont le pied était coincé dans un interstice au milieu des marches.

« Ne t'inquiète pas pour ça, Neville, ça m'est arrivé l'autre jour. Sauf que je suis tombée en bas des escaliers. » Elle lui sourit gentiment. Il lui lança un regard reconnaissant tout en libérant son pied sans autre incident. Pour sa part, Bella garda une prise ferme sur la rampe au cas où celle-ci bougerait encore.

Une fois que nous atteignîmes le palier, je la perdis de vue tandis que nous retournions vers le hall principal et passions par une entrée à droite de l'escalier principal. Nous fûmes conduits à travers une enfilade de corridors et d'antichambres, nous enfonçant toujours plus profondément dans les entrailles du château, jusqu'à ce que, par l'odeur, je devine que nous étions près des cuisines. Nous approchâmes d'un tableau représentant une nature morte. Une voix sortit de la peinture et demanda « Mot de passe ? »

« Flibbit Gibits. » Le tableau se déplaça de côté pour révéler une ouverture.

« Ceci est notre salle commune. » Cedric me montra une grande pièce chaleureuse et confortable remplie de sofas et de fauteuils invitants. « Les chambres des filles sont de ce côté-là. » Il pointa vers une entrée à l'extrême droite de la salle commune. « Bien entendu, nous ne pouvons pas aller là-bas. Nos chambres sont de ce côté-ci. » Il me guida vers une antichambre sur la gauche. Nous longeâmes un tunnel avec plusieurs portes rondes de chaque côté. Ça me rappela les collines des hobbits dans les livres de Tolkien, sauf que celles-ci étaient dans un château. Nous arrêtâmes finalement devant l'une des portes, que Cedric ouvrit pour me conduire à l'intérieur. La chambre était bordée par plusieurs lits simples à baldaquin, lesquels étaient tous occupés par ses camarades, sauf un.

Un gros fantôme s'introduisit alors dans la pièce. « C'est le Moine Gras. C'est le fantôme de notre Maison, » expliqua Cedric.

« Heureux de vous rencontrer, » me salua-t-il.

« Moi de même, » répliquai-je poliment, m'étonnant de la singularité de saluer un fantôme.

« Et ceci est ma chambre, et voici mes compagnons de Maison. » Il me présenta à chacun d'eux, et tous furent très accueillants.

« Je suppose que je vais te voir demain matin après le petit déjeuner ? » Questionnai-je.

« Sûr. On se revoit demain, » répondit Cedric en guise d'au revoir.

Je retournai à la Grande Salle, très reconnaissant pour ma mémoire infaillible. Je fus momentanément inquiet pour Bella, mais très vite je la vis revenir, escortée d'Hermione.

« Merci. Je pense que je me serais perdue sans ton aide. »

« Pas de problème. C'est un peu difficile de s'y retrouver au début. Eh bien, on se reverra demain au petit déjeuner. »

« Au revoir, Hermione. »

Nous étions tous de retour dans La grande Salle. « Allons-nous rentrer à la maison à présent ? » Demanda Carlisle.

« Oui, mais utilisons la poudre de cheminette cette fois-ci, » suggéra Alice, que Jasper et Emmett s'empressèrent d'approuver.