La fumée dégagée par les armes à feu flottait dans l'air telle la fumée qui émanait des bâtons d'encens. C'était un au revoir, un appel du Paradis. Ils avaient tiré, il était tombé sous ses yeux. Une chute longue et douloureuse pour un atterrissage brusque et rapide. Il avait souffert le temps de la descente, mais l'impact de son faible corps sur le sol avait été fatal. Les tirs avaient depuis cessé et des hommes courraient de toute part pour retrouver le corps du jeune corbeau freux baignant dans son sang. Du haut de sa branche, l'étourneau sansonnet regardait le corps sans vie. Il l'avait longtemps détesté et ne supportait plus la façon dont il se comportait. Mais le voir là, étaler, sans âme, ça le faisait souffrir. Il se demandait comment ils en étaient arrivés là. Sûrement à cause de l'énervement qu'il lui avait causé. Mais dans ce cas, pourquoi ? Pourquoi l'avait-il protégé ? Il aurait dû ne rien faire et le laisser mourir à sa place. Ils n'avaient aucune relation. C'était à lui de mourir.

Non !

La vie, c'était une des choses les plus importantes sur Terre. Oui ! Il n'avait probablement jamais reconnu sa valeur ou bien même les sentiments de joie et d'amitié qu'il ressentait en sa présence. Il n'avait jamais remarqué que ses sentiments étaient réciproques et que lorsqu'ils étaient ensemble, une petite bulle les gardait cacher du monde extérieur. Maintenant, il n'aura plus que ses souvenirs et ce triste moment jusqu'à la fin dans sa conscience. Mais s'il l'avait protégé, c'était pour lui permettre de vivre en paix et sans soucis. Il voulait à coup sûr son bonheur. Il pouvait toujours lui donner un endroit où se reposer et dormir pour l'éternité. Après tout, c'était tout ce qu'il pouvait encore faire pour lui. Il ne savait rien de ce magnifique corbeau, mais ce qu'il savait, c'était que sa joie de vivre avait été la plus belle chose qu'il n'avait jamais vu. Maintenant, c'était à lui de faire de même. Afin que son ami soit fier de le voir heureux là-haut, dans les étoiles. Certes, il avait perdu la seule personne à ses côtés, mais il devra vivre avec et rendre heureuse l'âme qui vivait autrefois.

La perte d'un être cher avaient été, étaient et seraient pour toujours une souffrance bien plus importante que sa propre perte.