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La petite fille sans cœur

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Aux tréfonds des bois d'un village perdu dans l'immensité d'une vallée verdoyante, une jeune veuve dont le cœur s'était enfui avec son défunt mari. Elle arpentait sentiers et cieux pour le recouvrir, mais jamais elle ne parvint à se soulager de ses souffrances. La pauvre femme portait un enfant, et les passants qui croisaient son regard voilé par les ombres murmuraient de funestes prédictions pour le bébé qu'elle attendait. Finalement, la veuve se retira dans sa maisonnette au tuiles d'ardoises, perchée sur une colline aux abords du village. La fumée recrachée par sa vieille cheminée était aussi solitaire que l'âme de son habitante.

Lorsqu'arriva l'hiver, le ciel se noircit et l'orage tut les cris de la veuve qui tentait, seule, de donner le jour qui ne se décidait pas à poindre. La nuit fut longue, mais à l'aube, les premiers rayons qui colorèrent les murs tremblants effacèrent la douleur de la femme pour lui offrir une très belle petite fille.

Mais la veuve, de sa poitrine aussi vide que les abysses de la mort, redoutait que son précieux enfant ne soit victime du même sort qu'elle. Aussi elle prit une dague d'argent et ôta le cœur de la petite fille. Elle porta l'organe encore palpitant sur le chemin de gravier tracé au seuil de sa maisonnette, remonta jusqu'au village et trouva, masqué derrière l'église, une chaumière aux abois. Il y avait là un jeune nourrisson dont la vie s'éteignait plus vite que le soleil escaladait le ciel. En échange de quelques pièces d'or, la veuve donna au garçon le cœur qu'elle venait de prendre.

Elle rebroussa ensuite chemin jusqu'à la colline et découvrit, couchée dans un humble berceau, son enfant lavé de la moindre émotion. Elle se pencha sur le visage marbré de sa petite fille et lui murmura de simples paroles doucereuses. L'enfant battit des cils, étira un bâillement et s'endormit.

Seize ans durant, la petite fille sans cœur trouva la paix dans son sommeil vidé de rêves et la force de se relever sans qu'une seule larme ne vienne salir son beau visage pâle. Elle ne savait sourire ni rire, et n'ouvrait la bouche que pour exprimer une pensée futile, désintéressée. La veuve se réjouissait du silence qui régnait dans la maisonnée et de l'inconscience de son enfant qui ne connaissait les douloureux trépas de la vie.

Mais lorsque le dix-septième hiver de l'enfant tomba, les vents firent de la vieille femme leur prisonnière et tentèrent de lui arracher la vie. A de nombreuses reprises ils échouèrent, ne trouvant dans la poitrine de la veuve qu'un seul vide à emporter. Finalement, étendue sur son lit de fourrures, elle se laissa porter par les courants d'air et dévoila à son enfant un sourire que cette dernière ne parvint à identifier. Quelle était la nature de cette étrange grimace que venait d'esquisser la veuve ? La petite fille sans cœur regarda les couleurs ruisseler du visage de sa vieille mère, goutter sur le parquet comme une simple fuite d'eau en temps de mousson. Lorsque les vents se retirèrent, elle porta la dépouille de la veuve au dehors de la maisonnée et la recouvrit de terre. Elle n'éprouvait pas la moindre émotion quant à ses actes et oublia de laver ses mains tâchées de sang. Elle s'en alla ramasser le bois pour le feu, fit bouillir de l'eau et prépara le soupé sans toucher le moindre mot au silence qui lui portait compagnie.

Cependant, lorsque la petite fille sans cœur trouva dans sa soupe le sang de la veuve, elle n'osa en avaler la moindre bouchée et se demanda, pour la première fois, pourquoi l'absence de sa mère pesait tant sur le toit de la maisonnette. Elle demeura pensive sur sa chaise, fixa le creux de sa poitrine en battant des cils. Il y avait là quelque chose qui manquait à son corps. Puisque le silence ne pouvait apporter de réponse à ses questions, elle décida de descendre le chemin de graviers jusqu'au village pour trouver une voix qui saurait lui ramener sa paix d'autrefois.

Mais la petite fille sans cœur ne trouva sur sa route que des passants au regard froid et effrayé par sa frêle silhouette et sa peau blafarde. Nullement touchée par la méprise apparente des villageois, elle poursuivit son chemin jusqu'à la petite église qui bordait la place principale. Ses pauvres jambes sales l'élançaient et elle s'assit sur les marches. Les irrégularités des reliefs de pierre lui courbaient le dos et portaient un lourd poids sur ses épaules sans qu'elle ne susse pourquoi.

Alors que les couleurs fuyaient vers l'horizon, la petite fille sans cœur perçut dans le silence un doux tambour à la mélodie rassurante. Elle chercha des yeux la source de cette délicate musique et aperçut au bas des marches un beau jeune homme aux cheveux ébouriffés. Il lui donna un sourire, que la pauvre fille ne sut retourner. Mais le cœur du garçon était bon et il prit place à ses côtés. Il lui parla des bruits qui couraient dans les rues et bondissaient sur les habitants, des vieilles paroles effrayantes que sa mère lui contait. Il raconta l'étrange histoire d'une veuve sans cœur qui vendit celui de sa jeune fille pour soutirer un peu d'or. Il planta son regard dans celui de l'orpheline et lui dit que cette cruelle sorcière avait formulé la terrible malédiction que celle que l'enfant née, privée de cœur, ne pourrait le recouvrir qu'en arrachant celui du seuil homme qu'elle saurait aimer.

La petite fille sans cœur n'eut pas le moindre frisson, ne se soucia pas un seul instant de ces légendes urbaines. Elle se noyait dans le regard brun du garçon et cherchait vainement à gonfler le vide de sa poitrine.

Chaque jour, elle revenait sur les marches de l'église et attendait le beau jeune homme. Elle savourait d'imaginer ce doux sentiment qui semblait caressait le visage de ce dernier, tentait en vain de lui sourire, sans pourtant grand succès. Finalement vint un jour où le garçon posa sur les lèvres glacées de son amie un baiser délicat. Mais la petite fille sans cœur n'éprouva pas la moindre étincelle et décida de révéler au jeune homme le creux de sa poitrine. Elle lui confia qu'elle ne saurait l'aimer tant qu'il resterait vide, mais il ignora ses paroles et poursuivit ses histoires en conservant son habituel sourire épanoui.

Quand la jeune fille remonta le rouleau de gravas jusqu'à la colline le soir même, elle songea à l'indifférence du garçon quant à sa véritable identité, celle d'être l'enfant maudit de la légende, et crut bien que cette fois-ci un sourire lui serait accordé. Mais nulle joie ni soulagement ne lui prit les joues et elle se coucha sans la moindre petite émotion.

A l'aube, elle fut tirée de son sommeil par une douce mélodie. Les tambours tonnaient derrière sa porte, qu'elle entreprit d'ouvrir sans se presser. Elle battit vivement des cils lorsqu'elle trouva sur le seuil de la maisonnette un cœur écarlate chantant cette même musique qu'elle avait perçu le jour de sa rencontre avec le jeune homme.

La petite fille sans cœur attrapa l'organe de sa main blafarde, s'en alla chercher la dague en argent sous le lit de la veuve et déchira sa poitrine d'un simple geste. Elle s'assit sur le lit et plaça le cœur dans le trou. Aussitôt, un séisme l'ébranla et les douleurs l'envahirent sans qu'elle ne puisse les distinguer une à une. Elle s'écroula au sol, incapable de la moindre respiration.

Lorsqu'elle trouva finalement le repos dans cette avalanche d'émotions, elle songea au garçon et se releva sans plus attendre. Elle quitta la maisonnette sans même clore la porte, détala jusqu'au village malgré les élancements de sa poitrine et s'arrêta au seuil des marches de l'église. Au sommet des reliefs de pierre, la dépouille du jeune homme était étendue. Le creux de sa poitrine sanglante ne chantait plus la moindre mélodie. La jeune fille, qui avait un cœur désormais, eut toutes les peines du monde à ne pas tomber inconsciente. Elle fut ébranlée par la souffrance, songea à son beau sourire et hurla tout l'air de ses poumons. Son agonie tira tous les habitants de leur sommeil, qui furent privés de la moindre joie de vivre.

Lorsqu'ils se hâtèrent finalement jusqu'à l'église, ils trouvèrent sur les marches les deux corps entrelacés des enfants sans cœur, ainsi que gisant au pied des escaliers un cœur noirci embroché d'une dague d'argent.

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