11. Le passé refait surface
Étoile de Neige était tourmentée. La veille, lorsque les deux guérisseurs étaient revenus au Camp, ils s'étaient empressés de venir la trouver, la dérangeant dans le sommeil réparateur dans lequel elle était plongée. Pourtant, à peine avait-elle entendu ce qu'ils avaient à lui révéler, que toute fatigue s'était envolée. La dernière prophétie que les Clans avaient jamais reçu datait de la création de leur organisation, et ne s'était pas ailleurs jamais réalisée. Pas encore, disaient les guérisseurs. Jamais, pensaient tout le monde. Mais là, cela avait eu le don de l'inquiéter. Au point qu'elle n'avait même pas félicité son fils pour sa nomination au poste de guérisseur, et elle n'était pas, par la suite, parvenue à se rendormir. Lorsque le soleil se leva, l'épuisement engourdissait chacun de ses muscles, et elle parvenait difficilement à aligner deux pensées cohérentes. Si Cœur de Soleil avait été toujours novice, l'emmener s'entraîner aurait été un excellent moyen de se détendre et de penser à autre chose, malheureusement, elle n'avait plus d'apprenti depuis la veille seulement. Elle décida alors de sortir de son antre, et d'aller faire un tour. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'avait guère été s'assurer que tout allait bien. Elle héla Patte Féroce, qui lui fit son rapport.
« Pelage de Nuit a emmené Flamme Ardente, Cœur de Loup et Nuage de Piquants pour la patrouille de l'Aube, et Cœur de Soleil est parti chasser avec Toile d'Araignée et Nuage d'Herbe.
– Pour l'entrainement de Nuage d'Herbe ou pour une patrouille de chasse ? s'enquit la meneuse, car la différence était grande, qui plus est en cette période.
– Entraînement. Pelage de Pierre a dit qu'il emmènerai Griffe de Hibou et Tempête de Glace chasser tout à l'heure.
– Parfait. Merci Patte Féroce. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi.
– Tu ferais de ton mieux, se mit à rire le vétéran, et ce serait très bien ! Ce n'est certainement pas moi qui fait de toi un si bon chef.
– Non, mais c'est toi qui m'aide à maintenir ce Clan à flots dans cette période de troubles, » répondit affectueusement la meneuse.
Elle pressa sa truffe contre celle de son lieutenant, et s'apprêtait à se diriger vers l'antre des guérisseur, pour s'enquérir de la santé des malades, quand une plainte déchirante s'éleva de ladite antre. Reconnaissant la voix de Lune Noire, la meneuse s'y précipita, précédée d'un Patte Féroce paniqué. Le spectacle qui se livra devant leurs yeux alors qu'il pénétraient dans le tanière leur glaça le sang. Lune Noire était penchée sur le corps frêle de Petite Mousse, sa fille, dont les yeux clos et les flancs immobiles laissaient comprendre au premier coup d'œil la gravité de la situation. Étoile de Neige savait que si elle venait poser sa patte sur le pelage du petit chaton, elle l'aurait trouvé aussi glacé que la neige qui recouvrait la forêt. Une boule se forma dans sa gorge, alors qu'elle regardait les deux parents de la chatonne pousser une lamentation larmoyante au-dessus du corps privé de vie de leur progéniture. Une fois encore, le passé de la meneuse refit surface, l'entraînant dans un monde d'angoisses et de regrets. Elle se revoyait, jeune guerrière, serrer contre elle Petit Givre, quelques lunes à peine, emporté par le même mal, comme si elle pouvait ainsi le ramener à la vie. Rien n'avait pu soulager ses tourments, pas même la présence d'Étoile de Brume à ses côtés, ni tout le soutien que son Clan avait tenté de lui apporter. Laissant les deux parents endeuillés faire face ensemble au chagrin qui les prenait, elle ressortit de la tanière, le cœur lourd. Perdre un membre du Clan était toujours une épreuve difficile pour n'importe quel membre dudit Clan, mais pour un chef, c'était une déchirure qui égalait presque celle des proches. Et notamment pour la meneuse du Clan du Soleil, dont les doutes et les insécurités étaient grandes, qui prenait chaque décès pour un échec à la mission qui lui avait été confiée par ses ancêtres. La neige craqua derrière elle, et à sa grande surprise, ce fut son frère qui s'approcha d'elle.
« Tu n'y es pour rien, tu sais ? Tu ne peux pas contrôler les éléments, ni les maladies... Feuille de Chêne et Poussière d'Étoile n'y pouvaient rien non plus. Je sais que cela te fait penser à Petit Givre, mais tu dois cesser de vivre dans le passé.
– Imagine si c'était arrivé à Griffe de Hibou ou Tempête de Glace, alors qu'ils n'étaient encore que des chatons. Ou bien tes chatons qui vont naître. Tu crois que tu peux imaginer la douleur que c'est de perdre ton enfant ?
– Non, je ne peux pas. Mais tu es ma sœur, et je ne veux pas que tu restes dans l'ombre de ton passé. Petit Givre et Étoile de Brume ne sont plus, et tu les retrouveras dans bien des lunes. Mais tu ne peux pas cesser de vivre en attendant. Tu as droit au bonheur toi aussi. »
Étoile de Neige observa son frère, perdue. Elle ignorait ce qui la choquait le plus : que le froid et inexpressif Pelage de Pierre s'enquît sincèrement de son bonheur – ce qui était certes déjà arrivé, mais bien trop rarement –, ou qu'il tînt le même discours qu'Étoile de Brume quant au reste de sa vie.
« Si tu veux me parler d'Étoile d'Orage, lâcha froidement la femelle blanche, ça n'est même pas la peine. C'était il y a longtemps, et c'était une erreur. Nous sommes tous deux des meneurs désormais, il est hors de question que nous brisions le Code du Guerrier en nous lançant dans une petite amourette ridicule. Quel exemple donnerions-nous à nos guerriers ?
– Je ne parlais pas que d'Étoile d'Orage. Il y a au sein même de ton Clan un guerrier qui, et ce depuis l'époque où nous n'étions qu'apprentis, nourrit pour toi des sentiments dont tu sembles ne pas te rendre compte. Et qui est trop stupide pour te les avouer.
– J'ai déjà un compagnon, Pelage de Pierre. Arrête d'essayer de me caser. »
Celui-ci souffla, mais abandonna la lutte contre sa bornée de sœur. Il s'apprêtait à faire demi-tour pour aller chercher ses enfants afin d'aller chasser, quand un bruit de course attira l'attention des deux guerriers vers l'entrée du Camp. Ils sortirent les griffes, prêts à sauter sur l'envahisseur, mais ce fut un Nuage de Piquants à bout de souffle qui déboula, luttant contre la neige pour avancer. Étoile de Neige, la première, se précipita vers lui, suivit de son frère.
« Clan de la Nuit... frontière... attaqués..., fut tout ce qu'il parvint à articuler, le souffle court.
– Crotte de renard, lâcha la meneuse blanche. Pelage de Pierre, va chercher Griffe de Hibou, Tempête de Glace et Pelage de Flocon, on y va en renforts ! »
Le guerrier gris-bleu hocha la tête, et quelques minutes plus tard, les cinq guerriers suivaient au pas de course Nuage de Piquants, se dirigeant vers le lieu de la bataille. Il leur fallut plusieurs bonnes dizaines de minutes à batailler contre la neige avant de parvenir enfin à la frontière avec le Clan de la Nuit, où avait lieu une terrible bataille. Les membres de la patrouille de l'Aube étaient totalement en sous-nombre, et seul Pelage de Nuit semblait mener du fil à retordre à leurs ennemis. Étoile de Neige feula, et se jeta dans la bataille. Flamme Ardente affrontait Éclair du Soir et Museau Tacheté, et semblait bien mal en point, ce qui mit la meneuse hors d'elle. Sans attendre, elle bondit et atterrit sur le dos de son ennemi juré, qui feula en la voyant et abandonna immédiatement son jouet pour se consacrer entièrement à celle qu'il désirait si ardemment détruire. L'épaisse couche de neige se révélait être à la fois un inconvénient considérable, mais également un avantage : les mouvements de son ennemis s'en retrouvaient fortement ralentis, mais lui infliger des blessures sévères s'avérait également ardu. Ses griffes labouraient les flancs du guerrier brun tigré, créant de petites entailles, peu profondes mais nombreuses, et certainement douloureuse, à en croire les feulements qu'il poussait, et la hargne qu'il mettait à tenter de se défaire d'elle. Ce fut alors que des crocs se plantèrent dans sa nuque, et qu'un guerrier l'envoyait valser au loin, la faisant atterrir dans la poudreuse, dans laquelle son pelage se fondit complètement. Mais avant même qu'elle ait le temps de se relever, les deux guerriers étaient sur elle et labouraient son ventre de leurs griffes. Avec un feulement de rage et de douleur, la meneuse tenta de se soustraire à leurs coups, sans un parvenir. Son pelage, ainsi que le manteau immaculé autour d'elle, commençaient à se parsemer de gouttes écarlates, et sa vision devenait floue. De même, les bruits de la bataille et les feulements des guerriers ne lui parvenaient plus que de façon étouffée. Seule la voix de Museau Tacheté lui parvint, très nettement, menaçante.
« Je vais te tuer très lentement, Étoile de Neige, en t'infligeant le plus de souffrances possibles. Je t'ôterai chacune de tes vies restante, en m'assurant pour que la douleur éprouvée te soit plus insupportable à chaque fois. Je te tuerai de façon si lente que tu me supplieras de t'achever. Mais avant cela, je tuerai tous ceux que tu aimes. Tes enfants adorés, et chaque membre de ton minable Clan, jusqu'au dernier. Tu vas regretter d'être née. »
La fin de son discours se faisait de plus en plus inaudible, alors qu'Étoile de Neige sentait la vie sur le point de la quitter, lentement, presque paisiblement. Pourtant, la mort ne vint pas, et la douleur reflua, ou tout du moins, cessa de s'accroître. La meneuse leva les yeux, tachant de chasser le voile qui les obscurcissait. À quelques pas d'elle se tenait Toile d'Araignée, affrontant Museau Tacheté avec une hargne qu'elle ne lui connaissait guère. Ce faisait la seconde fois que le guerrier gris et blanc la sauvait du lieutenant ennemi, elle espérait que cela n'allait pas commencer à devenir une habitude. Elle put observer Cœur de Soleil et Nuage d'Herbe affronter Pelage de Houx, le guerrier doré veillant sur la toute jeune apprentie, et la meneuse en conclut donc que leur patrouille était venue à leurs secours juste à temps. Se redressant difficilement sur ses pattes, du sang gouttant toujours de son ventre, elle percuta le flanc de Pelage Zébré qui s'attaquait à une Flamme Ardente déjà bien mal en point, et incapable de se défendre. Le guerrier tabby noir et blanc s'enfonça dans la poudreuse en poussant un glapissement ridicule en sentant la neige s'infiltrer entre ses poils. Étoile de Neige en profita pour enfoncer profondément ses crocs dans son épaule, pour ne le lâcher que quand elle sentit le goût du sang dans sa bouche, et le guerrier du Clan de la Nuit s'en fut en courant, laissant derrière lui les traces de son passage à coup de petites gouttes de sang. Essoufflée, la meneuse jeta un coup d'œil alentour, cherchant qui aider, mais il semblait que les guerriers du Clan du Soleil surpassaient désormais en nombre leurs ennemis, qui s'enfuirent un par un. Ne restait plus que Museau Tacheté et son acolyte de toujours, Éclair du Soir, qui semblaient déterminés à ne pas se rendre. Le lieutenant adverse, affronté de part et d'autres par Tempête de Glace et Pelage de Flocon, finit par abdiquer, et retourna sur son territoire, disparaissant entre les arbres, suivit d'Éclair du Soir qui, pas fou, avait fait demi-tour à peine avait-il vu son lieutenant s'enfuir. Une clameur enthousiaste s'éleva parmi les guerriers du Clan du Soleil, sans que leur meneuse n'y prit part, incapable de la moindre réjouissance. Museau Tacheté était allé bien plus loin que jamais auparavant, et il ne semblait pas prêt de s'arrêter. Elle allait devoir avoir une sérieuse discussion avec Étoile du Crépuscule, et ce avant que ce ne fût trop tard. Les forces lui manquant, elle se serait effondrée au sol si Pelage de Flocon ne s'était pas précipité pour la soutenir.
« On va rentrer, d'accord ? Tu vas te reposer, et surtout tu ne vas pas mourir.
– Des vies j'en ai à revendre, Pelage de Flocon, qu'est-ce qu'une de moins ?
– Du temps de moins aux côtés de tes enfants qui sans toi seraient perdus, et à mener d'une main de maître ton Clan. Alors arrête donc de dire des bêtises, et tiens le coup. »
La meneuse ne put qu'acquiescer, et se laissa guider par son fils et la compagne de celui-ci, venue en soutien. Autour d'elle, le groupe se rentra également. Cœur de Soleil soutenait Flamme Ardente, ce qui lui attira un regard noir de Nuage d'Herbe qui suivit sans un mot son mentor aller récupérer le maigre butin qu'ils avaient amassé en chassant avant d'entendre les bruits de la bataille. Un peu en amont, menant la marche, Pelage de Pierre et Cœur de Loup cheminaient côte à côte, échangeant à voix basse des propos qui ne parvenaient pas aux oreilles de la meneuse, le mâle gris clair jetant régulièrement des regards inquiets en direction de sa chef. Derrière eux, Pelage de Nuit s'assurait, avec une paternité que peu lui connaissaient, que son apprenti allait bien, ce qui faisait rire sous cape Griffe de Hibou, qui connaissait le légendaire sang froid du vétéran aux longs poils noirs. La meneuse blanche fut tirée de ses pensées par la douce voix de Tempête de Glace.
« Pourquoi Museau Tacheté te voue-t-il une haine si grande ?
– C'est une longue histoire.
– Étoile de Neige, s'il présente pour notre Clan une si grande menace, nous avons le droit de savoir pourquoi, » la houspilla gentiment sa belle-fille.
La meneuse poussa un soupir, et entreprit de raconter le passif que le lieutenant du Clan de la Nuit et elle avaient, replongeant une nouvelle fois dans un passé qui semblait s'échiner à la tourmenter.
« Lorsque nous sommes rencontrés pour la première fois, nous n'étions que des apprentis. Nous avions le même âge, à une ou deux lunes près, et nous avons fini par nous croiser à une Assemblée. Il était déjà prétentieux, certain d'être meilleur que tout le monde, et qu'il deviendrait le plus grand chef de tout les temps. Sauf que pour lui, « grand » était synonyme de « fort », « craint », il pensait qu'il devait exercer sur tous les Clans une domination absolue. Inutile de vous dire que nous ne nous sommes pas appréciés du tout. Mais à vrai dire, nous n'avions pas grand chose à faire l'un de l'autre. Ça a dégénéré pas très longtemps après au final, alors qu'il s'est aventuré sur notre territoire dans le but d'impressionner une apprentie de son Clan, Nuage de Sang.
– Et tu l'as repoussé ? s'enquit Pelage de Flocon.
– Exactement. Sauf qu'à l'Assemblée suivante, Étoile de Brume a évoqué cet incident, en déclarant « Heureusement qu'une de nos apprenties, qui ne l'est que depuis une lune, l'a repoussé sans mal ». Autant vous dire que Museau Tacheté a très mal pris cette humiliation, et c'est là qu'il a commencé à me haïr.
– Uniquement pour ça ? s'exclama Tempête de Glace, n'en croyant pas ses oreilles.
– Non. La véritable raison de cette animosité est née alors que nous étions guerriers. Le Clan de la Nuit avait tenté de nous envahir, et nous nous battions au sein même de notre Camp. Nuage de Sang était devenue Œil de Sang, et était la compagne de Museau Tacheté. Et durant la bataille, elle a tenté de tuer Pelage de Nuit, qui n'était alors qu'un apprenti. En voulant le sauver, nous nous sommes battues, et elle a tenté de me tuer à mon tour. C'était elle ou moi.
– Tu veux dire que... tu l'as tuée ?
– Oui. Et le Clan des Étoiles sait que j'aurais préféré ne pas. Mais je n'avais pas spécialement envie de mourir, et elle aurait terminé ce qu'elle avait commencé, or entre la vie d'une guerrière ennemie, et celle d'un apprenti de mon Clan, le choix était rapide.
– Je vois. Donc Museau Tacheté te rapproche la mort de sa compagne, et il veut te rendre l'appareil en tuant tout ceux qui te sont chers ? »
La meneuse hocha la tête, et manqua de s'effondrer, à bout de forces. Elle n'entendit même pas Pelage de Flocon lui dire, la voix chargée d'inquiétude, qu'ils arrivaient bientôt au Camp, qu'elle devait tenir encore un peu. Tout devint noir.
*
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ce fut pour voir Poussière d'Étoile penché sur elle, une boule de mousse imbibée d'eau dans la gueule, tâchant de faire tomber dans sa gueule entrouvertes des gouttes du précieux liquide. La meneuse tenta de se redresser, mais grogna de douleur, son ventre lui donnant l'impression de se déchirer.
« Ohla calme-toi ! Je t'ai fait des cataplasmes, et j'ai mis des toiles d'araignées, mais c'était méchamment ouvert, alors tu vas devoir te reposer. Quelques entailles de plus et tu y laissais une vie. Tu peux remercier ton sauveur. »
Étoile de Neige laissa retomber sa tête sur la couche de mousse, lasse. Son évanouissement était loin de lui avoir permis de récupérer, et elle n'aspirait qu'à dormir. Mais elle devait tout d'abord s'enquérir de la santé de ses guerriers. Le jeune guérisseur lui répondit patiemment, léchant régulièrement son oreille, soulagé de la voir éveillée. Flamme Ardente nécessitait au minimum une semaine complète d'un repos total pour se remettre de ses blessures, mais pour les autres, seules quelques plaies superficielles ou peu handicapantes résultaient de leurs combats. Des cataplasmes, des toiles d'araignées, et du repos, et ils seraient de nouveau sur pied. Mais en voyant l'air sombre qu'il arborait, la meneuse commença à s'inquiéter.
« Que ne me dis-tu pas, Poussière d'Étoile ?
– L'état de Plume Tranquille a commencé à se détériorer après votre départ. Feuille de Chêne n'a cessé de veiller sur lui, et de tenter de repousser la maladie, mais rien n'y a fait. Le Mal Vert l'a emporté, lui aussi. »
Étoile de Neige ferma les yeux, soufflée par un nouveau vent de désespoir. L'ancien l'était devenu peu après sa naissance, et elle adorait aller écouter ses histoires alors qu'elle était chatonne, puis apprentie. Sa bienveillance, que cachait si bien son air bourru, l'avait toujours émue. Il lui manquerait énormément. Malgré les protestations virulentes de Poussière d'Étoile, elle se leva et sortit de la tanière des guérisseurs. Elle grimpa tant bien que mal sur le Promontoire, et héla son Clan, qui se rassembla lentement.
« Membres du Clan du Soleil. Cette journée a été synonyme de tragédies. La maladie a emporté Petite Mousse et Plume Tranquille. Puissent-ils être heureux dans les plaines du Clan des Étoiles. Je demanderai à chacun d'être vigilant du côté de la frontière avec le Clan de la Nuit, et de ne pas y traîner seul. Nous allons maintenant pouvoir veiller nos morts. »
La mine basse, elle descendit du rocher et alla s'allonger contre le corps de son aîné, bientôt rejointe par ceux du Clan qui voulaient veiller l'un ou l'autre des deux chats. Quant aux autres, ils s'en allèrent dormir, sans qu'aucun d'eux ne fit d'agréables rêves.
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