Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE 46

Phœbe laissa là le garçon désorienté. Telle une ombre silencieuse, elle se dirigea à travers les couloirs du QG et se rendit dans l'aile des invités. Andréus avait décidé d'installer confortablement sa prisonnière favorite. À cette pensée, la jeune femme ressentit une bourrasque de jalousie la fouetter en plein visage. Parfois, derrière son apparente confiance en elle, le doute s'insinuait. Pourquoi Andréus avait-il ordonné de laisser en vie cette... cette traîtresse ? Elle seule menait le rôle d'assassin et il avait toujours dit qu'il se débarrasserait de cette peste le moment venu. Mais le chef du Clan du Feu avait renoncé. Érïn représentait plus que cela à ses yeux. Pour Phœbe, elle constituait simplement une ancienne associée trop dangereuse pour qu'on la laisse en vie. Mais la jeune femme savait qu'elle se voilait la face. Cette mission d'extraction lui avait plus coûté qu'elle n'osait se l'avouer et la réapparition d'Érïn avait remué des choses en elle enfouies depuis des années.

Et maintenant qu'elle allait à sa rencontre, l'appréhension lui noua l'estomac. Mais comme Érïn lui avait si bien apprit, elle se força de le cacher sous un masque froid de métal et d'arrogance. Elle débloqua la porte pneumatique et entra dans la chambre de la détenue. Érïn se tenait allongée en boule sur un lit défait. Au sol, draps, meubles et objets cassés impossibles à identifier se battaient en duel. Tremblante, elle tenait son avant-bras serré contre son corps. Masquant son trouble, Phœbe l'interrogea :

— Une crise ?

La jeune fille se releva sur ses genoux et lui lança le regard le plus noir qu'elle ait jamais vu. Elle fut frappée en plein cœur : c'était le même que la dernière fois, lors du Grand Incendie. Le même regard transperçant, plus puissant encore que ses poings. Celui qui vous hantait toute une vie.

— Si tu savais toute la haine que j'ai contre toi...

— Ne te fatigue pas à me l'expliquer, je la sens d'ici.

— Qu'est-ce que tu veux ? cracha-t-elle, visiblement en proie à une douleur insupportable.

— Elles te prennent souvent ?

— De quoi... tu parles ?

— Tes crises, tu les ressens souvent ?

— Non, mais en quoi ça t'intéresses ?

— Je voulais juste savoir si tu souffrais même quand je n'étais pas là.

— Ne t'inquiète pas pour ça.

Prise d'un soubresaut, Érïn serra les dents et ferma les yeux. Elle chercha son souffle et reprit, amère :

— Joli masque.

— On a chacune nos blessures, certaines plus visibles que les autres.

— Ton pouvoir de séduction a dû nettement chuter depuis que tu as la face à demi-cramée ! T'as vu ? J'ai fait la même à Conraad pour que vous soyez raccord. Manque plus qu'Andréus.

— Tu es cinglée si tu penses que tu pourras toucher à ne serait-ce qu'un de ses cheveux.

— C'est vrai qu'il a ses gentils toutous bien obéissants pour le protéger !

— Je ne suis pas...

— Et toi, l'interrompit Érïn, tu es bouchée si tu ne remarques pas que tu n'es qu'un pion de plus dans l'échiquier !

— Andréus me considère autrement, il...

— Non, tu sais aussi bien que moi que c'est faux. Il te sacrifiera si jamais ta mort lui permettait de satisfaire ses propres intérêts. La seule personne qu'il aime, c'est lui-même.

Sa crise était terminée. Assise sur la couchette, elle haletait, en sueur. Phœbe savait à quel point ça lui coûtait de montrer ainsi un moment de faiblesse à son ennemie et cela ne fit que la réjouir davantage.

— Toi Érïn, tu es le pion le plus manipulable que j'ai jamais vu.

— Tu te trompes. J'ai changé depuis ce funeste jour. J'ai grandi, mûri, je me suis forgé un caractère et une carapace pour me protéger des gens toxiques comme toi.

— Je n'en doute pas une seconde... mais alors pourquoi me parais-tu si faible ?

Phœbe prenait un plaisir extatique à piquer là où ça faisait mal. Sa spécialité. Érïn se leva d'un bond et l'attrapa par le col avec sa main valide. Elle approcha son visage très près du sien et murmura :

— Jamais je ne referais les mêmes erreurs, tu entends ? Même si ça doit me coûter la vie.

— Vraiment ? Et que dis-tu de Tristaan ?

— Je ne vois pas le rapport...

— Et pourtant ! Puisque tu es prête à mourir pour arriver à tes fins, explique-moi pourquoi tu n'as pas foncé tête baissée vers mes soldats au Quartier Froid ? Par amour de la vie ? Ou parce que, en dépit de toutes tes « bonnes résolutions », tu t'es attachée à ce morveux de sans-clan ? Remarque, il te ressemble maintenant que tu es une paria.

La colère d'Érïn l'emporta sur sa raison et elle l'attaqua, emplie de rage et de désespoir. Les deux ennemies se battirent au milieu du chaos de la petite chambre, se cognèrent dans les murs et dans les meubles encore debout. Aucune des deux n'avait le dessus. Au bout de quelques minutes, Érïn commença à se fatiguer et Phœbe prit l'avantage. Son poing rencontra l'abdomen de la jeune fille qui poussa un cri étouffé. Elle lui tordit le bras gauche dans le dos et serra de toutes ses forces le bandage trempé de sueur. Érïn poussa un vrai cri et se débattit mais la douleur était trop grande. Elle tomba à genoux, vaincue.

Phœbe finit sa prise en aplatissant la prisonnière au sol. Elle la bloqua avec ses genoux et reprit son souffle. Érïn la traita de tous les noms mais elle ne relâcha pas son emprise. Depuis le temps qu'elle avait attendu ce moment ! La grande Érïn, la légende des Lézards à sa merci. Elle prit un temps jubilatoire pour savourer sa victoire.

Après un silence, la prisonnière lâcha de sa voix cassée :

— Pourquoi ?

— Nous avions des ambitions différentes, Érïn.

— Après toutes ces années, j'ai eu beau chercher et élaborer mille hypothèses, jamais je n'ai eu de réponse à cette question : est-ce que tout n'était que mensonge ?

Des images du passé ressurgirent dans la tête de la jeune femme. Elles étaient si jeunes, si naïves et innocentes, si fragiles. Surtout Érïn. Sous les ordres d'Andréus, elle en avait profité.

— Au début, oui. Ce sauvetage miraculeux et ces dangereux guerriers Chauve-souris n'étaient qu'une mise en scène pour m'attirer ton amitié. Je devais ensuite gagner la confiance des tiens et entrer chez les Lézards pour découvrir vos faiblesses. Vous détruire de l'intérieur. Mais je n'en ai pas eu besoin, tu t'es gentiment occupée de cela à ma place en me racontant tout ce que je devais savoir sur ton clan.

Érïn serra son poing valide contre le sol.

— Mais au fur et à mesure que l'on passait du temps ensemble, et au-delà du fait que ta naïveté m'était risible, j'ai commencé à t'apprécier. Mon amitié fut ensuite sincère.

— Je ne te crois pas.

— C'est dommage. Pour une fois, c'est la vérité. Mais ma mission était tout autre et Andréus a vite fait de me le faire comprendre. Je lui ai tout livré : forces, faiblesses, emplacement de votre QG, nombre de membres, particularités de chacun... Absolument tout.

— Et tu m'as emmenée avec toi, tu m'as dit de te faire confiance. Et comme une conne...

— Tu m'as crue et je t'ai livrée à Andréus. Ensuite, nous avons mis le feu à tout ce en quoi tu croyais, tué tous tes compagnons.

— Le Grand Incendie. Mon frère est mort. Je n'étais qu'une enfant, je n'avais plus rien.

— Je t'ai infligée la blessure qui te fait tant souffrir aujourd'hui. Et tu es devenue une paria.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro