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CHAPITRE 12

Les aiguilles lui transperçaient la peau et y déposaient de minuscules gouttes d'encre avec un picotement désagréable. Ce jour-ci, Eïlys finissait enfin l'œuvre qu'elle avait commencée plusieurs semaines auparavant sur le dos d'Andréus : un immense lion de feu rugissant. Son épiderme brûlait à chaque fois que la tatoueuse le nettoyait de son chiffon mais le chef du Clan du Feu s'était habitué à la douleur. Il grimaçait à peine tandis qu'Eïlys dessinait la courbe flamboyante des flammes, symbole de son clan et de sa personne.

Le tatouage était un rite de passage inévitable dans tous les clans. En effet, à l'âge de quatorze ans, les adolescents devenaient responsables et entraient dans la cour des grands. Leur premier tatouage marquait donc leur intégration définitive dans le clan et signifiait qu'ils se battraient corps et âme pour celui-ci. Andréus en faisait refaire un par sa tatoueuse préférée tous les trois ans depuis qu'il dirigeait. Il en portait aujourd'hui cinq, en comptant celui de son dos à présent presque terminé. Pendant ce temps, il étudiait la carte de son territoire avec satisfaction. Il s'étendait au centre de la Pénombre sur une grande surface et sur les deux berges de la Rivière Funèbre. De plus, il pouvait compter sur le Clan des Chauve-souris et celui des Loups comme alliés, ceux-ci dirigeant l'ensemble de l'Est. Le vrombissement de la machine à tatouer ne résonnait plus et le calme qui régna à nouveau le tira de ses contemplations. Eïlys déclara :

— Voilà Andréus, j'ai fini. Je pense que ça va te plaire.

— Je n'en doute pas une seconde. Montre-moi !

Elle approcha un jeu de miroir et les positionna pour que son chef puisse s'admirer convenablement. Le lion, bien qu'il ne soit qu'une image, était tellement réaliste qu'il effraierait n'importe lequel de ses ennemis. L'éclat des flammes semblait si réel que l'on avait l'impression de pouvoir se brûler en le touchant.

— C'est parfait Eïlys. Comme toujours.

L'intéressée rougit et commença à ranger son matériel. Torse nu, il s'approcha de la fenêtre ouverte et regarda dehors en pensant à sa gloire future. Ses cheveux blonds platine retenus en un chignon derrière son crâne resplendissaient, comme si l'on y avait emprisonné le soleil. Soudain, quelqu'un frappa à la porte et entra sans en demander l'autorisation. Phœbe apparut tout de noir et de violet vêtue, signe de son appartenance au Clan des Chauves-souris. Le masque de métal cachant le bas de son visage pâle lançait des reflets cuivrés à la lumière du crépuscule. Elle était belle, du haut de ces vingt-ans. Et elle le savait.

— Tu es rentrée ! Ça me fait plaisir de te revoir.

— Moi aussi, mais je repars vite. Je suis juste passée te faire mon rapport et prendre quelques bricoles. Eïlys a terminé ? s'exclama-t-elle soudain au vu de la jeune femme avec sa mallette.

— Oui, regarde, répondit Andréus en se retournant.

— Magnifique et effrayant ! J'adore !

Son leader la remercia et gratifia d'un sourire la tatoueuse qui s'éclipsait discrètement.

— Je t'écoute, reprit-il avec un sérieux qui contrastait avec sa précédente décontraction.

Phœbe s'assit sur une table et croisa lestement les jambes. Elle posa ses yeux clairs dans ceux de son leader et commença son rapport sans omettre aucuns points.

— J'ai traversé toute la ville. En long, en large et en travers. Les Huppés ne se doutent pas une seconde de ce que nous préparons. Mais ces saletés de Sentinelles... elles ont arrêté Sullivaan, mon partenaire.

Andréus était très concentré, aucuns détails ne lui échappaient.

— Que vont-elles faire de lui ? demanda-t-il.

Sa question, en réalité, en cachait deux autres. Est-il au courant de l'intégralité de nos plans ? Y-a-t-il un danger pour qu'il leur révèle et que notre existence soit découverte dans le même temps ?

— Ne t'en fais pas, c'est un gars fiable et robuste. Il tiendra le coup avant qu'on ne le libère.

— J'ai confiance en ton jugement, Phœbe. Mais comment comptes-tu faire ?

— C'est en partie pour ça que je suis revenue. Je vais prendre un escadron de Chauves-souris pour organiser son évasion. Nous sommes les meilleurs à ce jeu-là.

— Je veux bien te croire. Emmène deux ou trois Flammes avec toi, on ne sait jamais.

— Très bien, mais c'est vraiment pour te faire plaisir.

— Qu'en est-il de Raalph ?

— Oh, lui ! L'argent est tout ce qui l'intéresse, il n'est donc pas très difficile à acheter. Il gardera un œil sur Goldhaven pour nous. Mais tu tiens vraiment à faire confiance à un Huppé de son genre ?

— Surtout à lui, oui. Et puis, nous pourrons le tuer quand l'heure sera venue.

Phœbe réfléchit un moment puis sembla se rappeler de quelque chose.

— Au fait, j'ai fait quelques courses pour toi, annonça-t-elle en lui tendant un sac de toile auparavant dissimulé dans son grand manteau.

Quand le chef du Clan du Feu examina son contenu, un sourire étira ses lèvres fines. Il en sortit un long boîtier noir et une grappe de poyams, ces petites poires violettes dont il était si friand.

— Je savais que ça te plairait. Et tu n'as pas encore vu le petit bijou que je t'ai apporté !

Andréus ouvrit alors le boîtier qu'elle pointait du doigt et découvrit un pistolet à long et gros canon.

— Une arme tout droit venue de nos fournisseurs préférés. Je l'ai appelé « l'annihilateur » destructeur d'espoir et de vie.

— Fantastique. Elle plairait à Conraad, sans aucun doute.

— Essaie-la !

Andréus se tourna vers la fenêtre et visa un fruit pourri pendu à un arbre. Il inséra une cartouche bleue de forme ovale dans le chargeur et tira. Le projectile s'élança à une vitesse extraordinaire et explosa près de l'arbre dans un vrombissement assourdissant, emportant tout dans un rayon de six mètres. Arbres maigrelets et pierres grises furent entraînés dans son sillage et implosèrent avec un pop ! retentissant. À la fin, tout avait disparu sans laisser de traces.

Après un court silence, Andréus reprit :

— Il m'en faut plus. Fais-en fabriquer autant que possible.

— Avec plaisir !

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