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Chapitre 27 (3) (corrigé)

La jeune fille détourna le regard. Elle ? La prochaine victime de l'Éventreur ? En voilà une lubie ! Même si vraisemblablement elle avait été très imprudente, si le meurtrier désirait réellement sa mort il aurait pu lui ôter la vie sans souci. Puis les deux lettres qu'elle avait reçues n'avaient rien à voir avec celles des victimes, tant par le contenu, que l'écriture. Il les séduisait, pas Jane, il jouait avec elle, guettait ses réactions, il veillait à se rapprocher d'elle tout en gardant suffisamment ses distances pour la déstabiliser. En outre, aux dernières nouvelles, Jane n'avait rien d'une prostituée, ce qui ne concordait pas avec les habitudes du tueur en série... Les pensées de Jane s'arrêtèrent brutalement dans leur flot constant. Les paroles de Will venaient de resurgir des tréfonds de sa mémoire ; Jane s'en souvenait, dans le cimetière de Nunhead, alors que l'Irlandais s'était amusé à l'effrayer avec le tueur, il lui avait précisément dit que l'Éventreur se ficherait pas mal de savoir si elle serait une prostituée ou pas, et qu'il passerait directement à l'acte si l'envie lui prenait... Et si ce jour était arrivé ?

- Miss Warren, vous ne saviez pas qu'il s'agissait d'un piège ? s'enquit soudainement le journaliste.

- Non, c'est Will qui a crié que c'en était un...

Jane s'interrompit quand elle comprit où Simon voulait en venir avec cette question. Son regard la transperça, impitoyable.

- Comment le savait-il ? acheva tout de même Simon.

La jeune fille se mordit la langue, vaine tentative pour occulter une question qui méritait d'être soulevée. Elle avait beau se murer dans le silence l'évidence flottait dans l'air comme un parfum entêtant : comment Will savait-il qu'il s'agissait d'un piège ?

- Je l'ignore, avoua-t-elle.

- Reconnaissez que c'est tout de même étrange, n'est-ce pas ?

Jane sentit un nœud nouer son estomac, elle n'appréciait guère ce que cela sous-entendait.

- Où voulez-vous en venir Mr Palmer ? demanda-t-elle sèchement.

Simon eut l'air de comprendre au ton froid de Jane qu'il s'aventurait sur un terrain glissant. Peut-être n'était-elle pas prête à entendre ce qu'il avait à lui dire, mais il n'avait pas le choix. La situation était pire que ce qu'il ne s'était imaginé, Jane Warren avait tissé un lien privilégié avec le tueur, ce qui en faisait aujourd'hui son jouet, mais peut-être une cible demain. Non, c'était beaucoup trop dangereux pour que Simon ne la mette pas face à la vérité.

Les prunelles de Jane le jaugeaient avec sévérité. Quand il ouvrit la bouche, il pesa ses mots.

- Ce que je veux dire, Miss Warren, c'est que...

Simon n'eut le temps d'achever sa phrase. Au même moment des pas précipités se firent entendre par-dessus les pensées de Jane qui se bousculaient. Aussitôt, la jeune fille abandonna tout pour se précipiter auprès de l'infirmière qui trottinait vers eux, la mine sombre.

Livide, elle triturait quelque chose entre ses petites mains bouffies, un petit carré blanc se détachant de son tablier autrefois blanc tâché d'hémoglobine. « Ça fait trop de sang pour une journée... » Se dit Jane. Un essaim de questions envahirent son pauvre esprit déjà meurtri par les événements de la nuit, si bien qu'elle serra les poings si fort que ses ongles se plantèrent dans ses paumes sans même qu'elle ne sente une quelconque douleur.

Quand la femme ouvrit la bouche, Jane et Simon retinrent leur souffle.

- Je... Je suis vraiment désolée, annonça-t-elle.

L'on aurait tout aussi bien pu fracasser un vase sur la tête de Jane que l'impact aurait été le même, voir plus doux que cette déclaration qui lui fit l'effet d'une seconde bombe pour elle.

- Que... Quoi ? balbutia la jeune fille.

- Il vient de nous quitter. À l'instant. Je suis vraiment désolée, répéta l'infirmière.

Jane sentit le sol se dérober sous ses pieds, ses jambes flancher, son cerveau exploser, son cœur se déchirer, son être tout entier se réduire en cendre. Elle ne sentit pas même le carrelage heurter ses genoux quand elle s'échoua sur le sol. Son corps tout entier n'était plus qu'une lourde pierre, un poids insensible. Nul son. Nulle image. Nulle sensation. Rien que le néant.

En l'espace d'un instant son monde venait de s'écrouler. Elle n'était rien. Oui, elle n'était plus rien désormais.

Elle ne sentit pas non plus les bras de Simon l'entourer comme une barrière protectrice. Le journaliste avait bondi vers elle lorsqu'elle avait lâché prise. Seulement, le voilà bien limité. Impuissant, Simon décida d'ignorer les convenances, il enlaça la jeune fille contre lui. Mais Jane n'était plus qu'une pauvre plume sans vie. Un poids mort qui ne trouvait même pas la force de tenir debout sur ses pieds.

Un corps déserté par la vie. Insensible. Catatonique.

- Ce n'est pas vrai... murmura-t-elle. C'est un mensonge.

Simon serra les dents et la serra plus fort contre lui. En fin philanthrope, il avait bien compris que la jeune fille était dans la phase primaire du chagrin : celle de la réception de l'information. Mais elle glissait petit à petit dans le déni, et il ce n'était qu'une question de temps avant que le volcan ne s'éveille et ne balaye tout sur son passage.

Il savait que s'il n'intervenait pas, Jane laisserait libre cours à sa colère, quitte à se faire du mal elle-même pour réfuter la douleur.

Simon ne dut pas attendre bien longtemps avant d'affronter le volcan. La jeune fille reprit vivement le contrôle sur son corps qui se tendit sous l'étreinte de Palmer.

- C'est un mensonge ! s'écria rageusement Jane.

Dans les bras de Simon, Jane prit conscience de la mort de Will qu'elle refusa immédiatement. Son corps réagit de lui-même et bouillant sous la tension et la colère, elle se débattit, cherchant à s'extraire vigoureusement des bras du journaliste qui ordonna qu'on l'aide à la maîtriser. Aussitôt quelques infirmières accoururent pour lui prêter main forte, mais telle une furie, l'échevelée ne se laissa guère faire et elle repoussa violement ces dames qui tentaient de l'immobiliser jusqu'à ce qu'elle éclate en sanglots.

Sous le regard impuissant de ces pauvres humains, Jane s'écroula de nouveau au sol, pleurant toutes les larmes que son corps lui donnait à verser. Elle resta ainsi longtemps. Le visage caché entre ses mains, ses sanglots mêlés de larmes de tristesse, de rage et d'impuissance, déchirant les cœurs sans que l'on ne puisse rien y faire.

Will était mort. William O'Brien était mort.

On lui avait pris ce qu'il y avait de cher à ses yeux. Son partenaire. Son ami. Un homme au masque d'acier et d'orgueil. Un individu au regard tranchant comme une lame. Une invitation au voyage rien que dans le bleu de ses yeux. La noirceur de son âme dans le plumage sombre de ses cheveux. Une énigme, un labyrinthe de secrets, tout un monde de misère et de tourments. On le lui avait arraché, et elle ne se le pardonnerait jamais.


Lorsque Jane ouvrit les yeux, ces derniers la brûlèrent atrocement. Des lignes floues dansaient devant ses yeux. Elle battit ses paupières alourdies. L'entreprise se révéla douloureuse, comme si les soulever revenait à porter une épaisse un poids accroché à chaque œil. Le brouillard nimbait son esprit, aucune lanterne ne venait éclairer le chemin de ses souvenirs, si on lui demandait ce qu'il s'était passé avant qu'elle n'ouvre les yeux, elle serait bien incapable de répondre. Elle ne se doutait pas qu'elle avait succombé après de longues minutes assassines. Par réflexe plus que par envie, elle se releva lentement avant de remarquer qu'elle était allongée sur un lit d'hôpital. Face à elle, Simon Palmer veillait à son chevet. Quand ce dernier remarqua que la jeune fille s'était éveillée, il se précipita vers elle, le regard brouillé par les restes d'un sommeil agité.

Cependant il demeura muet. Il examina les yeux bouffis de la demoiselle et lui servit un verre d'eau qu'il lui tendit. Jane n'avait aucune envie de boire, ni de même se nourrir. Mais sous le regard inquiet de Simon, elle se sentit obligée de tremper les lèvres dans son verre. Le journaliste attendit. Il attendit longtemps. Dans le silence.

Le soleil pointait le bout de son nez à travers les fenêtres de l'hôpital. Jane renifla bruyamment avant de frotter ses yeux endoloris par le chagrin. « Ce n'est qu'un mauvais rêve... » Tenta-t-elle de se persuader.

- Comment vous sentez-vous ? lui demanda enfin Simon.

Une question incroyablement stupide, Simon en avait douloureusement conscience. Évidemment qu'elle allait mal. Mais c'était la seule chose qu'il avait trouvé à lui dire.

Jane ne répondit pas tout de suite, et lorsqu'elle le fit sa voix rauque trembla.

- Bien. Je suppose.

Il y eu un nouveau silence. Simon se redressa sur sa chaise, il aurait pu parler, prononcer mille et une belles paroles de réconfort, le genre de paroles spirituelles qui étaient censées montrer un quelconque soutien. Néanmoins il n'en fit rien. Un silence plus éloquent que cents mots. Au fond, Jane lui en était reconnaissante, elle n'avait pas le courage de l'écouter et encore moins de faire semblant. Elle n'avait cependant pas la force de l'exprimer.

Le regard de la jeune fille se perdit dans le vide, ses iris habituellement pétillants de curiosité n'étaient en cet instant plus qu'un puit lugubre de désespoir.

- Il a demandé qu'on vous écrive ceci avant de nous quitter, l'informa subitement Simon.

Avec douceur, comme s'il souhaitait approcher un animal effrayé, le journaliste glissa un petit carré blanc près de la jeune fille. Elle ne s'en préoccupa pas immédiatement, mais lorsque ses yeux se posèrent sur le papier plié, Jane reconnut ce que l'infirmière triturait entre ses doigts quand elle lui avait annoncé la terrible nouvelle.

Jane ne fit rien. Les yeux anormalement brillants rivés sur le bout de papier plié tâché de sang, la respiration saccadée, les lèvres tremblantes. Elle observait le misérable bout de papier comme s'il pouvait lui sauter au visage ou lui arracher le cœur, comme une menace.

- L'infirmière m'a dit qu'il vous a laissé quelques... consignes qu'elle a pris en note sous sa dictée, tacha d'expliquer Simon. Il tenait absolument que vous les ayez. Ce sont ses dernières volontés.

« Ses dernières volontés ». Les mots l'atteignirent de plein fouet comme un coup de poignard dans le cœur. Le journaliste se garda bien de lui dire que l'Irlandais devait beaucoup tenir à elle pour qu'il prenne la peine de lui adresser ses dernières paroles. Lui confesser cela aurait été pire que tout.

L'on se racla la gorge derrière eux, un brave policier se tenait dans l'embrasure de la porte, droit, le visage blême.

- Mr Palmer, l'inspecteur McColl demande à vous voir, indiqua le policier.

- Dites-lui que je suis occupé, répliqua le journaliste.

- C'est que... C'est urgent, Mr Palmer.

Simon se retourna vers Jane, hésitant. Elle sentait qu'il attendait son approbation pour répondre à l'appel du devoir.

- Je vais bien, dit-elle.

Sa voix rauque, harassée par le chagrin, et son regard éteint criaient tout le contraire. Néanmoins Simon hocha la tête et quitta son siège.

- Miss Warren ?

Jane releva difficilement son regard meurtris vers lui.

- Je ne vous laisserai pas tomber, Miss Warren. Je suis tout à fait sérieux lorsque je vous ai dit qu'il y a des chances pour que vous soyez sur la liste de Jack l'Éventreur. Je ne vous laisserai pas affronter cela seule, ni Jack, ni le chagrin. Je serai à mon bureau, ce soir, conclut-il. J'espère vous y voir.

Il ne laissa pas le loisir à la jeune fille affligée de lui répondre qu'il tourna les talons.


Il commençait à se faire tard, et la noirceur de la nuit pourchassait les dernières lueurs du jour dans le brouillard londonien. Pour Jane, cela avait été une de ces journées si étranges, sans chaleur ni lumière, à broyer du noir. Un de ces jours fantomatiques qui n'était que passager, qui n'était que l'ombre d'une illusion que l'on croyait avoir pourchassée. Un jour dont on se souvenait sans savoir s'il avait vraiment existé. Un jour de vacuité, où tout semblait fade et sans saveur, un jour d'une longueur incroyable et pourtant si vite oublié. Cela avait été un jour comme celui-là.

La jeune fille n'avait pas remis le nez dehors de toute la journée. Elle était rentrée à l'aube et s'était faite portée malade pour éviter de croiser le monde. Elle s'était enfermée dans sa chambre et avait longuement pleuré sans pudeur la perte de son compagnon... Une perte douloureuse qu'elle ne parvenait pas encore à concevoir. Elle avait même refusé de lire ses dernières volontés. Les souvenirs flottaient devant ses yeux, les heureux moments où son cœur avait bondit dans sa poitrine quand il lui souriait... Et les derniers instants, où ils s'étaient déchirés, où il avait utilisé son corps pour la protéger du danger... De rage, elle avait saccagé une bonne partie de sa chambre, même les livres qu'elle aimait tant n'y pouvant rien pour elle.

Elle voulait oublier. Tout oublier, tout simplement. Oublier cette douleur qui lui déchirait le cœur et le bleu de ce regard qui avait guidé ses rêves. Boire de tout son soûl jusqu'à en oublier qui elle était.

En fin d'après-midi elle s'était calmée. Elle s'était alors assise sur son lit et avait longuement réfléchit, pour tout envoyer balader en fin de compte. C'était de sa faute si William O'Brien y avait laissé la vie, mais c'était aussi à cause de l'Éventreur... Oui, c'était lui qui avait tué Will, c'était de sa faute s'il était mort. Cette dernière pensée suffit à la faire entrer dans une colère noire, une rage si profonde que ses ongles s'enfoncèrent dans la chair tendre de sa paume jusqu'au sang. Qu'importe les risques désormais, qu'importe les blessures, Jane se vengerait. Elle vengerait Will et toutes les victimes de ce monstre. Elle n'en avait pas fini avec Jack l'Éventreur, au contraire, elle commençait à peine.

Ce fut cela qui la guida jusqu'aux locaux du journal du Daily Telegraph. Ces derniers grouillaient comme une fourmilière et elle eut bien du mal à ne pas se faire renverser par tous ces bonshommes actifs. Elle se dirigea jusqu'à l'endroit qui lui avait été indiqué, le pas sûr et ferme, sans jamais plus regarder en arrière. Aujourd'hui, une page s'était tournée, William O'Brien avait disparu de sa vie et n'en demeurait plus qu'un spectre qu'elle s'était promis de chasser. Désormais, elle comptait bien noircir le reste des pages vierges du livre avant d'y inscrire le mot « FIN » en lettres de sang.

Attablé à son bureau, les doigts tachés d'encre et le cendrier débordant de mégots, une cigarette à la bouche et les manches retroussées jusqu'au coude, Simon Palmer travaillait ardemment sur son nouvel article qui devait paraître à la Une demain matin. Sur son bureau, des papiers éparpillés, des feuilles froissées formant une mer d'encre à ses pieds. Une montre à gousset cassée près de l'encrier et des crayons brisés. Mais dans tout ce joyeux capharnaüm, Simon s'y retrouvait.

Deux lettres pliées glissées sous ses yeux fatigués l'arrêtèrent dans sa frénésie d'écriture et ses boucles blondes habituellement si bien coiffées suivirent le mouvement de son visage se levant vers l'importun qui le dérangeait. Ou plutôt l'importune.

- Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire, Mr Palmer, déclara Jane Warren.

Un sourire naquit sur les lèvres de Simon Palmer.

Bonsoir ! (Décidément, je suis trop souvent en retard ces temps-ci !)

Voilà la fin du chapitre 27 et le moment où je perds définitivement mes lecteurs chéris... :') (Noooonnn ! Ne partez paaaaaas !! Je vous aime mooooiiii !)

Non, je suis au regret de vous annoncer que vous ne rêvez pas... Mais je vous promets qu'il y aura des jours meilleurs ! (Bon pas tout de suite, mais plus tard oui, promis !)

Non très sérieusement dans quelques chapitres vous devriez retrouver le sourire ;) et puis vous ne sentez pas cette tension ? Cette accélération ? Cette pression qui monte ? On va bientôt découvrir qui est Jack ! (Si ! Si !) Je vous promets de me rattraper avec cet horrible (je l'admets je suis une véritable traîtresse sur ce coup) disparition... :')

Je vous aime quand même en tout cas :') <3 *essaie de se faire pardonner comme elle peut*


Ceci est la version corrigée.

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