Respire
Le Chant du Vent.
Ombre tendre, caresse prise à rebours ;
Lettre à la plage, étendue sur une dune
Glissante fluide, révélée par la Lune
Dansante, onde murmurante au tambour
Subtile courbe, coule en forme de rune.
Quand envahies d'une clarté luxuriante
Les brumes se diminuent et se dissipent,
D'intenses visions me saisissent, m'étripent.
Une nymphe brillante regarde, souriante.
Sa force règne d'être toujours vibrante.
Apprêtée de bagatelle, une hirondelle
S'envole pâmée, s'éloigne à tire-d'aile,
Sillonne les blancs nuages, les nuées ;
Le vent chantonne un air doux pour parler d'Elle.
Dénudée, dénuée, rafale remuée.
Attache-moi
Destrier de guerre, j'aime les folles courses,
Le fracas qui s'abat comme la pluie sur l'Ours.
D'une marche solitaire, ma cavalière
Oublie, d'un pas Tonnerre, toute sa colère.
L'un dans l'autre, le sang pulse, se décante
Coule fluide, au jour le jour, dissimule l'acte.
Un souffle : "Laisse-moi attacher tes poignets".
"Insolente !" Confirma mon cœur, qui cognait.
Laisse-moi enfoncer mes doigts, prestement
Glisser sur la vague intérieure, vastement
Envahir ta bouche pourpre, violenter
Tes courbes, la volupté du corps tenté.
Elle crie l'étreinte, sauvage délurée.
Lèvres exsangues, délivrée, son ventre tangue ;
Plainte inconnue, susurrée dans une langue
Délirée, de l'émoi arrachée, déliée.
Nautilus
Ouragan je nage, purifie ma rage,
Baigné de l'ondée où s'immerge le sage,
Poussière de muscade, souffle de cascade.
Un goût de pluie, le chant d'une cavalcade.
A l'école auprès du préau, la balançoire ;
J'entend lorsque bat son plein notre kermesse
Sonner la messe provisoire d'un soir,
Le ciel bleu de dérisoires promesses.
J'aperçus en croquant deux divines poires
La sensation, l'inspiration de l'espoir,
Fluide synchronie, un regard à ouvrir,
Neptune accordant en son cœur un sourire.
Amazone
Amazone, reine impardonnable et belle,
Endiablée de vertus luxuriantes, telle
L'amour pour de vrai, sans entraves,
Me dis-tu sur un ton grave.
Hagarde sereine, indomptable
Jusqu'en la soumission, jamais coupable.
Réjouie, dévorante, sauvage brutale.
Si bon, de lécher ses pétales...
Comme une fleur, nos peines
Rétractent les organes, enchaînent,
pistils nécrosés, pollen mouillé,
Mécaniques à l'affût, rouillées.
Pourquoi ne pas nous pénétrer ?
Toi de charmes envoûtements,
De mots, chairs, mises adroitement
En demeure, chez nous, d'entrer.
Chant lunaire
Peindre ma peine
L'excitante hésitation
Drôle au toucher, grave au clocher
Sonnette serpent à fendre l'âme.
Huître close éveillée
Par quelques rocheuses caresses
Débauchée, ouverte prête
A rendre les armes.
Adorée butineuse, théâtre organique
Des charmes, rêves et sortilèges.
Pleine de beaux gestes
Habile nudité
Susurrante et désespérée
Racle le fond des mémoires.
Noire rouge, évoquée frissonnée, endiablée.
Souffles satisfaits, permutés
S'arrêtent et reprennent
Glissent gluants encore un peu.
Et le matin, au petit lever
Saborde et rayonne, entrave et délaisse.
Melancolia
Un cœur glacé, une foudre emmitouflée
Réveillée par l'orgueil ma vanité.
Une pierre éclatée, rouge jusqu'au sang
Évaporée telle une douce larme
Sur ta joue rosie par ce Feu.
Ose libère-toi, sors de ton corps.
Parle-moi ou tais-toi.
Glisse jusqu'en nous, gémis encore.
Oublions-nous, encore et toujours
Jusqu'aux souvenirs écarlates
Pour en rire. Arrache ma peau
Ou je meurs du Soleil, sur notre être
Poisseux luisant, humide.
Et quelle Eau coule en notre cours !
Jaillis, brume fripe, étripe pénètre.
Reluis jusqu'à la lumière
La foudre tendre, l'électrique humidité.
Dans l'étreinte ma folie refroidit.
Ta chaleur embaume mon corps
Ruisselle sur mon âme enivrée
Des vagues de peau excitée
Qui font sens, qui font sens.
L'Ottoman.
J'ai caressé le vent
Le Vent du temps d'avant
Les couloirs du temps.
J'ai couru après le bon temps
Voulu pour demain
Tenir ta main.
Dès le lever du jour
T'aimer pour toujours
Vingt ans, un long moment.
Soufflant sur l'avant, maintenant
L'autre jour, mais tenant
A la Lune et l'Ottoman.
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