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Chapitre 8 - Le masque maudit

EN ASSOCIATION AVEC L'HÔPITAL STE MANGOUSTE, LE MINISTÈRE DE LA MAGIE VOUS CONVIE À SON BAL DE NOËL.

Cette année, le bal aura pour thème une mascarade du dix-huitième siècle. Tenue appropriée exigée.

Merci de confirmer votre participation par retour de hibou et de préciser si vous souhaitez venir accompagné(e) de la personne de votre choix. Évènement réservé aux sorciers majeurs.

Lily leva les yeux du parchemin et jeta un coup d'œil à James, occupé à cirer son balai.

— C'est donc cela, notre mission ? Le bal de Noël du Ministère ?

— Les employés du Ministère et de Ste Mangouste y sont conviés, répondit James. Puisqu'ils peuvent inviter quelqu'un de l'extérieur, Marlene et toi, vous êtes nos tickets d'entrée à Sirius et moi. D'autres membres de l'Ordre y assisteront. Frank, Alice, Emmeline, Dorcas, Gideon... Dumbledore tient à ce qu'un bon nombre d'entre nous soient présents, au cas où les Mangemorts se risqueraient à une tentative d'assassinat sur le ministre ou sur qui que ce soit d'autre...

— Je suis déçue d'avoir raté la réunion, soupira Lily.

— Tu as un travail prenant, relativisa James. Tu ne pourras pas assister à toutes les réunions de l'Ordre. Marlene aussi a raté celle-ci...

— En parlant de travail, il est temps que j'y aille, fit Lily en reposant l'invitation sur la table. Tu es de garde, aujourd'hui ?

— Oui, soupira James. Je dois relever Caradoc dans une heure. Encore une superbe journée passée à filer Amanda Porter... Heureusement qu'on fait la fête, ce soir. On a tous besoin de se changer les idées, après ce qu'il s'est passé il y a trois jours...

— Ce n'était pas notre meilleur Halloween, convint Lily. C'est dommage, c'était tellement bien parti... Bon, allez, j'y vais. N'oublie pas d'emporter le cadeau de Sirius ce soir. Je vais sans doute finir tard, je te rejoindrai directement là-bas.

Elle embrassa James avant de se diriger vers le vestibule des Potter, où elle prit sa cape d'hiver suspendue à une patère avant de la fixer autour de ses épaules.

— À ce soir ! lança-t-elle avant de sortir dans la brume glacée de novembre.

En trois jours, ils avaient brusquement basculé dans les prémices de l'hiver. Lily resserra sa cape autour d'elle et marcha jusqu'au portail. Lorsqu'elle l'eût dépassé, elle jeta un coup d'œil à la ronde. Le manoir des Potter était situé à la périphérie du village, à un endroit peu fréquenté. En cette heure matinale, les environs étaient déserts. Lily transplana.

Elle atterrit sur le toit de Ste Mangouste, en plein cœur de Londres. La rumeur d'une activité soutenue s'élevait déjà depuis la rue passante en contrebas. Même s'ils avaient levé la tête et que la brume s'était dissipée, les Moldus n'auraient pas pu la voir. La zone de transplanage du toit était protégée par magie.

Un vent glacial soufflait au sommet de l'hôpital. Lily se hâta de gagner l'ascenseur en songeant qu'elle devrait peut-être commencer à emprunter le réseau de cheminées en cette saison, même si elle tenait à sa minute d'air frais matinal.

Les portes de l'ascenseur se refermèrent et l'engin entama sa descente. Il s'arrêta six étages plus bas, dans les sous-sols où se trouvaient la salle des cheminées, les vestiaires, la salle de garde ainsi que la morgue. Dans les vestiaires, Lily ouvrit son casier d'un coup de baguette pour en sortir sa blouse verte frappée de l'insigne en forme d'os et de baguette croisés, qu'elle revêtit à la place de sa cape. Une fois celle-ci fourrée dans le casier, elle se rendit dans la salle de garde où étaient rassemblés ses quatre collègues stagiaires, qui discutaient ensemble. Trop préoccupée par sa vie personnelle et par les affaires de l'Ordre en dehors de son travail, Lily n'avait guère réussi à s'intégrer parmi eux : elle ne sortait jamais avec eux pour boire un verre aux Trois Balais ou pour faire un tour sur le Chemin de Traverse. Lily rassembla son courage pour se rapprocher d'eux et participer à leur conversation, mais à peine avait-elle intégré leur cercle que Phillys Wright, une des Guérisseuses-en-chef de Ste Mangouste, faisait son entrée.

— Bonjour à tous, déclara-t-elle de son ton autoritaire. Aujourd'hui, nous procédons au roulement des stagiaires. Smethwyck, tu passes au rez-de-chaussée. Strout, au premier. Faucett, au deuxième. Greenwood, au troisième. Et enfin Evans, au quatrième.

Le service des pathologies des sortilèges. C'était à cet étage que s'était trouvée Grace. C'était aussi le service dirigé par Phyllis Wright elle-même.

— Allons-y, Evans ! déclara cette dernière.

Elle fit volte-face sans plus de cérémonie et emprunta l'ascenseur pour monter au quatrième. Lily lui emboîta le pas. Après deux mois passés en compagnie de son tuteur Helbert Spleen, elle se retrouvait en compagnie d'une quasi-étrangère dont la réputation de dure à cuire n'était plus à refaire.

Phyllis lui fit faire rapidement le tour de l'étage puis lui présenta son premier patient, un homme ayant subi un sortilège de Confusion si puissant qu'il était persuadé depuis deux jours qu'on était en 1492 et qu'il s'appelait Roger de la Fistule, Chevalier membre de l'Ordre des Poneys Fringants. Lily réprima un rire en l'attendant se présenter ainsi d'une voix de stentor.

— Le Ministère fait face depuis quelques semaines à une bande de jeunes adultes visiblement désœuvrés qui s'amuse à jeter des Sortilèges de Confusion sur des sorciers et même sur des hiboux partout dans le pays pour mettre la pagaille dans la distribution du courrier, expliqua Phyllis. C'est le troisième comme ça que l'on accueille depuis deux semaines. J'aimerais que tu trouves le traitement adapté à son cas.

Lily s'attela à la tâche, prenant d'abord soin de discuter avec le patient pour mesurer l'étendue des dégâts. Phyllis quitta la pièce, la laissant livrée à elle-même.

Un quart d'heure plus tard, Lily s'apprêtait à aller la chercher, estimant avoir trouvé le traitement adéquat, lorsque le signal d'un code rouge, synonyme d'urgence, retentit dans les couloirs.

— Evans, avec moi ! s'écria Phyllis en s'arrêtant l'espace d'une seconde dans l'encadrement de la porte de la chambre de son patient, légèrement essoufflée.

Lily accourut dernière elle. Un brancard dirigé par deux Médicomages flottait vers une chambre vide. Un homme était étendu dessus et poussait des hurlements de douleur étouffés. Lily ne comprenait pas pourquoi personne ne lui avait encore administré de potion anti-douleur. Elle ne comprit qu'une fois arrivée dans la chambre, où les Médicomages venaient de transposer l'homme sur un lit.

Le patient portait un masque d'or incrusté d'obsidienne, le genre que l'on portait pour un bal masqué. Le masque comportait deux trous pour les yeux, mais aucun pour la bouche, où le masque dessinait de fausses lèvres fermées. L'homme avait manifestement tenté d'arracher le masque : aux abords des contours, on distinguait une ligne de peau brûlée au troisième degré.

Lily comprit avec horreur que le masque était un objet ensorcelé grâce à la magie noire.

— Il est impossible de le lui enlever, déclara une des deux Médicomages d'un ton désespéré. On n'a pas pu lui donner de potion analgésique non plus...

— On va lui donner la potion en intraveineuse, déclara Phyllis. Evans, prends lui la main, essaie de le calmer.

Le patient se contorsionnait dans tous les sens, rendant les soins difficiles. Prise de court, Lily s'exécuta et murmura des paroles lénifiantes au patient. Elle avait l'impression que c'était inutile, tant il hurlait de douleur. Mais alors que Phyllis et une poignée d'autres Guérisseurs s'affairaient autour d'elle, le patient sembla peu à peu s'apaiser. Il cessa bientôt de crier, son corps cessa de se contorsionner et sa main devint molle dans celle de Lily. Elle continua de lui murmurer des encouragements jusqu'à ce que Phyllis lui pose une main sur l'épaule. Lily se tourna vers elle et lut enfin l'affreuse vérité dans ses yeux : le patient n'était pas apaisé.

Il était mort.

***

Sirius se tenait immobile sous la fenêtre du grenier, qui faisait tomber la pâle lueur du jour sur lui. Il commençait à fatiguer.

— C'est bientôt terminé ? demanda-t-il.

— Oh, c'est terminé depuis longtemps, répondit Marlene en trempant innocemment son pinceau sur sa palette.

— Hein ? Qu'est-ce que tu es en train de faire, alors ?

— Je suis en train de peindre ce joli bouquet dans le vase sur la table derrière toi. J'adore les roses blanches, ce sont mes fleurs favorites.

— Quoi ? Je pensais que c'était moi, que tu peignais !

— Oh, ça, j'ai fini depuis longtemps.

— Combien de temps ? fit Sirius en rompant la pose et en s'approchant du portrait grandeur nature que Marlene était censée peindre.

Celle-ci posa sa palette et son pinceau, se leva de son tabouret et empêcha Sirius d'aller plus loin en lui barrant le passage de son corps, écartant les bras pour éviter qu'il ne la contourne.

— Non ! Le vernissage, c'est ce soir. Tu n'as pas le droit de le voir avant.

— Depuis quand tu as fini ?

— Depuis deux semaines, au moins.

— Deux semaines ! Et j'ai continué à poser comme un idiot !

— Je voulais savoir jusqu'à quand je pouvais te mener par le bout du nez ! plaisanta Marlene.

Sirius tenta de louvoyer pour accéder au portrait, mais Marlene se jeta sur lui pour l'en empêcher. Ils luttèrent comme deux enfants avant de s'écrouler au sol, riant aux éclats.

— Bon, très bien, je n'irai pas regarder avant ce soir, consentit Sirius, allongé sur le parqué.

Au-dessus de lui, Marlene se redressa sur un coude et lui effleura le bout du nez.

— Bien.

Elle se releva et lui tendit une main pour qu'il fasse de même. Elle jeta ensuite un sort au tableau pour qu'il apparaisse vierge.

— Je dois me préparer pour le travail. Ne triche pas en annulant le sort pendant mon absence, je le saurai ! le prévint-elle.

— Tu as ma parole !

Ils descendirent du grenier et Marlene alla se changer et se débarrasser des traces de peinture qui maculaient sa peau. Pendant un bref instant, elle se rappela le soir d'Halloween, trois jours plus tôt, lorsque Sirius avait nettoyé les traces de suie. Elle tâchait de ne pas trop songer à la fillette qu'elle avait vu mourir, mais elle était encore ébranlée par cette soirée. Elle n'était pas rentrée chez ses parents depuis cette nuit-là, peu disposée à en parler à sa famille : à coup sûr, sa mère devinerait que quelque chose s'était produit et elle se disputerait avec son père, même si tout cela n'avait rien à voir avec son métier ou avec l'Ordre.

Une fois prête, elle embrassa Sirius.

— Bon anniversaire, dit-elle pour la deuxième fois de la journée, après le lui avoir déjà souhaité au réveil.

Sur un dernier sourire, elle disparut par la cheminée.

Elle atterrit directement dans l'atrium du Ministère et emprunta l'un des ascenseurs pour se rendre au bureau des Aurors. Maugrey l'y attendait.

— Bonjour, McKinnon. J'ai l'insigne honneur de t'annoncer qu'aujourd'hui, je t'emmène pour ta première véritable enquête sur le terrain.

— Où va-t-on ? lui demanda-t-elle avec enthousiasme.

— À Ste Mangouste. Un homme est mort des suites d'un contact avec un objet ensorcelé.

L'enthousiasme de Marlene retomba quelque peu.

— De la magie noire ?

— Très probablement. Allons-nous en assurer.

Ils regagnèrent les cheminées et atterrirent dans les sous-sols de Ste Mangouste. Phyllis Wright, la Guérisseuse-en-chef qui les avait contactés, se tenait là pour les accueillir.

— La victime s'appelle Jonah Reynolds, exposa-t-elle alors qu'ils prenaient le chemin de la morgue. Trente-trois ans, sorcier, célibataire et sans enfant. Ses hurlements à son domicile vers 8h ont attiré ses voisins, des Moldus qui ont contacté les urgences. Le service de communication de Médicomagie a intercepté l'appel en entendant la description du masque impossible à retirer qui semblait lui brûler le visage. Les Médicomages ont donc pris le relai des Moldus et ont emmené la victime ici. Elle est morte quelques minutes après son arrivée. Nous avons descendu le corps dans la morgue sans y toucher.

Ils entrèrent dans la morgue en question. Trois personnes se trouvaient là : deux Médicomages, ainsi qu'une silhouette que Marlene reconnut avec surprise.

— Lily ?

Elle avait les yeux humides et la mine basse, comme si elle se retenait de pleurer. Marlene aurait voulu la prendre dans ses bras, mais elle s'en abstint : ce n'était pas très professionnel.

Maugrey adressa un signe de tête poli à Lily puis examina le corps étendu sur la table de métal. Le masque d'or et d'obsidienne était toujours collé au visage de la victime.

— Vous y avez touché ? demanda Maugrey de sa voix dure.

— Oui, on a essayé de le lui enlever, répondit le Médicomage.

— Vous vous rendez compte qu'il est particulièrement stupide de toucher un objet de toute évidence ensorcelé par magie noire ? fit Maugrey.

— Les Moldus ont essayé de l'enlever avant nous et cela ne leur a rien fait ! répliqua l'autre Médicomage, vexée. On savait qu'on ne risquait rien.

— Hum, grogna Maugrey en examinant le masque de plus près. Il semblerait que le mauvais sort ne soit actif que lorsque le masque est posé sur le visage. Un mélange entre une déclinaison mortelle de Glu Perpétuelle et de Feu Ardent. Une malédiction. Nous ne pourrons pas le lui retirer facilement. Il faudra faire intervenir un thanatopracteur spécialisé dans les soins mortuaires pour victimes de magie noire. Elijah Lloyd Morange devrait faire l'affaire. Ses pompes funèbres se situent dans l'Allée des Embrumes. Contactez-le au plus vite et envoyez-nous un rapport après l'analyse post-mortem. En attendant, McKinnon, tu veux bien nous faire profiter de tes talents d'artiste ?

Comprenant où il venait en venir, Marlene sortit le petit carnet que tout Auror qui se respecte portait toujours sur lui de la poche intérieure de sa cape et se mit à dessiner le masque. Pendant ce temps, Maugrey continua d'examiner le corps, écartant notamment les plans de ses vêtements ou les soulevant pour chercher d'autres traces du mauvais sort. Mais seul le visage semblait avoir été touché et la victime n'avait aucune possession autre qu'un mouchoir usagé sur elle.

— Bien, allons faire un tour à son domicile, déclara Maugrey après avoir jeté un coup d'œil satisfait au dessin de Marlene.

Marlene et Lily échangèrent un dernier regard avant que Marlene ne suive Maugrey jusqu'au toit de l'hôpital, où ils transplanèrent à proximité du domicile de la victime, dont les Médicomages leur avaient fourni l'adresse. Maugrey avait de toute évidence déjà enquêté dans le coin, s'il savait où transplaner en toute sécurité, loin du regard des Moldus.

— Au fait, qui enquête sur l'affaire de Holyhead ? s'enquit Marlene alors qu'ils marchaient, le pas claudicant de la fausse jambe de Maugrey résonnant sur le bitume.

— Scrimgeour a mis Shacklebolt et Robbards sur le coup. Mais je ne vois pas bien ce qu'ils pourraient élucider de plus. Tu-Sais-Qui envoie généralement des Mangemorts dont on connait déjà l'identité pour ce genre de sale besogne. Lestrange et compagnie... Le plus dur, ce n'est pas de les identifier, mais de les attraper. Tu-Sais-Qui ne se risquerait pas à compromettre l'identité de ses agents encore inconnus de nos services en les envoyant tuer des gens au hasard à cause d'un Tabou brisé. Il les garde pour des missions plus délicates. Des missions d'infiltration, par exemple. 6, rue des Acacias, ajouta-t-il soudain en s'arrêtant net. C'est ici.

La porte d'entrée du domicile de Jonah Reynolds était toujours entrouverte. Ils découvrirent des éclats de verre dans la cuisine – il avait dû casser un verre en essayant vainement de se défaire du masque – ainsi que les reliefs déchirés d'un emballage en papier kraft et une boîte noire dont l'intérieur était fait de velours. Il n'y avait rien d'écrit ni sur la boîte, ni sur l'emballage – aucun nom de boutique, et ni l'adresse de l'expéditeur, ni même celle du destinataire. Il n'était pas toutefois pas nécessaire d'écrire le nom et l'adresse de quelqu'un pour qu'un hibou trouve sa destination. Ce n'était pas la première fois que Maugrey avait affaire à ce type de colis piégé.

Ils passèrent quelques heures à fouiller minutieusement la maison sans rien trouver de probant et épluchèrent le courrier de la victime, conservé dans un bureau au premier étage. Ils ne trouvèrent aucune trace de conflit amoureux, amical ou familial dans les lettres échangées. Jonah Reynolds semblait mener une vie normale et paisible, dépourvue d'ennemis. Il était confiseur pour la société Chocogrenouille et ne semblait garder aucun secret de plus précieux que la recette des célèbres chocolats. Marlene ne comprenait pas qui aurait pu en vouloir à ce type.

— On va retourner au QG pour vérifier ses antécédents, annonça Maugrey. Puis on ira rendre une petite visite à Barjow. J'ai déjà vu ce type de boîte dans sa boutique. Si c'est lui qui a vendu ce masque, on en apprendra peut-être un peu plus sur l'acheteur.

Leur recherche au QG ne donna rien : Jonah Reynolds n'avait jamais été impliqué dans la moindre affaire judiciaire. Lorsqu'ils débarquèrent ensuite chez Barjow et Burke, Marlene ne put s'empêcher de ressentir un long frisson lui parcourir l'échine. L'endroit lui donnait la chair de poule.

La première chose qu'ils remarquèrent en entrant, ce fut les masques.

Il y en avait des dizaines, exposés partout dans la boutique, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.

— Bonjour, Barjow, salua Maugrey d'un ton faussement poli.

Le lugubre commerçant soupira. Il avait l'habitude de la visite des Aurors, mais c'était sans doute un événement toujours aussi déplaisant pour lui.

— On a quelques questions à te poser, poursuivit Maugrey.

D'un signe de tête, l'Auror invita Marlene à montrer son illustration du masque.

— Ça te dit quelque chose ? s'enquit Maugrey.

— Peut-être, maugréa Barjow. J'en vends pas mal, des comme ça, depuis quelques jours. Il faut croire que le thème du bal de Noël de cette année a fuité un peu avant l'annonce officielle de ce matin.

— Ce masque là avait une petite particularité, poursuivit Maugrey. Le genre qui provoque la mort de son porteur dans d'atroces souffrances.

— Je ne vends pas ce genre de choses dans ma boutique, mentit effrontément Barjow avec un faux sourire mielleux. J'ai moi-même exposé chacun des masques exposés ici en les touchant de mes propres mains sans être mort pour autant.

— J'imagine que tu ne les as pas tous essayés.

— Je n'ai guère le temps de jouer avec la marchandise.

Marlene devinait que Barjow avait parfaitement eu connaissance des effets du masque. Il avait dû le vendre une petite fortune à la bonne personne, mais il était inutile d'essayer de le prouver : ses registres étaient falsifiés, les noms de ses clients inventés, les prix des ventes modifiés.

— Un de ces jours, Barjow, tu cesseras de passer entre nos filets et tu seras tenu responsable de tes actes, le menaça Maugrey. En attendant, je vais avoir besoin de la description du client à qui tu as vendu ce masque.

— Cela risque d'être difficile. La plupart de mes clients préfèrent garder l'anonymat, et cet homme n'échappe pas à la règle. Il portait un capuchon et je n'ai pas vu son visage. Mais je peux vous donner son nom, ou du moins celui qu'il m'a donné.

Il jeta un œil à ses registres.

— « Masque or et obsidienne, 50 Gallions. Date de l'achat : 2 novembre 1978. Acheteur : Barnabas Foley. »

— Les gens n'ont aucune imagination quand il s'agit d'inventer des pseudonymes, expliqua Maugrey à Marlene avec un soupir. Ils se contentent d'emprunter de vrais noms, à la rigueur de les travestir. Barnabas le Follet est un sorcier célèbre pour avoir essayé d'enseigner la danse à des trolls.

— Oh, vraiment ? fit Barjow d'un ton distrait.

Marlene était certaine qu'il savait très bien qui était Barnabas le Follet.

Elle suivit Maugrey hors de la boutique.

— On n'a rien appris, résuma Marlene.

— Peut-être que si, la contredit Maugrey. Le nom est faux, de toute évidence, mais il est possible que Barjow n'ait pas menti sur une chose : la date de l'achat. Hier. Ce qui signifie qu'il nous reste une carte à jouer. Une carte crasseuse et insupportable qui porte le nom de Mondingus Fletcher.

Il était presque quatorze heures et Marlene commençait à avoir faim. Lorsque Maugrey entendit l'estomac de son élève gargouiller avec force, il sembla prendre conscience de l'heure, jeta un œil à sa montre pour confirmer qu'il était temps de déjeuner et prit la direction du Chemin de Traverse. Marlene fut soulagée de manger dans le petit restaurant propret que Maugrey lui fit découvrir et non dans un quelconque bouiboui de l'Allée des Embrumes.

Leur repas terminé, ils transplanèrent à Pré-au-Lard. Marlene prit le temps d'admirer la silhouette de Poudlard qui se dessinait au loin avant de suivre Maugrey jusqu'aux Trois Balais. D'ordinaire, la Tête de Sanglier, qui rassemblait une clientèle plus que douteuse, se prêtait davantage au genre de commerce exercé par Mondingus, mais Abelforth l'avait banni de son auberge quelques années auparavant.

Mondingus Fletcher se trouvait bien là, attablé avec un autre homme d'apparence tout aussi minable.

— Je peux te faire quarante pour cent en moins dessus. Des chaudrons remis à neufs, tout à fait impeccables...

La main de Maugrey s'abattit sur le col de Mondingus, le faisant sursauter.

— Encore en train d'essayer de refourguer les chaudrons d'Arabella au plus stupide ? grogna-t-il.

D'un simple coup d'œil, Maugrey fit déguerpir l'interlocuteur de Mondingus, qui prit la tangente sans demander son reste. Maugrey prit sa place, et Marlene s'installa à côté de lui.

— Mission officielle ? devina Mondingus en regardant Marlene.

— C'est ça. Tu te trouvais bien dans l'Allée des Embrumes, hier, sur ordre de Dumbledore ?

— Oui... répondit Mondingus d'un ton méfiant.

— J'ai besoin de la description d'un client de Barjow qui serait passé hier dans sa boutique. Sans repartir les mains vides.

— Je ne faisais pas le pied de grue devant chez Barjow !

— Je sais, oui. Mais tu dois bien avoir quelques connaissances qui ont peut-être vu quelque chose. Un homme encapuchonné qui ne voulait surtout pas être vu, attirant donc immanquablement l'attention de quelques curieux gredins de ton espèce...

— C'est en m'insultant de la sorte que tu espères mon aide ?

— Non, je n'espère pas ton aide, Ding, je l'exige.

— Bon, très bien, soupira Mondingus. Je vais mener mon enquête.

— Bien. Et ne prends pas tout ton temps, Ding. Ce serait dommage de laisser la piste refroidir.

— Oui, oui, j'ai compris. Je reviens vers vous dès que j'ai quelque chose.

Là-dessus, il se leva et quitta la taverne.

— Voilà une leçon utile, McKinnon, déclara Maugrey. Parfois, on a besoin des petits rats comme Mondingus. Ils ont des yeux partout.

***

La soirée d'anniversaire de Sirius se déroula dans une atmosphère beaucoup moins festive que prévu.Bouleversée par la première mort à laquelle elle était confrontée dans le cadre de son travail, Lily n'avait pas le cœur à la fête. Elle pouvait encore sentir dans sa main celle, toujours chaude mais déjà sans vie, de l'homme qu'elle avait essayé de rassurer. Marlene l'avait prise dans ses bras dès qu'elle était arrivée chez Sirius, et elles avaient passé la première partie de la soirée à raconter les évènements de la journée à leurs amis. Marlene n'était pas censée parler en détails des enquêtes en cours, mais elle savait que ce qu'elle racontait ne sortirait pas de ces murs. Sur une note plus légère, ils offrirent ensuite ses cadeaux à Sirius, qui eut enfin l'occasion de découvrir le portrait que Marlene avait fait de lui. Tous félicitèrent la jeune artiste pour son talent et un débat s'ouvrit au sujet de l'endroit où le tableau devait être exposé. James était d'avis que la façade de la maison était une excellente idée afin que le monde « puisse se pâmer devant la beauté sauvage du grand Sirius Black », ce qui eut le mérite de faire rire tout le monde. La soirée, toutefois, ne s'éternisa pas. Dès qu'ils furent rentrés, Lily sentit les larmes lui monter aux yeux. James s'en aperçut et, sans mot dire, la prit dans ses bras, où Lily pleura tout son saoul.

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