Chapitre 19 - Affrontement
Remus fut réveillé par la voix retentissante de Sirius, qui chantait à tue-tête de bon matin. Chassant les dernières brumes du sommeil, Remus écarta les couvertures, enfila un pantalon de pyjama et un T-shirt puis descendit à l'étage inférieur. Il croisa Marlene, qui sortait de sa chambre elle aussi, les yeux ensommeillés.
— C'est toujours comme ça ? demanda Remus en se frottant le visage.
— J'en ai bien peur, répondit-elle. Il aime préparer le petit-déjeuner le matin. En chantant. Très fort. Normalement, c'est moi qu'il veut tirer du lit de cette façon, mais tu ne vas pas y échapper non plus. Désolée.
Ils descendirent ensemble à la cuisine, où Sirius s'activait près des fourneaux. Il cessa de chanter en les voyant entrer.
— Pile à l'heure ! s'exclama-t-il en déposant le bacon et les œufs brouillés sur la table.
À ce moment-là, un hibou vint gratter à la fenêtre. Marlene alla lui ouvrir et récupéra le message qu'il portait. Elle fronça les sourcils en le lisant.
— Ça vient de l'Ordre, révéla-t-elle, l'air grave. Réunion d'urgence ce matin. Le message ne donne pas les détails.
— J'imagine qu'on remettra le petit-déjeuner à plus tard, commenta Sirius.
Ils laissèrent le bacon et les œufs intacts sur la table et remontèrent dans leurs chambres pour s'habiller, puis sortirent dans la rue et transplanèrent à l'abri des regards.
Ils atterrirent devant le QG de l'Ordre en même temps que James et Lily, qui avaient transplané presque au même moment depuis la maison des Potter.
— Une idée de ce qu'il se passe ? leur demanda aussitôt James.
— Aucune, répondit Remus.
Ils se dirigèrent ensemble vers le manoir.
À l'intérieur, le salon était plein à craquer. La table avait été repoussée sur le côté pour accueillir tout le monde. Une fois n'est pas coutume, l'Ordre était presque au complet. Des membres que Lily, James et leurs amis ne croisaient que rarement, comme Caradoc Dearborn, Benjy Fenwick, Sturgis Podmore, Elphias Dodge ou encore Dedalus Diggle, se trouvaient là. Alice était assise sur l'accoudoir du fauteuil où Frank était installé. Edgar Bones était également présent, ainsi que Maugrey, Gideon, Fabian, Dorcas, Emmeline, Peter et Arabella. Tous observaient Dumbledore et Hagrid, debout face à eux. Dumbledore faisait les cents pas, les mains derrière le dos. Il s'immobilisa en voyant les derniers arrivés entrer.
— Bien, maintenant que tout le monde est présent... Hagrid, je vous en prie...
Hagrid se rengorgea et fit un pas en avant.
— Il y a du mouvement chez les géants du Pays de Galles. Apparemment, ils se préparent pour une attaque d'envergure sur un village. Nous ignorons lequel, mais l'attaque est imminente. Elle aura lieu dans deux jours.
— On est sûrs que c'est bien ce qu'ils ont en tête ? demanda Benjy Fenwick. Que ce n'est pas un piège, une diversion ?
— Il semblerait que l'attaque soit bien réelle, confirma Dumbledore. Elle est confirmée par certaines rumeurs qui ont cours chez les Mangemorts.
— Pourquoi maintenant ? demanda Gideon. Vous-Savez-Qui ne coordonne pas souvent ce genre d'attaque...
— Les critiques à l'encontre de notre actuel Ministre de la Magie sont de plus en plus virulentes, expliqua Dumbledore. Les élections approchant, il semblerait que Voldemort ait décidé de faire déborder le vase pour le discréditer une bonne fois pour toutes et assurer l'élection d'un nouveau Ministre. L'instabilité politique qui en découlera ne pourra que servir ses desseins.
— Une attaque de géants, soupira Frank. Ce sera un massacre. Les Aurors interviendront, ainsi que la brigade...
— Les Aurors se chargeront de faire évacuer le village cible dès le début de l'attaque, annonça Maugrey en se levant de sa chaise pour rejoindre Dumbledore et Hagrid. Une moitié de l'Ordre aura pour mission de les assister et de les protéger, et l'autre affrontera les géants. Il y a fort à parier que les Mangemorts seront de la partie eux aussi. Il faudra donc également se charger d'eux. Nous avons mis en place une stratégie, dont nous devons discuter lors de cette réunion.
Le reste de la matinée fut donc consacrée à l'étude de la stratégie en question. Arabella leur prépara des sandwiches pour le déjeuner, puis les membres de l'Ordre quittèrent le manoir au compte-goutte. Lily, James, Sirius, Marlene, Remus, Peter, Alice, Frank, Emmeline, Dorcas, Fabian et Gideon restèrent ensemble sur la plage une partie de l'après-midi. En cette fin septembre, l'été persistait encore, mais le vent soufflait fort.
— Qu'est-ce Vous-Savez-Qui planifie de faire après l'attaque, à votre avis ? demanda Peter. Si le chaos s'installe vraiment et qu'il cherche à en profiter... vous ne pensez pas qu'il essaierait de s'emparer du Ministère, quand même ?
— Il s'y essaye déjà, à mon avis, répondit Frank. Nous savons qu'il a des agents infiltrés au Ministère, même si on ignore leur identité. Il suffit que l'un d'entre eux se porte candidat, à condition qu'il possède assez de crédibilité pour le poste, bien sûr...
— Imaginez que ce soit Lucius Malefoy, grimaça James.
— Malefoy est encore trop jeune, contra Alice. Même si c'est une étoile montante du Ministère et qu'il lui suffirait de quelques années supplémentaires pour se porter candidat...
— Regardez-nous, soupira Dorcas. On est là, à se préparer pour la bataille de notre vie, et tout ce dont on s'inquiète, c'est de son prochain coup...
— Je déteste devoir attendre, intervint Lily. C'est le pire, je trouve. Même si ce n'est que deux jours, je préférerais me jeter directement dans la bataille...
James passa un bras autour de ses épaules.
— Je suis heureux de pouvoir participer, intervint Remus. Pour une fois que je peux aider l'Ordre... Même si je devrai le faire sous une autre apparence...
— Ce ne sera pas la première fois que tu aides l'Ordre, Remus, objecta Sirius. Regarde ce que tu as réussi à faire avec les Manning...
— Je savais à peine ce que je faisais...
— Alors tu as sauvé tout le monde, fit Emmeline, un brin moqueuse. Plutôt pas mal pour quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il fait...
— J'ai eu de la chance.
Et à la fin, cela n'avait pas sauvé tout le monde...
Sirius lui tapota l'épaule.
— Ne sois pas si modeste. T'as assuré.
Plus tard, alors qu'ils s'apprêtaient tous à rentrer chez eux, James attrapa la main de Lily pour la retenir.
— Tu n'es pas obligée de participer, tu le sais, n'est-ce pas ?
— Je veux en être, répliqua Lily d'un ton ferme, le regard déterminé. D'une manière ou d'une autre, Tu-Sais-Qui s'en prendra à nouveau à nous. Alors j'ai le choix. Je peux choisir d'attendre qu'il me traîne dans l'arène de force, ou je peux choisir d'y entrer la tête haute et de me battre. Alors je vais me battre. Parce que c'est un combat qui en vaut la peine.
James la contempla avec des yeux brillants.
Plus fier que jamais.
***
Perchés sur une crête de la montagne, ils attendaient dans l'aube grise naissante. Pour le moment, la vallée était calme, mais la bataille pouvait éclater à tout moment. James et Lily surveillaient les environs, attentifs au moindre mouvement. Ils attendraient peut-être des heures sous ce ciel nuageux.
Mais après deux heures d'attente, un grondement s'éleva, comme le roulement lointain du tonnerre.
Il ne s'agissait pas d'un orage, cependant. Un géant venait d'apparaître dans la vallée, au pied de la montagne ; son rugissement déchira l'atmosphère et fit trembler la terre. James s'empressa de faire fuser des étincelles rouges dans le ciel pour prévenir le reste de l'Ordre, occupé à surveiller d'autres vallées environnantes, de l'arrivée du géant, puis échangea un regard entendu avec Lily. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire.
Ils transplanèrent.
Lily réapparut dans les rues du village niché au fond de la vallée. D'autres membres de l'Ordre assignés à l'équipe de protection des Moldus ne tardèrent pas à arriver : Remus, sous une fausse apparence, Peter, Emmeline, Fabian, Caradoc, Dedalus, Sturgis, Benjy et Elphias. Quelques Moldus hagards réveillés par le hurlement du géant sortirent sur le seuil de leur maison et commencèrent à paniquer en apercevant la créature. Lily saisit le premier venu par le bras et transplana avec lui pour le mettre à l'abri au sommet de la crête. Elle ne s'attarda pas pour s'expliquer et disparut sous ses yeux médusés. D'autres membres de l'Ordre avaient réussi à l'imiter, mais lorsqu'elle essaya à nouveau de transplaner avec un autre Moldu, Lily s'aperçut qu'elle était coincée. Voldemort avait dû se manifester et les empêchait de s'enfuir pour mettre les Moldus à l'abri. Au loin, là où se tenait le géant, elle entendit les premiers cris.
La bataille avait commencé.
***
James avait transplané si près du géant qu'il dut aussitôt éviter un coup de massue. Dumbledore, Hagrid, Maugrey et Edgar étaient déjà arrivés et avaient engagé le combat. James n'avait jamais vu Dumbledore combattre auparavant : il fut un moment étourdi par la puissance de la magie que le directeur de Poudlard déchaînait. Il semblait capable d'affronter le géant à lui seul. Ce qui tombait plutôt bien, car l'un de ses congénères fit bientôt son apparition. Maugrey et Edgar se tournèrent vers lui. Une pluie de Mangemorts s'abattit alors dans la vallée, apparaissant les uns après les autres. Sirius, Marlene, Alice, Frank, Dorcas et Gideon se matérialisèrent à leur tour. James s'attaqua au premier Mangemort dans son champ de vision. Une bataille féroce s'engagea. Tout en combattant, James guettait l'apparition de Voldemort lui-même, certain qu'il ne résisterait pas à la tentation d'affronter Dumbledore. Mais il ne venait pas.
Les membres de l'Ordre se retrouvèrent vite submergés par le nombre de Mangemorts qui s'opposait à eux. Il était désormais impossible de transplaner dans la vallée, ce qui ralentirait les renforts venus du Ministère, qui devraient apparaître beaucoup plus loin et accourir sur le lieu de la bataille.
Soudain, alors qu'il venait de stupéfixer un Mangemort, l'attention de James fut détournée par une gerbe d'étincelles vertes qui explosait dans le ciel ourlé d'épais nuages sombres, qui provenait du village le plus proche. Il savait ce que cela signifiait.
Voldemort avait fait son entrée.
Pourquoi avait-il choisi d'apparaître directement là-bas plutôt que venir affronter Dumbledore ?
Un terrible pressentiment se saisit de James. Il songea à Lily et se mit à courir vers le village.
***
Les Mangemorts avaient envahi le village et avaient entrepris de mettre le feu aux habitations, faisant sortir les Moldus terrés à l'intérieur. Ces derniers couraient en tout sens pour essayer de s'enfuir. Lily s'efforçait de les protéger lorsqu'elle aperçut Lord Voldemort.
Elle pointa sa baguette vers le ciel et fit jaillir une gerbe d'étincelles vertes. Ce geste destiné à signaler la présence de Voldemort au reste de l'Ordre eut pour effet d'attirer l'attention du Seigneur des Ténèbres, qui braqua son regard vers elle.
Lily hurla aux Moldus de courir tandis qu'il s'avançait dans sa direction, tuant au passage une Moldue qui lui barrait le chemin comme s'il ne s'agissait que d'une mouche vaguement irritante. Lily se prépara au duel, la peur s'infiltrant en elle comme un poison. Elle ne pouvait pas le combattre seule, mais les autres membres de l'Ordre étaient beaucoup trop occupés à lutter contre les Mangemorts de leur côté pour faire attention à elle. Au moins, James n'était pas là. Elle aurait puisé du réconfort dans sa présence, mais elle ne voulait pas qu'il meure lui aussi.
Alors que cette pensée lui traversait l'esprit, James déboula dans la rue. Il la repéra immédiatement, se précipita vers elle et s'arrêta à sa hauteur, le souffle court. Lily n'aurait jamais cru possible de ressentir autant d'espoir et de désespoir à la fois qu'à ce moment-là.
Voldemort s'arrêta à quelques mètres d'eux et fixa leurs alliances. Sa voix froide s'éleva parmi les cris ambiants :
— Il semblerait que des félicitations soient à l'ordre du jour.
Alors, soudain, Lily comprit que ce n'était pas un hasard si la bataille avait justement eu lieu dans la vallée que James et elle devaient surveiller. Voldemort était venu pour eux.
— Je suis ici pour renouveler une dernière fois mon offre. Si vous refusez de vous joindre à moi, vous serez tués. Ici et maintenant.
— Notre réponse n'a pas changé et ne changera jamais, répliqua James en pointant sa baguette vers lui.
— Dans ce cas...
Voldemort les attaqua, plus vif qu'un serpent. Cette fois, contrairement à leur premier face à face, il n'hésita pas une seconde à utiliser l'Avada Kedavra. Il visa d'abord Lily. James la poussa hors de la trajectoire du sort funeste et roula dans la poussière avec elle. Ils se redressèrent tous les deux et, pour la deuxième fois de leur vie, se lancèrent dans un terrible affrontement contre le Seigneur des Ténèbres. Le reste du monde s'effaça. Ils ignoraient combien de temps s'était écoulé lorsqu'un sort lancé par Voldemort atteignit le bras de James, qui lâcha un hurlement ainsi que sa baguette. Il se recroquevilla sur lui-même en tenant son bras blessé contre sa poitrine avec son bras encore valide ; du sang trempait sa manche. Lily se plaça entre Voldemort et James et brandit sa baguette d'un bras tremblant, le menton fièrement relevé.
— Il est certain que vous ne manquez pas de courage, déclara Voldemort. Mais le courage ne suffit pas. Avada Kedavra !
Lily n'eut pas le réflexe de bouger, tétanisée. Elle aurait aimé avoir la force de garder les yeux ouverts, mais son instinct la poussa à les fermer.
Elle les rouvrit lorsqu'un bruit d'explosion retentit : quelqu'un avait dévié le sort mortel en précipitant un morceau de mur vers Voldemort. Le morceau de mur avait explosé sous l'impact de l'éclair vert. Lorsque la poussière retomba, Lily vit Alice et Frank qui s'étaient interposés entre eux et leur ennemi.
— On prend le relais, indiqua Alice sans même jeter un regard vers eux. Les Aurors et la brigade sont arrivés, allez les aider !
Alice et Frank se lancèrent aussitôt dans un combat contre Voldemort. James ramassa sa baguette et prit Lily par la main pour l'éloigner de la scène.
Les géants, désormais au nombre de trois, s'étaient rapprochés du village et commençaient à détruire des maisonnées à coup de massue. Les Aurors et les brigadiers avaient grossi les rangs de l'Ordre et les Mangemorts se trouvaient désormais en infériorité numérique. Le combat tournait à l'avantage de l'Ordre. Lily et James se joignirent à eux.
La bataille dura un moment, puis le premier géant tomba enfin, mort. Les deux autres ne tardèrent pas à suivre. Les Mangemorts battirent alors en retraite. Voldemort avait levé le maléfice anti-transplanage : ses sbires disparurent les uns après les autres et les combats cessèrent. Lily se précipita vers James.
— Ton bras !
— Ce n'est rien...
Mais James grimaça lorsqu'elle saisit son bras blessé avec délicatesse pour constater les dégâts. Si Lily n'avait pas été habituée à voir des blessures si profondes qu'on pouvait apercevoir l'os, elle aurait dû détourner la tête pour lutter contre sa nausée. Voldemort ne l'avait pas raté.
Des médicomages avaient fait leur apparition. Lily se rendit compte à ce moment-là seulement du nombre de blessés et de morts qui jonchaient les rues. Elle aurait voulu s'occuper de James elle-même pour que les médicomages puissent s'occuper des autres, mais elle n'avait pas de remèdes sur elle. Elle héla donc le médicomage le plus proche. Il banda le bras de James ainsi que ses mains écorchées par sa roulade au sol lorsqu'il avait écarté Lily de la trajectoire du Sortilège de Mort. Le médicomage banda également les mains de Lily, dans le même état, puis leur demanda de se rendre directement à Ste Mangouste pour que leurs blessures soient correctement prises en charge : les médicomages envoyés sur le terrain ne faisaient que parer au plus urgent. Le médicomage donna tout de même une potion analgésique à James pour calmer la douleur de son bras.
Lily contempla le désastre autour d'eux. Les feux avaient été éteints, mais les maisons étaient dévastées. Un des géants s'était abattu en plein sur l'une d'entre elles. Les Moldus avaient été parqués sous un chapiteau pour y recevoir des soins et y être retenus jusqu'à ce que les sorciers aient fini d'enlever les corps – ceux des géants, des sorciers et des Moldus qui avaient péri dans la bataille – et de remettre un peu d'ordre. Des Oubliators apparurent pour leur modifier la mémoire ; Emmeline se joignit à ses collègues. Le ministre de la magie en personne était venu constater les dégâts et s'entretenait avec Dumbledore. Lily les entendait essayer de se mettre d'accord sur une histoire officielle à vendre aux Moldus. La nouvelle risquait de secouer tout autant le monde des sorciers. Voldemort avait frappé fort. Un Auror et beaucoup de brigadiers étaient morts. La Marque des Ténèbres hantait le ciel gris.
Frank s'approcha de James et Lily.
— Tu vas bien ? s'exclama cette dernière. Et Alice ?
— Alice est blessée, mais ça aurait pu être pire. Ça a déjà été pire...
Une ombre passa dans les yeux de Frank. Lily l'interrogea du regard.
— Ce n'est pas la première fois qu'Alice et moi affrontons Tu-Sais-Qui, expliqua-t-il. C'est la troisième, à vrai dire. La deuxième, c'était en janvier dernier, mais la première fois, c'était avant que vous entriez dans l'Ordre. Alice était enceinte...
— C'est à ce moment-là qu'elle a perdu le bébé ? murmura Lily.
James les regarda tous les deux d'un air surpris. Alice s'était confiée à Lily sur le sujet, mais elle n'en avait pas parlé à James : ce secret ne lui appartenait pas.
— Oui, confirma Frank.
Il secoua la tête pour dissiper ses sombres pensées.
— Alice est retournée au QG. On devrait y retourner, nous aussi... Le ministre a beau savoir que l'attaque aurait fait encore plus de dégâts sans notre intervention, il craint que la présence de l'Ordre fasse mauvaise impression auprès de ses employés.
— Quoi ? s'exclama Lily, outrée.
— Il a reproché à Dumbledore de ne pas l'avoir prévenu de l'attaque... Dumbledore a répondu qu'il y avait des espions infiltrés dans son ministère qui auraient averti Tu-Sais-Qui et il n'a pas apprécié...
— Mais c'est vrai, pourtant ! répliqua James.
— Je ne pense pas que ce soit la vérité qui l'intéresse, en ce moment... Il craint pour sa réélection...
— Oui, parce que c'est vraiment le plus important, dans tout ça, railla Lily. Mais tu as raison, il vaut mieux y aller. J'ai de quoi soigner ton bras au QG.
Lily et James transplanèrent ensemble. Une bonne partie de l'Ordre était venue lécher ses blessures au manoir. Aucun n'était gravement blessé, mais Lily avait de quoi faire. Elle commença par s'occuper du bras de James, puis fit le tour des autres blessés. Alice avait une blessure similaire à celle de James à l'épaule. Peter n'avait qu'une cheville foulée, mais il tremblait encore, peu habitué aux combats.
Lorsque Lily eut terminé de soigner tout le monde, elle retrouva James et son bras en écharpe sur le canapé.
—Tu-Sais-Qui n'est pas venu que pour semer le chaos et discréditer Mitchum, murmura-t-elle. Il est aussi venu pour nous. Il avait le choix entre une dizaine d'endroits, mais il a choisi la vallée où nous nous trouvions... Je suis sûre qu'il l'a fait exprès...
— Au moins, les choses sont claires, maintenant, répondit James. Le temps du recrutement est révolu.
Lily prit la main de James dans la sienne. Elles étaient encore bandées, Lily n'ayant pas daigné s'occuper de leurs petites écorchures.
— Ça va aller, pas vrai ? demanda-t-elle.
James passa son bras valide autour de ses épaules et l'attira contre lui.
— Bien sûr.
Mais lorsqu'ils rentrèrent chez eux, ce soir-là, James fut incapable de trouver le sommeil. Il se souvenait de la peur qui l'avait saisi lorsqu'il avait vu Lily faire face seule à Voldemort. Son imagination galopante lui envoya des images d'un éclair vert frappant Lily de plein fouet, comme cela avait bien failli arriver. Il se tourna vers Lily, qui semblait plongée dans un sommeil paisible. Il sortit du lit et s'installa sur sa chaise de bureau. Il tripota quelque temps son sombrero, doux souvenir de leur lune de miel, sans cesser d'observer Lily dormir.
Ça va aller, pas vrai ?
Il l'avait rassurée, mais lui-même n'en était plus si sûr.
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