Chapitre 4 - La mission de Dumbledore
Au cours de leur première semaine de cours, les élèves de septième année entendirent tant de fois parler des ASPIC que certains avaient déjà la nausée rien qu'à leur évocation. Le professeur McGonagall ne fut pas la seule à leur servir un discours effrayant. Les cours de métamorphose étaient plus pointus que jamais. Ils poursuivaient l'étude de la transfiguration humaine débutée en sixième année, mais il ne s'agissait plus seulement de changer la couleur de ses sourcils ou de se faire pousser une moustache. En sortilèges, le professeur Flitwick les assomma de devoirs en les avertissant qu'ils n'auraient probablement pas le temps de boucler le programme des ASPIC avant la fin de l'année et que certains sorts devraient être seulement survolés en classe et être étudiés à fond en dehors des cours. Les plantes qu'ils étudiaient en cours de botanique étaient pratiquement toutes vénéneuses et carnivores, plus dangereuses que jamais. Les cours de potions étaient également très prenants, car il fallait s'occuper du Polynectar certains jours en dehors des cours. Quant à la défense contre les forces du mal, beaucoup d'élèves éprouvaient une grande frustration à l'idée de ne pas être capable de créer le moindre Patronus. Lily, qui n'avait abandonné ni l'histoire de la magie ni l'astronomie après les BUSE contrairement à la plupart de ses camarades, commençait à sincèrement regretter ce choix de vie. En plus des cours du tronc commun, il y avait également les cours optionnels qui rajoutaient une couche de travail. Lily et Remus, notamment, suivaient les cours d'étude des runes. Sirius avait pris l'étude des Moldus dans l'unique but de rendre fous ses parents, mais en était venu à apprécier sincèrement la matière, qu'il avait gardée après avoir obtenu un O aux BUSE. Peter, Mary et James ne suivaient pas de cours optionnels, mais James avait largement de quoi s'occuper avec le Quidditch, dont les essais eurent lieu le premier week-end de septembre. Le dimanche soir, les élèves de septième année de Gryffondor s'affalèrent dans les fauteuils de la salle commune, épuisés.
— Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit James en voyant Lily écrire quelque chose sur un parchemin. Je pensais que tu avais bouclé tes devoirs ?
— Ce ne sont pas des devoirs, c'est un nouveau rapport pour Dumbledore. Cette fois, c'est un élève de première année de Serpentard qui se plaint d'avoir perdu sa baguette. Perdre sa baguette, non, mais vraiment ! C'est une préfète de Serpentard qui m'a fait remonter l'info. Dumbledore va devoir écrire aux parents pour qu'ils en rachètent une autre, mais il aurait mieux valu que le gamin soit présent pour la tester chez Ollivander, bien sûr... Enfin bref... Au fait, tu as fait une ronde, toi, cette semaine ?
— Oh, fit James en se rappelant de ce détail de ses obligations de Préfet-en-chef. Non, j'ai carrément oublié.
— Moi aussi, et je n'ai pas le courage d'en faire une ce soir. Bon, ce n'est que la première semaine, on dira que ce n'est pas très grave. Je vais me coucher.
— Tu n'oublies rien ? demanda Mary en la voyant se diriger vers le dortoir.
— Ah, si, fit Lily avec un petit sourire fatigué. Quidditch !
James râla, se leva du canapé et exécuta sa petite jig irlandaise.
— Ça commence à perdre son potentiel comique, commenta Mary.
— Va dire ça à tous ceux présents pendant le cours de McGonagall, répondit James d'un air sombre.
— « Monsieur Potter, qu'est-ce qui vous prend ? » fit Sirius en imitant la voix et le ton choqué de leur professeur avant d'éclater de rire. Je confirme, c'était très drôle. Et toi, James, quand est-ce que tu soumets Lily à son gage ?
— Oh, pas tout de suite, fit James avec un petit air mystérieux. J'aime l'idée que cette épée de Damoclès flotte au-dessus de cette jolie petite tête rousse encore quelque temps. C'est ma manière de me venger.
Lily leva les yeux au ciel.
— Et vous autres ? demanda James. Quand est-ce que l'un d'entre vous accomplit son gage ?
— Oh, on a encore le temps, répondit Sirius d'un ton évasif.
— Ça devrait pourtant être facile, pour toi, commenta Mary d'un air bougon. Tu n'as qu'à demander à la première venue de t'embrasser, elle acceptera sûrement.
— Tu as refusé, toi, fit-il remarquer.
— Il y a sûrement tout un tas de filles qui seront d'accord pour t'embrasser juste pour un pari, mais pas moi, c'est tout. D'ailleurs, comment ça se fait que tu ne t'intéresses jamais aux filles de Poudlard, à la fin ?
— Ça, ça me regarde, répondit Sirius. Moi aussi, je vais me coucher.
Le lendemain, pendant le cours de défense, il se produisit quelque chose qui émerveilla toute la classe.
— Félicitations, Mr Potter ! s'exclama le professeur Brady devant le bouclier argenté qui émergeait de la baguette de James. J'accorde dix points à Gryffondor.
L'exploit de James fut célébré pendant tout le dîner ce soir-là. Lily, quant à elle, était si frustrée de ne pas avoir encore réussi à produire le moindre filet argenté qu'elle ne parvint pas à se joindre à la liesse générale.
Après le dîner, elle décida de faire un tour dans le cachot n°7 pour veiller sur sa potion. Mary consentit à l'accompagner de mauvaise grâce – elle détestait les cachots. Alors que Lily s'apprêtait à donner le mot de passe qui permettait l'entrée dans la salle, elle entendit un gémissement. Lily et Mary échangèrent un regard et firent quelques pas. Elles tombèrent alors sur un petit élève de Poufsouffle étalé sur le sol, visiblement inconscient.
— Qu'est-ce qui lui est arrivé ? s'alarma Lily. Mary, tu peux aller chercher de l'aide pendant que je reste avec lui ?
Mary quitta les cachots en courant. Elle revint quelques minutes plus tard avec le professeur McGonagall.
— Par Merlin, que lui est-il arrivé ? s'exclama celle-ci.
— Nous l'ignorons, professeur, nous l'avons trouvé comme ça, répondit Lily.
D'un coup de baguette, McGonagall fit apparaître un brancard sur lequel Lily et Mary disposèrent l'élève, puis leur professeur fit léviter le brancard jusqu'à l'infirmerie, Lily et Mary sur les talons.
L'infirmerie était vide. Madame Pomfresh prit aussitôt l'élève en charge, s'affairant autour de lui derrière un rideau pour lui laisser un peu d'intimité, et revint vers McGonagall un quart d'heure plus tard.
— Il a reçu un Maléfice Cuisant assez puissant dans le dos. Apparemment, il a aussi été stupéfixé ensuite. Il est réveillé. Il dit qu'il n'a pas vu qui a fait ça.
— Je vais aller lui parler. Miss Evans, Miss Macdonald, pouvez-vous prévenir Mrs Chourave que Douglas McCarthy est à l'infirmerie ?
— Bien sûr, répondit Lily.
Lily et Mary trouvèrent le professeur Chourave dans son bureau pour lui annoncer la nouvelle, puis elles remontèrent dans leur salle commune et racontèrent ce qu'il s'était passé aux garçons.
— Je parie que c'est encore un coup de Mulciber, grogna James.
— Ça m'étonnerait, répliqua Mary.
Ils tournèrent tous des regards étonnés vers elle. Mary était la dernière personne qu'ils s'attendaient à voir défendre Mulciber.
— Il était en retenue avec McGonagall, expliqua-t-elle. Quand je suis arrivée dans son bureau, il était encore là. Elle l'a congédié avant de descendre dans les cachots, mais apparemment, ça faisait un moment qu'il était là, car McGonagall a dit « deux heures, ça suffira, allez dîner ».
— Alors c'était peut-être un de ses petits copains, répliqua Sirius. Ça ne pouvait pas être un élève inexpérimenté, si le gamin a été stupéfixé...
— On en saura plus demain, fit Lily. En tout cas, ça me fait encore un rapport à rédiger. Je commence à en avoir assez.
Le lendemain, les six Gryffondor glanèrent quelques informations supplémentaires : Douglas McCarthy était un élève de deuxième année à Poufsouffle, né-Moldu. Quant à savoir qui l'avait attaqué, personne n'en avait la moindre idée.
L'histoire de Douglas fut toutefois rapidement balayée par une terrible nouvelle apportée par la Gazette du sorcier.
MASSACRE D'UNE FAMILLE DE MOLDUS : CINQ MORTS
Dimanche dernier, la Marque des Ténèbres a fait son apparition au-dessus d'une maison de Moldus. La famille de Matthew Bellingham, sorcier de dix-huit ans, a en effet été assassinée. Bellingham venait d'intégrer l'équipe de Quidditch des Catapultes de Caerphilly en tant que batteur, faisant de lui le premier né-Moldu à entrer dans cette équipe. Par ailleurs, il avait notamment monté une association visant à combattre les discriminations auxquels font face les nés-Moldus dans le monde du travail des sorciers. Bellingham a été assassiné au domicile de ses parents au Pays de Galles, près de Cardiff. Ses parents, sa sœur et son frère, tous Moldus, ont également été assassinés.
Lily reposa le journal. Elle n'avait pas encore touché à ses œufs brouillés, mais elle avait désormais trop la nausée pour manger quoi que ce soit.
— Vraiment des lâches, ces Mangemorts ! clama haut et fort Samantha Parker.
Lily se rendit en cours l'estomac vide. Elle resta distraite toute la journée, ne participant pas en classe et pas plus aux conversations de ses camarades. Après le dîner, elle s'éclipsa de la salle commune, un sac sur le dos. Elle avait encore une heure devant elle avant le couvre-feu.
Elle entra dans la salle de bains des préfets et remplit l'immense baignoire de la taille d'une piscine d'une eau chaude et claire. Puis, vêtue de son maillot de bain une pièce, elle se glissa dans l'eau et fit quelques brasses. Nager lui avait toujours permis de se détendre, de se vider la tête.
Une demi-heure plus tard, la porte de la salle de bains des préfets s'ouvrit. Lily interrompit sa brasse, surprise. Elle tombait rarement sur un autre préfet lorsqu'elle venait nager ici.
— Oh, pardon. Je ne savais pas que tu étais là.
James Potter était vêtu de sa robe de Quidditch, couvert de boue. Il sortait manifestement d'un entraînement.
— Aucun problème, fit Lily en se hissant sur le bord. Je te laisse la place.
Elle se drapa de son peignoir et s'essora les cheveux.
— Lily, attends... Tu veux en parler ?
Lily se figea. Elle avait compris ce qu'il voulait dire, mais elle était surprise par tant de considération.
— Je veux dire... tu le connaissais, pas vrai ? Matthew Bellingham ?
James s'assit au bord de la baignoire. Lily l'imita.
— Il t'aimait bien, non ? poursuivit James. Il voulait même sortir avec toi l'année dernière, quand il était encore à Poudlard, je crois...
— Oui, admit Lily. On s'est embrassés, une fois.
— Ah bon ? s'étonna James en s'efforçant de dissimuler sa jalousie, plutôt mal venue vu les circonstances. Comment ça se fait que vous ne soyez jamais sortis ensemble ?
— Parce que... commença Lily avec un soupir. Parce que parfois, on a l'impression de bien connaître quelqu'un, on s'attache à cette personne et puis elle finit par révéler sa vraie personnalité et... on finit triste, seul et déçu...
— Tu ne parles plus de Matthew là, je me trompe ?
Lily tourna la tête vers James. Depuis quand était-il aussi perspicace ?
— Je n'ai jamais compris ton amitié avec Rogue, mais une chose est sûre, Lily : tu mérites cent fois mieux que lui.
Lily sourit à travers les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle se trouvait tellement pathétique, à ne pas pouvoir faire une croix sur son amitié avec Severus... Il avait été celui qui lui avait fait découvrir les merveilles du monde de la magie, son guide, son meilleur ami pendant tant d'années...
— Je peux te demander quelque chose ? demanda timidement James.
— Vas-y.
— Toi et Rogue, vous étiez... juste amis ?
— Oui, répondit Lily.
Elle s'était souvent demandé si leur relation aurait évolué en quelque chose de plus ambigu, si seulement Severus n'avait pas choisi la mauvaise voie. Il n'avait jamais été très beau, mais parfois, Lily s'était surprise à songer que s'il prenait un peu plus soin de lui-même, il pourrait avoir un certain charme... Mais de là à développer des sentiments pour lui ? C'était là une question qui resterait à jamais sans réponse...
Elle se demandait parfois si elle était tout simplement capable de tomber amoureuse. Lily n'avait pas ressenti quoi que ce soit d'assez fort à l'égard de Matthew pour partager avec lui plus qu'un simple baiser volé, mais la nouvelle de sa mort la bouleversait. Peut-être que si elle avait fait un effort, elle aurait pu l'aimer...
Elle laissa échapper un sanglot. Surpris, James passa un bras autour de ses épaules. Lily appuya sa tête mouillée sur l'épaule crasseuse de James, qui huma le parfum de ses cheveux.
— Tu as ouvert le robinet d'eau de rose ? s'enquit James en se maudissant pour son choix stupide de sujet de conversation.
— Oui, répondit Lily en riant à moitié.
— Ça sent bon, dit-il.
Lily se redressa. James détailla les traits si harmonieux de son visage, observa chaque goutte d'eau et chaque larme accrochées à ses cils...
Ils penchèrent la tête l'un vers l'autre.
— Alors comme ça, on fait des cochonneries en cachette ? déclara une voix familière.
James et Lily s'écartèrent brusquement. Mimi Geignarde flottait près d'un robinet, le menton appuyé dans ses mains. Si elle n'était pas déjà morte, James l'aurait sûrement tuée.
— Je vais y aller, fit Lily en se relevant d'un air embarrassé.
Elle quitta la salle de bains des préfets.
— Ça te gênerait de hanter un autre tuyau, le temps que je me lave ? demanda sèchement James.
Mimi fit la moue avant de disparaître par un robinet.
Le lendemain, Lily et James agirent comme si rien ne s'était passé. Car après tout, il ne s'était rien passé, n'est-ce pas ? C'était du moins ce dont Lily essayait de se convaincre. Non, elle n'avait pas failli embrasser James Potter. Et si cela avait vraiment été le cas, alors il aurait s'agit d'un simple moment d'égarement, un moment où elle s'était sentie triste et avait eu besoin de réconfort.
James s'efforçait de ne pas accorder trop d'importance à ce moment, bien qu'il le conservât près de son cœur comme un précieux talisman. Lors du cours de défense du jeudi, il parvint à créer un nouveau Patronus.
Un Patronus corporel.
Toute la classe resta bouche bée, y compris leur professeur, qui accorda trente points à Gryffondor pour cet exploit. Sirius observa le cerf argenté de James avec un regard entendu. Lui-même parvenait désormais à faire apparaître un bouclier argenté en guise de Patronus, ce qui avait fait gagner dix points de plus à Gryffondor. Remus et Peter, qui n'étaient pas non plus étonnés de la forme que prenait le Patronus de James, échangèrent un sourire.
Dans la Grande Salle, à l'heure du dîner, le professeur McGonagall vint trouver Lily et James à la table des Gryffondor.
— Ah, Potter, Evans. Le professeur Dumbledore souhaiterait vous voir dans son bureau. Suivez-moi, s'il vous plaît.
Lily et James échangèrent un regard surpris puis jetèrent un œil à la table des professeurs : Dumbledore ne s'y trouvait pas. Ils n'étaient encore jamais entrés dans le bureau du directeur. Que leur voulait-il ? Leur parler d'un des rapports que Lily avait écrits ? Pendant un instant, Lily se mordit la lèvre en se demandant s'il n'allait pas leur reprocher de ne pas avoir encore effectué de ronde post couvre-feu.
— Chocogrenouille, lança McGonagall à la gargouille qui gardait l'entrée.
La gargouille s'anima, fit un pas de côté et dévoila un escalier en colimaçon.
— Allez-y, les invita McGonagall.
Lily et James posèrent le pied sur la première marche. Aussitôt, l'escalier tourna sur lui-même en s'élevant jusqu'à une porte en chêne munie d'un heurtoir en cuivre en forme de griffon. James s'emparait du heurtoir quand la voix du directeur héla :
— Entrez !
Le professeur Dumbledore était assis derrière son bureau. Ses lunettes en demi-lune perchées au bout de son nez, il lisait un long parchemin. Lily contempla avec émerveillement les nombreux instruments argentés qui envahissaient la pièce et le phénix juché sur son perchoir. Dumbledore leva les yeux vers eux et enroula le parchemin qu'il lisait.
— Asseyez-vous, dit-il en faisant apparaître d'un coup de baguette deux fauteuils moelleux.
Lily et James s'exécutèrent.
— Vous faites un excellent travail, leur annonça Dumbledore avec un sourire. Et du travail, on peut dire que vous en avez eu, depuis le début de l'année. L'altercation entre Mr Mulciber et Miss Fawley, l'attaque du jeune McCarthy, sans oublier cette histoire de baguette perdue... Je suis ravi de vous avoir choisi tous les deux comme Préfets-en-chef. Je savais que vous sauriez vous montrer à la hauteur, ajouta-t-il en regardant plus précisément James. Mais je ne vous ai pas seulement fait venir pour vous complimenter. J'ai bien peur de devoir vous demander de vous montrer particulièrement vigilants, encore plus que vous ne l'êtes déjà. Il y a eu une deuxième agression d'élève, aujourd'hui, identique en tous points à celle de Douglas McCarthy.
— Qui ça ? demanda James en écarquillant les yeux.
— Miss Parker, répondit Dumbledore.
— Samantha ? s'exclama James, interloqué. Elle va bien ?
— Oui. Elle a également reçu un Maléfice Cuisant dans le dos et a été stupéfixée avant de voir son agresseur. J'ai demandé aux professeurs de mener discrètement leur enquête, et je souhaiterais vous demander de faire de même de votre côté. Vous entendrez certainement plus de choses que les professeurs, étant élèves vous-mêmes. La personne qui s'amuse à agresser des élèves dans les couloirs doit être arrêtée le plus vite possible. Poudlard ne saurait tolérer un tel comportement de la part d'un de ses élèves. Il est probable que tant que le coupable ne sera pas pris, il continuera ses exactions.
— Ce sera fait, monsieur, répondit James avec sérieux.
— Très bien. Vous pouvez y aller.
James et Lily se levèrent. Ils allaient sortir lorsque Dumbledore les interpella à nouveau :
— Ah, au fait... Miss Evans, les professeurs souhaiteraient que vous ordonniez à Mr Potter de danser en dehors de leurs cours, même si pour citer le professeur Flitwick, « le talent de Mr Potter est certes indéniable ».
Rouges comme des Souafles, James et Lily acquiescèrent et quittèrent le bureau.
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