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Chapitre 2 - Le pari

— Lily !

Lily se retourna. Mary Macdonald se frayait un chemin vers elle à travers la foule d'élèves qui se pressait sur le quai 9 ¾.

— Tu as entendu la nouvelle ? demanda-t-elle à brûle-pourpoint.

— Même pas encore arrivées à Poudlard et tu tiens déjà ton premier ragot ? fit Lily, amusée.

— C'est à propos de James et Sirius, poursuivit Mary.

— Oh. Qu'est-ce qu'ils ont encore fait ? demanda Lily d'une voix lasse.

— Ils se sont fait attaquer par des Mangemorts !

Le cœur de Lily rata un battement.

Quoi ?

— Oh, ils vont très bien, ne t'en fais pas. Ça s'est passé hier soir ! Il y a même eu une course-poursuite avec les Mangemorts et avec la police moldue !

Mary ne parvenait pas à contenir son excitation. Lily haussa un sourcil sceptique.

— Une course-poursuite, vraiment ? Et on est certains qu'elle soit véridique, leur histoire ?

— Mon père m'en a parlé ce matin ! Ça a fait le tour du Ministère tard hier soir, jusque dans le bureau de papa qui travaille pourtant dans un autre département ! Il était encore en train de travailler sur la préparation de la Coupe du Monde de l'année prochaine, à plus de minuit, tu te rends compte ? Bref, James et Sirius risquaient un procès pour avoir fait de la magie devant des Moldus, mais avec cette histoire de Mangemorts, papa doute qu'ils soient vraiment traduits en justice. Deux garçons issus de deux des familles de sorciers les plus réputées... Ça ferait mauvais genre. Oh, regarde, ils sont là !

Un véritable attroupement s'était formé autour des hautes silhouettes de James et Sirius. Lily soupira. Comme si le fan-club de ces deux-là avait besoin de s'agrandir...

— Mary ! s'exclama Mrs Evans.

Trop occupée à observer l'habituel remue-ménage de la voie 9 ¾ d'un air enchanté (un élève était en train de lancer des graines pour que la longue langue du Boursouf perché sur son épaule les attrape au vol et les dévore, au grand amusement de sa voisine), elle venait seulement de s'apercevoir de la présence de la meilleure amie de sa fille. Elle attrapa son mari par le bras (ce dernier s'arracha à sa propre contemplation du petit animal) et Mr Evans salua Mary à son tour.

— Qui est-ce ? s'enquit Mrs Evans en remarquant l'attroupement autour de James et Sirius.

— Personne, répondit Lily. Je vais monter dans le train, il faut que... ah, attendez...

Elle ouvrit sa valise d'un coup de baguette et en tira sa robe de sorcière. Elle portait déjà le reste de son uniforme, que n'importe quel Moldu aurait pu confondre avec celui d'une école britannique ordinaire. La robe, cependant, dénotait un peu trop son appartenance au monde de la sorcellerie, et elle avait préféré attendre de passer la barrière de la voie 9 ¾ avant de l'enfiler.

Lily referma sa valise et arrangea l'insigne déjà épinglé sur sa poitrine.

— Oh par Merlin, Lily ! s'exclama Mary d'un ton ravi. Tu as eu l'insigne !

Lily eut un sourire timide.

— C'est merveilleux, n'est-ce pas ? fit Mrs Evans. Bon voyage, ma chérie, n'oublie pas de nous écrire !

Elle planta un baiser sur la joue de sa fille. Mr Evans l'imita, puis Lily monta dans le train.

— Je dois rejoindre le compartiment des préfets, expliqua-t-elle à Mary. Tu me gardes une place quelque part ?

— D'accord, à tout à l'heure !

Lily traîna sa valise jusqu'au compartiment réservé aux préfets et la hissa dans le filet à bagages. Elle était la première arrivée. Par la fenêtre, elle vit que ses parents s'intéressaient de nouveau au Boursouf. Lily se revoyait, six ans plus tôt, sur ce quai, implorer Pétunia pendant qu'ils observaient avec émerveillement ce qui les entourait.

Je suis désolée, Tunie, désolée ! Peut-être que quand je serai là-bas... Écoute-moi, peut-être que quand je serai là-bas, je pourrai aller voir le professeur Dumbledore et le convaincre de changer d'avis !

— Je ne... veux... pas... y aller ! avait articulé sa sœur en essayant de dégager sa main de celles de Lily. Tu crois que j'ai envie de me retrouver dans un stupide château pour apprendre à être une... une... Tu veux que je devienne un... un monstre ?

Lily avait senti les larmes lui piquer les yeux. Pétunia en avait profité pour dégager sa main.

— Je ne suis pas un monstre. C'est horrible de dire ça.

— En tout cas, c'est chez eux que tu vas. Une école spéciale pour les monstres. Toi et ce petit Rogue... Des cinglés, voilà ce que vous êtes, tous les deux. Heureusement qu'on vous sépare des gens normaux. C'est pour notre sécurité à nous.

— Tu ne pensais pas tellement que c'était une école de monstres quand tu as écrit au directeur pour le supplier de te prendre comme élève, avait rétorqué Lily d'un ton féroce.

— Supplier ? Je ne l'ai pas supplié du tout !

— J'ai vu qu'il t'avait répondu. C'était gentil de sa part.

— Tu n'aurais pas dû la lire... Cette lettre était personnelle... Comment as-tu pu...

Lily avait jeté un regard vers l'endroit où se trouvait Severus.

— C'est lui qui l'a trouvée ! s'était exclamée Pétunia. Toi et ce garçon, vous êtes entrés en douce dans ma chambre !

— Non... pas en douce... Severus a vu l'enveloppe et il n'arrivait pas à croire qu'une Moldue ait pu entrer en contact avec Poudlard, voilà tout ! Il a dit qu'il devait y avoir des sorciers qui travaillent clandestinement à la poste et qui s'occupent d'envoyer...

— Apparemment, les sorciers mettent leur nez partout. Monstre !

Le train émit un long sifflement qui la ramena au présent. Les élèves encore sur le quai se hâtèrent de dire au revoir à leur famille et de monter à bord.

— Salut, fit une voix derrière Lily, qui se retourna.

— Salut, Remus. Tu as passé de bonnes vacances ?

— Oui, oui, c'était très bien... Tu as eu l'insigne, hein ? fit Remus en désignant l'objet du menton. Je m'en doutais un peu. Félicitations !

— Merci. Je sais qu'en général, Dumbledore choisit un garçon et une fille de maisons différentes, mais j'espérais quand même que tu l'aurais, toi aussi.

Elle se tourna vers la fenêtre alors que le train se mettait en branle. Ses parents lui adressèrent un signe de la main jusqu'à ce que Lily disparaisse de leur vue. Elle resta debout à attendre l'arrivée des autres préfets, qui se présentèrent au compte-goutte et prirent place un à un sur les banquettes. Le compartiment réservé aux préfets était plus spacieux que les autres. Lily repéra les nouveaux de cinquième année, et chercha des yeux qui parmi ceux de septième année avait reçu l'insigne de Préfet-en-chef. Mais aucun d'entre eux ne l'arborait.

— Qui est-ce qui... commença-t-elle.

Elle fut interrompue par l'arrivée d'un garçon qui déboula dans le compartiment, les cheveux noirs en bataille, l'air un peu hagard.

— Désolé, j'ai été retenu par... peu importe, je suis en retard ? demanda James Potter.

Lily arqua un sourcil.

— Ça dépend. Si tu pars maintenant, tu rejoindras peut-être le fan-club de Potter Le Magnifique à temps. Il se trouve à l'autre extrémité du train.

— Ha ha, très drôle, Evans.

Il arrangea alors un pan de sa robe et dévoila son insigne de Préfet-en-chef, qu'il exhiba fièrement.

— C'est une plaisanterie ? demanda Lily d'une voix blanche.

Elle croisa le regard de Remus, comme s'il allait soudain éclater de rire avant de lui révéler que c'était bien lui qui, en vérité, avait reçu l'insigne. Mais Remus secoua la tête de droite à gauche, les lèvres pincées. Lily s'était mis en tête qu'un préfet serait élu Préfet-en-chef, pas un élève lambda, encore moins un autre élève de sa maison, et surtout pas James Potter. Mais elle dut se rendre à l'évidence : ceci n'était pas une blague.

— Six ans à jeter des maléfices à tort et à travers et à harceler tout le monde et tu reçois l'insigne ? Dumbledore doit perdre la tête. ­

— C'est ce que Sirius a dit, marmonna James.

— Eh bien, pour une fois, on dirait que Sirius a raison.

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et s'adressa au reste des préfets.

— Bonjour à tous, je suis Lily Evans, en septième année à Gryffondor.

— Et moi, James Potter, également en septième année à Gryffondor.

La préfète de Poufsouffle de sixième année gloussa. Lily leva les yeux au ciel et poursuivit :

— Je – nous – sommes censés vous donner vos premières directives. Je suggère que nous fassions d'abord les présentations, notamment pour ceux qui nous rejoignent cette année. Commençons...

***

Encore très perturbés par les événements de la veille, Fleamont et Euphemia Potter avaient tenu à accompagner leur fils et son meilleur ami à la gare.

— Faites bien attention à vous, d'accord ? Ne sortez pas la nuit dans les couloirs, et ne vous éloignez pas de Pré-au-Lard quand vous irez au village !

— Ne t'en fais pas, maman, tout ira très bien, répondit James. Allez, il faut qu'on y aille, maintenant. À bientôt !

James embrassa ses parents puis s'éloigna avec Sirius. Ils n'avaient pas fait deux pas qu'ils furent abordés par un élève.

— Vous avez vraiment été pourchassés par des Mangemorts ?

Aussitôt, d'autres oreilles leur prêtèrent attention.

— Euh... oui, c'est vrai...

— Et par la police moldue ? demanda une autre élève.

— C'est vrai que vous étiez sur une moto volante ?

Assaillis d'élèves et de questions, James et Sirius eurent toutes les difficultés du monde à se frayer un chemin jusqu'au train.

— Hé, Peter ! héla soudain Sirius.

Un jeune homme au nez pointu et aux yeux humides, plus petit que James et Sirius, se tourna vers eux. Peter eut un large sourire en les apercevant. Parvenu à sa hauteur, Sirius le prit par le cou et lui ébouriffa les cheveux.

— Alors, mon petit pote Peter, comment ça va ?

Lorsque Sirius le lâcha, Peter s'exclama aussitôt :

— C'est vrai tout ce qu'on raconte ?

— Tout est vrai, à part le moment où James a empalé un des Mangemorts sur un manche à balai en volant à dos de dragon. Ça, c'était moi.

Peter eut un petit rire. Comme d'habitude, il posait sur James et Sirius un regard empli d'admiration.

— Où est Remus ? demanda Sirius.

— Je ne l'ai pas encore vu, répondit Peter. Il est peut-être déjà à bord ? Puisqu'il est préfet...

— Oh merde, j'avais oublié ! s'écria James. Moi aussi, il faut que j'y aille !

— Ah oui, c'est vrai, ricana Sirius. Figure-toi, mon petit Peter, que notre James ici présent a été nommé Préfet-en Chef. Ça t'embouche un coin, hein ? Allez, viens, on va se trouver une place. James et Remus nous rejoindront quand leur emploi du temps de ministre se sera éclairci.

— Hé, Peter, tu peux prendre ma valise ? demanda James. Ça m'évitera de la trimballer d'un compartiment à un autre.

— Oui, bien sûr !

Peter s'empara de la valise avec enthousiasme, bien qu'il éprouvât quelques difficultés à porter la sienne en même temps.

— Laisse tomber, Pete, attends... Locomotor Barda !

Les valises de James, Peter et Sirius s'élevèrent de quelques centimètres. Sirius les guida devant lui.

— Allez, on y va. Et essaye d'en finir au plus vite, James.

James disparut dans le couloir, tandis que Sirius se frayait un passage dans l'autre sens en se servant des bagages pour écarter les autres élèves. Soudain, une des valises heurta la tête d'un élève aux cheveux longs cheveux noirs graisseux qui fit volte-face, l'air grognon.

— Ah, pardon, Servilus. On ne fait que passer. J'aurais dû voir ton gros pif de loin, mais ma foi, je n'étais pas très attentif.

Peter éclata de rire. Rogue leur jeta un regard mauvais, la main dans sa poche – crispée autour de sa baguette, Sirius en était certain –, mais se détourna et s'éloigna à grands pas dans le couloir.

— Tu l'as fait exprès ? s'enquit Peter.

Sirius se contenta d'afficher un petit sourire mystérieux.

Ils dénichèrent un compartiment libre un peu plus loin. Peter entreprit alors de poser d'innombrables questions sur la course-poursuite, qui finirent par lasser Sirius.

— Oui, Peter, avec un simple sortilège de Lévitation, soupira-t-il pour la troisième fois.

Il consulta sa montre. Le chariot de friandises allait bientôt passer.

— Qu'est-ce qu'ils font, à la fin ? s'impatienta-t-il.

À ce moment précis, la porte du compartiment s'ouvrit et deux filles entrèrent sans faire attention à eux.

— C'est réservé, indiqua sèchement Sirius.

— Il n'y a plus vraiment de place ailleurs, répondit l'une d'entre elles, une fille brune au port altier et à l'air hautain qui portait les couleurs de Serdaigle et qui lui disait vaguement quelque chose. On revient de la réunion des préfets.

— Ah, donc c'est enfin terminé ? fit Sirius. Pas trop tôt.

James et Remus apparurent à ce moment-là. Ils ouvrirent la porte du compartiment, se glissèrent entre les deux filles qui s'efforçaient de hisser leur valise dans les filets à bagages puis se laissèrent tomber sur les banquettes à côté de Sirius et Peter.

— Tu avais raison, Sirius, Evans a été nommée Préfète-en-Chef, déclara James. Tu aurais dû voir sa tête quand elle a compris que son homologue, c'était moi... ajouta-t-il d'un air un peu abattu.

— En effet, j'aurais bien voulu voir ça, ricana Sirius. Comment ça va, Remus ?

— Très bien, répondit ce dernier en hissant sa propre valise dans le filet. Salut, Peter !

— Salut, Remus ! Est-ce que James t'a raconté ce qui leur était arrivé ? demanda Peter avec enthousiasme.

— Il n'a pas vraiment eu besoin de le faire, j'ai compris ce qui s'était plus ou moins passé. Tout le monde ne parle que de ça.

Sirius se rendit compte que les deux filles les écoutaient. Leur présence l'agaçait, il aurait préféré se retrouver uniquement avec ses trois meilleurs amis.

— Ce n'est pas très poli, d'écouter les conversations privées des autres, fit-il remarquer.

L'amie de la Serdaigle, une fille blonde qui portait le blason de Poufsouffle, détourna aussitôt la tête, les joues écarlates. Mais la Serdaigle ne sourcilla même pas.

— Ça n'a pas grand-chose de privé, si « tout le monde ne parle que de ça », rétorqua-t-elle en reprenant les termes de Remus.

Puis elle se plongea dans un livre intitulé La quête du parfait : le Patronus corporel.

Sirius ouvrit la bouche et la referma sans rien dire : il n'avait pas l'habitude qu'une fille le mouche ainsi. D'ordinaire, les filles lui couraient plutôt après ou perdaient leurs moyens en sa présence. Enfin, sauf Evans, mais elle, il en avait l'habitude. James lui offrit une distraction :

— Bon, qu'est-ce que vous avez pensé du dernier match de la Ligue ?

Les quatre garçons se mirent alors à parler Quidditch.

***

Severus Rogue bouillonnait intérieurement. Ils n'étaient même pas encore arrivés à Poudlard que les exploits de Potter et Black faisaient déjà le tour de l'école. Comment ces deux idiots avaient-ils pu attirer l'attention du Lord alors que lui, Severus, avait espéré tout l'été être contacté ? Il avait passé deux mois à travailler chez un apothicaire de l'Allée des Embrumes, gagnant tout juste assez d'argent pour se payer une chambre au Chaudron Baveur et se tenir à la fois éloigné de l'ambiance délétère de l'Impasse du Tisseur et proche du monde de la magie. L'avantage de l'Allée des Embrumes, c'était aussi qu'il ne risquait pas de tomber sur la bande de preux chevaliers blancs que formaient Potter et sa bande.

— Tu fais la gueule, Sev ? demanda Avery d'un air goguenard.

Avery et Mulciber étaient plongés dans une partie de Bavboules qui avaient la particularité de faire gicler non pas une substance nauséabonde, mais du véritable sang humain. Le jeu appartenait à Mulciber, qui devait avoir déniché ça chez Barjow et Beurk. « Je me demandais simplement pourquoi le Seigneur des Ténèbres cherche à recruter ces idiots de Potter et Black. » Non, il ne pouvait pas s'exprimer ainsi. Personne ne remettait en question les choix du Lord. Et puis, dans le fond, il savait pourquoi le Seigneur des Ténèbres les voulait dans son camp : Potter et Black venaient de familles de sang-pur.

— J'espérais être admis parmi les fidèles du Lord avant de revenir au château, avoua-t-il en choisissant bien ses mots.

— Moi aussi, j'aurais bien voulu avoir la Marque, soupira Avery. Imagine la trouille qu'on pourrait flanquer aux petits morveux avec ça... Mais mon père dit qu'on ne serait pas très utiles au Seigneur des Ténèbres tant qu'on est à Poudlard et qu'on risquerait de se faire remarquer pour rien si on portait la Marque à l'école.

— Ce n'est plus qu'une question de temps, de toute façon, fit remarquer Mulciber. Encore un an à devoir supporter des cours débiles et ensuite...

Une boule lui cracha une gerbe de sang au visage. Mulciber passa sa langue sur ses lèvres d'un air appréciateur avant de conclure :

—... et ensuite, on sera les rois du monde !

La porte de leur compartiment s'ouvrit à ce moment-là.

— Dehors ! siffla Mulciber en pointant sa baguette vers les deux garçons minuscules qui venaient d'ouvrir la porte.

Ces derniers reculèrent précipitamment dans le couloir d'un air effrayé.

— Je vais quand même profiter de cette dernière année, ajouta Mulciber. On ne manque pas de cobayes, ici.

C'est alors qu'une voix que Severus connaissait bien s'éleva :

— Allons, que se passe-t-il ? Il y a pourtant l'air d'avoir de la place dans celui-là. Pourquoi... ?

Une silhouette élancée apparut à l'entrée du compartiment. Lily Evans contempla un instant les trois Serpentard. Une grimace dégoûtée apparut sur son beau visage lorsque ses yeux verts tombèrent sur Mulciber, qui se pourléchait toujours les babines avec un air obscène. Severus sentit son cœur chavirer. Lily ne lui adressait plus la parole depuis plus d'un an, mais elle lui faisait toujours le même effet. Lorsqu'elle lui adressa un regard presque aussi répugné que celui qu'elle avait jeté à Mulciber, le cœur de Severus lui tomba cette fois dans l'estomac.

— Je vois. On va vous trouver un autre compartiment, d'accord ? dit-elle aux deux petits.

— Oh, tu peux nous les laisser si tu veux, Evans, fit remarquer Avery. On ne savait justement pas quoi manger pour le déjeuner.

Il éclata de rire. Lily se contenta de refermer la porte de leur compartiment d'un coup sec.

Severus desserra les mâchoires qu'il avait contractées sans s'en rendre compte au moment où Lily avait posé les yeux sur lui.

Un jour, elle verrait.

Un jour, quand il serait auréolé de puissance, elle comprendrait la beauté des forces des ténèbres.

Un jour, elle le rejoindrait.

***

— Je ne veux pas te parler.

— Pourquoi ?

— Tunie me d...déteste. Parce qu'on a vu la lettre de Dumbledore.

— Et alors ?

— Et alors, c'est ma sœur !

— Elle n'est qu'une...

Severus s'était interrompu juste à temps avant de reprendre :

En tout cas, on y va ! Ça y est ! Nous sommes en route pour Poudlard ! Il vaut mieux être à Serpentard.

Serpentard ? Qui a envie d'être à Serpentard ?

Lily avait alors posé les yeux sur James Potter pour la première fois.

Moi, je préférerais quitter l'école, pas toi ? avait-il demandé au garçon affalé en face de lui.

Toute ma famille était à Serpentard, avait répondu Sirius d'un air lugubre.

Nom de nom ! Moi qui croyais que tu étais quelqu'un de bien !

— Peut-être que je ferai une entorse à la tradition. Où veux-tu être, si tu as le choix ?

— « Si vous allez à Gryffondor, vous rejoindrez les courageux ! » Comme mon père.

Severus avait émis une petite exclamation méprisante.

Ça te pose un problème ? avait demandé James.

Non. Si tu préfères le biceps à l'intellect...

— Et toi, où comptes-tu aller, étant donné que tu n'as ni l'un ni l'autre ? avait lancé Sirius.

Lily s'était redressée, toisant James et Sirius avec hostilité.

Viens, Severus, on change de compartiment.

— Oooooooh...

James et Sirius avaient imité sa voix hautaine.

— À bientôt, Servilus ! s'était exclamé James après avoir essayé de faire un croche-pied à Severus.

— Lily ? Hé oh, tu m'entends ?

Lily s'arracha à la contemplation du paysage nocturne et tourna la tête vers Mary.

Elle avait beau s'être montrée cinglante avec James, elle ne cessait de penser à l'attaque dont il avait été la cible et qui l'inquiétait plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle brûlait de demander des détails à Mary, qui devait connaître l'histoire par cœur, mais sa fierté l'en empêchait.

Et cette entrevue avec Severus, lorsqu'elle avait essayé de dénicher de la place dans un compartiment pour ces deux petits élèves de première année qu'elle avait trouvés assis par terre dans le couloir quand elle était sortie de la réunion des préfets... elle se sentait toujours mal quand elle le croisait, déchirée entre la tristesse et le dégoût quand elle songeait à ce qu'était devenu son ancien meilleur ami.

— On est presque arrivés, signala Mary. Tu as encore des trucs de Préfète-en-Chef à faire ?

— Non, c'est bon, Hagrid s'occupe des premières années, comme d'habitude, et il n'y a rien d'autre à faire.

— Parfait, on va pouvoir prendre une diligence ensemble.

Elles s'emparèrent de leurs valises et descendirent du train dès qu'il se fut arrêté. Mary s'empressa de fendre la foule, donnant la main à Lily pour ne pas la perdre. Cette dernière ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi Mary avançait d'un pas si déterminé.

— Salut ! lança Mary à Sirius, qui montait sur le marchepied d'une diligence.

— Hum, salut, répondit Sirius sans enthousiasme avant de disparaître à l'intérieur de la diligence.

Mary se tourna vers James :

— On peut monter avec vous ?

— Euh... ouais, bien sûr, dit-il en regardant Lily, qui retint un soupir.

Mary était amoureuse de Sirius depuis sa première année, même s'il était de notoriété publique que Sirius ne s'intéressait à aucune fille de l'école. Lily avait bien essayé de faire comprendre à Mary qu'il valait mieux pour elle de passer à autre chose, sa meilleure amie ne voulait rien entendre.

Remus et Peter se trouvaient déjà collés contre la fenêtre. Mary s'empressa de s'assoir à côté de Sirius et Lily se retrouva à côté de James.

— J'imagine que vous devez en avoir assez de raconter ce qui vous est arrivé hier, lança Mary alors que la diligence se mettait en branle.

— Tu imagines bien, répondit Sirius.

Il savait pertinemment que Mary avait des sentiments pour lui et ne perdait jamais une occasion d'essayer de la faire déchanter.

— C'est vraiment terrifiant, continua Mary comme si de rien n'était. Je n'aurais jamais pensé que Vous-Savez-Qui enverrait des sbires pour essayer de recruter des gens qui sont encore élèves à Poudlard.

— Recruter ? releva Lily en écarquillant les yeux.

Elle regarda Mary comme si elle lui reprochait d'avoir oublié de mentionner ce détail, puis se tourna vers James et Sirius :

— C'est pour ça que vous avez été attaqués ? Ils voulaient vous recruter ?

— Ben, c'est ce qu'on croit, oui, répondit James en se grattant le crâne, ébouriffant encore plus ses cheveux en épi. Ils nous ont jeté un sort, mais ce n'était pas pour nous tuer, alors...

Lily frissonna.

— Ils vont sans doute insister, non ? fit Mary. Pas pendant que vous êtes à Poudlard, bien sûr, mais après...

— Il gèlera en Enfer le jour où je rejoindrai ces cinglés, répliqua James d'un ton dur.

Lily l'observa un instant. James avait beau souvent se comporter en idiot arrogant, il avait toujours affirmé haut et fort détester la magie noire. On ne pouvait pas lui enlever ça. Sa réplique sembla clore le sujet. Mary embraya aussitôt sur autre chose :

— Vous pensez que Dumbledore a trouvé un nouveau prof de défense à temps, cette année ?

L'année précédente, ils étaient restés quinze jours sans professeur. L'année d'avant, plus d'un mois, ce qui avait complètement paniqué Lily qui s'inquiétait de ne pas avoir le temps d'étudier tout le programme des BUSE. Lors de leur deuxième année, ils avaient également passé plusieurs jours sans professeur.

— Comment veux-tu qu'on le sa... commença Sirius, mais James aperçut le regard courroucé dont Lily gratifiait son meilleur ami et décida de l'interrompre :

— On devrait lancer les paris.

— Tout le monde n'a pas d'argent à dépenser dans ce genre de futilité, fit remarquer Lily en arquant un sourcil.

— Oh, on ne parie jamais d'argent, intervint Remus.

— Parce que vous faites ça souvent ? s'enquit Lily.

— Tous les ans depuis la troisième année, répondit James. Et ceux qui perdent le pari ont un gage.

— Très mature de votre part, commenta Lily.

— Oh allez Evans, ne soit pas rabat-joie ! s'exclama James. Mary, tu participes ?

— Avec plaisir, répondit l'intéressée. Allez, Lily, ne me laisse pas toute seule.

— De quel genre de gages s'agit-il ? demanda Lily, les yeux plissés.

— Oh, j'ai déjà le gage parfait pour toi, fit James en souriant. Tu devras enfreindre le règlement. Je déciderai quand et de quelle façon.

— Je suis Préfète-en-Chef... Je suis censée faire appliquer le règlement, montrer l'exemple...

— Je ne vais pas te demander de mettre le feu à l'école, ironisa James. Tous nos gages doivent être raisonnables. Allez, Evans, te dégonfle pas...

— Bon, très bien, soupira Lily. Mais c'est moi qui choisis ton gage.

Un sourire sournois venait de s'étaler sur son visage.

— Si tu perds, tu devras danser une jig irlandaise à chaque fois que je prononcerai le mot « Quidditch ». Je pourrai le faire une fois par jour maximum pendant deux semaines.

Sirius eut un sourire appréciateur et Remus lâcha un bref éclat de rire.

— Marché conclu, répondit James.

— Très bien. Je parie que nous n'aurons pas de professeur à la rentrée, déclara Lily d'un ton presque solennel.

— Pareil, répondit Mary.

— Moi, je parie que Dumbledore a trouvé quelqu'un, avança James. Alors ? Sirius ? Remus ? Peter ?

— Je parie la même chose que Lily et Mary, répondit Peter.

— Moi, je vais plutôt suivre James, fit Remus.

— Moi aussi, ajouta Sirius.

— Parfait, répondit James. Sirius, donne un gage à Peter. Peter, donne un gage à Sirius.

— Peter... commença Sirius en se délectant de son petit effet. Cette année, ton gage sera d'embrasser une fille d'ici la fin de l'année scolaire.

Peter se mit à rougir jusqu'à la racine de ses cheveux. Il se tortilla sur son siège avec un petit rire nerveux, visiblement mal à l'aise, et minauda :

— Je pensais que les gages devaient être raisonnables ?

— Ne te dévalorise pas à ce point, Peter ! ricana James. Bon, alors, ton gage pour Sirius ?

Peter reprit quelque peu contenance lorsqu'il répondit :

— Sirius... Ton gage sera d'embrasser une fille de Poudlard d'ici la fin de l'année scolaire.

— Ouuuuuh, s'esclaffa James. Le petit Peter sait jouer !

— D'accord, répondit Sirius. Mary, tu veux m'embrasser ?

— Quoi ? s'indigna Mary avec un mouvement de recul. Hors de question !

Elle en mourrait sûrement d'envie, mais elle avait sa fierté.

— Vas-y, Remus, donne un gage à Mary, reprit James.

— Mary, tu devras faire en sorte que Peter réussisse son gage.

— C'est nul, comme gage ! se renfrogna Mary en s'enfonçant dans son siège, les bras croisés.

— Moi, je trouve ça bien trouvé, commenta Sirius avec un sourire.

— Qu'est-ce qui se passe, si j'échoue ? s'enquit Mary.

— Rien, on n'engage que notre honneur. Mais bon, tu auras perdu la partie, fit James.

Quiconque connaissait Mary un minimum savait pertinemment qu'elle était compétitive et également très mauvaise perdante. Elle faisait la tête pendant des jours après les défaites de Gryffondor lors des matches de Quidditch alors qu'elle ne faisait même pas partie de l'équipe, et tout élève bien avisé évitait de se lancer dans une partie de Bavboules, de Bataille Explosive ou d'échecs avec elle.

— Je suppose que la fille en question doit être consentante ? demanda Mary.

— Évidemment, répondit Sirius. Et tu ne peux pas te porter volontaire.

— Comme si j'en avais envie, marmonna Mary, ce qui fit à nouveau rougir Peter. Bon, mon gage pour Remus maintenant. Tu devras...

Elle fixa Remus avec une expression d'intense réflexion.

— Tu devras te lâcher, acheva-t-elle.

— Me quoi ? fit Remus, confus.

— Te lâcher, répéta Mary. Tu es toujours super droit dans tes bottes, sérieux et calme. Montre-nous un peu ton côté sauvage.

— Mon côté... sauvage ?

Remus écarquilla les yeux. Un ange passa. Peter, James et Sirius échangèrent des regards gênés. Un tic nerveux agitait la commissure des lèvres de James, comme s'il se retenait de sortir une blague.

— Déclenche une bagarre avec un autre élève, précisa Mary. Celui de ton choix.

Les autres gardaient toujours le silence.

— Quoi ! s'exclama Mary. Il n'y a pas de raison que Remus et Peter soient les seuls à donner des gages nuls...

La calèche s'arrêta à ce moment-là. Les six Gryffondor en descendirent puis franchirent ensemble les portes d'entrée du château.

— Je meurs de faim, s'exclama James en prenant place tout au fond de la Grande Salle, à la table des Gryffondor.

Lily s'installa à son tour et ne put s'empêcher de jeter un œil à la table de Serpentard. Elle croisa brièvement le regard de Severus et se détourna aussitôt.

— Il y a une nouvelle tête à la table des profs, en tout cas, fit remarquer Sirius avec un sourire narquois. Je sens qu'on va gagner !

Lily soupira en apercevant la femme d'une quarantaine d'années qui se trouvait assise à la place de leur ancien professeur de défense. Puis tout le monde se tut : McGonagall venait d'entrer avec les élèves de première année. Lily écouta distraitement la Répartition. Enfin, Dumbledore se leva.

— Chers élèves. Aujourd'hui débute une nouvelle année. Je souhaiterais pour commencer souhaiter la bienvenue à votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal, Mrs Catriona Brady !

Les élèves applaudirent. James et Sirius adressèrent une grimace à Lily et Mary.

— Mrs Brady nous a gentiment été proposée par le ministère de la Magie pour occuper ce poste, continua Dumbledore. Et maintenant, avant toute chose, je vous souhaite bon appétit !

Des mets au fumet délicieux apparurent sur les tables.

— Qu'est-ce que tu as ? demanda James à Lily, qui regardait toujours la table des professeurs en souriant.

— Elle est envoyée par le ministère, fit Lily.

— Et alors ? demanda Sirius.

— Et alors... ça veut dire qu'on a tous perdu.

— Pardon ? s'exclama James.

— On a parié qu'on n'aurait pas de professeur, expliqua doctement Lily. Vous avez parié que Dumbledore avait trouvé quelqu'un. Or ce n'est pas Dumbledore qui l'a trouvée. C'est le ministère.

Remus lâcha un rire bref.

— Elle a raison, dit-il. Nous avons tous perdu.

James et Sirius parurent catastrophés.

— Oooh... je crois que cette année va être très amusante ! s'exclama Mary avec un immense sourire.

***

James, Sirius, Remus et Peter entrèrent dans leur dortoir. James et Sirius râlaient encore.

— Tu y crois, toi ? Depuis quand le ministère envoie des profs, de toute façon ? demanda James.

— Pendant qu'on montait, j'ai entendu des élèves dire que c'était à cause des parents qui s'étaient plaints, révéla Peter. Parce que la défense est une des matières les plus importantes et qu'on ne devrait pas rater un mois de cours simplement parce que Dumbledore n'arrive pas à trouver de prof...

— Et depuis quand on écoute les parents ? fit Sirius. Les miens ont écrit des centaines de fois à Dumbledore et au ministère pour qu'on retire l'Étude des Moldus des matières enseignées, c'est pas pour autant que c'est arrivé. D'ailleurs, je crois que Dumbledore leur a répondu une fois pour leur dire plus ou moins explicitement qu'ils pouvaient gentiment aller se faire cuire le cul.

James explosa de rire.

— En même temps, tu as fait exprès de choisir cette matière en troisième année pour les emmerder, commenta-t-il.

— Oui, et ça a très bien marché !

James et Peter éclatèrent de rire.

— Ça va, Remus ? demanda Sirius. Tu es bien silencieux...

Remus se détourna de la fenêtre pour observer ses amis. Il avait l'air préoccupé.

— Si c'est ce gage stupide qui t'inquiète, ne t'en fais pas, on trouvera moyen de s'arranger... commença James.

— Ce n'est pas ça, soupira-t-il.

— C'est à cause de l'insigne ? Parce que tu sais, je ne m'attendais vraiment pas à être nommé Préfet-en-chef.

— Ce n'est pas ça non plus, sourit Remus. À vrai dire, je suis même soulagé de ne pas l'avoir eue, je ne sais pas si j'aurais réussi à accumuler des responsabilités supplémentaires tout en jonglant avec le... le reste.

— Alors qu'est-ce qu'il y a ?

Remis prit une profonde inspiration.

— J'ai quelque chose à vous dire...

https://youtu.be/gHsjsdzgnXQ



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