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Chapitre 15 - Une Saint Valentin mouvementée

Une épaisse couche de neige recouvrit le parc et le terrain de Quidditch lorsque février arriva. Gryffondor remporta largement le match contre Poufsouffle, à la grande joie de James qui avait repéré des recruteurs de plusieurs équipes dans les gradins. Quant aux attaques, elles semblaient avoir cessé. Le lendemain du match, une note sur le tableau d'affichage de la salle commune annonça un week-end à Pré-au-Lard pour la Saint Valentin, ce qui plongea le château dans une certaine effervescence. Beaucoup d'élèves, et notamment de filles, semblaient déterminés à obtenir un rendez-vous pour la sortie. Y compris Mary, qui profita de l'absence de Samantha et Jessica dans le dortoir pour parler à Lily.

— Lily ?

— Oui ?

— Tu crois que tu pourrais... me rendre un service ?

— Bien sûr. De quoi s'agit-il ?

— J'aimerais que tu parles à Remus.

Lily fronça les sourcils.

— C'est ce que je fais à peu près tous les jours...

— Non, je veux dire... que tu lui parles de moi. Tu te souviens quand je t'ai dit que je m'intéressais à quelqu'un ?

Lily, qui se démêlait les cheveux devant le miroir de la coiffeuse, se tourna brusquement vers Mary, qui avait désormais les joues un peu roses et qui se tordait les mains.

— Remus ? C'est à Remus que tu t'intéresses ? Par Merlin, Mary, c'est génial ! Remus est vraiment un garçon adorable... Attends une minute. Ce n'est pas une manœuvre pour rendre Sirius jaloux, au moins ? Parce que Remus est vraiment quelqu'un de gentil et...

— Non, soupira Mary, un peu exaspérée, ce n'est pas pour rendre Sirius jaloux. Je m'intéresse vraiment à Remus.

— Comment c'est arrivé ?

— Je ne sais pas trop. Après cette histoire avec Sirius, je me suis rendu compte que Remus s'était toujours montré gentil avec moi et qu'il me faisait rire. Le soir même de la fête d'anniversaire de Sirius, avant cette stupide histoire de baiser, c'était avec Remus que je passais un bon moment. Je me suis mise à trouver des excuses pour passer un peu de temps avec lui ces dernières semaines, histoire de voir s'il y avait bien quelque chose, et je crois bien que oui... Mais je ne sais pas si c'est le cas de son côté et... j'aimerais que tu tâtes le terrain pour moi.

— Jouer les entremetteuses ? résuma Lily avec une grimace. Mary, je suis désastreuse dans ce rôle... Quand j'avais huit ans, à l'école moldue, Elaine Taylor m'a demandé de dire à Bryan Jenkins qu'elle voulait sortir avec lui, et Bryan n'a plus jamais adressé la parole à Elaine, qui m'a accusée d'avoir fait quelque chose de travers et ne m'a plus parlé non plus...

— J'ose espérer que ça se passe un peu mieux que ça à notre âge.

Lily soupira.

— Bon, d'accord. Je vais lui parler...

— Merci ! s'exclama Mary avec un grand sourire.

Le lendemain, Lily passa donc la journée à rassembler son courage pour parler de Mary à Remus et à préparer la conversation dans sa tête. Elle craignait que ladite conversation soit un peu embarrassante. Lily et Remus n'avaient jamais discuté ensemble de leurs sentiments pour qui que ce soit.

Il fallut d'abord séparer Remus de ses trois meilleurs amis. Lily prétexta maladroitement avoir besoin d'un livre de la bibliothèque sur les apparitions spirituelles non humaines, sujet que Remus maîtrisait mieux que tout le monde, et lui demanda de l'accompagner pour la conseiller. James jeta à Lily un regard soupçonneux, mais elle articula silencieusement les mots « je t'expliquerai plus tard » sans que Remus ne la voit faire et James haussa simplement les épaules.

— Pourquoi tu as besoin d'informations sur le sujet ? demanda Remus, intrigué, alors qu'ils se dirigeaient vers la bibliothèque. On n'a aucun devoir là-dessus...

— Oh, c'est, euh... pour ma culture personnelle... je me suis posé une question la dernière fois, je n'ai pas trouvé la réponse et... oh, par Merlin, je suis vraiment trop nulle.

Lily cessa de marcher. Remus l'imita, surpris.

— Tout va bien ? s'enquit-il.

En guise de réponse, Lily l'entraîna dans une salle de classe vide. Elle se pinça les lèvres puis demanda de but en blanc :

— Est-ce qu'il y a une fille qui t'intéresse, à Poudlard ?

Désarçonné, Remus se mit à rougir et balbutia :

— Euh... je... peut-être bien... pourquoi ?

— Parce que je connais quelqu'un qui... quelqu'un qui t'aime bien.

— Ah...

La gêne était manifeste.

— Qui est-ce que tu aimes bien, toi ? demanda Lily.

— Eh bien, je... j'ai plus au moins toujours eu le béguin pour... euh... Grace Fawley.

— Ah, répondit Lily d'un ton plat.

— Vu ta réaction, j'imagine que ce n'est pas d'elle qu'il s'agit ? sourit Remus.

— Non, répondit Lily.

— Ce n'est pas grave, répondit Remus. De toute façon, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.

— Qu'est-ce qui n'est pas une bonne idée ? demanda Lily, confuse.

— Moi, dans une relation avec quelqu'un... Je veux dire... je suis un loup-garou. Je ne suis pas sûr de mériter qui que ce soit...

— Qu'est-ce que tu racontes ? s'enflamma Lily. Bien sûr que tu mérites d'être avec quelqu'un ! La question, c'est plutôt de savoir qui te mérite ! Tu es quelqu'un de profondément bon, Remus. Ne laisse pas ta condition t'interdire ce genre de choses... C'est trop important.

Remus eut un sourire las. Il s'appuya sur le bord d'un pupitre.

— Tu sais, à nos débuts à Poudlard, avant que je n'apprenne que James s'intéressait à toi... C'était toi, que j'aimais bien, avoua-t-il sans se départir de son sourire, les joues un peu rouges.

— Vraiment ? sourit Lily. Je suis flattée.

Remus eut un petit rire.

— Mais je te déconseille de dire ça à Mary, poursuivit Lily, elle a quelques soucis de confiance en elle et...

— Mary ? l'interrompit Remus, choqué. C'est Mary qui s'intéresse à moi ?

Lily se mordit les lèvres.

— Je suis vraiment nulle pour ce genre de trucs, marmonna-t-elle. Mais oui, c'est bien Mary...

— Mais elle est... elle est belle... et drôle, et intelligente... Je veux dire, Grace l'est aussi, évidemment, mais je ne vois pas comment une fille comme elle – des filles comme elles – pourraient s'intéresser à moi... Je pensais que Mary aimait Sirius ?

— Je crois que Sirius l'a suffisamment dégoûtée pour toute une vie. Ce n'est pas trop tôt, si je puis dire.

Remus rit à nouveau.

— Je pense qu'elle t'apprécie sincèrement, reprit Lily. Mais peut-être que vous devriez avoir cette discussion entre vous...

— Oui, peut-être... Tu penses que tu es nulle pour ce genre de chose ? Attends un peu de voir ce que je donne, ça devrait te remonter le moral...

Lily éclata de rire, toute gêne dissipée. Elle s'apprêtait à sortir dans le couloir quand Remus l'interpella.

— Lily ?

— Oui ?

— Merci. D'avoir empêché Rogue de me dénoncer, de me dire que j'ai le droit d'être aimé... Avec James, Sirius et Peter, on ne parle pas trop de ce genre de choses... Je suis vraiment heureux de t'avoir pour amie.

— Tu n'as pas à me remercier, Remus. Moi aussi, je suis heureuse de t'avoir pour ami...

Ils échangèrent un sourire et, ensemble, remontèrent jusqu'à la tour des Gryffondor.

— Alors, qu'est-ce que vous manigancez, tous les deux ? demanda James à Lily lorsqu'ils se trouvèrent tous deux à l'abri des oreilles indiscrètes.

Lily eut un sourire énigmatique.

— C'est une surprise, répondit-elle simplement.

Remus mit plusieurs jours avant de rassembler son courage. Il avait réfléchi à ce qu'il allait dire à Mary, mais comme rien de bien solide ne lui venait à l'esprit, il décida de se jeter à l'eau après le dernier cours de la journée. Il fit semblant de refaire son lacet dans la salle de classe le temps que James, Sirius et Peter sortent dans le couloir, puis il interpella Mary. Lily, qui savait exactement de quoi il retournait, s'éclipsa avec un sourire en coin. Remus et Mary se trouvaient désormais seuls dans la salle.

— Est-ce que ça te dirait de m'accompagner à Pré-au-Lard, le week-end prochain ? demanda-t-il en tâchant de maîtriser sa voix. En tête à tête, je veux dire... On pourrait... discuter un peu.

Mary s'efforçait manifestement de contenir sa joie.

— Avec plaisir, répondit-elle.

Ils rejoignirent leurs amis.

***

Sirius n'avait pas eu l'occasion de parler avec Marlene en tête à tête depuis leur discussion à l'infirmerie. Il ignorait comment relancer le sujet et lorsqu'il la croisait, elle était souvent accompagnée. Surtout de Paul.

Ce fut à nouveau au détour d'un couloir qu'ils se rencontrèrent par hasard alors qu'ils étaient tous les deux seuls.

— Salut, fit Sirius.

— Salut, répondit Marlene.

— Tu t'es bien remise, depuis le match ?

— Parfaitement bien. Il est arrivé quelque chose d'étrange, cela dit. Juste avant que je sorte de l'infirmerie, quelqu'un d'autre est venu occuper un lit voisin. Il avait la tête gonflée comme un ballon. C'était Damian Hart, le batteur de Serpentard qui m'a envoyée à l'infirmerie. Tu ne saurais rien à propos de tout cela, par hasard ?

Sirius fit mine d'être étonné.

— Moi ? Non, je ne suis au courant de rien. Vraiment pas de bol pour ce Damian Hart.

Marlene ne put s'empêcher de sourire.

Le regard de Sirius fut alors attiré par une silhouette familière qui passait par là. Il était difficile de déterminer si Regulus avait également aperçu son frère et faisait semblant de ne pas le voir ou s'il n'avait tout simplement pas remarqué sa présence. Marlene suivit le regard de Sirius.

— Ça ne t'intrigue pas un peu, cette histoire de projet secret ? demanda-t-elle.

— Si, bien sûr, répondit Sirius. Mais Dumbledore a l'air de croire que ça n'a pas d'importance, alors...

— Dumbledore a peut-être tort, fit remarquer Marlene. Ou alors, il sait déjà de quoi il retourne et ne veut pas que nous en sachions plus, pour une raison ou pour une autre...

— C'est une possibilité, répondit Sirius. Mais on s'est déjà chargé de le suivre et on n'a rien remarqué d'étrange...

— J'ai pensé à quelque chose, à ce sujet... J'en aurais bien parlé au groupe avant, mais comme les attaques ont l'air d'avoir cessé, je me suis dit que ce n'était peut-être pas la peine... Mais si Regulus ne menait tout simplement pas son projet en plein jour ? S'il sortait en douce la nuit ? On n'a jamais monté la garde devant la salle commune des Serpentard pour s'assurer qu'aucun d'entre eux ne trafique rien de secret la nuit...

— Ça vaut peut-être le coup d'essayer, oui.

— On peut y aller ce soir. Il suffira d'utiliser un sortilège de Désillusion pour rester discrets... Minuit devant leur salle commune ? proposa Marlene.

— C'est d'accord.

— Très bien. Je dois y aller, je vais être en retard pour le cours de Flitwick. À ce soir...

Sirius la regarda s'en aller. À vrai dire, il n'était pas sûr de vouloir savoir ce que trafiquait son frère.

Mais jamais il n'aurait laissé passer l'occasion de passer un moment avec Marlene.

Lorsque Sirius arriva au point de rendez-vous à minuit moins le quart, Marlene était déjà présente. Il n'y avait personne d'autre dans les parages. Sirius retira la cape d'invisibilité de James d'un mouvement magistral. Marlene sursauta.

— Tu m'as fait peur, déclara-t-elle, une main sur le cœur.

— James m'a prêté ça, répondit Sirius avec un sourire en coin, ravi de son petit effet. Pour une double sécurité, comme quand il s'est infiltré dans leur salle commune avec Lily.

Marlene observa la cape avec intérêt.

— C'est vraiment un objet extraordinaire, commenta-t-elle.

Ils s'appliquèrent le sortilège de Désillusion avant de la jeter par-dessus leurs têtes. Ils s'assirent ensuite par terre à quelques mètres de l'entrée de la salle commune des Serpentard et attendirent. Ils n'osaient parler, de peur que quelqu'un sorte soudain de la salle et les entende. Il était très étrange de se tenir aussi près de Marlene, de sentir son bras pressé contre le sien, sa chaleur corporelle, et d'entendre sa respiration régulière, mais d'être incapable de la voir. D'autant que son sortilège de Désillusion était impeccable. Sirius songea qu'il aurait pu rester ainsi toute la nuit malgré l'inconfort relatif de leur position. Il était extrêmement apaisant de tout simplement sentir la présence de Marlene à ses côtés.

Une heure passa, puis deux. Sirius commençait à croire qu'il ne se passerait rien quand la porte de la salle commune s'ouvrit enfin. Un garçon que Sirius ne connaissait pas en sortit et se dirigea vers les étages.

— Tu crois qu'on devrait le suivre ? souffla Marlene.

— Il n'a pas l'air d'ourdir un plan diabolique. Il va probablement juste faire un tour aux cuisines pour piquer de la nourriture. On est là pour Reg, non ?

— Tu as raison...

Un quart d'heure plus tard, ils eurent la surprise de voir Regulus apparaître à son tour. Ils attendirent qu'il se fût assez éloigné pour se lever et le prendre en filature.

— Toi aussi, tu avais raison, murmura Sirius. On dirait bien que Reg sort bel et bien en secret la nuit...

Regulus avançait sans lumière comme s'il y voyait comme en plein jour, ou comme s'il connaissait les lieux par cœur. Il progressait toutefois avec prudence, tâchant de jeter un œil à chaque angle de couloir avant de s'y engager pour vérifier qu'aucun professeur ou aucun préfet ne s'y trouvait. Il empruntait également tous les raccourcis que Sirius connaissait bien.

Sirius et Marlene piétinèrent une marche particulièrement grinçante où moment où Regulus arrivait au septième étage. Ce dernier se retourna vivement et scruta la pénombre. Sirius et Marlene n'osèrent remuer que lorsque Regulus disparut à l'angle du couloir. Lorsqu'ils l'atteignirent à leur tout, Regulus avait tout bonnement disparu.

— Il n'a pas pu aller bien loin, marmonna Sirius.

Ils vérifièrent les salles vides et les couloirs adjacents, mais Regulus s'était apparemment volatilisé.

— Comment il a fait pour disparaître aussi vite ? se demanda Sirius, toujours à voix basse.

— Il s'est peut-être rendu invisible par précaution, lui aussi...

Sirius poussa un juron. Il jeta un regard distrait à la tapisserie qui représentait Barnabas le Follet essayant d'apprendre la danse classique à des trolls, puis demanda :

— Tu crois qu'on devrait attendre qu'il repasse par ici ? Il faut bien qu'il retourne à son dortoir à un moment...

— D'accord. On n'a qu'à guetter son arrivée près de l'escalier...

Ils s'assirent à nouveau par terre. Lorsque le sortilège de Désillusion commença à se dissiper, ils n'y prêtèrent guette attention, ayant toujours la cape pour les couvrir. Marlene se mit bientôt à dodeliner de la tête.

— Ne t'endors pas, plaisanta Sirius.

— Désolée. Mes yeux se ferment tout seul. Il est quelle heure ?

— Bientôt trois heures du matin, répondit Sirius en consultant la montre que les parents de James lui avaient offerte pour ses dix-sept ans.

— Je ne pourrais pas faire ça toutes les nuits, commenta Marlene en étouffant un bâillement.

Elle cala sa tête sur l'épaule de Sirius, qui sentit les battements de son cœur s'accélérer. Après un instant d'hésitation, il rassembla son courage et lui prit la main. Marlene entrelaça ses doigts avec les siens.

— Ce n'est pas une bonne idée... murmura-t-elle.

— C'est ce que tu veux, pourtant, répondit Sirius.

— Comment tu peux savoir ce que je veux ?

Sirius lui prit le menton. Il pouvait voir les yeux de Marlene briller dans la pénombre.

— Parce que tu es Marlene McKinnon. Tu veux être préfète, responsable du club de duel, joueuse de Quidditch, Auror. Tu veux tout être, tout vivre, tout faire. Tu veux la relation douce, stable et rassurante que tu as avec Paul. Mais tu veux aussi la relation passionnelle que tu as avec moi. Je suis partant, si tu l'es aussi.

Marlene lâcha la main de Sirius.

Posa ses doigts sur sa nuque.

Puis elle l'embrassa.

***

Vers cinq heures du matin, Regulus n'avait toujours pas reparu, et Sirius et Marlene décidèrent de rebrousser chemin. Regulus avait dû se méfier après les avoir entendus et avait sans doute pris la précaution de retourner dans son dortoir en empruntant un autre chemin. Sirius avait raccompagné Marlene devant la salle commune des Serdaigle, où ils s'étaient longuement embrassés. Les jours suivants, ils se retrouvèrent régulièrement dans des coins déserts du château pour reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Ces moments volés faisaient le bonheur de Sirius, qui ne cessait de se balader dans le château en sifflotant. Il envisageait vaguement de retenter de suivre Regulus ou d'essayer de récupérer la carte du Maraudeur pour mieux le suivre à la trace, mais il préférait nettement passer son temps avec Marlene, qu'il retrouvait souvent dans une salle de classe vide après le couvre-feu.

— Ça vous dit d'aller boire un verre à Pré-au-Lard, ce week-end ? demanda-t-il à James, Remus et Peter alors qu'ils se trouvaient tous les quatre dans leur dortoir.

— Désolé, vieux. Lily et moi, on a rendez-vous en tête à tête. C'est la Saint Valentin, tu te souviens ?

— Ah, ouais... Remus, Peter ?

Les joues de Remus se colorèrent soudain.

— Moi non plus, je ne peux pas, répondit-il. J'ai aussi un... rendez-vous.

James et Sirius braquèrent aussitôt un regard avide sur lui.

— Quoi ?! Avec qui ? s'exclamèrent-ils de concert avec des sourires de dément.

— Avec... Mary, avoua Remus.

— Nom d'un chaudron ! s'écria James. Quel petit cachottier, ma petite boule de poils préférée ! Comment c'est arrivé ?

Lorsque Remus eut terminé de leur raconter, Sirius reprit :

— Bon, alors, ce sera toi et moi aux Trois Balais, Peter ! À moins que toi aussi, tu aies quelque chose à nous révéler ?

— Euh, non, répondit Peter en rougissant à son tour, ce qui fit rire James et Sirius.

Le matin de la sortie, un petit tas de paquets roses décorait le pied du lit de Sirius : l'habituel arrivage de chocolats de la Saint Valentin bourrés de philtres d'amour en tout genre envoyés par les admiratrices secrètes de Sirius, qui avait appris depuis longtemps à tout jeter à la poubelle sans y goûter. Ce matin-là, néanmoins, il remarqua que Peter avait l'air un peu abattu – probablement parce qu'encore une fois, il n'avait personne avec qui sortir pour la Saint Valentin – et décida alors de lui remonter le moral à sa manière. Avec un sourire en coin, il glissa un chocolat dans l'assiette de Peter en commentant d'un air débonnaire « Tiens, pour mon partenaire de la Saint Valentin ». La plaisanterie fit beaucoup rire James et Remus, et même Peter finit par sourire.

Ils firent la queue ensemble pour passer devant Rusard et se rendre au village, et se quittèrent dans la rue principale de Pré-au-Lard, James et Lily d'un côté, Remus et Mary de l'autre, et enfin Sirius et Peter qui se réfugièrent directement aux Trois Balais. En chemin, Sirius aperçut Paul et Marlene entrer dans le salon de thé de Madame Piedoddu. Une part de lui éprouvait de la jalousie, mais l'autre s'en fichait. Ses moments volés avec Marlene agissaient sur lui comme un talisman contre la rancœur.

— Tout va bien, Pete ? demanda Sirius alors qu'ils dégustaient une Bièraubeurre.

Peter avait l'air ailleurs.

— Non... Je... je crois que je suis amoureux...

— Oh vraiment ? s'exclama Sirius. L'élue de ton cœur est-elle dans les parages ?

— Oui... Elle est là-bas, à cette table... Sirius, tu crois que je peux aller lui dire bonjour ?

Sirius jeta un bref coup d'œil à la table que Peter avait désignée, où étaient rassemblées un groupe de filles de quatrième ou cinquième année. Se mordant la joue pour ne pas éclater de rire, il répondit :

— Oui, bien sûr, allons-y.

Peter se leva et se dirigea avidement vers le groupe de filles. Sirius avait hâte d'assister au spectacle.

Peter tapota timidement l'épaule d'une jeune fille qui leur tournait le dos. Lorsque celle-ci se retourna, Sirius perdit tout à coup son sourire.

— Oui ? demanda Stella McKinnon.

***

Remus et Mary marchaient dans la neige côte à côte. Ils avaient décidé de faire un tour chez Honeydukes et partageaient désormais un paquet de friandises.

— Je suis sûre que celle-ci a le goût de vomi, déclara Mary en examinant une dragée à la couleur verdâtre.

— C'est toi qui as insisté pour prendre des dragées surprises de Bertie Crochu, fit remarquer Remus avec un sourire.

— Que veux-tu, je suis du genre audacieuse... En parlant d'audace... Que dirais-tu de faire un tour du côté de la Cabane Hurlante ?

Remus s'efforça de rester impassible.

— Bien sûr ! répondit-il.

Ils se dirigèrent vers l'extérieur du village, où se dressait la clôture qui séparait Pré-au-Lard de la cabane enneigée et solitaire.

— On se rapproche ? proposa Mary en enjambant la clôture.

Remus la suivit d'un pas tranquille. Mary s'arrêta à quelques mètres de la sinistre cabane aux portes et aux fenêtres condamnées, qui les dominait désormais de toute sa hauteur. Elle frissonna.

— Même après toutes ces années, je trouve toujours cet endroit un peu effrayant... Pas toi ?

Remus haussa les épaules.

— J'ai toujours pensé qu'elle dégageait plutôt une aura de solitude, répondit-il.

Il se montrait tout à fait honnête, même s'il ne pouvait pas parler à cœur ouvert de ses premières transformations seul dans la cabane à Mary.

— Dans un sens, on peut quand même dire que ça la rend effrayante, ajouta-t-il.

— Tu as peur de la solitude ? s'étonna Mary. Tu as de très bons amis, pourtant...

— J'ai eu une enfance très solitaire, avant de les rencontrer. Je ne connaissais personne de mon âge et je n'avais pas de frère et sœur, alors...

— Oh, tu sais, avoir des frères et sœurs, ce n'est pas toujours merveilleux. Mon grand frère et moi ne cessions de nous disputer quand nous étions petits. Ça va un peu mieux depuis que nous avons grandi, mais...

Elle fut interrompue par une voix goguenarde qui s'éleva à quelques mètres de là :

— Tiens donc, regardez qui voilà...

Mulciber et Avery enjambèrent la clôture, eux aussi.

— Lupin et Macdonald, ça alors, continua Mulciber. C'est une petite sortie en amoureux ?

Avery ricana.

— Viens, on s'en va, fit Remus en attrapant Mary par la main.

— Qu'est-ce qui t'arrive, Lupin ? On prend la fuite ? Tes petits copains ne sont pas là pour te protéger ? Peut-être qu'on devrait en profiter pour s'amuser un peu avec Macdonald... Même si ça ne lui a pas trop plu, il y a à peu près deux ans, si je me souviens bien...

Mary se figea. Lupin essaya de l'inciter à continuer à avancer d'une pression de la main, mais d'après l'expression de son visage, la peur et la colère semblaient lutter pour le contrôle de sa personne. Soudain, elle lâcha la main de Remus et fit volte-face.

— Tu sais quoi, Mulciber ? s'écria-t-elle. Je n'ai pas peur de toi. Tu veux m'attaquer ? Me lancer un de tes petits Sectusempra adorés comme tu as essayé de le faire il y a deux ans pour me punir d'avoir refusé de t'embrasser ? Vas-y, essaye donc. On verra bien qui rira le dernier.

Remus sentait l'anxiété monter en lui. Il aurait voulu jouer les chevaliers servants, déclencher cette fameuse bagarre dont Mary avait parlé, non pas pour remporter un pari stupide, mais simplement pour la défendre... Seulement, il ne sentait pas que de l'anxiété, mais aussi de la colère. Et il savait très bien ce qui pouvait arriver s'il se mettait trop en colère. Les loups-garous ne pouvaient pas se transformer en dehors de la pleine lune, mais une part du loup vivait toujours en eux, même sous leur forme humaine. Et cette part pouvait se montrer très dangereuse lorsqu'elle se manifestait. Certains loups-garous attaquaient des gens sans se transformer, attaques qui laissaient parfois des séquelles à vie.

— La petite Mary se rebelle, on dirait. Quelqu'un a enfin glissé une potion de courage dans ton jus de citrouille ? J'ai toujours trouvé que tu étais un peu trouillarde, pour une Gryffondor.

— Et moi, j'ai toujours trouvé que tu étais encore plus stupide que le Serpentard moyen. Que veux-tu, chacun son avis.

Mulciber plissa les yeux d'un air méchant et fit un pas vers elle, sa baguette à la main, suivi de près par Avery. Remus sortit sa baguette, mais Mary fut plus rapide.

— Expelliarmus ! Incarcerem !

La baguette de Mulciber s'envola trois mètres hors de sa portée et des cordes surgirent de nulle part pour se prendre dans ses pieds. Mulciber bascula en avant, le nez dans la neige. Les cordes le saucissonnèrent solidement. Avery leva alors sa propre baguette, mais cette fois-ci, ce fut Remus qui le devança avec un deuxième sortilège de Désarmement et un Petrificus Totalus. Avery s'abattit à son tour dans la neige, raide comme une planche, contrairement à Mulciber qui gigotait toujours.

— Je vais... te le faire payer... articula-t-il en crachant de la neige.

— C'est ça, répliqua Mary d'un ton superbement hautain. J'en parlerai à mes gnomes de jardin.

Là-dessus, elle saisit la main de Remus et se détourna. Elle l'entraîna vers le village sans mot dire puis, lorsqu'ils se retrouvèrent dans la rue principale, elle s'arrêta, les jambes tremblantes et la respiration saccadée.

— Oh là là, qu'est-ce qui m'a pris, je... c'est la première fois que je lui tiens tête comme ça ! C'est normal, si je trouve ça à la fois grisant et terrifiant ? Tu crois qu'il va se venger ?

Elle parlait très vite en agitant les mains comme pour s'aérer malgré la température négative.

Remus la prit par les épaules.

— Respire, lui conseilla-t-il en souriant. S'il essaye de se venger, tu sais bien qu'on sera plusieurs à lui tomber dessus.

Mary éclata de rire.

— En tout cas, c'est vraiment libérateur. Merci de m'avoir aidée...

— De rien.

Ils se regardèrent un moment dans les yeux, puis Mary secoua la tête comme pour sortir de sa rêverie et proposa :

— Après toutes ces émotions, j'irai bien boire une bonne Bièraubeurre aux Trois Balais, et toi ?

— Avec plaisir...

***

— Quoi ? s'exclama Stella McKinnon en se levant de sa chaise et en s'écartant de sa table et de Peter d'un air écœuré, le tout sous les yeux écarquillés de ses amies et sous l'air pétrifié de Sirius.

— Je t'aime, répéta Peter en la dévorant des yeux. Tu es la plus belle fille du château, la plus intelligente, la plus drôle...

Stella jeta un regard affolé à une autre table des Trois Balais, où se trouvait un groupe de garçons de son âge. Puis son regard se porta sur Sirius et elle murmura :

— Oh non, quel cauchemar !

Elle se cacha le visage dans ses mains.

— Je peux t'embrasser ? demanda Peter avec espoir.

— Non ! s'exclama Stella en s'écartant davantage.

La scène avait attiré l'attention d'un bon nombre de clients, notamment des élèves de l'école. Quelques rires commençaient à s'élever... Stella choisit alors de prendre la fuite. Peter la suivit aussitôt. Sirius tenta de le rattraper, mais il n'avait jamais vu Peter faire preuve d'autant de rapidité.

— Merde, jura-t-il avant de quitter le bar à leur suite.

Il les rattrapa alors qu'ils atteignaient le salon de thé de Mme Piedoddu.

— Va-t-en ! s'écria Stella.

Une silhouette familière sortit alors du salon de thé.

— Stella ? Que se passe-t-il ?

Marlene était sortie dans la précipitation, sans prendre sa cape d'hiver. Sortant à son tour du salon, Paul la lui apporta et la posa sur ses épaules. Ils avaient dû voir et entendre la scène depuis l'intérieur, à travers la fenêtre.

— Ce n'est qu'un malentendu, intervint Sirius. Viens Peter, il est temps de rentrer.

— Mais je veux rester avec elle ! s'exclama Peter. Je l'aime !

Marlene eut l'air d'être à nouveau frappée par un Cognard en pleine tête.

— Pardon ? éructa-t-elle, outrée. Elle a quatorze ans ! Qu'est-ce que...

Elle regarda Peter plus attentivement, son regard éperdu d'amour, puis l'air coupable de Sirius et Stella, et la lumière se fit jour dans ses yeux.

— Ne me dis pas que... non, Stella, tu ne peux pas être aussi stupide !

Stella se mit à pleurer, confirmant les craintes de sa sœur aînée.

— Un philtre d'amour ! s'exclama Marlene. Tu te fiches de moi ? Quand on a deux noises de bon sens, on n'utilise pas de philtre d'amour, Stella ! C'est vraiment lamentable ! Une potion qui enlève tout consentement éclairé à la personne qui la boit ? Tu as été mieux élevée que ça !

— Je suis désolée, Mar, je voulais juste... je voulais juste qu'Adam soit jaloux en voyant quelqu'un d'autre s'intéresser à moi... Mais ce n'est pas à lui que j'ai envoyé les chocolats...

Elle leva un regard furtif vers Sirius.

— Et on peut savoir comment Peter a pu manger des chocolats qui t'étaient manifestement destinés ? demanda Marlene à Sirius en croisant les bras. Je suppose que c'était un accident ?

Il était clair, d'après le ton de sa voix, qu'elle n'adhérait pas du tout à cette théorie.

— J'ai juste voulu faire une petite blague pour détendre l'atmosphère, expliqua Sirius. Peter avait l'air tellement morose...

— Et donc pour lui remonter le moral, tu as décidé de l'envoyer aux trousses de ma sœur ?

— Je ne savais pas que c'était ta sœur qui les avait envoyés, je jette toujours les chocolats et les lettres qui les accompagnent à la poubelle sans les lire...

— Peu importe qu'ils proviennent de ma sœur ou non, c'était une blague stupide, décréta Marlene. Viens, Stella, on s'en va. Et toi, tu ferais mieux d'emmener Peter à l'infirmerie pour qu'on lui administre un antidote.

Sirius n'eut rien le temps d'ajouter. Marlene, Stella et Paul étaient déjà partis. Sirius se sentit soudain frustré d'avoir mis Marlène en colère.

— Viens, Peter, marmonna-t-il. On retourne au château.

***

Après avoir emmené Peter à l'infirmerie (« Tous les ans, il y en a au moins un ! » s'était exclamée Mme Pomfresh en levant les yeux au ciel avant de lui donner un antidote), Sirius se mit en quête de Marlene. Il attendit devant l'entrée de la salle commune des Serdaigle et alpagua la première personne qui passait par là.

— Tu connais Marlene McKinnon ? Tu peux lui demander de sortir pour me parler ? Je suis Sirius Black.

— Je sais qui tu es, répondit la fille en balbutiant. Et je connais Marlene, je vais lui faire passer le message, si je la trouve...

Quelques minutes plus tard, Marlene sortit de la salle commune, le visage fermé.

— Je suis désolé, Marlene, je ne pensais pas à mal, je voulais juste remonter un peu le moral de Pe...

— C'est faux, le coupa Marlene. Tu ne voulais pas remonter le moral de Peter, tu voulais t'amuser à ses dépens, et aux dépens d'une fille anonyme. Même si cette fille n'avait pas été ma sœur, je n'aurais pas trouvé la situation très drôle. Les philtres d'amour sont souvent versatiles, qui sait ce qui aurait pu arriver...

— Mais rien n'est arrivé ! s'exclama Sirius. Ce que tu peux être sérieuse, parfois !

— Et toi, tu ne prends rien au sérieux, au point que c'en est parfois rageant. Chacun ses défauts, j'imagine.

Le silence retomba entre eux. Sirius lui prit les mains. Marlene ne se dégagea pas, ce qu'il interpréta comme un signe encourageant.

— D'accord, j'ai peut-être surtout voulu m'amuser. Je m'excuse. Tu me pardonnes ?

Marlene laissa échapper un profond soupir.

— Oui, dit-elle.

Sirius lui adressa un de ses sourires les plus ravageurs et l'embrassa.

— Je savais que tu ne me résisterais pas longtemps, déclara-t-il.

Marlene s'écarta de lui, sourcils haussés.

— Tu penses que je ne peux pas te résister ? demanda-t-elle.

Elle arborait un petit sourire en coin, pourtant Sirius eut comme l'impression d'avoir commis une erreur.

— Moi, je pense plutôt qu'il s'agit du contraire, ajouta-t-elle. L'avenir nous le dira...

Marlene se retira alors dans sa salle commune, laissant dans son sillage un Sirius penaud.

***

Le soleil se couchait lorsque James et Lily s'arrêtèrent de marcher. Ce n'était encore que la fin de l'après-midi, mais à cette heure-ci en Écosse et en plein février, la nuit tombait très tôt. La vue sur Pré-au-Lard, Poudlard, le lac, les sommets enneigés et la forêt environnante était époustouflante depuis leur promontoire, à l'issue du chemin de montagne où James avait entraîné Lily.

— C'est vraiment magnifique... déclara Lily après avoir retrouvé son souffle.

Ce dernier formait de petites volutes blanches dans l'air dès qu'elle ouvrait la bouche. James lui prit la main.

— Entre toi et ce paysage, je ne sais pas qui l'emporte. Peut-être le paysage.

Lily le bouscula légèrement en souriant à la plaisanterie.

— T'es vraiment nul, dit-elle sur le même ton.

— Mais non, je sais que tu m'aimes.

Les mots de James trouvèrent un écho particulier dans l'esprit de Lily. Une pensée s'imposa alors à elle comme la plus évidente des vérités. Elle serra la main de James et se tourna vers lui pour plonger son regard émeraude dans le sien, soudain tout à fait sérieuse.

— C'est vrai. Je t'aime.

Les yeux de James se mirent à pétiller. Jamais il n'aurait cru qu'elle serait la première à prononcer ces mots qu'il avait pourtant tant espéré entendre, et qu'il avait craint de dire le premier de peur de la faire fuir...

— Je t'aime aussi.

https://youtu.be/5irwi4BDvH4

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