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Chapitre 14 - Le cadeau

Remus sursauta lorsqu'un sac s'écrasa sur la table à côté de lui et de Peter.

— Salut, murmura Mary en s'asseyant face aux deux garçons. C'est le devoir pour McGonagall ? ajouta-t-elle en se penchant sur le parchemin de Remus. On ne doit pas le rendre avant deux semaines, si ?

— Oui, mais je préfère prendre de l'avance, je n'aurai pas beaucoup de temps avec le club de duel, répondit Remus à voix basse, après avoir vérifié que Mme Pince n'était pas dans les parages.

C'était à moitié vrai. L'autre explication était que la pleine lune approchait et que les jours qui la suivraient seraient trop difficiles pour qu'il puisse travailler correctement. Il était déjà très fatigué, comme le montraient les cernes sous ses yeux.

— J'ai un peu réfléchi pour nos paris, reprit Mary. Peter, il y a une fille que tu aimes bien dans l'école ?

Surpris par cette question très directe, Peter se mit à rougir comme une tomate.

— Euh, non, répondit-il d'une petite voix.

Peter mentait. Mais il ne pouvait tout de même pas avouer à Mary que c'est justement elle qui lui plaisait. Et puis, de toute façon, elle était la seule fille qu'il ne pouvait pas embrasser pour remporter le pari.

— Vraiment personne ? soupira Mary. Bon, je vais enquêter un peu du côté des filles, voir s'il n'y en a pas une qui serait intéressée par toi... On ne sait jamais... Peut-être une fille un peu plus jeune que nous, parce que ça m'étonnerait qu'une fille de septième année se soit entichée de toi, les ragots vont vite, j'en aurais sans doute entendu parler...

— Enquêter ? répéta Peter, paniqué. Non, ne fais surtout pas ça ! Je m'en fiche, de ce pari...

— Eh bien pas moi, je veux gagner...

— Personne ne voudra jamais m'embrasser, de toute façon, alors laisse tomber... Je sais que je ne suis pas très beau...

— Il n'y a pas que ça qui compte, répliqua Mary. Si tu avais un peu plus confiance en toi...

— Laisse tomber, je t'ai dit !

Furieux, Peter ramassa ses affaires et quitta la bibliothèque.

— Tu devrais peut-être y aller doucement, avec lui, lui conseilla Remus. Ça ne vaut peut-être pas le coup de gagner, si ça le met aussi mal à l'aise...

— On parle toujours de Peter, ou de toi ? demanda Mary avec un sourire.

Remus se mit à rougir à son tour.

— Je ne comprends pas ce qui te gêne tant, dans ce pari. D'accord, tu es préfet, mais...

— Il n'y a pas que ça, l'interrompit Remus. Il vaut mieux que je... reste calme.

— Pourquoi ça ? s'étonna Mary.

— Disons que j'ai quelques problèmes de... colère.

— Toi, des problèmes de colère ?

— Je sais, on ne dirait pas comme ça, mais si j'ai l'air calme, je ne le suis pas forcément et je veux éviter que ça dégénère et que ça cause des problèmes...

— Je me souviens que tu t'étais disputé avec Sirius, en cinquième année, se rappela soudain Mary. Je n'étais pas là pour le voir, mais d'après la rumeur, personne ne t'avait jamais vu dans cet état... Tu étais hors de toi. Je n'ai jamais su pourquoi...

— Sans vouloir te vexer, je préfère que cette histoire reste entre Sirius et moi.

— Pas de problème, répondit Mary avec un sourire. Tu sais, tu es beaucoup plus mystérieux que tu en as l'air, Remus Lupin.

Remus eut un sourire gêné. Mary sortit machinalement ses affaires de son sac dans l'intention de travailler elle aussi, mais au moment où elle posa une pomme sur la table, la silhouette de vautour de Mme Pince apparut.

— De la nourriture dans la bibliothèque ? s'exclama-t-elle. Dehors !

— Mais je ne voulais même pas la manger, je la sortais juste pour pouvoir récupérer ma bouteille d'encre dans le fond de mon...

— DEHORS ! Tous les deux !

Tout élève de Poudlard ayant déjà été témoin ou victime de cette situation savait qu'il était inutile de parlementer. Mary et Remus s'empressèrent de ranger leurs affaires et quittèrent la bibliothèque presque en courant.

— Complètement cinglée, commenta Mary une fois à l'extérieur.

— Personnellement, je la trouve très mesurée, répondit Remus.

Ils échangèrent un regard et éclatèrent de rire.

***

Sirius s'ennuyait. Bien sûr, rédiger des parchemins menaçants pour rappeler à certains élèves qu'ils avaient dépassé la date d'emprunt de leur livre sous le regard scrutateur de Mme Pince n'avait rien de passionnant. Dès que celle-ci avait quitté son bureau pour aller faire une de ses rondes dans la bibliothèque, Sirius avait sorti son miroir de sa poche.

James, t'es là ?

Un visage pourvu de lunettes rondes et de cheveux noirs de jais en bataille était apparu dans le miroir là où aurait dû se trouver le reflet de Sirius.

Comment ça se passe, avec Pince ? avait demandé James dans un chuchotement.

Sans surprise, c'est chiant à mourir. Et toi, avec Rusard ?

— Il m'a fait astiquer les trophées sans magie, grand classique, tout aussi chiant. Je me demande comment se débrouille Peter, à l'infirmerie. Avec cette épidémie de gastro...

James avait frissonné.

Il n'y a que Remus qui s'en sort bien, avait commenté Sirius. Enfin, façon de parler, la retenue tombe pile le mauvais soir...

Sirius avait relevé la tête. Il avait cru voir une silhouette familière passer devant le bureau...

Bon, je te laisse, revoilà Rusard, avait dit James avant de disparaître.

Sirius avait plissé les yeux, sentant toujours la présence d'une personne près de la porte. Il avait continué à parler au miroir comme si James était toujours là :

Au fait, n'oublie pas le rendez-vous de ce soir. Et pense à bien appuyer sur le nœud à la base du Saule cogneur avant de rentrer dans le passage secret pour l'immobiliser, cette fois.

Derrière la porte, une ombre avait bougé. Sirius avait souri.

Ce serait la meilleure blague de sa vie.

Lorsqu'il avait quitté la bibliothèque à la fin de sa retenue, une heure plus tard, il avait retrouvé James devant la salle des Trophées.

Peut-être que la prochaine fois, on évitera de lancer des Bombabouses depuis le sommet de la tour d'Astronomie au moment où McGonagall passe dans le parc, avait dit James en bâillant. J'ai comme l'impression qu'elle l'a mal pris. Et puis, je suis persuadé qu'on peut mieux faire.

Ne t'inquiète pas, la blague du siècle est déjà lancée, avait répondu Sirius avec un sourire en coin. J'ai surpris Rogue en train d'écouter aux portes quand on se parlait par miroir. J'ai peut-être fait allusion au passage sous le Saule cogneur... Cet imbécile doit déjà y être...

Quoi ? s'était exclamé James en pilant net dans le couloir. Lunard est dans la cabane en ce moment même...

— Oui, c'est justement ça qui est drôle...

Mais James n'avait pas donné l'impression d'avoir envie de rire. Il avait plutôt eu l'air catastrophé...

Rogue ne sait pas ce qui l'attend, il va se faire massacrer...

— Et alors, on parle bien de Rogue, qu'est-ce qu'on s'en fiche... James, où tu vas ?

James avait déjà parcouru la moitié du couloir en courant.

Empêcher Rogue de se faire bouffer !

James avait dévalé les escaliers en courant si vite qu'il avait renversé quelques élèves au passage puis était sorti dans le parc sans tenir compte de Peeves qui s'était mis à brailler « ÉLÈVE HORS DU CHÂTEAU PASSÉ LE COUVRE-FEU ». Le Saule cogneur avait failli lui cingler le visage de ses branches lorsque James s'était jeté à terre, avait effectué un roulé-boulé jusqu'au tronc et appuyé sur le nœud pour immobiliser l'arbre. Il s'était faufilé dans le passage secret et avait trouvé Rogue en train de pousser le panneau de bois qui le séparait de la pièce où se trouvait Remus. James avait pu voir la silhouette du loup-garou se découper dans la semi-obscurité. Un grondement sourd de mauvais augure s'était échappé de la gorge de Lunard... James avait su que le loup-garou avait entendu ou senti la présence de Rogue. Il s'était alors passé trois choses simultanées : Rogue avait fait un pas à l'intérieur de la pièce, Lunard avait poussé un hurlement et donné un coup de patte en direction du Serpentard, auquel ce dernier n'avait échappé que grâce à James qui s'était jeté sur lui pour le tirer en arrière, hors de portée de Remus. James avait traîné Rogue de force dans le passage secret pour revenir sur leurs pas.

C'était quoi, ça ? avait balbutié Rogue, livide.

Clairement quelque chose qui ne veut pas de nous ici, Servilus.

Vous saviez qu'il y avait un monstre ici... Black a fait exprès de m'y envoyer...

— Si tu ne passais pas ta vie à nous espionner, Servilus, peut-être que ce genre d'incident ne te serait pas arrivé...

— Quand je raconterai ça à Dumbledore... Black va se faire renvoyer...

James avait poussé Rogue contre le mur.

Je viens de te sauver la vie, espèce de crétin, alors...

— Me sauver la vie ? C'est la peau de ton copain que tu sauves, pas la mienne...

— Avance, Servilus, on réglera ça dehors...

Dehors, James avait vu le professeur McGonagall, alertée par Peeves, en train de traverser le parc à bonne allure dans leur direction.

Potter, Rogue... Dans le bureau de Dumbledore, immédiatement. Suivez-moi...

Severus s'était empressé de tout raconter à Dumbledore et McGonagall, qui était allée chercher Sirius. Ce dernier avait fait perdre cinquante points à Gryffondor et avait gagné une nouvelle série de retenues. James avait été remercié pour sa présence d'esprit, ce qui avait ulcéré Rogue. Mais Dumbledore avait fait taire ce dernier et lui avait fait promettre de ne parler à personne de ce qu'il avait vu dans la cabane, ce qui avait d'autant plus outragé Rogue, même si ce dernier n'en avait rien dit, cette fois. James l'avait soupçonné de trop craindre leur directeur pour cela.

Le lendemain, Dumbledore avait tout expliqué à Remus, qui n'avait aucun souvenir d'avoir attaqué Rogue. Il était rentré dans le dortoir, livide, et avait aperçu Peter, James ainsi que Sirius, qui avait la mine basse.

J'aurais pu le tuer, avait déclaré Remus.

Écoute, vieux... avait commencé Sirius. Je suis désolé...

Mais Remus ne s'était jamais autant senti en colère de sa vie.

Désolé ? J'aurais pu le tuer, Sirius ! LE TUER, tu m'entends ? Qu'est-ce qui t'a pris, bordel ! Tu pensais vraiment que ça aurait amusé la galerie ? Qu'on en aurait bien ri le lendemain ? Qu'avoir un truc pareil sur la conscience ne me dérangerait pas le moins du monde ? C'est ma pire crainte, Sirius ! Et que Rogue en soit la victime n'est pas une espèce de... de circonstance atténuante ! C'est digne de Mulciber !

— Eh, ne me compare à ce salaud...

Remus avait alors lâché un grognement beaucoup plus proche du loup-garou que de l'homme. Sirius avait reculé. Remus, effrayé par sa propre réaction, avait pris la fuite. Il avait traversé la salle commune d'un air si furieux que tous les regards s'étaient tournés vers lui.

Remus avait mis une bonne semaine à se calmer et à pardonner son ami. Mais pendant des jours, il avait craint que Rogue ne fasse le lien entre ses disparitions mensuelles et la créature qui avait failli le tuer dans cette cabane par un soir de pleine lune...

Fort heureusement, cela ne s'était jamais produit.

***

James attendait Lily au bas des escaliers.

— Bon anniversaire, dit-il avant de sourire et de l'embrasser.

Il lui tendit ensuite un petit paquet cadeau dont Lily s'empara. Lorsqu'elle l'ouvrit, elle découvrit un bracelet doré fin et élégant sur lequel étaient gravés un L et un J entrelacés.

— Oh James... Merci ! s'exclama Lily en le mettant aussitôt.

Sirius, Remus, Peter et Mary descendirent à leur tour les escaliers du dortoir en lui souhaitant un joyeux anniversaire. Ils se rendirent ensemble dans la Grande Salle où un hibou se posa dans l'assiette de Lily pour lui délivrer deux autres cadeaux. L'un était une paire de boucles d'oreilles offerte par ses parents et l'autre une écharpe un peu démodée envoyée par Pétunia, ce qui représentait pour elle un effort considérable. Mary en profita également pour lui donner son cadeau, un livre que Lily songeait à s'acheter depuis un certain temps.

Un autre présent d'un genre différent l'attendait à la fin de son cours de potions.

— Ah, miss Evans ! l'interpella Slughorn alors que les élèves rangeaient leurs affaires.

James attendit Lily près de la porte alors qu'elle se rapprochait de Slughorn.

— Bon anniversaire ! s'exclama ce dernier.

— Merci, professeur, répondit Lily en rougissant.

— Le professeur Spleen a été très impressionné par vous lors de votre rencontre en septembre dernier.

— Oh... je n'ai pourtant pas dit grand-chose...

— Vous, peut-être pas, mais il est bien possible que je lui aie parlé de vous assez longuement. Il est prêt à vous proposer une place d'élève-Guérisseuse sous sa tutelle en septembre prochain si vos notes ASPIC vous le permettent, ce dont je ne doute pas une seconde...

— Une place à Ste Mangouste ? s'étonna Lily. Professeur, je ne sais pas comment vous remercier...

— Inutile de me remercier, miss Evans ! Tant que vous m'assurez une invitation au Congrès Annuel de la Médicomagie quand vous serez une éminente Guérisseuse, bien sûr. Le banquet y est toujours absolument délicieux, ajouta-t-il avec un clin d'œil malicieux.

Lily rejoignit James dans le couloir, un grand sourire aux lèvres.

— Il vient de me dire que je pouvais suivre une formation de Guérisseuse à la rentrée prochaine si mes notes sont assez bonnes... Le professeur Spleen s'est proposé pour devenir mon tuteur...

— C'est formidable ! s'exclama James avant de la prendre dans ses bras. C'est vraiment ce que tu veux faire, alors ? demanda-t-il lorsqu'il l'eut relâchée.

— Je crois que oui. Je ne peux peut-être pas encore soigner ma mère à l'aide de la magie, mais peut-être qu'un jour, je trouverai comment faire... Et en attendant, je pourrai soigner des sorciers, pourquoi pas même trouver un remède à la condition de Remus...

Lily était si enthousiaste qu'elle ne remarqua pas tout de suite l'expression de James.

— Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda-t-elle enfin.

— Une des premières choses à laquelle tu penses à l'idée de devenir Guérisseuse, c'est de soigner mon meilleur ami... Même après tout ce temps, je découvre encore un peu plus chaque jour à quel point tu es exceptionnelle...

Lily ne sut quoi répondre, touchée par ses paroles.

— Et toi, qu'est-ce que tu comptes faire, après Poudlard ? lui demanda-t-elle après un silence.

— Eh bien, les recruteurs de Quidditch vont commencer à assister aux matches... Le prochain sera sans doute décisif...

— Je nous y vois déjà... toi grand joueur de Quidditch professionnel, moi Guérisseuse... J'ai toujours eu du mal à me projeter dans le futur et dans le monde des sorciers en dehors de l'école, mais je pense que j'y trouve enfin ma place... et c'est un peu grâce à toi.

Ils s'embrassèrent, puis James lui prit la main.

— Viens, on va être en retard pour le cours de McGonagall.

À l'ombre d'un couloir adjacent, Severus, qui avait entendu toute la conversation, serra les mâchoires avant de s'éloigner à son tour.

***

Le soir même, un dernier cadeau attendait Lily, posé sur son lit. Un elfe de maison devait l'avoir apporté. Lily le déballa et découvrit un collier en argent serti d'une émeraude qui rappelait la couleur de ses yeux. Il s'agissait manifestement d'une parure coûteuse. Un petit mot à l'écriture en pattes de mouche familière l'accompagnait : « De la part d'un ami ». Lily secoua la tête, un goût amer dans la bouche, et descendit dans la salle commune. Elle attrapa la première fille à sa portée et lui colla le bijou dans la main.

— Tiens. Tu peux le garder, le jeter ou le donner à la personne de ton choix...

La fille la contempla, bouche bée. Lily froissa ensuite le parchemin qui contenait la note et jeta la boule dans le feu.

— Tu as l'air contrariée, fit remarquer James, qui entrait à ce moment-là dans la salle commune après son entraînement de Quidditch. Est-ce que ça va ?

— C'est rien, c'est juste...

Lily se demanda si elle devait en parler à James, puis avoua finalement :

— Severus m'a fait un cadeau. Quel imbécile... Il me traite de Sang de Bourbe, on ne se parle pas pendant un an et demi, et maintenant, il s'amuse à me faire un cadeau ? Je l'ai donné à une fille qui passait par là. Je n'en veux pas, de son cadeau.

Lily resta maussade le reste de la soirée. Furieux que Severus soit venu gâcher sa journée d'anniversaire, James prétexta une pause toilettes le lendemain alors qu'ils remontaient dans la salle commune après le dîner et demanda à Lily de continuer sans lui. Il en profita ensuite pour redescendre les étages et attendit que Rogue sorte de la Grande Salle et se dirige vers les cachots. James se félicita que Mulciber et Avery ne l'accompagnent pas lorsqu'il vit Severus entrer dans le couloir où il l'attendait de pied ferme. C'était une affaire qui ne concernait que Severus et lui. Inutile d'avoir des spectateurs.

— Rogue, l'interpella-t-il d'une voix forte.

James avait l'air parfaitement décontracté, mais il se tenait prêt à dégainer sa baguette.

— Qu'est-ce que tu veux, Potter ? lâcha Severus.

— Je veux tu fiches la paix à Lily. Elle l'a jeté, évidemment, mais ton petit cadeau stupide l'a blessée plus qu'autre chose et elle mérite que tu sortes une bonne fois pour toutes de sa vie.

— Qu'est-ce que tu racontes ? demanda Rogue. Je ne lui ai rien offert du tout...

— Il y avait un mot avec ton écriture. Te fous pas de ma gueule, Servilus.

— Ne m'appelle pas comme ça, Potter.

James sortit sa baguette. Severus en fit de même. Moins d'une seconde plus tard, deux éclairs rouges les frappèrent simultanément. Un duel féroce s'engagea, jusqu'à ce que James parvienne à coincer Severus en lui jetant un maléfice de Saucisson.

— Fiche lui la paix, Rogue, déclara James en essuyant sa lèvre en sang d'un revers de manche, sa baguette pointée sur un Severus raide et immobile. Je serai moins sympa la prochaine fois...

La haine se lisait dans le regard de Severus. Lorsque James se fut éloigné, Severus avait déjà réussi à se libérer du maléfice.

— Tu crois que t'as gagné, hein, Potter ? cracha Severus, le souffle court. Tu crois qu'elle est à toi ?

James se retourna.

— T'es vraiment à côté de la plaque, Servilus. Lily n'appartient à personne. Elle est libre, et elle a fait son choix.

Sur ces mots, James s'éloigna.

***

Ce jour-là, le temps était radieux. Soulagées d'en avoir terminé avec l'examen de Défense contre les Forces du Mal, Lily, Mary, Marlene et Grace s'étaient assises au bord du lac, où elles avaient retiré leurs chaussures et leurs chaussettes pour laisser leurs pieds tremper dans l'eau. Mary leur avait raconté ce qu'elle avait écrit comme réponse à la question concernant les vampires.

Qu'est-ce que j'étais censée écrire d'autre ? s'était-elle exclamée alors que l'hilarité de ses trois camarades redoublait.

« Les vampires fréquentent rarement des lieux comme les plages en raison de leur aversion pour le soleil ? » avait répété Lily en essuyant une larme de rire.

Ben quoi, fallait bien que je brode un peu ! « Les vampires boivent du sang et n'aiment pas le soleil », c'était un peu court !

— À ta place, je serais allée jusqu'au bout et j'aurais dit que les vampires n'aiment pas trop bronzer, commenta Grace.

Lily et Marlene éclatèrent à nouveau de rire.

Ça va, Servilus ?

Au son de cette voix forte et familière, les poils s'étaient dressés sur la nuque de Lily, qui avait cessé de rire et s'était retournée. Elle avait vu Severus lâcher son sac et sortir sa baguette, mais James Potter s'était montré plus rapide :

Expelliarmus !

La baguette de Severus avait atterri quatre mètres derrière lui. Non loin, Sirius Black avait éclaté de rire.

Impedimenta ! s'était exclamé ce dernier en pointant sa propre baguette sur Severus, qui avait été projeté à terre avant d'avoir eu le temps de plonger pour récupérer la sienne.

Un cercle de spectateurs s'était formé autour d'eux. Lily avait commencé à renfiler ses chaussettes et ses chaussures.

Alors, comment s'est passé ton examen, Servilo ? avait poursuivi James.

Chaque fois que je le regardais, son nez touchait le parchemin, avait renchéri Sirius. Il va y avoir de grosses taches de gras sur toute sa copie, ils ne pourront pas en lire un mot.

Des rires s'étaient élevés.

Attends... un peu, avait haleté Severus, toujours immobilisé par le maléfice d'Entrave. Attends... un peu !

— Qu'est-ce qu'il faut attendre ? avait demandé Sirius. Qu'est-ce que tu as l'intention de nous faire, Servilo, t'essuyer le nez sur nous ?

Severus avait laissé échapper un flot de jurons et de formules magiques qui étaient restées sans effet, sa baguette étant restée trois mètres plus loin.

Qu'est-ce que c'est que ces grossièretés, lave-toi la bouche, rétorqua James. Récurvite !

Lily avait enfin réussi à remettre ses chaussures et s'était levée alors que Severus s'était mis à tousser et à s'étrangler sur les bulles de savon roses qui s'échappaient désormais de sa bouche.

Laissez-le TRANQUILLE ! s'était-elle écriée.

Ça va, Evans ? avait demandé James d'un ton plus agréable, plus grave, plus mûr, après s'être passé une main dans les cheveux.

Lily l'avait toisé d'un air répugné.

Laisse-le tranquille, avait-elle répété.

Elle n'avait pas osé regarder Severus. Leur relation était devenue de plus en plus tendue au fil de cette cinquième année. Lily s'était beaucoup rapprochée des filles, avec lesquelles elle s'était sentie de plus en plus en symbiose alors que sa relation avec Severus se dégradait, plombée par les fréquentations de ce dernier. Lily avait toujours refusé d'adresser la parole à Mulciber ou Avery, les nouveaux « amis » de Severus. Mary n'avait jamais supporté Rogue, et c'était réciproque. Mais Lily détestait aussi les harceleurs tels que Potter et Black.

Qu'est-ce qu'il t'a fait ? avait-elle demandé.

Eh bien, voilà, le plus gênant, chez lui, c'est le simple fait qu'il existe, si tu vois ce que je veux dire...

— Tu te crois très drôle, avait-elle rétorqué, glaciale et impassible devant les rires qui s'étaient élevés, mais tu n'es qu'une abominable petite brute arrogante, Potter. Laisse-le tranquille !

— C'est d'accord, à condition que tu acceptes de sortir avec moi, Evans. Allez... sors avec moi et je ne porterai plus jamais la main sur le vieux Servilo.

Lily avait fait de son mieux pour ne pas rougir. C'était une des dernières techniques de Potter pour l'humilier : lui faire du chantage en prétendant vouloir sortir avec elle. À vrai dire, elle s'était demandé s'il y avait un fond de sérieux dans ses propos, mais authentique ou non, il était hors de question qu'elle cède à ce genre de proposition !

Je ne sortirai jamais avec toi, même si je n'avais plus le choix qu'entre toi et le calmar géant.

— Pas de chance, Cornedrue, avait commenté Sirius. Oh ! Attention !

Severus s'était libéré du sortilège et avait récupéré sa baguette. Il avait alors entaillé la joue de James, qui avait fait volte-face. Severus s'était alors retrouvé dans les airs, suspendu par les pieds comme à un crochet invisible. Le bas de sa robe était tombé sur sa tête, révélant deux jambes maigres et un caleçon grisâtre.

Lily s'en était aussitôt voulu, mais l'espace d'une seconde, elle avait eu envie de rire avec les autres. Elle s'était vite ressaisie, cependant.

— Fais le descendre !

— Mais certainement, avait répliqué James.

Severus était retombé par terre comme une poupée de chiffon et s'était empêtré dans sa robe en essayant de se relever.

Petrificus Totalus ! s'était exclamé Sirius avant que Severus n'ait eu le temps de lancer un sort.

Severus avait à nouveau basculé au sol, raide comme une planche.

LAISSEZ-LE TRANQUILLE ! avait hurlé Lily avant de sortir sa baguette.

Ce geste avait eu pour effet de rendre James et Sirius méfiants.

— Ah, Evans, ne m'oblige pas à te jeter un sort, avait dit James avec gravité.

— Alors libère-le du maléfice !

James avait fini par capituler.

— Et voilà. Tu as de la chance qu'Evans ait été là, Servilus.

— Je n'ai pas besoin de l'aide d'une sale petite Sang de Bourbe comme elle !

Lily avait eu l'impression de recevoir un coup dans les côtes. Elle s'était efforcée de ne rien montrer en public, mais elle avait été blessée au plus profond d'elle-même par cette insulte, et la fureur l'avait également gagnée. Elle avait déjà entendu Severus « déraper » en utilisant cette insulte, mais jamais encore il ne l'avait dirigée contre elle. Mais cela n'avait sans doute jamais été qu'une question de temps.

Très bien, avait-elle dit froidement. Je ne m'en mêlerai plus, à l'avenir. Et si j'étais toi, je laverais mon caleçon, Servilus.

Jamais elle ne s'était montrée aussi méchante envers lui. Mais il l'avait mérité.

Fais des excuses à Evans ! avait rugi James.

Je ne veux pas que tu l'obliges à s'excuser ! Tu es aussi mauvais que lui !

— Quoi ? avait protesté James. JAMAIS je ne t'aurais traitée de... tu-sais-quoi !

— Tu te mets les cheveux en bataille parce que tu crois que ça fait bien d'avoir toujours l'air de descendre de son balai, tu te pavanes avec ce stupide Vif d'or, tu jettes des maléfices à tous ceux que tu n'aimes pas simplement parce que tu sais le faire... Ça m'étonne que ton balai arrive encore à décoller avec une tête aussi enflée. Tu me fais VOMIR !

Lily s'était éloignée à grands pas en s'efforçant d'essuyer ses larmes de rage sans que personne ne les voie. Elle en avait assez de Severus, assez de Potter, assez des garçons stupides de cette école.

Le soir même, Mary était venue l'avertir que Severus l'attendait devant le portrait de la Grosse Dame et qu'il menaçait de dormir sur place si elle ne venait pas lui parler. Vêtue de son pyjama et d'une robe de chambre, elle était donc sortie, le visage complètement fermé.

— Je suis désolé, avait déclaré Severus.

— Ça ne m'intéresse pas.

— Je suis désolé !

— Épargne ta salive. Je suis sortie seulement parce que Mary m'a dit que tu menaçais de dormir ici.

— C'est vrai. Je l'aurais fait. Je n'ai jamais eu l'intention de te traiter de Sang-de-Bourbe, ça m'a simplement...

— Échappé ? Il est trop tard. Pendant des années, je t'ai trouvé des excuses. Aucun de mes amis ne comprend pourquoi j'accepte encore de te parler. Toi et tes chers amis Mangemorts... Tu vois, tu ne le nies même pas ! Tu ne nies même pas que vous avez tous l'ambition de le devenir ! Vous avez hâte de rejoindre Tu-Sais-Qui, n'est-ce pas ? Je ne peux plus faire semblant. Tu as choisi ta voie, j'ai choisi la mienne.

— Non... Écoute, je ne voulais pas...

— Me traiter de Sang-de-Bourbe ? Mais tu traites de Sang-de-Bourbe tous les gens qui sont de même naissance que moi, Severus. Pourquoi serais-je différente ?

Sur ces dernières paroles, Lily avait fait volte-face et avait disparu par le trou du portrait.

***

— C'était toi, n'est-ce pas ? demanda Severus. C'est toi qui lui as envoyé ce cadeau... Qui a imité mon écriture...

Gertie Bullstrode cessa d'observer son reflet – son véritable reflet – dans le miroir des toilettes des filles et se retourna pour le regarder dans les yeux.

— J'espère que ça lui a plu...

— Pas vraiment, non. Elle l'a jeté. Pourquoi tu as fait ça ?

Severus fulminait, à présent.

— Pour te faire ouvrir les yeux. Lily Evans ne t'aimera jamais. Elle a jeté ce collier parce que tu la dégoûtes et qu'elle ne veut plus rien à voir avec toi. Tu ferais mieux de te faire à cette idée au plus vite et de passer à autre chose. Tu te fais des illusions si tu penses qu'elle finira par changer de camp et rester auprès de toi, chez les Mangemorts.

— Comment sais-tu que...

— Oh, pitié, Mulciber et Avery ne parlent que de ça.

— Non, pas cette partie-là. Comment sais-tu que j'espère qu'elle... qu'elle finisse par changer de camp ?

Gertie ne répondit pas. Severus fut soudain saisi d'un doute affreux.

— Tu es une Legilimens, comprit-il.

— Tu ferais bien de t'habituer à ce qu'on lise dans ton esprit si tu comptes rejoindre Tu-Sais-Qui. Tout le monde sait que c'est un Legilimens hors pair. Que penses-tu qu'il va faire de tes pensées concernant Lily Evans ? Peut-être qu'il te demandera de la tuer pour prouver ta loyauté. En tout cas, il s'en servira. Sois-en certain.

Gertie s'apprêtait à sortir des toilettes lorsqu'elle ajouta :

— Oh, et ne comptes plus sur moi pour jouer le rôle de Lily Evans. Si tu veux continuer à m'embrasser, ce sera sans Polynectar, désormais.

Gertie sortit des toilettes, abandonnant derrière elle un Severus songeur. Goûter aux lèvres de Lily avait déclenché une soif intarissable en lui, et Gertie avait décidé de lui couper l'eau. Mais il n'avait aucune attirance pour la vraie Gertie, et cette histoire de Polynectar était tordue, même pour quelqu'un comme lui, il le savait. Si Lily venait à l'apprendre, si Gertie lui en parlait... il perdrait Lily pour toujours. Gertie avait tort. Il pouvait encore ramener Lily vers lui. Un jour, il y parviendrait...

Mais Gertie avait également raison sur un autre point. Il devait apprendre à dissimuler ses pensées pour se protéger, pour protéger Lily.

Il devait apprendre l'Occlumancie.

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