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Chapitre 13 - Faux-semblants

Comme d'habitude, le château était resté presque désert pendant les vacances. Severus était l'un des rares élèves de Serpentard à y avoir passé Noël. Mulciber et Avery étaient rentrés chez eux, et bien que Severus appréciât leur compagnie, il avait été ravi d'avoir eu deux semaines de calme et de solitude loin de ses deux amis turbulents. Regulus, lui aussi, était rentré chez lui pour les vacances.

La veille du retour des élèves à Poudlard, Severus se rendait à la bibliothèque pour rendre un livre lorsque Lily Evans apparut à l'angle du couloir, en pleurs. Elle se figea en apercevant le garçon, puis s'exclama :

— Oh, Severus !

Elle se jeta alors dans ses bras. Trop sidéré pour bouger, Severus sentit son cœur s'accélérer lorsqu'il huma le parfum familier de ses cheveux.

— J'ai été si stupide, sanglota Lily. Je me suis disputée avec James... Parce que... parce que je lui ai dit que j'avais eu des sentiments pour toi...

Elle releva la tête vers lui et plongea son regard émeraude dans le sien. Severus commença à songer que quelque chose ne tournait vraiment pas rond. Il ne s'agissait pas d'un songe, tout cela était bien réel. Mais Lily n'était pas censée revenir avant le lendemain, et surtout, même s'il en rêvait la nuit, la Lily qu'il connaissait ne se serait jamais comportée ainsi avec lui, pas après tout ce qui s'était passé entre eux... Il finit par repousser presque brutalement la jeune fille.

— Qui es-tu ? cracha-t-il.

— Sev... C'est moi, c'est Lily. Je suis rentrée un jour plus tôt, je voulais te voir. J'ai rompu avec James...

Severus se rapprocha et braqua sa baguette sous le menton de la jeune fille. Cette dernière se mit alors à sourire, d'un sourire pervers qui ne ressemblait à aucun de ceux de Lily Evans.

— Bon, très bien, dit-elle. Je capitule. Qu'est-ce qui m'a vendue ? Le coup du « je lui ai dit que j'avais eu des sentiments pour toi ? »

— Qui es-tu ? répéta Severus d'une voix doucereuse en détachant bien les syllabes.

La fausse Lily garda le silence, souriant toujours de manière insolente.

— Tais-toi si tu préfères, railla Severus, je ne vais pas tarder à le savoir, de toute façon. Le Polynectar perd de son effet.

Les cheveux roux de la fausse Lily commençaient en effet à perdre leur couleur à la racine, remplacé par une teinte châtain cendré terne. Ses yeux commençaient à changer de forme et de couleur eux aussi. La fausse Lily se caressa la mâchoire.

— Ah, ça commence déjà à partir... C'était tout juste, je t'ai attendu tellement longtemps dans ce couloir...

Quelques instants plus tard apparut à la place de Lily une jeune fille maigrichonne au visage long et étroit. Elle n'était pas très belle. Severus la reconnut.

— Gertie Bullstrode ? s'étonna-t-il.

— Avoue que tu me préférais sous son apparence à elle. C'est fascinant, de se faire passer pour une jolie fille, tu sais. Tout leur est si simple...

— Pourquoi as-tu pris son apparence à elle en particulier ?

— Parce que c'est amusant, répondit Gertie. Et parce que je t'aime bien.

— On se connaît à peine.

— Mais moi, je t'observe depuis un moment. Je sais par exemple que tu passes ici tous les jours à la même heure pour rendre un livre et en emprunter un autre depuis le début des vacances. Enfin, aujourd'hui, tu es un peu en retard. Je sais aussi que tu étais ami avec Lily Evans et que tu es toujours obsédé par elle.

— Où t'es-tu procuré le Polynectar ? C'est généralement au-dessus de la bourse d'une simple adolescente...

— Slughorn a pris de mauvaises habitudes. Il garde secrètement les potions parfaitement bien préparées de ses propres élèves pour les revendre sous le manteau. Deux élèves ont obtenu un O pour avoir préparé cette potion à la perfection, en septembre dernier. Toi, et Lily Evans. Disons que j'en ai piqué un peu dans la réserve de ce bon vieux Sluggy.

— Pour quoi faire ?

— Je te l'ai dit. Je t'aime bien. Mais je sais bien que tu ne t'intéresseras jamais à quiconque d'autre que ta précieuse Lily Evans, et encore moins à quelqu'un comme moi. Alors je suis là pour te faire une proposition. Je peux prendre son apparence, de temps à autre, et passer du temps avec toi... J'ai toute une brosse pleine de ses cheveux, et encore quelques doses de Polynectar... Je suis certaine que tu as imaginé l'embrasser plus d'une fois, et plus encore, si tu vois ce que je veux dire...

— Tu n'es pas la vraie Lily, cracha Severus, et ta proposition tordue ne m'intéresse pas !

— Tu es sûr ? minauda Gertie en battant des cils. C'est le seul moyen pour toi de goûter un jour aux lèvres de Lily Evans... N'as-tu pas envie de découvrir ce que ça fait ?

Severus eut une seconde d'hésitation, ce qui suffit amplement à Gertie, qui se mit à sourire de plus belle.

— Je m'en doutais, dit-elle. Penses-y, Severus. À bientôt...

Gertie s'éloigna.

***

Le quai 9/4 était noir de monde. Lorsque James repéra la tête rousse de Lily, il fendit la foule pour la retrouver, suivi de Sirius. Lily eut un large sourire en l'apercevant. Après le mariage de Pétunia, Lily était rentrée chez ses parents et elle avait profité du reste de ses vacances pour passer du temps avec eux. James, bien entendu, s'était montré parfaitement compréhensif. Mais ces quelques jours sans la voir avaient suffi à créer un manque. Lily, elle aussi, était très heureuse de le retrouver.

Ils échangèrent un long baiser.

Se tenant un peu à l'écart, Sirius en profita pour regarder ailleurs et tomba sur Marlene McKinnon. Il ne détourna pas les yeux. Sirius avait eu toutes les vacances pour réfléchir à ce qu'il lui dirait quand il la reverrait. Il ne pouvait pas passer son temps à l'éviter : il fallait prendre le taureau par les cornes. Il avait un plan. Abandonnant James et Lily à leurs retrouvailles, Sirius marcha droit sur Marlene, qui se tenait seule en compagnie d'une fille qu'il ne connaissait pas. En se rapprochant, il s'aperçut que la fille était plus jeune que Marlene, mais lui ressemblait énormément.

— Salut, déclara Sirius.

— Salut, répondit Marlene.

— Salut ! Je suis Stella, la sœur de Marlene ! s'exclama la jeune fille avec alacrité.

Stella McKinnon avait les cheveux un peu plus clairs que ceux de sa grande sœur, mais les mêmes yeux marron. Sirius lui adressa un sourire puis se tourna vers Marlene :

— Je peux te parler une minute ?

— Bien sûr...

— OK j'ai compris, la petite sœur s'en va, fit Stella en croisant le regard de Marlene. Je vais retrouver mes amis, alors. À plus tard, Mar !

Stella s'en alla d'un pas guilleret.

— Elle est... sémillante, commenta Sirius après un instant de réflexion.

— Sémillante, c'est le mot, répondit Marlene. Tu voulais me dire quelque chose ?

— Oui...

Sirius prit un air parfaitement dégagé, presque blasé.

— À propos de ce que je t'ai dit, avant les vacances... Ezra n'était pas vraiment mon... « copain ». On s'est fréquentés, mais c'était l'histoire d'un été, rien de plus. Et c'est du passé, maintenant. J'apprécierais que ça reste entre nous, cela dit. Je n'en ai parlé à personne, même pas à James... que ce soit chez les Moldus ou chez les sorciers, deux mecs ensemble, c'est souvent mal vu...

Marlene plissa les yeux. Sirius eut la désagréable impression qu'elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Toutefois, elle n'insista pas et répondit :

— Pas de problème. Et puisqu'on en parle, ce baiser... c'était clairement une erreur. Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'avais un peu bu, j'étais désorientée... Je suis avec Paul, de toute façon.

— Bien sûr, répondit Sirius. Je suis désolé, moi non plus, je ne sais pas ce qui m'a pris. Bref, je suis ravi que ce soit réglé. Je vais rejoindre James et Lily, ils doivent enfin avoir cessé de s'embrasser. On se verra plus tard.

Marlene acquiesça et Sirius fit volte-face pour rejoindre James et Lily, envahi par la frustration. « Une erreur », avait-elle dit. Alors qu'il n'avait jamais eu autant l'impression de prendre la bonne direction que le jour où il avait embrassé Marlene McKinnon. Mais bien sûr, après ce qu'il lui avait avoué au sujet d'Ezra, pourquoi voudrait-elle de lui ?

***

Au cours des jours qui suivirent, Sirius évita Marlene. Il craignait tant qu'elle ne veuille plus vraiment lui parler qu'il avait décidé de prendre les devants. Ce n'était pas très difficile : le match de rentrée opposant Serdaigle à Serpentard avait lieu à la fin de la semaine, et l'équipe de Serdaigle, dont les membres n'avaient pas pu se voir pendant les vacances, s'entraînait tous les jours d'arrache-pied. Sirius ne voyait principalement Marlene que pendant les cours qu'ils avaient en commun, où ils ne s'adressaient pas non plus la parole. Et lorsqu'il la croisait dans les couloirs, elle se trouvait toujours avec Paul. Sirius avait la nette impression que ses craintes étaient confirmées et qu'elle aussi, l'évitait ou du moins, prenait ses distances. L'humeur de Sirius s'en trouvait particulièrement affectée, au point que la veille du match, alors qu'ils se détendaient le soir dans la salle commune, Remus lui demanda :

— Tout va bien ?

Sirius s'arracha au vide qu'il contemplait.

— Oui, tout va bien. Désolé, j'ai décroché de la conversation. De quoi vous parliez ?

— De nos paris, répondit James. Et du fait que seuls Lily, toi et moi avons réussi les nôtres pour le moment.

— Même si un certain individu s'y est pris d'une manière particulièrement déplorable, intervint Mary en levant les yeux au plafond.

— On peut dire que ça ne comptait pas, si tu veux, proposa Sirius.

— Pas la peine, répondit Mary d'un ton nonchalant. Un pari, c'est un pari. Tu as remporté le tien dans les règles.

Lily, qui somnolait à moitié sur l'épaule de James, fut surprise par cette réaction étonnamment fair-play de la part de Mary et se demanda soudain si sa meilleure amie avait vraiment lâché l'affaire avec Sirius ou si elle avait simplement adopté une nouvelle tactique qui consistait à feindre l'indifférence en espérant provoquer chez lui une réaction quelconque. Si tel était vraiment le cas, elle risquait d'être déçue : Sirius n'eut absolument pas l'air étonné ou intrigué.

— Et j'ai bien intention de remporter le mien, poursuivit Mary. Je te préviens, Peter, toi et moi, à partir de maintenant, nous allons passer à l'offensive.

— Ah bon ? minauda Peter.

— Je vais te prendre sous mon aile : tu verras, d'ici la fin de l'année, tu auras embrassé une fille.

Peter eut l'air particulièrement terrifié par cette perspective.

— Bon, eh bien, en attendant, moi, je vais me coucher, déclara Lily, visiblement exténuée.

— Moi aussi, déclara Sirius.

James accompagna Lily jusqu'au pied des escaliers, où ils échangèrent un long baiser. Sirius monta directement dans son dortoir, suivi par Peter qui avait toujours l'air un peu effrayé par ce qui lui avait dit Mary.

— Je vais avoir besoin de ton aide, déclara cette dernière à Remus, qui se levait pour aller se coucher lui aussi.

— De mon aide ?

— Tu connais mieux Peter que moi, et c'est toi qui m'as mise dans ce pétrin avec ce gage, après tout. Tu me dois bien ça.

Elle ponctua sa phrase d'un large sourire.

— Tu sais, en matière de filles, je suis tout aussi nul que Peter, répondit Remus en sentant ses joies s'enflammer. Je n'ai aucune expérience, je n'ai jamais embrassé qui que ce soit non plus...

— Je suis sûre que tu t'en sortiras très bien. Et en guise d'échange de bons procédés, on pourra réfléchir à un moyen de te faire remporter ton propre pari... Je suis sûre que tu peux déclencher une bagarre sans qu'il y ait trop de répercussions, si c'est ce qui t'inquiète...

— Ça ne me dérange vraiment pas de perdre...

— Ah non, ça, c'est pas du jeu ! Il va falloir faire un effort de participation, monsieur Lupin ! Bon, Lily et James ont fini de s'embrasser, je vais pouvoir monter... À demain !

***

Le matin du match, de la neige fondue tombait sur Poudlard. Les élèves s'emmitouflèrent dans leurs écharpes et leurs capes d'hiver et se dirigèrent vers le stade. Regulus allait jouer contre Marlene... Sirius sentit l'impatience le gagner à l'idée qu'il aurait une innocente raison de regarder Marlene McKinnon, même s'il avait essayé de s'en abstenir toute la semaine.

— J'espère vraiment que Serdaigle va écraser Serpentard, déclara Mary.

— Pas moi, répondit James.

— Ne me dis pas que tu es pour Serpentard ! s'écria Mary.

— Non, non, bien sûr que non, mais de là à ce que Serdaigle les écrase... Ils prendraient encore plus d'avance sur nous et gagneraient peut-être la Coupe. J'envisage simplement les choses sur le long terme, en tant que capitaine...

Mme Bibine donna le coup de sifflet. Les joueurs s'élevèrent dans le ciel et les poursuiveurs des deux équipes engagèrent une lutte acharnée. Le Souafle passait rapidement de main en main, les tacles fusaient, les buts s'enchaînaient des deux côtés. Puis Serdaigle commença à prendre de l'avance. Beaucoup d'avance. Serpentard tenta de remonter au score, en vain. Marlene envoya plusieurs Cognards parfaitement bien ajustés sur la trajectoire de leurs poursuiveurs, leur faisant perdre le Souafle à plusieurs reprises.

Le score était de trois cent dix à cent soixante lors que l'attrapeuse de Serdaigle sembla repérer le vif d'or. Elle fonça à sa suite, talonnée par Regulus.

Il se produisit alors plusieurs choses presque en même temps.

Serdaigle marqua un but.

Regulus Black attrapa le vif d'or.

Et, juste après le coup de sifflet de Mme Bibine, l'un des batteurs de Serpentard redirigea de toutes ses forces un Cognard sur une Marlene McKinnon qui avait relâché sa vigilance en comprenant que son équipe avait gagné.

Le Cognard l'atteignit en pleine figure. La foule retint son souffle alors que Marlene, éjectée de son balai par la force de l'impact, entamait une chute de vingt mètres de hauteur. Par chance, deux de ses coéquipiers eurent la présence d'esprit de se précipiter pour la rattraper et la déposer à terre. Sirius, qui s'était tendu comme un ressort au moment de l'impact, résista à l'envie pourtant impérieuse de la rejoindre lorsqu'il vit son visage. Il était en sang. Une véritable bouillie. Paul Whittaker dévala les gradins et sauta par-dessus la rambarde qui le séparait du terrain, atterrissant deux mètres plus bas et se précipitant vers Marlene en même temps que Mme Bibine, Mme Pomfresh et le reste de l'équipe de Serdaigle. Marlene fut aussitôt évacuée du terrain et emmenée à l'infirmerie. Dans les airs, Regulus serrait toujours le vif d'or dans sa main. Le batteur qui avait visé Marlene souriait d'un air goguenard. Sirius eut une soudaine envie de le réduire en charpie. Mais il fut entraîné par ses amis qui descendaient les gradins avec le reste de la foule.

— Pauvre Marlene, j'espère que ça va aller... se désola Lily.

— On ira la voir à l'infirmerie, dit James. Je suis sûr que Mme Pomfresh va arranger ça.

Mais lorsque, quelques heures plus tard, James proposa à Sirius de les accompagner à l'infirmerie, ce dernier déclina. Il ne leur demanda pas non plus comment elle allait lorsqu'ils furent de retour dans la salle commune.

Sirius resta longtemps éveillé dans son lit cette nuit-là, écœuré par son propre comportement. Il ne pouvait pas faire comme si le sort de Marlene lui importait peu. Il ne pouvait pas faire semblant de ne pas avoir envie de la voir, de lui parler...

Il s'endormit peu après avoir pris la décision de lui rendre visite le lendemain.

***

Lorsque Sirius poussa la porte de l'infirmerie, il retint son souffle, s'attendant à voir Marlene dans un état déplorable. Il éprouva un vif soulagement lorsqu'il la vit assise sur son lit, vêtue d'une robe de chambre et d'un pyjama en soie. Un épais bandage lui enserrait le crâne et des bleus d'un jaune verdâtre lui cernaient les yeux, mais pour le reste, elle avait l'air en pleine forme. Elle était plongée dans un livre et son pied battait la mesure d'une musique qu'elle seule devait entendre dans sa tête.

Sirius s'approcha de son lit. Marlene était la seule occupante de l'infirmerie, et Mme Pomfresh n'était nulle part en vue. Marlene releva la tête en l'apercevant.

— Salut, dit-elle.

Elle abandonna son livre ouvert sur ses genoux. Sirius s'installa à son chevet.

— Salut... Tu as l'air d'aller mieux. Tu étais vraiment dans un triste état, hier...

— Fêlure du crane, fracture du nez, ouverture de l'arcade sourcilière, quelques dents cassées, deux yeux au beurre noir, énuméra Marlene. Mme Pomfresh a rapidement remédié à la plupart de ces blessures, mais elle a insisté pour me garder trois jours à cause de cette charmante fêlure (elle tapota son bandage). Paul m'a apporté des bouquins, mais je commence à m'ennuyer.

Elle ferma son livre et le déposa sur la petite pile posée sur sa table de chevet.

— Tu m'as évitée, ajouta-t-elle après un silence.

— Toi aussi, répondit Sirius.

— C'est vrai...

Marlene détourna le regard.

— Tu m'as menti, aussi, dit-elle en regardant à nouveau Sirius dans les yeux. Ce garçon avec qui tu étais... ce n'était pas juste une amourette d'été, n'est-ce pas ?

Le cœur de Sirius manqua un battement. Ainsi, elle avait vraiment lu en lui comme dans un livre ouvert. Comment avait-elle fait ça ?

— Tu ne serais pas aussi une Legilimens, par hasard ? demanda-t-il.

— Non, répondit Marlene en souriant. Je suis simplement très attentive et très perspicace.

— Et très intelligente. Ça fait de toi une triple menace.

Marlene eut un petit rire.

— Alors, ce garçon ? insista-t-elle.

Sirius poussa un profond soupir.

— Je l'aimais, avoua-t-il. Mais il n'a pas supporté que je lui cache toute une partie de moi. C'était un Moldu. Je ne pouvais pas lui prouver que j'étais un sorcier sans courir le risque que quelqu'un du Ministère l'apprenne et vienne l'effacer de sa mémoire. J'avais peur qu'ils lui effacent un peu plus que ce qu'il avait vu. Qu'ils lui enlèvent certains de nos souvenirs dans lesquels je lui parlais de magie. Ils laissent les Moldus dans la confidence quand ils sont fiancés ou mariés à des sorciers, mais Ezra et moi, nous n'aurions jamais pu avoir ce genre d'avenir ensemble. De toute façon, à la fin de l'été, Ezra en a eu marre de mes cachotteries et on s'est disputés. Je suis rentré chez moi, et ma mère en a rajouté une couche. Elle venait d'apprendre que je fréquentais un Moldu – Regulus, mon cher frère, qui avait découvert le pot aux roses bien avant elle, avait « accidentellement » lâché le morceau. Après cette énième dispute, j'ai fait mes valises et je me suis barré de chez moi. Je suis allé me réfugier chez James.

— Et tu ne l'as jamais revu ?

— Non... Je suis allé chez lui, cet été, mais sa mère m'a dit qu'il avait déménagé. Elle a proposé de me donner sa nouvelle adresse, mais... je ne sais pas, je crois que je me suis dégonflé.

— Rien n'est perdu, répondit Marlene.

— Peut-être... mais je ne suis pas certain de vouloir de ça... Plus maintenant...

Marlene dut sentir l'intensité du regard de Sirius, qui la dévorait des yeux, car elle détourna les siens.

— Tu m'as menti aussi, déclara Sirius. Quand tu disais que ce baiser était une erreur. Il y a quelque chose, entre nous. Tu le ressens aussi, j'en suis sûr.

Pitié, dis-moi que tu me mentais, songea Sirius.

Marlene s'assit sur le bord du lit, se rapprochant ainsi de lui.

— C'est possible, avoua-t-elle finalement. Mais je ne sais pas vraiment ce que c'est. Je ne veux pas gâcher mon histoire avec Paul pour une simple histoire d'attirance physique...

— C'est plus que ça, s'enflamma Sirius. Ce que je ressens pour toi, je ne l'ai ressenti que pour Ezra, et pour aucune autre fille que toi...

Les yeux de Marlene devinrent humides.

— Je ne sais pas, Sirius... Je ne sais plus où j'en suis...

Une larme coula sur sa joue. Elle s'empressa de l'effacer d'un revers de la main et une mèche de ses cheveux lui tomba dans les yeux. Sirius la lui replaça derrière son oreille. Ce simple geste les électrisa. Ils se penchèrent l'un vers l'autre...

— Salut, sœurette !

Marlene et Sirius s'écartèrent vivement alors que Stella McKinnon entrait d'un pas guilleret dans l'infirmerie.

— Oh, salut, dit-elle en apercevant Sirius, qui lui adressa un sourire.

Stella n'y fut pas insensible et se mit à rougir. Mais elle se reprit très vite.

— Je viens avec du matériel de premiers secours, annonça-t-elle en posant une boîte de Fondants du Chaudron sur les genoux de sa sœur.

— Du chocolat, merci ! s'exclama Marlene en prenant une des friandises.

— Je vois que Mme Pomfresh t'a remis les dents en place, commenta Stella. Tu aurais dû la voir de près hier, c'était horrible, ajouta-t-elle à l'intention de Sirius.

— Il y avait un batteur anglais, dans l'équipe des Vagabonds de Wigtown je crois, qui tenait à garder ses dents cassées quand il se prenait des Cognards dans la tête, raconta Marlene. Disons que je ne tiens pas particulièrement à suivre son exemple...

— Tes bleus vont bientôt partir ? demanda Stella. Ils ont pris une couleur de vomi de chat.

— Stella McKinnon, Mesdames et Messieurs, reine du tact et des compliments, railla Marlene. Oui, ils devront être partis d'ici demain, Mme Pomfresh m'a appliqué une bonne dose d'onguent.

— Je crois qu'il est temps pour moi de vous laisser entre sœurs, déclara Sirius en se levant pour laisser la place à Stella.

— Oh, tu peux rester si tu veux ! s'exclama cette dernière. Je suis sûre que tu dois avoir des histoires croustillantes à me raconter sur Marlene.

Marlene et Sirius échangèrent un regard gêné.

— Une prochaine fois, peut-être, dit-il. J'ai des devoirs à finir. À plus tard, Marlene...

Sirius quitta l'infirmerie avec un poids en moins sur ses épaules.

Si Stella n'avait pas débarqué à ce moment-là, Marlene l'aurait embrassé...

Ce qui signifiait qu'elle voulait toujours de lui, même après lui avoir raconté son histoire avec Ezra.

Il rejoignit la tour de Gryffondor le cœur léger.

***

— Bon anniversaire...

Severus se retourna au son de cette voix familière qui venait de lui susurrer à l'oreille. Lily Evans se tenait devant lui. Cette fois, il n'eut aucun mal à deviner qu'il ne s'agissait pas de la véritable Lily.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? chuchota-t-il furieusement. Quelqu'un pourrait te voir... Y compris la vraie Lily...

Gertie ferma la porte des toilettes des garçons et la verrouilla derrière elle d'un coup de baguette.

— Détends-toi, j'ai fait attention, répliqua-t-elle.

Severus ferma le robinet et essuya ses mains humides sur sa robe. Gertie se rapprocha un peu plus.

— Alors, tu as réfléchi à ma proposition ? minauda-t-elle.

Severus évita son regard, l'air gêné.

— Tu en as envie, n'est-ce pas ? devina Gertie en battant des cils.

Elle était si proche que Severus pouvait sentir les effluves du parfum de Lily, son souffle chaud sur son visage... Et puis, c'était réellement son anniversaire, après tout...

Alors, sans plus réfléchir, Severus l'embrassa.

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