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Chapitre 7 : Quand s'éteignent les étoiles (Partie 3)

Leur dialogue silencieux se prolongea, quelques secondes d'éternité pour se dire ce qu'elles n'avaient pu exprimer pendant toute une vie.

– J'aurais... tellement voulu... articula la magicienne.

– Je sais... souffla la Reine mère, les yeux pleins de larmes.

– Non, tu ne sais pas... Il me restait tellement de choses à faire... Je... Si j'avais pu... Prendre une autre décision...

– Vous avez fait ce qui vous semblait le mieux. Je ne serais probablement pas celle que je suis aujourd'hui si vous ne m'aviez pas confié à l'orphelinat.

– J'ai regretté...

Une quinte de toux interrompit sa phrase. Vélinol lui présenta un verre d'eau qu'elle accepta d'un mouvement de tête. Pendant qu'elle buvait, Linaëlle contourna le lit pour s'installer du même côté que la Déesse et prendre la main de la magicienne. Kalum sentit ses poils se hérisser. L'usage massif de magie d'auras à proximité lui provoquait toujours cette réaction. Il comprit que sa mère puisait dans ses ressources pour apaiser la souffrance d'Amalicia.

– Je me suis souvent demandée... Si j'aurais pu être une mère pour toi... reprit la Directrice.

– Tu l'es depuis longtemps, depuis ce jour où tu es revenue et que tu as juré de servir la famille royale. Il n'y a jamais eu aucune femme comme toi dans ma vie, avoua Elmira.

– Ma fille...

Un sourire illumina le visage douloureux de la mourante, brisant les derniers pans de la retenue de sa fille qui éclata en sanglot et se pencha pour la serrer dans ses bras.

– Maman...

Kalum aurait pu être à des milliers de kilomètres de cette pièce. Témoin muet des larmes de sa grand-mère, que jamais il n'avait vu pleurer de cette manière. Il connaissait l'issue inéluctable de cette scène. Il la lisait dans la pâleur de plus en plus accentuée de sa mère et dans la respiration erratique et sifflante de la magicienne. Après un moment qui aurait pu sembler une éternité, celle-ci brisa le silence d'une voix enrouée :

– Écoute... Je veux que ce qui m'appartient te revienne...

La Reine mère se redressa, voulu protester mais elle ne lui en laissa pas le temps :

– Non, laisse-moi finir... Il y a dans le premier tiroir de mon bureau... Dans mes appartements ... Des documents pour toi, ainsi que pour plusieurs autres personnes... J'ai des journaux que je tiens depuis des années... Lit le dernier...

Chaque inspiration se faisait plus douloureuse. Par empathie, Kalum sentait sa poitrine oppressée.

– Fais ce qu'il te plaira du reste... Mais tu dois lire le dernier, insista Amalicia.

– Je le ferais, promis Elmira.

– Je t'aime, ma chérie... Comme je n'ai jamais aimé personne...

Sa voix devenait de plus en plus hachée, sifflante. Elle glissait sans espoir de retour, les yeux obstinément fixés dans ceux de sa fille, noyés de larmes.

– Je suis fière de toi... Et de ta famille... Vous avez été mon bonheur... Durant des années... Puisse les Dragons... Vivre pour toujours...

Son souffle s'acheva en un sifflement presque imperceptible. La lueur de ses yeux disparut, soufflée comme celle d'une chandelle. Une immense vague de chagrin monta dans la poitrine de l'adolescent, provoqué à la fois par ses propres sentiments et ceux de sa mère.  Un bref instant, il lui sembla que la scène plongeait dans l'obscurité, et il vit briller au-dessus de la tête de la gisante une lune vermeille.

Amalicia Oth'Ferim, Magicienne de Haut Rang, membre respectée du Conseil des Six, Directrice de l'École de magie et mère de la trente-cinquième Reine de Malatir, venait de s'éteindre.

Secouée de sanglots, Elmira ferma les yeux de sa mère et se pencha sur son corps immobile. Dehors, le Soleil continuait de briller, la ville au loin de vivre à un rythme effrénée. Mais dans la chambre, les couleurs semblaient ternes, assombries par le chagrin qui jaillissait de leurs cœurs

Kalum détacha ses yeux de la scène et les posa sur sa mère. Linaëlle pleurait en silence, la douleur d'Elmira trouvant des échos dans les cicatrices de son enfance.

L'adolescent se leva, balloté par les sentiments qui traversaient leur lien et barricada son esprit du mieux qu'il pût. La magie de Linaëlle venait d'être libérée du sort qu'elle entretenait et propageait désormais ses émotions aux quatre vents avec une puissance effroyable. Son agitation attira l'attention de la mage d'aura. Le lien entre eux se fit soudain ténu, presque impalpable et le tourbillon disparut, le laissant seul avec sa propre douleur.

Plus tard, Kalum se souviendrait de ce jour en nuances de gris. Il se souviendrait des larmes de sa grand-mère, de ceux de ses oncles et tantes. Il se rappèlerait la colère de son frère, le regard lointain de sa sœur. Il se remémorerait le silence sur la place, devant l'École en ruine, à l'annonce du décès de la Haute Magicienne. Les Malatiriens faisaient leur deuil dans le silence. Il n'y avait plus de cloches, de rires ou de chants.

Pendant deux jours, jusqu'au funérailles, la cité entière se tut. On avait hissé d'immenses drapeaux rouges à l'entrée du port et au dessus des différentes portes de la ville pour prévenir les nouveaux arrivants. Beaucoup de magiciens nouèrent un foulard rouge autour de leur cou, leur bras ou leur cuisse, comme preuve de leur deuil. Ce silence surréaliste devenait presque effrayant, même les animaux se taisaient.

Meriem, venue soutenir Elmira par l'intermédiaire de Linaëlle, habituée aux chants et aux banquets de l'Empire, s'en étonna.

– C'est presque mystique, chuchota-t-elle le matin de la cérémonie, accoudée au balcon de ses appartements.

– C'est comme ça que nous manifestons notre respect et notre chagrin, murmura Elmira.

Elle s'appuya sur le garde-fou. Au-delà du fleuve, Dopalis, emmurée dans le silence, prenait des airs fantomatiques.

L'Archiduchesse douairière détourna les yeux de ce spectacle inhabituel pour les poser sur l'ancienne militaire. Un foulard rouge autour du bras, les yeux rougis et cernés, le teint pâle, elle faisait peine à voir. Meriem posa une main compatissante sur son épaule. À sa grande surprise, la Reine mère se réfugia dans ses bras.

– Je sais que vous n'êtes pas venue pour moi, mais merci, souffla Elmira.

L'Elmakaise secoua la tête et la serra contre elle.

– Vous faites fausse route, si je suis venue, c'est bien pour vous. Je sais à quel point perdre un être cher est difficile, surtout quand on vient de le trouver. En tant qu'amie, je me devais de vous apporter mon soutien.

Elmira releva la tête. Ses iris ressemblaient à deux morceaux de ciel orageux.

– Il est bien loin le temps où vous et moi étions rivales, se souvint-elle.

– L'avons-nous jamais vraiment été ? interrogea Meriem. Linaëlle nous a unies en même temps qu'elle a contribué à réunir nos deux pays.

La réflexion arracha l'esquisse d'un début de sourire à la Reine mère.

– C'est vrai, elle a réussi un sacré tour de force.

Leur étreinte se prolongea malgré le froid et la neige qui menaçait de tomber. Elmira puisait du réconfort dans la présence de l'Archiduchesse douairière. Meriem avait appris, depuis qu'elle les fréquentait, le profond sens de la famille ancrée dans le cœur des Ol'Darith. Elle n'osait imaginer la douleur que pouvait ressentir sa compagne. S'être cru orpheline toute sa vie pour finalement se découvrir une mère qui la chérissait et la voir mourir dans la foulée. Pourtant, il n'y avait pas de rancune dans le cœur de la Reine mère, seulement un chagrin insondable.

Mûe par un pressentiment, Meriem releva le regard pour croiser celui de sa fille. Linaëlle s'était approchée sans bruit, à la fois surprise et émue de les découvrir dans les bras l'une de l'autre. Elle combla la distance qui les séparait et vint poser sa main sur l'épaule d'Elmira.

– Ils nous attendent pour la cérémonie, murmura-t-elle au bout d'un moment.

Elmira prit une grande respiration avant de se détacher de l'étreinte. Elle regarda sa fille et les tresses nouées de rubans rouges qui se détachaient de sa chevelure blonde. Elle affichait une coiffure semblable, réservée à la famille endeuillée.

– Allons-y, souffla-t-elle.

Dans le couloir, elles retrouvèrent le reste de la famille qui les attendait. Malvius se glissa aussitôt aux côtés de sa femme pour lui offrir son bras et la soutenir. Il portait sur la joue trois lignes rouges, comme ses fils et gendres. Toujours silencieux, ils descendirent dans la cour intérieure. Elmira prit la tête de la file, accompagnée de son époux, suivie par ses enfants puis petits-enfants. Les deux arrières-petits-neveux d'Amalicia qui avaient acceptés de se déplacer, fermèrent la marche et Meriem s'inséra derrière les grands-parents en tant qu'invitée de marque.

Le cortège prit la direction de la cité. Bientôt, des soldats de la garde royale vinrent les entourer. Une immense foule était amassée le long de l'avenue qui menait au palais, d'autant plus impressionnante par son mutisme. Nobles et roturiers leur emboitèrent le pas, marchant avec eux sur les pavés couverts de neige, toujours plus nombreux à mesure qu'ils avançaient.

Le bruit du vent leur tint compagnie jusqu'à l'esplanade devant l'Ecole. Les ruines du bâtiment servaient d'arrière plan à l'immense bûcher qui trônait au centre de l'espace désert. Au sommet reposait un corps, presque frêle en comparaison, emballé dans un drap rouge dont ne dépassait que la tête. Au pied de ce savant agencement de bois, les Hauts prêtres attendaient. Vêtus des couleurs de leurs Dieux, ils couvaient du regard un brasero dorée où dormaient les braises qui allumeraient les torches funéraires.

Comme un fleuve qui s'écarte devant un relief, la population se scinda en deux pour remplir peu à peu la place.

Les paroles rituelles de la cérémonie glissaient sur Kalum sans l'atteindre. Pourtant, il aurait voulu ressentir quelque chose en voyant les prêtres allumer les torches, mais son cœur et son âme paraissaient désertés par ses émotions. C'était la première fois qu'il devait faire face à la perte d'une personne qui, sans être la plus proche de lui, faisait partie de son quotidien. Il se rappelait le froncement d'un nez, le mouvement gracieux d'une main, le sourire aussi, ce sourire rare et d'autant plus précieux.

Sous ses yeux, Elmira s'empara de la torche que lui tendait le Haut Prêtre d'Ulcanth. La douleur de sa grand-mère faisait trembler son bras. Malvius, lui aussi très ému, glissa son bras sous le sien et empoigna le manche pour l'aider. Ensemble, ils mirent le feu au bûcher.

Humide du fait de la météo, le bois dégagea rapidement une épaisse fumée, vite chassée par un sort dont Kalum ne vit pas le lanceur. Le lien d'auras tirailla soudain sur sa conscience, manquant de le faire vaciller sous le poids des émotions qu'il ressentit brièvement.

D'instinct, l'adolescent se rapprocha de sa mère. Linaëlle pleurait, Emelyn dans ses bras qui sanglotait également. Le moment était probablement encore plus éprouvant pour elles, qui captaient le chagrin de toutes les personnes présentes. Pour les réconforter, il passa un bras autour de leurs épaules.

Le jeune garçon ne sut jamais combien de temps se passa ensuite. Emelyn était retournée au château, trop bouleversée pour rester. Il resta avec Linaëlle tandis que le bûcher se consumait et que les flammes, toujours plus intenses, répandaient une chaleur qui força les plus proches à reculer. Il resta aux côtés de sa mère qui ne bougeait pas, le regard dans le vide.

Celle-ci sembla soudain revenir d'une longue rêverie et posa son regard sur lui. Il sut immédiatement que quelque chose clochait quand elle fronça les sourcils. Elle s'empara de sa main, resta pensive quelques secondes avant qu'un sourire vienne éclairer son visage.

– Depuis quand ? chuchota-t-elle.

– De quoi ? balbutia Kalum.

– Tu as conscience que personne à part un Dragon ne pourrais se tenir aussi près d'un feu comme celui-ci ?

– Mais...

L'adolescent avait peur de mal comprendre. Il regarda les flammes qui ronflaient à quelques mètres à peine. Les mains tièdes de sa mère entourèrent les siennes. La lumière se fit brusquement dans l'esprit du jeune garçon. Elle avait toujours les mains chaudes, même en hiver, effet de sa capacité de métamorphose. Avec la température actuelle et sans gants, elles auraient dû lui paraître bouillantes, par rapport à sa propre peau.

– Tu crois que...

– Je ne crois pas, j'en suis sûre... affirma Linaëlle en posant son front sur le sien.

Son esprit plongea à travers celui de son fils et trouva presque dans l'instant ce qu'elles cherchaient. Sa Dragonne ronronna, fière devant la petite étincelle qui s'éveillerait bientôt.

« Maman ? » s'inquiéta Kalum.

Anil l'attrapa par la peau du coup et l'amena près d'elles, lui montrant le coin de son esprit où se trouvait son futur compagnon à écailles.

« Eh ! » s'offusqua-t-il, blessé dans sa fierté d'adolescent.

« Regarde, plutôt. » s'amusa sa mère.

« C'est... lui ? » interrogea-t-il.

« Oui. J'aurais dû y penser plus tôt, un éveil pur est souvent tardif. » réfléchit Linaëlle

« Nous aurions dû, j'en sais autant que toi sur le sujet. » gronda la Dragonne.

« Je ne comprends pas... »

« Les éveils de métamorphes sont souvent brutaux et douloureux, tu le sais. Il existe en revanche des exceptions à la règle, qu'on appelle des éveils purs. Chez eux, la métamorphose est lente et absolument indolore. En revanche, elle ne peut être déclenchée que dans des conditions spécifiques, propres à chacun. Maintenant que j'y pense, ta maîtrise de la magie runique n'est peut être pas étrangère à cela. »

« Autrement dit, tant que je n'aurais pas trouvé les conditions, je ne pourrais pas l'éveiller ? »

« Si, il sera là, mais la métamorphose te seras interdite. » expliqua Anil.

« C'est inédit dans la lignée des Ol'Darith. » précisa son humaine.

« Mais les purifiés sont généralement plus puissant que la moyenne. » enchérit la Dragonne.

« Un Dragon pur, j'ai hâte de voir ça ! » s'enthousiasma Linaëlle.

Sa facette à écaille approuva d'un grognement, puis toutes deux se retirèrent de l'esprit de Kalum, le laissant un peu étourdit.

Je suis un Dragon...


Plop la compagnie !

*Distribue les mouchoirs à la ronde* Oui je sais, vous m'en voulez terriblement. Sachez que c'est vous qui avez choisi, mes petits !

Non, je ne rejette pas la faute sur vous, c'est faux ! Bon peut être un peu, mais vous verrez que ceci est la clé de beaucoup de choses et que vous finirez par comprendre. (J'espère parce que ce n'est que le début... )

Sinon, la confirmation que Kalum est bien un Dragon, on en parle ? Non ? Bon ben c'est tout hein, je vais vous laisser vous en remettre.

Je vous fait des bisous à tous, et à la prochaine fois !

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