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Chapitre 6 : Murmures portés par le vent (partie 2)

– Fahyr ! Reviens parmi nous !

Le prêtre eu soudain conscience qu'on le secouait. Arraché à sa transe, il souffla d'agacement et ouvrit les yeux pour mettre fin aux jérémiades de son ami.

– Je suis encore vivant, Daryr, inutile de me secouer ainsi !

– Il y a presque une journée que tu médites, je commençais à m'inquiéter, s'excusa le concerné.

Fahyr ramena ses cheveux derrière ses oreilles pointues. Cela lui avait paru durer seulement une heure, peut-être deux. Il atteignait des état de transes de plus en plus profond depuis quelques mois.

– Tu n'aurais pas dû me réveiller, j'y étais presque, grogna-t-il.

– Fah, aucun prêtre n'a atteint seul l'intermonde depuis des siècles ! protesta son ami. C'est de la folie de t'obstiner sur cette voie ! Si Gabrön avait vraiment un message à te transmettre, ne crois-tu pas qu'elle userait de moyen plus classiques ?

– Elle n'en a peut-être pas la possibilité. L'Éther est troublée par les luttes entre les Dieux, par le déséquilibre provoqué par la mort de Tillia et la chute de Vélinol... Nous vivons une époque inquiétante. D'ailleurs, comment va Péonya ?

– Mieux, je suppose, elle ne passe plus son temps à pleurer et elle a cessé de hurler à chaque fois que quelqu'un la touche. Au contraire, elle a plongé dans une apathie qui inquiète les guérisseurs, le renseigna Daryr.

– Et Cathya ? Toujours déterminée à localiser sa Déesse ?

– Effectivement, elle semble convaincue de pouvoir y parvenir. De tous les prêtres du continent, elle possède la plus grande sensibilité à l'Éther. Si quelqu'un peut le faire, c'est probablement elle, tu sais.

– Elle est ridicule. Vélinol a été déchue, probablement par un des Dieux de la Triade. La retrouver tiendrai du miracle. Surtout que rien n'indique qu'elle n'est pas morte ou à l'agonie quelque part au fond d'un trou.

– Je me suis toujours demandé comment quelqu'un d'aussi pessimiste que toi avait pu devenir prêtre, souffla Daryr en levant les yeux au ciel.

– C'est simplement du réalisme, mon ami.

– Appelle ça comme tu veux. Quand tu te sentiras d'humeur, viens donc partager notre repas.

Sur ses mots, le prêtre de Delthéa sauta au sol, six mètres plus bas, se réceptionna souplement et s'enfonça entre les arbres. Resté dans le nœud du chêne qu'il occupait, Fahyr étira son corps encore engourdi par sa méditation prolongée. Il leva les yeux sur les rayons de Soleil qui jouaient dans les branches nues de l'arbre. Les Dieux s'entredéchiraient, l'équilibre du monde vacillait sous leurs coups et pourtant l'astre continuait de briller impunément.

Avec un grognement désabusé, l'elfe se laissa tomber de l'arbre et effectua une roulade pour amortir sa chute et se relever dans le même mouvement. Les tâches sombres dans son champ de vision et le bourdonnement dans ses oreilles lui rappelèrent qu'il n'avait rien avalé depuis vingt-quatre heures, et que son dernier repas se limitait à quelques baies ramassées en cherchant son chêne pour méditer.
Le prêtre attendit un instant que l'étourdissement disparaisse et suivit la piste empruntée par Daryl. Un repas, un bain et ensuite, il se trouverait un endroit où personne ne pourrait le déranger.

Il se savait capable d'atteindre l'intermonde seul. Depuis des années, il s'entraînait pour être le premier depuis plusieurs siècles à atteindre ce lieu où les mortels communiquaient avec les Dieux. Il serait reconnu de tous et les immortels lui confieraient des messages à destination de leurs fidèles. Auprès d'eux, il pourrait apprendre des secrets et des arcanes perdus de la magie. Il se voyait déjà parler avec eux, voir grandir cette nouvelle Déesse dont tout le monde parlait. Peut-être même serait-il nommé Premier Disciple quand elle aurait atteint l'âge choisir celui qui la représenterait sur Arkholis.

Ses pensées le menèrent jusqu'au sanctuaire où vivaient les prêtres des différents Dieux. Bâti un peu à l'écart de la cité, au pied d'un chêne infiniment plus vieux que celui qu'il venait de quitter, la construction entièrement en bois représentait un style d'architecture que seul le peuple sylvestre maîtrisait. L'arbre avait été béni par les Dieux eux-mêmes, et il atteignait des dimensions titanesques. Cinquante adultes n'auraient probablement pas suffi à en entourer le tronc. Les larges branches tutoyaient le ciel, très haut au-dessus du reste de la forêt, et on pouvait facilement marcher à cinq de front sur les racines qui affleuraient à la surface.

De fait, un large espace, ombragé en été, se dégageait autour du chêne, que les elfes nommaient Daélunarifah, Arbre aimé des Dieux. Néanmoins tout le monde préférait Daélu dans la vie courante.

Le sanctuaire en lui-même paraissait minuscule, niché entre deux racines. Le bâtiment construit avec l'aide de la magie se fondait dans le décor comme un élément naturel, à tel point que l'œil ne savait dire où commençait l'arbre et où finissait le bois enchanté par les elfes bâtisseurs. La toiture de branchages demeurait parfaitement imperméable aux intempéries, de même que les murs parfaitement lisses malgré les nœuds visibles.

Même s'il vivait ici, Fahyr tombait régulièrement en admiration devant le décor merveilleux. Aujourd'hui cependant, la faim le tourmentait trop pour qu'il s'attarde longtemps. Il passa les portes grandes ouvertes – depuis qu'il se rendait dans ce lieu, il ne les avait jamais vu fermées – et déboucha sur une vaste salle éclairée par de hautes fenêtres.
Il adressa une brève prière aux statues des huit Dieux qui l'observaient avec bienveillance. Chacune d'entre elles était disposé à la pointe d'une des huit branches de l'étoile dessinée au sol. Il se détourna ensuite vers le fond de la pièce, posa sa main sur le verrou magique et poussa sur le battant dès qu'il sentit le sort déverrouiller la porte.

Cette partie du sanctuaire était uniquement accessible par les prêtres, les novices et quelques rares personnes autorisées. Un rire parvint à ses oreilles et lui tira une grimace. Visiblement, tout le monde était réuni pour le premier repas de la journée.

– Eh bien, regardez qui voilà ! s'exclama une voix tonitruante quand il franchit le rideau de perle qui masquait l'entrée de la salle à manger.

– Bonjour, Kaöhyr, répliqua-t-il en s'asseyant en bout de table.

– Jour de gloire, j'ai eu le droit à des salutations en bonne et due forme, s'amusa le concerné.

– Profites-en, ça ne durera pas, ironisa Daryr avant de mordre avec appétit dans une galette encore chaude.

Fahyr lui jeta un regard noir qui agrandit encore le sourire de son ami.

Promenant son regard sur la tablée, il observa les autres elfes en train de se restaurer. Le bruyant Kaöhyr était dévoué à Ulcanth. Le prêtre de Gabrön s'était toujours demandé comment quelqu'un d'aussi enthousiaste et joyeux de nature pouvait s'être attaché au Dieu de la mort.
Péonya, attachée à Tillia, se tenait face à lui, les yeux vides et ternes. Près d'elle, Cathya s'efforçait de lui faire avaler quelques morceaux de galettes couvertes de fruits. De l'autre côté de la prêtresse affligée, Todihyr, lié à Suprak, tentait lui aussi de la faire réagir.
Sopanya, prêtresse de Forgram, le nez plongé dans un livre, semblait ne pas prêter attention à ce qui se déroulait dans la pièce.
D'expérience, Fahyr savait qu'il n'en était rien. Elle était parfaitement capable de restituer au mot près une conversation qui avait lieu à portée de ses oreilles, même si tout indiquait qu'elle ne s'y intéressait pas. En face de lui, enfin, le prêtre de Dagmar, Julöhyr, entretenait la conversation avec Kaöhyr.

Fahyr secoua doucement la tête, un sourire fleurissant malgré lui sur son visage suite à une plaisanterie d'un de ses frères. Tous les mortels qui consacraient leurs vies à servir les Dieux entraient dans cette famille.

Trois siècles s'étaient écoulés depuis que Fahyr et son meilleur ami, Daryr, avait prononcé leurs vœux. Depuis un peu moins d'un siècle, tous les deux avaient pris poste ici, sous les branches du Daélu, remplaçant leurs prédécesseurs à la retraite. Ils étaient les plus jeunes et les derniers arrivés, accueillis avec plaisir par les autres occupants du sanctuaire. La moyenne d'âge restait finalement, à l'échelle elfique, plutôt jeune. Aucun des religieux présents à cette table ne devait dépasser les sept siècles selon les estimation du jeune prêtre.

À la fin du repas, on discuta des choses à faire et des tâches quotidiennes. La répartition fut vite faite, et chacun s'en alla vaquer à ses occupations.

Fahyr avait hérité du ménage dans le corps d'habitation du sanctuaire. La corvée ne lui pesait pas. Il avait tellement l'habitude de nettoyer les coins et recoins de chaque pièce que ses mouvements en devenait presque automatiques, lui laissant tout le loisir de penser seul et dans le calme.

Il termina par la cuisine attenante à la salle à manger. Cathya y découpait les légumes du jour, qu'elle avait très probablement cueillis dans la serre, avec une redoutable efficacité. Chacun travailla de son côté et Fahyr allait quitter la pièce quand la prêtresse brisa le silence d'un simple :

– J'ai besoin de ton aide.

– Pour préparer le repas ? s'étonna l'elfe en pivotant.

– Ne te fais pas plus bête que tu ne l'es. Tu sais très bien de quoi je parle, répliqua sèchement la femme en levant les yeux sur lui.

– Je n'ai jamais été très doué pour la méditation en équipe.

– Avec ma sensibilité et ta puissance, Fahyr, je suis sûre que nous réussirions là où nos prédécesseurs échouent depuis des siècles.

– Je ne sais pas, Cath...

– J'ai beaucoup réfléchi et étudié les anciens textes récemment, l'interrompit la prêtresse. Si nous arrivions à atteindre l'inter-monde, je pense que nous devrions pouvoir localiser Vélinol et contacter les autres Dieux, y compris le bébé qui descend des Gardiens des Dragons.

– Attends, j'ai bien compris ce que tu as dit ? Le nouveau Dieu est apparenté à Darith ? s'exclama Fahyr.

– Celui que les humains appellent Noham, oui, sourit Cathya, satisfaite de son effet.

– Comment le sais-tu ?

– J'ai senti les vibrations dans l'Ether. Et n'oublie pas que je sers Vélinol, qui a offert la clairvoyance à certains élus. Je n'ai pas encore identifié son parent divin, mais il ou elle partage le Sang des Dragons, c'est certain. Tu comprends maintenant pourquoi j'ai besoin de ton aide ?

– Je comprends. Quand veux-tu que nous méditions ensemble ?

La voyante eu un petit rire.

– Je savais que tu serais intéressé. Essayons ce soir, si tu veux, sur le toit du sanctuaire.

Fahyr hocha la tête.

La journée passa atrocement lentement à son goût. D'un accord tacite, ni l'un ni l'autre des deux complices ne souffla un mot aux autres sur leur projet. S'ils réussissaient bien sûr, leurs frères et sœurs seraient les premiers informés. En attendant, inutile de leur faire miroiter un miracle.
La Lune éclairait le chemin du jeune prêtre qui se livrait à un numéro de monte-en-l'air le long de la façade du bâtiment. Il ne grimpait quasiment jamais ici, préférant l'intimité d'un creux d'arbre à l'exposition du toit en revanche, il savait que c'était un des lieux favoris de Cathya.

Un dernier coup de reins et il arriva au sommet. En prenant garde à où il mettait les pieds, il trouva la prêtresse assise en tailleur, le dos contre le tronc du Daélu.

– Prêt ? demanda-t-elle.

Fahyr hocha la tête, s'installa en face d'elle, genoux contre genoux, et prit ses mains entre les siennes.

– Essaye de m'oublier, conseilla Cathya. Contente-toi de te plonger en transe comme tu le fais quand tu médites, je te suivrais.

Suivant ses consignes, l'elfe ralentit sa respiration et plongea au fond de lui-même, à la recherche du coin de son esprit où dormait sa magie. Cette étape était la plus facile, on l'enseignait à tous les elfes dès leur plus jeune âge. Une fois face à l'astre qui se cachait en lui, il lui fallait pénétrer à l'intérieur de la sphère brillante.

Ce moment pouvait durer plus ou moins longtemps, sans que le prêtre s'en rendre compte. Il n'atteignait pas toujours le centre de l'étoile de sa magie, parfois elle fuyait, d'autres fois elle restait trop instable pour qu'il parvienne à la dompter. Pourtant, en son milieu se cachait son lien profond avec la magie et le reste de l'univers ainsi que la clé pour atteindre l'intermonde.

Il sentait la présence de la prêtresse de Vélinol à la limite de sa perception. Un battement de cœur après, elle était près de lui et la sphère jusqu'ici instable s'apaisa, se laissa approcher sans difficultés. L'elfe s'assura de la présence de sa partenaire et laissa son esprit pénétrer à l'intérieur de l'astre.

Il sentit l'étonnement de Cathya, puis sa compréhension. Ici tout était paisible et tranquille, loin de l'agitation de la surface. Surtout, on percevait une vibration profonde qui charriait une quantité phénoménale d'énergie, que Fahyr avait fini par identifier comme une sorte de porte vers l'Ether.

À son côté, la présence de la voyante se troubla soudain et se divisa, papillonnant dans cet espace au centre de tout ce qui était lui. Il sût qu'une partie de son esprit avait fait le même chemin au cœur d'elle-même, et en un battement de cœur, ils furent unis dans une double étoile, le don de la prêtresse enveloppant le sien.

Brutalement, tout se débloqua, comme un mécanisme grippé sur lequel on vient d'ajouter de l'huile. Aspirés vers le ciel, fouettés par les vagues d'énergie, ils se retrouvèrent témoins muets de ce qui se déroulait sous leurs yeux.
Une enfant de cinq ou six ans, les yeux vert feuille et les cheveux blancs, chantonnait une comptine, allongée dans l'herbe. Elle bondit sur ses pieds, fit trois pas et se jeta dans les bras d'une humaine aux cheveux blonds et aux mêmes yeux verts. Son ombre dessinait une silhouette de Dragon. Toutes les deux rejoignirent une deuxième femme que les elfes identifièrent aussitôt comme étant Delthéa. L'enfant s'accrocha à son cou et la Déesse l'embrassa avec tendresse.

L'humaine, qui devait forcément être une Gardienne des Dragons, se détourna des deux Déesses et s'élança dans le vide. Deux grandes ailes se déployèrent dans son dos et elle rattrapa au vol une mince silhouette qu'elle déposa au sol. Deux oreilles pointues et des yeux vairons permirent aux religieux d'identifier celle qui venait d'être sauver. Vélinol saisit la main tendue par l'humaine qui se substitua à un jeune homme aux yeux d'améthystes.

La Déesse lui sourit. Dans son ombre dansait un nombre impressionnant de symboles. Fahyr identifia un Dragon, un croissant de Lune, un pégase à l'aile brisée, trois cercles entrelacés, une roue avec des rayons manquants, deux épées croisées...

Avant qu'ils n'aient le temps de tout analyser, le courant magique les balaya et ils réintègrent leurs corps. Fahyr tomba à la renverse, amorphe et euphorique en même temps. Trop d'informations saturaient ses pensées. Indifférent à la pluie qui tombait, il réussit à articuler :

– On a réussi.

Plop ! Eh oui toujours pas de nouvelles de Kalum et Elerinna, je sais je vous fait mariner !

Mais ces nouveaux personnages auront un rôle important à jouer, il fallait que je vous les présente, (d'ailleurs vous n'avez pas fini de les voir !)

Sur ce des bisous à tous et à la prochaine fois pour la suite de ce chapitre loin de nos héros habituels ;).

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