Souvenirs d'un père
Œuvre : Souvenirs d’un père
Auteur : Kévin Peter de SOUZA alias brindille
« Ce qui n’est pas pour toi, poto faut pas chercher » Ariel Sheney
J’étais assis sur la terrasse, le regard plongé dans la presse que j’avais dans les mains, mais croyez-moi, je ne lisais rien. Mes pensées étaient bien ailleurs, à des kilomètres d’années dans le passé.
Je revisitais mon passé, ce temps où je n’étais pas encore un père de famille avec à ma charge trois femmes et 8 enfants. Sourire, quand j’y pense à mes débuts, je criais ne prendre qu’une femme et n’avoir au plus que 3 enfants dont des jumelles. L’homme propose, Dieu dispose dirions-nous ? Ou plutôt notre passé nous rattrape toujours ?
Jeune, j’étais un vrai don juan. J’avais ce don d’attirer les filles comme le miel attire l'abeille. Je n’avais pas à faire trop d’efforts, le créateur m’a bien sculpté et avec l’aide de mes parents j’avais le style et les accessoires pour avoir n’importent quelle fille dans mon lit. Mon père était un couturier sur mesure qui avait dans sa clientèle les grandes têtes de la capitale et ma mère une riche commerçante qui avait hérité du commerce de pagne de sa mère. Fils unique, j’étais très choyé des deux côtés. Papa me confectionnait des vêtements sur mesure, ce qui me rendait inégalé entre mes paires, maman grossissait chaque temps mes poches, selon elle si je ne manquais de rien, je n’irai pas faire du n’importe quoi. Est-ce vrai ?
Je trainais avec les enfants des clients de mon père, on formait une bande de 5 et on se disait les « les Fresh Guys ». Au campus, tout le monde parlait de nous et on gagnait des points au niveau des filles.
En ce temps, je couchais en désordre. A chaque sortie je devais ramener une fille à la maison. Ma mère n’y a jamais trouvé rien de mal, pour elle c’était mieux que je les ramène à la maison que de découcher. Aujourd’hui, je pense que c’est une mauvaise chose que les parents font en donnant trop de liberté à leurs enfants surtout les garçons. C’est un peu comme entretenir une bombe à retardement. Vous laissez votre garçon faire du n’importe quoi et au même moment vous protéger votre fille. Saviez-vous ce qu’il fait au dehors ? Moi, je vais vous le dire, il va courir après les filles des autres. Ce que vous ne voulez pas qu’on fasse à votre fille, c’est ce qu’il va faire aux filles des autres.
Ma vie, je la trouvais parfaite ainsi. Ce qui m’importait c’étaient les fêtes, les filles, le plaisir charnel. Je me foutais bien du fait qu’elles étaient issues d’une famille, qu’elles avaient une mère, un père qui tenaient fort à elle. Moi c’était le plaisir qu’elle m’apportait qui était le plus important.
Il m’ait arrivé de coucher avec une fille et le lendemain me rendre compte que je ne me rappelais pas de son nom.
J’étais un bel enfoiré mais je m’en foutais bien, en fait j’aimais bien. Aujourd’hui, je me demande si c’est à cause de mes parents si je suis devenu ainsi ? Mais non, ils n’y sont pour rien. Depuis que je suis père, j’ai compris qu’on a beau vouloir sculpté à notre manière nos enfants mais on arrive à rien. Les enfants viennent avec leur personnalité, ce qu’ils doivent être est comme prédestiné. Je dirais que c’est génétique et héréditaire. Quoique il y a un enfant dans le lot qui arrive à faire la différence sinon tout le reste n’est que copie conforme des parents, de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont.
Ma vie se passait si bien, jusqu’à ce que je ne rencontre une fille, celle qui est venue chambouler mon monde. Je ne pourrai jamais oublier son visage, son sourire encore moins ces dernières paroles avant de fermer la bouche pour la dernière fois.
Nana, elle s’appelait, une beauté. Elle avait su me transformer, Je n’avais d’yeux que pour elle. Je ne sortais plus n’importe comment, je trainais moins avec mes potes et je passais la plupart de mon temps avec elle. Elle m’avait même initié à l’église. Chaque dimanche, elle venait me chercher à la maison pour y aller.
La maison de nana n’était pas bien loin de la nôtre, du coup elle passait à la maison quand elle voulait, des fois elles passaient des jours chez moi sans rentrer chez elle. Mes parents l’aimaient bien.
Elle vivait avec sa mère et elles n’arrivaient pas à vraiment joindre les deux bouts, du coup je leur filais tout le temps un coup de main. Je le faisais avec joie.
Sa mère ne trouvait aucun problème à ce qu’elle reste chez moi, qu’elle y passe des nuits. Aujourd’hui, moi je ne permets pas ces choses à mes filles et je pense qu’aucun parent ne devrait permettre ces genres de choses. Une fille ça se respecte et les parents doivent travailler à cela. Même si c’est difficile de joindre les deux bouts, il faut garder sa dignité, garder la dignité de sa fille et non la livrer comme on amène le mouton à l’abattoir. C’est vrai, Nana je l’aimais mais il aurait été mieux qu’elle ne découche pas, je pense que je l’aurais encore plus respecté si cela avait été le cas.
Puis vint ce jour, ce jour où cette mauvaise nouvelle que tous les jeunes garçons redoutent. Cette nouvelle qui peut faire perdre une érection, cette nouvelle qu’on risque d’entendre à chaque fois qu’on couche sans prendre les précautions et pour la simple raison qu’on veut sentir plus de douceur ou du fait qu’il y a des effets indésirables. Moi, personnellement je dis ce sont des conneries. Il est vrai que dans le temps, je ne pensais pas comme cela mais aujourd’hui si je devais retourner en arrière, je ne referai plus la même erreur. Je ne peux maintenant réciter que l’éternel « Si je savais ».
Nana, m’avait annoncé un matin qu’elle avait un retard de plusieurs semaines. On n’était dans ma chambre quand elle m’annonça la nouvelle. Juste après, un silence pas possible régna dans la chambre et quelques minutes après, elle prit son sac et sortit. J’aurais dû la retenir, j’aurais dû la réconforter, j’aurais dû…Mais je n’ai rien pu faire, je l’ai même pas regardé sortir. J’étais comme paralyser, je n’arrivais pas à réfléchir, tout ce que je voyais c’était mon monde qui s’écroulait. Je n’ai pas eu une seule pensée pour Nana, ce qu’elle pouvait ressentir, je m’en foutais royalement. C’est un peu ça l’égoïsme des garçons. On ne sait que pénétrer mais on ne pense pas aux conséquences.
C’est la fille qui souffre plus quand la grossesse vient.
Si elle décide de garder, c’est elle qui est victime des railleries, c’est elle qu’on doigte, c’est elle qu’on traite de tous les noms, c’est elle qui supporte le poids de la grossesse les 9mois durant, c’est elle qui arrête ses études, c'est elle qui subit les caprices du fœtus.
Si elle décide de faire couler, c’est elle qui ressent la douleur, c’est elle qui doit porter ce fardeau toute sa vie, psychologiquement elle est marquée à vie, et si par malheur les choses ne se passent pas bien, c’est elle qui va trainer toute sa vie avec cette plaie. Et dans de telles situations la douleur est plus atroce, dites-moi en ce moment où est le garçon ? Il vit en paix, par après, il oublie cette fille, il fonde sa famille alors qu’il a privé une autre de ne pouvoir jamais en fonder.
Combien d’hommes, de belles mères sont prêtes à prendre une femme qui ne peut procréer ? On traite la femme de tous les maux, mais comprenons que ce n’est que de notre faute, c’est à cause de l’irresponsabilité des hommes, leur peur à assumer leurs actes.
Dans la soirée, j’avais repris mes esprits et à y réfléchir, j’ai trouvé que mes parents étaient prêts à accepter cette nouvelle et même qu’ils en prendraient bien soins comme de bons grand parents. Du coup, je me rendis à la maison de Nana.
Quand je fis mon entrée dans la maison, je trouvai sa mère entrain de préparer de la pâte, quand nos regards se croisèrent, mon cœur fit un grand boom. Je présageai le pire à la manière dont elle m’avait regardé. Je la saluai tout de même chaleureusement comme à mon habitude. Elle me répondit froidement, en me faisant signe de la tête que Nana était couchée sur la natte juste à l’entrée de la seule pièce qui leur faisait office de chambre à coucher.
Quand je suis rentré, je l’ai trouvé mal au point, elle ne bougeait pas quand je l’ai appelé, mais elle m’a fixé longtemps et m’a fait un petit sourire. Je vous jure, que cela m’a glacé le cœur, une chair de poule traversa tout mon être. J’ai voulu crié son nom, un peu comme si je sentais qu’elle était en train de partir. Mais je n’ai pas pu, je manquais de souffle. Mon corps dans un élan que je n’ai pas compris, s’abaissa aussitôt et la prit. Je pus voir au coin de la chambre juste à côté d’elle une calebasse à demi rempli d’une décoction bizarre dont la mauvaise odeur emplissait toute la pièce. Je sortis tout juste après, Nana dans mes bras, je dirigeai mon regard vers sa mère, ses yeux étaient remplis de larmes.
Awo !! Si pour un plaisir de quelques minutes, on en vient à se sentir comme celui qui détruit une famille, celui qui prend une vie ou même deux vies, Est-ce que ça en vaut la peine ?
Je sortis aussitôt dans la rue, Nana dans mes bras. J’appelai le premier taxi que je trouvai, il n’était pas vide mais je priai aux deux occupants de me le libérer car c’était une histoire de vie ou de mort, ce qu’il fit. Dans la voiture, en direction de l’hôpital, j’appelai ma mère lui expliquant toute la situation.
Juste après que j’ai raccroché, du sang commença à sortir de son entrejambe, et cela la réveilla de son quasi sommeil. Elle me fixa, un moment, puis elle passa sa main sur ma joue, en me disant : « tu en trouveras une autre »
-Qu’est-ce que tu racontes, on va à l’hôpital, on va te sauver
-Je suis vraiment désolé !
Juste après ses mots, sa main sur ma joue tomba aussitôt.
-Pourquoi désolé ? Tu n’as pas à l’être…
En ce moment, le chauffeur ayant remarqué le sang dans sa voiture, commença à vociférer, je ne l’écoutais même pas.
Je restai figé à regarder le corps sans vie de Nana, elle venait de rendre l’âme.
J’étais arrivé trop tard, tout était de ma faute.
Quand nous sommes rentrés dans l’hôpital, ma mère et mon père m’attendait. On vint prendre Nana dans mes bras. Du reste tout devint flou…
Quelques mois plus tard, je partis continué mes études en France, mes parents avaient déménagé. J’appris plus tard qu’ils avaient apporté une aide financière à la mère de Nana mais que cette dernière a refusé toute aide venant d’eux.
Voilà un peu dans quoi je m’étais plongé quand ma fille Céline passa devant moi, ce qui m’enleva de mes pensées.
Céline, ma fille, ma fille chérie, ma benjamine était tombée sur un enfoiré, un peu le genre que j’étais dans le passé.
Le petit vautour, le gâcheur de vie, comme on peut le deviner, n’était pas prêt à assumer son acte. Il n’a pas bien suivi son cours de biologie. Il a ignoré que du moment qu’il fourrait son gland sans protection dans l’entrejambe de ma fille, il risquait par la même occasion d’y laisser ses spermatozoïdes.
Ma douce, ma petite Céline a voulu croire en l’amour, cet amour que ce jeune homme ne pouvait lui donner. Que pouvait-elle faire ? Avec un père aussi autoritaire et rigoureux comme moi et une mère aussi pieuse et fréquente à l’église comme une bougie ? Le choix a été vite fait…
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que son père que je suis traine derrière lui une malédiction.
En effet, le jour où mes parents sont allés voir la mère de Nana, cette dernière voyant l’enveloppe qui lui était tendue comme une insulte la refusa et renvoya mes parents en proférant derrière eux ces mots que ma mère me répéta mot pour mot « Je sais que c’est moi-même qui ait poussé mon unique fille à la mort, je ne peux vous en vouloir, toutefois que votre seul unique fils sache que si sa descendance ose pratiquer un avortement, elle le regrettera toute sa vie ».
Depuis le temps que ma mère m’a dit cela, j’ai fait de tout mon possible pour éviter que cela n’arrive, j’en ai même parlé à mes femmes afin qu’elles gardent l’œil sur mes filles surtout. Hélas, toutes mes précautions n’ont servi à rien. Ces filles tellement elles aiment gros gombo noir, elles n’ont pas su m’éviter ce tourment. Est-ce normal de m’infliger cela à mon âge ? En même temps, comme je le disais tel père, telle fille. Elles n’ont fait que suivre mes pas, leur malheur c’est qu’elles sont des filles.
Cela fait quelques années maintenant que ma fille ainée a des difficultés à concevoir. Elle a dû pratiquer une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) dans sa jeunesse, j’en suis sûre ! Aujourd’hui avec son mari plein aux As, ils essayent tant bien que mal d’avoir des enfants mais c’est mission impossible. Les médecins disent que tout est normal mais jamais de petit fils à l’horizon.
Pour Céline, j’ai dit non et je me suis promis de faire tout pour que cela ne lui arrive pas aussi. Vous me demanderez comment j’ai fait pour savoir ? Eh bien, peu après son IVG, elle a commencé à avoir des complications, ce qui l’a amené à consulter un médecin. Ce médecin, se trouva être un ami et bien que le secret professionnel lui interdisait de me le dire, il me la quand même dit, en soi c’est pour la bonne cause.
J’aurais pu m’éclater en l’apprenant mais j’ai gardé mon calme et avec son aide j’ai commencé à payer le traitement de Céline sans qu’elle ne le sache. Pour garder le secret, le médecin lui fait payer le tiers de ce que je paye pour le traitement et même pour ça, elle se tue pour trouver l’argent. Le comble c’est que le lâche qui l’a mis dans ce cauchemar à peu de temps après quitter le pays comme si de rien n’était, laissant ma fille à ce triste sort.
Quelques mois après, le médecin m’a dit qu’il n’y avait pas d’amélioration, confirmant ainsi mes peurs du coup je me suis décidé à aller revoir la mère de Nana.
Elle n’était plus dans la maison où je l’ai vu pour la dernière fois. Après des enquêtes durant des mois, j’ai appris qu’elle était partie au Ghana où elle s’est mariée à un pasteur.
Un samedi vers 9h, je me suis rendu au Ghana avec l’aide d’une vieille connaissance à la mère de Nana. Elle était absente quand je suis rentré dans la maison. J’ai été accueilli par son mari et peu de temps après, elle est rentrée.
Quand elle m’a vu, elle m’a reconnu aussitôt et à crier mon nom
-Marcel ?
-Ouma ! (Mère)
Je courus aussitôt à sa rencontre et m’agenouillai à ses pieds
-Ouma, pardon ! Pardon pour tout ce que j’ai fait et aie pitié de ma descendance
-Marcel, que fais-tu là ? Lèves-toi, viens, viens t’asseoir !
Tout en marchant vers les sièges, je continuais de demander pardon
-Marcel, arrête avec ça ! Comment as-tu fait pour venir jusqu’ici ?
-C’est votre amie … qui m’a aidé
-Ah ! Okay. Depuis quand es-tu rentré ? Que deviens-tu ?
- Je suis rentré ça fait plus de 10 ans, (Je lui racontai ce que je faisais comme métier et surtout la situation dans laquelle se trouvaient mes filles à cause des mots qu’elle a prononcé à mon encontre)
-Hm ! Je me rappelle avoir dit ces mots en effet, mais c’était sous l’effet de la colère et je n’aurais jamais pu penser que cela aurait des répercussions sur tes enfants. Vraiment désolé ! Que pouvons-nous faire maintenant ?
- Mia Tousi (purification)
-Hum ! Avant je l’aurais fait volontier mais aujourd’hui j’ai reçu christ et mon mari qui est pasteur n’acceptera jamais que je fasse ça. Toutefois, notre seigneur Jésus qui est venu nous sauver est capable de tout. Si tu y crois et si tes filles regrettent au fond d’elle-même leur acte et acceptent de donner leur vie à Jésus, elles seront guéries.
-Hum ! Si ce n’est que ça, j’accepte.
-C’est bien, mais tes filles aussi doivent accepter sinon tu n’auras rien fait. Néanmoins, donne-moi ta main, nous allons prier ensemble (et elle fit appel à son mari pour prier avec nous)
Voilà un peu le dilemme auquel je fais fasse, vais-je pouvoir réunir mes enfants et leur dire la vérité…Je suis bien obligé, si je veux voir mes enfants heureux et si je veux avoir des petits enfants.
J’étais toujours dans mes idées, la presse à la main quand le voisin passait Amina d’Ariel Sheney, au même moment Céline passait devant moi. Sur le coup, je criai « Ce qui n’est pas pour toi, poto faut pas chercher », ce qui la fit sursauter
-Oh ! Papa ça va ?
-Non ! Ça ne va pas ! Comment est- ce que ça irait quand je sais qu’il y a un salopard qui a touché à ce qui ne lui appartient pas ?
Fin
D’après Kévin Peter de SOUZA alias brindille
Œuvre : Souvenirs d’un père
Auteur : Kévin Peter de SOUZA alias brindille
« Ce qui n’est pas pour toi, poto faut pas chercher » Ariel Sheney
J’étais assis sur la terrasse, le regard plongé dans la presse que j’avais dans les mains, mais croyez-moi, je ne lisais rien. Mes pensées étaient bien ailleurs, à des kilomètres d’années dans le passé.
Je revisitais mon passé, ce temps où je n’étais pas encore un père de famille avec à ma charge trois femmes et 8 enfants. Sourire, quand j’y pense à mes débuts, je criais ne prendre qu’une femme et n’avoir au plus que 3 enfants dont des jumelles. L’homme propose, Dieu dispose dirions-nous ? Ou plutôt notre passé nous rattrape toujours ?
Jeune, j’étais un vrai don juan. J’avais ce don d’attirer les filles comme l’abeille attire le miel. Je n’avais pas à faire trop d’efforts, le créateur m’a bien sculpté et avec l’aide de mes parents j’avais le style et les accessoires pour avoir n’importent quelle fille dans mon lit. Mon père était un couturier sur mesure qui avait dans sa clientèle les grandes têtes de la capitale et ma mère une riche commerçante qui avait hérité du commerce de pagne de sa mère. Fils unique, j’étais très choyé des deux côtés. Papa me confectionnait des vêtements sur mesure, ce qui me rendait inégalé entre mes paires, maman grossissait chaque temps mes poches, selon elle si je ne manquais de rien, je n’irai pas faire du n’importe quoi. Est-ce vrai ?
Je trainais avec les enfants des clients de mon père, on formait une bande de 5 et on se disait les « les Fresh Guys ». Au campus, tout le monde parlait de nous et on gagnait des points au niveau des filles.
En ce temps, je couchais en désordre. A chaque sortie je devais ramener une fille à la maison. Ma mère n’y a jamais trouvé rien de mal, pour elle c’était mieux que je les ramène à la maison que de découcher. Aujourd’hui, je pense que c’est une mauvaise chose que les parents font en donnant trop de liberté à leurs enfants surtout les garçons. C’est un peu comme entretenir une bombe à retardement. Vous laissez votre garçon faire du n’importe quoi et au même moment vous protéger votre fille. Saviez-vous ce qu’il fait au dehors ? Moi, je vais vous le dire, il va courir après les filles des autres. Ce que vous ne voulez pas qu’on fasse à votre fille, c’est ce qu’il va faire aux filles des autres.
Ma vie, je la trouvais parfaite ainsi. Ce qui m’importait c’étaient les fêtes, les filles, le plaisir charnel. Je me foutais bien du fait qu’elles étaient issues d’une famille, qu’elles avaient une mère, un père qui tenaient fort à elle. Moi c’était le plaisir qu’elle m’apportait qui était le plus important.
Il m’ait arrivé de coucher avec une fille et le lendemain me rendre compte que je ne me rappelais pas de son nom.
J’étais un bel enfoiré mais je m’en foutais bien, en fait j’aimais bien. Aujourd’hui, je me demande si c’est à cause de mes parents si je suis devenu ainsi ? Mais non, ils n’y sont pour rien. Depuis que je suis père, j’ai compris qu’on a beau vouloir sculpté à notre manière nos enfants mais on arrive à rien. Les enfants viennent avec leur personnalité, ce qu’ils doivent être est comme prédestiné. Je dirais que c’est génétique et héréditaire. Quoique il y a un enfant dans le lot qui arrive à faire la différence sinon tout le reste n’est que copie conforme des parents, de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont.
Ma vie se passait si bien, jusqu’à ce que je ne rencontre une fille, celle qui est venue chambouler mon monde. Je ne pourrai jamais oublier son visage, son sourire encore moins ces dernières paroles avant de fermer la bouche pour la dernière fois.
Nana, elle s’appelait, une beauté. Elle avait su me transformer, Je n’avais d’yeux que pour elle. Je ne sortais plus n’importe comment, je trainais moins avec mes potes et je passais la plupart de mon temps avec elle. Elle m’avait même initié à l’église. Chaque dimanche, elle venait me chercher à la maison pour y aller.
La maison de nana n’était pas bien loin de la nôtre, du coup elle passait à la maison quand elle voulait, des fois elles passaient des jours chez moi sans rentrer chez elle. Mes parents l’aimaient bien.
Elle vivait avec sa mère et elles n’arrivaient pas à vraiment joindre les deux bouts, du coup je leur filais tout le temps un coup de main. Je le faisais avec joie.
Sa mère ne trouvait aucun problème à ce qu’elle reste chez moi, qu’elle y passe des nuits. Aujourd’hui, moi je ne permets pas ces choses à mes filles et je pense qu’aucun parent ne devrait permettre ces genres de choses. Une fille ça se respecte et les parents doivent travailler à cela. Même si c’est difficile de joindre les deux bouts, il faut garder sa dignité, garder la dignité de sa fille et non la livrer comme on amène le mouton à l’abattoir. C’est vrai, Nana je l’aimais mais il aurait été mieux qu’elle ne découche pas, je pense que je l’aurais encore plus respecté si cela avait été le cas.
Puis vint ce jour, ce jour où cette mauvaise nouvelle que tous les jeunes garçons redoutent. Cette nouvelle qui peut faire perdre une érection, cette nouvelle qu’on risque d’entendre à chaque fois qu’on couche sans prendre les précautions et pour la simple raison qu’on veut sentir plus de douceur ou du fait qu’il y a des effets indésirables. Moi, personnellement je dis ce sont des conneries. Il est vrai que dans le temps, je ne pensais pas comme cela mais aujourd’hui si je devais retourner en arrière, je ne referai plus la même erreur. Je ne peux maintenant réciter que l’éternel « Si je savais ».
Nana, m’avait annoncé un matin qu’elle avait un retard de plusieurs semaines. On n’était dans ma chambre quand elle m’annonça la nouvelle. Juste après, un silence pas possible régna dans la chambre et quelques minutes après, elle prit son sac et sortit. J’aurais dû la retenir, j’aurais dû la réconforter, j’aurais dû…Mais je n’ai rien pu faire, je l’ai même pas regardé sortir. J’étais comme paralyser, je n’arrivais pas à réfléchir, tout ce que je voyais c’était mon monde qui s’écroulait. Je n’ai pas eu une seule pensée pour Nana, ce qu’elle pouvait ressentir, je m’en foutais royalement. C’est un peu ça l’égoïsme des garçons. On ne sait que pénétrer mais on ne pense pas aux conséquences.
C’est la fille qui souffre plus quand la grossesse vient.
Si elle décide de garder, c’est elle qui est victime des railleries, c’est elle qu’on doigte, c’est elle qu’on traite de tous les noms, c’est elle qui supporte le poids de la grossesse les 9mois durant, c’est elle qui arrête ses études, c'est elle qui subit les caprices du fœtus.
Si elle décide de faire couler, c’est elle qui ressent la douleur, c’est elle qui doit porter ce fardeau toute sa vie, psychologiquement elle est marquée à vie, et si par malheur les choses ne se passent pas bien, c’est elle qui va trainer toute sa vie avec cette plaie. Et dans de telles situations la douleur est plus atroce, dites-moi en ce moment où est le garçon ? Il vit en paix, par après, il oublie cette fille, il fonde sa famille alors qu’il a privé une autre de ne pouvoir jamais en fonder.
Combien d’hommes, de belles mères sont prêtes à prendre une femme qui ne peut procréer ? On traite la femme de tous les maux, mais comprenons que ce n’est que de notre faute, c’est à cause de l’irresponsabilité des hommes, leur peur à assumer leurs actes.
Dans la soirée, j’avais repris mes esprits et à y réfléchir, j’ai trouvé que mes parents étaient prêts à accepter cette nouvelle et même qu’ils en prendraient bien soins comme de bons grand parents. Du coup, je me rendis à la maison de Nana.
Quand je fis mon entrée dans la maison, je trouvai sa mère entrain de préparer de la pâte, quand nos regards se croisèrent, mon cœur fit un grand boom. Je présageai le pire à la manière dont elle m’avait regardé. Je la saluai tout de même chaleureusement comme à mon habitude. Elle me répondit froidement, en me faisant signe de la tête que Nana était couchée sur la natte juste à l’entrée de la seule pièce qui leur faisait office de chambre à coucher.
Quand je suis rentré, je l’ai trouvé mal au point, elle ne bougeait pas quand je l’ai appelé, mais elle m’a fixé longtemps et m’a fait un petit sourire. Je vous jure, que cela m’a glacé le cœur, une chair de poule traversa tout mon être. J’ai voulu crié son nom, un peu comme si je sentais qu’elle était en train de partir. Mais je n’ai pas pu, je manquais de souffle. Mon corps dans un élan que je n’ai pas compris, s’abaissa aussitôt et la prit. Je pus voir au coin de la chambre juste à côté d’elle une calebasse à demi rempli d’une décoction bizarre dont la mauvaise odeur emplissait toute la pièce. Je sortis tout juste après, Nana dans mes bras, je dirigeai mon regard vers sa mère, ses yeux étaient remplis de larmes.
Awo !! Si pour un plaisir de quelques minutes, on en vient à se sentir comme celui qui détruit une famille, celui qui prend une vie ou même deux vies, Est-ce que ça en vaut la peine ?
Je sortis aussitôt dans la rue, Nana dans mes bras. J’appelai le premier taxi que je trouvai, il n’était pas vide mais je priai aux deux occupants de me le libérer car c’était une histoire de vie ou de mort, ce qu’il fit. Dans la voiture, en direction de l’hôpital, j’appelai ma mère lui expliquant toute la situation.
Juste après que j’ai raccroché, du sang commença à sortir de son entrejambe, et cela la réveilla de son quasi sommeil. Elle me fixa, un moment, puis elle passa sa main sur ma joue, en me disant : « tu en trouveras une autre »
-Qu’est-ce que tu racontes, on va à l’hôpital, on va te sauver
-Je suis vraiment désolé !
Juste après ses mots, sa main sur ma joue tomba aussitôt.
-Pourquoi désolé ? Tu n’as pas à l’être…
En ce moment, le chauffeur ayant remarqué le sang dans sa voiture, commença à vociférer, je ne l’écoutais même pas.
Je restai figé à regarder le corps sans vie de Nana, elle venait de rendre l’âme.
J’étais arrivé trop tard, tout était de ma faute.
Quand nous sommes rentrés dans l’hôpital, ma mère et mon père m’attendait. On vint prendre Nana dans mes bras. Du reste tout devint flou…
Quelques mois plus tard, je partis continué mes études en France, mes parents avaient déménagé. J’appris plus tard qu’ils avaient apporté une aide financière à la mère de Nana mais que cette dernière a refusé toute aide venant d’eux.
Voilà un peu dans quoi je m’étais plongé quand ma fille Céline passa devant moi, ce qui m’enleva de mes pensées.
Céline, ma fille, ma fille chérie, ma benjamine était tombée sur un enfoiré, un peu le genre que j’étais dans le passé.
Le petit vautour, le gâcheur de vie, comme on peut le deviner, n’était pas prêt à assumer son acte. Il n’a pas bien suivi son cours de biologie. Il a ignoré que du moment qu’il fourrait son gland sans protection dans l’entrejambe de ma fille, il risquait par la même occasion d’y laisser ses spermatozoïdes.
Ma douce, ma petite Céline a voulu croire en l’amour, cet amour que ce jeune homme ne pouvait lui donner. Que pouvait-elle faire ? Avec un père aussi autoritaire et rigoureux comme moi et une mère aussi pieuse et fréquente à l’église comme une bougie ? Le choix a été vite fait…
Ce qu’elle ne savait pas, c’est que son père que je suis traine derrière lui une malédiction.
En effet, le jour où mes parents sont allés voir la mère de Nana, cette dernière voyant l’enveloppe qui lui était tendue comme une insulte la refusa et renvoya mes parents en proférant derrière eux ces mots que ma mère me répéta mot pour mot « Je sais que c’est moi-même qui ait poussé mon unique fille à la mort, je ne peux vous en vouloir, toutefois que votre seul unique fils sache que si sa descendance ose pratiquer un avortement, elle le regrettera toute sa vie ».
Depuis le temps que ma mère m’a dit cela, j’ai fait de tout mon possible pour éviter que cela n’arrive, j’en ai même parlé à mes femmes afin qu’elles gardent l’œil sur mes filles surtout. Hélas, toutes mes précautions n’ont servi à rien. Ces filles tellement elles aiment gros gombo noir, elles n’ont pas su m’éviter ce tourment. Est-ce normal de m’infliger cela à mon âge ? En même temps, comme je le disais tel père, telle fille. Elles n’ont fait que suivre mes pas, leur malheur c’est qu’elles sont des filles.
Cela fait quelques années maintenant que ma fille ainée a des difficultés à concevoir. Elle a dû pratiquer une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) dans sa jeunesse, j’en suis sûre ! Aujourd’hui avec son mari plein aux As, ils essayent tant bien que mal d’avoir des enfants mais c’est mission impossible. Les médecins disent que tout est normal mais jamais de petit fils à l’horizon.
Pour Céline, j’ai dit non et je me suis promis de faire tout pour que cela ne lui arrive pas aussi. Vous me demanderez comment j’ai fait pour savoir ? Eh bien, peu après son IVG, elle a commencé à avoir des complications, ce qui l’a amené à consulter un médecin. Ce médecin, se trouva être un ami et bien que le secret professionnel lui interdisait de me le dire, il me la quand même dit, en soi c’est pour la bonne cause.
J’aurais pu m’éclater en l’apprenant mais j’ai gardé mon calme et avec son aide j’ai commencé à payer le traitement de Céline sans qu’elle ne le sache. Pour garder le secret, le médecin lui fait payer le tiers de ce que je paye pour le traitement et même pour ça, elle se tue pour trouver l’argent. Le comble c’est que le lâche qui l’a mis dans ce cauchemar à peu de temps après quitter le pays comme si de rien n’était, laissant ma fille à ce triste sort.
Quelques mois après, le médecin m’a dit qu’il n’y avait pas d’amélioration, confirmant ainsi mes peurs du coup je me suis décidé à aller revoir la mère de Nana.
Elle n’était plus dans la maison où je l’ai vu pour la dernière fois. Après des enquêtes durant des mois, j’ai appris qu’elle était partie au Ghana où elle s’est mariée à un pasteur.
Un samedi vers 9h, je me suis rendu au Ghana avec l’aide d’une vieille connaissance à la mère de Nana. Elle était absente quand je suis rentré dans la maison. J’ai été accueilli par son mari et peu de temps après, elle est rentrée.
Quand elle m’a vu, elle m’a reconnu aussitôt et à crier mon nom
-Marcel ?
-Ouma ! (Mère)
Je courus aussitôt à sa rencontre et m’agenouillai à ses pieds
-Ouma, pardon ! Pardon pour tout ce que j’ai fait et aie pitié de ma descendance
-Marcel, que fais-tu là ? Lèves-toi, viens, viens t’asseoir !
Tout en marchant vers les sièges, je continuais de demander pardon
-Marcel, arrête avec ça ! Comment as-tu fait pour venir jusqu’ici ?
-C’est votre amie … qui m’a aidé
-Ah ! Okay. Depuis quand es-tu rentré ? Que deviens-tu ?
- Je suis rentré ça fait plus de 10 ans, (Je lui racontai ce que je faisais comme métier et surtout la situation dans laquelle se trouvaient mes filles à cause des mots qu’elle a prononcé à mon encontre)
-Hm ! Je me rappelle avoir dit ces mots en effet, mais c’était sous l’effet de la colère et je n’aurais jamais pu penser que cela aurait des répercussions sur tes enfants. Vraiment désolé ! Que pouvons-nous faire maintenant ?
- Mia Tousi (purification)
-Hum ! Avant je l’aurais fait volontier mais aujourd’hui j’ai reçu christ et mon mari qui est pasteur n’acceptera jamais que je fasse ça. Toutefois, notre seigneur Jésus qui est venu nous sauver est capable de tout. Si tu y crois et si tes filles regrettent au fond d’elle-même leur acte et acceptent de donner leur vie à Jésus, elles seront guéries.
-Hum ! Si ce n’est que ça, j’accepte.
-C’est bien, mais tes filles aussi doivent accepter sinon tu n’auras rien fait. Néanmoins, donne-moi ta main, nous allons prier ensemble (et elle fit appel à son mari pour prier avec nous)
Voilà un peu le dilemme auquel je fais fasse.Moi le père autoritaire et rigoureux,qui se la joue irréprochable et demande une certaine conduite morale à mes enfants. Vais-je pouvoir réunir mes enfants et leur dire la vérité … ? Je suis bien obligé, si je veux voir mes enfants heureux et si je veux avoir des petits enfants.
J’étais toujours dans mes idées, la presse à la main quand le voisin passait Amina d’Ariel Sheney, au même moment Céline passait devant moi. Sur le coup, je criai « Ce qui n’est pas pour toi, poto faut pas chercher », ce qui la fit sursauter
-Oh ! Papa ça va ?
-Non ! Ça ne va pas ! Comment est- ce que ça irait quand je sais qu’il y a un salopard qui a touché à ce qui ne lui appartient pas ?
Fin
D’après Kévin Peter de SOUZA alias brindille
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