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Un groin et un deus ex machina



La neige s'écarta un peu plus franchement.

Gudule n'avait pas rêvé. Il faisait effectivement face à un groin. Le groin le reniflait, comme pour le jauger. Ou pour le juger. Heureusement, il semblait avoir remarqué que Gudule n'était pas comestible.

Le groin était par ailleurs affublé d'une moustache postiche, ce qui lui allait assez bien.

Puis, comme il faisait un peu froid, il lui éternua au nez avant de s'en aller. Gudule acheva de se dégager. Au dehors, tout était calme ; pas de vent, pas d'hélicoptère, pas de légumes en furie. Robert et CN étaient assis sur le manteau neigeux.

Gudule considéra le cochon qui venait de l'aider à se dégager. Il portait, par ailleurs, un chapeau haut de forme extrêmement chic.

« Elle, corrigea CN. C'est Madame cochon.

— Si tu le dis, fit Gudule. Donc c'est une truie ?

— Non, c'est Madame Cochon.

— Grouik, indiqua le cochon.

Un peu plus chaudement vêtu, quelqu'un suivait Mme Cochon le long de la piste qu'elle reniflait. Les trois protagonistes ne semblaient l'avoir que très brièvement intéressée.

— @Vault_ ? Demanda Gudule.

— C'est moi.

— Mais qu'est-ce que tu fais là ?

— Je me promène avec Mme Cochon, on cherche des champignons.

Gudule regarda aux alentours. L'avalanche avait recouvert la vallée d'une couche de blanc aussi uniforme que les costumes des araignées méchantes dans la Guerre des Toiles.

— On est tombé sur vous en passant, nota Vault_. Vous avez eu de la chance.

— C'est le Monstre Spaghetti qui nous aide, affirma CN, une lueur de foi dans les yeux.

(Il faut savoir qu'au même instant, le Monstre Spaghetti était toujours en train de regarder la télé en sirotant un cocktail. Il zappait, pour être exact, à cause des pubs.)

— On dirait que Mme Cochon a trouvé quelque chose, fit Gudule.

Le groin fouilla vivement dans la neige et ils entendirent des cris étouffés. Mais ce fut rapidement terminé.

— Ah, oui, dit @Vault_ . Elle a trouvé des carottes. Elle adore les carottes.

Ce pourrait-il que les cochons sauvent le monde du joug légumineux ? Se dit Gudule. Mais il se ramena bien vite à l'évidence : ils seraient toujours trop peu nombreux. Et encore moins nombreux ceux qui vivaient en liberté, et porteraient des chapeaux.

— Depuis que Rodolphe-Albert a pris le contrôle de Wattpad, remarqua-t-il, tes œuvres sont devenues subversives. Je comprends maintenant. Les cochons sont une menace intrinsèque pour les légumes.

Il venait de dire "intrinsèque" et était donc tout fier de lui.

— C'est dommage, dit Vault_. J'aime les cochons.

— Grouik, dit Mme Cochon.

— Nous allons devoir repartir, dit Gudule. Nous devons toujours sauver le monde, je suis toujours censé être l'Élu, et je n'ai toujours aucune idée de quels sont mes super-pouvoirs. »

Ils échangèrent des adieux – Gudule était à peu près certain que le cochon leur faisait des signes de la patte entre deux « grouik » très expressifs. Puis nos trois compères entreprirent de suivre la vallée en direction de quelque chose de moins blanc.

Gudule essayait de faire des gestes avec ses mains et ses bras pour déclencher ses « super-pouvoirs », mais cela s'avéra rapidement long, frustrant et désespérant ; un peu comme essayer de redémontrer le théorème de Feit-Thompson.

« Il nous arrive vraiment des choses absurdes, nota Robert. Nous venons de faire de la luge sur les contreforts de l'Himalaya, puis nous avons croisé un Wattpadien exilé à cause de la dictature des légumes parlants, accompagné d'un cochon à moustache qui parle en langage cochon.

— Ça va encore, dit CN. J'ai connu pire.

— Et je suis une huître-ninja.

— Ah, maintenant que tu le dis.

— Et nous marchons en direction de je ne sais quoi en espérant que Gudule se connecte à l'esprit de toutes les chaussettes.

— Mais l'absurde, s'exclama CN, n'est-ce pas la quintessence de toute démarche artistique ? Là où se pose le plus crûment la question fondamentale de l'art, a fortiori de l'humanité : qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Que faisons-nous ? Pourquoi existons-nous ? Et tout ceci a-t-il un sens ?

— On parle quand même d'un cochon avec une moustache.

— Eh bien ! Ne vois-tu pas à quel point on se rapproche des problématiques spirituelles profondes qui nous sous-tendent ? Pourquoi écrivons-nous, pourquoi agissons-nous, pourquoi, Robert, pourquoi ?

— Je fais tout ça pour ma famille prisonnière des parcs à huîtres, dit simplement le mercenaire, soucieux d'arrêter le CN qu'il venait de lancer sur son sujet.

— Oui, en même temps, c'est facile de répondre ça. Mais est-ce que tu ne te mens pas à toi-même, et à nous aussi ? Est-ce que la libération des huîtres, ce n'est pas qu'une piètre couverture, alors qu'en réalité, tu ne fais ça que pour l'argent ?

— Je ne fais ça que pour l'argent. Et j'ai récemment découvert qu'il y avait un petit problème.

CN dit ce qui s'apparentait à une réplique presque constituée de mots, entremêlée de « euh » et de hochements de tête dans des directions aléatoires.

— Tout ceci est vraiment absurde, conclut-il. On se croirait dans l'Antibiographie de JB.

— Ou dans un de tes bouquins », dit Gudule.

Tout le monde échangea des regards noirs bien sentis. Le silence ramena ses valises, posa son manteau sur une chaise et s'installa confortablement.


***


« Gilgamesh, au secours !

Le docteur Von Brocoli s'avança, très fier, jusqu'à la cage dans laquelle JB était enfermé. Elle était solidement attachée dans la soute de leur dirigeable-cargo.

— Il ne viendra pas vous sauver, dit le savant fou. Plus personne ne recourt à de tels procédés de deus ex machina, de nos jours.

— Au fait, vous avez à manger ? J'ai faim.

Von Brocoli éclata d'un grand rire sonore.

— Vous avez faim ? Et moi, je suis une côte de bœuf, yoho !

— Yoho ? Il me semble que je reconnais cette punchline.

Un autre arrivant sortit de l'ombre. Le brocoli lui jeta casquette et monocle, ce qui inversa complètement les rôles.

— Je constate, dit Von Brocoli, que vous avez fait la connaissance de mon sosie, Choucroute-Persil. Ancien présentateur de Bhoutan News à l'époque de votre Antibiographie, alors que vous appreniez encore à vous transformer en chameau.

— Eh, comment savez-vous autant de choses sur moi ?

— Vous l'avez écrit dans un livre, que vous avez ensuite publié sur Wattpad.

— Où avais-je la tête ?

— Ha ha ha ha ! S'exclama Choucroute-Persil. Excellent. Très drôle. Je ris.

Sur un geste du docteur Von Brocoli, il quitta la pièce, laissant JB seul avec l'infâme personnage et un désagréable bruit de moteur.

— Où m'emmenez-vous ? Demanda JB.

— Dans le château de Rodolphe-Albert en Hongrie, là où se situe notre quartier général. Je vais y effectuer les expériences finales qui feront de vous un légume, sous l'œil de notre bien-aimé Empereur du monde. Alors, que préférez-vous devenir ? Un rutabaga ? Un chou ? Un navet ? Un topinambour ? Ou peut-être... une betterave ?

— Sans hésiter, une carotte.

Von Brocoli parut surpris d'une décision aussi claire et rapide.

— Mais tout ceci n'arrivera pas, dit JB, car je vais maintenant être sauvé par mon idole.

— Vous racontez n'importe quoi.

— Vous n'entendez pas cette musique dramatique qui commence à passer dans les haut-parleurs ?

— Je n'entends rien, dit Von Brocoli.

— Dommage. Je pensais que vous seriez resté plus longtemps à l'affiche. »

JB mit un casque sur ses oreilles, puis se colla dans le fond de sa cage. La paroi de la soute implosa, et le vent s'y engouffra comme les clients dans un magasin le premier jour des soldes.

La scène aurait été parfaite avec des gâteaux secs et un lait chaud. Une fois toute cette aventure terminée, il songea qu'il faudrait s'accorder un vrai goûter. Gorzül leur cuisinerait des gâteaux.

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