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Chapitre 9 - L'hydromel empoisonné

Une fin d'après-midi, quelques jours après le Nouvel An, Ginny, Ron et Harry attendaient en file indienne face à la cheminée pour rentrer à Poudlard. Seule Molly était présente pour leur dire au revoir, Arthur, Bill, Fleur, Fred et Charlie étant tous partis travailler. Au moment de la séparation, Molly fondit en larmes.

— Ne sois pas triste, maman, tout va bien, lui dit Ginny en lui tapotant le dos.

Ginny se sentait un peu coupable – sa mère avait pleuré à plusieurs reprises depuis l'épisode du panais. Mais ce n'était pas comme si Percy n'avait pas mérité son sort. Ginny ignorait de quoi Harry et le ministre avaient parlé dans le jardin, mais le rôle de Percy n'en paraissait pas moins clair.

— Oui, ne t'inquiète pas pour nous, ajouta Ron en laissant sa mère l'embrasser sur la joue. Ni pour Percy. Un crétin pareil, ce n'est pas une grande perte.

Molly pleura de plus belle en étreignant Harry.

— Promets-moi d'être bien prudent... Ne t'attire pas d'ennuis...

— Je suis toujours prudent, Mrs Weasley, répondit Harry. Vous me connaissez, j'aime bien mener une vie paisible.

Molly eut un petit rire mouillé tandis que Ginny réprimait sa propre envie de rire.

— Soyez sages, tous...

Sur ces derniers mots, Harry se volatilisa dans la cheminée, suivi de Ron puis enfin de Ginny. Ils atterrirent dans le bureau de McGonagall puis se dirigèrent vers la tour de Gryffondor.

— Babioles, lança Ron d'un ton assuré lorsqu'ils furent arrivés devant la grosse dame, qui paraissait avoir honoré dignement cette période de fêtes d'après son teint légèrement maladif.

— Non, répondit-elle.

— Comment ça, non ?

— Il y a un nouveau mot de passe. Et arrêtez de hurler, s'il vous plaît.

— Mais on n'était pas là, comment voulez-vous qu'on...

— Harry ! Ginny !

Ginny fit volte face. Hermione accourait vers eux, les joues rosies par le froid, vêtue de sa cape d'hiver, de ses gants et de son chapeau.

— Je suis revenue il y a deux heures. J'étais allée voir Hagrid et Buck – ou plutôt Vendebout, dit-elle, hors d'haleine. Vous avez passé un bon Noël ?

— Ouais, répondit Ron. Très mouvementé, Rufus Scrim...

— J'ai quelque chose pour toi, Harry, coupa Hermione, pour qui Ron aurait tout autant pu ne pas exister. Oh, attends... le mot de passe, c'est Abstinence.

— Exact, confirma la grosse dame avant de pivoter pour leur ouvrir.

— Qu'est-ce qu'elle a ? demanda Harry.

— Apparemment, elle a fait des excès à Noël, répondit Hermione en levant les yeux au ciel et en entrant la première dans la salle commune. Avec son amie Violette, elles ont bu tout le vin des moines ivres, dans ce tableau qu'on voit en allant au cours de sortilèges. Mais d'abord...

Elle fouilla dans sa poche et en sortit un rouleau de parchemin identique à celui que Dumbledore avait confié à Ginny, quelques semaines plus tôt. Encore un de ces mystérieux cours, probablement...

— Parfait, dit Harry en déroulant le parchemin. J'ai beaucoup de choses à lui raconter – et à toi aussi. Allons nous assoir.

Au même moment, Lavande Brown fit son apparition en s'écriant d'une voix stridente :

— Ron-Ron !

Ginny fit un pas en arrière lorsque Lavande se jeta dans les bras de Ron. Quelques rires éclatèrent autour d'eux, dont celui d'Hermione, cristallin – et parfaitement faux.

— Je vois une table libre, là-bas... Tu viens avec nous, Ginny ? demanda Hermione.

— Non, merci, j'ai promis à Dean d'aller le retrouver.

Elle ne put dissimuler son manque d'entrain. Elle avait en effet écrit à Dean une lettre en réponse à celle qu'il lui avait envoyée, lui promettant de venir le voir dès qu'elle serait de retour. Mais elle craignait par-dessus tout que Dean n'évoque ce qu'il s'était produit avant les vacances.

Dean et Seamus se trouvaient dans un coin de la salle commune, plongés dans une partie de Bataille explosive. Dean se leva d'un bond à son approche, un large sourire aux lèvres, et l'embrassa.

— Hé ! protesta Seamus. Ce n'est pas le moment d'interrompre la partie, j'étais en train de gagner !

— Je peux vous laisser terminer, répondit aussitôt Ginny.

— Laisse tomber, c'est qu'une partie, répondit Dean.

Seamus leva les bras au ciel avant de ranger le jeu, exaspéré mais résigné. Dean saisit les mains de Ginny dans les siennes et fronça les sourcils.

— Tu ne la portes pas ? demanda-t-il.

Ginny eut l'impression qu'un Cognard venait de la frapper en pleine tête. La bague. Elle l'avait oubliée au Terrier, dans le tiroir de sa table de chevet !

— Je ne voulais pas que ma famille me pose trop de questions dessus, répondit-elle, à moitié honnête. Elle a dû te coûter une fortune ! Comparé à ce que moi je t'ai offert...

Elle eut un air gêné.

— Oh, ne t'inquiète pas pour ça... je sais que tu ne peux pas... enfin, ne t'inquiète pas pour ça, répéta Dean, gêné à son tour.

Ils n'abordaient jamais la situation financière des Weasley. Tout le monde savait qu'ils étaient pauvres, mais d'ordinaire, Ginny ne s'en formalisait pas vraiment. Il existait toutefois des situations un peu délicates, comme celles-ci. Ginny ne pouvait se permettre d'offrir des cadeaux trop chers à ses proches. Mais elle n'était pas seulement gênée par le fait d'avoir offert à Dean un cadeau beaucoup moins cher que le sien – elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle avait cruellement manqué d'originalité et que son cadeau était trop impersonnel pour la relation qu'ils étaient censés avoir. Quant au fait d'avoir complètement oublié d'emporter la bague de Dean...

— Ginny !

Elle se tourna vers Sally et Lucy, qui venaient à leur rencontre.

— Comment se sont passées vos vacances ? demanda Sally à la cantonade.

Ravie de cette distraction, Ginny laissa les autres raconter leurs vacances. Elle préféra passer sous silence la visite du ministre et de Percy au Terrier, même s'il s'agissait sans aucun doute de l'événement le plus digne d'être raconté de ses propres vacances.

Le lendemain matin, elle se leva avant les autres et se précipita à la volière pour demander à sa mère de lui envoyer au plus vite le cadeau de Dean. Tant pis si Molly ouvrait l'écrin et lui posait des questions... Elle ne pouvait pas se permettre de mentir à Dean encore longtemps. Lorsque ce dernier la rejoignit dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner, cependant, il ne fit pas du tout attention à l'absence de la bague, trop occupé à parler avec Seamus de la nouvelle qu'avaient reçu les élèves de sixième année ce matin-là : ils allaient pouvoir suivre des leçons de transplanage.

Le soir même, dans la salle commune, Ginny tomba sur Hermione, assise seule à une table, qui travaillait en silence. Elle en profita pour s'installer à ses côtés et sortir de quoi faire ses propres devoirs, ravie d'avoir un moment de tranquillité. Dean et Seamus étaient restés avec le groupe d'élèves de sixième année qui s'étaient agglutiné autour de Harry et Ron pour en savoir plus sur l'effet d'un transplanage, Harry ayant déjà expérimenté le transplanage d'escorte.

— Je n'ai pas eu le temps de te demander comment s'est passé ta soirée avec McLaggen, demanda Ginny.

Hermione leva la tête, les joues légèrement écarlates.

— Disons que tu avais raison, pour la branche de gui. Je me suis échappée de justesse.

Ginny eut un petit rire.

— Et toi, cette soirée avec Dean ?

— Oh...

Ginny hésita, puis avoua :

— Il m'a dit qu'il m'aimait.

Hermione se désintéressa complètement de ses devoirs :

— Et qu'est-ce que tu lui as répondu ?

— Absolument rien, répondit Ginny. C'était assez gênant... Il a dit que je n'étais pas obligée de lui répondre la même chose tout de suite et qu'il avait tout son temps, mais je crois qu'il était déçu. Il voulait aussi que je lui parle de ce qui m'était arrivé en première année... je crois qu'il voulait qu'on se rapproche grâce à ce genre de confidences, mais je n'y étais pas du tout préparée...

— Et tu crois que tu le seras, un jour ?

— Aucune idée, admit Ginny. C'est plutôt déprimant.

— Il te faut peut-être simplement du temps.

— Ou alors... ce n'est peut-être tout simplement pas la bonne personne.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda vivement Hermione.

— Rien, répondit Ginny.

Elle craignait d'exaspérer Hermione au plus haut point si elle mentionnait Harry alors qu'elle était censée être passée à autre chose depuis belle lurette. Hermione n'insista pas et se remit au travail lorsque Ginny ouvrit son livre de potions pour commencer sa dissertation.

Le lendemain matin, lorsque les hiboux entrèrent dans la Grande Salle pour apporter le courrier, Ginny attrapa un petit paquet livré par sa mère sous l'œil intrigué de Dean. Elle le rangea dans sa poche sans le déballer et prit un air dégagé.

— Truc de filles, dit-elle simplement, ce qui suffit à faire en sorte que Dean s'intéresse soudain beaucoup plus au contenu de son gobelet qu'à celui du paquet de Ginny.

Trop avisée pour commettre cette erreur de débutante, Ginny n'enfila pas la bague sitôt après l'avoir reçue et attendit quelques jours supplémentaires avant de la mettre.

— J'avais peur qu'elle ne te plaise pas, admit Dean d'un ton soulagé en la voyant briller sur son index un beau matin.

— Oh non, elle me plait beaucoup, j'ai simplement enfin pris l'habitude de la mettre ! répondit Ginny.

Si Dean se doutât de quelque chose, il n'en montra rien. Le mois de janvier se poursuivit au rythme des cours, des entraînements de Quidditch et des longues soirées passées sur d'innombrables devoirs. Une après-midi, alors qu'elle attendait dans le couloir devant la salle défense contre les forces du mal avec ses amis, Harry vint lui demander si elle avait reçu une nouvelle invitation de Slughorn.

— Non, répondit Ginny, étonnée par la question. Pourquoi ?

— Oh, pour rien, fit Harry, évasif, avant de s'éloigner, l'air préoccupé.

Depuis quand Harry espérait-il recevoir une invitation chez Slughorn, lui qui avait passé tout le premier trimestre à programmer les entraînements de Quidditch les mêmes jours que les soirées du professeur ? Elle réfléchissait à la question lorsqu'Allison Blake entra dans son champ de vision.

— Toi, invitée chez Slughorn ? dit-elle d'un ton où le dégoût se mêlait à l'étonnement. Personne n'est important dans ta famille.

— Dans la tienne non plus, apparemment, sinon tu aurais peut-être été invitée, répliqua Sally. Remarque, ce n'est pas faute d'avoir essayé l'autre jour, lorsque tu essayais de convaincre Slughorn que ton nom de famille était une déformation de celui des Black et que tu faisais partie de leur famille lointaine. Ce n'est pas en t'inventant une famille soi-disant « sang-pur » que tu deviendras subitement digne d'intérêt, tu sais.

Les Gryffondor qui assistaient à la scène éclatèrent de rire.

— Je ne l'ai jamais vue aux soirées de Slughorn, contra l'une des sœur Carrow – Hestia, si Ginny ne se trompait pas, même si elle avait toujours du mal à distinguer les deux.

— Elle y était la première fois, dans le Poudlard Express, répondit Flora. J'ai entendu Zabini en parler.

Allison et Hestia lui jetèrent un regard noir, son intervention n'allant pas tout à fait dans leur sens.

— Elle y était pour avoir jeté un stupide sort, reprit Hestia, rien de très impressionnant.

— Alors que toi, tu as fini par entrer dans le club de Slug uniquement à cause de ta famille de sang-pur, répliqua Sally. Ce bon vieux Slughorn devait commencer à manquer de membres pour ses petites soirées. J'espère que tu n'es quand même pas trop jalouse de tes deux comparses, Blake, même elles sont plus importantes que toi. Dommage que l'argent ne fasse pas tout, n'est-ce pas ?

— Je te rappelle que contrairement à toi, je suis préfète, asséna Allison. Donc si tu ne veux pas d'ennuis, tu ferais peut-être mieux de la fermer.

— Tu veux vraiment jouer à ce petit jeu ? répliqua Lucy.

— Ce sont tes parents qui ont payé pour que tu aies l'insigne, Blake, ou est-ce que c'est vraiment la seule chose que tu aies accompli par toi-même dans ta misérable petite vie ? renchérit Sally.

Rouge de colère, Allison sortit sa baguette et la pointa sur Sally. Ginny dégaina la sienne si rapidement que son propre geste lui parut flou :

— Si tu veux tester le sort pour lequel Slughorn m'a invitée, n'hésite surtout pas. Je me ferais une joie de te faire une démonstration.

Neil, Lucy et Colin avaient sorti leurs baguettes, eux aussi. Hestia et Flora avaient suivi. Quelques autres élèves de Serpentard hésitaient manifestement à se joindre à elles, notamment des garçons. Seule une fille parmi les vert et argent semblait se désintéresser totalement de ce qui se passait, plongée dans un livre.

— Peut-on savoir à quoi rime tout ceci ? intervint une voix doucereuse. Inutile de m'expliquer, Miss Blake, je connais assez les élèves de Gryffondor pour me douter qu'ils vous ont provoquée. J'enlève trente points à Gryffondor, et trente de plus si vous ne rangez pas immédiatement vos baguettes. Maintenant, entrez. En silence.

Il était inutile de protester. Avec un air triomphant, Allison rangea sa baguette et entra la première dans la salle de classe, suivie des sœurs Carrow. Fulminants, les Gryffondor les imitèrent. Ils avaient encore perdu des points à cause de la partialité totale de Rogue envers les Serpentard !

— J'ai hâte de savoir ce qui va lui arriver, marmonna Sally en entrant en dernier dans la salle, les dents serrées.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Ginny.

— Tu sais bien, prof de défense, le poste maudit ! Personnellement, je vote pour une sortie à la Ombrage ! Je rêverais de voir Rogue emporté au loin par une horde de centaures furieux !

La neige fondit avec l'arrivée du mois de février, qui apporta son lot de pluie glacée. Ginny commençait à regretter de faire partie de l'équipe de Gryffondor tant il était désagréable de s'entraîner par ce temps. Katie n'étant toujours pas revenue de Ste Mangouste, Dean jouait toujours au poste de poursuiveur. Ginny et Dean avaient tant de devoirs (sans compter les leçons de transplanage de Dean) que partager la même salle commune, la même table et les mêmes entraînements suffisaient tout juste à ce qu'ils puissent se voir régulièrement. Dans ces moments, ils étaient souvent entourés par leurs amis et ils n'avaient pas encore trouvé le moment de se retrouver seuls depuis la rentrée, ce qui secrètement, soulageait Ginny. Elle redoutait le moment où elle devrait affronter les choses sérieuses avec Dean, qui comptait sur la prochaine sortie à Pré-au-Lard pour passer un après-midi seul avec elle, à défaut d'avoir pu en avoir une le jour de la St Valentin. Il fut donc particulièrement déçu d'apprendre que la sortie en question, qui devait avoir lieu le samedi premier mars, était annulée.

— On pourra toujours nous réserver cet après-midi là, se raisonna-t-il. Je commence à en avoir assez, de toujours travailler !

Le premier mars, Ginny se leva de mauvaise grâce pour aller prendre son petit-déjeuner, accompagnée de Sally et Lucy. Dean et Seamus les rejoignirent peu après, débordant d'un enthousiasme que Ginny était loin de ressentir. Une heure plus tard, ils quittaient enfin la Grande Salle pour remonter dans la Salle Commune lorsque quelqu'un interpella Ginny :

— Miss Weasley !

C'était le professeur McGonagall, qui descendait précipitamment les marches du grand escalier de marbre.

— Veillez me suivre, s'il vous plaît. Avez-vous vu Miss Granger ?

— Euh... non, professeur.

— Miss Montgomery, veuillez me trouver Miss Hermione Granger, je vous prie. Vérifiez la bibliothèque. Dites lui de se rendre immédiatement à l'infirmerie.

— Très bien, professeur, répondit Lucy.

Alarmée, Ginny emboîta le pas du professeur McGonagall.

— Votre frère vient d'être admis à l'infirmerie, déclara-t-elle.

— Que s'est-il passé ? demanda vivement Ginny, soudain inquiète.

— Les circonstances restent à éclaircir, mais d'après Mr Potter, Mr Weasley aurait ingéré par erreur un philtre d'amour.

Ginny fronça les sourcils. Il lui semblait très étrange que le professeur McGonagall l'ait sommée de venir simplement parce que Ron avait été victime d'un philtre d'amour.

— Mr Potter a amené Mr Weasley chez le professeur Slughorn pour lui administrer un remède. Suite à cela, le professeur Slughorn a cru bon proposer à Mr Weasley un petit remontant – qui malheureusement, contenait du poison.

Ginny faillit rater une marche.

— Ron a été empoisonné ? s'exclama-t-elle, le teint blême. Est-ce qu'il va s'en tirer ?

— Mr Potter a eu la présence d'esprit de lui faire avaler un bézoard, ce qui a contré les effets létaux immédiats du poison. Madame Pomfresh a pris la relève. Il est tiré d'affaire.

Ginny ne put retenir un soupir de soulagement.

Harry faisait les cents pas devant les portes de l'infirmerie.

— Attendez-moi ici, indiqua McGonagall avant d'entrer.

Ginny eut tout juste le temps de voir un lit occupé avant que les doubles portes se referment.

— Que s'est-il passé ? demanda Ginny à Harry. McGonagall m'a parlé d'un philtre d'amour et de poison...

— Ron était en train d'ouvrir ses cadeaux d'anniversaire... commença Harry.

— Oh zut, j'avais complètement oublié que c'était son anniversaire... Pardon, continue.

— Pendant ce temps-là, j'étais en train de chercher quelque chose dans ma valise, j'ai étalé mes affaires un peu partout et Ron est tombé sur la boîte de chocolats que m'avaient offerts Romilda Vane. Je savais qu'ils étaient sans doute mélangés à un philtre d'amour, alors je n'y avais pas touché. Ron a cru que c'était un de ses cadeaux...

— Romilda Vane a essayé de te piéger avec un philtre d'amour ? Pardon, aucune importance. Continue.

— Je l'ai emmené chez Slughorn pour éviter les questions délicates. Il lui a donné un antidote, puis il lui a proposé un remontant et dès que Ron l'a bu, il s'est mit à convulser... Slughorn était pétrifié, je ne savais pas quoi faire... et puis je me suis souvenu du bézoard, j'en ai trouvé un dans les affaires de Slughorn et je l'ai enfoncé dans la gorge de Ron. Il a commencé à respirer un peu mieux. Slughorn est allé chercher de l'aide, McGonagall et Madame Pomfresh sont arrivées et elles ont amené Ron ici. Elles ont dit qu'ils iraient bientôt mieux. Dumbledore est arrivé à son tour, je lui ai raconté tout ce qu'il s'était passé. Il est parti prévenir tes parents.

Ginny expira profondément. Elle voulut s'assoir, mais s'aperçut qu'il n'y avait aucune chaise dans le couloir.

— Je ne comprends pas, dit-elle. Comment est-ce que Ron a été empoisonné ? Est-ce qu'il était visé ou est-ce que c'était un accident ?

— Je n'en sais rien.

Ils entendirent des pas précipités dans l'escalier, puis une Hermione paniquée et échevelée s'arrêta devant eux.

— C'est Ron, n'est-ce pas ? demanda-t-elle. Lucy Montgomery m'a dit que le professeur McGonagall était aussi venue chercher Ginny... Que s'est-il passé ?

Harry lui narra une nouvelle fois l'histoire et Hermione se mura dans un silence anxieux. Le professeur McGonagall fit irruption dans le couloir.

— Attendez ici. Madame Pomfresh vous autorisera à entrer en temps voulu.

Puis elle descendit les escaliers.

Les minutes s'étirèrent, se changèrent en heures. De temps à autre, Ginny réfléchissait à haute voix, déclenchant un échange lancinant avec Harry.

— Est-ce que le poison était dans le verre de Ron, ou dans la bouteille ?

— Slughorn a servi trois verres. Ron s'est effondré avant que Slughorn ou moi n'ayons eu le temps ne serait-ce que d'effleurer notre verre du bout des lèvres.

— Alors, il s'en est servi un aussi ? Il avait sans doute l'intention d'en boire, du coup ?

— Ou alors, il faisant semblant...

— Donc Slughorn aurait voulu empoisonner Ron ? Dans quel but ?

— Aucune idée.

— Je vois mal Slughorn essayer d'empoisonner Ron. Ça ne fait aucun sens. En fait, ça m'étonnerait que le poison se soit trouvé dans son verre. À mon avis, il était plutôt dans la bouteille. Slughorn était peut-être visé... Il ne se serait pas méfié d'une bouteille d'hydromel, malgré son expertise, si le poison était incolore et inodore...

— Peut-être... Mais il a dit qu'il voulait offrir la bouteille à Dumbledore pour Noël. Apparemment, il a préféré la garder.

— Tu crois que c'était Dumbledore qui était visé ? Il aurait fallu que la personne qui lui a fourni la bouteille ait su à qui il voulait l'offrir...

— Slughorn est plutôt du genre bavard, non ?

L'heure du déjeuner passa sans que ni Harry, ni Ginny, ni Hermione ne songe à descendre manger. L'après-midi s'éternisa. Dès que quelqu'un entrait ou sortait, Harry, Ginny et Hermione en profitaient pour essayer de voir ce qu'il se passait à l'intérieur. Ginny sentit poindre un mal de crâne à force de réfléchir et finit par glisser le long du mur pour s'assoir par terre et observer les grains de poussière tournoyer dans les rayons du soleil couchant tout en jouant d'un air absent avec la bague que Dean lui avait offert. Enfin, vers huit heures du soir, Madame Pomfresh ouvrit la porte et les laissa entrer.

Ron était le seul patient de l'infirmerie. Il était toujours inconscient et avait le teint très pâle. Harry, Ginny et Hermione s'installèrent auprès de lui.

— Il se remettra complètement, déclara-t-elle d'un ton raide. Il devra rester ici environ une semaine et continuer à prendre de l'essence de Ruta, mais il est tiré d'affaire.

Hermione étouffa un sanglot de soulagement. Madame Pomfresh s'éloigna et Ginny lâcha un profond soupir. Elle aurait voulu remercier Harry, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Ils demeurèrent tous les trois silencieux au chevet de Ron.

Une heure plus tard, ils entendirent des pas résonner de l'autre côté des portes, puis Molly Weasley entra en trombe, les yeux rouges et l'air angoissé, suivie d'Arthur dont le teint était blême et de Dumbledore, qui marchait d'un pas tranquille, l'air grave.

— Oh, Ron ! s'exclama Molly en prenant la main de son fils dans la sienne, des larmes coulant à nouveau sur ses joues.

— Il va s'en tirer, maman, la rassura Ginny en lui tapotant le dos.

— Je n'arrive pas à croire que...

Elle s'interrompit, regarda Harry et Hermione comme si elle cherchait des réponses sur leurs visages accablés puis se tourna vers Dumbledore.

— Monsieur le directeur, comment est-ce que cela a bien pu arriver ?

— Si cela vous convient, Molly, si vous êtes à présent rassurée sur le sort de votre fils, je souhaiterais tout vous raconter par le détail dans mon bureau, répondit posément Dumbledore.

Molly acquiesça, mais eut du mal à lâcher la main de Ron. Arthur lui imprima une brève étreinte sur l'épaule et elle finit par embrasser Ron sur le front avant de quitter l'infirmerie avec son mari et Dumbledore.

— Nous reviendrons dans une heure, Pompom, déclara le directeur à l'attention de Madame Pomfresh.

Ginny entendit sa mère se moucher dans les escaliers. Elle regarda à nouveau Harry : si Molly ne lui était pas tombé dans les bras, elle ignorait encore sûrement quel rôle il avait joué. Une fois de plus, les remerciements que Ginny aurait voulu prononcer lui brûlèrent la gorge sans franchir ses lèvres.

Ils plongèrent à nouveau dans le silence. Madame Pomfresh leur apporta de quoi dîner, puis vers dix heures, deux nouveaux visiteurs firent leur apparition. Il s'agissait de Fred et George.

— Il paraît que Ron a encore fait des siennes ? lança Fred en tirant une chaise. Comment va-t-il ?

— Toujours inconscient, mais il va s'en tirer, répondit Harry.

— C'est un peu de votre faute, à vrai dire, intervint Ginny sur le ton de la plaisanterie. J'imagine que le philtre d'amour que Romilda a utilisé venait de chez ces deux-là ? demanda-t-elle à Harry.

— Sûrement, acquiesça-t-il. Hermione m'a parlé de votre service de vente spécial pour berner Rusard.

— Qu'est-ce que nos philtres viennent faire là-dedans ? s'enquit George, confus.

— Ron a mangé par mégarde des chocolats piégés qui avaient été envoyés à Harry, expliqua Ginny. C'est pour ça que Harry l'a emmené chez Slughorn, pour qu'il lui concocte un remède. Puis Slughorn leur a proposé un remontant et... il a été empoisonné.

— Donc, tout bien considéré, on ne peut pas dire que ce soit l'un des meilleurs anniversaires de Ron ? résuma Fred.

— Ce n'est pas vraiment comme ça qu'on avait prévu de lui donner notre cadeau, dit George, l'air sombre, avant de poser un gros paquet sur la petite armoire à la tête du lit de Ron et de s'assoir à côté de Ginny.

— Oui, quand on imaginait la scène, il était conscient.

— Nous pensions l'attendre à Pré-au-Lard pour lui faire la surprise...

— Vous étiez à Pré-au-Lard ? demanda Ginny en levant la tête.

— On envisageait d'acheter la boutique de Zonko, expliqua Fred d'un ton lugubre. Pour avoir une filiale à Pré-au-Lard, tu comprends, mais à quoi ça peut bien servir si on ne vous laisse plus sortir le week-end pour acheter notre marchandise... Enfin, peu importe, maintenant. Qu'est-ce qu'il s'est passé, exactement, Harry ?

Pour la centième fois sans doute, Harry raconta son histoire.

— C'est une chance que tu aies pensé au bézoard, dit George à voix basse.

— Une chance qu'il y en ait eu un dans la pièce, fit remarquer Harry.

Hermione renifla presque imperceptiblement, toujours aussi anormalement silencieuse.

— Est-ce que papa et maman sont au courant ? demanda Fred à Ginny.

— Ils l'ont déjà vu, ils sont arrivés il y a une heure. Pour le moment, ils sont dans le bureau de Dumbledore mais ils vont revenir bientôt.

Il y eut un silence pendant lequel ils regardèrent Ron émettre un grognement dans son sommeil.

— Donc, le poison était dans son verre ? dit Fred à voix basse.

— Oui, répondit Harry. Slughorn l'avait rempli...

— Crois-tu qu'il aurait pu glisser quelque chose dans le verre sans que tu le voies ?

— Sans doute. Mais pourquoi aurait-il voulu empoisonner Ron ?

— Aucune idée, dit Fred, les sourcils froncés. Tu ne crois pas qu'il aurait pu se tromper de verre ? En essayant de t'empoisonner toi ?

— Pourquoi Slughorn voudrait-il empoisonner Harry ? s'étonna Ginny.

Ce n'était pas beaucoup moins alambiqué que la théorie selon laquelle Ron avait été visé.

— Je ne sais pas, mais il doit y avoir plein de gens qui ont envie de l'empoisonner, non ? Avec cette histoire d'Elu et tout ça ?

— Alors, tu crois que Slughorn est un Mangemort ? demanda Ginny.

— Tout est possible, déclara Fred d'un air sinistre.

Ginny avait beau retourner cette supposition dans sa tête, elle avait du mal à imaginer Slughorn en Mangemort. Il avait pris soin d'écarter de son précieux petit club les élèves qui avaient un lien avec les Mangemorts arrêtés l'été passé, comme Drago Malefoy ou Theodore Nott. À moins que cela ne fût une ruse pour détourner l'attention...

— Il a peut-être été soumis au sortilège de l'Impérium, suggéra George.

— Ou peut-être qu'il est innocent, dit Ginny. Le poison pouvait très bien se trouver dans la bouteille, auquel cas, c'était Slughorn lui-même qui était visé.

— Qui aurait envie de le tuer ?

— Dumbledore pense que Voldemort voulait Slughorn dans son camp, expliqua Harry. Il s'est caché pendant un an avant de venir à Poudlard. Et... Et peut-être que Voldemort veut l'écarter de son chemin parce qu'il croit qu'il pourrait être utile à Dumbledore.

— Mais tu as dit que Slughorn avait l'intention d'offrir cette bouteille à Dumbledore pour Noël, lui rappela Ginny. Donc, l'empoisonneur pouvait tout aussi bien viser Dumbledore.

— Dans ce cas, il ne connaissait pas très bien Slughorn, intervint Hermione, parlant pour la première fois depuis des heures. Quiconque connaît Slughorn aurait su qu'il y avait de bonnes chances qu'il garde pour lui quelque chose d'aussi délicieux.

— Er-my-nie, dit brusquement Ron d'une voix gutturale.

Tout le monde se tut en le regardant d'un air anxieux, mais après avoir marmonné quelques paroles incompréhensibles, Ron se mit tout simplement à ronfler.

Soudain, les portes de l'infirmerie s'ouvrirent à la volée en les faisant tous sursauter au passage. Hagrid s'avança vers eux, une arbalète à la main.

— Passé la journée dans la forêt ! haleta-t-il. L'état d'Aragog empire, je lui ai fait la lecture. Je viens juste de rentrer dîner et le professeur Chourave m'a prévenu pour Ron. Comment va-t-il ?

— Pas mal, répondit Harry. Il devrait guérir bientôt.

— Pas plus de six visiteurs à la fois ! avertit Madame Pomfresh en surgissant de son bureau.

— Avec Hagrid, on est tout juste six, fit remarquer George.

Apparemment, la taille immense de Hagrid lui avait donné l'impression qu'il représentait plusieurs personnes à lui tout seul. Pour masquer sa confusion, Madame Pomfresh se hâta de nettoyer à l'aide de sa baguette les traces de boue laissées par Hagrid, qui reprit :

— Je n'arrive pas à y croire. Je n'arrive vraiment pas à y croire... Regardez-le, allongé là... Qui aurait envie de lui faire du mal ?

— C'est justement de ça qu'on parlait, dit Harry. On n'en sait rien.

— Est-ce que quelqu'un aurait une dent contre l'équipe de Gryffondor ? interrogea Hagrid d'un ton angoissé. D'abord Katie, maintenant Ron...

— Je ne vois pas qui aurait envie de détruire une équipe de Quidditch, répondit George.

Ginny songea qu'il avait raison, même si Jimmy Peakes allait sûrement voir dans cette histoire une confirmation de sa théorie.

— Dubois aurait sûrement essayé avec celle de Serpentard s'il avait pu y arriver en toute impunité, assura Fred.

— À mon avis, il ne s'agit pas de Quidditch, mais je crois qu'il existe un lien entre les deux attaques, dit Hermione à voix basse.

— Qu'est-ce qui t'amène à penser ça ? demanda Fred.

— Eh bien, d'abord, elles auraient dû être fatales dans les deux cas. Or, elles ne l'ont pas été, même si c'est par simple chance. Ensuite, ni le poison, ni le collier ne semblent avoir atteint la personne à laquelle ils étaient destinés. Bien sûr, d'une certaine manière, ça rend le coupable encore plus dangereux car il ne paraît pas se soucier du nombre de gens qu'il risque d'abattre tant qu'il n'aura pas atteint sa victime désignée.

Avant qui quiconque ait pu réagir à cet inquiétant exposé, les portes s'ouvrirent à nouveau et Molly et Arthur se précipitèrent dans la salle. Cette fois, comme Ginny l'avait prévu, Mrs Weasley prit Harry dans ses bras et le serra très fort contre elle.

— Dumbledore nous a raconté comment tu l'avais sauvé grâce au bézoard, sanglota-t-elle. Oh, Harry, je ne sais pas quoi te dire... Tu as sauvé Ginny...

Soudain gênée au rappel de ce souvenir, Ginny se mit à regarder ailleurs.

— Tu as sauvé Arthur... Maintenant, tu sauves Ron...

— Oh, il ne faut pas... je n'ai... marmonna Harry, presque aussi mal à l'aise que Ginny.

— Quand j'y pense, la moitié de notre famille te doit la vie, déclara Arthur, la gorge serrée. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on a eu de la chance le jour où Ron a décidé de s'asseoir pour la première fois dans ton compartiment du Poudlard Express, Harry.

Madame Pomfresh épargna à Harry la tâche de répondre lorsqu'elle rappela qu'il ne devait pas y avoir plus de six visiteurs au chevet de Ron. Harry, Hermione et Hagrid décidèrent de laisser les Weasley en famille.

Il était presque minuit lorsque Ginny dit au revoir à ses parents et à ses frères pour remonter dans la salle commune, accompagnée du professeur McGonagall. À son grand soulagement, aucun de ses amis n'avait attendu son retour. Ginny s'aperçut qu'elle n'avait quasiment rien fait de sa journée, mais qu'elle n'en était pas moins épuisée. Elle se glissa dans son lit, Arnold niché autour dans le cou.

— Tout va bien, Gin' ? lui demanda la voix de Lucy dans la pénombre. Ginny n'avait pas besoin de les voir ou de les entendre pour savoir que Sally et Aileen étaient à l'affut, elles aussi.

— Oui, je vous expliquerai demain, chuchota Ginny. Bonne nuit.

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