Chapitre 7 - Premier match
Le lendemain matin, Ginny se leva avec une détermination nouvelle. Peu importe les doutes qui l'avaient étreinte la veille, elle avait décidé de les écarter et de profiter pleinement de sa relation avec Dean.
— Tu vas bien ? demanda timidement Lucy, dans le dortoir. Hier soir, je t'ai vue passer en trombe dans la salle commune et...
— Tout va bien, ne t'en fais pas. Je me suis disputée avec Ron, mais je n'ai pas très envie d'en parler. On se voit plus tard ? Je vais retrouver Dean.
Elle trouva son petit-ami dans la salle commune. Dean eut l'air sensiblement soulagé en la voyant sourire. Il la prit dans ses bras et l'embrassa.
— Je suis désolé d'être parti, hier soir, j'avais l'impression de me mêler de quelque chose qui ne me regardait pas...
— Ne t'en fais pas, c'était mieux comme ça.
— Ron...
— Je pense qu'il ne vaut mieux pas parler de Ron pour l'instant, le coupa Ginny, le ton dur.
— Ça me va. Tu as mangé ?
— Non, pas encore.
— Moi non plus.
Dean la saisit par la main. Ils se dirigèrent lentement vers la sortie de la salle commune. Dean la poussa légèrement devant lui pour passer le trou du portrait.
— Peut-être qu'on pourra passer un peu de temps tous les deux, en tête à tête, cet après-midi suggéra Dean alors qu'ils descendaient vers la Grande Salle.
— J'aimerais bien, mais j'ai une tonne de devoirs à faire, grimaça Ginny.
Dean se gratta l'arrière du crâne d'un air embarrassé.
— Oui, moi aussi... Je pensais qu'on allait pouvoir souffler un peu après les BUSE mais au lieu de ça, j'ai déjà l'impression de préparer mes ASPIC !
— Tu avais encore l'intention de remettre tes devoirs à plus tard ? interrogea Ginny d'un ton amusé.
— Au risque de te surprendre, je t'avoue que je préfère passer du temps avec toi plutôt qu'avec ma dissertation pour Rogue...
— En effet, ça me surprend beaucoup. Malheureusement, je pense que ça ne va pas être possible, aujourd'hui... Mais ne t'inquiète pas, on remettra ça.
Elle lui adressa un clin d'œil et le bouscula gentiment d'un coup de hanche. Dean passa un bras autour de ses épaules en riant et l'embrassa sur la tempe.
Les jours qui suivirent, Ron n'adressa la parole ni à Ginny, ni à Dean, et se montra globalement irascible avec à peu près tout le monde. Hermione en fit tout particulièrement les frais. Un soir, Ginny la surprit en train de pleurer silencieusement à la bibliothèque, seule. Lorsque Ginny la rejoignit, Hermione tenta bravement de sourire à travers ses larmes.
— Oh, salut, Ginny... J'étais en train de...
— Ron est un immense crétin, la coupa Ginny. Ce n'est pas de ta faute, je t'assure, il est né comme ça, même si Fred et George s'attribuent parfois le mérite de l'avoir lancé comme un gnome par-dessus la haie du jardin quand il était bébé. Je ne sais pas si c'est vrai, je n'étais pas encore née.
La boutade tira un rire mouillé à Hermione.
— Je ne sais pas ce que je lui ai fait, répondit-elle.
— Il est en colère depuis notre dispute. Je lui ai sorti ses quatre vérités et maintenant, il boude. Je suis désolée que ça se retourne aussi contre toi. Mais comme je l'ai dit, Ron est un immense crétin.
Hermione et Ginny passèrent le reste de la soirée ensemble à discuter à l'écart des autres – et surtout de Ron – dans la salle commune.
Les entraînements de Quidditch se déroulèrent de plus en plus mal à l'approche du premier match. Ron ne parvint pas à bloquer le moindre but lors du dernier entraînement du vendredi soir, la veille du match, et passa son temps à tempêter contre tout le monde, au point que Demelza finit par fondre en larmes.
— Ferme-la et laisse-la tranquille ! s'écria Jimmy Peakes.
Ginny, qui avait la baguette qui la démangeait, était en train de réfléchir au maléfice qu'elle avait le plus envie d'envoyer à son cher frère.
— ÇA SUFFIT ! vociféra Harry. Peakes, va ranger les Cognards. Demelza, reprends tes esprits, tu as très bien joué aujourd'hui. Ron...
Ginny s'éloigna avec le reste de l'équipe avant d'entendre ce que Harry avait à dire à Ron : si c'était encore pour le prendre avec des gants, elle préférait ne pas assister à la scène.
Le lendemain matin, Ginny se leva tôt. Il était de toute façon impossible de dormir plus longtemps dans un dortoir un jour de match lorsqu'on avait Sally Turner comme colocataire.
— C'est le grand jour ! claironna Sally, surexcitée. Hop hop hop, tout le monde debout ! Du nerf ! Faites place à notre poursuiveuse de choc !
Ginny fut accompagnée jusque la grande salle par les acclamations de Sally, Lucy et Aileen, reprises à la table de Gryffondor par d'autres élèves. Colin vint les rejoindre, encore plus surexcité que Sally, son appareil photo à la main.
— J'ai des nouvelles ! s'exclama-t-il en forçant le passage pour s'assoir en face de Ginny. Vaisey et Malefoy sont hors-jeu !
— Quoi ? s'écrièrent plusieurs voix, y compris celle de Ginny.
Satisfait de son effet d'annonce et du silence attentif qu'il avait crée autour de lui, Colin poursuivit :
— Je mené ma petite enquête – vraiment géniales les Oreilles à Rallonge de tes frères, Ginny – et j'ai appris que Vaisey s'était pris un Cognard en pleine tête pendant l'entraînement d'hier, il est toujours à l'infirmerie ! Et Malefoy a déclaré forfait parce qu'il est malade. C'est Harper qui le remplace.
— Harper ? releva Ginny. Il est à peine capable de retrouver son nez au milieu de sa figure ! C'est parfait ! Vaisey était le meilleur marqueur de leur équipe.
Luna passa devant leur table à ce moment-là, son chapeau à tête de lion sur la tête.
— Bonne chance, Ginny !
Le lion poussa un rugissement puis elle alla s'assoir à la table des Serdaigle.
Dean n'étant pas encore arrivé, Ginny descendit seule avec Demelza jusqu'au terrain. Il faisait un temps idéal pour le Quidditch. Ginny et Demelza s'étaient déjà changées lorsque Harry et Ron firent leur apparition. Ignorant superbement son frère, Ginny s'adressa à Harry :
— Les conditions météo paraissent idéales. Et tu sais quoi ? Vaisey, le poursuiveur de Serpentard, s'est pris un Cognard en pleine tête pendant l'entraînement d'hier et il a encore trop mal pour jouer ! Mieux encore : Malefoy est malade lui aussi, il a déclaré forfait !
— Quoi ? s'exclama Harry en faisant volte-face pour la regarder dans les yeux. Malade ? Qu'est-ce qu'il a ?
— Aucune idée, mais c'est excellent pour nous. Ils ont mis Harper à sa place. Il est en même année que moi et c'est un imbécile.
Lorsque l'équipe sortit sur le terrain quelque temps plus tard, Ginny savoura les vibrations que le tumulte d'acclamations faisait résonner dans ses os, l'adrénaline qui commençait à saturer ses veines. Il n'existait rien de tel que l'excitation d'un jour de match. Même le whisky pur feu n'était pas à la hauteur.
— Les capitaines, serrez-vous la main, fit Madame Bibine.
Harry et Urquhart, le nouveau capitaine des Serpentard, se serrèrent la main.
— Enfourchez vos balais... À mon coup de sifflet... trois... deux... un...
Le sifflet avait à peine retentit que Ginny frappait du pied le sol gelé pour s'élever en flèche. Elle effleura le Souffle du bout des doigts, mais un bras vêtu de vert le lui arracha sous le nez. Urquhart venait de rafler le Souafle.
— Voilà, c'est parti, et je crois que nous sommes tous très surpris de voir l'équipe que Potter a constituée cette année. Étant donné les performances très inégales de Ronald Weasley à son poste de gardien l'année dernière, beaucoup pensaient qu'il ne ferait peut-être plus partie de l'équipe mais bien sûr, des liens d'amitié très étroits avec le capitaine peuvent arranger bien des choses...
Pendant que la foule huait la remarque ou l'applaudissait, Ginny se tourna vers l'estrade avec un mauvais pressentiment : elle connaissait cette voix. Zacharias Smith se trouvait sur l'estrade du commentateur, le mégaphone magique à la main. Ginny lâcha un juron étouffé. Il ne manquait plus que ça...
— Ah, et voilà la première attaque de Serpentard, c'est Urquhart qui fonce vers les buts et... Weasley bloque le tir. Il a parfois de la chance, j'imagine...
Ginny s'efforça de se concentrer sur le jeu. Désarçonnée par la voix de Smith, elle avait laissé Urquhart filer seul vers les buts. Il était temps de jouer sérieusement. Smith continua de se demander à haute voix si les Weasley méritaient vraiment leur place dans l'équipe ou s'ils ne la devaient uniquement qu'à leurs liens d'amitié avec Harry, mais après que Ron eu réalisé quelques arrêts spectaculaires et que Ginny eu marqué quatre des six buts de Gryffondor, qui menait ainsi soixante à zéro, Smith dut se résoudre à passer à autre chose. Il s'attaqua alors à Peakes et à Coote.
— Bien sûr, Coote n'a pas vraiment la carrure qu'on attend d'un batteur, généralement, ils ont un peu plus de muscles...
Coote décida alors de renvoyer un Cognard droit sur Harper, qui se le prit de plein fouet, à la grande satisfaction de Ginny. Les Gryffondor continuèrent à marquer, et Ron continua d'arrêter les buts, si bien qu'à un moment, la foule commença à chanter Weasley est notre roi. Ron se mit à faire des gestes d'orchestre, comme s'il dirigeait le chœur depuis ses buts.
Une vague de colère s'éleva soudain du côté des Gryffondor. Apparemment, Harper avait essayé de faire tomber Harry de son balai, mais Madame Bibine n'avait rien vu.
— Je crois que Harper, de Serpentard, a repéré le Vif d'or ! Oui, il a sûrement vu quelque chose qui a échappé à Potter !
Ginny ne prit pas la peine de s'assurer qu'il disait vrai. L'angoisse vrillée à l'estomac, elle s'empara du Souafle et fila vers les buts adverses. Gryffondor ne menait que de cent point... il faudrait marquer encore six buts pour s'assurer une victoire si Harper attrapait bel et bien le vif d'or. Elle évita Urquhart, fit une passe à Demelza...
Une immense clameur s'éleva alors de la foule. Ginny vit Harry tendre le poing d'un air victorieux. Le sifflet annonça la fin du match. Euphorique, Ginny ne prit pas la peine de redescendre vers le sol : elle avait un compte un régler. Filant droit devant, elle passa devant le reste de l'équipe sans ralentir et percuta de plein fouet l'estrade du commentateur, qui s'effondra avec fracas. Hautement satisfaite, elle atterrit en douceur devant les décombres sous lesquels Smith remuait faiblement. Le professeur McGonagall ne tarda pas à apparaître, l'air furieux :
— WEASLEY ! CE COMPORTEMENT EST INADMISSIBLE !
— Désolée, professeur, j'ai oublié de freiner, déclara Ginny d'un ton dégagé.
Harry la prit dans ses bras, suivi des autres joueurs de l'équipe. Dans les vestiaires, les joueurs continuèrent à chanter Weasley est notre roi, puis une fois changés, Dean s'exclama :
— Seamus a dit qu'il y avait une fête dans la salle commune ! Venez, Ginny, Demelza !
Ginny quitta les vestiaires avec Dean, Demelza, Jimmy et Ritchie, sans cesser de chanter. Ron et Harry restèrent en arrière.
Lorsque Ginny pénétra dans la salle commune, le tumulte d'une fête explosa. Sally l'attrapa par un bras, Neil lui ébouriffa les cheveux, Lucy lui tendit une Bièraubeurre.
— Pauvre Smith ! Quand je t'ai qualifiée de poursuiveuse de choc, je ne voulais pas dire ça littéralement, tu sais ! s'exclama Sally, un large sourire aux lèvres.
Ginny se laissa entraîner et féliciter, puis quand elle eut un instant de répit, elle attrapa Dean par la main et le guida jusqu'au pied des escaliers qui menaient au dortoir. Là, ils échangèrent un long baiser.
— C'était un beau match, sourit-elle lorsqu'ils rompirent leur étreinte. Je vais chercher Arnold ! Il n'y a pas de raison qu'il reste seul là-haut pendant que tout le monde fait la fête !
Lorsqu'elle redescendit du dortoir, Arnold sur son épaule, Dean avait disparu. En revanche, elle aperçut Ron, occupé à embrasser Lavande Brown. Ginny haussa un sourcil, un sourire en coin, puis sursauta lorsque Pattenrond, à ses pieds, miaula avec force, ses yeux jaunes fixés sur Arnold.
— Ah non, Arnold n'est pas au menu du jour, Pattenrond. Où est Hermione ?
Ginny sonda la foule des yeux, mais n'aperçut Hermione nulle part. D'autres acclamations retentirent lorsque Harry fit son entrée dans la salle commune. Ginny allait se resservir une Bièraubeurre lorsqu'elle tomba nez à nez avec lui.
— Tu cherches Ron ? demanda-t-elle, toujours avec ce même petit sourire. Il est là-bas, l'abominable hypocrite. On a l'impression qu'il lui dévore la tête, tu ne trouves pas ? Mais je pense qu'il aurait intérêt à affiner sa technique. C'était un beau match, Harry.
Elle lui tapota le bras et se mit en quête d'une Bièraubeurre, talonnée par Pattenrond.
La fête dura jusqu'à une heure avancée de la nuit. Épuisée, Ginny finit par rejoindre son lit. Elle s'endormit presque aussitôt en se repassant les meilleurs moments du match, le sourire aux lèvres.
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