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Chapitre 6 - Prise de bec

Bientôt, Dean et Seamus se rendirent compte que leurs plages de temps libre devaient leur servir à faire leurs innombrables devoirs qui commençaient sérieusement à s'accumuler. Pour couronner le tout, les sortilèges informulés leur étaient exigés à la fois en défense contre les forces du mal, en sortilèges et en métamorphose. Ils étaient souvent surpris en train de se concentrer à l'heure des repas ou dans la salle commune pour lancer un sort sans prononcer la formule, le teint violacé. Ginny se montra magnanime et évita de se moquer d'eux trop souvent.

Elle-même était bien assez occupée. À la fin de la deuxième semaine, elle accueillit le dernier cours du vendredi après-midi avec un soulagement manifeste. Elle échapperait à l'atmosphère confinée des salles de cours, et même si elle appréhendait son programme, elle verrait Hagrid.

Elle n'avait pas anticipé qu'Hagrid serait d'une humeur massacrante. Après avoir présenté rapidement les Billiwig à la classe d'un air grognon, il leur demanda de s'occuper d'eux pendant une heure sans se faire piquer. Les Billiwig, des insectes australiens d'une couleur bleu saphir qui ne dépassaient pas le centimètre, devenaient presque invisibles en plein vol et semblaient très bien savoir s'occuper d'eux-mêmes. Colin Crivey fut le seul à insister pour vraiment s'occuper d'eux et reçut pour sa peine une piqûre qui lui donna le tournis et le fit léviter un bon quart d'heure. Neil tâchait de le faire redescendre lorsque Ginny, timidement, s'approcha de Hagrid.

— Est-ce que Graup va bien ? demanda-t-elle pour briser la glace.

Elle avait entendu parler du demi-frère géant d'Hagrid par Harry, Ron et Hermione, même si elle ne l'avait encore jamais vu.

— Oui, oui, répondit Hagrid d'un ton maussade. Bien sûr, il aimerait qu'on lui rende visite un peu plus souvent. Ou qu'on continue à suivre ses cours.

Ginny eut la nette impression qu'il ne parlait plus de Graup. Elle commença à se faire une idée de ce qui n'allait pas.

Ce soir-là, elle rapporta sa brève discussion avec Hagrid à Hermione, qui avait arrêté les cours de soins aux créatures magiques, tout comme Harry et Ron.

— Je crois qu'il faut que vous alliez lui parler, conclut-elle.

— Oui, je sais, répondit Hermione d'un ton anxieux. Il ne vient plus manger dans la Grande Salle, il nous ignore quand on le croise... Je sais qu'il nous en veut et qu'il faut qu'on s'explique, mais on est tellement débordés, avec les cours...

Le lendemain matin, Ginny n'eut pas le loisir de traîner au lit, car avaient lieu les sélections de Quidditch de l'équipe de Gryffondor. Ginny n'avait jamais vu autant de candidats se presser sur le terrain. Lorsque furent écartés les première année qui ne savaient pas voler, les filles qui ne faisaient que glousser devant Harry, les candidats sans balais et les élèves des autres maisons, le terrain commença à se clairsemer et les gradins à se remplir. Harry commença les essais des Poursuiveurs. Deux heures durant, les candidats volèrent autour du terrain, se passant le Souafle, évitant les Cognards, visant les anneaux de buts pour l'instant dénués de gardien. Un Comète 260 et plusieurs dents se brisèrent, des crises de rages se succédèrent. Ginny, quant à elle, s'estima heureuse de sa performance : elle avait très bien volé, et avait marqué dix-sept buts. À l'issue de ces deux heures, Harry annonça les noms des trois poursuiveuses : Katie Bell, qui reprenait son poste, Demelza Robins, et Ginny. Dean et Seamus, déçus, félicitèrent Ginny avant de retourner aux vestiaires. Sally, bonne joueuse, se contenta de hausser les épaules et de s'assoir dans les gradins en compagnie de Lucy, Neil et Colin pour regarder la suite des essais. Lorsque les nouveaux batteurs, Jimmy Peakes et Ritchie Coote, furent sélectionnés, ce fut au tour des gardiens. La foule, plus dense que jamais dans les gradins, acclamait ou conspuait les candidats. Cormac McLaggen arrêta quatre pénalties, mais Ron en arrêta cinq.

— Sa sœur n'a pas vraiment essayé de lui mettre un but, éructa McLaggen. Elle lui a offert un coup facile.

Ginny s'apprêtait à répliquer lorsque Harry s'en chargea :

— Tu plaisantes. C'est celui qu'il a failli rater.

— Donne-moi une autre chance, insista McLaggen, menaçant, en avançant d'un pas.

Harry ne bougea d'un pouce.

— Non. Tu as eu ton tour. Tu as bloqué quatre tirs et Ron cinq. Ron sera gardien, il a gagné à la loyale. Et maintenant, dégage.

McLaggen lui fit une horrible grimace avant de s'éloigner en maugréant. Harry félicita l'équipe et Hermione vint complimenter Ron, qui semblait si content de lui que Ginny dut faire un effort monumental pour ne pas lui faire de remarque. La première séance d'entraînement fut fixée au jeudi suivant. Soulagée d'être entrée dans l'équipe, Ginny retourna dans les vestiaires pour prendre une douche et se changer avant de regagner le château. Dans le hall d'entrée, alors qu'elle discutait avec Katie et Demelza, elle croisa la professeur Slughorn qui s'exclama en la voyant : ­

— Ah, Mademoiselle Weasley ! Figurez-vous que je viens de croiser le jeune Cody Crivey qui revenait du terrain de Quidditch ! Il paraît que vous avez été remarquable ! Vous m'aviez caché votre talent pour le Quidditch ! J'ai hâte de vous voir à l'œuvre lors du premier match de la saison ! Dites-moi, êtes-vous libre ce soir ? Je donne une petite soirée dans mes appartements...

— Je... euh... je verrai si je peux me libérer, j'ai... j'ai beaucoup de devoirs, je n'ai pas eu le temps de les faire à cause du Quidditch, justement...

— J'espère que nous nous verrons ce soir, dans ce cas !

Et il s'éloigna d'un pas joyeux.

Katie se tourna vers Ginny, amusée :

— Wouah. Je ne me suis jamais sentie aussi invisible.

Penaude, Ginny leur raconta ce qu'il s'était passé dans le Poudlard Express.

— Tu ne perds pas de temps pour te mettre les nouveaux professeurs dans la poche ! plaisanta Katie.

— Je ne pense pas aller à cette soirée, répondit Ginny, je ne sais même pas qui d'autre est invité... Si c'est pour me retrouver coincée entre Zabini et McLaggen, non merci...

Les essais avaient duré si longtemps qu'elles arrivèrent presque en retard dans la Grande Salle pour le déjeuner. Ginny quitta Katie et Demelza pour s'assoir avec Dean et Seamus, qui avaient l'air encore un peu morose.

— Devinez qui je viens de croiser, lança-t-elle. Slughorn. Il veut encore m'inviter à manger avec lui.

— Décidément, tu as du succès, aujourd'hui, fit remarquer Seamus d'un air aussi maussade que Hagrid.

— Je suis désolée pour le Quidditch, déclara Ginny. Dean n'a pas vraiment eu l'occasion de s'entraîner, et toi...

— Et moi, je suis un gros nul ! maugréa Seamus. Dean a été meilleur que moi !

— Ça ne veut pas dire que tu es nul, fit remarquer Ginny. Au moins, toi, tu n'es pas tombé de ton balai...

— Quel exploit !

Rien de ce qu'elle pouvait dire ne semblait capable d'améliorer l'humeur de Seamus. Ils mangèrent dans un silence pesant. L'après-midi fut consacré à leurs devoirs, puis Seamus refusa d'aller manger et monta directement dans son dortoir. Dean décida de rester pour essayer de lui remonter le moral et de le convaincre de manger quelque chose, tandis que Ginny descendait en compagnie de Neil, Sally, Lucy et Colin pour dîner. Ginny se garda bien de révéler à Colin que Slughorn l'avait appelé « Cody ». Lorsqu'elle remonta dans la salle commune, ni Dean ni Seamus ne s'y trouvaient. Ginny s'assit par terre et passa la soirée à jouer avec Arnold en écoutant distraitement ses amis.

Le jeudi suivant, Dean et Seamus lui souhaitèrent bonne chance pour l'entraînement, toute morosité oubliée. À la fin de cette première séance, qui n'augurait que du bon pour la suite, Harry fixa leur entrainement suivant au vendredi soir.

— Ce ne serait pas ce soir là que Slughorn refait une de ses petites soirées ? demanda Ginny.

Elle vit aussitôt Ron se renfrogner. Hermione lui avait raconté que Slughorn l'avait ignoré lui aussi lorsqu'il avait invité Harry et Hermione, mais qu'il l'avait beaucoup moins bien pris que Katie. Ginny, tout comme Harry et Hermione, avait été invitée une nouvelle fois par Slughorn.

— C'est possible, répondit Harry, évasif.

— Et bien sûr, que l'entraînement de Quidditch tombe pile au même moment de ladite soirée est une pure coïncidence ?

— C'est possible, répéta Harry.

— Hermione ne va pas être ravie, elle m'a suppliée de venir avec elle. Au lieu de ça, elle va se retrouver seule avec Zabini et McLaggen.

Ron, qui avait retrouvé le sourire en comprenant que Harry avait fait exprès de programmer la séance en même temps que la soirée de Slughorn, partit d'un rire franc.

Les deux entraînements suivants se déroulèrent également en même temps que les soirées de Slughorn, et Harry, Ron et Ginny avaient pris l'habitude de bien rire en imaginant Hermione coincée entre Zabini et McLaggen.

La première sortie à Pré-au-Lard fut annoncée pour la mi-octobre. Dean l'enlaça alors qu'elle lisait l'annonce dans la salle commune :

— Pré-au-Lard, juste toi et moi, ça te dit ? demanda-t-il.

Elle acquiesça et l'embrassa, enthousiasmée par cette perspective. Elle aimait beaucoup Seamus, mais sa présence empêchait souvent Dean et Ginny d'avoir un peu d'intimité.

Le matin de la sortie, Ginny ne trouva pas Dean et Seamus dans la salle commune. Ils devaient s'être levés tôt. Elle marchait seule dans les couloirs en direction de la Grande Salle lorsqu'elle fut interpellée par le directeur. Surprise, elle se vit confier un rouleau de parchemin à remettre à Harry.

— Hé, Harry, je dois te donner ça, annonça-t-elle lorsqu'elle le trouva dans la salle commune.

— Merci, Ginny... C'est le prochain cours de Dumbledore ! Lundi soir !

Ginny faillit lui demander de quels cours il parlait, avant de songer qu'il ne valait peut-être pas trop creuser la question au moment où ils se trouvaient entourés d'autres élèves.

— Tu veux venir avec nous à Pré-au-Lard, Ginny ? demanda Harry.

— J'y vais avec Dean. On se verra peut-être là-bas.

Elle leur adressa un signe de la main et rejoignit Dean et Seamus, qui semblaient hilares.

— Tu as entendu l'histoire ? lui demanda Dean.

— Quelle histoire ? s'enquit Ginny en s'installant à côté de son petit-ami.

— Ton frère a connu des matins plus doux, lui révéla Seamus. Harry lui a jeté un sort et il s'est retrouvé suspendu dans les airs !

Après le petit-déjeuner, Dean salua Seamus qui partit rejoindre Neville et prit la main de Ginny. Ils sortirent ensemble du château, emmitouflés dans leurs écharpes sous la neige fondue. Ils durent à nouveau se soumettre au Capteur de Dissimulation de Rusard.

— Toujours un plaisir, commenta Ginny à mi-voix alors qu'ils étaient autorisés à sortir du château, ce qui fit rire Dean.

Ils pataugèrent dans la neige boueuse jusqu'au village, où Dean la guida vers le salon de thé de Mme Piedoddu. Ginny y était déjà venue avec Michael, mais elle préféra taire ce détail. Elle préféra également passer sous silence le fait qu'elle préférait largement les Trois Balais que cet endroit, même pour un rendez-vous amoureux. Dean, cependant, fut le premier à lancer le sujet :

— La décoration est un peu trop criarde à mon goût, mais c'est plus intime que les Trois Balais, déclara Dean.

Ginny regarda autour d'elle. Une dizaine d'autres couples d'élèves de Poudlard avaient choisi « l'intimité » du salon de thé.

— Enfin, disons qu'on risque moins de tomber sur nos amis, corrigea Dean.

Ginny étouffa un éclat de rire et prit la main de Dean.

— Ça me va, ne t'inquiète pas, le rassura-t-elle.

— Tu étais déjà venue ? demanda Dean.

— Heu... oui.

— C'est une première, pour moi. En même temps, tu es ma première copine...

— L'expérience est réussie, jusqu'à présent ? demanda Ginny avec un sourire.

— Très réussie, je dirais...

Il se pencha par-dessus la table et déposa un baiser sur ses lèvres. Ginny goûta sa douceur et sa légèreté.

— Je n'arrive toujours pas à croire que tu m'aies choisi, pour être honnête. Toi, la plus belle fille de l'école.

— Pour tout te dire, je compte suivre les pas de la mère de Zabini. Séduire de riches jeunes hommes, faire d'eux mes époux et les retrouver morts dans d'étranges circonstances, me laissant seule avec toute leur fortune.

— Je ne suis pas riche, répondit Dean avec un sourire.

— Zut, jura Ginny. Je me débrouille vraiment mal.

Ils continuèrent à deviser autour d'un chocolat chaud jusqu'à ce que leurs tasses et le salon de thé soient vides. Ils reprirent ensuite le chemin du château. Lorsqu'ils entrèrent dans la salle commune, Dean la poussa légèrement en avant d'une légère pression dans le dos et Ginny faillit se prendre Demelza Robins de plein fouet. Elle avait l'air anxieuse.

— Ginny ! Tu es au courant ?

— Au courant de quoi ? demanda-t-elle.

— C'est Katie... quelqu'un a essayé de l'ensorceler !

Les Gryffondor passèrent leur soirée à essayer de deviner qui avait bien pu ensorceler Katie. Quant au pourquoi, une bonne partie des Gryffondor semblait s'être fait une raison :

— C'est forcément à cause du Quidditch ! lança Jimmy Peakes, à l'approbation générale. Katie est une excellente joueuse, ils ont voulu nous mettre des bâtons dans les roues !

— Qui ça, ils ? demanda un élève de troisième année.

— Les Serpentard, bien sûr ! répondit Jimmy. Qui d'autre ?

— Ou alors, un Gryffondor qui se venge de ne pas être entré dans l'équipe... suggéra Colin Crivey.

— Aucun de nous ne serait capable d'une chose pareille ! s'insurgea Jimmy.

Le lendemain, Katie Bell fut transportée à Ste Mangouste, confirmant ainsi que son état était grave, au-delà de ce que Mme Pomfresh pouvait soigner. Le bruit courait qu'il s'agissait de magie noire et Dean se montrait excessivement protecteur envers Ginny. Il faisait son possible pour l'accompagner à tous ses cours, craignant que celui ou celle qui avait visé Katie ne vise un autre joueur de Gryffondor au détour d'un couloir.

Les séances d'entraînement se déroulèrent sans Katie. Harry n'avait pas encore trouvé de remplaçant, mais le match d'ouverture contre Serpentard approchant, il dut se faire une raison. C'est ainsi que Dean se précipita sur elle une fin d'après-midi.

— Devine qui va se joindre à toi pour l'entraînement de ce soir ? fit-il, un grand sourire aux lèvres.

— Toi ? sourit Ginny. Félicitations !

— On va jouer ensemble, c'est vraiment génial !

Ginny ne fit aucun commentaire, mais quelque part au fond d'elle, elle redoutait cet entraînement. Elle passait beaucoup de temps avec Dean, et le Quidditch était un de ces moments qu'elle appréciait en partie justement parce qu'elle ne se trouvait pas avec lui. Pour ne rien arranger, Seamus faisait à nouveau la tête et beaucoup de Gryffondor se demandaient si Harry ne sélectionnait pas ses joueurs en raison d'une préférence personnelle...

L'entraînement en compagnie de Dean se déroula mieux que prévu. Il volait très bien et leur complicité leur était utile sur le terrain. Leurs passes étaient fluides, efficaces, et presque toujours réussies. Dean faisait également bonne équipe avec Demelza. Ron, toutefois, se montra catastrophique. Ginny lui marqua tellement de buts qu'il finit par s'énerver et donner un coup de poing à Demelza sans le faire exprès. Demelza fit de son mieux pour atterrir sans encombre.

— C'était un accident, je suis désolé, Demelza, vraiment désolé ! J'ai simplement...

— Paniqué, acheva Ginny avec colère en atterrissant près de Demelza. Ron, espèce de crétin, regarde dans quel état elle est !

— Je peux arranger ça, affirma Harry en se posant à son tour. Episkey. Et toi, Ginny, n'insulte pas Ron, tu n'es pas capitaine de l'équipe...

— Tu étais trop occupé pour le traiter toi-même de crétin, j'ai donc pensé que quelqu'un devrait le faire à ta place...

Il avait beau faire nuit, Ginny crut déceler l'ombre d'un sourire sur les lèvres de Harry.

— Allons-y, on reprend, tout le monde en vol...

Le reste de la séance ne fut pas très glorieux. Après s'être lavés et changés chacun de leur côté dans les vestiaires, Dean et Ginny remontèrent ensemble jusqu'au château.

— Est-ce que ça va ? demanda Dean, soucieux.

— Hein ? Oh, oui, ne t'inquiète pas. Je suis toujours remontée contre Ron, mais ça, j'ai l'habitude.

— C'était bien, sinon, hein ? Nous deux qui volions ensemble.

Ginny eut un sourire qui radoucit l'expression de son visage.

— Très bien, même. Je ne m'attendais pas trop à ça. C'était comme si tu me connaissais tellement bien que tu anticipais mes mouvements.

Ils avaient atteint le raccourci du deuxième étage, où ils se trouvaient seuls. Dean s'arrêta et l'embrassa sans prévenir. Il se fit tout de suite plus pressant, plus fougueux, et Ginny répondit à son baiser avec la même ferveur, étourdie par ce qu'elle ressentait. Puis soudain, une voix les interrompit :

— Hé là !

Dean et Ginny se séparèrent et se tournèrent vers Ron, qui venait de les interpeller, accompagné de Harry. Les deux personnes que Ginny avait le moins envie de voir à cet instant précis.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Ginny.

— Je ne veux pas voir ma propre sœur bécoter les gens en public !

— Ce couloir était désert avant ton arrivée ! protesta Ginny.

— Heu... Viens, Ginny, murmura Dean, mal à l'aise, on a qu'à retourner dans la salle commune...

— Vas-y tout seul ! Moi, j'ai deux mots à dire à mon cher frère !

Dean s'éloigna.

— Bon, alors, reprit-elle en rejetant ses longs cheveux roux en arrière, son regard noir fixé sur Ron, on va mettre les choses au point une bonne fois pour toutes. Je sors avec qui je veux, et je fais ce que je veux, ça ne te regarde pas, Ron...

— Si, ça me regarde ! répliqua Ron, tout aussi furieux. Tu crois vraiment que j'ai envie d'entendre dire que ma sœur est une...

— Une quoi ? s'écria Ginny en sortant sa baguette. Une quoi, exactement ?

— Il ne pense pas ce qu'il dit... intervint maladroitement Harry.

— Oh si, il le pense ! s'exclama Ginny en s'emportant cette fois contre Harry. Il le pense tout simplement parce que lui n'a jamais bécoté personne dans sa vie et que le plus beau baiser qu'il ait jamais reçu, c'était celui de notre tante Muriel...

Elle avait conscience d'avoir franchi la ligne rouge avec cette remarque, mais elle s'en fichait. Ron aussi, avait franchi la ligne rouge, et ce n'était pas la première fois !

— Ferme-la ! beugla Ron, le teint violacé.

— Non, je ne la fermerai pas ! hurla Ginny, folle de rage. Je t'ai vu avec Fleurk, tu espérais toujours qu'elle te donnerait un baiser sur la joue chaque fois que tu la voyais, c'était pitoyable ! Si tu sortais de temps en temps et que toi aussi tu aies quelqu'un à embrasser, ça te gênerait moins de voir que tous les autres le font !

Ron avait sorti sa baguette. Harry s'interposa entre le frère et la sœur.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! gronda Ron en essayant de contourner Harry pour viser Ginny. Moi, je ne fais pas ça en public, c'est tout !

Ginny hurla d'un rire moqueur, s'efforçant d'écarter Harry de son chemin.

— Tu as embrassé Coquecigrue, c'est ça ? Ou peut-être que tu as une photo de la tante Muriel cachée sous ton oreiller ?

— Tu...

Une trainée de lumière orange passa sous le bras de Harry et manqua Ginny de quelques centimètres. Harry plaqua Ron contre le mur.

— Ne sois pas idiot, marmonna-t-il.

— Harry a embrassé Cho Chang ! s'écria Ginny.

Elle avait envie de pleurer désormais, sans savoir exactement pourquoi.

— Et Hermione a embrassé Viktor Krum, poursuivit-elle. Il n'y a que toi qui aies l'air de trouver ça dégoûtant, Ron, et c'est parce que tu as à peu près autant d'expérience qu'un garçon de douze ans !

Ginny fit volte-face et fila comme un ouragan, les yeux plein de larmes. Elle rejoignit la tour de Gryffondor et monta dans son dortoir quatre à quatre sans se soucier de savoir qui pouvait voir ses larmes. Seule dans son dortoir, elle se mit à pleurer tout son soûl. Des larmes de rage, mais également de tristesse. Elle n'avait pas pleuré ainsi depuis bien longtemps. Elle avait embrassé Michael, puis Dean. Elle avait essayé de sortir avec d'autres garçons, de redevenir elle-même et non plus cette gamine amourachée du célèbre Harry Potter. Cela avait été encore plus difficile, après qu'il lui ait sauvé la vie dans la Chambre des Secrets. Pourtant, elle avait réussi à suivre les conseils d'Hermione, en s'intéressant à d'autres garçons. Mais tout au fond d'elle... lorsqu'elle avait évoqué le baiser entre Harry et Cho, elle avait ressenti cette vieille pointe de jalousie, ces vieux sentiments... Arriverait-elle un jour à s'en débarrasser ? À ressentir pour Dean ce qu'elle avait ressenti pour Harry ? Elle s'était lassée de Michael bien avant cette histoire de Quidditch, après tout... Mais Harry... C'était une amourette de gamine, rien de plus, se morigéna-t-elle.

Mais ce soir-là, il lui fut difficile de s'en convaincre.

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