Chapitre 13 - La Marque des Ténèbres
- Et c'est à ce moment-là que j'ai attrapé le vif d'or, acheva Ginny.
Ils étaient assis au bord du lac, sous le soleil brillant. Toujours vêtue de sa robe de Quidditch, Ginny venait de raconter le match en détails à Harry.
- Tu vas finir par coller la frousse à Smith dès qu'il te verra sur un balai, commenta Harry avec un sourire.
- Honnêtement, je ne trouve pas ça suffisant, je compte lui coller la frousse à chaque fois qu'il me verra tout court. Je trouve ça très cathartique.
Harry éclata de rire, puis le silence se fit entre eux. Presque timidement, Harry lui prit la main. Ce contact la fit frémir : elle avait encore du mal à se rendre compte que c'était bel et bien Harry qui l'avait embrassée devant tous les Gryffondor, Harry qui lui prenait la main en ce moment même. Les rêves conservaient toujours un goût d'irréel quand ils basculaient dans la réalité. Leurs doigts s'entremêlèrent.
- Et ta retenue avec Rogue ?
- Oh, vraiment passionnant, grogna Harry. Il m'a fait classer les vieux dossiers de Rusard. Et bien sûr, il a fait exprès de me donner ceux qui concernaient mon père et Sirius.
- Quel sale type, répondit Ginny. Je me souviens encore du premier cours de l'année, il m'avait enlevé des points parce que j'avais réussi à lancer un sort de Stupéfixion sur cet idiot d'Harper. Il m'avait énervée, alors je l'ai envoyé dans le mur. Mais avec le sort que Rogue avait exigé de nous.
Harry éclata à nouveau de rire.
- Tu passes ton temps à envoyer les gens dans le décor, dis-moi. Pourquoi Harper t'avait énervée ?
- Il s'était moqué de toi. Tu te souviens, tu avais débarqué après tout le monde avec le visage en sang, le jour de la rentrée...
- Ah oui, ça...
- Je ne jamais vraiment su ce qu'il s'était passé. Tout le monde racontait que c'était Malefoy qui t'avait mis dans cet état mais j'avais un peu de mal à y croire...
- C'était bien lui, avoua Harry d'un air un peu gêné. Il m'avait surpris sous ma cape d'invisibilité, en train d'espionner sa bande dans leur compartiment du Poudlard Express... Il m'a pris par surprise avec un maléfice du Saucisson puis il m'a défoncé le nez d'un coup de pied...
- C'est donc ça que tu étais parti faire après la réunion de Slughorn... Pourquoi cette soudaine envie de les espionner ?
Harry hésita.
- On avait suivi Malefoy sur le Chemin de Traverse, avec Ron et Hermione, quand tout le monde était dans la boutique de Fred et George, révéla-t-il finalement. Jusque l'Allée des Embrumes.
Le visage de Ginny s'éclaira. Elle se souvenait s'être demandée où le trio avait disparu pendant que tout le monde les cherchait. Beaucoup d'événements se paraient tout à coup d'une explication.
- Il est allé chez Barjow et Beurk, poursuivit Harry. Il voulait faire réparer un objet, et en mettre un semblable de côté, puis il a montré quelque chose à Barjow qui l'a terrifié. J'ai pensé que Malefoy portait la Marque des Ténèbres. Je l'avais déjà vu bondir quand Mme Guipure avait voulu remonter sa manche... Il mijote quelque chose pour le compte de Voldemort, j'en suis sûr...
Ginny écarquilla les yeux, puis réfléchit à la question.
- C'est possible, répondit-elle finalement. On sait que Tu-Sais-Qui ne rechigne pas à utiliser des jeunes sorciers pour faire exécuter ses basses besognes... Comme il m'a utilisée, ajouta-t-elle du bout des lèvres en fixant sa main et celle de Harry.
- Tu penses vraiment que c'est possible ? fit Harry, un peu surpris et reconnaissant. Ron et Hermione n'y croient pas. Ton père non plus... Et Dumbledore ne veut pas que je m'occupe de ça. Pourtant, le collier qui a ensorcelé Katie, c'était lui, j'en suis certain, et il a volé du Polynectar dans la classe de Slughorn, il passe son temps dans la Salle sur Demande pour faire je ne sais quoi en faisant faire le guet à Crabbe et Goyle déguisé en filles...
- Il a forcé Crabbe et Goyle à se transformer en filles ? releva Ginny, amusée.
- Oui...
Ginny se rappela soudain la veille des vacances de Noël, le jour où Dean avait prévu de l'emmener dans la Salle sur Demande. Ils n'avaient pas pu y accéder... sûrement parce que Malefoy s'y trouvait déjà.
- Je suis désolé, je ne voulais pas t'assommer avec cette histoire, reprit Harry, soudain embarrassé.
- Rien de ce que tu pourrais me raconter ne pourrait m'assommer, le rassura Ginny avec un sourire.
- J'avais quelque chose de plus joyeux en tête, quand on est sortis de la salle commune...
- Crabbe et Goyle déguisés en filles, c'est une idée assez joyeuse. Mais je suppose que c'était les dernières personnes que tu voulais faire figurer dans ce tableau ? fit Ginny en se penchant vers Harry.
- On peut dire ça, oui...
Il se pencha vers elle à son tour, puis l'embrassa. Quand ils se séparèrent, ils souriaient tous les deux.
- Tu crois qu'ils font encore la fête ? demanda Harry.
L'après-midi tirait à sa fin, mais les fêtes célébrant les victoires de Gryffondor duraient généralement jusqu'à une heure avancée de la nuit.
- Sûrement. Mais on devrait peut-être les rejoindre.
Ils remontèrent au château, main dans la main. Des vivats les accueillirent lorsqu'ils passèrent le trou du portrait. La fête avait repris de plus belle. Ron, une Bièraubeurre à la main, se détacha du groupe d'élèves à qui il décrivait un de ses arrêts les plus mémorables pour les rejoindre.
- Alors, du coup, vous êtes ensemble, c'est ça ? dit-il en observant leurs doigts entrelacés, l'air un peu gêné.
Ginny resserra sa prise sur la main de Harry, bien décidée à ne pas laisser Ron lui dicter sa conduite.
- Oui, affirma-t-elle.
- Cool, répondit Ron d'un ton qui se voulait détaché. Je dois avouer que je préfère Harry à Michael ou Dean, ajouta-t-il sur le ton de la confidence.
- Hé, Ron ! héla Colin Crivey. Je peux faire une photo de toi avec la Coupe ?
- J'arrive !
Et il s'éloigna en direction de Colin.
- Ça alors. Pas un seul commentaire négatif. Combien de Bièraubeurres il a bu ? se demanda Ginny, incrédule.
Harry eut un petit rire. Ils s'installèrent sur le canapé qui faisait face à la cheminée. Assise sur les genoux de Harry, Ginny raconta sa capture du vif d'or à quelques élèves admiratifs, puis Colin les appela pour prendre une photo de l'équipe entière - il insista pour que Harry en fasse partie, même s'il n'avait pas joué ce dernier match décisif (« On ne fait pas de photo sans le capitaine ! »). Dean n'était nulle part en vue. Ginny éprouva une pointe de culpabilité en songeant qu'il était peut-être monté dans son dortoir après avoir vu Harry l'embrasser. Lavande était assise dans un coin avec Parvati et regardait Ron d'un air un peu boudeur. Hermione, qui avait écouté Ron raconter ses arrêts avec un sourire, discutait désormais avec Neville.
La fête dura jusqu'à une heure du matin. Un à un, les élèves montèrent se coucher. Harry et Ginny s'embrassèrent avant de monter à leur tour. Sally et Lucy se trouvaient déjà dans le dortoir.
- « Je préfère rester seule pour le moment, ça ne m'est pas arrivé depuis la fin de ma troisième année, ça me fera du bien. » fit Sally en imitant la voix de Ginny, avant d'ajouter avec un air goguenard : Tu parles !
Lucy ne put s'empêcher de sourire.
- Oh, ça va, fit Ginny en lui balançant son oreiller à la figure.
Mais elle non plus, ne put s'empêcher de sourire.
Le lendemain matin, Ginny trouva Harry au pied de l'escalier qui menait aux dortoirs des filles. Il l'embrassa en guise de bonjour puis ils descendirent ensemble jusque la Grande Salle pour le petit déjeuner, main dans la main. Des murmures s'élevèrent sur leur passage, mais aucun des commentaires parfois mesquins qu'elle entendait ne pouvait entamer la bonne humeur de Ginny. Sortir avec Harry lui donnait l'impression de porter un talisman contre toutes les choses négatives.
- Décidément, elle les enchaîne, commenta Allison Blake d'une voix parfaitement intelligible lorsqu'ils quittèrent la Grande Salle après avoir mangé. Quelle trainée.
Harry fit volte-face, la main serrée sur sa baguette. Ginny lui attrapa le bras.
- Laisse tomber. Tu es déjà en retenue jusqu'à la fin de l'année et cette petite peste ne mérite ni mon attention ni la tienne.
Ils passèrent la journée à profiter du beau temps dans le parc, isolés du reste du monde.
Dans les semaines qui suivirent, les rumeurs sur leur compte continuèrent de proliférer. Un beau jour, alors que Ginny sortait des toilettes des filles, Romilda Vane vint se planter devant elle pour lui demander d'un air parfaitement sérieux :
- Est-ce que Harry a vraiment un hippogriffe tatoué sur la poitrine ?
Ginny cligna plusieurs fois des yeux, interdite. Puis elle répliqua sur le même ton :
- Ce n'est pas un hippogriffe. C'est un Magyar à pointes. Tu sais, en rapport avec le tournoi des Trois Sorciers, tout ça...
Romilda s'éloigna avec un air admiratif. Ginny dut se mordre l'intérieur des joues pour ne pas rire.
- On pourrait penser que les gens ont des sujets de conversation plus intéressants, déclara-t-elle ce soir-là, dans la salle commune.
Elle était assise par terre, adossée aux jambes de Harry et lisait la Gazette du sorcier.
- Trois attaques de Détraqueurs en une semaine et tout ce que Romilda Vane trouve à me demander, c'est s'il est vrai que tu as un hippogriffe tatoué sur la poitrine.
Ron et Hermione éclatèrent de rire.
- Qu'est-ce que tu lui as répondu ? s'enquit Harry en les ignorant.
- Que c'était un Magyar à pointes, répondit-elle en tournant négligemment une page du journal. Beaucoup plus macho.
- Je te remercie. Tu lui as dit que Ron avait aussi un tatouage ?
- Oui, un Boursouflet, mais je n'ai pas précisé où.
Ron se renfrogna tandis qu'Hermione était prise de fou rire.
- Attention ! s'exclama-t-il en pointant un index menaçant sur Harry et Ginny. Le fait d'avoir donné ma permission ne signifie pas que je ne puisse pas la retirer...
- Ta permission ! s'esclaffa Ginny. Depuis quand j'ai besoin de ta permission pour faire quoi que ce soit ? De toute façon, tu as dis toi-même que tu préférais Harry à Michael ou à Dean.
- C'est vrai, admit Ron à contrecœur. À condition que vous ne commenciez pas à vous embrasser en public...
- Espèce de sale hypocrite ! Et quand toi et Lavande, on vous voyait partout enlacés comme des anguilles ?
Harry et Ginny, cependant, épargnaient à Ron la plupart de leurs témoignages d'affection. Ils profitaient régulièrement des intercours et des récréations pour se retrouver dans un couloir désert, un raccourci caché par une tapisserie, une salle de classe vide ou une alcôve discrète. Des moments volés, infiniment précieux, parfois complètement gâchés par l'apparition subite de Peeves qui s'amusait à leur lancer des bouts de craie en caquetant.
Chaque samedi, Ginny avait prit l'habitude d'attendre Harry dans le hall, à la sortie des cachots, avant le déjeuner. Harry sortait de ses retenues avec Rogue de plus en plus tard.
- Presque quatorze heures ! s'exclama-t-elle un jour en se décollant du mur où elle s'était adossée. C'est de pire en pire. Rogue ne sait plus lire l'heure ?
Harry l'embrassa.
- Je suis certain qu'il est au courant, pour nous deux, grogna-t-il. Il le fait exprès.
- Je n'imagine pas vraiment Rogue à l'affut des ragots de l'école...
- Peut-être pas, mais il suffirait qu'il en ait entendu parler par Slughorn en salle des profs. Il est clairement au courant, lui. Il m'a félicité de t'avoir choisie en plein cours l'autre jour, et il a attribué le déclin de mes notes en potions aux « tourments de l'amour ». S'il savait pour le livre du Prince...
- Il n'a pas l'air rancunier, en tout cas, s'esclaffa Ginny. Je ne suis allée à aucune de ses petites soirées, au final. Tu penses vraiment que Slughorn irait jusqu'à parler de nous en salle des profs ?
- Je ne sais pas. Peut-être que Rogue l'a su autrement. En tout cas, je l'imagine très bien me sonder le cerveau à chaque fois qu'il me voit. Et comme te savoir là à m'attendre tous les samedis est la seule chose qui me fait tenir pendant ces fichues retenues... La Legilimancie devrait vraiment être interdite par la loi.
- Il va falloir que tu cesses de penser à moi, dans ce cas, plaisanta Ginny.
- Ça risque d'être un peu difficile, répondit Harry avec un sourire. Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais tu es une très bonne source de distraction.
- Vraiment ?
Ginny lui prit la main et l'entraîna à l'intérieur d'une salle proche : lorsqu'ils y entrèrent, ils se retrouvèrent au milieu d'une petite clairière cernée d'arbres. C'était la salle de classe de Firenze, le centaure, qui y dispensait ses cours de divination. La salle était déserte, comme d'habitude le week-end. Ginny ignorait où vivait Firenze depuis qu'il avait été banni de la Forêt Interdite par ses pairs, mais de toute évidence, il ne restait pas enfermé dans l'école. Ce qui arrangeait grandement Harry et Ginny, qui se retrouvaient régulièrement dans cette salle pour s'embrasser à l'abri des regards. Ils arrivèrent très tard à table, ce jour-là.
Les retenues de Rogue n'étaient pas la seule chose qui empêchait Harry et Ginny de se retrouver en tête à tête : alors que le mois de juin débutait, Ginny dut se résoudre à multiplier les soirées studieuses à l'approche fatidique des BUSE. Elle profitait des retenues de Harry pour travailler tous les samedis matins, mais dès qu'ils s'attablaient ensemble dans la salle commune pour faire leurs devoirs, Harry et Ginny avaient beaucoup de mal à rester concentrer. Hermione reprocha plusieurs fois à Harry de trop distraire Ginny, qui devait admettre qu'Hermione n'avait pas tort et s'obligea à se retirer quelques soirées à la bibliothèque, seule ou en compagnie de Lucy, Sally, Neil et Colin qui étaient trop absorbés par leur propre travail pour parler.
Un midi après le déjeuner, lors de la dernière semaine avant les examens, Harry prit la main de Ginny en sortant de la Grande Salle pour l'entraîner vers le parc.
Il faisait un temps magnifique, estival, un temps à ne pas rester enfermé entre quatre murs. Harry la conduisit près du lac. Ils s'installèrent à leur place habituelle, à l'endroit précis où ils s'étaient assis après le match contre Serdaigle.
- J'ai pensé qu'on pourrait profiter du soleil, tant qu'il est là et que les examens, eux, ne sont pas encore arrivés, déclara Harry.
- Excellente idée, approuva Ginny.
Au bout de quelque temps, leur conversation dériva sur les dernières anecdotes qu'ils avaient entendues à leur sujet - l'histoire du tatouage de Harry avait pris une ampleur inattendue chez certaines filles.
- Mimi Geignarde prétend en savoir plus que les autres, fit Ginny, assise contre Harry, entourée de ses bras. Elle dément fermement l'histoire du tatouage : apparemment, elle t'aurait déjà vu torse-nu.
- C'est vrai, répondit très sérieusement Harry.
- Quoi ? s'esclaffa Ginny.
- Je ne plaisante pas. Pendant le Tournoi des Trois Sorciers, je me suis introduit dans la salle de bains des préfets pour résoudre l'énigme de l'œuf, et Mimi est apparue pendant que je me baignais. C'était plutôt mortifiant.
Ginny éclata de rire.
- Je n'arrive pas à croire que Mimi en ait vu plus de toi que moi, fit Ginny. Je devrais être jalouse ?
- Tu n'as pas idée à quel point.
Quand son fou rire se fut calmé, Ginny consulta sa montre.
- Il va falloir rentrer, fit-elle remarquer à regret. Les cours vont commencer.
Harry et Ginny retournèrent au château. Hermione ayant encore reproché à Harry de la distraire la veille, Ginny passa sa soirée à la bibliothèque. Lorsqu'elle retourna dans la salle commune quelques minutes avant le couvre-feu, Hermione lui indiqua que Harry était parti voir Dumbledore dans son bureau. Ginny monta dans son dortoir et s'allongea sur son lit, épuisée.
Elle somnolait quand quelque chose se mit à chauffer contre sa cuisse. Ginny se redressa, plongea la main dans la poche de sa jupe et en retira le faux Gallion qu'elle gardait toujours sur elle. Elle examina aussitôt la tranche et vit que les chiffres indiquaient la date du jour même et l'heure qu'il était présentement.
Le Gallion n'avait pas chauffé depuis l'an passé. Ginny avait malgré tout conservé le sien sur elle chaque jour depuis la dernière fois, par habitude, en souvenir de l'AD mais aussi dans le cas où l'AD en question se remettrait sur pied pour on ne savait quelle raison.
Raison qu'elle n'allait pas tarder à découvrir.
Elle descendit les marches du dortoir et se retrouva nez à nez avec Neville en bas des escaliers.
- Toi aussi ? demanda-t-elle en montrant sa pièce.
- Oui, répondit Neville. Tu penses que c'est une erreur ?
- Le meilleur moyen de le savoir, ça reste de s'en assurer.
Ginny se dirigea vers le portrait de la Grosse Dame, qui gronda en les voyant sortir : « Le couvre-feu est passé, jeunes gens ! ». Ni Ginny ni Neville ne lui prêtèrent attention.
- On va où ? demanda Neville. Dans la Salle sur Demande ?
- Je ne suis pas sûre qu'on arrivera à y entrer, répondit Ginny en songeant à ce que Harry lui avait dit à propos de Malefoy. Je t'expliquerai. Mais on peut au moins se retrouver dans les parages...
Elle avait la forte impression que ce qui se tramait ce soir avait justement un lien avec Harry et Malefoy. Ginny et Neville accélérèrent le pas tout en se faisant le plus discret possible, priant pour ne rencontrer ni Rusard, ni Miss Teigne, ni Peeves.
Lorsqu'ils parvinrent dans le couloir de la Salle sur Demande, ils aperçurent Ron, Hermione et Luna.
- Que se passe-t-il ? demanda Ginny. Où est Harry ?
Hermione avait la carte du Maraudeur à la main.
- Il a dû partir avec Dumbledore, expliqua Hermione d'un air à la fois anxieux et gêné. Harry nous a demandé de te dire au revoir pour lui...
- Qu'est-ce qu'ils sont partis faire ? s'étonna-t-elle.
- Ils ont une sorte de mission à accomplir, poursuivit Hermione. Je suis désolée, Ginny, on ne peut pas vraiment t'en dire plus...
Ginny agita la main comme si elle chassait une mouche importune. Elle avait l'habitude des cachotteries du trio, et même si Harry lui avait parlé de beaucoup de choses, il n'avait jamais mentionné ses mystérieux cours avec Dumbledore et encore moins en quoi ils consistaient. Elle lui faisait confiance : sans doute avait-il une bonne raison de ne pas lui en parler.
- Peu importe, fit Ginny, pragmatique. Qu'est-ce qu'on fait là ?
- C'est moi qui vous ai appelés, reprit Hermione en désignant sa propre pièce. Harry nous a demandé de surveiller Rogue et Malefoy. Il pense qu'ils préparent quelque chose pour ce soir, et comme Dumbledore est absent... Vous savez si d'autres membres de l'AD vont arriver ?
- Non, mais ils sont tous dans leur salle commune, normalement, répondit Ginny. Le couvre-feu est passé depuis longtemps.
- Oh, qu'est-ce que je peux être bête, se désola Hermione. On aurait dû prévenir les Gryffondor membres avant de se précipiter ici...
- Vous voulez qu'on y retourne pour les chercher ? proposa Neville.
- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, intervint Ron en se tournant vers Hermione. On est assez pour surveiller Rogue et Malefoy, non ? Et si jamais les choses se corsent, on ne pourra pas faire boire ça à tous le monde... Si on est que cinq, ça va, on peut se le partager.
- Tu as sans doute raison, répondit Hermione en se triturant les mains, toujours aussi anxieuse.
- Se partager quoi ? demanda Ginny.
Ron ouvrit son poing et dévoila alors un petit flacon rempli d'une solution dorée. Ginny n'avait pas la moindre idée de ce dont il s'agissait, et à voir sa tête, Neville non plus. En revanche, le visage de Luna s'éclaira.
- Où avez-vous trouvé ça ? C'est une potion affreusement difficile à préparer, et horriblement chère.
- Harry l'a gagné pendant un cours de potions, répondit Ron.
- Est-ce que quelqu'un va finir par m'expliquer ce que c'est ? fit Ginny, agacée.
- C'est du Felix Felicis, répondit Luna. De la chance liquide.
Les yeux de Neville s'arrondirent. Ginny se remémora les mots de Harry le jour où il avait été attaqué par Malefoy dans les toilettes : il avait mentionné avoir gagné du Felix Felicis grâce à son mystérieux livre de potions.
- Bon, voilà ce qu'on va faire, reprit Hermione d'un ton plus décidé. Nous allons chacun boire une gorgée de Felix - au cas où. Puis on se scindera en deux équipes pour surveiller Malefoy et Rogue. Malefoy se trouve dans la Salle sur Demande. En tout cas, il n'apparait pas sur la carte, donc c'est là qu'il doit se trouver.
- C'est pour ça qu'on ne peut pas l'ouvrir ? demanda Neville.
Ginny confirma d'un signe de tête.
- Rogue est dans son bureau, continua Hermione. Je peux y descendre avec Luna. Si jamais on se fait surprendre, on prétendra être toutes les deux totalement paniquées à l'approche des examens et vouloir poser des questions, quelque chose dans ce goût-là...
- Nous trois, on se charge de la Salle sur Demande, fit Ron. Tenez... une gorgée chacun, d'accord ?
Ron tendit à Ginny le flacon de Felix Felicis. Lorsqu'elle en but une gorgée, elle eut soudain la sensation qu'une myriade de possibles s'ouvrait devant elle. Elle passa le flacon à Neville, qui en but une gorgée à son tour. Lorsque tout le monde eut sa dose, Ron rangea le flacon désormais vide dans sa poche.
- Bon, allons-y, annonça Hermione avant de tendre la carte du Maraudeur à Ron. Tiens, prends ça... J'ai l'impression qu'il vaut mieux que tu la prennes, je ne sais pas trop pourquoi. Bonne chance...
Elle s'éloigna avec Luna.
- Je vais me poster à l'autre bout du couloir, déclara Ginny.
Commença alors une longue attente. Pendant presque une heure, le château resta tout à fait silencieux. Puis enfin...
Quelqu'un sortait de la Salle sur Demande. Un garçon grand et blond, qui serrait quelque chose contre lui... Ginny se rencogna dans l'alcôve où elle s'était dissimulée lorsque Malefoy balaya le couloir du regard. Lorsqu'elle jeta un nouveau coup d'œil dans le couloir, elle eut juste le temps de voir la main desséchée que Malefoy tenait contre lui alors qu'il se détournait. C'est alors que Malefoy aperçut Ron à l'autre bout du couloir. Malefoy fit volte-face : cette fois, Ginny n'eut pas le temps de se cacher. Malefoy lança quelque chose en l'air et soudain, l'obscurité la plus totale tomba sur le couloir. Les torchères qui s'alignaient le long des murs avaient été comme soufflées. Ginny poussa un juron. Elle ne pouvait même pas voir ses mains tenues devant elle.
- Lumos ! murmura-t-elle, mais rien ne se produisit. Incendio !
Toujours rien. Elle n'arrivait pas à produire la moindre étincelle. À l'autre bout du couloir, elle entendait Ron et Neville tenter la même chose qu'elle. Ginny sortit de l'alcôve en tâtonnant contre le mur et soudain, se figea et tendit l'oreille : plusieurs personnes semblaient courir dans le couloir. Jeter un sort était trop dangereux : elle risquait de toucher Ron ou Neville. Lorsque le bruit de pas s'évanouit, Ginny progressa à nouveau à tâtons contre le mur jusqu'à se cogner contre quelqu'un.
- Aïe ! s'exclama la voix de Ron. Qui est là ?
- C'est moi, gros bêta. Où est passé Malefoy ?
- Sais pas... J'ai entendu des gens passer... Malefoy devait les guider, il y voyait très bien lui, avec sa stupide Main de Gloire... Je crois qu'ils se sont éloignés...
- Vous pensez que ce sont... des Mangemorts ? intervint Neville, tout proche.
- Probablement, répondit Ginny. Il faut aller chercher de l'aide, un professeur...
- Commençons par sortir d'ici, fit Ron.
Ils tâtonnèrent encore cinq minutes avant de se retrouver très soudainement dans un couloir parfaitement éclairé, comme si quelqu'un avait rallumé toutes les torchères d'un coup.
- La Poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou, fit remarquer Ron en grinçant des dents. Ça vient de chez Fred et George...
- Ron, la carte ! s'exclama Ginny. Regarde un peu ce qui se passe...
- Ah, ouais...
Ron sortit la carte de sa poche.
- Malefoy est toujours au dernier étage... Par Merlin, il a ramené du monde... Alecto Carrow, Amycus Carrow, Thorfinn Rowle, Corban Yaxley, Gilbert Gibbon, Fenrir Greyback... Ils se dirigent vers la tour d'astronomie. Attendez, Lupin patrouille l'étage juste en dessous du nôtre !
- Venez ! s'exclama Ginny avant de s'élancer dans le couloir. Il n'y a plus de temps à perdre !
Ron et Neville lui emboitèrent le pas. Ils dévalèrent quelques volées de marches, tournèrent à l'angle d'un couloir puis s'arrêtèrent dans un dérapage devant un Remus Lupin étonné, la baguette brandie.
- Ron ? Ginny ? Neville ? Que faites-vous dans les couloirs à cette heure-ci ?
- Il y a... des Mangemorts... dans le château, haleta Ginny.
- C'est impossible... Toutes les entrées sont...
- Malefoy a trouvé un moyen de les faire venir ! s'impatienta Ron. Ils sont là-haut, regardez !
Ron fourra la carte du Maraudeur sous le nez de Lupin, qui écarquilla les yeux puis se redressa de toute sa hauteur. D'un coup de baguette, il fit naître un Patronus en forme de loup qui fonça dans le couloir et disparut.
- Qui d'autre est avec vous ? demanda Lupin.
- Hermione et Luna sont devant le bureau de Rogue, répondit Ron. Harry pense qu'il est dans le coup avec Malefoy.
Lupin fronça les sourcils. Ginny devina qu'il était peu convaincu par cette théorie.
Deux silhouettes apparurent à l'angle du couloir où le Patronus avait disparu un peu plus tôt : Tonks, l'air passablement inquiète, et Bill.
- Ginny ? Ron ? Que faites-vous ici ? s'étonna ce dernier.
- Il y a des Mangemorts au septième étage, leur expliqua Lupin. Il faut les rattraper. Vous trois, ajouta-t-il à l'attention de Ron, Ginny et Neville, Tonks va vous ramener dans votre salle commune. N'en sortez plus, d'accord ?
- Il n'est pas question que je... commença Tonks.
- Je suis majeur, je viens avec vous, l'interrompit Ron.
- Très bien, répondit Lupin, agacé. Neville, Ginny, vous retournez dans votre salle commune.
- Je serai majeur dans un mois ! protesta Neville. Vous allez vous battre à trois contre sept ? On peut vous aider !
- Certainement pas ! répondit Lupin en s'éloignant avec Bill et Ron. Par ailleurs, mon Patronus est également parti prévenir le professeur McGonagall et Tonks nous rejoindra juste après.
- Venez, fit Tonks d'un air sombre.
Elle prit Ginny par le bras et l'entraîna de l'autre côté du couloir, vers un escalier qui menait à la tour de Gryffondor. Neville les suivirent. Lorsqu'ils arrivèrent devant le Portrait de la Grosse Dame qui somnolait dans son cadre, celle-ci ouvrit soudain grand les yeux en entendant un bruit sourd dans le lointain. Tonks fit volte-face, rongée par l'inquiétude.
- Rentrez dans la salle, et ne bougez pas ! dit-elle avant de s'élancer en direction du vacarme.
- Ça, ça ne risque pas d'arriver, murmura Ginny lorsqu'elle disparut. Allons-y. Lupin a dit qu'ils se dirigeaient vers la tour d'astronomie.
Au moment où ils parvinrent à l'endroit où se déroulait le combat, un éclair vert jaillit de la baguette d'un gros Mangemort qui bataillait contre Tonks, illuminant le couloir sombre. Lupin, qui se battait avec un Mangemort, se baissa juste à temps. L'éclair frappa de plein fouet le Mangemort qui venait de descendre les escaliers menant au sommet de la tour et qui s'écrasa au sol à plat ventre, les bras en croix, mort.
- APPRENDS À VISER, ROWLE ! s'écria le Mangemort qui combattait Lupin.
- FERME-LA, YAXLEY ! beugla l'intéressé.
McGonagall se battait contre une femme Mangemort. Bill et Ron tenaient Greyback à distance à coups de sortilèges tout en se battant en duel avec un autre Mangemort.
- Dépêche-toi, Amycus, grogna Greyback, qui regardait Bill et Ron avec appétit.
Ginny se lança dans la bataille : elle vint en aide à Tonks tandis que Neville secondait McGonagall. Ginny passait la majeure partie du combat à éviter ou parer les sortilèges plutôt qu'à passer à l'offensive. Curieusement, les sorts de Rowle - y compris les éclairs verts, les sorts de Mort - passaient systématiquement à côté de ses adversaires.
Ginny esquivait un énième sort lorsqu'elle aperçut Bill et hurla : Amycus venait de rompre la garde de Bill et Greyback avait bondi sauvagement sur son frère.
- PROTEGO ! s'écria Ginny.
Son charme du bouclier repoussa Greyback avec une telle efficacité que le loup-garou fut projeté loin du corps de son frère. Bill ne bougeait plus. Ron se trouvait désormais seul face à Amycus.
À ce moment là, Ginny vit Malefoy sortir du coin sombre où il s'était caché jusque là : il enjamba le corps de Bill et s'engouffra dans l'escalier menant au sommet de la tour : Neville se précipita à sa suite, mais les maléfices qui fusaient en tous sens l'obligèrent à ralentir sa course. Au même moment, la femme Mangemort - Alecto, sous doute - lui asséna un maléfice en plein visage : Neville tomba à la renverse, le visage couvert de sang.
- STUPEFIX ! lança Ginny en direction d'Alecto, qui para son sortilège.
Amycus jeta un sort de mort qui passa tour près de Ron. Ce dernier se baissa juste à temps, et Amycus en profita pour s'engouffrer dans l'escalier, talonné par Alecto, par Greyback et par Yaxley qui jeta un sort derrière lui avant de disparaître au sommet de la tour.
Neville, qui s'était relevé, fonça droit à leur suite et fut violemment projeté en arrière par une sorte de barrière invisible. Il resta immobile, face contre terre, les mains crispée sur le ventre. Ron essaya à son tour, connut le même sort, et Lupin finit par s'écrier :
- Ils ont bloqué l'escalier ! Reducto ! REDUCTO !
Mais rien n'y faisait. Pendant ce temps, Rowle continuait de lancer des sorts qui ricochaient sur les murs et manquaient de peu les combattants. Ron se redressait péniblement, Lupin, Tonks et McGonagall tentaient de neutraliser Rowle : Ginny se précipitait vers Bill quand Rogue apparut et courut vers eux. L'un des sortilèges perdus de Rowle la manqua de peu et elle se baissa par instinct : quand elle releva les yeux, Rogue avait disparu et Lupin se relevait après avoir été rejeté un arrière. Puis soudain, un des sorts de Rowle heurta le plafond avec une telle violence qu'une partie s'effondra. Ginny se protégea des gravats en se couvrant la tête de ses bras, penchée sur le corps de Bill pour tenter de le protéger lui aussi. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle s'aperçut malgré l'obscurité que son frère baignait à plat ventre dans une mare de sang. Ginny eut un haut-le-cœur et se mit à trembler. Était-il toujours vivant ?
Lupin, Tonks et McGonagall se précipitaient vers l'escalier lorsque Rogue et Malefoy émergèrent de la poussière et des gravats et coururent vers la sortie, poursuivis par les Mangemorts qui redescendirent l'escalier à leur suite. Les combats reprirent. Rowle, qui s'était écroulé après son sort dévastateur, s'était relevé et se trouvait de nouveaux aux prises avec Tonks. Lupin combattait Yaxley, McGonagall et Ron luttaient contre Alecto, et Ginny se retrouva face à Amycus, qui lui lançait des sorts en rafales si rapides qu'elle ne pouvait que les esquiver comme un feu follet.
- Endoloris... Endoloris... Tu ne pourras pas toujours danser comme ça, ma jolie...
- Impedimenta ! fit alors une voix que Ginny connaissait bien.
Amycus fut violemment projeté contre le mur.
- Harry, d'où viens-tu ? s'écria Ginny, mais un nouveau sort de Rowle provoqua une explosion qui détourna l'attention de Ginny.
- Prends ça ! s'exclama McGonagall, qui fit fuir Alecto, talonnée par Amycus.
Un sortilège atteignit Rowle en pleine tête. Ce dernier poussa un hurlement de douleur et prit la fuite à la suite d'Alecto et Amycus. Harry s'élança également dans le couloir.
- HARRY ! REVIENS ! lança Ginny.
Yaxley, le dernier Mangemort présent, prit la fuite à son tour en provoquant sur son passage des détonations destinées à tenir ses adversaires à l'écart. Ron et Ginny se précipitèrent sur Bill. Ils le retournèrent sur le dos et Ginny poussa une exclamation catastrophée. Le visage de Bill était lacéré à tel point qu'il en était méconnaissable. Ron avait perdu toutes ses couleurs.
- Tonks ! s'écria Ginny. Bill a besoin d'aide !
Son frère aîné perdait toujours beaucoup de sang. Ginny avait envie de vomir. Tonks se précipita sur Bill.
- Il... il est vivant, articula-t-elle, livide.
Lupin s'était précipité sur Neville, qui se redressait tant bien que mal, le visage toujours couvert de sang.
- Tout le monde à l'infirmerie, ordonna McGonagall.
Elle avait des estafilades au visage, sa robe était déchirée, mais elle semblait toujours solide comme un roc. Ron et Lupin soutinrent Neville tandis que Tonks soulevait Bill d'un coup de baguette et le faisait avancer devant elle, prenant soin de le garder à l'horizontale.
Quand McGonagall ouvrit les portes de l'infirmerie à la volée, Mme Pomfresh se précipita vers elle d'un air inquiet :
- Que se passe-t-il, Minerva ? J'ai entendu du bruit... Filius est ici, il a été assommé, ces deux jeunes filles me l'ont amené...
Le professeur Flitwick était allongé dans un lit, parfaitement éveillé. Hermione et Luna se précipitèrent vers Ginny et lâchèrent toutes deux une exclamation de stupeur quand le corps de Bill flotta vers elles.
- Merlin, qu'est-il arrivé à ce garçon ? s'exclama Mme Pomfresh. Allongez-le ici !
- Des Mangemorts ont pénétré dans le château, annonça McGonagall. Il a été attaqué par un loup-garou.
- Est-ce qu'il va s'en sortir ? demanda Ginny d'un ton angoissé.
- Ce n'est pas la pleine lune. Ce loup-garou n'était donc pas transformé, je présume ?
Madame Pomfresh avait retrouvé son ton professionnel. Elle appliquait des compresses imbibées d'une potion sur les plaies sanguinolentes de Bill. Le sang cessa bientôt de couler.
- Non, il n'était pas transformé, répondit Lupin.
- Hum... Un cas rare. Il est impossible de prédire quels seront les effets de cette attaque. Cela reste toutefois une blessure causée par une créature magique, il lui restera des cicatrices... Je vais essayer tout ce que je connais, mais il n'aura sûrement plus jamais le même aspect. Allongez ce deuxième jeune homme ici, s'il vous-plait, ajouta-t-elle à l'intention de Lupin et Ron, qui déposèrent Neville sur le lit avec délicatesse.
Madame Pomfresh l'observa rapidement.
- Je peux guérir ça très facilement, déclara-t-elle. Il sera bientôt rétabli, mais je dois d'abord m'occuper de celui-ci.
- Miss Weasley, êtes-vous blessée ? demanda McGonagall.
- Non, répondit Ginny en essuyant une larme qui perlait au coin de ses yeux.
Elle se rendit compte que ses mains étaient couvertes du sang de Bill.
- Ce n'est pas mon sang, ajouta-t-elle.
- Tergeo, fit McGonagall.
Le sang disparut.
- Bien, pouvez-vous essayer de trouver Mr Potter et l'amener ici ?
- Oui, répondit Ginny.
Flitwick se leva de son lit comme un ressort.
- Si des Mangemorts ont pénétré dans le château, il faut s'assurer de la sécurité des élèves, dit-il de sa voix flutée.
- Filius, vous devriez vous reposer, l'admonesta Madame Pomfresh.
- Je me reposerai plus tard. Je dois m'occuper des Serdaigle.
- Filius, pourriez vous également prévenir les autres professeurs pour qu'ils puissent s'occuper des trois maisons restantes ?
- Ce sera fait, Minerva.
- Merci. Miss Weasley, vous pouvez y aller.
Ginny hocha la tête. Elle ne pouvait plus rien faire pour Bill, et si l'inquiétude qu'elle éprouvait pour son frère était toujours immense, celle qu'elle éprouvait pour Harry se faisait de plus en plus grande. Il avait filé comme un boulet de canon à la suite des Mangemorts...
Ginny dévala les escaliers du château en suivant les traces du passage des Mangemorts : empreintes sanglantes, armures explosées, tableaux décrochés... Dans le hall, les rubis du sablier de Gryffondor étaient répandus par terre. Ginny sortit dans le parc. Une foule d'élèves s'était formée au pied de la tour d'astronomie. Ginny se fraya un chemin jusqu'au premier rang. Harry se tenait accroupi près d'un corps étendu, inerte. Ginny reconnut la silhouette d'Albus Dumbledore.
Au sommet de la tour, haut dans le ciel, brillait la Marque des Ténèbres.
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