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Chapitre 12 - La finale

— Donc c'est vraiment fini, résuma Sally.

— Oui, assura Ginny.

C'était l'heure du petit-déjeuner. Ginny venait de raconter à Sally et Lucy ce qu'il s'était passé la veille au soir. Lucy suivait leur conversation sans y participer.

— Le pauvre, il a l'air complètement abattu, fit remarquer Sally en jetant un coup d'œil vers Dean, assis plus loin à la table des Gryffondor en compagnie de Seamus et Neville.

En effet, il avait l'air morose. Ginny ressentit une pointe de culpabilité, qui ne parvint pas à chasser l'immense soulagement qu'elle avait éprouvé en quittant Dean. Elle se sentait libérée d'un poids énorme.

— Apparemment, mon frère a quitté Lavande, lui aussi, dit-elle pour changer de sujet.

— Oui, vous vous êtes disputés en même temps hier soir, dans la salle commune, répondit Sally. On ne savait plus où donner de la tête. Lavande aussi a l'air assez malheureuse. Décidément, vous les Weasley, vous êtes de vrais briseurs de cœurs.

— Ça ne servait à rien de continuer comme ça. Je n'étais pas aussi impliquée que lui. La vie est trop courte, pourquoi gaspiller mon temps avec une personne dont je ne suis pas vraiment amoureuse alors que...

— Alors que quoi ? demanda Sally à brûle-pourpoint.

— Rien, répondit Ginny.

Elle s'efforça de ne pas tourner la tête vers Harry pour ne pas se trahir.

C'était un peu pathétique, songea-t-elle. Après tout ce temps, continuer à espérer qu'il finirait par la regarder autrement que comme la petite sœur de Ron...

Sally lui jeta un long regard scrutateur mais ne fit aucun commentaire.

Comme si l'univers lui envoyait un signe pour confirmer qu'elle avait eu raison de quitter Dean, Katie fit son retour le jour-même, ce qui signifiait que cette dernière reprenait sa place dans l'équipe et que Ginny n'aurait pas à voir Dean pendant les entraînements.

— Tu as manqué pas mal de choses, déclara Ginny à Katie alors qu'elles entraient sur le terrain, le balai sur l'épaule, lors de leur premier entraînement après son grand retour.

— Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre, répondit Katie avec un sourire. Leanne m'a raconté que Ron avait été empoisonné par erreur, que McLaggen avait dû le remplacer et que ça avait tourné à la catastrophe...

— Il fallait le voir pour le croire. Encore que, ça peut s'arranger...

Avec un sourire espiègle, Ginny enfourcha son balai et s'éleva de quelques mètres.

McLaggen, tu vas lui rendre sa batte et retourner dans tes buts ! se mit-elle alors à crier en direction d'un gardien invisible dans une imitation passable de Harry, avant de faire semblant de se prendre un Cognard en pleine tête et de tomber de son balai.

Elle se raccrocha au manche d'une main et d'un pied en faisant l'Étoile de Mer, une figure généralement utilisée par les Gardiens. Sur la pelouse, toute l'équipe avait levé la tête pour observer son manège et tout le monde se mit à rire, Harry le premier. Ginny préféra faire taire la petite voix dans sa tête qui lui soufflait qu'elle avait été de mauvaise foi avec Dean pour lui avoir reproché de s'être moqué de Harry, lui aussi.

La séance fut très bonne : galvanisée par le retour de Katie, l'équipe avait volé à merveille, dans la bonne humeur générale. À la sortie des vestiaires, Ginny faillit foncer dans Harry, qui refaisait ses lacets. Ron avait continué d'avancer avec Jimmy et Ritchie.

— J'espère que tu ne m'en veux pas trop, déclara-t-elle, un sourire aux lèvres.

Harry se releva promptement.

— Pour l'imitation, précisa Ginny devant son air confus.

— Ah, ça. Non, c'était très drôle ! répondit Harry.

Ils prirent ensemble la direction du château.

— McLaggen se fait petit depuis le match, reprit Ginny. C'est assez impressionnant de sa part, vu sa carrure.

Harry éclata de rire.

— C'est vrai qu'on n'entend plus trop parler de lui. Quand Ron était à l'infirmerie, il n'arrêtait pas de me harceler. Il ne perdait pas une occasion de m'expliquer des tactiques de jeu. Entre Lavande et lui, j'avais constamment l'impression de traverser un champ de mines dès que je circulais dans les couloirs.

— Lavande aussi, voulait t'expliquer des tactiques de jeu ? plaisanta Ginny.

— Encore pire, elle voulait me parler de sa relation avec Ron. Elle ne comprenait pas pourquoi il dormait tout le temps quand elle allait le voir à l'infirmerie.

— Oui, je reconnais bien Ron, là.

— Vous parlez de moi ? fit l'intéressé en se tournant vers eux.

Il avait laissé Jimmy et Ritchie continuer sans lui pour attendre Harry.

— Oui, on était en train de dire que tu avais été absolument brillant à l'entraînement, ce soir, répondit Ginny avec un sérieux très convaincant.

— C'est vrai ? demanda Ron d'une petite voix, ses oreilles virant à l'écarlate.

Ginny échangea un regard avec Harry puis se détourna pour ne pas rire.

Au cours des deux semaines suivantes, les entraînements se déroulèrent dans le même esprit. Une ou deux fois, elle imita Ron sautillant devant ses buts ou Harry se prenant un Cognard – ce qui bizarrement, semblait lui arriver assez régulièrement ces jours-ci, même si ce n'était bien sûr pas aussi grave que celui que McLaggen lui avait envoyé.

Ginny remarqua bientôt l'attitude nouvelle de certains garçons autour d'elle. Anthony Goldstein, un des meilleurs amis de Michael Corner à Serdaigle, s'arrêta un jour dans un couloir pour lui faire la conversation alors qu'ils ne s'étaient guère parlé depuis les séances de l'AD, au cours de l'année précédente. Owen Griffith se précipita depuis l'autre extrémité de la classe pour ramasser le livre qu'elle avait fait tomber en cours de potions. Même Dennis Crivey, le petit frère de Colin âgé de treize ans, lui offrit une boîte de Fondants du Chaudron avant de détaler comme un lapin.

— Tu es de nouveau sur le marché, lui fit remarquer Sally d'un air goguenard. Un univers de possibles s'ouvre à toi.

— Eh bien, je ne suis pas à vendre. Je préfère rester toute seule, pour le moment. Ça ne m'est pas arrivé depuis la fin de ma troisième année, ça me fera du bien.

Au cours du mois de mai, l'intérêt pour la finale Gryffondor contre Serdaigle alla croissant. À chaque fois que Ginny espérait se retrouver seule avec Harry – à la fin des entraînements de Quidditch, le soir dans la salle commune – Ron faisait systématiquement apparition pour parler de tactique de jeu. Les tensions dans les couloirs étaient palpables et les incidents coutumiers qui les accompagnaient se firent de plus en plus fréquents.

— Tu vas perdre, Weasley ! s'exclama un jour Harper à la table des Serpentard, provoquant les rires de certaines de ses camarades.

— Même si on perd, ça n'effacera pas le fait qu'on vous ait écrasés, Harper, répliqua Ginny du tac-au-tac, ce qui eut pour effet de calmer un peu l'hilarité des Serpentard.

Si Ginny parvenait à peu près à garder son sang-froid, ce n'était pas le cas de tous les joueurs. Demelza se précipitait régulièrement aux toilettes, prise de nausée. C'était la première fois qu'elle devait faire face à la pression d'une finale.

— C'est normal, ça me faisait ça la première année aussi, la rassura Katie.

Ron aussi, se rendait souvent aux toilettes pour vomir.

Certains garçons de l'équipe de Serdaigle se pavanaient au contraire avec un air confiant. Roger Davies, qui avait quitté Poudlard au terme de l'année précédente, avait laissé sa place de capitaine à Chambers, un élève de septième année qui avait pris l'habitude de bomber le torse dès qu'on le saluait. Cho Chang, la seule fille de l'équipe, qui jouait comme attrapeuse, se montrait réservée mais d'un sang froid remarquable. Harry allait devoir jouer contre elle, son ex petite-amie...

Quelques jours avant le match, Allison Blake, qui sortait des toilettes, entourée des jumelles Carrow, interpella Ginny dans un couloir.

— Alors, on a perdu son capitaine ? Encore une fois ?

Ginny fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Eh bien, on lui a interdit de jouer, non ? C'est ce que Mimi Geignarde raconte à qui veut l'entendre, en tout cas. Il s'est battu avec Malefoy. Tu ne savais pas ?

Allison semblait ravie de lui appendre la nouvelle.

— Il lui a lancé un maléfice horrible, Mimi prétend que c'était de la magie noire, il y avait du sang partout. Malefoy est à l'infirmerie, entre la vie et la mort, paraît-il. Rogue a collé Potter en retenue jusque la fin de l'année, tous les samedis matins. Alors, vous allez prendre qui, pour le remplacer ? McLaggen ?

Les trois Serpentard éclatèrent de rire et s'éloignèrent.

— Tu crois que c'est vrai ? s'inquiéta Sally.

— De la magie noire... ? Ça ne ressemble pas du tout à Harry... murmura Ginny.

Et pourtant, les paroles d'Allison revêtaient un indéniable accent de vérité. Les entrailles nouées, Ginny ajouta :

— Il n'y a qu'un moyen de le savoir...

Elles montèrent dans la salle commune. Harry se trouvait avec Ron et Hermione, l'air complètement déprimé. Sally rejoignit Neil et Lucy sur un canapé et observa la scène de loin tandis que Ginny s'approchait de Harry.

— Que s'est-il passé ? demanda-t-elle.

— C'est ce que Harry s'apprêtait à nous expliquer, répondit Hermione.

— Mimi Geignarde raconte à tout le monde que tu t'es battu avec Malefoy et que tu as utilisé de la magie noire, dit Ginny.

— Ce n'était pas... commença Harry. Enfin, je veux dire, je ne voulais pas... J'ai surpris Malefoy en train de pleurer dans les toilettes de Mimi.

— Il pleurait ? intervint Ron, ahuri.

— Il m'a vu dans le miroir, et il a essayé de me jeter un Endoloris.

Ginny eut un hoquet de surprise.

— J'ai voulu me défendre, je lui ai jeté le premier sort qui m'est passé par la tête... C'était Sectusempra, un sort du Prince... ajouta-t-il en levant un regard coupable vers Hermione.

Ginny ne comprit pas ce que cela signifiait, mais Hermione avait l'air d'avoir compris, elle. Elle croisa les bras d'un air sévère.

— Il y avait du sang partout... Rogue est arrivé, il a soigné Malefoy et l'a accompagné à l'infirmerie en me disant de l'attendre dans les toilettes. Il a lu dans mon esprit, il a compris pour le livre du Prince... Il m'a demandé de lui apporter tous mes livres, alors j'ai foncé jusqu'au dortoir et j'ai demandé à Ron de me prêter son livre de potions. Avant de retourner voir Rogue, j'ai caché celui du Prince dans la Salle sur Demande. Mais Rogue a tout de suite compris que ce n'était pas le mien. Il m'a mis en retenue tous les samedis jusque la fin de l'année...

— Donc tu ne peux pas jouer le match de samedi ? Rogue ne peut pas faire une chose pareille ! s'écria Ron.

— Oh si, il peut. Et McGonagall est d'accord avec lui. Ginny, tu joueras comme attrapeuse samedi et Dean te remplacera au poste de poursuiveur, ajouta-t-il en la regardant à peine. J'ai déjà prévenu le reste de l'équipe...

— Pansy Parkinson est allée voir Malefoy à l'infirmerie, raconta Hermione. Je l'ai croisée en sortant du bureau du professeur Vector, elle raconte les pires horreurs à ton sujet.

Il y eut un silence, puis Hermione reprit :

— Je ne te ferai pas le coup du Je-te-l'avais-bien-dit.

— Laisse tomber, Hermione, lança Ron avec colère.

— Je t'avais prévenu qu'il y avait quelque chose de louche chez ce Prince. J'avais raison, non ?

— Non, je ne crois pas, répliqua Harry.

Ginny fit alors le lien entre le fameux livre du Prince dont parlait Harry et le manuel qu'Hermione avait inspecté au début de l'année. Harry disait avoir suivi ses instructions, ce qui avait aussitôt déclenché une alarme dans l'esprit de Ginny...

— Harry, comment peux-tu encore défendre ce livre alors que le maléfice...

— Tu vas cesser de me harceler avec ce bouquin ? Le Prince a seulement copié la formule ! Il n'a jamais conseillé de l'utiliser ! Sans doute a-t-il simplement pris note de quelque chose dont on s'était servi contre lui !

— Je n'y crois pas. En réalité, tu justifies...

— Je ne justifie pas ce que j'ai fait ! Je regrette d'avoir jeté ce sort et pas seulement parce que ça me vaut une douzaine de retenues. Tu sais très bien que je n'utiliserais jamais un sortilège comme celui-là, même contre Malefoy, mais tu ne peux pas en vouloir au Prince, il n'a jamais écrit : « Essayez donc ça, c'est très efficace ! » Il prenait des notes pour lui, rien de plus, et pour personne d'autre...

— Tu veux dire par là que tu vas retourner...

— Et reprendre le livre ? Oui, exactement. Écoute, sans le Prince, jamais je n'aurais gagné Felix Felicis, je n'aurais jamais pu sauver Ron de l'empoisonnement, je n'aurais jamais...

— ... acquis une réputation imméritée d'élève brillant en potions.

— Fiche-lui un peu la paix, Hermione ! intervint Ginny.

Elle comprenait peu à peu le rôle que ce livre avait joué ces derniers mois. Harry avait dû y puiser la solution pour sauver Ron. Quelle importance alors s'il avait également aidé Harry à tricher en cours de potions ?

Harry leva un regard surpris et reconnaissant vers elle.

— Apparemment, Malefoy a essayé de jeter un Sortilège Impardonnable, alors tu peux être contente que Harry ait eu quelque chose dans sa manche pour se défendre ! poursuivit-elle.

— Bien sûr, je suis contente qu'il ait échappé au maléfice ! Mais il n'empêche que Sectusempra n'est pas un sortilège acceptable, Ginny, regarde où ça l'a mené ! Et j'aurais pensé, étant donné les chances qui vous restent maintenant de gagner le match...

— Je t'en prie, n'essaye pas de nous faire croire que tu comprends quelque chose au Quidditch, coupa sèchement Ginny. Tu ne parviendrais qu'à te rendre ridicule.

Harry et Ron ouvrirent de grands yeux. Et pour cause : Ginny et Hermione se regardaient désormais en chien de faïence, les bras croisés, elles qui s'entendaient d'ordinaire si bien. Depuis qu'elle avait compris que Harry avait échappé de peu à un Endoloris, Ginny éprouvait une féroce envie de le défendre. Elle ne comprenait pas comment Hermione pouvait en priorité s'attarder sur ce stupide bouquin. Oui, il avait fait des dégâts, mais Harry ne l'avait pas fait exprès, alors que Malefoy, lui, avait vraiment eu l'intention d'utiliser contre lui de la magie noire.

Ron attrapa un livre et se cacha derrière. Ginny s'éloigna et s'enfonça dans le canapé à côté de Sally, mais resta de mauvaise humeur toute la soirée.

Le jour du match, le ciel était d'un bleu pur et le soleil brillait. Ce fut Ron qui serra la main de Chambers. Ginny croisa le regard de Cho. Elle n'avait pas prévu de jouer comme attrapeuse et de jouer face à elle. Elle ne s'était pas entraînée pour ce poste. Ginny avait déjà battu Cho l'année précédente, mais quelles étaient les chances pour qu'une telle victoire se reproduise ?

Luna ne se trouvait plus sur l'estrade du commentateur : à son grand déplaisir, Zacharias Smith avait repris le mégaphone. Apparemment, il s'était remis de sa rencontre fracassante avec Ginny.

Madame Bibine donne le coup d'envoi, et les quatorze joueurs s'envolèrent. Katie attrapa le Souafle.

— Et c'est Bell qui prend le Souafle, commenta Smith. Elle a été remplacée toute l'année, et nous sommes donc en droit de nous demander si elle est toujours à la hauteur.

Tout en filant au-dessus des autres joueurs, Ginny ne put retenir une grimace. Apparemment, Smith n'avait pas retenu la leçon.

— Bell passe à Robins, qui passe à Thomas, qui repasse à Bell... elle marque !

Les Gryffondor dans les gradins explosèrent de joie. Ginny savait pourtant que la partie étant loin d'être gagnée. Il leur fallait au moins trois cents points d'avance pour remporter le championnat. S'ils gagnaient avec moins de trois cent points, ils finiraient deuxièmes derrière Serdaigle. S'ils perdaient de cent points, ils seraient troisièmes derrière Poufsouffle – et enfin, mais Ginny ne pouvait l'imaginer – s'ils perdaient de plus de cent points, ils seraient derniers, pour la première fois depuis deux siècles.

Cho évoluait à l'autre bout du terrain, cherchant le vif d'or de son côté. Ginny se rapprocha d'elle : tout ce qu'elle pouvait faire en attendant que Gryffondor prenne assez d'avance, c'était l'empêcher d'attraper le vif d'or.

— Robins intercepte la passe de Chambers... elle marque ! Vingt à zéro pour Gryffondor.

Ginny dut réviser son jugement : apparemment, Smith avait décidé de museler la plupart de ses commentaires désobligeants. Il se contenta de décrire strictement ce qui se déroulait sur le terrain. Les Gryffondor marquèrent plusieurs autres buts, et les Serdaigle en marquèrent quelques uns eux aussi. Ginny aurait tellement voulu jouer à son poste de poursuiveuse... elle suivait le Souafle des yeux avec envie, brûlant de s'en emparer pour marquer des buts elle aussi.

— Bell marque ! Cent-vingt à cinquante en faveur de Gryffondor ! Oh, attendez... Il semblerait que Chang ait repéré le vif d'or !

Ginny tourna brusquement la tête à s'en faire un torticolis, cherchant Cho des yeux : en effet, l'attrapeuse de Serdaigle avait plongé en piquet à la poursuite d'un éclat doré... Ginny poussa un juron : elle était tellement absorbée par ce qui passait entre les poursuiveurs qu'elle avait relâché son attention. Elle poussa son balai à pleine puissance. Elle ne pouvait pas encore attraper le vif d'or, les Gryffondor n'avaient pas encore assez d'avance, mais elle pouvait couper la trajectoire de Cho pour lui faire perdre le vif d'or des yeux... Le balai de Ginny, toutefois, n'était pas assez puissant, elle n'arriverait jamais à...

WOOOSH ! Un Cognard fonça comme un boulet de canon vers Cho, qui dut dévier de sa trajectoire pour l'éviter de justesse. Elle quitta le vif d'or des yeux moins de cinq secondes, ce qui suffit à la minuscule balle pour s'éclipser. Cho jeta un regard noir à Jimmy Peakes, qui souriait à Ginny. Celle-ci leva le pouce dans sa direction puis se concentra uniquement sur Cho et sur le score qu'annonçait Smith.

— Bradley marque ! Cent-vingt à soixante en faveur de Gryffondor !

Les Serdaigle remontaient au score... s'ils continuaient sur cette lancée, Gryffondor ne prendrait jamais assez d'avance.

C'est alors qu'une vague de « oooh » de stupeur retentit dans les gradins : Ritchie Coote venait de lancer un Cognard sur Chambers, qui ne le vit arriver que trop tard et le réceptionna en plein dans l'épaule. Il perdit le Souafle, que Demelza rattrapa avant de filer vers les buts.

— Robins marque ! Cent-trente à soixante pour Gryffondor !

Il apparut très vite que Chambers avait trop mal au bras pour continuer à jouer convenablement. Cela porta un coup à la stratégie des poursuiveurs de Serdaigle : Chambers était leur capitaine et leur meilleur marqueur. Gryffondor marqua plusieurs buts d'affilée, ce qui galvanisa à la fois la foule des supporteurs et les joueurs de l'équipe. Lorsque Ron exécuta un arrêt assez spectaculaire, les Gryffondor dans les gradins entamèrent « Weasley est notre roi ».

— Deux cents quatre-vingt-dix à cent quarante ! s'écria Smith une demi-heure de jeu plus tard.

C'est alors que Ginny l'aperçut. Le vif d'or voletait un mètre au-dessus de la tête de Smith. Il fallait que Gryffondor marque encore un but... un seul petit but... Et que Serdaigle ne marque surtout, surtout pas...

— Bradley prend le Souafle ! Thomas le rattrape et... oui, il intercepte le Souafle ! Il fonce vers les... NOOON !

Smith avait hurlé : Ginny avait attendu le moment où Gryffondor prendrait le Souafle pour foncer vers l'estrade du commentateur. La foule explosa de rire lorsque Smith se recroquevilla au moment où Ginny remontait en flèche juste avant de foncer dans l'estrade, puis, lorsqu'elle réalisa ce que Ginny avait véritablement eu l'intention de faire, elle retint son souffle dans un nouveau « oooh » stupéfait. Uniquement concentrée sur la petite balle en or qui voletait à moins de trente centimètres de sa main tendue, Ginny sentit plus qu'elle ne vit Cho la rattraper.

— Thomas... Thomas marque ! Trois-cent à cent-quarante pour Gryffondor ! commenta Smith qui semblait avoir à peu près retrouvé ses esprits.

Ginny donna alors tout ce qu'elle avait... Soudain, ses doigts se refermèrent sur le vif d'or.

— Weasley attrape le vif d'or ! Le match est terminé ! Quatre cent cinquante à cent-quarante ! Gryffondor remporte la coupe !

Une explosion de joie parmi les rouge et or éclata dans les gradins. Ginny fit un tour d'honneur, le vif d'or au creux de son poing brandi, puis piqua vers le sol pour descendre de son balai et étreindre le reste de l'équipe. Le professeur Dumbledore tendit la coupe à Ron, qui semblait ne pas en croire ses yeux. Ensemble, l'équipe hissa la coupe pour la montrer aux supporters de Gryffondor qui hurlaient leur joie et chantaient tour à tour « Weasley est notre roi » et un nouveau refrain intitulé « Weasley est notre reine ».

Weasley jamais ne freine

Elle attrape le vif sans peine

Voilà pourquoi les Gryffondor chantent sans gêne

Weasley est notre reine

L'équipe de Gryffondor remonta vers le château sans prendre la peine de passer par les vestiaires pour se changer, entourés de leurs supporters, Ron en tête portant la grosse coupe d'argent. La fête débuta dès qu'ils furent rentrés dans la salle commune : des sandwiches et des Bièraubeurres que des élèves optimistes et prévoyants avaient dérobé on ne savait où apparurent sur les tables et dans les mains de chacun. Une demi-heure plus tard, Harry apparut à l'entrée de la salle commune. Il fut tiré à l'intérieur par des mains avides et Ron surgit devant lui avec la coupe :

— On a gagné ! hurla-t-il. On a gagné ! Quatre cent cinquante à cent quarante ! On a gagné !

Ginny se précipita vers Harry pour se jeter dans ses bras. Alors qu'elle desserrait son étreinte, elle plongea son regard dans celui de Harry. Quelque chose sembla alors briller dans ses yeux verts. Une étincelle que Ginny avait rêvé de voir un jour dans un regard qu'il porterait sur elle...

C'est alors que Harry l'embrassa.

Ginny ferma les yeux.

Ce fut comme si toutes les pièces de l'univers se mettaient soudain en place dans un déclic presque audible. Le silence s'était fait tout autour d'eux. Les gens qui les entouraient auraient tout aussi bien pu disparaître. Les yeux clos, Ginny savoura ce premier baiser comme on savoure une aube nouvelle. Lorsqu'ils relâchèrent leur étreinte, quelques sifflets admiratifs ainsi que des gloussements nerveux retentirent. Ginny vit Sally sourire comme une démente, à côté de Lucy qui paraissait plus choquée que triste, pour la première fois depuis des jours, de Neil qui n'avait pas aperçu la mousse s'écouler du goulot de sa Bièraubeurre fraîchement décapsulée et de Colin qui semblait lutter contre l'envie de prendre une photo, son appareil à la main. En tournant la tête, elle vit également Neville lui adresser un grand sourire, Seamus écarter des yeux ronds, Dean avec un verre brisé à la main, Hermione qui rayonnait et enfin Ron, l'air ahuri, qui adressa un bref mouvement de tête à Harry, comme s'il s'était déjà résigné à cette nouvelle relation. Ginny se tourna à nouveau vers Harry, qui lui sourit puis désigna le trou du portrait.

Un moment en tête à tête s'imposait.

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