Chapitre 5 - Nouveau départ
Le lendemain, à la table du petit-déjeuner, un Harry maussade se laissa tomber lourdement sur le banc, non loin de Ginny.
— Les emplois du temps de troisième année, fit George en les faisant passer. Qu'est-ce qui t'arrive, Harry ?
— Malefoy, répondit Ron.
Ginny jeta un œil à la table des Serpentard, où Malefoy faisait semblant de s'évanouir sous les rires suraigus de Pansy Parkinson.
— Ce petit crétin, commenta George. Il était beaucoup moins fier, hier soir, quand les Détraqueurs sont venus fouiller notre compartiment, tu te souviens, Fred ?
— Il a failli faire pipi dans sa culotte, confirma l'intéressé.
— Je n'étais pas très à l'aise non plus, admit George. Ils sont vraiment horribles...
— On dirait qu'ils te gèlent les entrailles, tu ne trouves pas ? dit Fred.
— Mais toi, tu ne t'es pas évanoui ? demanda Harry en baissant la voix.
Ginny tendit l'oreille, curieuse. Elle aussi se demandait pourquoi elle avait été autant affectée par le Détraqueur.
— Laisse tomber, Harry, le réconforta George. Un jour, Papa a été obligé d'aller à Azkaban, tu te souviens, Fred ? Il nous a raconté que c'était l'endroit le plus effrayant qu'il ait jamais vu. Il en tremblait encore quand il est revenu... Ces Détraqueurs ont le chic pour désespérer tout le monde. La plupart des prisonniers deviennent fous, là-bas...
Ginny frissonna. Elle osait à peine imaginer cet endroit. Un Détraqueur avait suffi à la terroriser, alors plusieurs ? En permanence ?
— On verra bien si Malefoy sera toujours aussi joyeux à la fin de notre prochain match de Quidditch, fit remarquer Fred. Gryffondor contre Serpentard, première rencontre de la saison.
L'attention de Ginny fut détournée par Lucy, qui lui tendait l'emploi du temps des deuxième année.
— Super, on commence avec Rogue, railla Sally. Et encore avec les Serpentard. En parlant de Rogue, c'est moi ou il a l'air encore plus grincheux que l'année dernière ?
— J'ai l'impression qu'il n'aime pas beaucoup le nouveau prof de défense, releva Neil. Vous avez vu comment il le regarde ?
— Rogue brigue son poste depuis des années, c'est bien connu, répliqua Sally. Il doit vraiment l'avoir mauvaise que Dumbledore ne le lui ait toujours pas confié... En même temps, si le nouveau est aussi bon que Lockhart, on n'est pas sortis de l'auberge !
— Il est bien meilleur, assura vivement Ginny, qui se sentait obligée de défendre Lupin. Il est intervenu dans le compartiment de mon frère, hier. Il a fait fuir un Détraqueur.
— Sérieux ? s'étonna Sally. Eh beh... Ne jamais juger un livre à sa couverture, comme on dit !
— Au fait, qu'est-ce qu'il devient, ce bon vieux Lockhart ? demanda Neil. Toujours amnésique depuis...
Il croisa le regard de Ginny et s'interrompit, rouge comme une pivoine. Sally et Lucy eurent l'air gêné, elles aussi. C'était la première fois que quiconque faisait ouvertement allusion à ce qu'il s'était passé l'année précédente.
— Ça va, les rassura-t-elle. Vous pouvez en parler, je ne vais pas m'effondrer sur place. Promis.
Neil lui adressa un faible sourire mais n'osa pas relancer le sujet. Tâchant de dissiper toute gêne, Sally se lança à sa place :
— Toujours amnésique depuis que tout le monde sait que c'est un escroc, tu veux dire ? Apparemment. C'est bien pratique, vous trouvez pas ? Franchement, je me demande si c'est pas du flan, sa perte de mémoire... Vous avez vu toutes ces histoires qui sont sorties cet été sur ses victimes dans Sorcière Hebdo ? On n'en a pas beaucoup entendu parler avec Black qui faisait les gros titres et tout ça, mais moi, j'ai rien loupé ! Je me demande s'il fait pas semblant d'avoir perdu la mémoire juste pour échapper à Azkaban !
Ayant elle-même été témoin de l'amnésie de Lockhart, Ginny savait pertinemment que ce n'était pas « du flan », mais elle s'abstint de tout commentaire à ce sujet. La tentative de dérobade de Lockhart au moment le plus critique des évènements de la Chambre des Secrets ainsi que ses nombreuses escroqueries avaient fuité par on ne savait quel moyen – Ginny soupçonnait fortement Dumbledore lui-même d'en être à l'origine.
— En tout cas, si c'est vrai, c'est un juste retour de bâton, poursuivit Sally Faire perdre la mémoire à ses victimes et finir soi-même amnésique... c'est presque poétique, comme justice ! Pas trop déçue que ton Lockhart chéri soit un criminel, Luce ?
Sally gratifia un sourire carnassier.
— Oh, ça va ! J'étais jeune et naïve !
Hagrid entra dans la Grande Salle à ce moment-là, un cadavre de putois à la main. Il s'arrêta à la table des Gryffondor, à hauteur de Harry, Ron et Hermione.
— Ça va ? Vous allez assister à mon premier cours ! Tout de suite après déjeuner ! Je me suis levé à cinq heures du matin pour tout préparer... J'espère que ça se passera bien... Moi, professeur ! Si j'avais pu me douter...
Hagrid s'éloigna.
— J'aimerais bien avoir cours avec Hagrid, commenta Sally. Je suis sûre que ça serait marrant. Beaucoup plus qu'avec Rogue, en tout cas.
— On ferait mieux d'y aller maintenant, avant qu'il quitte la Grande Salle, conseilla Lucy. S'il arrive avant nous, on va déjà perdre des points...
Ils se hâtèrent tous les quatre de se rendre dans les cachots. Peu à peu, les autres élèves de Gryffondor et de Serpentard affluèrent. Flanquée des jumelles Carrow, Allison Blake posa son regard sournois sur Ginny, qui sentit venir la pique.
— T'as pris le soleil, Weasley ? lui lança Allison Blake avec un sourire vénéneux. Il a fait plus chaud en Égypte que dans la Chambre des Secrets ?
Un silence de plomb s'abattit dans le couloir.
Que Neil aborde le sujet sans mauvaise intention était une chose. Allison, elle, l'avait fait délibérément et avec malveillance.
Allison avait pris Ginny en grippe au cours de leur première année, visant la fille fragile qu'elle était alors. Allison lui avait notamment dérobé un poème que Ginny avait écrit pour Harry et s'était fait un malin plaisir d'en parler à Malefoy.
Mais Ginny avait survécu à Tom Jedusor. Ce n'était pas Allison Blake qui allait l'impressionner.
Elle se força à garder une expression neutre, ravalant sa colère. Elle était tentée de répondre à coup de baguette, mais elle ne pouvait pas se permettre une telle chose alors que Rogue risquait d'arriver à tout moment. Heureusement pour elle, elle ne manquait pas de répartie.
— J'aurais préféré rester dans la Chambre plutôt que revoir ta tête, Blake, mais que veux-tu, on n'a pas toujours ce qu'on veut, dans la vie.
Tout le monde en resta bouche bée. Allison ne s'attendait clairement pas à ce qu'elle riposte, encore moins avec autant d'aplomb. Personne d'autre, d'ailleurs. Même Sally, Lucy, Neil et Colin, qui avaient déjà remarqué son changement d'attitude, étaient soufflés.
— T'as trouvé du courage au fond d'une pyramide, on dirait, se reprit Allison.
Elle ne souriait plus, désormais.
— Oui, on dirait, répondit Ginny. N'hésite pas à nous prévenir quand toi, t'en trouveras.
Cette fois, les Gryffondor – et même une Serpentard – pouffèrent de rire. Rogue fit irruption, coupant court aux rires et à toute tentative de réplique de la part d'Allison, qui entra dans la salle à la suite de Rogue, l'air contrariée.
— Bien joué, murmura Sally à l'oreille de Ginny, qui lui sourit en retour.
Allison passa le cours de potions à lui jeter des regards de travers. Ginny ne regrettait rien. À vrai dire, avoir pris sa revanche sur Allison lui avait fait un bien fou.
Lorsque la cloche sonna la fin du cours, les Gryffondor quittèrent les Serpentard pour se rendre en classe de sortilèges. Ginny se crispa en prenant conscience qu'ils allaient passer devant le mur où elle avait laissé ses messages funestes sous la dictée de Jedusor. Mais à son grand soulagement, les messages avaient disparu. Quelqu'un avait dû trouver le moyen de neutraliser le maléfice qui avait rendu la peinture si tenace. À moins que l'anéantissement du souvenir de Jedusor ait eu cet effet à lui seul...
Distraite, Ginny se rendit à peine compte d'être entrée dans la classe de sortilèges. Les Serdaigle étaient déjà là. L'année précédente, elle s'était assise à côté de Colin. Mais alors qu'elle balayait la salle du regard pour trouver une place libre, une scène lui sauta aux yeux. Une fille de Serdaigle aux longs cheveux blonds sales et emmêlés était assise toute seule. Plongée dans la lecture de son magazine, qu'elle lisait à l'envers, elle ne semblait pas remarquer les coups d'œil et les rires moqueurs des filles assises devant elle. Ginny se rappela le nom de la fille aux cheveux blonds : Luna Lovegood. Elle avait partagé sa barque avec elle et les jumelles Carrow lors de leur traversée du lac, la rentrée précédente.
Ginny observa les deux filles de Serdaigle qui se moquaient d'elle, Annabel Jones et Cameron Tavish. Des filles qui ne lui avaient jamais paru particulièrement méchantes, contrairement à Allison. Et pourtant, cela ne les empêchait pas de se moquer de Luna... Ginny ressentit aussitôt un élan de compassion envers cette dernière, ainsi qu'une pointe de colère envers Annabel et Cameron. D'un pas décidé, elle se dirigea vers la place libre à côté de Luna.
Sally l'attrapa par le bras, l'air effaré.
— T'es folle ? T'assois pas à côté de Loufoca !
— Loufoca ? Elle s'appelle Luna, non ?
— Tout le monde l'appelle Loufoca... Elle est un peu... bizarre.
Ginny ne put s'empêcher de se sentir déçue par la réaction de Sally. Elle observa Luna, songeuse. Certes, la jeune fille dégageait une aura de folie douce... Mais est-ce une raison pour l'ostraciser ainsi ?
— Moi aussi, j'étais bizarre, murmura Ginny.
Sally la relâcha et la regarda s'assoir à côté de Luna, les yeux ronds.
Luna se tourna vers Ginny et s'exclama sans ambages :
— Bête à bonnet !
Ginny cligna des yeux. Venait-elle de se faire insulter ?
— Quoi ?
— C'est le mot que je dois trouver, expliqua Luna d'une voix douce et éthérée en lui montrant une grille de mots-croisés dans son magazine. En trois lettres. Tu as une idée ?
— Euh... non. Désolée.
— Ce n'est rien. Je crois que j'ai trouvé.
Elle prit sa plume et griffonna sur sa page. Ginny la regarda faire, toujours éberluée.
Bon, d'accord. Luna était un peu bizarre.
Le professeur Flitwick commença son cours. Luna rangea son magazine et leva les yeux vers lui, accomplissant l'exploit de paraître à la fois attentive et dans un autre monde.
Ce premier cours fut dédié à la révision des sortilèges appris l'année précédente. Ginny n'eut aucun mal à exécuter un sortilège de Lumière, de Lévitation, de Feu, de Réparation et de Découpe à la perfection, tout comme Luna.
À la sortie du cours, Ginny rejoignit Sally, Lucy et Neil pour le déjeuner. Alors que ses nouveaux amis discutaient joyeusement, Ginny tendit l'oreille pour écouter la conversation voisine de Harry, Ron et Hermione en remarquant l'air inquiet de son frère.
— Allez, Ron, souris un peu, fit Hermione en poussant un plat de ragoût vers lui. Tu as bien entendu ce qu'a dit le professeur McGonagall.
Ron remplit son assiette et s'empara de sa fourchette mais ne mangea pas. Ce qui, chez lui, était la preuve d'un trouble véritable.
— Harry, tu n'as jamais vu de grand chien noir, n'est-ce pas ? murmura-t-il d'une voix si basse que Ginny l'entendit à peine.
— Si. J'en ai vu un le soir où je suis parti de chez les Dursley.
Ron lâcha sa fourchette. Pourquoi s'inquiétait-il donc de cette histoire de chien ?
— Sans doute un chien errant, raisonna Hermione.
— Hermione, si Harry a vu un Sinistros, c'est... c'est très mauvais signe. Un jour, mon... mon oncle Bilius en a vu un et il est mort vingt-quatre heures plus tard !
Alors ainsi, Ron croyait que Harry avait vu un Sinistros...
— Simple coïncidence, répliqua Hermione.
— Tu dis n'importe quoi ! s'énerva Ron. La plupart des sorciers sont terrifiés par les Sinistros !
— Voilà l'explication. Quand ils voient le Sinistros, ils meurent de peur. Le Sinistros n'est pas un présage, c'est la cause de la mort ! Et Harry est toujours avec nous parce qu'il n'est pas assez stupide pour se dire : « Puisque j'en ai vu un, je n'ai plus qu'à rentrer six pieds sous terre ! ».
Ron ne sut que répondre à cela. Hermione sortit un livre de son sac et l'appuya contre une carafe de jus de citrouille.
— La Divination, c'est très vague, reprit-elle en tournant les pages. Tout ça, ce sont des devinettes, rien de plus.
— Le Sinistros au fond de cette tasse n'avait rien de vague ! s'emporta Ron.
Ginny comprit enfin à quoi tout cela rimait. Ils avaient eu leur premier cours de divination.
— Tu n'en avais pas l'air aussi sûr quand tu as dit à Harry qu'il s'agissait d'un mouton, rétorqua Hermione.
Ginny faillit recracher son jus de citrouille par le nez.
— Le professeur Trelawney a dit que tu n'avais pas d'aura ! Pour une fois qu'il y a une matière pour laquelle tu n'es pas douée, ça t'énerve !
Oh oh. Ron avait touché un point sensible. Hermione referma brutalement son livre.
— Si être doué pour la Divination signifie faire semblant de voir des présages de mort dans un tas de feuilles de thé, alors je crois que je ne vais pas continuer très longtemps à l'étudier ! Ce cours était d'une nullité totale par rapport à ce qu'on apprend en classe d'Arithmancie !
Hermione ramassa son sac et s'en alla. Ron la regarda partir en fronçant les sourcils.
— Qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle n'a encore jamais mis les pieds dans un cours d'Arithmancie.
Harry haussa les épaules et continua à manger.
***
Après le déjeuner, Ginny se rendit dans les serres pour le cours de botanique avec les Poufsouffle. De retour dans sa salle commune, elle apprit alors la nouvelle de la blessure de Drago Malefoy, qui avait été attaqué par un hippogriffe pendant le cours de soins aux créatures magiques avec Hagrid. Les Gryffondor affirmaient que Malefoy avait provoqué la créature, mais en passant devant la table des Serpentard pour aller dîner, Ginny les entendit blâmer Hagrid. Malefoy était toujours à l'infirmerie. Alors qu'elle faisait ses devoirs dans la salle commune, Ginny vit Harry, Ron et Hermione s'éclipser. Sans doute pour aller voir Hagrid.
Le lendemain matin, Ginny et ses camarades de Gryffondor se rendirent à leur premier cours de défense contre les forces du mal, qui avait malheureusement lieu en commun avec les Serpentard. Lorsqu'ils entrèrent dans la salle, ils constatèrent que les tables avaient été repoussées contre les murs. Des murmures enthousiastes s'élevèrent.
— Vous pouvez poser vos sacs dans un coin. Vous n'aurez besoin que de vos baguettes.
Les murmures redoublèrent d'intensité. Après un an passé à écouter Lockhart parler de sa propre petite personne, allaient-ils enfin faire un peu de magie dans ce cours ?
Les élèves se tassèrent contre les murs, n'osant investir l'espace. Le professeur Lupin, lui, se plaça au centre.
— Je vais avoir besoin d'un volontaire. Ne vous inquiétez pas, je ne vais vous lancer aucun sort.
Colin leva aussitôt la main. Même si Lupin lui avait annoncé qu'il s'apprêtait à lui lancer un maléfice, il se serait sans doute porté volontaire.
— Très bien. Mr Crivey, c'est bien ça ?
— Oui, professeur.
— Placez-vous face à moi, Mr Crivey. Les autres, approchez. Formez un cercle autour de nous.
Les élèves obtempérèrent.
— J'ai entendu dire que vous avez eu droit à une petite démonstration de duel, l'année dernière.
— On va faire des duels ? s'exclama joyeusement Colin.
— Il ne faut pas mettre le char avant l'hippogriffe, Mr Crivey. Si nous devions nous affronter en duel maintenant, que feriez-vous ?
— Euh... je lancerais un sort ? hasarda Colin.
— Un sort pour m'attaquer ?
— Oui...
— Lequel ?
— Euh... balbutia Colin en se décomposant. Je ne suis pas sûr d'en connaître, en fait.
— Parce que vous n'avez pas d'expérience, et que vous faites face à un sorcier qui en a plus que vous. Dans ce cas, est-ce qu'un sortilège offensif est vraiment la meilleure solution ?
— Non, il faut se défendre ! intervint Nathaniel Parker.
— D'accord. Venez, Mr Parker. Prenez la place de Colin.
Les deux garçons échangèrent un regard circonspect et s'exécutèrent. Lupin leva sa baguette vers Nathaniel, qui tressaillit et se figea.
— Je m'apprête à vous jeter un sort. Qu'est-ce que vous allez faire ?
— Euh...
Lupin baissa sa baguette et eut un sourire.
— Vous ne connaissez pas non plus de sort défensif. Et même si c'était le cas, je reste plus expérimenté que vous. Vous ne faites pas le poids contre moi. Alors qu'est-ce que vous faites ?
— On s'enfuit, répondit une fille de Serpentard – celle qui avait ri en même temps que les Gryffondor pendant l'altercation avec Allison.
Lupin se tourna vers elle.
— Exactement, Ms Selwyn.
— On s'enfuit ? répéta Nathaniel. Mais... c'est lâche !
— Je suis là pour vous enseigner à survivre à un adversaire, Mr Parker. On s'occupera de la question du courage lorsque nous aurons acquis quelques bases. Qu'en dites-vous ?
Des murmures enthousiastes lui répondirent.
— Vous connaissez peut-être l'adage « La meilleure défense, c'est l'attaque ». Oubliez cela. À votre niveau, cela n'a aucune valeur. À votre niveau, la meilleure défense, c'est la fuite. C'est donc ce que nous allons apprendre en premier. Lorsque nous aurons appris à fuir, alors nous apprendrons à nous défendre. Quant à l'attaque, ce sera pour une autre année... Cette réaction que vous avez eue là, Mr Parker, quand j'ai levé ma baguette... Vous vous êtes figé. Vous avez eu peur. Et c'est normal. On appelle ça la sidération. Face à quelqu'un qui vous aurait vraiment voulu du mal, cette réaction aurait été décuplée. Agir, c'est bien, mais il faut d'abord apprendre à réagir. C'est un réflexe qui ne s'acquiert qu'avec de l'entraînement, et l'entraînement ne suffit pas toujours dans une situation réelle. Bien sûr, dans une situation réelle, fuir n'est pas toujours suffisant non plus. Mais pour ce cours, ce sera un bon début. Ms Selwyn, prenez la place de Mr Parker, s'il vous plait.
Nathaniel se retira dans les rangs des Gryffondors tandis que la Serpentard s'avançait face à Lupin.
— Vous voici face à moi. Vous êtes trop jeune pour transplaner, et de toute façon, j'ai pris soin de jeter un Sortilège Anti-Transplanage sur les environs. Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
La Serpentard réfléchit quelques secondes.
— Je peux... disparaître. Devenir invisible.
— Un Sortilège de Désillusion pourrait faire l'affaire, approuva Lupin. Mais c'est d'un niveau bien supérieur au vôtre. Votre idée n'est pas mauvaise du tout, cela dit. Savez-vous comment font les magiciens moldus pour disparaître ?
— Ils font de la fumée ! s'exclama Colin.
— Exactement ! Et ça, c'est un sort à votre portée. Le Sortilège d'Écran de Fumée. Petite démonstration... Fumos...
Une épaisse fumée grise s'échappa de la baguette de Lupin, si dense qu'elle le cacha rapidement à la vue des élèves. Lorsqu'elle se dissipa, il ne se trouvait plus dans le nuage de fumée. Les élèves le cherchèrent des yeux et le trouvèrent dans un coin de la pièce.
— La fumée m'a fait gagner du temps pour m'enfuir. Parfois, c'est tout ce qu'il faut pour vous sauver la vie : gagner du temps. Alors allons-y. C'est à vous de jouer.
Il y eut une légère bousculade alors que les élèves investissaient l'espace. Ils s'exercèrent au sortilège pendant le reste du cours. Bien que la plupart des élèves ne soient pour l'instant capables que de produire un filet blanchâtre, la pièce fut bientôt envahie de fumée, au point que Lupin dut ouvrir les fenêtres pour l'évacuer lorsque plusieurs élèves se mirent à tousser. Quand la cloche sonna, personne n'eut vraiment envie de quitter le cours pour se rendre en histoire de la magie. Lupin dut les pousser à partir.
— Allez, c'est fini ! J'accorde dix points à Gryffondor pour votre participation au début du cours, Mr Crivey et Mr Parker, et cinq points à Serpentard pour la vôtre, Ms Selwyn !
Dans le couloir, Sally sauta sur Colin et lui ébouriffa les cheveux.
— Colin, premier Gryffondor de notre année à nous rapporter des points pour la deuxième année consécutive !
— Ex-aequo, rectifia Colin en riant. C'était cool, comme cours, pas vrai ? Il est vraiment bien, ce prof !
— Je suis pas encore hyper convaincue par cette histoire de fuir comme des froussards, mais je suis d'accord ! On a appris plus en une heure avec Lupin qu'avec Lockhart en un an ! Enfin, Ginny nous avait prévenus, qu'il était bien !
Sally lui adressa un clin d'œil.
Le cours de Lupin fit des émules chez les élèves des autres années, particulièrement celui des troisièmes années qui eut lieu le jeudi suivant. Ils avaient appris à se défendre contre un Épouvantard, qui avait pris l'apparence de Rogue habillée en femme, et plus précisément comme la grand-mère de Neville. Rogue était d'une humeur massacrante lorsque les deuxièmes années eurent cours avec lui le lendemain matin, au point que personne, pas même les Serpentard, n'osèrent piper mot.
À la fin de cette première semaine de cours, étendue dans son lit, Ginny prit le temps d'en dresser le bilan. Elle avait réussi à se faire des amis, avait tenu tête à Allison, avait pris la défense de Luna et avait appris de nouvelles choses. Un nouveau départ réussi haut la main.
Elle sourit au plafond, fière d'elle.
Hello, j'espère que vous allez bien et que ce chapitra vous a plu !
Personnellement, je me suis beaucoup amusée à l'écrire, celui-ci.
Vous avez sûrement remarqué comme dans les premiers romans, on ne revient presque JAMAIS ou alors très en surface sur ce qu'il s'est passé l'année d'avant, sauf que les évènements de la Chambre sont si importants pour Ginny que c'est impossible à ne pas faire dans une réécriture de son point de vue. Du coup, c'était aussi l'occasion dans ce chapitre de faire un petit point sur notre Lockhart national (à ce stade, son hospitalisation à Ste Mangouste n'est pas de notoriété publique vu que Ron, Ginny et cie ont l'air surpris de l'y voir dans le tome 5, mais le reste y est).
J'espère que vous avez apprécié cette petite altercation avec Allison qui renforce l'inimitié naissante entre Ginny et elle et surtout cette première vraie scène avec Luna ! C'était très important à mes yeux que Ginny prenne sa défense malgré sa réputation de fille bizarre que même ses nouveaux amis semblent partager. C'est une situation que j'ai moi-même connu ado et ça me tenait à cœur.
Au fait, vous avez résolu la devinette de Luna ? 🤭
Autre scène que j'ai adoré écrire : le cours de Lupin. Je voulais quelque chose de différent pour les 2e année. Les lecteurs des Chroniques des Maraudeurs auront remarqué la présence d'une certaine Ms Selwyn... 👀
Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine, et à dimanche prochain !
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