Chapitre 4 :Molik
Avant même que le jeune elfe ait pu réagir, un bruit les tira de leur discussion. Les sens en alerte, les deux elfes se raidirent et Cilas tira sa dague de son fourreau. Il ne s'en était jamais vraiment servie et l'idée qu'il serait certainement amené à l'utiliser pour autre chose que se couper une tranche de fromage le faisait frissonner. Bien que sa main fut bien fermée sur la poignée, le jeune elfe ne se sentait nullement en sécurité. De plus, il ne savait pas se battre. L'arme pourrait alors lui être plus un handicap qu'un avantage...
Des bruits de pas traversant la végétation dense sur le sol leurs parvinrent aux oreilles et Cilas crut entendre le son d'une lame affutée tranchant des lianes. Des voix lointaines s'élevèrent alors, presque inaudible.
- Ils nous ont retrouvé... pesta Cilas à voix basse.
Sa mère tendit l'oreille et osa jeter un coup d'œil au dehors :
- Ils sont quatre, annonça-t-elle.
- Tu penses que nous pouvons nous enfuir sans qu'ils nous voient ?
- Ils sont trop près...
La femme elfe se mit à fouiller dans son sac dans l'espoir de trouver quelque chose qui les sortirait de cette situation plus que précaire :
- Vite, implora Cilas. J'entends qu'on approche...
Sa mère ne répondit pas mais, prise de panique, renversa le sac sur le sol :
- Quelle idiote ! pesta-t-elle.
C'est alors qu'une voix s'éleva au loin :
- J'ai entendu quelque chose par là-bas !
Les bruits de mouvement s'intensifièrent et s'approchèrent de plus en plus. À l'intérieur de la grotte, les deux elfes restèrent pétrifiés de terreur, impuissant et n'ayant aucune solution de repli.
C'est alors qu'un hurlement perça le silence de la nuit suivit par un bruit de succion. L'agitation à l'extérieur prit une toute autre tournure : celle d'un combat acharné. Des lames s'entrechoquèrent et des cris de douleur s'élevèrent dans le tumulte. Une fois le calme retombé, une main ensanglantée agrippa les ronces et les tira violemment. Un elfe apparut alors devant l'entrée, fixant les deux fugitifs d'un regard inquisiteur. Il avait le visage recouvert de sang et une mauvaise plaie sur le front. L'intrus n'eu pas le temps d'avancer d'un pas que déjà, Cilas bondit avec une vivacité qui l'étonna lui même, projetant sa dague vers l'épaule de l'elfe massif. Combattant aguerri, ce dernier attrapa le bras du jeune elfe et le désarma en douceur. Alors que le solide guerrier ouvrait la bouche pour parler, une lame le transperça de part en part. Derrière lui, un elfe plus frêle s'était immiscé et l'avait poignardé sauvagement :
- Traître à ton sang ! hurla le guerrier. Planter un adversaire dans le dos ! Tu n'es pas digne de notre race !
Celui-ci tenta de se retourner pour faire face à son adversaire, mais ce dernier le tenait à présent fermement. L'elfe massif émit un cri de douleur lorsque, d'un coup de pied à l'arrière du genou, son adversaire le fit basculer vers l'avant. L'elfe frêle porta sa dague au cou du guerrier :
- Vous ne gagnerez jamais ! rugit-il. Pour la ré....
Ne le laissant pas finir sa phrase, l'elfe menu trancha, laissa son adversaire se noyer dans son propre sang. Cilas détourna le regard, ne supportant pas la vue de ce massacre. De plus, il avait reçu du sang sur le visage et notamment sur la lèvre inférieure. Il s'essuya du mieux qu'il pu, sentant la nausée lui monter lentement. Alors que le guerrier finissait d'agoniser, sa mère bondit au cou de son sauveur :
- Molik ! s'écria-t-elle, visiblement soulagée de ce retournement de situation.
- Bonsoir Indrà, répondit l'elfe.
- Je savais que tu ne m'oublierais pas...
La femme elfe se dirigea ensuite vers son fils qui commençait doucement à retrouver ses esprits. Cherchant sa dague à tâtons, sa mère l'aida ensuite à se redresser et ils s'enlacèrent, relâchant par cette étreinte toute la crainte et la pression de l'instant précédent. Enfin, ils pouvaient souffler de soulagement. Seraient-ils libre pour encore longtemps ?
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