50 - Je crois que je me suis fait un ami
Je ne peux m'en empêcher et glousse bruyamment m'attirant le regard noir du roi. Je me mords la lèvre afin de ne pas aggraver mon cas auprès du grand père qui s'approche dangereusement de moi le poing levé. La salle qui jusqu'à maintenant bourdonnait de conversations est si silencieuse que ses bruits de pas semblent résonner.
Mes oreilles plaquées sur mon crâne, ma queue gonflée au maximum afin de la rendre plus volumineuse qu'elle ne l'ait déjà et effrayer un tantinet soit peu le souverain en colère, je grogne pour le dissuader de m'approcher plus.
Un soulèvement de lèvre supérieur dédaigneux est tout ce que j'arrive à avoir de lui comme réaction suite à ma posture d'intimidation. Je sais que je suis censé avoir peur et me faire toute petite devant quelqu'un de sang royal, mais sur le moment, mes instincts de combattante me dise juste que je suis en danger et je ne réfléchie plus, je me laisse aller. Je suis passée en mode automatique, je laisse mon corps être maitre de la situation et me sauver de ce qu'il pense être une menace ... Là, en l'occurrence, Edouard est passé premier dans cette catégorie.
Alors qu'il se positionne en face de moi prêt à me passer à tabac devant un auditoire muet de stupéfaction de la tournure des évènements, le Roi se racle la gorge bruyamment afin d'attirer l'attention sur lui.
Son père ricane, puis se détourne de moi et pose les yeux sur son fils, lui accordant toute sa considération.
Voyant que tout le monde à les yeux tournés vers lui, Igor (le Roi) toussote dans son poing puis déclare:
- Mon très cher père, ne voyez pas cela comme un affront personnel, mais vous ne pouvez vous prendre à Sacha. Cette convocation à été faite par mon fils afin de la féliciter d'avoir fini la course en première devant ses camarades ici réunies. Voyons maintenant tous ensemble la récompense!
Edouard aborde un rictus méprisant face au discours de son fils et se reconcentre sur moi. Je déglutie bruyamment. J'avais espéré que le Roi me défende un peu plus cela dit.
Mais à ma plus grande surprise, le grand père passe à mes côtés et me murmure seulement de façon à ce que je sois la seule à entendre:
- Nous n'en resterons pas là. Mon fils ou mon petit fils ne seront pas toujours là pour prendre ta défense petite.
Je papillonne plusieurs fois des yeux rapidement afin de m'empêcher de pleurer. Le ton sur lequel il m'a parlé m'a fait courir un frisson de terreur le long de mon échine et je ne veux pas que les autres aient conscience de mon trouble. J'affiche un sourire factice tandis que l'octogénaire sort de la salle.
Le jeune Prince, ignorant l'ambiance tendue, s'avance jusqu'au micro, sourire resplendissant aux lèvres et annonce:
- Merci à toutes d'être venues, je sais combien cela doit vous couter car je n'imagine que trop bien comment vous aurez aimer être à la place de Sacha. Mademoiselle, s'il vous plaît, venez me rejoindre sur l'estrade.
Je m'avance sans un mot et ne regardant personne. J'ai envie de disparaitre, que le sol m'engloutisse, est ce que ce serait possible?
Arrivée à ses côtés, je regarde droit devant moi, fière en apparence comme on me l'a appris alors que je meurs au fond de moi.
Insensible à mes émotions profondes, le Prince reprend son discours :
- Sacha, acceptes tu de te balader au parc avec moi pendant une semaine?
Je manque d'éclater de rire devant cette récompense. S'il appelle ça ainsi d'ailleurs car à mes yeux ce n'en est pas une. Pourtant, une fois qu'il a prononcé ces mots, plusieurs filles s'écrient que ce n'est pas juste, qu'elles aussi auraient voulu pouvoir se balader avec le prince.
Je fronce les sourcils, m'avance à mon tour devant le micro et prononce distinctement ma réponse:
- Non, je refuse.
Un immense silence accueil ma réponse. Les filles devant moi qui me regardaient il y a un instant avec des envies de meurtres tellement elles étaient jalouse, me dévisagent dorénavant comme si j'étais une folle à liée qu'il ne fallait surtout pas approcher de peur d'attraper cette maladie.
Le jeune souverain rigole nerveusement devant cette situation qui commence à lui échapper. Il était persuadé que j'allais accepter et je mets en l'air tous ses plans. Il se gratte l'arrière de la tête ébouriffant ses cheveux et laisse pendre ses oreilles de chaque côtés de sa tête.
Igor vient au secours de son fils et m'enjoint d'accepter une récompense. J'hoche la tête, prends une immense inspiration afin de me donner du courage, puis annonce le prix que je souhaite:
- Comme vous souhaitez absolument me récompenser, je souhaiterai que les archives des interrogatoires qui nous ont été imposés à Emmy Guvaut et moi même un peu avant que commence cette sélection soit détruit.
Les deux têtes couronnées plissent les yeux en même temps sentant l'entourloupe derrière mes mots. Mais je ne veux pas leurs rappeler qu'Emmy m'avait dénoncé d'aller voir les humains. Ils semblent l'avoir oublié et la seule preuve qu'il reste peut être supprimé d'un instant à l'autre si ma requête est accepté.
- Très bien! J'accepte! Ce sera ta récompense Sacha!
Je lâche ma respiration que je n'avais pas eu conscience de retenir et laisse un sourire de satisfaction éclore sur mes lèvres. Mes oreilles sont bien droite sur ma tête, j'ai l'impression d'avoir conquis le monde.
Coucou mes petits chats! J'espère que vous allez bien! Je suis désolée mais je n'ai pas le temps d'écrire en ce moment (je vous assure! Je sais qu'on est de nouveau en confinement, mais cela ne change rien à mon travail...)
Bref! J'espère que ce chapitre vous a plu! Portez vous bien, prenez soin de vous en ces temps troublés. Je vous aime!
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