42 _ Le Grand Arbre
Après lui avoir demandé si c'était la personne que je cherche, je reste un moment à regarder mes mains qui sont posées sur mes jambes étendues devant moi. Il n'a pas semblé comprendre ma question, donc je ne pense pas que ce soit le bon personnage.
Je reformule ma demande après avoir pris une profonde inspiration afin de me donner du courage:
- Ma tante m'a dit que dans cette forêt, je trouverais une personne pour m'aider à répondre à toutes les questions que je me pose sur ce qui arrive à mon peuple en ce moment. Quand elle m'a déposé tout à l'heure, elle m'a dit que la personne que je cherche ne se laisse trouver que si on le souhaite réellement. Et comme tu es le premier être vivant que je trouve depuis que je suis ici, je te repose la question : es tu la personne que je cherche?
Il arbore un étrange sourire durant tout mon monologue, puis, une fois que j'en suis arrivée au bout, il se redresse sur ces jambes, regarde le ciel une main en paravent du soleil tout en plissant les yeux dû à la luminosité assez violente des chauds rayons. Enfin, il baisse son regard azur dans ma direction puis murmure:
- Sais tu seulement que les arbres, les fleurs, l'herbe que tu foules allègrement sont également des êtres vivants ? Je ne suis donc pas le seul que tu rencontres, mais le seul que tu as trouvé digne de ton intérêt .
Je me fige à ses paroles et prends consciences de la vérité de ces propos. Ma tante ne m'a pas explicitement dit que c'était une personne il me semble. Elle m'a seulement certifié qu'il existait quelqu'un pour répondre à mes nombreuses interrogations.
Affolée d'être sans doute passée devant le détenteur de mon futur savoir je saute sur mes pieds et me mets à regarder avec empressement autour de moi.
Le jeune homme se racle la gorge en mettant son poing devant la bouche pour attirer mon attention. Je le dévisage alors scrupuleusement attendant qu'il ouvre sa cavité buccale.
- Tu as de la chance, je sais de qui tu parles.
- Où est-il ? Lui hurlais-je alors en sautillant de soulagement et d'impatience.
- Il ne rencontre malheureusement pas beaucoup de gens car seulement deux ou trois personnes connaissent son langage.
- Mènes moi à lui. Lui exigeais-je d'un ton sans appel.
Il esquisse une révérence puis en se redressant commence aussitôt à prendre un chemin escarpé que je n'avais remarqué. Il monte allègrement d'un pas agile et alerte. Je le suis à vive allure de peur de le perdre.
Une fois arrivée en haut auprès d'un vieux chêne il s'arrête et m'attends. J'arrive à sa hauteur et lui demande âprement pourquoi est ce que nous nous arrêtons.
Avec une nouvelle révérence, il me montre l'arbre et me dit que c'est celui que je cherche. Abasourdie, je reste plantée devant sans dire un mot. Dois-je lui parler normalement? Ou alors par la pensée?
Voyant mon embarras, mon compagnon du moment vole à mon secours, il s'incline respectueusement devant l'arbre et lui dit qu'il a de la visite.
L'imitant, je m'incline et réalise une révérence avant de me présenter rapidement. Puis, je lui pose enfin plusieurs des nombreuses questions qui me hantent depuis quelques jours déjà.
- Bonjour Grand Arbre, je suis Sacha Von Delavelle, je suis une chôme et je me pose des tas de questions. Pourquoi est-ce que des natifs chômes sont enlevés et élevé comme des humains? Pourquoi es ce qu'on ne leur parle jamais de leur origine? Pourquoi nous empêche t on d'aller dans le monde des humains? Qui réalise toutes ces expériences? Pourquoi...
- Calmes toi. Laisses lui le temps de répondre. me coupe d'une voix douce mon accompagnateur.
J'inspire profondément et attends que l'arbre me communique quelque chose. Mais hormis le bruissement du vent dans les feuilles, les gazouillis des oiseaux dans les nids et le craquement des branches, je n'entends rien.
Énervée tout autant que frustrée, je shoote dans un caillou et fonds en sanglots tout en m'accroupissant et enfouissant mon visage dans mes bras.
Je sens deux bras puissants venir m'envelopper puis je sens une haleine sur ma joue quand il prend la parole :
- Je m'appelle Ibai si tu veux savoir. Ne te mets pas dans cet état je peux répondre à la plupart de tes questions si tu le souhaites.
- Que signifie ton prénom?
- Rivière en basque. Écoutes moi attentivement maintenant Sacha Von Delavelle, je ne me répéterais pas. Certains Chômes sont enlevés à leurs parents lors de leurs venus au monde soit disant pour comprendre comment les caractéristiques de ce peuple n'est pas transmises aux deux jumeaux. Les parents se laissent la plupart du temps faire, car on ne se doute pas de la malveillance de quelqu'un qui t'a accompagné toute ta grossesse et qui t'aide à enfanter. Mais les personnes mises au service de ce peuple pour aider à la naissance sont toutes corrompues. Il y a une personne qui s'est dit qu'elle allait faire des expériences sur des nouveaux nés ayant le gène de Chôme. Ce qu'elle souhaite, c'est de faire ressortir les caractéristiques dont le nourrisson est privé. Ou alors observer si ces fameuses caractéristiques ressortent au bout d'un moment dans des conditions horribles. Tout ce que je sais c'est que des tests sont effectués sur ces enfants, les mettant dans des simulations plus idiotes les unes que les autres.
Les Chômes et les humains ne peuvent pas se voir car les humains ont un mauvais fond. Assez rebuter des nouveautés, il en a vite peur car très méfiant. Et pour comprendre une chose nouvelle, un humain fait des expériences, exactement comme les pseudos scientifiques qui enlèvent les bébés aux mères. Donc autant éviter tout ce stress à toute une population et juste les séparer.
Pour ce qui est de ta question : pourquoi ne parle t'on jamais de leurs origines à ces enfants... A ton avis? Crois tu qu'ils se laisseraient faire s'ils savaient qu'ils n'étaient plus seuls? Qu'ils avaient une famille?
Je bois littéralement chaque paroles qui sort de sa bouche. Mais bien trop vite, il s'arrête et me sourie avec gentillesse.
- Dis moi Ibai, comment connais tu ces choses? C'est le Grand Arbre qui te les as apprises?
Il rie silencieusement d'abord puis, pars dans un fous rire non maîtrisé.
- Sacha, l'arbre auquel tu as parlé ne parle pas. La personne que tu cherchais désespérément en regardant au sol quand je suis apparue, c'est moi même.
- Alors pourquoi m'as tu présenté l'arbre?
- Pour savoir si tu étais digne de confiance.
- Expliques toi. lui dis-je sèchement
J'apprécie moyennement ce qu'il vient de me faire. J'espère pour lui qu'il a une bonne raison.
Et Voila!!! Je vous laisse ici mes chatons! A la prochaine fois! Merci pour tout! Je vous aime!
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