4 - Milieu hostile
Je prend une profonde inspiration, met ma capuche, et ouvre ma portière. Ce qui me frappe en premier, c'est de nouveau l'odeur. L'odeur que dégage les humains. C'est fou ce que cet être sent mauvais. Mon nez se fronce, devant l'agressivité de ce qu'il sent. La transpiration, la peur, la colère, la joie, l'angoisse... Le vent m'envoie tout à la figure. Je retiens deux secondes ma respiration, ferme les yeux pour m'isoler, inspire, puis expire avec lenteur. Cela me stress d'aller dans le monde des humains. En faisant cela, je m'expose à la première loi de notre peuple : Ne pas se mélanger aux humains et rester loin de ce peuple.
Mais pour ma meilleure amie, et avouons le, pour ma curiosité, je dois y aller. Je jette un coup d'oeil à Emmy et la voit chanceler sous l'assaut des odeurs qui nous parviennent. Je sourie, lui fait signe de vérifier que sa capuche soit bien en place et que nous y allons.
Une fois tout en ordre, nous nous dirigeons côte à côte vers la porte que nous supposons principale car nous voyons que tous les humains sortent et entrent de là. L'appréhension nous tenaille, mais comme nous voulons faire bonne impression à l'autre, nous ne le montrons pas.. Du moins, nous essayons. Ma queue me gêne dans ma marche. Je n'arrive pas à garder mon équilibre correctement sans elle. Je l'ai plaqué dans mon jean, le long de ma jambe gauche, et cela n'est franchement pas pratique. Si un humain remarque quelque chose, je pourrais dire que j'ai un bandage... J'ai remarqué l'espèce de truc qui les empêche de plier la jambe et qui est blanc comme le bandage. Parfois, ils s'écrivent dessus. Nous, on a pas ça, du coup, je ne sais pas ce que c'est.
Une fois passé la porte d'entrée, nous nous trouvons dans une immense pièce ou encore plus d'élèves se trouvent. Pendant un instant, l'ochlophobie, qui est la peur de la foule, me saisie.
- Je crois que je suis agoraphobe Sacha. Me chuchote Em
- Tu as peur de la foule et des grands espaces ? Demandai-je paisiblement
- Non, juste de la foule ! Murmure-t elle angoissé
- Alors, tu es ochlophobe. Agoraphobe, c'est la peur de la foule associée à celui des grands espaces.
- Comment tu sais ça ?
- On l'a appris en cours, tu ne te souviens pas ? Ces deux phobies sont souvent confondues..
J'ai déjà remarqué que lorsque je stress, je parais super intelligente, car je me souviens que de trucs pas du tout intéressant comme les cours. Par contre, je suis capable de ne plus savoir parler et me trouver à faire le poisson si l'on me pose une question idiote comme, comment vas tu.
- Tu es sûre que c'est l'ochlophobie ? Il me semblait que c'était l'ochmophobie..
- Ecoutes Em, c'est la même chose. L'ochlophobie et aussi appelée ochmophobie. Lui répondis-je patiemment en me tournant vers elle
Tellement concentrée dans notre conversation à deux balles, nous n'avons pas fait attention aux bruits, pourtant si bruyant des humains alentour, et n'avons pas remarqué que l'un d'entre eux, c'était rapproché de nous. Un tapotement sur mon épaule me fait sursauter nerveusement.Par pure réflexe, j'attrape la main qui se trouvait un millième de seconde avant sur mon épaule et tord violemment le bras du propriétaire. Tordant le propriétaire de ce bras vers le sol. Des exclamations de stupeur et le bruit des conversations alentour qui s'estompent qui me font me rendre compte de l'acte que je réalise. Je le libère aussitôt en me mordant nerveusement la lèvre, et en faisant un pas en arrière. Je crois que j'ai raté l'étape ou je suis censé ne pas me faire repérer, et me fondre dans la masse de la foule.
- Heu.. Ca va? Demandais-je crispée au gars qui se tords de douleur par terre
Je sais qu'il ne risque pas de voir mes canines, il a les yeux fermés. Je me tourne vers Emmy, complètement paniquée, et la voit les yeux et la bouche grande ouverte. Je lui lance un regard à tuer un mort vivant pour lui faire comprendre que l'on voit ses canines. Rien qu'en croisant mon regard, sa bouche se ferme tellement pincée que s'en est plus qu'une mince ligne. Si je n'étais pas dans une situation si délicate,, sa réaction à m'aurait peut être fait rire. Elle saisit directement la signification de mon mécontentement. En plus de mon attitude désastreuse, il ne manquerait plus que l'on s'aperçoive que l'on a des canines par sa faute.
Je vois un grand et gras monsieur s'approcher de nous. Les élèves s'écartent afin de le laisser passer entre eux, et le salut du bouts des lèvres. J'en déduis aussitôt que c'est quelqu'un d'important. Serait-ce le prince de cet établissement ? Si c'est lui, j'espère de toutes mes forces qu'il ne connaît pas chaque élève car sinon, il s'apercevra que l'on ne fait pas parti du lycée.
A bout de souffle, il arrive enfin à notre hauteur. D'un seul regard, il englobe la totalité de la scène : moi, debout mortifiée, et l'élève par terre à se tordre de douleur.
Ses sourcils se froncent et je le voit se tourner vers moi. Je baisse malgré moi la tête en m'attendant à être fortement reprise pour mon attitude.
- Que s'est-il passé ici ?
- Monsieur Saltzmann... Rien.. Rien, vous inquiétez pas. Je viens de me fouler le bras en rattrapant ma cousine par son tee-shirt. articule difficilement le jeune homme entre deux inspirations douloureuses.
Un instant, je le regarde comme s'il était un demeuré profond, puis, je saisie grâce à Emmy qui me fait les gros yeux, qu'il est en train de mentir pour nous. Je ne comprend pas très bien pourquoi étant donné qu'il est plié en deux de douleur, mais bon, ça m'arrange. Et puis, peut-être qu'il simule. Finalement, ça a du bon d'être humain ! Ils n'ont pas l'air de ressentir la douleur comme nous. Et puis, il faut bien l'avouer, devant mon air penaud, pas un de nos professeurs ne se seraient laisser prendre, et nous serions déjà en train de récurer la cours de l'école avec des serviettes ressemblant plus à des chaussettes usagées perdue dans un coin qu'à une serpillière. Je lui fait un sourire resplendissant (okay, a la façon des mémés qui ont perdues leur dentier, car je ne dois pas montrer mes canines. Une chance qu'il n'éclate pas de rire devant ma prestation) tout en espérant qu'ils n'aient pas les même oreilles que nous, et qu'ils ne pourront pas entendre mon cœur qui bat à tout rompre.
Monsieur Saltzmann s'éponge le front avec un mouchoir qu'il a sortit de sa poche arrière de son jean moulant. Je ne peux m'empêcher de tiquer de mépris, il n'a fait que deux mètres ! Pas besoin de se mettre dans ces états enfin !
- Monsieur Peterson, si vous vouliez rattrapez votre cousine, ayez au moins la délicatesse de le faire dans la discrétion ! Tous le hall n'a pas besoin d'assister à vos retrouvailles !
Je tourne les yeux vers le fameux Peterson et décide d'aller à mon tour à son secours.
- Bref, pas besoin d'en faire un plat Saltzmann je vais l'amener a l'infirmerie, vous voyez bien qu'il est dans un piètre état et que vous attendiez la en vous disloquant comme une flaque ne va pas l'aider beaucoup.
J'attrape sans ménagement Peterson par le bras et commence à tracer mon chemin, lui courant limite après moi. Ce qu'ils sont lent les humains! J'ai une queue moi, qui me gêne, pas lui! Enfin.. si, mais une autre.. mais ça, c'est une autre histoire.
En sentant qu'il se fait lourd sur mon bras, je m'arrête et le regarde avec un regard noir.
- Qu'est-ce que t'as encore?! Lui demandais-je avec agressivité.
Emmy qui nous a suivie le regarde avec mépris. Elle doit penser pareil que moi, que c'est un boulet.
Le jeune homme nous regarde l'une après l'autre, voûte un peu son dos, rentre sa tête dans ses épaules et marmone:
- On va dans la mauvaise direction.
Je marque un temps d'arrêt. Et merde! C'est par où l'infirmerie ?! Je renifle discrètement autour de moi...
Non, là, ça sent la craie.. Ici, la Javel... L'odeur de transpirations que dégage les humains me perturbe un peu dans ma recherche. L'odeur caractéristique des médicaments parvient enfin jusqu'à moi. Un sourire de victoire me prend. Je commence à y aller quand Emmy me lance un drôle de regard suspect.
- Quoi?
- Tu vas amener ce truc? Me demande t'elle en plissant les yeux.
Je ne saisis pas tout de suite le problème, puis dans un éclair, je comprends que je suis en train de paraître gentille.
Ma lèvre supérieure se lève dans un rictus de dédain puis, je lance au garçon d'un ton suffisant :
- Au pire, tu sais quoi? Vu que tu sais la direction de l'infirmerie, tu n'as qu'à y aller tout seul. Tu n'as pas besoin qu'on te porte non plus, ça va non? T'es un homme oui ou merde?!
Il me regarde choqué, puis se dirige dans le bon couloir avec une démarche saccadée. Je crois que le petit humain a fait dans sa culotte.
Je me tourne vers ma meilleure amie :
- Alors? T'en penses quoi?
- On retourne a la voiture s'il te plaît?
- Me dis pas que tu as peur ? Me moquais-je d'elle.
Elle baisse les yeux vers le sol et commence à rebrousser chemin. Je la suis en silence. J'espère quand même que ma surprise lui a plu...
Tadam !! Me revoilà!! Alors? Qu'en pensez vous?
Pensez vous que la surprise a plu à Emmy ?
Pensez vous que ce soit une si bonne idée d'avoir été chez les humains?
Merci pour tout ceux qui posent les yeux sur mon histoire, qui votent, qui commentent ou qui lisent tout simplement !! 😘😘😘
Milles poutoux ! 😘😘
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro