38 - Bonne ou mauvaise piste?
Nous marchons côte à côte sans un mot en direction de la cuisine.
Je mordille distraitement ma lèvre inférieure. Je ne comprends pas qui et surtout pourquoi quelqu'un prendrait le temps d'endormir le château entier en laissant des personnes éveillées.
Tandis que nous avançons, je le questionne sur sa famille pour faire un peu la conversation. Au début sceptique quant à mes intentions à son égard, il se détend légèrement quand il constate que mon visage ne reflète que de la curiosité pure. J'apprends donc qu'il est fils unique et qu'il a presque tout le temps vécu aux château car ses parents sont domestiques ici.
Il connaît le prince mieux que personne étant donné que c'est son camarade de jeu depuis l'enfance. Pendant un instant j'essaie de me représenter le prince lorsqu'il était jeune. Lorsqu'il me questionne à son tour sur ma famille, un air de mélancolie traverse fugacement mon visage à la pensée de ma tante et sa famille que je ne peux pas évoquer. J'affiche alors un sourire factice pour ne pas qu'il s'attarde sur mon air triste, mais soit il ne l'a pas vu, soit cela ne le perturbe pas plus que ça que je sois tout à coup d'une humeur maussade.
Nous arrivons je ne sais trop comment devant la porte qui mène aux cuisines, étant donné que je ne connais pas encore bien le château, je me suis contentée de le suivre machinalement et de rester pensive. Pendant un court moment de flottement, j'ai envie de faire demi-tour, de crier que j'en m'en fiche et de faire semblant de dormir pour que l'on ne m'oblige pas à démêler un problème si cornélien. Si cela ne tenait qu'à moi, j'irais chez moi et réfléchirait à la manière la plus probable d'annoncer à ma mère qu'elle à une sœur... Qui plus est! Une sœur jumelle! Ce n'est pas donné à tout le monde. Tout à ma réflexion du moment, je ne remarque pas que le sosie de mon cousin est déjà dans la cuisine. Punaise Sacha! Reprends toi! Je devais le garder à l'œil pour être sûre qu'il n'est pas dans le coup. J'espère que durant mon moment d'inattention il n'en a pas profité pour cacher une preuve incriminante.
A mon tour je pénètre dans la cuisine. A peine ai-je mis un pied à l'intérieur qu'une chaleur étouffante me persécute de plein fouet. Je remue la queue agacée, je déteste avoir chaud. Mes oreilles sont pointées en avant à l'affût du moindre bruit. J'aperçois fugacement mon acolyte en train de farfouiller un peu partout. Néanmoins, je le perds vite de vue, tout à sa recherche il ne me calcule pas vraiment et reste concentré. Une odeur tenace et irritante me chatouille quelque fois le nez par à coup. Je renifle à plein poumons afin de définir ce que je sens concrètement. Une odeur douceâtre me parvient.
Je renifle avec plus de précaution afin d'analyser ce que je sens. Mon nez fonctionne à plein régime. Je sais que je connais cette odeur, je l'ai déjà sentie quelque part mais impossible de me souvenir avec précision.
- Hé! Attends! Reviens! appelais-je mon compagnon.
- Quoi? me répond-t-il agacé tout en faisant demi-tour afin de devenir vers moi
- Comment tu t'appelles déjà?
- Je ne te l'ai pas dit!
Son ton est las clairement je l'agace, il ne s'en cache nullement. Il me regarde dans les yeux et se rapproche dangereusement de moi.
Mes oreilles se baissent aussitôt en réponse à son ton irrité et je grogne légèrement en dévoilant mes crocs.
- Qu'est ce que t'as? l'agressais-je à cran
- Non, toi, qu'est ce que t'as? Pourquoi tu veux savoir mon prénom tout à coup? T'as cru qu'on était ami? Qu'on allait faire copain-copain car nous sommes les deux seuls réveillés? Réprends toi Sacha! Ils vont forcément s'éveiller et nous n'aurons plus rien à faire ensemble. Alors arrêtes de m'appeler et laisses moi chercher! Tu ferais mieux de m'aider au lieu de te tourner les pouces!
Son ton révolté m'hérisse les poils. Impatiente et en colère suite à sa mini révolution, je ricane méchamment et lui adresse la parole en serrant les dents furieusement et agitant la queue au grès de mes mots assassins:
- Calmes toi Ducon! C'était seulement pour éviter de te donner un surnom débile et pour pourvoir t'appeler quand j'aurai trouver un truc. Evidemment que je ne veux pas être ton ami! Je me demande même qui veux l'être. Je souhaitais juste te faire part de ma trouvaille! Car dans ta recherche si méticuleuse tu ne l'as pas vu. Car non, tu n'es pas le seul à chercher! Au cas ou tu n'aurais pas remarqué, je te rappels quand même que c'est moi qui ai trouvé les micros, pendant que toi, tu faisais.. Attends laisses moi réfléchir. Ah bah oui, c'est ça! Tu foutais rien! Alors arrêtes cinq minutes avec ton reproche à deux balles là! Ce n'est pas parce tu bouges ton cul depuis deux secondes dans la cuisine que ça te donnes le droit de me parler sur ce ton okay? Alors maintenant redescends de ton nuage Trouduc et regardes ce que j'ai trouvé!
Je lui montre du doigt un flacon ouvert qui laisse échapper une odeur douceâtre que j'avais difficilement senti car à peine perceptible. Sur l'étiquette nous pouvons voir : Trichlomethane
Il serre les dents deux secondes en regardant ce que j'ai trouvé, puis fait volte face lance d'un ton cynique tout en me tournant le dos et agitant les bras de chaque côté :
- Ouah! Attention Mesdames, Messieurs, Sacha vient de trouver un flacon!!! Applaudissez tous! Ça ne nous sert strictement à rien, putain!!
Il se retourne et ses yeux lancent des éclairs. Cette fois ci, ce sont ses crocs que je vois. Me tenant à distance, je dis d'une voix suffisante et méprisante en croisant les bras sur ma poitrine:
- Visiblement tu as les yeux pourris car la bouteille t'as échappé mais tu as aussi le cerveau atteint! Mon pauvre ami! Si tu n'étais pas aussi ignare, tu saurais que c'est l'autre nom du chloroforme! Faut pas être une lumière pour comprendre que la nourriture n'a pas été empoisonnée ou quoique ce soit, mais du chloroforme à été mis dans la salle du repas. D'où le fait que tout le monde se soit endormie.
- Ah oui? Et si tu es si intelligente, expliques moi comment ça se fait que même les gardes se soient endormis?
- Le repas c'est le moment où presque tout le château se réuni. C'est astucieux. L'état du Roi aurait du m'alerter car l'un des effets seconds est le mal de tête.
Aide moi tête de nœuds, il faut aller ouvrir toutes les fenêtres de chaque salles. L'air frais les réanimera étant donné qu'ils sont déjà au repos.
Sans attendre sa réponse, je m'élance hors de la salle et me dirige vers les chambres d'un pas enragé. Je l'entends me suivre aussi furibond que moi même. Nous ne nous adressons plus la parole et allons faire ce que j'ai dit.
Et voilaaaaa! Bon, pour m'excuser de mon retard, je vous ai fait un chapitre un tout petit peu plus long que d'habitude!
J'espère qu'il vous a plu!! Bisous mes petits chats et dites moi ce que vous en pensez!
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