Je fais les cents pas dans la cuisine. Je ne comprends pas comment une organisation qui s'en prendrait aux enfants vient de s'en prendre à tout un château. Et puis, peut être que je réfléchis trop. C'est possible qu'une maladie soit venue dans le château. Oui mais dans ce cas, pourquoi est ce que je serais sois disant partie hors du château pour une histoire de domestique. Et puis, peut être que les deux ne sont pas liés. 

Je regarde ma tante et m'exclame alors:

- Je vais revenir tatie! M'attends pas si je mets un peu de temps je dois voir quelque chose à la maison!

Avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit je m'en vais à grande enjambées dans la chambre que l'on a gentillement mis à ma disposition. Je me change rapidement en enfilant des vêtements agréable à la course. Puis, dévale les escaliers pour me rendre au rez de chaussé. 

Une fois le pallier passé, je me met à faire de petites foulées. Je ne sais pas vraiment où je vais étant donné que j'ai dormi durant la totalité du trajet. Je m'oriente avec le nez, je suis l'odeur de la voiture à contre sens. 

Pendant un court instant durant ma course je me pose la question de si la voiture de tatie a un problème de fuite d'essence car j'arrive a la suite a la trace quand même. Il faudra que je pense à lui en parler quand je reviendrais. Quand je pense que ma mère n'est pas au courant qu'elle a une jumelle. Je comprends mieux pourquoi parfois elle semble mélancolique sans raison. Sa deuxième moitié doit lui manquer.

Mes foulées sont puissantes et en un rien de temps je me trouve de nouveaux à la frontière qui sépare nos deux mondes. Un point de côté lancinant me fait ahaner mais je me sens plus euphorique que jamais. Le sport m'a rendue zen mais cela ne m'empêche pas de ressentir un étirement dans les jambes. Faire l'aller retour plusieurs fois dans la journée est un peu trop pour moi visiblement. J'aurai du m'étirer avant.

Je ralentie légèrement l'allure et me mets à marcher. Je me concentre sur ma respiration pour ne pas accentuer mon point de côté plus intense que jamais. J'escalade tant bien que mal la barrière, m'accroche un peu le tee-shirt, tire, puis réussi à passer dans mon monde. 

Je prends une profonde inspiration puis, déverrouille ma voiture et m'engouffre à l'intérieur. Il faudrait que je trouve un moyen de l'amener chez les humains, j'en ai un peu marre de me faire véhiculer. Surtout que ma voiture a toujours été mon bébé pour moi. 

Je la fais vombrire un peu car j'aime l'entendre ronronner, puis me dirige vers le chateau. J'ai envie de voir le roi pour avoir une discussion sérieuse avec lui. 

Ma voiture est puissante et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis aux alentours du château. Je me gare et vais aux portes. Je suis assez stressée et j'ai peur que cela se passe mal.

Je dévisage les gardes comme eux me dévisagent et une légère animosité flotte dans l'air. Mes oreilles se baissent légèrement de côté et je me balance d'une jambe sur l'autre assez subtilement.

Avant de perdre tout à fait contenance, je me racle la gorge et leur ordonne d'une voix que je veux assurée de me laisser passer car le roi m'attends.

Ils se jettent un regard perplexe, ne me croyant nullement. Je garde la tête haute pour ne pas faire paraître mon trouble mais je n'en mène pas large.

Puis, en haussant les épaules, ils décident de me laisser passer.
J'inspire discrètement et me dépêche d'avancer avant qu'ils ne changent d'avis.

Je pénètre dans le grand hall et tombe par inadvertance et chance sur le roi directement.

- Votre Majesté! Le saluais-je en faisant une révérence.
- Mademoiselle Vandelavelle que faites vous ici?
- Je suis venue parce que je ne comprends pas pourquoi vous me dites que je ne vous ai pas parlé alors que nous avons eu une conversation juste avant que je ne parte. Nous nous sommes même...

Je m'arrête au milieu de ma phrase ne sachant comment définir la discussion plutôt virulente que j'ai eu avec le roi. Un sourire bienveillant se dessine sur son visage m'encourageant à continuer.

Je prends une profonde inspiration puis décide de me lancer et prononce d'une traite sans respirer :

- Je vous ai dit vos quatres vérités et on s'est plus ou moins fâché.

A ma grande surprise, il éclate d'un rire chaleureux et me taper gentillement dans le dos en me rassurant d'une parole. Je fronce les sourcils mais ne dit rien de plus. Je suis contente qu'il ne m'en veuille pas. Alors que j'allais laisser tomber la discussion le roi me tire de mes pensées en me demandant:

- Mais si ce n'était pas moi, c'était qui?
- Et bien, j'étais persuadée que c'était vous. Même Lucie l'était également.
- Vous dites que Lucie était là aussi?
- Oui. Et elle a été témoin de notre... Désaccord.

Il se gratte légèrement le menton tour en réfléchissant.

- Allez me chercher Lucie s'il vous plaît. M'ordonne-t-il gentillement

Avançant d'une manière sautillante je me dirige vers mon ancienne chambre. Mais alors que le roi allait être hors de vu il me lance:

- Au fait! Vous pouvez ré-integrer la course Emmy. Je ne vous ai pas chassé je vais aussi rappeler Samentha. Je ne comprends pas mais il y a eu une usurpation d'identité. Je vais tirer ça au clair croyez moi.

Un sourire resplendissant se dessine sur mon visage tandis que je m'éloigne. Mais alors que je m'attendais a des couloirs remplis de rire et de bavardages intempestifs, je suis surprise de n'entendre que des souffles posés ou des ronflements. Mon sang se glace quand je comprends en un instant que c'est tout le chateau qui a été plongé dans le sommeil.

Marchant sur la pointe des pieds comme si je manquais de les réveiller je me déplace furtivement.

Arrivée à ma chambre je toque mais ne recevant aucunes réponses je prends la liberté d'entrée. Là, allongée à même le sol, repose Lucie. Je me précipite à ses côtés et essaie vainement de la réveiller.

- Tu ne peux rien faire Minette.

A ces mots, je me fige et déglutit tout en me tournant lentement.

Voilà! Alors? Qu'en pensez vous?

Que va t'elle découvrir ?

A bientôt mes petits chats 😽😽😽